Maroc

En 2018, le PIB généré par le tourisme a augmenté de 6.2 % pour s’établir à 76.9 milliards MAD, contre 72.4 milliards MAD en 2017. La contribution du secteur au PIB national a atteint 6.9 %, une valeur en hausse par rapport à l’année précédente (6.8 %). Le tourisme joue un rôle important dans l’économie marocaine de par sa capacité à créer des emplois, à participer au développement économique et social du pays et à apporter des devises. En effet, en 2018, les recettes générées par les visiteurs internationaux s’étant rendus au Maroc se sont élevées à près de 89 milliards MAD (transport international compris). Ces recettes représentaient près de 51 % des exportations de services en 2018. À l’origine de 548 000 emplois directs en 2018 soit près de 5 % de l’emploi total, le secteur est un excellent pourvoyeur d’emplois.

En 2018, le pays a enregistré 12.3 millions d’arrivées internationales. Sur ce chiffre, 57.5 % provenaient de France, d’Espagne et d’Allemagne, qui restent les trois premiers marchés. Dans tous les grands marchés émetteurs, le nombre de résidents se rendant au Maroc a augmenté entre 2017 et 2018 : +10.1 % pour l’Allemagne, +7.6 % pour la France, +6.4 % pour l’Espagne et +3.8 % pour le Royaume-Uni. Les marchés plus récents, comme les États-Unis, la Chine, la Pologne et le Brésil, ont également affiché de bons résultats.

En 2018, les dépenses du tourisme intérieur ont été chiffrées à 131 milliards MAD, soit une hausse de 5.4 % par rapport à 2017. Quant aux dépenses du tourisme interne, elles ont augmenté de 4.4 % et atteint 41 milliards MAD. Les séjours avec nuitée(s) dans des établissements d’hébergement touristique classés ont progressé de 8.7 % en 2018 (après avoir bondi de 14.8 % entre 2016 et 2017) sous l’effet de l’essor de 12.1 % des séjours avec nuitée(s) réalisés par les non-résidents. En 2018, les résidents ont effectué 30 % des séjours avec nuitée(s), soit 24 millions de nuits, dans des hôtels ou établissements assimilés. Cette même année, le pays a enregistré 3.2 millions de touristes internes, soit une hausse de 4.1 % par rapport à 2017.

Le ministère du Tourisme définit et met en œuvre la politique touristique du gouvernement par le biais du Département du Tourisme. Ce dernier comprend un secrétariat général, une inspection générale et d’autres directions exécutives chargées de la stratégie et de la coopération, de la réglementation, du développement et de la qualité ainsi que des ressources et de la formation. Les organismes centraux suivants sont placés sous la tutelle du Département : l’Office national marocain du tourisme, qui est responsable de la promotion, de la commercialisation et de l’essor de la destination et du développement du transport aérien et la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT), qui est chargée de promouvoir les opportunités d’investissement et d’accompagner les investisseurs et opérateurs du secteur du tourisme.

Le Département du Tourisme s’appuie sur une structure régionale composée de sept organismes régionaux et de dix-huit organismes provinciaux. Ces entités ont pour tâche principale de surveiller la qualité des activités touristiques et de suivre le développement des produits touristiques au niveau régional et local. Elles travaillent en étroite collaboration avec un éventail d’acteurs du tourisme et d’autorités à l’échelle locale de façon à assurer un développement harmonieux et intégré du secteur au niveau régional et provincial.

En 2017, les domaines de compétences du ministère du Tourisme ont été étendus au secteur de l’aviation et deux nouvelles structures ont été placées sous la responsabilité du ministère : l’Office national des aéroports, qui assure la supervision de la gestion des aéroports et la Direction générale de l’aviation civile, qui est chargée des questions en lien avec l’aviation civile.

La Confédération nationale du tourisme (CNT) fait office de point de contact entre les secteurs privé et public. La mission de la Confédération est de promouvoir le secteur privé et faire le lien entre toutes les professions du tourisme à l’échelle nationale par le biais des fédérations nationales du secteur. Elle représente des hôtels, des agences de voyages, des entreprises de location de voitures, des restaurants, des guides touristiques, des guides de montagne, des voyagistes et des investisseurs. Les conseils régionaux du tourisme rassemblent des professionnels des secteurs public et privé, avec pour mission d’apporter leur soutien aux destinations par l’amélioration et la promotion de l’offre touristique marocaine à l’échelle nationale comme internationale.

