6. Des compétences en matière de santé au service de la capacité d’action : savoir trouver les bonnes informations pour prendre des décisions éclairées

Les technologies de l’information, comme les applications de santé, les dispositifs portatifs et les plateformes de santé en ligne, offrent aux utilisateurs un accès sans précédent aux informations et outils dont ils ont besoin pour surveiller et gérer leur état de santé et leur bien-être. L’efficacité de telles ressources est toutefois soumise à la capacité des utilisateurs à comprendre, évaluer et exploiter les informations qui leur sont proposées. Toute personne qui ferait une mauvaise interprétation de données de santé ou s’appuierait sur des informations inexactes risque de faire un diagnostic erroné, de suivre un traitement inadapté ou de prendre de mauvaises décisions pour sa santé. Bien que les avancées de l’IA générative puissent contribuer à améliorer la détection précoce de maladies et les options thérapeutiques, elles risquent également d’amplifier les fausses informations en ligne et montrent ainsi l’importance pour les individus de savoir jeter un regard critique sur les informations de santé. À l’heure de la mésinformation rampante en ligne, ceux qui ne disposent pas de solides compétences en matière de santé sont davantage susceptibles d’être victimes d’affirmations mensongères ou trompeuses, risquant ainsi de mettre leur santé en danger et compromettant l’efficacité de pratiques médicales fondées sur des preuves.

De meilleures compétences donnent à chacun la capacité de prendre des décisions éclairées sur sa santé et d’utiliser les technologies à bon escient. Capables de comprendre le vocabulaire médical, de peser le pour et le contre des options thérapeutiques et de jeter un regard critique sur les informations de santé en ligne, ils peuvent optimiser leur utilisation des technologies pour aboutir à de meilleurs résultats de santé et un plus grand bien-être général. Alors que technologie et soins de santé deviennent indissociables, des compétences solides sont essentielles pour pouvoir évoluer à la confluence de la médecine et de l’innovation.

Les compétences en santé sont un facteur déterminant du volume des connaissances en santé que les individus peuvent acquérir, des comportements qu’ils adoptent, de leur état de santé ainsi que du coût de la promotion et de la préservation de leur santé (Mancuso, 2009[1]). Ceux à qui ces compétences font défaut enregistrent généralement de moins bons résultats en matière de santé que les individus plus avertis dans ce domaine (Berkman et al., 2011[2]). Le manque de compétences en santé est lourd de conséquences, pour l’individu, mais aussi pour la société, qu’il s’agisse des dépenses de soins (conséquence directe) ou du niveau inférieur de productivité et de contributions budgétaires (conséquences indirectes) (Mårtensson et Hensing, 2011[3]). Les compétences en santé et leur promotion sont, par conséquent, devenues une priorité de l’action publique à l’échelon national et international.

Encore récemment, de nombreux pays n’étaient pas dotés de politiques officielles concernant le développement des compétences en santé de l’ensemble de la population ou commençaient à peine à élaborer des programmes (Heijmans et al., 2015[4]). L’importance cruciale de ces compétences pour la santé publique est toutefois de plus en plus reconnue. Par exemple, le Plan d’action national pour améliorer les compétences en santé (National Action to Improve Health Literacy), publié par les États-Unis en 2010, « cherche à mobiliser organisations, professionnels, décideurs, populations, individus et familles dans un effort multisectoriel conjugué pour améliorer les compétences en santé » (Centers for Disease Control and Prevention, 2010[5]), tandis que l’Australie a présenté sa Stratégie nationale de santé préventive 2021-2030 (National Preventive Health Strategy 2021-2030) en 2021 (Gouvernement de l’Australie - ministère de la Santé, 2021[6]).

À l’échelon international, les compétences en santé sont progressivement prises en compte dans les cadres internationaux et les déclarations mondiales. Par exemple, la nécessité de les améliorer est exprimée dans le cadre Santé 2020 de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Europe (OMS, 2013[7]), dans la Déclaration de Shanghai (OMS, 2016[8]) et dans la « feuille de route européenne de l’OMS pour la mise en œuvre d’initiatives en matière de littératie en santé à toutes les étapes de la vie » (Schaeffer et Gille, 2021[9] ; OMS, 2019[10]). Lors de la réunion des ministres de la Santé de l’OCDE en 2017, les ministres sont convenus que, afin de recentrer les systèmes de santé sur la personne « des efforts doivent être faits pour supprimer les obstacles à la culture sanitaire de la population » (OCDE, 2017[11]). D’autre part, l’OMS a reconnu le rôle joué par les compétences en santé dans la réduction du fardeau des maladies non transmissibles et dans l’accélération des progrès vers les cibles des objectifs de développement durable concernant ces maladies. Elle a diffusé un grand nombre d’études de cas et d’interventions au service des compétences en santé pour la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles (OMS, 2022[12]).

L’intérêt grandissant des décideurs pour les moyens de promouvoir et de cultiver les compétences en santé tient à la publication de plusieurs études révélant leur insuffisance dans bon nombre de pays (Schaeffer et al., 2021[13]). Par exemple, certaines de ces études constatent que les compétences en santé d’environ la moitié des adultes aux États-Unis sont insuffisantes (Morrow et al., 2006[14]). Une étude plus récente sur le sujet, menée aux États-Unis également, observe que « plus d’un tiers des adultes ne sont pas capables de prendre correctement un médicament prescrit en suivant les indications généralement données sur les étiquettes » (Parker et Ratzan, 2010[15]). Les données de l’Enquête européenne sur la littératie en santé (HLS-EU), menée en 2011, révèlent qu’une personne sondée sur dix possède des compétences insuffisantes et que près d’une personne sur deux possède des compétences limitées dans les huit pays de l’UE considérés (Sørensen et al., 2015[16]). En Australie, près de 60 % des adultes ont un faible niveau de compétences en santé (Nakayama et al., 2015[17]). De manière plus générale, une étude de l’OCDE constate un faible niveau de compétences en santé d’au moins un tiers de la population dans 18 pays membres de l’Organisation, et de plus de la moitié de la population dans 12 de ces pays (Moreira, 2018[18]). Le rapport de l’Enquête européenne sur la littératie en santé des populations 2019-2021 (HLS19) fait en outre observer des variations considérables de niveau de compétences générales en matière de santé1 dans tous les pays, constat qui tend à indiquer que ces compétences relèvent d’un concept contextuel qu’il convient de mesurer individuellement pour chaque pays (The HLS19 Consortium of the WHO Action Network M-POHL, 2021[19]).

Or, à ce jour, aucune étude ne donne d’indicateurs permettant des comparaisons à grande échelle des compétences en santé entre tous les pays de l’OCDE. L’enquête HLS19 (Pelikan et al., 2022[20]) est la première étude multinationale standardisée à utiliser des instruments normalisés d’un pays à l’autre et à établir un cadre permettant les comparaisons temporelles (The HLS19 Consortium of the WHO Action Network M-POHL, 2021[19]). Cela étant dit, compte tenu de la multiplicité des procédures d’échantillonnage et de collecte de données, la prudence est de mise dans les comparaisons entre pays. Celles-ci demeurent limitées et il n’existe pas encore d’« étalon-or » permettant de mesurer les compétences en santé (Moreira, 2018[18]). En Australie, au Canada et aux États-Unis, par exemple, celles-ci sont évaluées en utilisant les variables indirectes provenant d’enquêtes sur les compétences générales, tandis que bon nombre de pays européens s’appuient sur l’enquête HLS-EU (Moreira, 2018[18]).

Avoir un niveau élevé de connaissances en matière de santé donnent aux individus la capacité de comprendre les instructions et les explications des prestataires de santé concernant ses troubles pathologiques et ses options thérapeutiques (Mancuso, 2009[1] ; Mårtensson et Hensing, 2011[3]), et elle possède les capacités nécessaires pour s’orienter dans des systèmes de santé complexes et les utiliser à bon escient (Griese et al., 2020[21] ; 2022[22] ; Parker et Ratzan, 2010[15] ; Sørensen et al., 2015[16]). Posséder des compétences dans ce domaine permet en outre aux individus de prendre des décisions concernant leurs options thérapeutiques, la prévention de maladies et les moyens d’entretenir ou d’améliorer leur santé tout au long de leur vie (Heijmans et al., 2015[4]).

Parmi les diverses définitions formelles des compétences en santé, celle proposée par Sørensen et al. en 2012 est retenue dans le présent rapport. Sørensen et al. (2012[23]) ont procédé à un examen systématique des publications et des définitions existantes pour établir les aspects fondamentaux des compétences en santé. Leur définition, à la fois inclusive et exhaustive, constitue en outre le socle du cadre utilisé pour guider la collecte de données sur les compétences en santé dans les pays de l’OCDE pour le projet HLS19 du Réseau M-POHL (Measuring Population and Organizational Health Literacy) de l’OMS (The HLS19 Consortium of the WHO Action Network M-POHL, 2021[19]).

