1. PME : évolutions récentes et défis à venir

Depuis plusieurs années, l’économie mondiale est traversée par un certain nombre de chocs profonds qui ont des répercussions importantes sur les PME et les entrepreneurs. Alors que le soutien rapide et massif des pouvoirs publics avait contribué à protéger les petites entreprises des conséquences économiques de la pandémie, l’agression non provoquée de la Russie contre l’Ukraine a fait naître de nouvelles menaces. L’exacerbation des tensions géopolitiques et des risques financiers mondiaux, la montée de l’inflation, l’orientation plus restrictive des politiques monétaires et budgétaires, les situations de tension du secteur financier, les pénuries de main d’œuvre, les obstacles aux échanges et une intégration moins fluide dans les chaînes de valeur mondiales se conjuguent pour peser sur un contexte économique déjà difficile. En outre, sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt, les PME et les entrepreneurs, dont bon nombre sont déjà fortement endettés, auront plus de mal à rembourser leurs dettes.

La transformation numérique s’est accélérée au cours de la première phase de la crise liée au COVID-19 et a aidé bon nombre d’entreprises à surmonter le choc économique ; il n’en demeure pas moins que les petites entreprises ne disposent toujours pas des compétences nécessaires pour tirer le meilleur parti de la transition numérique d’où le risque de voir les fractures numériques se creuser. Ces entreprises sont par ailleurs peu présentes au sein des réseaux qui pourraient leur ouvrir l’accès à des solutions numériques, des données et des transferts de connaissances. En outre, même si les petites entreprises disposent des atouts nécessaires pour enclencher la transition écologique et mettre en place des chaînes de valeur plus durables, responsables et circulaires, et en tirer parti, ces transitions s’accompagnent de difficultés de taille.

Si l’on veut promouvoir une croissance durable et une résilience pérenne, il est indispensable de mieux comprendre les défis qui se posent à court, moyen et long termes aux PME. Les obstacles à surmonter et les chances à saisir évoluent dans le temps et varient selon les entreprises. Fort de ce constat, ce chapitre passe en revue l’évolution récente de la dynamique et de la situation des entreprises, et montre que ces deux aspects varient selon le pays, la taille et le secteur d’activité de l’entreprise, et en fonction de l’environnement économique, des conditions financières et des politiques publiques en place.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la crise énergétique qu’elle a déclenchée, les perspectives économiques se sont assombries et un climat d’incertitude pèse sur le secteur financier mondial. Selon les Perspectives économiques intermédiaires de mars, la croissance du PIB mondial devrait ralentir pour s’établir à 2.6 % en 2023, contre 3.2 % en 2022, avant de se redresser légèrement pour atteindre 2.9 % en 2024 (OCDE, 2023[1]). Ces chiffres masquent toutefois des disparités régionales, puisque l’Asie sera le principal moteur de la croissance en 2023 et 2024, tandis qu’en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud, les taux de croissance devraient être inférieurs aux tendances historiques (OCDE, 2022[2]).

Avant le conflit en Ukraine, les entrées d’entreprises sur le marché augmentaient, mais dans des proportions différentes selon les pays. En moyenne, le rythme de la reprise a été rapide, marqué par un pic au second semestre de 2020 et une augmentation relativement forte du nombre de créations d’entreprises au premier semestre de 2021 qui tient en partie à l’effondrement du nombre d’entrées constaté au début de la crise liée au COVID-19 (graphique 1.1). Cette évolution a été observée dans bon nombre de pays, mais la courbe de la reprise présente de profondes différences (Agresti et al., 2022[3]).

Les sorties d’entreprises ont augmenté en 2021 dans de nombreux pays dans la logique du recul observé au début de la crise du COVID-19 et, potentiellement, du démantèlement des programmes de soutien et du durcissement des conditions monétaires. Les chiffres montrent qu’aux États-Unis, les très petites entreprises représentent l’essentiel des sorties d’entreprises (Crane et al., 2022[4] ; Fairlie et al., 2022[5]). Au Japon, les cessations volontaires d’activité en lien avec le vieillissement de la population ont gonflé les chiffres des sorties d’entreprises au cours de la décennie précédant la crise liée au COVID-19 (Hong et al., 2020[6]).

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, en février 2022, les créations d’entreprises ont progressé beaucoup plus lentement, en partie en raison du nombre relativement élevé de nouvelles entrées observées dans les pays lors de la phase de reprise post-pandémie. Seuls le Portugal, la Slovénie et la Türkiye ont fait exception à cette décélération généralisée (Graphique 1.2). Les informations dont on dispose sur un petit groupe de pays montrent également une certaine disparité entre les secteurs d’activité (Graphique 1.3). De fait, les entrées d’entreprises ont reculé entre 2021 et 2022 dans les « activités de fabrication » et les « services financiers et d’assurance », alors qu’elles ont été plus nombreuses dans les « activités extractives » et la « production et distribution de gaz, électricité et vapeur ». Le net ralentissement économique que connaissent un certain nombre de pays de l’OCDE devrait continuer de freiner les créations d’entreprises, qui sont, de manière générale, largement corrélées à l’évolution du PIB.

Le nombre d’entreprises sorties du marché a considérablement augmenté depuis le début de la guerre en Ukraine, sous l’effet de la crise énergétique et de la hausse de l’inflation qui ont suivi, conjugué au resserrement des politiques monétaires et à la suppression des mesures de soutien budgétaire. Ce constat vaut pour tous les pays et tous les secteurs d’activité pour lesquels on dispose de données (Graphique 1.3).

Contrairement à ce qui s’était passé pendant la crise financière de 2007– 2008, le nombre de faillites a baissé en 2020. Selon (Greenwood, Iverson et Thesmar, 2020[8]), aux États-Unis, les petites entreprises ont été moins nombreuses à déposer le bilan en 2020 qu’au cours des années précédentes. La plupart des pays de l’OCDE ont provisoirement modifié leurs procédures d’insolvabilité pendant la pandémie, mesure qui est venue compléter le soutien global apporté aux entreprises et à l’économie en général et qui explique en partie le recul sensible du nombre de faillites. Les mesures les plus couramment adoptées dans ce contexte ont été le report exceptionnel de paiement des engagements, l’assouplissement de la responsabilité des administrateurs, l’allongement des délais des procédures d’insolvabilité et la suspension ou la simplification des obligations en matière de dépôt de bilan (André et Demmou, 2022[9]). Beaucoup de pays ont aussi adopté des moratoires sur toutes les procédures d’insolvabilité. Six pays ont mis en place des régimes d’insolvabilité spéciaux pour les PME.

Les taux de faillites sont orientés à la hausse depuis 2021 (graphique 1.4 ; (OCDE, 2023[10])). En 2021, ils ont augmenté dans 40 % des pays pour lesquels on dispose de données, contre 20 % seulement en 2020. C’est en République slovaque, en Espagne et en République tchèque que les progressions les plus fortes ont été enregistrées. Les faillites ont en revanche reculé dans d’autres pays, notamment en Estonie, en Suède, aux Pays-Bas et aux États-Unis.

En 2022, le nombre de faillites s’est accru dans plusieurs pays européens. Il a continué de baisser aux États-Unis en moyenne au cours de l’année, avant de se redresser plus récemment. Ces évolutions sont le reflet de changements intervenus dans les politiques publiques. Ainsi, le nombre de faillites enregistrées au Royaume-Uni s’explique en partie par une modification du seuil d’admissibilité aux dispositifs d’allégement de la dette en Angleterre et au Pays de Galles, entrée en vigueur le 29 juin 2021 (UK Insolvency Services, 2022[11]).

Alors que les PME ont particulièrement pâti de la crise liée au COVID-19 en 2020 (OCDE, 2021[12]), leur nombre a augmenté dans l’Union européenne et aux États-Unis en 2021 (graphique 1.6). Parmi les PME, c’est surtout le nombre de micro-entreprises (moins de 9 salariés) qui a sensiblement augmenté, alors que le nombre de petites entreprises (entre 10 et 249 entreprises dans l’Union européenne) a baissé. Le recul du nombre de fermetures et quelques cas de petites entreprises se convertissant en micro-entreprises ont pu jouer, mais cet aspect semble marginal par rapport à l’accroissement du nombre de micro-entreprises, qui permet de penser que l’on est en présence de véritables créations d’entreprises sur ce segment. Même s’il est prématuré d’en tirer des conclusions définitives, cette évolution semble indiquer que les nouvelles entreprises créées sont plus petites que par le passé, une tendance déjà observée dans l’édition de 2019 des Perspectives PME&E (OCDE, 2019[13]).

Les chocs économiques qui ont frappé les économies de l’OCDE depuis l’apparition de la pandémie avaient une dimension sectorielle et ont touché certains secteurs plus que d’autres (OCDE, 2021[12]). L’évolution du nombre d’entreprises a varié en conséquence. Ce constat concorde avec la théorie et les données factuelles tirées des travaux de recherche, qui indiquent que l’effet d’assainissement de la crise liée au COVID-19 s’est fait ressentir au niveau sectoriel (Ascari, Colciago et Silvestrini, 2021[14] ; Andrews, Charlton et Moore, 2021[15]). S’agissant des États-Unis, les chiffres montrent, par exemple que le nombre d’entreprises a augmenté fortement entre 2020 et 2021 dans les secteurs de l’information, du transport et entreposage et des activités financières, mais a très peu évolué dans les activités de fabrication, et le commerce de gros et de détail (graphique 1.7, partie A). Dans ces derniers secteurs, le nombre d’entreprises reste inférieur à celui de 2019 (graphique 1.7, partie B). Ici comme au niveau global, les évolutions tiennent largement aux micro-entreprises.

