7. Cadre de la politique économique et demande d’innovation
Dans la plupart des pays, les grandes entreprises sont plus susceptibles que les PME de bénéficier d’un soutien public à l’innovation.
Le cadre de la politique économique joue un rôle de premier plan sur les facteurs favorables à l’offre et à la demande d’innovation au sein de l’économie. Les principales difficultés rencontrées par les entreprises désireuses de lancer des produits nouveaux ou d’adopter des pratiques nouvelles ou améliorées tiennent à l’accès au financement et aux marchés.
Pour les jeunes entreprises innovantes, il est difficile d’obtenir des financements d’amorçage et de démarrage du fait d’une rentabilité incertaine et de perspectives de croissance trop aléatoires. Dans la plupart des pays, l’investissement en capital-risque n’a toujours pas renoué avec les niveaux d’avant la crise malgré quelques signes d’amélioration en 2016. De même, les marchés boursiers ont continué de stagner ces dernières années (OCDE, 2017b). Le volume des activités de capital-risque varie grandement d’un pays à l’autre. Par rapport à la taille de l’économie, il est beaucoup plus élevé au Canada, aux États-Unis et en Israël qu’en Europe. Il convient de noter également que les apports en capital-risque et en capitaux de croissance constituent des sources de financement nettement moins courantes que, par exemple, le prêt bancaire, le financement par nantissement d’actifs ou le crédit commercial.
La participation aux marchés internationaux et aux marchés du secteur public est une source majeure de la demande d’innovation. Elle est plus fréquente parmi les grandes entreprises et, hormis quelques exceptions notables, nettement plus probable parmi les entreprises innovantes.
En plus d’alimenter la demande en produits nouveaux, les administrations soutiennent l’innovation en subventionnant les activités connexes des entreprises. Dans la plupart des pays, les grandes entreprises ont davantage de chances de bénéficier d’un soutien public à l’innovation que les PME, notamment parce que celles-ci sont moins susceptibles de mener des activités d’innovation fondées sur la R-D.
Définitions
Le capital-risque se compose de capitaux privés apportés par des sociétés spécialisées dans l’intermédiation entre les sources primaires de financement (compagnies d’assurance, fonds de pensions, banques, etc.) et les start-ups ou entreprises à forte croissance non cotées en bourse.
La participation aux marchés internationaux concerne les entreprises qui vendent des biens ou des services à l’étranger. Les marchés du secteur public renvoient aux organismes publics, tels que les administrations et institutions locales, régionales et nationales, les écoles, les hôpitaux et les prestataires de service public.
Le soutien public à l’innovation comprend les aides financières accordées sous forme de crédits d’impôt ou d’abattements fiscaux, de subventions, de prêts bonifiés et de garanties d’emprunt. La formulation de la question posée à ce sujet varie légèrement suivant les pays.
Les données sur le capital-risque proviennent principalement d’associations de capital-risque nationales ou régionales et de fournisseurs privés de données. Il n’existe pas de définition type au niveau international du capital-risque ou de la ventilation des investissements par stade de développement. La base de données de l’OCDE sur le financement de l’entrepreneuriat agrège des données originales pour cadrer avec la classification du capital-risque par stade de développement établie par l’OCDE.
Les questions formulées dans les enquêtes sur l’innovation renseignent sur les débouchés des entreprises et sur l’ampleur du soutien public qu’elles reçoivent (subventions, prêts bonifiés et garanties d’emprunt). L’OCDE a récemment étudié les moyens de mesurer la relation existant entre marchés publics et innovation (Appelt et Galindo-Rueda, 2016) et recommande d’utiliser des questions ciblées ainsi que les micro-données tirées des enquêtes sur l’innovation pour examiner la relation entre demande et innovation. La révision en cours du Manuel d’Oslo vise à fournir les orientations demandées sur la façon de procéder pour recueillir des données comparables concernant les facteurs externes de l’innovation dans les entreprises.