7. Collaboration en matière d’innovation
En moyenne, seules 13 % des petites et moyennes entreprises (PME) actives dans l’innovation mettent au point leurs innovations en collaboration avec des universités ou des établissements de recherche, contre 31 % des grandes entreprises.
Les entreprises se spécialisent pour être plus compétitives ; la collaboration leur permet d’avoir recours à un plus grand vivier de ressources et de savoirs, et de partager les risques. Les profils de collaboration dépendent des caractéristiques des entreprises et de leurs objectifs en matière d’innovation. Par exemple, les formes d’innovation fondées sur la R-D peuvent nécessiter de faire appel à différents types de partenaires. Les travaux menés en collaboration avec des établissements d’enseignement supérieur ou des établissements publics de recherche constituent une source importante de transfert de connaissances pour les grandes entreprises. Dans la plupart des pays, celles-ci sont généralement deux à trois fois plus susceptibles d’y avoir recours que les PME.
La collaboration en matière d’innovation est plus fréquente avec les fournisseurs et les clients. Dans le cas des grandes entreprises, les fournisseurs jouent un rôle dominant compte tenu de l’intégration croissante des chaînes de valeur. Dans des pays comme l’Allemagne, la Corée, la Finlande et le Royaume-Uni, la collaboration avec les clients est au moins aussi importante, en particulier pour les PME actives dans l’innovation. Cette tendance pourrait être une indication de l’importance des utilisateurs en tant que moteurs de l’innovation.
Les partenaires étrangers peuvent aussi jouer un rôle majeur dans le processus d’innovation, compte tenu du rôle croissant des chaînes de valeur mondiales. Mais les taux de collaboration internationale varient sensiblement d’un pays à l’autre. Dans certaines petites économies ouvertes, les entreprises privilégient fortement la collaboration avec des partenaires étrangers, un phénomène qui pourrait être lié à des facteurs tels que la spécialisation sectorielle, des possibilités limitées de collaboration au niveau national et, parfois, à la proximité de pôles de savoir extérieurs. La taille des entreprises semble constituer un déterminant majeur de la collaboration internationale : quel que soit le taux global observé en la matière, les grandes entreprises sont bien plus susceptibles que les PME de choisir cette forme d’interaction.
Définitions
La collaboration en matière d’innovation implique une participation active à des projets d’innovation (c’est-à-dire visant à introduire sur le marché un produit ou un procédé nouveau ou sensiblement amélioré) menés conjointement avec d’autres organisations, mais exclut la sous-traitance pure et simple des activités correspondantes. Elle peut inclure la mise en œuvre conjointe d’innovations avec des clients et des fournisseurs, ainsi que des partenariats avec d’autres entreprises ou organisations.
La collaboration internationale en matière d’innovation suppose une participation transnationale active à des travaux d’innovation collaboratifs.
Le classement des entreprises selon leur taille est conforme aux recommandations du Manuel d’Oslo, et s’appuie, dans la majorité des pays, sur le nombre d’employés. Les PME s’entendent des entreprises de 10 à 249 salariés, à quelques exceptions près spécifiées dans les notes de chapitre.
Dans les enquêtes qui suivent le schéma de l’Enquête communautaire sur l’innovation, les taux de collaboration se rapportent aux entreprises actives dans l’innovation de produit ou de procédé. Dans les autres cas, ils portent sur les entreprises pratiquant tous types d’innovation. Le concept de collaboration en matière d’innovation varie selon les modèles d’enquêtes, lorsque les groupes d’entreprises auxquelles la mesure s’applique diffèrent.
Par ailleurs, la structure et les caractéristiques des enquêtes peuvent influer sur les réponses des entreprises et, par conséquent, sur les résultats. Ainsi, les réponses aux questions sur les activités d’innovation et aux questions complémentaires sur la collaboration avec des tierces parties peuvent varier selon l’ordre des questions, le champ de l’enquête, ou la combinaison avec d’autres types d’enquêtes. Les problèmes de comparabilité qui en découlent sont examinés dans le cadre de la révision en cours du Manuel d’Oslo OCDE/Eurostat sur la mesure de l’innovation dans les entreprises (http://oe.cd/manueldoslo).