Aussi, aux fins du présent rapport, on entend par compétences en matière de santé « les connaissances, la motivation et les capacités nécessaires pour obtenir, comprendre, évaluer et appliquer des informations dans le domaine de la santé afin de porter des jugements et prendre des décisions en matière de traitements, de prévention des maladies et de promotion de la santé dans la vie quotidienne, et ainsi préserver ou améliorer sa qualité de vie » (Sørensen et al., 2012[23]).

Selon cette définition, les compétences en santé reposent sur quatre piliers en rapport avec les soins de santé, la prévention des maladies et la promotion de la santé. Le premier est l’accès, c’est-à-dire la capacité à rechercher et obtenir des informations de santé. Le deuxième est la compréhension, autrement dit la capacité à donner un sens aux informations de santé dont on dispose. Le troisième est l’évaluation, à savoir la capacité à percevoir la valeur des informations de santé et à les interpréter. Le quatrième, l’application, renvoie à la capacité de communication et d’utilisation de ces informations pour prendre une décision éclairée afin de préserver et d’améliorer sa santé (Sørensen et al., 2012[23]) (Graphique 6.1).

Appréhendée comme un concept relationnel (Parker, 2009[24] ; Parker et Ratzan, 2010[15]), la notion de compétences en santé naît non seulement des aptitudes et qualités personnelles, mais aussi de la possibilité de disposer, de comprendre, d’obtenir et de mettre en pratique des informations, communications et propositions liées à la santé.

Les compétences en santé ont plusieurs conséquences pour les individus et la société. Au niveau individuel, elles retentissent profondément sur la capacité d’une personne à s’impliquer dans la gestion de ses problèmes de santé, dans les soins préventifs, la promotion de sa santé et dans la prise de décisions thérapeutiques. À l’échelle de la société, elles se répercutent sur le recours aux services de santé, les programmes de prévention et de promotion de la santé, l’équité et la justice sociale, ainsi que sur la productivité.

Un faible niveau de compétences en santé va de pair avec une mauvaise observance des traitements médicamenteux (Baker, 2007[25]), une moindre capacité à prendre ses médicaments correctement, des difficultés de compréhension des étiquettes et des messages de santé (Berkman et al., 2011[2]), et des rendez-vous médicaux manqués (Mancuso, 2009[1] ; Mårtensson et Hensing, 2011[3]). Autant de conséquences particulièrement fâcheuses pour la gestion des pathologies chroniques exigeant une autogestion au quotidien ou en cas de crise, comme l’hypertension, le diabète et les troubles respiratoires aigus (Baker, 2007[25] ; Paasche-Orlow et Wolf, 2007[26] ; Schaeffer, 2017[27]).

Les individus possédant un faible niveau de compétences en santé ont également recours à moins de services préventifs (Kim et Xie, 2017[28]). Des études constatent, par exemple, que ce type d’individu a moins tendance à effectuer les examens de dépistage (Herndon, Chaney et Carden, 2011[29]) et les vaccins (Baker, 2007[25] ; Berkman et al., 2011[2] ; The HLS19 Consortium of the WHO Action Network M-POHL, 2021[19]) recommandés, et qu’il retarde les soins médicaux faute de comprendre les mesures de prévention et/ou ignore les symptômes qui doivent alerter (Paasche-Orlow et Wolf, 2007[26]). Ces personnes ont plus de difficulté à prendre part aux décisions les concernant dans leurs interactions avec les professionnels de santé que celles qui possèdent un niveau plus élevé de compétences en santé (Seo et al., 2016[30]). Ce manque de partage décisionnel peut être particulièrement lourd de conséquences dans les situations où les préjugés des professionnels risquent d’entraîner des différences de prise en charge selon les patients. Des différences de prise en charge selon le genre ou l’appartenance ethnique des patients sont effectivement attestées.

Un niveau plus élevé de compétences générales en matière de santé est également important pour la promotion de la santé, c’est-à-dire la « capacité à s’informer régulièrement sur les déterminants de la santé dans l’environnement social et physique, à comprendre les informations de santé, à interpréter et évaluer les informations sur les déterminants de la santé dans l’environnement social et physique, à prendre des décisions éclairées sur ces déterminants ainsi qu’à participer aux actions collectives » (The HLS19 Consortium of the WHO Action Network M-POHL, 2021[19]).

Il ressort des études publiées que les individus très avertis en matière de santé font davantage appel aux services préventifs et gèrent plus souvent eux-mêmes leurs pathologies chroniques, ne recourant ainsi aux professionnels de santé que lorsque leurs symptômes rendent une consultation inévitable (Weiss et Palmer, 2004[31]). Cela rend les régimes thérapeutiques plus coûteux, plus longs et risque d’entraîner l’apparition de troubles handicapants de longue durée, lesquels pourraient déboucher sur l’affectation de ressources humaines et financières excessives à la santé (Rondia et al., 2019[32]). En réalité, il ressort des données en provenance des États-Unis qu’un faible niveau de compétences en santé entraîne une utilisation de ressources et des dépenses inutiles (Rasu et al., 2015[33]), dont le coût pour le système de santé est de l’ordre de 106 à 236 milliards USD chaque année (Vernon et al., 2007[34]).

En se soustrayant plus souvent aux examens de dépistage, les individus qui possèdent un faible niveau de compétences en santé peuvent involontairement s’exposer et exposer la population autour d’eux à certains risques (Van den Broucke, 2014[35]). Ils peuvent également transmettre des maladies infectieuses, comme le COVID-19, s’ils ne se lavent pas les mains ou ne portent pas de masque, s’ils ne restent pas chez eux lorsqu’ils présentent des symptômes ou s’ils ne respectent pas les autres gestes barrières. Une étude menée récemment en Irlande constate que les jeunes dotés d’un niveau suffisant de compétences à l’égard du COVID-19 et de la transmission de la maladie ont observé la plupart des mesures de précaution (Griebler, Dietscher et Flaschberger, 2022[36] ; Nearchou et al., 2022[37]). De même, une étude au Portugal dégage une corrélation entre un niveau supérieur de compétences en santé et une meilleure attitude vis-à-vis des stratégies de prévention du COVID-19 (Silva et Santos, 2021[38]).

Les compétences en santé retentissent également sur la productivité et, par conséquent, sur la croissance économique. En favorisant la santé, elles améliorent la productivité (Sørensen et al., 2012[23]). Selon les estimations, en prenant en compte l’ensemble de la population, les problèmes de santé et les handicaps réduisent les capacités productives d’environ 5 à 8 % du produit intérieur brut (PIB) selon le pays (Llena-Nozal, Martin et Murtin, 2019[39]).

Plusieurs facteurs déterminent la probabilité qu’un individu accumule des compétences en matière de santé et l’incidence des compétences acquises sur sa santé et son bien-être. Il s’agit notamment des compétences de traitement de l’information, des caractéristiques du milieu dont l’individu est issu et de facteurs contextuels.

Les compétences de traitement de l’information sont des précurseurs fondamentaux des compétences en matière de santé. Par exemple, des compétences en compréhension de l’écrit et en calcul sont nécessaires pour lire les étiquettes des médicaments, les notices, les fiches de rendez-vous et les formulaires d’assurance et de consentement. Des études constatent effectivement que les compétences des individus en matière de santé et leur état de santé dépendent d’un niveau minimal de connaissances de base (Quaglio et al., 2016[40]). Parallèlement, les compétences d’un individu en matière de santé sont un trait d’union fondamental entre ses connaissances de base et son état de santé (Nielsen-Bohlman, Panzer et Kindig, 2004[41]). Outre la maîtrise de l’écrit et le calcul, des compétences en communication orale (capacité d’expression et d’écoute) (Cavanaugh, 2011[42] ; Jain et Green, 2016[43] ; Oxley, 2009[44]) et en compréhension sont nécessaires pour pouvoir décrire ses symptômes, poser des questions pertinentes et interpréter correctement les informations et les instructions données (Mancuso, 2008[45]). Le sens critique, l’analyse, la prise de décision et la capacité à résoudre des problèmes et à demander des conseils comptent également parmi les aptitudes qui sous-tendent les compétences en matière de santé (Mancuso, 2008[45] ; Speros, 2005[46] ; Wilson, 2001[47]).

On observe des écarts de compétences en santé entre des individus de milieux socioéconomiques et démographiques différents.

