29. États-Unis

Le soutien accordé aux agriculteurs américains est inférieur à la moyenne de l’OCDE. En 2019-21, il s’est établi, en moyenne, à 11 % des recettes brutes, ce qui est bien inférieur aux 20 % mesurés au milieu des années 80 et au début des années 2000, mais reste supérieur au niveau relevé il y a dix ans. La part des mesures pouvant créer le plus de distorsions s’élevait à 25 % en 2019-21, ce qui est également inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE et équivaut à la moitié de sa valeur historique maximale. Durant cette période, les prix payés au secteur agricole étaient supérieurs de 3 % en moyenne aux prix observés sur les marchés mondiaux, contre 11 % en 2000-02. Cet écart s’explique par le soutien aux prix de marché (SPM) découlant des mesures aux frontières (notamment des contingents tarifaires) sur le sucre, la viande ovine et le lait. Les prix à la production de la plupart des autres produits sont alignés sur les prix à la frontière.

Tandis que le SPM recule, le soutien budgétaire s’accroit progressivement et couvre principalement la gestion des risques, l’assurance récolte et, depuis peu, la compensation des effets de la pandémie de COVID-19. Du fait de sa nature contracyclique, le soutien budgétaire est lié aux fluctuations des prix du marché, de telle sorte que lorsque les prix des produits de base sont élevés, comme en 2012-13, les niveaux de soutien sont généralement bas.

Les programmes intérieurs d’aide alimentaire visant à soutenir la consommation représentent près de la moitié du soutien total à l’agriculture américaine. En 2019-21, les dépenses consacrées aux services d’intérêt général (ESSG) équivalaient à 2.6 % de la production en valeur, tandis que le soutien total à l’agriculture s’est établi à 0.5 % du PIB.

Plusieurs programmes assortis d’objectifs de conservation généraux ont été actualisés afin d’accroître leurs avantages pour l’environnement. À titre d’exemple, le pays s’est doté d’une nouvelle Initiative en faveur de pratiques agricoles intelligentes face au climat (Climate-Smart Practice Incentive), qui concerne à la fois les souscriptions générales et permanentes au Programme de mise en réserve des terres fragiles (Conservation Reserve Program – CRP). Un dispositif pilote a été mis en place dans le cadre du Programme en faveur de la qualité de l'environnement (Environmental Quality Improvement Program – EQIP) pour encourager des activités agricoles et forestières intelligentes face au climat via l’adoption de pratiques de conservations ciblées.

Le ministère de l’Agriculture des États-Unis (United States Department of Agriculture – USDA) travaille actuellement à la rédaction de recommandations portant sur une stratégie en faveur de pratiques agricoles et forestières intelligentes face au climat (Climate-Smart Agriculture and Forestry – CSAF) et a récemment publié un rapport sur les progrès accomplis dans lequel figurent sept recommandations mettant en avant la nécessité de quantifier et de suivre les résultats, de tirer parti des programmes existants, de mettre davantage l’accent sur l’éducation et la formation, d’encourager le développement commercial de produits intelligents face au climat et de renforcer la recherche.

Plusieurs initiatives ont été lancées en 2021 afin que les populations traditionnellement mal desservies bénéficient d'un accès plus équitable aux programmes de l’USDA. Ces initiatives, qui reposent sur l’éducation, la sensibilisation et les aides techniques ciblées dans le domaine de la gestion des risques, s’adressent aux producteurs qui n’ont pas suffisamment accès aux programmes et aux services de l’USDA.

En ce qui concerne les marchés, plusieurs dispositifs temporaires ont été mis en place pour atténuer l’impact des perturbations liées à la pandémie ou à des problèmes au niveau des chaînes d’approvisionnement. Ils reposent sur une compensation de la baisse des capacités de transformation des viandes de porc et de volaille, ainsi que sur des programmes facultatifs qui encouragent le don des surplus de production de la filière laitière à des programmes alimentaires.

Plusieurs modifications ont été apportées aux programmes d’aide en cas de catastrophe lancés en 2021. Un nouveau programme d’adaptation en cas de baisse de la qualité des récoltes (Quality Loss Adjustment Program – QLA) a ainsi été mis en place dans le cadre du Programme d’indemnisation des victimes des incendies et des ouragans (Wildfire and Hurricane Indemnity Program Plus – WHIP+). Enfin, le Programme d’aide d’urgence aux éleveurs, aux apiculteurs et aux pisciculteurs (Emergency Assistance for Livestock, Honey Bees and Farm-Raised Fish Program – ELAP) couvre désormais les coûts de transport des aliments destinés aux animaux que doivent supporter les exploitations d’élevage frappées par la sécheresse.

  • Aux États-Unis, les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont principalement constituées de protoxyde d’azote provenant des sols. Les mesures prises pour encourager de meilleures pratiques dans les domaines de l’application d’engrais azotés et de la réduction des excédents de nutriments pourraient être renforcées au moyen d’un ensemble de règles ciblées et d’incitations facultatives visant à réduire les émissions de GES et à améliorer la qualité de l’eau.

  • Du côté des produits alimentaires, ce sont la viande de ruminants et les produits laitiers qui ont la plus grande empreinte carbone. Les États-Unis ont signé l’Engagement mondial sur le méthane. Le pays devrait clarifier ses projets dans le cadre de cet engagement pour le cas des émissions de méthane d’origine agricole, et continuer d’encourager les cultivateurs et les éleveurs à adopter de nouvelles pratiques qui font baisser les émissions de GES et améliorent l’efficacité GES du secteur agricole.

  • La perturbation des marchés causée par la pandémie de COVID-19 offre une occasion d’établir des stratégies de résilience sur le long terme et de s’éloigner des programmes de relance temporaires. Il est possible, dans cette optique, de conditionner les aides au redressement à la réalisation d'investissements dans l’adaptation. Cela permettrait de renforcer la résilience face aux bouleversements du marché et au changement climatique, les événements météorologiques extrêmes devenant de plus en plus fréquents.

  • Les États-Unis jouissent d’un secteur agricole à la fois moderne, bien capitalisé et efficient. La nécessité de conserver les dispositifs liés au soutien des prix mis en place par le passé pour stabiliser les revenus n’est pas clairement établie, car ces mesures supposent une résilience limitée aux fluctuations normales du marché et découragent les investissements dans la préparation à ces événements.

  • Les nouveaux engagements pris pour mieux répondre aux besoins des communautés traditionnellement moins bien desservies vont dans le bon sens et doivent être poursuivis. Cette démarche pourrait non seulement contribuer à résoudre les problèmes d’équité mais aussi à renforcer la diversité et la résilience du secteur. Dans cette optique, il pourrait être utile de mieux quantifier et signaler les inégalités liées aux dangers que peuvent représenter la production et la transformation de produits agricoles pour l’environnement et la santé.

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