Dans certains pays, notamment dans les économies émergentes, une forte proportion de micro- et petites et moyennes entreprises exercent dans le secteur informel, en dehors des obligations légales imposées par les pouvoirs publics et du cadre réglementaire traditionnel. Si elles sont généralement très petites par la taille et par leur chiffre d’affaires, prises dans leur ensemble, ces entreprises peuvent représenter un certain poids dans l’économie.

Dans le secteur informel, les récessions économiques sont généralement moins sévères puisque la production de l’économie informelle suit l’évolution de l’économie formelle, mais de manière plus atténuée (Elgin et al., 2021[18]). La productivité des entreprises informelles étant généralement moindre que celle des entreprises de l’économie formelle, lors d’une crise économique classique, la croissance de la productivité diminue mécaniquement dans l’ensemble de l’économie (Ohnsorge et Yu, 2022[19]). Or, pendant la crise liée au COVID-19, les entreprises du secteur informel, principalement concentrées dans des secteurs de services à faible productivité, ont été fortement pénalisées (Qiang et Kuo, 2020[20]), notamment parce qu’elles n’ont, pour la plupart, pas eu accès aux aides publiques.

Des études récentes ont mis en évidence un recul du nombre de start-ups créées pendant la crise liée au COVID-19 (Benedetti-Fasil, Sedlácek et Sterk, 2021[21]), même si les situations diffèrent selon les pays. Selon les estimations, le nombre de start-ups suit partout dans le monde une tendance baissière amorcée avant la crise (graphique 1.8). Sont considérées ici comme des « start-ups » des entreprises commerciales en activité, comptant moins de 250 salariés, créées entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2021, et recensées à l’aide de la base de données Crunchbase, qui compile des informations sur les entreprises financées par capital-risque. La baisse du nombre de start-ups s’est accélérée en 2021, année où le chiffre s’est effondré de 60 % dans l’Union européenne, les États-Unis et le Royaume-Uni (CE, 2022[16]). En Allemagne, il a toutefois légèrement augmenté cette année-là dans le secteur des services à forte intensité de savoir alors qu’il affichait une baisse tendancielle depuis le début des années 2000 (Bundesbank, 2022[22]).

Ce déficit de start-ups peut freiner l’évolution de la productivité sur le long terme. En effet, une forte contraction de l’économie est souvent associée à une génération manquante de start-ups ou à une moindre performance de celles qui ont réussi à rester en exercice. Cet effet est généralement peu sensible à court terme puisque les nouvelles entreprises ne représentent qu’une petite part de la population totale des entreprises, mais, sur le long terme, l’absence de ces start-ups peut peser sur la productivité compte tenu du rôle essentiel de ces entreprises en termes de concurrence, d’innovation/création (Kolev et al., 2022[23]) et/ou de diffusion de nouvelles technologies et de nouveaux modèles économiques (Criscuolo, Gal et Menon, 2016[24]). En outre, certaines start-ups recèlent un fort potentiel de croissance, et, par conséquent, d’avantages économiques (OCDE, 2021[25]).

Le chiffre d’affaires constitue un indicateur clé de la performance des entreprises et peut parfois apporter un éclairage utile sur leur évolution future. À peine plus de la moitié des PME des pays de l’OCDE présentes en ligne (disposant d’une page Facebook) ont enregistré une hausse de leur chiffre d’affaires en 2021 par rapport à 2020, et plus de 40 % ont vu leurs ventes se contracter, selon l’Enquête sur l’avenir des entreprises (Future of Business Survey) (d’affaires (supérieures à 60 %) ont été observées dans les secteurs « énergie » et « distribution d’eau et gestion des déchets ». On note également de grandes disparités entre les pays (Graphique 1.9 and Encadré 1.1). Plus de 10 % des petites entreprises ont enregistré une hausse supérieure à 60 %. À titre de comparaison, le chiffre d’affaires des PME des pays de l’OCDE a augmenté de 3.4 % en moyenne en 2019, selon les Statistiques structurelles des entreprises. En 2021, la part des PME dont les ventes avaient augmenté était supérieure dans les « activités de fabrication » et « l’information et communication » (près de 60 % dans ces deux secteurs), mais plus faible dans le « transport et entreposage » et dans les « activités d’hébergement et de restauration » (40 % environ). Les fortes hausses de chiffre d’affaires (supérieures à 60 %) ont été observées dans les secteurs « énergie » et « distribution d’eau et gestion des déchets ». On note également de grandes disparités entre les pays (Graphique 1.10). Si plus de 60 % des PME en France, au Chili et en Norvège déclarent avoir enregistré une hausse de leur chiffre d’affaires, elles ne sont que 40 % en Corée et en Allemagne.

Les analyses menées à partir des données de l’Enquête sur l’avenir des entreprises dans les pays de l’OCDE montrent que les entreprises ayant une clientèle étrangère ont été plus nombreuses à enregistrer une hausse de leur chiffre d’affaires en 2021 (graphique 1.11). Selon les estimations, la participation aux échanges internationaux accroît de 3 à 10 points de pourcentage la probabilité pour une PME de voir son chiffre d’affaires augmenter. Cette probabilité est également plus élevée pour les micro- et petites et moyennes entreprises que pour les entreprises sans salarié. En revanche, les entreprises des secteurs du « transport et entreposage », et « hébergement et restauration » ont eu plus de risque de connaître une baisse de leur chiffre d’affaires que celles exerçant dans le secteur primaire, les activités de fabrication ou les TIC.

Il a été constaté qu’une plus forte participation au commerce en ligne réduisait la probabilité de baisse du chiffre d’affaires en 2020, selon la dernière édition des Perspectives PME&E. Mais seules les entreprises dont la proportion de ventes en ligne atteignait un certain seuil (autour de 75 %) avaient plus de chances de voir leur chiffre d’affaires augmenter en 2021, selon la dernière Enquête sur l’avenir des entreprises.

En 2021, les grandes entreprises européennes ont affiché une forte hausse de la valeur ajoutée, pouvant atteindre 10.8 %, tandis que les micro- et petites entreprises ont enregistré une augmentation soutenue, mais moins rapide, de 7.7 à 8 %, alors même qu’elles ont payé le plus lourd tribut à la crise en 2020 (graphique 1.12). Il ressort de ce constat que les écarts de performance se creusent entre les différentes catégories de taille des entreprises, ce qui n’est pas sans conséquence pour l’investissement à l’avenir. Bien qu’en forte hausse, le niveau de valeur ajoutée des PME en 2021 est resté inférieur à celui de 2019 dans les « services d’hébergement et de restauration », le « transport et entreposage » et le « commerce de gros et de détail », en raison des confinements et des mesures mises en place en 2020 pour limiter la propagation du virus – dont certaines sont restées en vigueur en 2021 – et les « services administratifs et d’appui » (CE, 2022[16]).

En 2021, les micro-entreprises ont obtenu de meilleurs résultats que les autres sur le front de l’emploi. En effet, selon le rapport annuel 2021/2022 sur les PME européennes, l’emploi a progressé de 1.2 % dans les micro-entreprises contre 0.6 % pour l’ensemble des entreprises européennes en 2021 (graphique 1.12). L’une des explications possibles est que les micro-entreprises étaient statistiquement moins nombreuses à avoir bénéficié des dispositifs de chômage technique et des autres mesures mises en place pour aider à surmonter la crise. Les bons chiffres de 2021 pourraient donc s’expliquer en partie par un rebond par rapport aux points bas de 2020. L’évolution de l’emploi a été très variable au sein de l’Union européenne. De fait, l’emploi a reculé dans un certain nombre de pays d’Europe centrale et orientale alors qu’une hausse était visible dans d’autres pays de l’UE, comme le Portugal et la Belgique.

Les résultats des PME en matière d’emploi ne sont pas liés au niveau initial de productivité. Selon la base de données des Statistiques structurelles sur les entreprises, 24 % des secteurs d’activité affichant de faibles niveaux de productivité en 2019 figuraient dans le premier tiers des secteurs ayant enregistré la plus forte croissance de l’emploi (tableau 1.1). Une évolution qui peut s’expliquer en partie par l’augmentation massive de l’emploi dans des secteurs peu productifs comme les soins à domicile en 2020 (OCDE, 2021[12]). Parallèlement, dans un certain nombre de secteurs très productifs, la croissance de l’emploi a été faible ou modérée.

Plusieurs facteurs ont pesé sur la productivité des PME pendant la crise. De fait, les petites entreprises ont eu plus de difficulté que les grandes à surmonter la crise (D’Adamo, Bianchi et Granelli, 2021[28]), car elles ont statistiquement reçu moins d’aides de l’État (OCDE, 2021[12]) et perdu davantage d’heures travaillées (OIT, 2021[29]).