Les personnes âgées ont tendance à posséder un niveau inférieur de compétences en santé (Baker et al., 2002[48] ; Berens et al., 2016[49] ; Kutner et al., 2006[50] ; Vogt, Schaeffer et Berens, 2019[51] ; Zamora et Clingerman, 2011[52]) et à en subir davantage les conséquences parce qu’elles ont aussi plus tendance à prendre des médicaments et à être en contact avec les services de santé (Quaglio et al., 2016[40]). Elles sont plus souvent atteintes de maladies chroniques nécessitant des soins réguliers et elles peuvent rencontrer d’autres difficultés dans leurs interactions avec les systèmes de santé. Aussi, les personnes âgées, c’est-à-dire celles qui ont généralement les besoins médicaux les plus importants, sont également celles qui sont le moins aptes pour s’orienter dans le système de santé. Il semble en effet que le plus faible niveau de compétences en matière de santé pourrait se retrouver chez les personnes âgées de 65 ans ou plus et qu’un déclin rapide de ces compétences s’amorce après 55 ans (Manafo et Wong, 2012[53]).

Ce constat pourrait tenir au fait que les compétences en santé supposent certaines compétences cognitives qui s’amenuisent avec l’âge, surtout à mesure que les troubles liés à l’âge, comme la démence, progressent (Manafo et Wong, 2012[53] ; Oxley, 2009[44]). D’autre part, les personnes âgées ont tendance à traiter et à assimiler l’information plus lentement (Speros, 2009[54]). Elles ont aussi moins de mémoire de travail, plus de difficulté à traiter plusieurs éléments d’information à la fois et peinent davantage à exécuter des tâches qui mobilisent les capacités de déduction ou de raisonnement (Speros, 2009[54]). La perte de vision, d’audition et de mobilité qui se produit avec l’âge peut avoir une incidence directe sur la manière dont les personnes âgées recueillent et traitent les informations, et les empêcher de prendre les mesures nécessaires pour gérer leur santé (Speros, 2009[54]). Parallèlement, les difficultés rencontrées face au système de santé peuvent devenir plus évidentes lorsque les besoins augmentent.

Des études révèlent également que les femmes sont en moyenne plus compétentes que les hommes en matière de santé (Bazrafkan et al., 2018[55] ; Kutner et al., 2006[50] ; Van der Heide et al., 2013[56]). Cet écart pourrait tenir au fait que les femmes connaissent mieux le système de santé étant donné qu’elles ont tendance à signaler davantage de problèmes de santé et à utiliser les services plus souvent que les hommes (Bertakis et al., 2000[57] ; Kalseth et Halvorsen, 2020[58] ; Lee, Lee et Kim, 2014[59]) et/ou au fait que les femmes assument traditionnellement des fonctions d’aidantes (des enfants ou des parents âgés) qui les mettent davantage en contact avec le système de santé (Lee, Lee et Kim, 2014[59] ; Sudore et al., 2006[60]). Enfin, les femmes peuvent acquérir un niveau plus élevé de compétences parce que les professionnels de santé traitent différemment les femmes et les hommes, qu’ils ont moins tendance à impliquer les femmes dans la prise de décision et plus tendance à ne pas prendre au sérieux certains problèmes de santé qu’elles leur présentent (Criado Perez, 2019[61] ; Samulowitz et al., 2018[62]).

Le niveau de compétences en matière de santé est aussi plus élevé parmi les individus ayant un niveau de formation élevé, ceux-ci ayant de plus grandes ressources cognitives, économiques et sociales (Morrow et al., 2006[14] ; Quenzel, 2017[63] ; Kutner et al., 2006[50] ; OMS, 2013[64] ; Van der Heide et al., 2013[56]). Des études constatent également des différences de compétences en santé entre les groupes ethniques et les catégories de revenus, qui expliqueraient en partie les disparités de résultats en matière de santé entre ces groupes (Chaudhry et al., 2011[65] ; Kutner et al., 2006[50] ; Schillinger, 2020[66] ; Sentell et Halpin, 2006[67] ; Sørensen et al., 2015[16] ; Van der Heide et al., 2013[56]).

Les caractéristiques socioéconomiques et démographiques influent sur les compétences d’une personne en matière de santé et peuvent l’aider à s’orienter dans le système de santé. Sa capacité à utiliser les services et à comprendre les informations dépend toutefois également du contexte, notamment de la manière dont les informations sont communiquées (Griese, Schaeffer et Berens, 2022[68] ; Moreira, 2018[18] ; Rondia et al., 2019[32]). Les compétences en matière de santé sont une responsabilité commune issue de l’interaction entre les compétences des individus et les exigences des systèmes de santé (Sørensen et al., 2012[23]).

Il est important de les comprendre et d’agir à l’heure où chacun est confronté à une quantité inédite et croissante d’informations de santé (Nielsen-Bohlman, Panzer et Kindig, 2004[41]) qui peuvent désormais être obtenues dans les médias nationaux, sur internet, sur les réseaux sociaux, auprès des prestataires de soins ou par le biais de l’éducation pour la santé. Des informations diverses et, plus inquiétant, fallacieuses, peuvent également être obtenues de plusieurs façons (Nakayama et al., 2015[17]). Une étude récente sur le COVID-19 et les compétences en santé au Japon établit une corrélation entre faible niveau de compétences en santé et forte vulnérabilité aux fausses informations (Cheng et Nishikawa, 2022[69]).

D’autre part, les régimes d’autogestion compliqués demandés par les maladies chroniques font ressortir toute l’importance pour la société d’investir dans les compétences en santé et les exigences particulières auxquelles sont confrontés les individus et les systèmes de santé (OMS, 2022[12]). L’évolution du paysage de l’information et l’incidence de maladies chroniques coïncident avec l’intensification des efforts en faveur de services de santé davantage centrés sur l’usager. Par conséquent, les individus doivent jouer un rôle plus actif dans la gestion de leur santé (Rondia et al., 2019[32] ; Weishaar et al., 2019[70]), c’est-à-dire se renseigner, comprendre leurs droits et leurs responsabilités et prendre des décisions (Nielsen-Bohlman, Panzer et Kindig, 2004[41]). L’hypothèse à la base de ces exigences et de ces responsabilités est que les individus possèdent les connaissances et les compétences nécessaires pour agir et décider de leur santé. Les études révèlent toutefois un décalage entre les compétences des personnes et les exigences des systèmes de santé : nombre de documents en rapport avec la santé, dont les formulaires de consentement et les notices de médicaments, sont hors de portée de la compréhension du diplômé de l’enseignement secondaire moyen (Nielsen-Bohlman, Panzer et Kindig, 2004[41]).

Cette section se propose de comparer les niveaux de compétences en matière de santé autodéclarés d’un pays à l’autre et d’en expliquer les écarts. Si les évaluations ou enquêtes à grande échelle permettent des comparaisons internationales de diverses compétences, la comparaison des compétences en matière de santé demeure limitée. Aussi, pour pouvoir comparer un large éventail de pays, cette section s’appuie sur des informations tirées de l’enquête HLS19, une enquête intersectionnelle et multicentrique menée dans 17 pays (dont 15 membres de l’OCDE) entre novembre 2019 et juin 2021 (on trouvera des informations sur l’échantillonnage et la population ciblée dans The HLS19 Consortium of the WHO Action Network M-POHL (2021[19])).

Les compétences en matière de santé sont mesurées dans l’enquête HLS19 en demandant aux participants d’indiquer avec quel degré de facilité ou de difficulté ils exécutent une série de 12 tâches. Les réponses sont données selon une échelle de Likert à quatre points avec les options suivantes : « très facile », « facile », « difficile », « très difficile ». Ces informations sont également combinées en un score de compétences en santé à partir des items à réponses « très facile » ou « facile » valides. Ce score va de 0 à 100, les valeurs montant avec le niveau de compétences (The HLS19 Consortium of the WHO Action Network M-POHL, 2021[19]). Il mesure les compétences en santé en pourcentage des tâches vécues comme « très faciles » ou « faciles » par les répondants. On trouvera une description détaillée des instruments de l’enquête ainsi que des explications d’ordre technique sur l’administration, la mise en œuvre et le cadrage dans les chapitres techniques du rapport de l’enquête HLS19 (The HLS19 Consortium of the WHO Action Network M-POHL, 2021[19]).

