Indicateur B3. Quel est le profil des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ?

Un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (Classification internationale type de l'éducation [CITE] niveau 3) est souvent considéré comme le bagage minimal requis pour entrer sur le marché du travail et est indispensable pour accéder à des niveaux supérieurs d’enseignement. Dans l’ensemble, les jeunes qui quittent l’école sans terminer le deuxième cycle de l’enseignement secondaire n’ont pas de bonnes perspectives professionnelles (voir indicateurs A3 et A4). De nombreux jeunes ont à choisir à la fin du premier cycle de l’enseignement secondaire quelle filière, générale ou professionnelle, ils suivront dans le deuxième cycle. Le processus de sélection agit de façon différente selon les pays, et les facteurs qui influent sur l’orientation des élèves (les résultats aux examens, les bulletins, l’avis des enseignants, etc.) varient aussi entre les pays (OCDE, 2016[2]). La liberté de choix dont jouissent les élèves dans les faits varie donc entre les pays. L’un des enjeux importants est de faire en sorte que le choix de la filière générale ou professionnelle soit fait surtout en fonction des intérêts et des aptitudes des élèves, et pas en fonction de leur situation personnelle, sur laquelle ils n’ont pas prise.

Les approches adoptées dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire à l’égard de la préparation professionnelle varient selon les systèmes d’éducation des pays de l’OCDE. Il existe une, voire plusieurs filières non générales distinctes dans de nombreux pays d’Amérique latine, d’Europe et d’Asie du Sud-Est. Lorsqu’il y a plusieurs filières non générales, certaines sont axées sur des professions traditionnelles (par exemple, plombier, coiffeur) et d’autres sont spécifiques à des domaines techniques et technologiques (par exemple, technicien en informatique, concepteur de médias) et visent souvent à préparer les élèves à faire des études tertiaires dans ce domaine. Il y a par exemple dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en plus de la filière générale une filière professionnelle et une filière technique en Belgique et en Slovénie et une filière technologique (le baccalauréat) en France. Dans d’autres pays, la préparation professionnelle ne relève pas du tout d’une filière distincte dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Au Canada, le deuxième cycle de l’enseignement secondaire relève en grande partie de la filière générale, mais les élèves peuvent choisir des modules techniques et professionnels. Aux États-Unis, les élèves peuvent suivre des cours de pratique professionnelle, mais ceux-ci ne sont pas sanctionnés par un diplôme spécialisé. Dans d’autres pays où le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ne comporte pas ou guère de cours professionnels en formation initiale, les diplômés de ce niveau en filière professionnelle sont plutôt des adultes (OCDE, 2022[3]).

En moyenne, 37 % des primodiplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire l’ont été en filière professionnelle en 2020 dans les pays de l’OCDE ; ce pourcentage est compris entre 5 % au Canada et 74 % en Autriche et s’élève à 44 % en moyenne dans les pays européens. Outre le Canada, sept autres pays de l’OCDE et ses pays partenaires se distinguent par un pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire inférieur à 20 % en filière professionnelle : le Brésil (8 %), la Corée (17 %), le Costa Rica (20 %), la Hongrie (19 %), l’Islande (19 %), la Lituanie (15 %) et la Nouvelle-Zélande (14 %) (voir le Tableau B3.2). La filière professionnelle n’est pas toujours considérée comme moins attractive dans les pays où le nombre d’élèves qui la choisit est moins élevé (CEDEFOP, 2014[4]). Il apparaît toutefois qu’en Hongrie et en Lituanie, la filière professionnelle n’a pas une image aussi positive dans la société et est moins souvent associée à des études de qualité que dans d’autres pays européens (OCDE, 2017[5]).

Les systèmes d’éducation doivent proposer des cours de qualité tant aux femmes qu’aux hommes. Les défauts de parité dans les filières générale ou professionnelle ou dans des domaines d’études spécifiques peuvent soulever des questions d’équité. Si les options de la filière professionnelle sont essentiellement masculines, les femmes peu attirées par la filière générale risquent d’éprouver des difficultés à trouver une option qui leur convienne. De même, si la filière professionnelle n’ouvre guère la voie à des niveaux supérieurs d’enseignement, les hommes risquent d’éprouver plus de difficultés à poursuivre leurs études. L’idéal, c’est d’interpréter les indicateurs sur le sujet à la lumière des perspectives qui s’offrent aux diplômés de la filière professionnelle sur le marché du travail ainsi que de la nature et de la popularité des voies d’accès aux niveaux supérieurs d’enseignement.