Même si l’on ne dispose pas encore des chiffres de productivité du travail par catégorie de taille pour la période post-COVID, les données préalables à la crise montrent que les grandes entreprises affichent une productivité plus élevée que les micro-entreprises (graphique 1.13), qui résulte généralement d’une augmentation des rendements d’échelle et d’une production à forte intensité capitalistique. La plupart des pays affichent des écarts de productivité du travail relativement conséquents entre les micro-entreprises et les grandes entreprises, en particulier dans le secteur manufacturier (OCDE, 2021[30]). Les écarts entre catégories de taille sont relativement sont moins marqués dans les services marchands. Il arrive que les petites entreprises soient plus productives que les grandes, notamment dans le secteur de services marchands, en raison d’avantages concurrentiels sur des marchés de niche, d’une forte notoriété ou d’activités à forte teneur en contenu protégé par la propriété intellectuelle, ou encore par leur utilisation intensive de TIC financièrement abordables.

La part croissante des micro-entreprises dans l’emploi s’accompagnera probablement d’une baisse de la productivité au niveau de l’économie dans son ensemble. La productivité du travail (mesurée par le PIB par heure travaillée) a augmenté temporairement au début de la pandémie. La hausse s’est accélérée la première année, avec une croissance supérieure à 3 % en 2020, contre moins de 1.5 % en 2019 et 1.2 % en moyenne entre 2000 et 2019. La courbe observée en 2020 tient au fait que la forte diminution du nombre d’heures travaillées au premier semestre a largement compensé la baisse de la production (OCDE/OAP, 2022[31]). Au second semestre, le nombre d’heures travaillées a progressé parallèlement au redressement de la production ce qui s’est traduit par un léger recul de la productivité du travail. Selon l’OCDE (OCDE, 2023[32]), la plupart de ces variations de la productivité reflètent des transferts d’activité entre secteurs (encadré 1.2).

Étroitement corrélés à la productivité des différentes catégories de taille, les salaires sont généralement moins élevés dans les petites et micro-entreprises que dans les autres. Ainsi, selon les données du BEA, en 2017, les salaires moyens étaient inférieurs d’environ 20 % dans les micro- et petites entreprises aux salaires pratiqués dans les autres entreprises aux États-Unis. Dans d’autres pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles dans la Base de données structurelle sur les statistiques des entreprises, les salaires moyens dans les activités manufacturières étaient en moyenne inférieurs d’environ 35 % dans les micro- et petites entreprises en 2020.

Les PME devront faire face à de nombreuses difficultés dans les années à venir, notamment aux conséquences de la guerre en Ukraine et à la crise énergétique. Même si les PME ne sont que rarement confrontées directement à la guerre en Ukraine, elles subissent de plein fouet la flambée des prix de l’énergie et des matières premières, le durcissement des conditions de financement et l’affaiblissement du soutien monétaire et budgétaire. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement, les situations de tension du secteur financier et les pénuries de main d’œuvre viennent encore assombrir ce tableau.

On estime que les conséquences directes de la guerre en Ukraine sur les échanges internationaux pèsent assez peu sur les PME en moyenne dans les différents pays et secteurs d’activité, car ces entreprises ont généralement peu d’échanges directs avec la Russie et le Bélarus (graphique 1.15). De fait, en 2020, la part des échanges des PME de l’UE à destination/en provenance de l’Ukraine était généralement inférieure à 3 % de leurs exportations/importations totales. Les relations des PME avec la Russie sont un peu plus fréquentes tout en restant limitées, sauf pour quelques pays d’Europe de l’Est comme la Lettonie, la Lituanie et la Pologne. Les PME exerçant dans des régions touristiques traditionnellement prisées des visiteurs russes seront probablement plus durement touchées.

Au niveau sectoriel, ce sont les PME du secteur de l’énergie, dont la Russie est un acteur d’envergure mondiale, qui risquent d’être les plus fragilisées. En outre, les secteurs dans lesquels les PME représentent la plus grande part de l’emploi sont généralement très sensibles à une hausse des prix de l’énergie (Encadré 1.3).

L’indice d’incertitude économique liée à l’action publique au niveau mondial oscille autour de niveaux élevés même s’il reste inférieur au pic observé en 2020 (graphique 1.18). Les chocs de crédit survenus récemment ont accru l’incertitude quant à l’évolution du secteur financier et à la réaction des autorités monétaires. Ce contexte économique et politique incertain ne sera pas sans conséquence pour les PME. Tout d’abord, compte tenu du niveau d’endettement élevé résultant de la crise liée au COVID-19, il pourrait se traduire par une augmentation des primes de risques appliqués aux prêts et aux autres formes de financement externe des PME. Ensuite, cette situation peut peser sur la demande et les prévisions de ventes, toutes choses égales par ailleurs. L’effet conjugué de ces facteurs est susceptible de décourager l’investissement alors même que les besoins en investissements se font plus pressants à l’heure de la transformation numérique et de la décarbonation.

L’inflation est devenue une source de préoccupation majeure pour les PME. Selon une enquête de la Chambre de commerce des États-Unis conduite entre le 29 avril et le 17 mai 2022, l’inflation et les problèmes qui l’accompagnent sont le souci dominant des dirigeants de petites entreprises depuis que les difficultés liées au COVID-19 ont commencé à s’estomper. Les propriétaires de 44 % des petites entreprises enquêtées ont estimé qu’elle constituait leur plus gros problème, pourcentage qui se montait à 33 % au trimestre précédent. Ce chiffre marque une hausse substantielle par rapport aux 19 % enregistrés au troisième trimestre de 2021. Par ailleurs, 88 % d’entre eux s’inquiétaient des retombées de l’inflation sur leurs activités, dont 49 % se déclaraient très inquiets, contre 44 % au premier trimestre de 2022 (U.S. Chamber of Commerce, 2022[36]).

À la mi-2022, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) en glissement annuel atteignait dans l’OCDE un niveau inédit depuis la fin des années 80. La hausse s’est amorcée à la fin de 2020, avant l’invasion de l’Ukraine, mais la guerre, en provoquant un renchérissement des produits énergétiques et de base, a accentué les tensions inflationnistes. L’inflation recule depuis la fin de 2022, les prix de l’énergie ayant diminué, mais reste élevée dans la plupart des pays de l’OCDE. La baisse de l’inflation sous-jacente (qui exclut les produits alimentaires et énergétiques) a été beaucoup plus lente, situation liée à des pénuries de main-d’œuvre inégalées dans certains pays et à des marchés du travail tendus.

La plupart des PME ont relevé les prix de leurs produits et services au cours du premier semestre de 2022, dans une proportion comprise entre 5 % et 15 % selon l’enquête Global State of Small Business effectuée du 5 au 17 juillet 2022. Cela a notamment été le cas des entreprises opérant dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration, des autres services, et du commerce de gros et de détail. La majorité des petites entreprises de l’OCDE ont rapporté une augmentation des coûts liés aux intrants et à la main d’œuvre de l’ordre de 25 % à 50 % des coûts d’exploitation. Les entreprises concernées interviennent dans des secteurs comme l’hébergement et la restauration, l’agriculture, la sylviculture et la pêche, les activités extractives et, dans une moindre mesure, la construction. L’augmentation des factures énergétiques a été l’un des principaux déterminants de cette hausse. L’inflation énergétique a récemment diminué, mais elle demeure élevée. Selon des estimations de l’OCDE, une hausse de 10 % des prix de l’énergie augmenterait de 7.5 % le nombre d’entreprises sortant du marché (Dechezleprêtre, Nachtigall et Stadler, 2020[37]).

Certaines hausses de prix devraient être de courte durée, notamment celles qui sont dues à l’augmentation des coûts de transport et aux ruptures d’approvisionnement (Carriere-Swallow et al., 2022[38] ; di Giovanni et al., 2022[39]), aux tensions sur les marchés du travail (Blanchard, 2022[40]) et à l’accroissement de la demande agrégée (di Giovanni et al., 2022[39]). Au cours de la période 2019-21, par exemple, les pénuries sectorielles de main d’œuvre ont été à l’origine de la moitié de l’inflation environ dans la zone euro, et d’un tiers seulement aux États-Unis (di Giovanni et al., 2022[39]). Le reste serait imputable à la demande, la demande agrégée y contribuant davantage que les variations de la demande sectorielle. Les effets d’entraînement internationaux ont également alimenté l’inflation dans la zone euro. De manière plus générale, la connectivité internationale, mesurée par les chaînes de valeur mondiales, figure parmi les raisons souvent invoquées pour expliquer l’influence croissante des facteurs mondiaux sur l’inflation nationale (Auer, Borio et Filardo, 2017[41]).

L’évolution de l’inflation à moyen terme dépendra au bout du compte de la capacité des banques centrales à ancrer les anticipations inflationnistes et de la flambée des salaires que pourrait entraîner la spirale des prix. Les salaires nominaux sont repartis à la hausse dans la plupart des économies, mais pas au même rythme que l’inflation. Comme l’inflation devrait rester nettement supérieure au taux cible au cours de l’année à venir au moins, les revendications salariales en 2023-24 seront sans doute beaucoup plus élevées que prévu (OCDE, 2022[2]). L’inflation pourrait diminuer rapidement si les perturbations de la chaîne d’approvisionnement continuent de s’apaiser et que le resserrement des politiques au niveau mondial se traduit par une baisse rapide des prix de l’énergie et des produits, mais on ne peut exclure le risque qu’elle se pérennise à un taux élevé. Il apparaît que les taux d’inflation dans le secteur des services, déjà importants, augmentent ; ils devraient rester élevés pendant quelques temps, de même que les pressions sur les coûts résultant des tensions sur les marchés du travail. Enfin, de nouvelles tensions géopolitiques pourraient déclencher une nouvelle envolée des prix de l’énergie ou aggraver les dysfonctionnements actuels, entretenant ainsi une forte inflation.