Deux mises en garde s’imposent quant à l’évaluation des résultats. Premièrement, la collecte de données initialement prévue en 2019-20 a dû être prolongée et ajustée à cause de la pandémie de COVID-19. Seules les données de l’Allemagne avaient été recueillies avant le début de la pandémie. Tous les autres pays participants ont commencé ou achevé leur collecte de données pendant la pandémie, laquelle a atteint différents niveaux d’intensité à différents moments dans différents pays. Les tableaux 2.15, 2.16, 2.17 et 2.18 du Rapport international de l’enquête HSL19 (The HLS19 Consortium of the WHO Action Network M-POHL, 2021[19]) indiquent les instruments et les dates de collecte de données des pays participants. Il convient par conséquent d’interpréter les comparaisons internationales des données de l’enquête HLS19 avec prudence. Le Graphique 6.2 indique le pourcentage de répondants des 15 pays déclarant qu’il serait « très difficile » ou « difficile » d’exécuter 12 tâches relevant des compétences en matière de santé, ainsi que le pays affichant les plus fortes et les plus faibles proportions. Deuxièmement, les résultats correspondent aux autodéclarations des participants et non au fait qu’ils aient ou non exécuté les tâches considérées.

En moyenne, les personnes trouvent particulièrement difficile d’« évaluer les avantages et les inconvénients de différentes options thérapeutiques » (44 %), de « décider comment se protéger de la maladie en s’appuyant sur les informations diffusées par les médias » (42 %) et de « trouver des informations sur la manière de gérer les troubles psychiques (38 %). En Allemagne, pas moins de 71 % des répondants indiquent qu’ils trouveraient « très difficile » ou « difficile » d’évaluer les avantages et les inconvénients de différentes options thérapeutiques, à comparer avec 26 % des répondants en Slovénie. De même, 61 % des répondants en Allemagne trouvent « très difficile » ou « difficile » de se protéger de la maladie en s’appuyant sur les informations diffusées par les médias », contre 27 % des répondants en Autriche. Des 15 pays, l’Allemagne affiche également la plus forte proportion de répondants indiquant qu’ils trouveraient « très difficile » ou « difficile » (56 %) de s’informer sur la manière de gérer les troubles psychiques, tandis que la Slovénie affiche la plus faible proportion de répondants (19 %). En revanche, les personnes interrogées trouvent généralement moins difficile de « suivre les conseils de son médecin ou pharmacien » (8 %), de « s’informer sur les modes de vie sains, à savoir l’exercice physique, l’alimentation saine ou la nutrition » (10 %) et de « comprendre les conseils de ses proches concernant sa santé » (17 %).

Les réponses individuelles sont utilisées pour obtenir un score composite de compétences en matière de santé. Le Tableau 6.1 révèle que les répondants des pays où des données sont disponibles jugent, en moyenne, 76.3 % des tâches relevant de leurs compétences en santé « très faciles » ou « faciles ». Les niveaux de compétences en santé varient. En Slovénie, au Portugal et en Autriche, en moyenne, les participants trouvent respectivement 86 %, 85 % et 85 % des tâches « très faciles » ou « faciles ». En revanche, en Italie, Belgique et Allemagne, les participants jugent respectivement 69 %, 66 % et 65 % des tâches « très faciles » ou « faciles ». Les comparaisons des données de l’enquête HLS19 entre pays doivent toutefois être interprétées avec prudence en raison des limites susmentionnées.

Le Graphique 6.3 indique que les hommes et les femmes ont des niveaux de compétence en matière de santé généralement équivalents dans les 15 pays de l’OCDE participant à l’enquête HLS19 pour lesquels on dispose de données. Par exemple, 84 % des hommes interrogés en Autriche trouvent les tâches relevant de leurs compétences en santé « très faciles » ou « faciles », à comparer avec 85 % des femmes. De même, 77 % des répondants des deux sexes en France et en Suisse trouvent les tâches en question « très faciles » ou « faciles ».

À l’inverse, le Graphique 6.4 indique que les compétences en santé varient selon le degré de pauvreté des individus. La pauvreté est calculée en faisant la synthèse des scores des répondants aux trois questions suivantes : « Trouvez-vous généralement facile ou difficile de financer vos médicaments si cela est nécessaire ? », « Trouvez-vous généralement facile ou difficile de financer vos examens et traitements médicaux si cela est nécessaire ? » et « Trouvez-vous facile ou difficile de payer toutes vos factures à la fin du mois ? ». Les catégories de réponse sont « très facile », « facile », « difficile » et « très difficile ».

En moyenne, les personnes qui ne connaissent pas ou peu de difficultés financières trouvent 79 % des tâches « très faciles » ou « faciles », tandis que les personnes confrontées à des difficultés financières considérables ou graves trouvent 68 % des tâches « très faciles » ou « faciles ». En Slovénie, les personnes qui ne connaissent pas ou peu de difficultés financières trouvent 90 % des tâches « très faciles » ou « faciles », tandis qu’en Autriche, en Hongrie, en Irlande et au Portugal, cette même catégorie de personnes trouve un peu plus de 80% des tâches « très faciles » ou « faciles ». En Slovénie, les répondants confrontés à des difficultés financières considérables ou graves jugent 80 % des tâches « très faciles » ou « faciles ». Cette même catégorie de personnes en Autriche, au Danemark, en France, en Hongrie, en Irlande, au Portugal, en République tchèque et en Suisse juge deux tiers des tâches « très faciles » ou « faciles ». Une fois de plus, les comparaisons des données de l’enquête HLS19 entre les pays doivent être interprétées avec prudence en raison des limites susmentionnées.

Les différences de niveau de compétences en matière de santé selon le niveau de formation sont généralement peu prononcées. Le Graphique 6.5 indique que, en moyenne, 73 % des tâches relevant des compétences en matière de santé sont jugées « très faciles » ou « faciles » par les personnes ayant au plus un diplôme du premier cycle de l’enseignement secondaire ; 76 % par les personnes ayant un diplôme du deuxième cycle du secondaire ; et 78 % par les personnes ayant un diplôme de l’enseignement postsecondaire ou d’un cycle court de l’enseignement supérieur ainsi que par les diplômés de l’enseignement supérieur. Dans l’enquête HLS19, le niveau de formation est mesuré selon l’échelle de la Classification internationale type de l’éducation (CITE), qui inclut également les expériences professionnelles. Il est possible que d’autres indicateurs, dont les années de scolarisation, donnent des résultats légèrement différents. Le constat que les compétences en matière de santé varient en fonction du degré de pauvreté, mais pas en fonction du niveau de formation pourrait indiquer que même si les compétences en matière de santé sont corrélées avec les compétences scolaires, le concept est différent et n’a pas été valorisé dans l’enseignement formel. Les personnes confrontées à la pauvreté ont peut-être moins de possibilités que celles qui n’ont pas eu la possibilité d’investir dans l’acquisition de compétences en santé tout au long de leur vie.

Le Graphique 6.6 indique que le score moyen de compétences en matière de santé ne varie pas sensiblement d’un groupe d’âge à l’autre. En moyenne dans les pays de l’OCDE participant à l’enquête HLS19, 76 % des tâches relevant des compétences en matière de santé sont perçues comme « très faciles » ou « faciles » par les 18-35 ans ; 77 % par les 36-75 ans et 74 % par les personnes plus âgées.

Il ressort des données que les personnes qui possèdent un niveau supérieur de compétences en santé ont tendance à avoir un mode de vie plus sain : elles consomment des fruits et légumes plus fréquemment et font plus d’exercice physique que les personnes qui possèdent un niveau inférieur de compétences en santé (Tableau 6.2). Elles déclarent également plus souvent être généralement en bonne santé et moins souvent souffrir de maladies ou problèmes de santé de longue durée (Tableau 6.3). Enfin, elles ont moins tendance à faire appel aux services de santé d’urgence et à des chirurgiens (Tableau 6.4).

Par exemple, en moyenne dans les 15 pays de l’OCDE inclus dans l’enquête HLS19 pour lesquels on dispose de données, une différence de 10 points de pourcentage quant au nombre de tâches perçues par les individus comme « très faciles » ou « faciles » est corrélée avec un écart de 2 points de la probabilité que les répondants déclarent consommer des fruits et légumes au moins quatre jours par semaine. Cet écart s’établit à 1.4 point lorsque sont comparés des individus possédant des niveaux différents de compétences en matière de santé et de même âge, genre, niveau de formation et niveau de pauvreté. De même, en moyenne dans les pays de l’OCDE inclus dans l’enquête HLS19, un écart de 10 points de pourcentage quant au nombre de tâches perçues par les individus comme « très faciles » ou « faciles » est corrélé avec une augmentation de 2.1 points de la probabilité que les répondants déclarent faire de l’exercice physique au moins quatre jours par semaine. Cette variation s’établit à 1.9 point de pourcentage lorsque sont comparés des individus possédant des niveaux différents de compétences en matière de santé et de même âge, genre, niveau de formation et niveau de pauvreté.