Le défaut de parité en filière générale et en filière professionnelle varie aussi sensiblement selon les pays. Dans les pays de l’OCDE, les femmes constituent en moyenne 55 % de l’effectif diplômé en 2020 du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale, contre 45 % en filière professionnelle (voir le Graphique B3.2). Dans la quasi-totalité des pays dont les données sont disponibles, les femmes constituent au moins la moitié de l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale ; elles en constituent 49 % seulement en Corée, mais plus de 60 % en Italie et en Slovénie (voir le Tableau B3.1). L’effectif diplômé de la filière professionnelle est à dominante masculine dans près de trois quarts des pays à l’étude. La situation varie toutefois grandement entre les pays : le pourcentage de femmes dans l’effectif diplômé de la filière professionnelle en 2020 est inférieur ou égal à 34 % en Estonie, en Hongrie, en Islande et en Lituanie, mais supérieur à 60 % en Irlande (voir le Tableau B3.2). L’Irlande compte parmi les cinq seuls pays de l’OCDE et ses pays partenaires où le pourcentage de diplômées est plus élevé en filière professionnelle qu’en filière générale (13 points de pourcentage). Dans les quatre autres pays – le Brésil, la Colombie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni –, le pourcentage de diplômées varie de moins de 7 points de pourcentage entre la filière générale et la filière professionnelle. Dans de nombreux cas, la dominante masculine ou féminine des options de la filière professionnelle dépend des domaines d’études spécifiques.

L’âge moyen à l’obtention d’un premier diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ne varie guère entre les pays en filière générale, mais il varie davantage en filière professionnelle. Cela s’explique par le fait qu’en filière générale, la réussite de ce niveau d’enseignement marque souvent la fin de la scolarité initiale. En filière professionnelle par contre, il n’est pas rare que les diplômés aient décidé pour améliorer leurs perspectives sur le marché du travail de reprendre des études alors qu’ils les avaient arrêtées avant d’être diplômés.

Dans les pays de l’OCDE dont les données sont disponibles, c’est à 19 ans en moyenne que s’obtient un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale ; cet âge moyen varie entre 17 et 21 ans. L’âge moyen à l’obtention du diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est de 20 ans au plus dans tous les pays de l’OCDE, sauf au Costa Rica et au Portugal (voir le Tableau B3.1). En filière professionnelle, l’âge moyen à l’obtention d’un premier diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire varie davantage : entre 16 ans (en Colombie) et 34 ans (au Canada). Dans les pays où l’enseignement et la formation professionnels (EFP) sont inexistants ou quasi inexistants en formation initiale dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, ils s’adressent essentiellement aux adultes à ce niveau d’enseignement. C’est au Canada que l’âge moyen d’obtention d’un premier diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est le plus élevé en filière professionnelle, ce qui s’explique par le fait que cette filière s’adresse uniquement aux adultes à ce niveau d’enseignement. Il en va presque de même en Nouvelle-Zélande, où c’est à 32 ans que s’obtient en moyenne un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, dont relèvent certains cours pour adultes et des formations dites de « seconde chance », des formations spécifiques à des compétences professionnelles ou utiles dans la vie et des modules élémentaires de préparation à la vie active (voir le Tableau B3.2).

Comme la filière professionnelle vise à inculquer les connaissances et compétences requises pour exercer certaines professions ou travailler dans certains secteurs, le choix du domaine d’études est crucial. La spécialisation dans un domaine spécifique en filière professionnelle est déterminante pour la suite du parcours scolaire et les débouchés sur le marché du travail. C’est dans le domaine de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction que le pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en 2020 est en moyenne le plus élevé en filière professionnelle (33 %) dans les pays de l’OCDE. Viennent ensuite le commerce, l’administration et le droit (17 %), les services (17 %) et la santé et la protection sociale (12 %). Cette tendance ne s’observe toutefois pas partout. De ces quatre grands domaines d’études, c’est en commerce, en administration et en droit que le pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est le plus élevé en filière professionnelle au Brésil, au Costa Rica, au Luxembourg et en Suisse. Le domaine d’études le plus fréquent des diplômés est celui de la santé et de la protection sociale en Espagne, en Irlande, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni et celui des services au Portugal (voir le Tableau B3.2).