Pour les entreprises des pays de l’OCDE, la capacité à attirer et fidéliser la main-d’œuvre est devenue un enjeu majeur. Selon l’enquête sur l’avenir des entreprises (Future of Business Survey), il s’agissait du deuxième problème le plus pressant auquel les PME présentes en ligne et établies depuis plus de deux ans étaient confrontées au premier trimestre de 2022. C’était aussi l’un des deux principaux problèmes auxquels 60 % des entreprises se heurtaient aux États-Unis au cours des 12 mois précédant octobre-novembre 2021, selon l’enquête SEBC de 2022 menée auprès des entreprises employeuses.

Le nombre d’entreprises faisant état de pénuries de main d’œuvre a sensiblement progressé au deuxième semestre de 2021 et au début de 2022, dans de nombreux pays et secteurs. Dans la zone euro, l’Enquête sur l’accès des entreprises au financement (Enquête SAFE), menée entre le 7 mars et le 15 avril 2022, signalait que ces pénuries constituent un problème pressant qui s’est intensifié avec le temps. En 2022, en Europe, les pénuries de main d'œuvre et de compétences se concentraient dans les secteurs de la santé, de l’hébergement, de la construction et des TIC (CE, 2022[42]). Dans les pays de l’OCDE, les taux d’emplois vacants et les ratios postes vacants/chômeurs ont généralement augmenté au lendemain de la crise du COVID-19, mais leur hausse a été particulièrement prononcée dans les secteurs de la fabrication, de l’hébergement et de la restauration, de la santé humaine et des activités d’action sociale (Causa et al., 2022[43]).

La « grande démission » (l’accroissement des départs volontaires) qui a suivi les premiers confinements a créé des îlots de pénurie de personnel et accentué les tensions sur le marché du travail, dues essentiellement à la forte demande mondiale et aux plans de relance d’envergure qui ont dopé la demande de main d’œuvre (OCDE, 2022[44]). Les taux de démission ont particulièrement - mais pas seulement - progressé aux États-Unis ; ils tiennent en grande partie au départ de travailleurs jeunes et peu qualifiés des secteurs et métiers les plus durement frappés par la pandémie (Hobijn, 2022[45]). Ces démissions seraient dues à l’action conjuguée du resserrement des marchés du travail et de l’accroissement du pouvoir de négociation des salariés (Bachmann et al., 2021[46] ; Abendschein, Causa et Luu, 2022[47]), voire à une évolution des préférences des travailleurs, notamment ceux qui occupent des postes à temps partiel ou sont inactifs, ou encore ceux qui occupent des emplois peu rémunérés et de mauvaise qualité, souvent dans des secteurs à forte intensité de contacts (FMI, 2022[48] ; Parker et Horowitz, 2022[49]). Les statistiques officielles des taux de démission par secteur aux États-Unis fournissent d’autres éléments qui montrent l’importance de la qualité de l’emploi : les taux de démission et de vacances de postes sont généralement plus élevés dans les secteurs où les salaires étaient plus bas et les conditions de travail moins bonnes avant la pandémie, comme le commerce de détail, l’hébergement et la restauration, et les activités de fabrication.

Selon des données préliminaires, la grande démission ne devrait pas entraîner de changements durables sur les marchés du travail (Pizzinelli et Shibata, 2023[50]). D’abord, il semblerait qu’aux États-Unis seul un faible pourcentage des démissionnaires changent de secteur ou de profession (Hobijn, 2022[45]). Ensuite, dans le cas des États-Unis, le déclin de la disposition à travailler concernerait essentiellement les inactifs (Faberman, Mueller et Şahin, 2022[51]). Enfin, si la pandémie a provoqué une réduction considérable des recherches d’emploi pendant la majeure partie de l’année 2020, celles-ci ont vigoureusement rebondi en 2021 (Faberman, Mueller et Şahin, 2022[51]). Les secteurs et métiers qui ont enregistré les taux de démission les plus élevés pendant la pandémie sont aussi ceux où l’emploi a connu la croissance la plus rapide en 2021 (Hobijn, 2022[45]).

L’évolution de l’environnement de travail, en revanche, pourrait avoir des retombées permanentes sur les marchés de l’emploi. Des éléments nouveaux permettent de penser que le développement du télétravail va se poursuivre, même s’il est peu probable que le télétravail intégral devienne la norme. Selon des données d’enquête recueillies par le Forum mondial sur la productivité de l’OCDE, dirigeants et salariés souhaitent accroître substantiellement la part de télétravail régulier par rapport aux niveaux enregistrés avant la crise (Criscuolo et al., 2021[52]). Les enquêtés estiment dans l’ensemble que le rythme idéal de télétravail s’établit à deux ou trois jours par semaine, ce qui corrobore d’autres données récentes et l’idée selon laquelle le juste équilibre entre les avantages du télétravail (réduction des déplacements domicile-travail) et ses inconvénients (affaiblissement de la communication et des échanges d’informations par exemple) se situe à un niveau d’intensité intermédiaire. Les analyses empiriques font aussi apparaître une réaction asymétrique aux restrictions gouvernementales, le télétravail accusant une forte hausse après un durcissement des restrictions mais ne diminuant guère après leur assouplissement. Cette asymétrie laisse entendre que la progression du télétravail observée au début de la pandémie ne devrait que partiellement s’inverser (Adrjan et al., 2021[53]). La facilité d’accès au réseau à haut débit et sa qualité, ainsi que la situation du marché du logement influeront sans doute sur la décision de télétravailler (Ahrend et al., 2022[54]).

La nécessité de s’adapter à un environnement nouveau et de composer avec un climat d’incertitude a eu des effets délétères sur le bien-être mental des patrons de PME, des entrepreneurs et des salariés. La pandémie a eu des répercussions considérables sur la santé mentale ; la prévalence des troubles anxieux et dépressifs a en effet plus que doublé dans la plupart des pays disposant de données à ce propos, tout particulièrement aux États-Unis, au Mexique et au Royaume-Uni (OCDE, 2021[55]). C’est un point dont il faudra tenir compte au moment d’élaborer des mesures destinées aux PME.

Outre les chocs économiques, la transformation numérique et la transition écologique devraient entraîner des mutations sectorielles pérennes du fait qu’elles modifient les modèles économiques et le mode de fonctionnement des entreprises (OCDE, 2019[13]) et accentuent les pressions sur les marchés du travail. L’intelligence artificielle, par exemple, devrait élargir l’éventail des tâches automatisables, y compris les tâches cognitives répétitives qui caractérisent les activités de service, ou la capacité d’anticipation et de différenciation des entreprises (profilage des clients par exemple), déterminantes pour les résultats des PME. L’adaptation des compétences aux nouveaux besoins devrait aussi constituer un volet important de la transformation écologique. En effet, la transition vers une économie bas carbone ne sera possible que si les travailleurs peuvent s’y adapter aisément et évoluer vers des emplois ou des secteurs plus verts. Selon les estimations, un peu moins de la moitié des emplois verts se situeraient actuellement dans les micro- et petites entreprises (OCDE, 2023[56]).

Les pénuries de main d’œuvre (indépendamment du phénomène de « grande démission ») et la « guerre des talents » devraient perdurer, ce qui pénalisera encore davantage les PME. Elles devraient en effet accentuer les difficultés habituelles de ces entreprises à attirer et fidéliser des profils qualifiés du fait que les PME proposent généralement des rémunérations et des conditions de travail moins attrayantes que les grandes entreprises (OCDE, 2019[13]) et qu’elles ne disposent ni de la capacité, ni des réseaux nécessaires pour repérer et contacter les plus qualifiés (chapitre 4).

Les nombreux chocs qui ont frappé l’économie mondiale depuis le début de la pandémie ont favorisé l’apparition de perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. Selon l’Enquête sur l’avenir du travail, 62 % environ des PME disposant d’une page Facebook ont signalé avoir été confrontées à ce problème en 2021. Les retards de livraison des fournitures et des coûts de transport supérieurs à la normale en sont les deux formes les plus couramment mentionnées (graphique 1.19). Ces informations cadrent avec les données de l’enquête SEBC de 2022 auprès des entreprises employeuses, conduite en octobre-novembre 2021 aux États-Unis, selon laquelle les difficultés liées aux chaînes d’approvisionnement avaient constitué l’un des deux principaux problèmes opérationnels auxquels 60 % des entreprises s’étaient heurtées au cours des 12 mois antérieurs.

Malgré les interdictions de transport, fermetures d’espace aérien comprises, qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le rétablissement de restrictions pour faire face à la pandémie, notamment la politique chinoise de « zéro COVID » en 2021-22, les pressions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales ont sensiblement diminué en 2022, restant toutefois à un niveau nettement supérieur à la moyenne historique (New York Fed, 2022[57]).

La réouverture de la Chine a dans un premier temps désorganisé les chaînes d’approvisionnement car la propagation rapide du virus avait ralenti l’activité du premier fournisseur mondial, ce qui aurait en partie contribué à la pause observée dans le retour de l’indice des pressions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales à sa moyenne historique au cours des trois derniers mois de 2022 (New York Fed, 2023[58]). La réouverture du pays devrait en partie atténuer ces pressions à moyen terme, sans pour autant inverser complètement le processus actuel de ralentissement de l’expansion des chaînes d’approvisionnement (chapitre 3).