De même, en moyenne dans les 15 pays de l’OCDE inclus dans l’enquête HLS19, une différence de 10 points de pourcentage quant au nombre de tâches relevant des compétences en matière de santé perçues par les individus comme « très faciles » ou « faciles » est corrélée avec une augmentation de 3.9 points de la probabilité que les répondants déclarent être en très bonne ou en bonne santé. Cette variation correspond à une hausse de 2.4 points lorsque sont comparés des individus possédant des niveaux différents de compétences en matière de santé et de même âge, genre, niveau de formation et niveau de pauvreté.

Comme les individus dotés d’un niveau élevé de compétences en matière de santé adoptent des modes de vie plus sains, sont globalement en meilleure santé et savent mieux gérer leurs affections, ils ont moins tendance à faire appel aux services d’urgence ou à des chirurgiens, toutes autres choses étant égales (Tableau 6.4). En période de restrictions budgétaires pour la santé publique, réduire la nécessité d’utiliser les services d’urgence et les soins spécialisés peut contribuer à abaisser le coût des soins de santé.

L’Allemagne, l’Autriche, l’Irlande et le Portugal ont pris des mesures pour promouvoir les compétences en matière de santé de la population et/ou adapter la façon dont les informations sont diffusées afin que des individus de niveaux de compétence différents puissent accéder aux services de santé et en profiter. La section qui suit porte sur ces quatre pays et les politiques et initiatives mises en œuvre au cours des quelques dernières années.

Les compétences en matière de santé ont suscité une vive attention à l’échelle nationale en Autriche après la parution des résultats préliminaires de l’enquête HLS-EU en 2011/12, révélant que ces compétences étaient nettement en deçà des attentes des pouvoirs publics (Dietscher, Nowak et Pelikan, 2020[81]). Environ 56 % de la population autrichienne avait des compétences limitées, soit une proportion supérieure à la moyenne internationale de 48 % (HLS-EU-Consortium, 2012[82] ; Sørensen et al., 2015[16]). La même année, deux réformes fondamentales sont engagées en Autriche dans le but d’accroître, en 20 ans, le nombre d’« années vécues en bonne santé » par les habitants du pays. Ces réformes s’articulent en dix cibles nationales pour la santé publique, définies en concertation avec les parties prenantes de différents secteurs, les institutions concernées et la société civile (Dietscher, Nowak et Pelikan, 2020[81]). L’amélioration des compétences en santé de la population fait partie des dix cibles nationales2 (Ministère fédéral des Affaires sociales, de la Santé, des Soins et de la Protection des consommateurs, 2022[83]).

Pour améliorer les compétences en santé des Autrichiens, un groupe de travail constitué de représentants de différents domaines de politique publique, d’organisations expertes, d’organisations non gouvernementales et d’institutions de sécurité sociale est instauré. Il a pour mission d’élaborer trois cibles secondaires et d’adopter des interventions correspondantes dans différents secteurs, dont les soins de santé, l’éducation, les collectivités et le travail parascolaire des jeunes (Dietscher, Nowak et Pelikan, 2020[81]). En appliquant les principes de la « direction par objectifs », les représentants du ministère autrichien de la Santé, des provinces autrichiennes et des institutions de sécurité sociale définissent des domaines d’intervention qui sont ensuite développés pendant la deuxième phase de la stratégie de réforme nationale (2017-21) (Dietscher, Nowak et Pelikan, 2020[81]).

Le groupe a pour but d’améliorer la qualité des communications et des informations dans le secteur de la santé au moyen d’un site national d’informations sur la santé3 ainsi qu’en fixant des priorités nationales. L’Alliance autrichienne pour les compétences en santé (Österreichische Plattform Gesundheitskompetenz) est par ailleurs créée en tant que structure nationale de coordination de l’action dans ce domaine. Financée par les mécanismes de la réforme autrichienne de la santé en cours, elle engage quelques nouvelles interventions et contribue à d’autres, déjà amorcées par les cibles nationales de santé (Dietscher, Nowak et Pelikan, 2020[81]). Le groupe envisage par ailleurs la participation continue de l’Autriche aux enquêtes européennes sur la littératie en santé (HSL-EU). Pendant la deuxième période de la stratégie de réforme autrichienne, l’amélioration de la structure organisationnelle des compétences en santé est ajoutée aux objectifs (Ministère fédéral de l'Éducation et de la Femme, 2017[84] ; Dietscher, Nowak et Pelikan, 2020[81]).

Mise en œuvre en 2015, l’Alliance autrichienne pour les compétences en santé susmentionnée devient ensuite essentielle au développement de ces compétences. Une équipe centrale, présidée par un représentant du ministère fédéral autrichien des Affaires sociales, de la Santé, des Soins et de la Protection du consommateur, et composée de représentants du gouvernement fédéral, des États fédéraux, des institutions de sécurité sociale et de partenaires Santé dans toutes les politiques, constitue l’organe décisionnel de l’Alliance. Les organisations et les individus dont les activités et les projets contribuent à l’amélioration des compétences en santé de la population sont encouragés à adhérer à l’Alliance (Plate-forme autrichienne sur les compétences en matière de santé, 2022[85]).

Outre la conférence annuelle nationale consacrée aux compétences en santé qu’elle organise, l’Alliance établit des groupes de travail intersectoriels chargés de créer des activités, des orientations et des outils dans cinq domaines particuliers : 1) la qualité des informations de santé (élaboration de documents pouvant être compris par un large éventail de personnes) ; 2) la qualité des communications dans le contexte des soins de santé (améliorer les compétences conversationnelles des professionnels de santé et donner aux patients les moyens de demander plus d’éclaircissements) ; 3) les organisations sensibles à la problématique des compétences en santé ; 4) la capacité d’action des citoyens et des patients ; et 5) la mesure des compétences en santé par la participation continue à l’enquête HLS-EU et aux enquêtes de suivi (HLS19), et l’élaboration d’autres enquêtes sur les compétences en santé (axées sur le SARS-CoV-2 ou les compétences des enfants) (Plate-forme autrichienne sur les compétences en matière de santé, 2022[85] ; 2022[86]).

L’enquête HLS-EU constate qu’un grand nombre d’Autrichiens peinent à établir la fiabilité des informations sur la santé auxquelles ils sont exposés (Pelikan, Röthlin et Ganahl, 2013[87]). Sachant qu’une étude menée en 2015 indiquait que 11 % seulement des articles concernant la santé et les maladies publiés en ligne et dans la presse autrichienne présentaient correctement les connaissances scientifiques, tandis que 60 % exagéraient ou minimisaient les faits, l’insécurité des Autrichiens quant à leur capacité d’évaluation de la qualité des informations écrites sur la santé n’est pas surprenante (Kerschner et al., 2015[88]). Pour remédier à la situation, l’Alliance définit 15 critères de qualité des informations de santé que les organisations sont encouragées à utiliser dans les vidéos, brochures, sites web ou autres (Encadré 6.2.). Elle crée également un guide pratique de la rédaction d’informations sur la santé en langage clair. Par ailleurs, deux aide-mémoire mis au point par l’Alliance aident les individus et les prestataires de santé à déterminer si les informations écrites sur la santé qu’ils reçoivent ou veulent transmettre à leurs patients sont dignes de confiance et de bonne qualité. Afin d’améliorer les compétences en santé des réfugiés qui ne parlent pas l’allemand, l’Alliance réalise de courtes vidéos sur le système de santé autrichien en arabe, en dari et en somali (Plate-forme autrichienne sur les compétences en matière de santé, 2022[89]).

La clarté de communication ne concerne pas seulement les informations de santé écrites ou enregistrées. Selon l’enquête HLS-EU de 2011/12, 22 % des répondants indiquent avoir des difficultés à comprendre leur médecin, tandis que 32 % ont du mal à se décider sur une intervention médicale proposée à partir des informations reçues de leur médecin (HLS-EU-Consortium, 2012[82]). L’enquête HLS-EU de 2019 recense des difficultés à l’égard de la participation active des patients : temps de dialogue suffisant, langage facile à comprendre, patients encouragés à exprimer leur avis personnel et leurs idées, écoute active des patients et implication des patients dans la prise de décision (Griebler et al., 2021[91]). Pour améliorer la qualité du dialogue dans le contexte des soins de santé et créer une culture davantage centrée sur le patient, l’Alliance élabore une stratégie nationale intégrée en quatre axes : capacité d’action des personnels, capacité d’action des patients, développement de l’organisation et des procédés, développement du système et de la culture de santé (Plate-forme autrichienne sur les compétences en matière de santé, 2022[92]).