Le choix du domaine d’études varie nettement entre les hommes et les femmes, comme aux niveaux supérieurs d’enseignement. Les femmes préfèrent de loin le commerce, l’administration et le droit ainsi que la santé et la protection sociale. Les hommes s’orientent quant à eux plus vers l’ingénierie, les industries de transformation et la construction et les technologies de l’information et de la communication (TIC), dont les diplômés sont très demandés sur le marché du travail dans les pays de l’OCDE (voir le Tableau B3.2) (OCDE, 2022[6]). Ces différences peuvent s’expliquer par les perceptions traditionnelles des identités des deux sexes et des rôles qui leur sont dévolus ainsi que par les valeurs culturelles parfois associées à des domaines d’études particuliers. Selon certaines recherches, ces différences de domaine d’études entre les hommes et les femmes s’observent dans les aspirations professionnelles à l’âge de 15 ans : dans les pays de l’OCDE, le pourcentage moyen d’élèves très performants en sciences ou en mathématiques qui disent envisager d’exercer une profession en rapport avec les sciences ou l’ingénierie s’élève à 14 % seulement chez les filles, contre 26 % chez les garçons (OCDE, 2018[7]).

Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, peu de femmes optent pour l’ingénierie, les industries de transformation ou la construction en filière professionnelle : en moyenne dans les pays de l’OCDE, 15 % seulement des diplômées en 2020 ont fait ce choix. La Colombie est le seul pays où les femmes constituent plus de 40 % de l’effectif diplômé dans ce domaine. Dans les pays de l’OCDE, les femmes sont en revanche surreprésentées dans l’effectif diplômé dans le domaine de la santé et de la protection sociale (83 %) ; du commerce, de l’administration et du droit (62 %) et des services (58 %). Elles constituent 90 % au moins de l’effectif diplômé dans le domaine de la santé et de la protection sociale en France, en Hongrie, en Lettonie et en Lituanie (voir le Tableau B3.2).

Les formations du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle se répartissent en trois catégories selon le type de diplôme les sanctionnant : réussite, soit partielle, soit totale du niveau sans accès direct à l’enseignement tertiaire et réussite totale du niveau avec accès direct à l’enseignement tertiaire. La première catégorie, la réussite partielle, correspond aux formations intermédiaires, non terminales, du niveau 3 de la CITE qui ne donnent pas directement accès à des niveaux supérieurs de la CITE. Ces formations sont relativement rares dans les pays de l’OCDE ; l’effectif qui en est diplômé est uniquement déclaré en Lituanie, en République slovaque, au Royaume-Uni et en Suède. À titre d’exemple, citons les formations intermédiaires du deuxième cycle de l’enseignement secondaire au Royaume-Uni (Graphique B3.3), dont les diplômés doivent suivre une formation terminale au même niveau pour avoir directement accès à l’enseignement tertiaire. Les diplômés de ces formations intermédiaires qui ne suivent pas de formation terminale peuvent toutefois verser cette qualification dans leur dossier d’admission à des niveaux supérieurs d’enseignement (UCAS, 2021[8]). Il en va de même en Suède, où cette catégorie comprend des formations préparatoires qui servent de passerelles entre le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire.