L’ampleur des perturbations varie considérablement selon les secteurs. Si la majorité des petites entreprises des secteurs de l’information et des communications et des autres services n’ont signalé aucune difficulté, la plupart des PME opérant dans ceux de la fabrication et du commerce de détail et de gros en ont connu. Outre ces secteurs, des perturbations frapperont sans doute ceux où la Russie et l’Ukraine sont des producteurs de premier plan, comme le blé. De même, la désorganisation de la fabrication d’engrais risque de mettre à mal l’approvisionnement agricole pendant plusieurs années. Les petites entreprises doivent aussi faire face à des pénuries de semi-conducteurs du fait que la Russie et l’Ukraine figurent parmi les principaux fournisseurs mondiaux de métaux et de matières premières, essentiellement destinés au marché de l’UE, et sont une source importante d’intrants intermédiaires pour plusieurs secteurs dans l’ensemble de l’OCDE (chapitre 3).

La crise du COVID-19 a mis la résilience financière des entreprises à rude épreuve, notamment celle des petites entreprises qui ont généralement moins accès aux financements que les grandes. Selon certaines estimations, 25 % des entreprises avaient épuisé leurs réserves de trésorerie à la fin de 2021 dans l’Union européenne (Archanskaia et al., 2022[59]). Par ailleurs, 10 % des entreprises auparavant viables se trouveraient en situation d’insolvabilité en raison de la crise du COVID-19. Ces effets sont plus visibles dans les secteurs les plus durement frappés par la pandémie et par les mesures de confinement qui l’ont accompagnée. L’augmentation des coûts de l’énergie a vraisemblablement accentué les besoins financiers.

Les politiques monétaires ont été resserrées pour combattre l’inflation, dans les pays développés comme dans certaines économies émergentes. Après des années de conditions financières très favorables, la volatilité des marchés financiers s’est intensifiée partout dans le monde depuis 2020, sous l’effet d’une aversion au risque et d’incertitudes croissantes. En 2021, les taux d’intérêt appliqués aux PME ont augmenté dans 16 des 34 pays figurant dans le tableau de bord (OECD, 2022[28]). Cette hausse ne s’est cependant pas traduite par un durcissement des conditions de crédit pour les PME par rapport aux grandes entreprises puisqu’un resserrement des écarts de taux d’intérêt a été observé dans plus de la moitié des pays en 2021 (OCDE, 2022[60]). C’est ce qui ressort également de données d’enquêtes menées dans différentes régions. Dans la zone euro, l’accès au financement a été l’un des problèmes les moins importants pour les PME, bien qu’elles aient été de plus en plus nombreuses à signaler une hausse des taux d’intérêt tout au long de l’année 2021 (BCE, 2021[61]). Une situation similaire est observée aux États-Unis, où les conditions de crédit se sont durcies après la fin du programme de protection des salaires (Paycheck Protection Program) mais où la qualité des crédits accordés aux PME s’est améliorée en 2021, notamment en ce qui concerne les ratios dette/revenu et la position de liquidité des PME emprunteuses (kcFED, 2022[62]). L’amélioration des positions de liquidité a également pu contribuer à la baisse de la demande et du recours aux prêts des PME en 2021.

Pour les années à venir, la deuxième difficulté signalée par les entreprises présentes en ligne et établies depuis moins de deux ans, selon l’Enquête sur l’avenir des entreprises, consiste à élargir leur accès aux financements. Les crédits bancaires demeurent la source de financement extérieur la plus courante, même si la plupart des PME ont déclaré ne pas faire appel au financement extérieur et si l’endettement n’est pas le moyen le plus approprié de financer la croissance, surtout celle des start-ups (OCDE, 2022[63]). Le relèvement des taux d’intérêt devrait avoir des conséquences sur les conditions d’emprunt des PME. Il ressort de données d’enquête que le resserrement de la politique monétaire en 2022 a renchéri le coût du crédit pour les PME aux États-Unis, alors que la demande de prêts pour faire face aux perturbations des chaînes d’approvisionnement commençait à croître (kcFED, 2022[62]).

Les entreprises fortement endettées ont éprouvé plus de difficultés à obtenir des financements. La part des actifs, du capital et de la dette captée par des entreprises zombies est nettement plus élevée parmi les PME que parmi les grandes entreprises. Dans un échantillon de 14 économies avancées, de 6 % à 7 % des actifs, du capital et de la dette des entreprises cotées en bourse sont détenus par des zombies, mais cette proportion atteint 40 % environ pour les PME cotées (Banerjee et Hofmann, 2020[64]). Selon des données du Japon, le taux de sortie des entreprises défaillantes aurait diminué (processus d’assainissement moins efficace) et l’endettement des entreprises aurait augmenté, les emprunts à long terme en particulier (Ito, Saito et Hong, 2022[65]). Les îlots de vulnérabilité se concentrent dans les secteurs les plus durement atteints par la pandémie, où l’on observe un accroissement considérable du nombre d’entreprises zombies qui seraient restées saines dans d’autres circonstances. En Europe centrale, de 20 % à 25 % des entreprises seraient fragiles sur le plan financier (BERD, 2022[66]). Un peu plus du quart d’entre elles (soit 5 % environ des entreprises par l’actif total) peuvent être considérées comme de véritables zombies, à savoir des entreprises qui sont en difficulté mais évitent la faillite parce qu’elles continuent à bénéficier de financements bon marché et de la tolérance de leurs créanciers (Acharya et al., 2022[67]). Les entreprises zombies créent des effets défavorables pour les entreprises saines, qui voient la croissance de l’investissement, des recettes et de l’emploi faiblir quand elles opèrent dans des secteurs où les zombies sont très présentes. Les entreprises fortement intégrées dans les chaînes de valeur mondiales sont particulièrement vulnérables à ces effets. Par ailleurs, celles qui exercent leur activité dans des pays où la part des prêts émis en devises étrangères est élevée sont vulnérables aux fluctuations des taux de change.

Les récents chocs de crédit ont accentué les incertitudes financières et brouillé les signaux sur les taux d’intérêt anticipés, dans le contexte d’une inflation sous-jacente qui demeure élevée. Les conditions de financement se sont durcies, et devraient entraîner une diminution des prêts et de l’activité si elles persistent (FMI, 2023[68]).

Depuis le début de la crise du COVID-19, les États ont mobilisé divers instruments pour prêter appui aux petites entreprises, les plus courants étant les aides non remboursables ou les subventions. Le pourcentage de petites entreprises ayant bénéficié de ce soutien varie considérablement selon les pays. En Nouvelle-Zélande et au Japon, plus de la moitié d’entre elles ont reçu une aide (graphique 1.20). Les écarts entre pays ne semblent pas associés à l’ampleur du choc économique et de la marge de manœuvre budgétaire existante (OCDE, 2021[12]). Le montant de l’aide diffère aussi selon les secteurs d’activité. Dans les pays de l’OCDE, le pourcentage de petites entreprises déclarant avoir perçu une aide est plus élevé dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration, de l’énergie, du transport et de l’entreposage, de la distribution d’eau et de la gestion des déchets. On n’observe en revanche aucune différence selon que l’entreprise participe aux échanges internationaux ou pas, ou selon l’âge ou le genre de son propriétaire. Les entreprises en activité depuis plus de cinq ans sont plus nombreuses à déclarer avoir bénéficié d’un soutien que les plus récentes.

Depuis juin 2020, et en particulier depuis le premier semestre de 2021, les autorités multiplient les mesures destinées à favoriser la reprise (OCDE, 2021[69]), modifiant la nature et l’importance de l’aide budgétaire. L’aide apportée aux entreprises dans le cadre des plans de relance vise moins spécifiquement les PME que ne le faisaient les mesures d’urgence mises en œuvre pour faire face à la crise du COVID-19 (OCDE, 2022[60]). Dans la catégorie des PME, les plans d’urgence semblaient davantage axés sur les start-ups et les entreprises à forte croissance.

Les formes d’aide et la conception des instruments varient considérablement d’un pays à l’autre (encadré 1.4) mais semblent privilégier le verdissement de l’économie et la transformation numérique et, dans une moindre mesure, les compétences et l’innovation. Si les PME peuvent bénéficier des mesures d’ordre général contenues dans les plans de relance, la faible place qui leur est explicitement accordée dans ce domaine d’intervention majeur appelle d’autres dispositions, notamment pour leur assurer les moyens de financer des activités ou de mettre en place des instruments non financiers liés à la réduction de leur empreinte carbone et à la réalisation d’objectifs de durabilité.

Au cours du deuxième semestre de 2022, presque tous les pays ont appliqué des mesures budgétaires pour protéger les ménages et les entreprises de l’envolée des prix énergétiques et alimentaires (OCDE, 2022[70]). En Europe surtout, où la hausse des prix de l’énergie a été la plus forte, de nombreux gouvernements ont annoncé de nouveaux trains de mesures ou renforcé ceux qui étaient déjà en place, pour un coût budgétaire avoisinant ou dépassant 2 % du PIB dans certaines grandes économies (OCDE, 2022[2]). En Europe, ces mesures consistent notamment à réglementer les prix de l’énergie par un plafonnement des tarifs et une réduction des frais de réseau et de distribution, à accorder des allègements fiscaux et des indemnités afin de compenser la hausse des coûts liés à l’énergie et, dans plusieurs pays, à relever substantiellement le salaire minimum légal (CE, 2022[42]). Elles compenseront en partie le retrait des aides liées à la pandémie et les recettes fiscales plus élevées que prévu en raison de la hausse de l’inflation. À l’inverse, aux États-Unis, au Canada et en Australie, où les aides liées à l’énergie ont été beaucoup plus modestes, l’assainissement budgétaire semble avoir été nettement plus important cette année. Il faut certes surveiller les retombées des aides énergétiques sur les PME, mais aussi concevoir soigneusement ces mesures de manière à ne pas freiner la transition écologique dans une conjoncture où la crise de l’énergie pourrait durer plusieurs années.