En termes plus concrets, les professionnels de santé devraient pouvoir améliorer leurs compétences conversationnelles à tous les stades de leur carrière : à l’école, en formation, dans l’enseignement supérieur ou dans le milieu professionnel. Des cours de communication et des programmes de formation des formateurs sont créés à cette fin. Un réseau national de formateurs est également mis en place. Des retours très positifs sur les formations sont reçus des participants, qui indiquent par ailleurs une forte amélioration de leurs compétences autoévaluées après formation (Ammentorp et al., 2021[93] ; Plate-forme autrichienne sur les compétences en matière de santé, 2022[92] ; Sator, Holler et Rosenbaum, 2021[94]).

La communication ne devant pas être à sens unique, les patients sont eux aussi encouragés à jouer un rôle actif dans leur santé. Pour valoriser leur rôle, l’Alliance crée une adaptation autrichienne de l’initiative internationale « Ask me 3 », laquelle encourage les patients à poser au moins trois questions lors d’une consultation médicale : 1) Quel est mon problème de santé ? ; 2) Que puis-je faire ? ; et 3) Pourquoi ? Les professionnels de santé doivent pour leur part veiller à ce que les patients se sentent suffisamment à l’aise pour poser des questions et à ce qu’ils comprennent les réponses (Ministère fédéral de la Santé et des Femmes, 2022[95]). Certaines institutions de sécurité sociale proposent en outre de former et d’accompagner les patients pour les préparer aux consultations médicales (Dietscher, Nowak et Pelikan, 2020[81] ; Plate-forme autrichienne sur les compétences en matière de santé, 2022[92]). Valoriser le rôle des patients, c’est aussi bien concevoir et bien appliquer leurs droits. Les premiers résultats de recherche en 2020 ayant mis au jour la nécessité d’améliorer la conception et la mise en application des droits des patients, des propositions plus concrètes dans ce sens sont en préparation (Ministère fédéral de la Santé et des Femmes, 2022[95] ; Schmotzer et Nowak, 2021[96]).

L’Alliance ambitionne également d’améliorer l’aspect organisationnel des compétences en santé. En créant un kit de démarrage, constitué d’un guide pratique décrivant neuf processus secondaires différents et quatre outils d’autoévaluation utilisables par les établissements de santé, les unités de soins primaires, les entreprises et les établissements qui proposent des activités parascolaires pour les jeunes, l’Alliance veut aider les organisations à réaliser cet objectif. Elle élabore et teste également un dispositif selon lequel les organisations peuvent demander à être certifiées « organisation compétente en santé » (Plate-forme autrichienne sur les compétences en matière de santé, 2022[97]).

Dans l’ensemble, la publication à point nommé de la première enquête HLS-EU en 2011/12 permet d’incorporer les compétences en matière de santé dans les cibles de santé et dans la méthode de « direction par objectifs » de la réforme de la santé en Autriche. C’est ainsi que plusieurs domaines prioritaires peuvent être établis et que des activités correspondantes pour améliorer les compétences en matière de santé de la population autrichienne peuvent être créées. Cependant, même s’il est généralement admis que les interventions dans le domaine des compétences en santé devraient être effectuées dans les différents secteurs qui influencent les résultats, comme l’éducation ou les collectivités, les discussions concernent principalement le secteur des soins de santé. Qui plus est, si les premiers projets pilotes sont encourageants, les interventions en matière de compétences en santé n’ont pas encore prouvé leur efficacité à long terme ni maintenu le financement et l’intérêt publics.

Les résultats de l’enquête HLS19 à laquelle l’Autriche participe avec 16 autres pays montrent que sa position relativement aux compétences en matière de santé s’est nettement améliorée. Il ressort de ces résultats prometteurs que les efforts déployés en valaient la peine. À l’heure actuelle, les priorités pour la prochaine période de réforme de la santé (2024-28/9) sont en cours de négociation et l’on espère que les compétences en matière de santé en feront partie.

Après la publication en Allemagne des résultats de l’enquête HLS-EU en 2012 (HLS-EU-Consortium, 2012[82]) ainsi que d’études sur les compétences en matière de santé (Jordan et Hoebel, 2015[98] ; Schaeffer et al., 2016[99]), une initiative indépendante de la société civile est mise sur pied dans le but d’élaborer un plan d’action pour la promotion des compétences en matière de santé de la population (Schaeffer et al., 2021[13]).

Un groupe d’experts indépendants, une série d’ateliers en groupe de travail avec des représentants de différents secteurs et un bureau de surveillance sont constitués. Le groupe d’experts contribue à l’élaboration du cadre du Plan d’action national en dépouillant les articles publiés sur la définition des compétences en matière de santé et leurs déterminants, en étudiant les plans d’action déjà en vigueur sur la promotion de ces compétences et en analysant l’efficacité des différentes interventions. La phase de cadrage aboutit à identifier quatre priorités thématiques (domaines d’action) et à créer des groupes de travail chargés de formuler des recommandations et principes directeurs de la mise en œuvre d’initiatives visant à faire avancer les priorités thématiques (l’Encadré 6.3 décrit les recommandations sur les quatre priorités thématiques et les principes directeurs de la mise en œuvre de ces recommandations) (Schaeffer et al., 2021[13]).

Deux ateliers et des consultations individuelles avec des partenaires potentiels, parties prenantes, groupes d’intérêt et représentants des patients sont ensuite consacrés à l’examen des éléments centraux du Plan d’action national. Le premier réunit des parties prenantes des systèmes de santé et d’éducation ainsi que l’Alliance pour les compétences en santé, et le second des organismes de patients et d’entraide. Experts et participants se penchent sur les éléments centraux du Plan d’action national en répondant à trois questions : 1) L’importance du domaine d’action pour l’Allemagne a-t-elle été définie ? 2) Quels domaines d’action devraient être au centre du plan d’action ? 3) Quels acteurs et partenaires peuvent promouvoir ces démarches ? Les principaux objectifs des ateliers et des consultations individuelles consistent à inclure différentes perspectives dans la version finale du Plan d’action, à établir des collaborations avec les parties prenantes importantes de différents secteurs et à créer la motivation autour de la mise en œuvre du Plan d’action (Schaeffer et al., 2021[13]).

La version finale du Plan d’action national, publiée en 2018, comporte une section expliquant l’intérêt politique et social des compétences en santé, les concepts et les définitions des compétences en santé, les constats empiriques cruciaux et 15 recommandations dans 4 domaines d’action. Les domaines d’action portent sur : 1) la promotion des compétences en santé dans tous les domaines du quotidien ; 2) la création d’un système de santé proche de l’usage, centré sur celui-ci et sensible à la problématique des compétences en santé ; 3) la vie avec une maladie chronique ; et 4) l’élargissement systématique de la recherche sur les compétences en santé. En plus d’expliquer l’intérêt de chaque recommandation, le rapport propose des actions concrètes et les acteurs qui devraient mettre en œuvre chaque recommandation (Schaeffer et al., 2018[100]). L’Encadré 6.3 présente les 15 recommandations et les 5 principes directeurs à appliquer dans la mise en œuvre du Plan d’action national.

Afin d’accroître l’impact du Plan d’action national sur les compétences en santé, une stratégie de diffusion, dissémination et mise en œuvre collaborative et coproductrice est définie. À la suite d’une manifestation réussie destinée aux représentants des médias, du milieu politique, des sciences et de l’administration, le Plan d’action national est distribué par courrier et en ligne. Il est en outre diffusé dans diverses revues et par le biais d’exposés lors de conférences afin d’atteindre les principaux acteurs de la mise en œuvre, notamment les politiques et les décideurs à l’échelon fédéral et à celui des États individuels, les dirigeants des associations et organisations du secteur de la santé ainsi que les représentants des secteurs de l’éducation et de la formation. Un site dédié4 est créé pour renseigner le grand public sur le Plan d’action national et fournir des informations complètes et actuelles sur son évolution, les domaines d’action, les recommandations, les manifestations futures et passées, et sur le sujet des compétences en matière de santé en général (Schaeffer, Gille et Hurrelmann, 2020[102]).

La mise en œuvre du Plan d’action national nécessite de traduire les 15 recommandations en mesures concrètes et de s’appuyer sur le concours des parties prenantes. À cette fin, certaines recommandations sont développées dans des documents de stratégie et de politique, lesquels examinent divers aspects des compétences en santé et de groupes de population particuliers. Plusieurs ateliers sont ainsi organisés, réunissant des experts de la science et de la pratique pour mieux définir certaines recommandations du Plan d’action national. Au total, huit documents de stratégie et quatre documents de pratique sont publiés à ce jour, l’un des plus récents ajouts étant un appel à intensifier la promotion des compétences en matière de santé dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et à tenir compte des recommandations du Plan d’action national sur les compétences en santé et ses documents de stratégie (Schaeffer et al., 2022[103]).

