17. Kazakhstan

En 2018-20, le soutien aux producteurs du Kazakhstan était estimé à 4 % des recettes agricoles brutes en moyenne. La part des transferts bruts aux producteurs susceptibles de créer le plus de distorsions (transferts liés à la production, dont le soutien des prix du marché et l’utilisation d’intrants variables sans contraintes sur les intrants) a chuté, passant d’une moyenne de 98 % au début des années 2000 à 75 % en 2018-20. Le soutien à la formation de capital fixe constitue la majorité des transferts budgétaires aux producteurs. Par rapport aux prix mondiaux, les prix intérieurs étaient inférieurs pour plusieurs productions végétales, générant un soutien des prix du marché (SPM) négatif correspondant à 4 % des recettes agricoles brutes, mais supérieurs s’agissant des produits de l’élevage, avec un SPM s’établissant juste au-dessus de 1 % des recettes agricoles brutes. Globalement, les prix moyens perçus par les agriculteurs ont été inférieurs de 2 % à ceux des marchés mondiaux. En 2018-20, les transferts au titre d’un seul produit (TSP) ont été négatifs pour le riz, le tournesol, le maïs, l’orge et le coton, mais légèrement positifs s’agissant du blé et des produits de l’élevage, en rapport avec les écarts de prix relevés pour ces produits.

Le soutien aux services d’intérêt général (ESSG) a représenté 20 % des dépenses budgétaires consacrées à l’agriculture en 2018-20. Près de 44 % de l’ESSG sont allés au système d’inspection et de contrôle, et 36 % aux infrastructures. Le soutien total à l’agriculture (EST) est redescendu à 0.9 % du PIB, mais la part correspondante de l’estimation du soutien budgétaire total (ESBT) a augmenté pour passer à 1 %. La part de l’ESSG dans l’EST a légèrement progressé, passant de 19 % en 2000-02 à 20 % en 2018-20.

Les évolutions récentes de l’action publique au Kazakhstan ont principalement concerné des modifications de la législation agricole et une mise à jour du Programme national pour 2021. Le pays s’attache désormais à orienter son agriculture vers le remplacement des produits importés et à développer les exportations de produits à forte valeur ajoutée, en particulier pour la filière bovine.

Le processus de rationalisation des subventions à la production se poursuit : les modalités d’accès au crédit rural sont plus transparentes et les demandes de subventions des agriculteurs sont rendues publiques.

Le système d’assurance récolte obligatoire a été transformé en dispositif d’assurance à adhésion volontaire, dans l’optique de développer les marchés de l’assurance des récoltes et du bétail dans le pays. Les pouvoirs publics subventionnent la moitié de la prime d’assurance.

Le plan de riposte à la crise de la COVID-19 comprenait une enveloppe de 5 400 milliards KZT (13 milliards USD), soit 9 % du PIB. Parmi les mesures immédiates figuraient des restrictions commerciales et des prix réglementés pour les biens importants sur le plan social, des transferts monétaires aux ménages vulnérables et un dispositif d’aide ciblé pour les secteurs et les petites et moyennes entreprises durement frappés, notamment un report des remboursements d’emprunt.

  • Bien que le soutien total à l’agriculture soit faible par rapport à l’ensemble de l’économie, l’essentiel du soutien aux producteurs produit de fortes distorsions et est donc de nature à influencer les choix des exploitations, accroître la pression sur les ressources naturelles et créer des distorsions sur les marchés.

  • Dans le cadre du remplacement des produits importés, le soutien apporté par les pouvoirs publics aux producteurs laitiers a notablement augmenté en 2020. La nouvelle priorité donnée au remplacement des produits importés devrait être évaluée avec soin, car elle pourrait réduire l’exposition des producteurs à la concurrence internationale et détourner les ressources vers des activités de recherche de rente.

  • La mise en œuvre du Programme de développement de systèmes d’élevage durables offre l’occasion de créer une filière bovine concurrentielle, à forte valeur ajoutée et axée sur les exportations. Le programme pourrait encourager les mesures en faveur de la croissance verte et de la durabilité, avec des pratiques agricoles intelligentes face au climat pour la production de bovins à viande, une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de meilleurs résultats agroenvironnementaux pour les dispositifs de soutien au secteur bovin. Il prend une nouvelle importance dans le contexte de la pandémie de COVID-19 qui a des effets sur l’emploi dans tout le pays.

  • Les subventions portant sur les engrais minéraux, les intrants chimiques et les aliments pour animaux industriels devraient être réévaluées au regard de leur impact potentiellement négatif sur l’environnement.

  • La levée des restrictions à l’exportation de produits alimentaires décidée dans le cadre de l’état d’urgence est une mesure bienvenue. Ces restrictions créent un environnement commercial imprévisible qui pourrait perturber l’approvisionnement mondial en produits alimentaires, nuire à la sécurité alimentaire internationale et toucher les partenaires commerciaux du Kazakhstan, notamment l’Asie centrale. Les mesures d’urgence liées à l’agriculture et aux produits agroalimentaires qui sont adoptées en réponse à la pandémie de COVID-19 doivent être ciblées, proportionnées, transparentes et temporaires, et ne doivent pas créer d’obstacles inutiles au commerce ou perturber les filières agroalimentaires mondiales.

  • L’agriculture est l’un des secteurs les plus à risque du pays. Les chocs provoqués par les conditions météorologiques, les ravageurs et les maladies, et les fluctuations défavorables des prix des produits agricoles et des intrants qui affectent la production se répercutent sur les agriculteurs et les exploitations agroalimentaires, et peuvent grever les finances publiques. Le Kazakhstan pourrait mieux gérer les risques en diminuant les pertes potentielles et en augmentant la durabilité de la productivité, améliorant ainsi la résilience globale du secteur. Le Kazakhstan devrait adopter une approche plus large et intégrée de la gestion des risques que le système actuel, qui combine une action du secteur public en amont portant sur les maladies des plantes et des animaux d’élevage, et des mesures d’urgence ponctuelles en réponse aux catastrophes locales.

  • La réforme du système d’assurance récolte est à saluer et devrait renforcer le rôle des assureurs privés, réduire les coûts pour les agriculteurs et rendre le système plus transparent.

  • Les efforts engagés pour stabiliser la ligne d’action, simplifier les dispositifs d’aide en réduisant le nombre de mesures et créer une base de données cadastrale nationale informatisée pour l’agriculture améliorent la transparence et la crédibilité de la réforme, et devraient être poursuivis.

  • La sécurisation des droits de propriété sur les terres, notamment grâce à des procédures d’acquisition foncière simplifiées, est nécessaire pour rendre économiquement plus attractive la gestion durable des ressources. L’intégration des préoccupations environnementales dans la politique agricole pourrait également amener les exploitations à faire de meilleurs choix.

  • L’agriculture est le deuxième plus important émetteur de GES après le secteur énergétique, et le Kazakhstan devrait préciser le niveau de réduction des émissions agricoles à atteindre pour respecter les engagements pris par le pays en la matière, ainsi que les moyens d’y parvenir. De plus, l’absence d’approche générale et coordonnée nuit à la capacité du pays à renforcer sa résilience aux effets du changement climatique, et des mesures devraient être prises pour adapter davantage l’agriculture aux effets du changement climatique.

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