La plupart des PME, micro-entreprises comprises, ont accès à des réseaux à haut débit classiques mais ne font pas appel aux technologies les plus avancées. Les PME font généralement leurs premiers pas numériques avec des applications de base destinées aux tâches administratives courantes et à la commercialisation. Plus les technologies se perfectionnent, plus les PME perdent de terrain par rapport aux grandes entreprises. En effet, la transformation numérique est multidimensionnelle et suppose l'utilisation et l'application de différentes technologies à des fins diverses. Les applications et combinaisons numériques offrent une forte complémentarité car la technologie favorise l’adoption d’autres technologies. Cela signifie également que le retard des PME dans la transition numérique risque de peser sur leur capacité à opérer de futures transformations dans ce domaine.

L’infonuagique, par exemple, donne accès à des services numériques sur Internet et peut aider les PME à adopter d’emblée des solutions numériques nouvelles et plus avancées en leur permettant d’accéder à des offres à la demande qui correspondent à leurs besoins (souplesse et évolutivité) sans avoir à engager d’investissements (irrécupérables) dans du matériel et des logiciels, ni à supporter les coûts de maintenance (OCDE, 2021[71]). Le pourcentage de petites entreprises qui achètent des services d’infonuagique a progressé de 13.6 points en moyenne entre 2018 et 2021 dans 24 pays de l’OCDE, mais de 16.1 points pour les moyennes entreprises et de 16.8 points pour les grandes entreprises, selon des données de l’OCDE sur l’accès aux TIC des entreprises (graphique 1.21). En 2021, l’écart entre petites et grandes entreprises s’est creusé dans la plupart des pays, et il est substantiel dans les 24 pays considérés.

Un autre exemple est celui du commerce électronique, qui devrait renforcer la résilience des entreprises aux chocs futurs. De nombreuses données montrent aujourd’hui que la transformation numérique et la participation au commerce en ligne ont permis d’amortir la récession (OCDE, 2021[71] ; 2021[12]). Un nombre grandissant de PME optent pour des modèles d’activité « hybrides », comme le « commerce de détail hybride », qui associe de plus en plus étroitement l’activité en magasin et les ventes en ligne (OCDE, à paraître, [D4SME paper on “SMEs in hybrid retail”]). Par ailleurs, des données d’enquête sur les PME du commerce de détail de pays représentatifs de l’OCDE montrent que la complexité opérationnelle peut sensiblement augmenter quand plusieurs circuits de vente sont utilisés. La plupart des petites entreprises chargent le personnel en place de gérer les ventes en ligne, avec un investissement minimal, sinon nul, dans la formation.

Selon certaines estimations, 70 % des PME auraient intensifié leur utilisation des technologies numériques sous l’effet de la pandémie (OCDE, 2021[71]). Le développement des technologies de communication peut offrir de nouvelles possibilités d’externaliser les activités de service (Gal et al., 2019[73]) et de faire appel à des compétences extérieures, ou d’opérer un saut technologique vers les technologies les plus avancées, comme l’analytique de données (OCDE, 2021[71]), et faire des données un actif économique (OCDE, 2022[63]). Il y a donc lieu de penser que la transformation numérique va se poursuivre pendant quelque temps, bien qu’à un rythme éventuellement plus lent que celui observé pendant la pandémie. En même temps, des données récentes laissent entrevoir une accentuation du fossé numérique entre petites et grandes entreprises.

Selon l’Enquête sur l’avenir des entreprises de mars 2022, 62 % des PME disposant d’une page Facebook reconnaissent que la crise du COVID-19 a définitivement modifié leur recours aux technologies numériques. Ce pourcentage est plus élevé pour les entreprises qui ont investi dans la formation (internet ou informatique). Des différences substantielles sont toutefois observables selon les secteurs. Le pourcentage de PME qui jugent ce changement permanent est inférieur dans les « secteurs primaires » (agriculture, énergie), la construction et la gestion des ressources hydrauliques, mais supérieur dans ceux de l’hébergement et de la restauration, des TIC, du commerce de détail et de gros. Les entreprises plus récentes, créées moins d’un an avant l’enquête, étaient plus susceptibles de voir dans cette évolution un phénomène temporaire.

Malgré de récents progrès, plusieurs éléments continuent de brider la transformation numérique des PME, notamment leur manque d’information et de sensibilisation, le déficit de compétences au niveau des salariés et de la direction, et l’insuffisance des capitaux (OCDE, 2019[13]). Selon l’Enquête sur l’avenir des entreprises, le manque de compétences et de connaissances techniques est l’obstacle le plus couramment évoqué par les petites entreprises, les micro-entreprises notamment. Cela se vérifie dans tous les secteurs, mais le problème est particulièrement sensible dans celui de la fabrication. Les petites entreprises éprouvent aussi plus de difficultés à s’adapter à l’évolution des cadres réglementaires, à gérer les questions liées à la sécurité numérique et à la confidentialité ou simplement à accéder à des infrastructures numériques de qualité. Un écueil important à l’adoption de l’infonuagique est lié aux incertitudes concernant la localisation des données et la juridiction compétente en cas de litige (OCDE, 2021[71]). La crise du COVID-19 a également mis en évidence la vulnérabilité des PME aux cyberattaques, qui se sont intensifiées ces dernières années (OCDE, 2021[71]). Les PME étaient mal préparées à un transfert rapide de leurs activités en ligne et sont devenues les nœuds faibles de réseaux d’entreprise complexes, offrant un point d’entrée aux chaînes d’approvisionnement.

Les pays de l’OCDE s’efforcent d’accélérer la diffusion de l’innovation numérique dans les PME et de leur donner les moyens de suivre le rythme de cette transformation (OCDE, 2021[71]). Les gouvernements interviennent sous diverses formes : subventions aux investissements dans les technologies numériques (Lituanie, Japon), apport d’une assistance technique ou organisation de formations (Australie, Portugal), amélioration de la sécurité numérique des PME et de leur capacité de protection des données (Chili, Union européenne), ou aide à la connexion aux plateformes et aux réseaux d’entreprises numériques (Colombie, France) (tableau 1.2). Les partenariats public-privé offrent un moyen de regrouper les ressources et les connaissances et sont de plus en plus répandus (Pays-Bas). D’autres mesures visent également à développer et à sécuriser l’infrastructure numérique et à haut débit (Danemark, Islande). Les régulateurs se sont penchés sur les risques de distorsion de la concurrence et de comportement abusifs, en particulier pour les PME qui opèrent sur des plateformes numériques et les start-ups présentes sur les marchés en ligne. L’administration publique peut donner l’exemple en opérant sa propre transformation, en proposant par exemple des services administratifs en ligne et des guichets uniques pour la prestation de services aux PME (OCDE, à paraître[74]). Les établissements d’enseignement supérieur ont aussi un rôle important à jouer pour aider les PME à acquérir des compétences numériques et à s’adapter à l’évolution constante des technologies (chapitre 5).

Si certains pays ont choisi d’intégrer des considérations liées aux PME dans leurs programme d’action, d’autres préfèrent cibler spécifiquement les PME au moyen d’instruments ad hoc souvent assortis de mesures territorialisées ou sectorielles diversifiées. La diversité des obstacles auxquels les PME se heurtent appelle des interventions publiques qui couvrent de nombreux domaines d’action et requiert une coordination des politiques à tous les niveaux. Un recensement des mesures adoptées a été effectué entre juin 2021 et février 2022 dans l’ensemble des pays de l’OCDE pour recenser les institutions et les politiques qui ont pour objectif d’aider les PME à faire des données une activité économique soit en améliorant les infrastructures, soit en renforçant l'accessibilité, l’utilisation et la protection (à savoir la gouvernance) des données dans les PME (OCDE, 2022[63]). Les PME et l’entrepreneuriat figuraient dans le mandat principal de 26 % seulement des 209 institutions recensées. Parmi les 487 mesures en place, moins de 20 % ciblent explicitement les PME ou les entrepreneurs. La plupart des mesures adoptées dans ce domaine d’action relativement nouveau sont de nature générale et sont le fruit d’efforts visant principalement à établir une politique en matière de données.

Face à l’urgence environnementale, tous les domaines dans lesquels des améliorations sont possibles doivent être mis à contribution ; or, même si les PME sont moins gourmandes en énergie et en ressources que les grandes entreprises, elles ont une empreinte environnementale non négligeable. Au niveau de l’UE, la contribution des PME du secteur marchand aux émissions de gaz à effet de serre se serait établie dans une fourchette comprise entre 37 % et 45 % en 2018 (OCDE, 2023[76]). L’économie circulaire présente un potentiel de bénéfices élevé pour de nombreux secteurs, y compris ceux où les PME sont majoritaires (OCDE, 2019[13]). Une amélioration de l’efficacité énergétique pourrait apporter de nombreux avantages aux PME ; outre une réduction de leurs coûts intermédiaires, elle pourrait notamment rehausser la qualité et la visibilité de leurs produits, améliorer leur fonctionnement et leur environnement de travail, leur donner accès à de nouveaux marchés, atténuer leur vulnérabilité à la volatilité des prix de l’énergie ou garantir leur respect des normes environnementales (PNUE, 2010[77] ; Eurostat, 2018[78] ; OCDE, 2019[13]). Les PME sont pourtant moins nombreuses que les grandes entreprises à avoir pris des mesures pour améliorer leur performance écologique (OCDE, 2021[79]).