Depuis la publication du Plan d’action national, plusieurs projets sur les compétences en santé sont élaborés et mis en œuvre. S’ajoutent au Plan d’action national, en Allemagne, des réseaux et groupes d’intérêt dont l’action est axée sur les compétences en matière de santé (Schaeffer et Gille, 2021[9]). Par exemple, le ministère fédéral de la Santé, de concert avec les parties prenantes du système de santé allemand, crée l’Alliance pour les compétences en matière de santé (Allianz für Gesundheitskompetenz) (Ministère fédéral de la Santé, s.d.[104]) en 2017. Ses membres sont engagés à créer de nouveaux projets pour améliorer ces compétences. Le réseau allemand pour les compétences en matière de santé (Deutsches Netzwerk Gesundheitskompetenz), fondé en 2019 (Schaefer et Ollenschläger, 2019[105]), le groupe de travail sur les compétences en matière de santé du Réseau allemand pour la recherche sur les services de santé (Deutsches Netzwerk Versorgungsforschung) (Ernstmann et al., 2020[106]) et la division de l’information et de la participation des patients au sein du Réseau allemand pour la médecine fondée sur les faits (Netzwerk Evidenzbasierte Medizin) (Lühnen et al., 2017[107]) méritent aussi d’être cités dans ce contexte. Par ailleurs, l’« Alliance Compétences en santé et école » (Allianz Gesundheitskompetenz und Schule) préconise depuis peu d’élaborer une stratégie coordonnée pour la promotion globale des compétences en matière de santé à l’école et sa mise en œuvre systématique (Okan et al., 2021[108]). La plupart des initiatives sont relativement récentes.

Bien que le débat sur les compétences en matière de santé ait démarré en Allemagne il y a plus de dix ans – plus tardivement que dans bon nombre d’autres pays – un important corpus de recherche sur le sujet est constitué. Plusieurs études sur les compétences en matière de santé de la population allemande sont publiées, de même que les résultats pour des groupes de population particuliers (enfants et adolescents, personnes issues de l’immigration, etc.) et de nombreux autres aspects des compétences en matière de santé. La recherche sur les interventions progresse elle aussi à petits pas. Les chercheurs, longtemps focalisés sur la prise en compte de la problématique des compétences en santé dans les organisations, commencent à s’intéresser à la sensibilité des professionnels de santé à cette même problématique (Schaeffer, Haarmann et Griese, 2023[109]). Malgré ces progrès, il serait souhaitable d’augmenter le financement de la recherche dans le domaine des compétences en matière de santé.

En Irlande, les compétences en matière de santé sont un élément important du Cadre pour une Irlande en bonne santé (Healthy Ireland Framework). Une partie de ce cadre est créée par plusieurs partenaires (le ministère de la Santé, le ministère de l’Enfance et de la Jeunesse, le ministère de l’Éducation et des Compétences, les directions du système national de santé publique, les organes officiels, le secteur associatif et le secteur privé), dans l’objectif d’intégrer les compétences en matière de santé parmi les priorités des politiques futures, notamment dans les domaines de l’éducation et de l’information (Ministère de la Santé (Irlande), 2013[110]). Plusieurs plans d’action sont proposés au sein de ce cadre, en particulier le Plan pour une Irlande en bonne santé 2021-2025 (Healthy Ireland Action Plan 2021-2025) (Healthy Ireland, 2021[111]), le Plan d’action Sláintecare 2019 (Ministère de la Santé (Irlande), 2019[112]) et la Stratégie et le Plan d’action pour la mise en œuvre de Sláintecare 2021-2023 (Ministère de la Santé (Irlande), 2021[113]). Tous ont vocation à faciliter l’accès au système de santé et à créer un système de santé publique moderne, réactif et intégré. Dans le cadre des plans d’action, une série d’initiatives est mise au point pour promouvoir les compétences en matière de santé chez les enfants et les adultes.

Le projet de promotion des compétences en santé à l’école (Health Literacy in Schools) de la Fondation irlandaise pour le cœur (Irish Heart Foundation – IHF) est dédié à l’amélioration des compétences en santé des élèves de 12 à 16 ans d’établissements de l’enseignement postprimaire participant au programme pour l’égalité des chances à l’école (Delivering Equality of Opportunity in Schools)5, de leurs familles et de leurs enseignants. Les adolescents de milieux défavorisés en Irlande sont souvent en moins bonne santé et ont de moins bons résultats scolaires que leurs camarades de milieux plus aisés. Pour cette raison, l’OMS, University College Dublin, l’université de Dublin, l’Université nationale d’Irlande, Galway, et l’université technologique Swinburne créent un outil de mesure des compétences en matière de santé pour en suivre les niveaux chez les adolescents, mesurer l’efficacité des interventions visant à promouvoir les compétences en santé dans les écoles d’Irlande, et mettre au point des instruments en vue d’une étude nationale destinée à mesurer les compétences en santé, leurs déterminants et leurs conséquences pour les enfants d’âge post-primaire. Outre les efforts de mesure, le projet ambitionne de créer un cadre pour renforcer les capacités de promotion des compétences en matière de santé au sein du système scolaire, ainsi qu’un laboratoire de découverte parascolaire (LifeLab) consacré à la santé et aux compétences en santé, destiné aux adolescents6. L’IHF mobilise plus de 60 écoles pour participer au projet et déploie l’instrument de mesure à plus de 1 500 adolescents à la fin de 2021 et au début de 2022 (Irish Heart Foundation, 2021[114] ; OMS, 2019[115]).

Le ministère de la Santé, le Fonds national pour l’achat de traitements (National Treatment Purchase Fund), le système national de santé publique (Health Service Executive) et l’Agence nationale pour l’alphabétisation des adultes (National Adult Literacy Agency – NALA) ainsi que des experts en science du comportement, collaborent à la création de l’Initiative pour l’amélioration des lettres (Better Letter Initiative – BLI) en vue d’améliorer la communication et de faciliter l’accès aux services de santé. Il s’agit d’appliquer aux services de santé les principes à la fois de la rédaction de courriers en anglais clair et de la science du comportement. Il ne s’agit pas directement d’améliorer les compétences en matière de santé de la population, mais plutôt de remanier les services pour les rendre plus accessibles, notamment aux individus possédant un faible niveau de compétences en matière de santé, et de faciliter le dialogue en dépit de l’heuristique cognitive et des préjugés. Les constats des projets de l’initiative indiquent qu’en remaniant le contenu des lettres de validation de l’inscription sur liste d’attente7, le nombre de lettres laissées sans réponse du patient chute, passant de 24 % à 19 %. Par ailleurs, en remaniant le texte des lettres de confirmation des rendez-vous des patients, le nombre de réponses passe de 67 % à 76 % et le taux de patients qui ne se présentent pas à leur rendez-vous baisse, passant de 11 % à 5.3 %. Les possibilités de révision du libellé des courriers proposant les rendez-vous et des messages de rappel, pour mieux mobiliser les patients, sont à l’étude (Ministère de la Santé (Irlande), 2021[116]).

La NALA a vocation à améliorer les compétences en matière de santé. Elle a créé et mis en place dix normes (Encadré 6.4), un outil d’audit des compétences pour évaluer les structures de santé et établir les améliorations possibles, de courts webinaires d’une heure pour sensibiliser les professionnels de santé à la problématique des compétences en santé, et le label Crystal Clear qui met en avant les pharmacies s’engageant à fournir un service adapté aux différents niveaux de compétence en santé de leurs clients. Elle propose en outre plusieurs prestations visant à renforcer les compétences en matière de santé des adultes. Parmi celles-ci, des cours gratuits de compréhension de l’écrit et de calcul par téléphone et des vidéos de sensibilisation aux compétences en matière de santé pour les patients atteints de cancer et leurs familles (NALA, 2021[117]). Enfin, la NALA publie un guide pour améliorer la communication dans le secteur de la santé en collaboration avec l’Autorité irlandaise pour l’information et la qualité (Irish Health Information and Quality Authority – HIQA). Le rapport contient des documents détaillés pour aider les professionnels de santé et les services de prise en charge sociale à améliorer leur communication avec les adultes et les enfants (HIQA, 2015[118]).

Après la mise en œuvre réussie de l’enquête HLS-EU, dont les résultats sont publiés en 2012, le Portugal élabore et conduit une Enquête nationale sur les compétences en matière de santé en 2014. Dans un objectif d’amélioration des compétences en matière de santé, la Direction générale de la Santé du Portugal dresse un plan d’action basé sur les bonnes pratiques internationales. Ce « Plan d’action en faveur de la littératie en santé » (Plano de Ação para a Literacia em Saúde) vise à promouvoir l’amélioration des compétences en santé au Portugal, ainsi que des réformes organisationnelles et le renforcement des capacités de communication du Service national de santé (Serviço Nacional de Saúde – SNS) et du système de santé en général. Il s’agit de favoriser des interactions plus faciles et de meilleure qualité, y compris chez les individus possédant un faible niveau de compétences dans ce domaine (Ministère de la Santé, 2018[119]).