Les formations de la deuxième catégorie, qui sont sanctionnées par un diplôme attestant la réussite du niveau d’enseignement qui ne donne pas directement accès à l’enseignement tertiaire, tendent essentiellement à préparer les élèves à entrer dans la vie active. Relèvent de cette catégorie les cursus sanctionnés par le certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ou le brevet professionnel en France, les Leaving Certificate Applied Programmes en Irlande ou encore les formations d’un an sanctionnées par le National Certificate of Educational Achievement (NCEA 1) en Nouvelle-Zélande. Ces formations qui ne donnent pas accès directement à l’enseignement tertiaire ne sont pas pour autant des voies de garage. Elles peuvent en effet donner directement accès à l’enseignement post-secondaire non tertiaire (le niveau 4 de la CITE). De plus, les diplômés peuvent souvent emprunter des chemins détournés pour accéder à l’enseignement tertiaire. En Suède par exemple, 69 % des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle ont opté pour une formation ne leur donnant pas directement accès à l’enseignement tertiaire. Ils ont toutefois la possibilité de suivre des cours supplémentaires en filière générale pour accéder à l’enseignement tertiaire. En Nouvelle-Zélande, les titulaires du NCEA 1 enchaînent souvent avec une formation sanctionnée par le NCEA 2 ou 3, ce qui leur donne accès à l’enseignement tertiaire. Plus généralement, il existe dans plusieurs pays de l’OCDE des formations de transition (au niveau 3 ou 4 de la CITE) qu’il suffit aux diplômés de la filière professionnelle de réussir pour accéder directement à l’enseignement tertiaire.

Dans les pays de l’OCDE, 76 % des diplômés de la filière professionnelle ont suivi une formation qui donne directement accès à l’enseignement tertiaire. Les diplômés de la filière professionnelle en ont tous suivi une dans 11 pays et la majorité d’entre eux a directement accès à l’enseignement tertiaire dans la quasi-totalité des autres pays de l’OCDE. Cela ne signifie toutefois pas que les diplômés de la filière professionnelle ont le choix entre les mêmes options que les diplômés de la filière générale. Le titre requis pour accéder à l’enseignement tertiaire ouvre la voie à toutes les formations tertiaires dans de nombreux pays, mais la situation est plus nuancée dans certains autres pays. En Allemagne par exemple, les formations professionnelles de l’enseignement tertiaire sont directement accessibles aux diplômés du système de formation en alternance (niveau 3 de la CITE en filière professionnelle) après une expérience professionnelle pertinente, contrairement aux formations académiques dont l’accès est réservé à ceux d’entre eux qui réussissent au préalable soit des activités professionnelles techniquement compatibles et la réalisation d'un test d'aptitude, soit une formation tertiaire en filière professionnelle. Au Danemark, les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle peuvent s’inscrire en licence dans certaines formations professionnelles et ont accès à des formations académiques en rapport avec le commerce (niveau 5 de la CITE). Ils ne peuvent s’inscrire directement à des formations académiques en licence, mais un cursus professionnel peut servir de passerelle vers un programme de master (OCDE, 2022[9]).

L’enseignement post-secondaire non tertiaire (le niveau 4 de la CITE) est relativement moins important que d’autres niveaux dans le système d’éducation. Ce niveau d’enseignement n’existe pas dans huit pays de l’OCDE, à savoir au Chili, en Corée, au Costa Rica, au Mexique, aux Pays-Bas, en République de Türkiye, au Royaume-Uni et en Slovénie, et trois autres (la Colombie, l’Israël et la Suisse) ne proposent pas de filière professionnelle à ce niveau d'enseignement (voir le Tableau B3.3). Dans les pays où il existe, il comporte un éventail de formations de divers types. Ces formations se situent à la frontière entre le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement post-secondaire : elles relèvent du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans certains pays, mais de l’enseignement post-secondaire dans d’autres. L’enseignement post-secondaire non tertiaire n’est pas nécessairement d’un niveau beaucoup plus élevé que le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais il sert à enrichir les connaissances des diplômés de ce niveau d’enseignement.

Les formations de ce niveau peuvent donner aux diplômés de meilleurs débouchés sur le marché du travail ou leur permettre d’accéder plus facilement à l’enseignement tertiaire, l’un n’excluant pas l’autre. Elles sont connues sous différentes appellations, par exemple technicians’ diploma, primary professional education ou encore préparation aux carrières administratives (OCDE/Eurostat/UNESCO, 2015[10]).