La consolidation des marchés des énergies renouvelables offre aux PME des possibilités de diversification de leur portefeuille énergétique (OCDE, 2019[13]). Associés aux technologies numériques, les systèmes de production d’énergie hors réseau (installations solaires photovoltaïques par exemple) et les technologies de stockage améliorées (comme les nouvelles batteries) offrent une plus grande flexibilité et de nouveaux débouchés commerciaux. Les petites entreprises auraient même plus de facilité que les grandes à opérer ce changement, leur plus faible intensité énergétique leur permettant de faire appel à un plus large éventail de bouquets énergétiques. Parmi les solutions intelligentes adaptées aux PME, on citera les microréseaux, qui intègrent des sources d’énergie renouvelables dans les réseaux électriques traditionnels en faisant appel aux TIC aux fins de gestion et de contrôle et qui permettent la production et la gestion d’énergie à petite échelle. Les avantages dérivant de l’amélioration de l’efficacité énergétique peuvent toutefois varier selon les secteurs et les configurations de la chaîne de valeur (AIE, 2014[80]).

Les technologies de données et l’amélioration de la gouvernance des données peuvent en outre aider les PME à adopter des modèles et des pratiques de gestion plus efficaces en matière d'énergie, de ressources et de déchets. L’utilisation conjointe de capteurs et de l’Internet des objets (IdO), le recours à l’intelligence artificielle et à l’analytique de données, et le suivi et la collecte plus efficaces et rigoureux des données peuvent les aider à améliorer la traçabilité des intrants et des produits, à diminuer les pertes et les déchets ou à identifier les processus à faibles émissions de carbone les plus économes en ressources.

Des obstacles empêchent encore les PME d'investir dans la réduction des émissions, y compris dans l'amélioration de l'efficacité énergétique ou dans le déploiement de technologies renouvelables. Les barrières habituelles à l’innovation dans ces entreprises sont généralement considérées comme les principaux freins, à savoir une faible sensibilisation, le manque de compétences et d’expertise pour définir et mettre en œuvre des projets énergétiques ainsi que les difficultés à les financer, notamment les coûts initiaux liés à l’intégration des technologies, ou l’absence de normes et règlements concernant le déploiement de micro-réseaux (AIE, 2015[81] ; Andrenelli et al., 2019[82] ; Wouters, 2014[83]). Les PME peuvent aussi être confrontées au dilemme locataire/propriétaire selon lequel les entreprises comme les pouvoirs publics tireraient profit d’une amélioration de l’efficacité énergétique du processus de production mais aucun d’eux ne souhaite supporter les coûts immédiats de l’investissement. Dans l’ensemble, les économies d’énergie sont rarement une priorité d’investissement pour les petites entreprises (OCDE, 2019[13] ; 2021[79]) (chapitre 3).

Références

[47] Abendschein, M., O. Causa et N. Luu (2022), « Getting on the job ladder - The policy drivers of hiring dynamics », VoXEU.

[67] Acharya, V. et al. (2022), « Zombie lending: Theoretical, international and historical perspectives », Annual Review of Financial Economics, vol. 14, pp. 21-38.

[53] Adrjan, P. et al. (2021), « Will it stay or will it go? Analysing developments in telework during COVID-19 using online job postings data », OECD Productivity Working Papers, n° 30, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/aed3816e-en.

[3] Agresti, S. et al. (2022), « Tracking business dynamism during COVID-19 pandemic », VoxEU, https://voxeu.org/article/tracking-business-dynamism-during-covid-19-pandemic.

[54] Ahrend, R. et al. (2022), « Changes in the geography housing demand after the onset of COVID-19: First results from large metropolitan areas in 13 OECD countries », Documents de travail du Département des Affaires économiques de l’OCDE, n° 1713, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9a99131f-en.

[81] AIE (2015), Accelerating Energy Efficiency in Small and Medium-Sized Enterprises: Powering SMEs to Catalyse Economic Growth, OCDE/Agence internationale de l’énergie, https://www.iea.org/publications/freepublications/publication/SME_2015.pdf.

[80] AIE (2014), Capturing the Multiple Benefits of Energy Efficiency, OCDE/Agence internationale de l’énergie, http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/Multiple_Benefits_of_Energy_Efficiency.pdf.

[9] André, C. et L. Demmou (2022), « Enhancing insolvency frameworks to support economic renewal », Documents de travail du Département des Affaires économiques de l’OCDE, n° 1738, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/8ef45b50-en.

[82] Andrenelli, A. et al. (2019), « Micro-Evidence on Corporate Relationships in Global Value Chains: The Role of Trade, FDI and Strategic Partnerships », OECD Trade Policy Papers, n° 227, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/f6225ffb-en.

[15] Andrews, D., A. Charlton et A. Moore (2021), « COVID-19, productivity and reallocation: Timely evidence from three OECD countries », Documents de travail du Département des Affaires économiques de l’OCDE, n° 1676, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/d2c4b89c-en.

[59] Archanskaia, L. et al. (2022), « The sectoral nature of the COVID-19 shock: A novel approach to quantifying its economic impact », n° 162, Discussion Paper, Commission européenne.

[14] Ascari, G., A. Colciago et R. Silvestrini (2021), « Business dynamism, sectoral reallocation and productivity in a pandemic », Center for European Studies Paper Series, n° 482, Center for European Studies.

[41] Auer, R., C. Borio et A. Filardo (2017), « The globalisation of inflation: The growing importance of global value chains », n° 11905, Discussion Paper, Center for Economic and Policy Research.

[46] Bachmann, R. et al. (2021), « Worker churn in the cross section and over time: New evidence from Germany », Journal of Monetary Economics, vol. 117, pp. 781-797, https://doi.org/10.1016/j.jmoneco.2020.05.003.

[64] Banerjee, R. et B. Hofmann (2020), « Corporate zombies: Anatomy and life cycle », n° 882, Bank for International Settlements.

[61] BCE (2021), Survey on the Access to Finance of Enterprises - April to September 2021, Banque centrale européenne, https://www.ecb.europa.eu/stats/ecb_surveys/safe/html/ecb.safe202111~0380b0c0a2.en.html#toc12.

[21] Benedetti-Fasil, C., P. Sedlácek et V. Sterk (2021), « Startups and employment following the COVID-19 pandemic: A calculator », Economic Policy, vol. 10.

[66] BERD (2022), Transition Report 2022-23: Business Unusual, Banque européenne pour la reconstruction et le développement.

[40] Blanchard, O. (2022), « Why I worry about inflation, interest rates, and unemployment », PIIE blog, Peterson Institute for International Economics, https://www.piie.com/blogs/realtime-economic-issues-watch/why-i-worry-about-inflation-interest-rates-and-unemployment (consulté le 2 septembre 2022).

[22] Bundesbank, D. (2022), « Productivity effects of reallocation in the corporate sector during the COVID-19 crisis », Monthly report, vol. 64/9.

[38] Carriere-Swallow, Y. et al. (2022), « Shipping costs and inflation », n° 2022/061, Fonds monétaire international.

[43] Causa, O. et al. (2022), « The post-COVID-19 rise in labour shortages », Documents de travail du Département des Affaires économiques de l’OCDE, n° 1721, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/e60c2d1c-en.

[16] CE (2022), Annual Report on European SMEs 2021/2022, Commission européenne.

[42] CE (2022), Labour Market and Wage Developments in Europe, Commission européenne.

[4] Crane, L. et al. (2022), « Business exit during the COVID-19 pandemic: Non-traditional measures in historical context », Journal of Macroeconomics, vol. 72, p. 103419, https://doi.org/10.1016/j.jmacro.2022.103419.

[52] Criscuolo, C. et al. (2021), « The role of telework for productivity during and post-COVID-19: Results from an OECD survey among managers and workers », OECD Productivity Working Papers, n° 31, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/7fe47de2-en.

[24] Criscuolo, C., P. Gal et C. Menon (2016), « Do micro start-ups fuel job creation? Cross-country evidence from the DynEmp Express database », Small Business Economics, vol. 48/2, pp. 393-412, https://doi.org/10.1007/s11187-016-9778-x.

[28] D’Adamo, G., M. Bianchi et L. Granelli (2021), « Digitalisation and beyond: The COVID-19 pandemic and productivity growth in G20 countries », n° 67, Economic Brief, Commission européenne.

[37] Dechezleprêtre, A., D. Nachtigall et B. Stadler (2020), « The effect of energy prices and environmental policy stringency on manufacturing employment in OECD countries: Sector- and firm-level evidence », Documents de travail du Département des Affaires économiques de l’OCDE, n° 1625, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/899eb13f-en.

[39] di Giovanni, J. et al. (2022), « Global supply chain pressures, international trade, and inflation », n° DP17449, Center for Economic Policy Research.

[18] Elgin, C. et al. (2021), « Understanding informality », n° 16497, Centre for Economic Policy Research.