Le budget du ministère du Tourisme provient du budget central et s’élevait à 860 millions MAD en 2019, soit une hausse de 41 % par rapport à l’année précédente. Il est ventilé entre les différentes entités placées sous la responsabilité du ministère : l’administration centrale et les délégations régionales et provinciales (39 %) ; l’Office national marocain du tourisme (35 %) ; la Société marocaine d’ingénierie touristique (19 %) et les établissements de formation (7 %).

Depuis 2011, le Département du Tourisme met en œuvre la stratégie Vision 2020. S’appuyant sur les réalisations de Vision 2010, Vision 2020 repose sur un modèle reconnaissant à la fois l’importance du développement économique et celle de la préservation des ressources et des environnements touristiques. Vision 2020 est une stratégie axée sur le tourisme régional, la qualité et le développement durable. Elle a pour objectif principal de faire du tourisme un moteur du développement économique, social et culturel du Maroc.

Le secteur du tourisme fait face à de nouveaux enjeux macroéconomiques et géopolitiques, qui ont des répercussions sur le pouvoir d’achat des marchés émetteurs et sur les capacités d’investissement des acteurs du secteur. Plusieurs évolutions apparaissent comme déterminantes pour le tourisme marocain :

  • poursuite de l’accélération de la révolution numérique et de la montée en puissance des nouvelles chaînes de promotion et de distribution

  • accroissement des voyages individuels et autonomes grâce aux offres à bas coût

  • apparition de nouveaux modes de comportement des consommateurs tout au long de la chaîne de valeur

  • émergence de nouveaux marchés émetteurs — le secteur du tourisme se porte bien grâce à la croissance soutenue des économies des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) et il enregistre de bonnes performances en Chine depuis la suppression des visas pour les ressortissants de ce pays.

Dans le cadre du développement du tourisme régional, le Département du Tourisme s’efforce avec ses partenaires d’adapter et d’améliorer ses structures de gouvernance, en donnant aux services décentralisés un plus grand rôle en matière de mise en œuvre et de développement sur leurs territoires respectifs. Parmi les mesures visant à soutenir le développement du tourisme régional figurent :

  • Le renforcement de l’attractivité du Maroc comme destination. Cette mesure constitue une priorité essentielle. Le Département du Tourisme, par le biais de l’Office national marocain du tourisme, s’emploie à assurer la visibilité et l’accessibilité de l’offre touristique marocaine sur des marchés ciblés. À ce titre, il :

    • établit des partenariats avec des voyagistes en ligne de premier plan

    • met en place des campagnes de communication sur les grands sites Internet et les principales plateformes électroniques de vente de billets d’avion

    • mène des activités de communication à caractère événementiel et renforce la communication sur les réseaux sociaux ; organise des voyages de familiarisation pour les journalistes, les voyagistes, les influenceurs et les blogueurs ; et acquiert des espaces médiatiques et diffuse des contenus sur les médias numériques et les plateformes numériques.

  • Le renforcement de la compétitivité du transport aérien pour accompagner le développement de l’activité touristique, notamment à travers l’établissement de partenariats stratégiques avec les principaux pays émetteurs ainsi que les nouveaux marchés à fort potentiel.

  • La stimulation de l’investissement touristique à travers l’instauration de nouvelles mesures apportant incitations et soutien destinées aussi bien aux capacités existantes qu’aux nouvelles capacités.

  • La restructuration du secteur du tourisme et le soutien des acteurs pour renforcer la compétitivité économique, notamment à travers la mise à jour et la révision de la législation régissant les professions du tourisme et l’amélioration de la supervision de l’activité touristique.

  • L’amélioration de la qualité de la formation pour mieux répondre aux besoins du secteur, notamment à travers la diversification de l’offre de formation, la restructuration des établissements de formation et l’adoption de conventions internationales de partenariats en matière de formation dans les métiers du tourisme et de l’hôtellerie.

  • Le renforcement des exigences de qualité tout au long de la chaîne de valeur touristique afin de garantir la construction d’une offre répondant aux attentes des clients, et permettant de relever les principaux défis.

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