En moyenne, 88 % des diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire (premier diplôme) ont opté pour la filière professionnelle dans les pays de l’OCDE (voir le Tableau B3.3). Les formations post-secondaires non tertiaires sont fortement professionnalisantes puisque la plupart d’entre elles visent à préparer à entrer directement dans la vie active. Certains pays ont pris des initiatives pour proposer des formations post-secondaires non tertiaires en filière générale aux diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle qui souhaitent multiplier leurs chances d’accéder à l’enseignement tertiaire. En Suisse par exemple, une formation complémentaire d’un an en filière générale sanctionnée par le Certificat de passerelle permet aux diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle (après la réussite du baccalauréat professionnel fédéral) de s’inscrire en filière générale dans l’enseignement tertiaire (OCDE/Eurostat/UNESCO, 2015[10]).

L’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle vise à préparer les jeunes à entrer dans la vie active, mais il ne doit pas les empêcher d’accéder à d’autres formations. Dans la moitié des 25 pays de l’OCDE et ses pays partenaires dont les données sur ce niveau d’enseignement sont disponibles, la totalité ou la quasi-totalité de l’effectif diplômé de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle a suivi une formation donnant directement accès à l’enseignement tertiaire (ou y avait déjà accès grâce au diplôme de fin d’études secondaires). Dans huit autres pays, une majorité des diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire ont suivi une formation professionnelle les préparant à entrer directement dans la vie active. La situation est moins homogène dans les pays restants : certaines formations préparent à poursuivre des études, tandis que d’autres n’y préparent pas (voir le Tableau B3.3).

En moyenne, 23 % des diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle en 2020 ont suivi une formation spécialisée dans la santé ou la protection sociale ; 21 %, dans l’ingénierie, les industries de transformation ou la construction ; 18 %, dans le commerce, l’administration ou le droit ; et 17 % dans les services dans les pays de l’OCDE. Ces pourcentages varient toutefois sensiblement entre les pays. Il apparaît par exemple que 67 % des diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire ont opté pour l’ingénierie, les industries de transformation ou la construction au Luxembourg, contre 1 % seulement en Autriche, en France et en Pologne (voir le Tableau B3.3).

Les femmes constituent en moyenne 53 % de l’effectif diplômé de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle en 2020 dans les pays de l’OCDE ; ce pourcentage varie toutefois sensiblement entre les pays : de 24 % au Luxembourg à 75 % en Pologne. Ces chiffres forment un contraste avec la sous-représentation des femmes en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Deux raisons expliquent cette différence entre les deux niveaux d’enseignement. En premier lieu, les femmes affichent un taux de réussite supérieur à celui des hommes en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, de sorte qu’elles sont plus susceptibles de poursuivre des études dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire. En second lieu, les femmes sont surreprésentées dans certains grands domaines d’études, tels que la santé et la protection sociale et le commerce, l’administration et le droit, qui sont très prisés en filière professionnelle dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire (voir le Tableau B3.3).

Le pourcentage de femmes dans l’effectif diplômé de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle est le plus élevé dans le domaine de la santé et de la protection sociale (80 % en 2020) ; viennent ensuite le commerce, l’administration et le droit (65 %) ; les services (55 %) ; et l’ingénierie, les industries de transformation et la construction (18 %). Les femmes constituent au moins 70 % de l’effectif diplômé dans le domaine de la santé et de la protection sociale dans tous les pays dont les données sont disponibles. Leur pourcentage varie davantage dans le domaine des services que dans d’autres : de 12 % au Danemark à 74 % en Espagne et en Lettonie. L’effectif diplômé de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle reste toutefois majoritairement féminin dans tous les pays sauf six (voir le Tableau B3.3).

L’âge moyen à l’obtention d’un premier diplôme est relativement élevé dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire par rapport au deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Les diplômes de l’enseignement post-secondaire non tertiaire sont décernés à l’âge de 31 ans en moyenne dans les pays de l’OCDE ; l’âge moyen varie entre 22 ans en Belgique et 42 ans en Finlande. L’âge moyen à l’obtention d’un diplôme de ce niveau est supérieur à 30 ans partout, sauf dans huit pays (voir le Tableau B3.3).