[35] EPU (s.d.), Economic Policy Uncertainty Index, Economic Policy Uncertainty, https://www.policyuncertainty.com.

[78] Eurostat (2018), Community Innovation Survey 2018, https://ec.europa.eu/eurostat/cache/metadata/en/inn_cis11_esms.htm.

[51] Faberman, R., A. Mueller et A. Şahin (2022), « Has the willingness to work fallen during the Covid pandemic? », National Bureau of Economic Research, Cambridge, MA, https://doi.org/10.3386/w29784.

[5] Fairlie, R. et al. (2022), « Were small businesses more likely to permanently close in the pandemic? », National Bureau of Economic Research, Cambridge, MA, https://doi.org/10.3386/w30285.

[68] FMI (2023), Global Financial Stability Report, Fonds monétaire international.

[48] FMI (2022), « Labor market tightness in advanced economies », Discussion Paper, n° 2022/001, Fonds monétaire international.

[73] Gal, P. et al. (2019), « Digitalisation and productivity: In search of the holy grail – Firm-level empirical evidence from EU countries », Documents de travail du Département des Affaires économiques de l’OCDE, n° 1533, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5080f4b6-en.

[8] Greenwood, R., B. Iverson et D. Thesmar (2020), « Sizing up corporate restructuring in the COVID-19 crisis », Brookings Papers on Economic Activity, vol. 2020/3, pp. 391-441, https://doi.org/10.1353/eca.2020.0029.

[45] Hobijn, B. (2022), « “Great resignations” are common during fast recoveries », FRBSF Economic Letter.

[6] Hong, G. et al. (2020), « Structural changes in Japanese firms: Business dynamism in an aging society », n° WP/20/182, Fonds monétaire international.

[65] Ito, A., Y. Saito et G. Hong (2022), « COVID-19 created more zombie firms in Japan », VoXEU.

[62] kcFED (2022), Small Business Lending Survey, Federal Reserve Bank of Kansas City, https://www.kansascityfed.org/Research/documents/8864/Kansas-City-Fed-Small-Business-Lending-Survey-Quarter-1-2022.pdf.

[23] Kolev, J. et al. (2022), « Of academics and creative destruction: Startup advantage in the process of innovation », National Bureau of Economic Research, Cambridge, MA, https://doi.org/10.3386/w30362.

[58] New York Fed (2023), « Global Supply Chain Pressure Index: The China factor », Federal Reserve Bank of New York, https://libertystreeteconomics.newyorkfed.org/2023/01/global-supply-chain-pressure-index-the-china-factor/ (consulté le 24 janvier 2023).

[57] New York Fed (2022), Global Supply Chain Pressure Index (GSCPI), Federal Reserve Bank of New York, https://www.newyorkfed.org/research/policy/gscpi#/overview.

[10] OCDE (2023), Financing SMEs and Entrepreneurs: An OECD Scoreboard, 2023 Highlights, OCDE, Paris.

[56] OCDE (2023), Job Creation and Local Economic Development 2023: Bridging the Great Green Divide, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/21db61c1-en.

[32] OCDE (2023), OECD Compendium of Productivity Indicators 2023, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/74623e5b-en.

[75] OCDE (2023), OECD Data Lake on SMEs and Entrepreneurship, OCDE, Paris, https://www.oecd.org/cfe/datalake.htm.

[1] OCDE (2023), Perspectives économiques de l’OCDE, Rapport intermédiaire, mars 2023 : Une reprise fragile, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/2d7536fc-fr.

[76] OCDE (2023), « Towards a pilot dashboard of SME greening and green entrepreneurship indicators: Concept note », OCDE, Paris.

[63] OCDE (2022), Financing Growth and Turning Data into Business: Helping SMEs Scale Up, OECD Studies on SMEs and Entrepreneurship, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/81c738f0-en.

[60] OCDE (2022), Financing SMEs and Entrepreneurs 2022: An OECD Scoreboard, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/e9073a0f-en.

[44] OCDE (2022), Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2022 : Reconstruire des marchés du travail plus inclusifs, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/f4bcd6ab-fr.

[70] OCDE (2022), Perspectives économiques de l’OCDE, Rapport intermédiaire, septembre 2022 : Payer le prix de la guerre, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/4c8d9c61-fr.

[2] OCDE (2022), Perspectives économiques de l’OCDE, Volume 2022 Numéro 2, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/25b26d2e-fr.

[69] OCDE (2021), « An in-depth analysis of one year of SME and entrepreneurship policy responses to COVID-19 : Lessons learned for the path to recovery », OECD SME and Entrepreneurship Papers, n° 25, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/6407deee-en.

[79] OCDE (2021), « No net zero without SMEs: Exploring the key issues for greening SMEs and green entrepreneurship », OECD SME and Entrepreneurship Papers, n° 30, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/bab63915-en.

[30] OCDE (2021), OECD Compendium of Productivity Indicators 2021, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/f25cdb25-en.

[55] OCDE (2021), Panorama de la santé 2021 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/fea50730-fr.

[12] OCDE (2021), Perspectives de l’OCDE sur les PME et l’entrepreneuriat 2021, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/dbe26a97-fr.

[71] OCDE (2021), The Digital Transformation of SMEs, OECD Studies on SMEs and Entrepreneurship, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/bdb9256a-en.

[25] OCDE (2021), Understanding Firm Growth: Helping SMEs Scale Up, OECD Studies on SMEs and Entrepreneurship, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/fc60b04c-en.

[13] OCDE (2019), Perspectives de l’OCDE sur les PME et l’entrepreneuriat 2019, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/dfc3ab17-fr.

[74] OCDE (à paraître), « Improving government to business services through digitalisation: One stop shop platforms and single digital portals for SMEs », OECD SME and Entrepreneurship Papers, Éditions OCDE, Paris.

[31] OCDE/OAP (2022), Identifying the Main Drivers of Productivity Growth, OCDE, Paris.

[34] OECD.Stat (s.d.), I - TEC by Sector and Size Class, OCDE, Paris, http://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=TEC1_REV4.

[72] OECD.Stat (s.d.), ICT Access and Usage by Businesses, OCDE, Paris, https://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=ICT_BUS.

[27] OECD.Stat (s.d.), SDBS Structural Business Statistics (ISIC Rev. 4), https://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=SSIS_BSC_ISIC4.

[7] OECD.Stat (s.d.), Timely Indicators of Entrepreneurship by Enterprise Characteristics, OCDE, Paris, https://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=TIMELY_IE.

[19] Ohnsorge, F. et S. Yu (2022), The Long Shadow of Informality: Challenges and Policies, Banque mondiale, Washington, DC.

[29] OIT (2021), « Eight edition Updated estimates and analysis », ILO Monitor : COVID-19 and the World of Work, Organisation internationale du travail, https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---dgreports/---dcomm/documents/briefingnote/wcms_824092.pdf (consulté le 24 août 2022).

[49] Parker, K. et J. Horowitz (2022), « The Great Resignation: Why workers say they quit jobs in 2021 », Pew Research Center.

[33] Pionnier, P., B. Zinni et N. Luu (2023), « Aggregate labour productivity growth during the pandemic: The role of industry reallocations », VoXEU.

[50] Pizzinelli, C. et I. Shibata (2023), « Has COVID-19 induced labor market mismatch? Evidence from the US and the UK », Labour Economics, vol. 81, p. 102329, https://doi.org/10.1016/j.labeco.2023.102329.

[77] PNUE (2010), PRE-SME - Promoting Resource Efficiency in Small & Medium Sized Enterprises, Programme des Nations Unies pour l’Environnement, https://www.unep.org/resources/report/promoting-resource-efficiency-small-and-medium-sized-enterprises-industrial.

[20] Qiang, C. et R. Kuo (2020), « Supporting informal businesses amid COVID-19 without formalization », Blog de la Banque mondiale, https://blogs.worldbank.org/psd/supporting-informal-businesses-amid-covid-19-without-formalization (consulté le 21 décembre 2022).

[26] Schneider, J. (2020), Future of Business Survey Methodology Note, mimeo.

[17] U.S. BLS (s.d.), Business Employment Dynamics, United States Bureau of Labor Statistics, https://www.bls.gov/bdm/business-employment-dynamics-data-by-age-and-size.htm.

[36] U.S. Chamber of Commerce (2022), Index Reaches Pandemic-Era High, but Inflation Concerns Dominate, https://www.uschamber.com/sbindex/summary (consulté le 5 août 2022).

[11] UK Insolvency Services (2022), Commentary - Individual Insolvency Statistics April to June 2022, https://www.gov.uk/government/statistics/individual-insolvency-statistics-april-to-june-2022/commentary-individual-insolvency-statistics-april-to-june-2022.

[83] Wouters, C. (2014), « Towards a regulatory framework for microgrids - The Singapore experience », Sustainable Cities and Society, pp. 22-32.

Mentions légales et droits

Ce document, ainsi que les données et cartes qu’il peut comprendre, sont sans préjudice du statut de tout territoire, de la souveraineté s’exerçant sur ce dernier, du tracé des frontières et limites internationales, et du nom de tout territoire, ville ou région. Des extraits de publications sont susceptibles de faire l'objet d'avertissements supplémentaires, qui sont inclus dans la version complète de la publication, disponible sous le lien fourni à cet effet.

© OCDE 2023

L’utilisation de ce contenu, qu’il soit numérique ou imprimé, est régie par les conditions d’utilisation suivantes : https://www.oecd.org/fr/conditionsdutilisation.