Cet âge moyen relativement élevé peut s’expliquer par les spécificités des formations post-secondaires non tertiaires. Ces cursus tendent à attirer des sujets plus âgés qui ont déjà quelques années d’expérience professionnelle parce que soit leur accès est conditionné par de l’expérience professionnelle, soit ils facilitent les réorientations de carrière et l’accession à d’autres professions. En Finlande par exemple, les formations post-secondaires non tertiaires qui donnent directement accès à l’enseignement tertiaire sont généralement suivies après quelques années d’expérience professionnelle. En Norvège, les formations de 6 à 18 mois visent à répondre à un besoin de compétences spécialisées et préparent à entrer directement sur le marché du travail ; les diplômés sont âgés de 34 ans en moyenne, selon les chiffres de 2020. Au Portugal, un dispositif spécial permet aux adultes plus âgés qui ont de l’expérience professionnelle d’obtenir la certification de leurs compétences dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire. Les adultes de plus de 25 ans qui ont travaillé cinq ans au moins dans certains secteurs peuvent demander l’évaluation de leurs compétences professionnelles dans des établissements de formation pour obtenir un diplôme de spécialisation technologique (Eurydice, 2021[11]), ce qui explique en partie pourquoi l’âge à l’obtention d’un premier diplôme est de 30 ans en moyenne (voir le Tableau B3.3).

Par âge typique, on entend l’âge au début de la dernière année scolaire ou académique du niveau d’enseignement considéré, à l’issue de laquelle le diplôme est décerné.

L’âge moyen des diplômés est calculé à la date du 1er janvier dans les pays où l’année académique débute au deuxième semestre de l’année civile et à la date du 1er juillet dans ceux où elle débute au premier semestre. Par voie de conséquence, l’âge moyen peut être biaisé de six mois maximum, à la hausse chez les nouveaux inscrits et à la baisse chez les diplômés (premier diplôme).

Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation (OCDE, 2018[12]) pour de plus amples informations.

Les données se rapportent à l’année académique 2019/20 et proviennent de l’exercice OCDE/ISU/Eurostat de collecte de données statistiques sur l’éducation réalisé par l’OCDE en 2021. Voir l’annexe 3 (https://www.oecd.org/education/education-at-a-glance/EAG2022_X3-B.pdf) pour plus de détails.

Références

[4] CEDEFOP (2014), « Attractiveness of initial vocational education and training: Identifying what matters », Research Paper, n° 39, Centre européen pour le développement de la formation professionnelle, Luxembourg, https://www.cedefop.europa.eu/files/5539_en.pdf.

[11] Eurydice (2021), Assessment in post-secondary non-tertiary education, Eurydice, https://eacea.ec.europa.eu/national-policies/eurydice/content/assessment-post-secondary-non-tertiary-education-34_en.

[3] OCDE (2022), Diagrams of Education Systems, Site web Education GPS, OCDE, Paris, https://gpseducation.oecd.org/CountryProfile.

[9] OCDE (2022), Pathways to Professions: Understanding Higher Vocational and Professional Tertiary Education Systems, OECD Reviews of Vocational Education and Training, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/a81152f4-en.

[6] OCDE (2022), Perspectives de l’OCDE sur l’éducation numérique 2021 : Repousser les frontières avec l’IA, la blockchain et les robots, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/d5fe6bd0-fr.

[1] OCDE (2021), The State of School Education: One Year into the COVID Pandemic, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/201dde84-en.

[12] OCDE (2018), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264305380-fr.

[7] OCDE (2018), PISA 2018 Results (Volume II): Where All Students Can Succeed, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/b5fd1b8f-en.

[5] OCDE (2017), Education in Lithuania, Reviews of National Policies for Education, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264281486-en.

[2] OCDE (2016), Résultats du PISA 2015 (Volume II) : Politiques et pratiques pour des établissements performants, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264267558-fr.

[10] OCDE/Eurostat/UNESCO (2015), « Niveau 4 de la CITE 2011 : Enseignement post-secondaire non-supérieur », dans Guide opérationnel CITE 2011  : Directives pour la classification des programmes éducatifs nationaux et des certifications correspondantes, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264248823-8-fr.

[8] UCAS (2021), UCAS Tariff Tables: Tariff points for entry to higher education for the 2022-23 academic year, Universities and Colleges Admissions Service, Royaume-Uni, https://www.ucas.com/file/603496/download?token=cBYDgpzT.

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