Le plan d’action est centré sur la personne et tient compte du cycle de vie en cherchant à établir les meilleurs moyens de promouvoir les compétences en santé pendant l’enfance, l’adolescence, à l’âge adulte et au troisième âge. Il considère également les individus dans leur contexte social et relationnel et s’intéresse à la façon dont les relations familiales, les pairs et la collectivité en général influent sur leurs compétences en matière de santé tout en pouvant à leur tour en bénéficier. Enfin, le plan d’action tient compte de cadres et contextes précis pour définir les objectifs stratégiques ciblés suivants : 1) promouvoir l’adoption de modes de vie sains au quotidien ; 2) apprendre à la population à bien utiliser le système de santé ; 3) favoriser le bien-être des personnes atteintes de maladie chronique ; et 4) promouvoir les connaissances et la recherche. Pour chaque objectif, il dresse la liste des priorités (nutrition ou santé mentale) ; des objectifs spécifiques en fonction du cycle de vie (formation des parents et aidants) ; des moyens transversaux (professionnels de santé ou médias) ; des moyens particuliers (professionnels de l’éducation ou plateformes sociales) ; et des produits à utiliser (sites web ou orientations). Il souligne également l’importance d’assurer la coordination étroite des différents partenaires stratégiques, dont les ministres, les universitaires, les organes professionnels, les sociétés scientifiques, les médias et la société civile (Ministère de la Santé, 2018[119]).

Le plan d’action vise à équiper les professionnels de santé d’outils efficaces pour promouvoir les compétences en santé, créer des campagnes et des interventions thématiques qui interpellent la population, et renforcer le réseau de parties prenantes concernées par la promotion des compétences en matière de santé. Il propose pour cela la mise en œuvre d’un éventail de mesures et de programmes. Par exemple, la division de l’alphabétisation, de la santé et du bien-être de la Direction générale de la santé et le Programme d’intégration de la prise en charge cherchent à améliorer l’autonomie des personnes et leur raisonnement critique concernant la santé. Par ailleurs, le « Guide de bonnes pratiques en matière de compétences en santé : Valoriser le rôle des professionnels de santé » est publié pour aider les professionnels de santé à mieux comprendre la problématique des compétences en santé, leur rôle dans l’acquisition de ces compétences par la population ainsi que dans l’élimination des obstacles rencontrés, mais aussi dans la promotion de résultats positifs pour les personnes peu averties en la matière. La stratégie globale du plan d’action, en conjonction avec le programme SNS+Proximité (SNS+Proximidade), qui vise à placer les patients au centre du système de santé, et la « Bibliothèque de littératie en santé » (Biblioteca de Literacia em Saúde), un outil qui informe et simplifie l’information pour les citoyens, leurs proches, et les professionnels de santé, n’a pas pour seul objectif de rendre le système de santé plus facile à utiliser pour les patients et les professionnels de santé, mais aussi d’améliorer la confiance dans le système dans son ensemble (Ministère de la santé, 2019[120]).

Pendant la pandémie de COVID-19, le Portugal élabore un plan d’intervention pour les compétences en matière de santé afin d’accroître la capacité d’action des individus et des collectivités confrontés à la crise. Ce plan est articulé en quatre axes :

  • Le premier axe concerne l’élaboration de documents et supports d’information, et les bonnes pratiques en matière de compétences en santé en particulier. Ces documents et supports sont élaborés en examinant les bonnes pratiques dans le domaine des compétences en santé et en s’appuyant sur les preuves scientifiques pour créer des outils d’aide à la mise en œuvre de ces bonnes pratiques adaptés à chaque contexte.

  • Le deuxième axe, intitulé « sensibilité aux compétences en santé », recueille des informations sur les perceptions, dans la population, de la pandémie et des risques associés à l’exposition et à l’infection, ainsi que sur les voies de communication utilisées pour personnaliser les formats et le contenu des communications afin d’éviter de répandre des informations fallacieuses.

  • Le troisième axe concerne l’apport à la population d’informations ciblées avant, pendant et après la situation d’urgence pour influencer les comportements de manière à promouvoir la santé publique et contrôler la crise.

  • Le quatrième axe, sur la mobilisation sociale, concerne la création de micro-influenceurs dans les collectivités locales pour éviter et lutter contre la mésinformation, clarifier toutes les mesures de prévention pouvant être prises pour se protéger et protéger les autres pendant la crise, encourager l’observance des recommandations de santé publique et créer un pont entre les scientifiques et la société civile.

Globalement, la multidimensionnalité de la stratégie est sensée minimiser le bouleversement social et permettre différentes interventions selon l’évolution de la crise et les besoins locaux tout en maintenant « la personne au centre du système » (Ministère de la Santé, 2020[121]). Le gouvernement fournit également un guide à l’intention des professionnels de santé et du milieu scientifique portant spécifiquement sur les stratégies de communication pour encourager l’observance de la vaccination contre le COVID-19. Il préconise aux professionnels de faire valoir à leurs patients et à leurs connaissances les avantages de la vaccination au niveau individuel et collectif. Le document explique en outre comment encourager à se faire vacciner, notamment en donnant la priorité au point de vue des usagers et, par le biais de clarification, en dissipant les doutes et les craintes éventuels des patients, sans minimiser les inquiétudes et expériences individuelles (Ministère de la santé, 2021[122]).

La pandémie nous a montré que la réussite ou l’échec des innovations en prévention et traitement des maladies dépendent de la capacité des individus à comprendre, évaluer et utiliser les informations dont ils disposent sur la prévention et le traitement des maladies. Sans ces compétences, les individus risquent de mal interpréter les données, d’être victimes de revendications mensongères, de se méfier des options et régimes thérapeutiques innovants et de prendre ainsi des décisions de santé mal avisées.

Le chapitre révèle que de nombreuses personnes trouvent difficile d’évaluer les avantages et les inconvénients de différentes options thérapeutiques, de décider comment se protéger de la maladie en s’appuyant sur les informations diffusées par les médias, et de trouver des informations sur la manière de gérer les problèmes psychiques. Ces résultats, ainsi que ceux sur la corrélation positive entre compétences en matière de santé et état de santé général, entre compétences en matière de santé et probabilité de faire des choix de mode de vie sains, et sur la corrélation négative entre manque de compétences en matière de santé et recours aux services de santé d’urgence, font ressortir la nécessité de renforcer les compétences en matière de santé de la population.

Il est donc essentiel de repérer les individus possédant un faible niveau de compétences si l’on veut réduire les inégalités de santé, mais également en tant que mesure de santé publique, puisque le manque de compétences peut entraîner des comportements individuels qui exposent des populations entières à certains risques. D’autre part, le renforcement des compétences de la population réduirait probablement les dépenses de santé puisque l’on sait qu’elles diminuent le recours aux services de santé d’urgence et aident à minimiser la probabilité de développer des affections chroniques, qui pèsent lourd sur les systèmes de santé, et à mieux gérer ces affections lorsqu’elles surviennent. À l’heure où chacun est confronté à une quantité inédite et croissante d’informations de santé – y compris d’informations inexactes et fallacieuses – les compétences en matière de santé peuvent réduire la vulnérabilité à la mésinformation, à la désinformation et à l’information malveillante.

La complexification du paysage de l’information et l’incidence des maladies chroniques se sont produites à un moment où il est de plus en plus attendu des individus qu’ils jouent un rôle actif dans la gestion de leur santé. La multiplication des choix ne peut qu’aboutir à de meilleurs résultats si les individus possèdent les connaissances et les compétences nécessaires pour agir et décider, et si les moyens employés pour leur communiquer des informations pertinentes sont adaptés à leur niveau de connaissances et de compétences. L’inadéquation des compétences en matière de santé par rapport aux exigences des systèmes de santé peut être réduite, par exemple, en comblant les lacunes des individus et en améliorant la capacité des prestataires de santé à communiquer l’information d’une manière efficace, qui donne à chacun les moyens d’être l’artisan de sa propre santé.

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[19] The HLS19 Consortium of the WHO Action Network M-POHL (2021), International Report on the Methodology, Results, and Recommendations of the European Health Literacy Population Survey 2019-2021 (HLS19) of M-POHL, https://m-pohl.net/sites/m-pohl.net/files/inline-files/HLS19%20International%20Report.pdf.

[123] The National Treatment Purchase Fund (2023), Waiting List Validation, https://www.ntpf.ie/home/Waiting_List_Validation.htm (consulté le  2023).

[35] Van den Broucke, S. (2014), « Health literacy: A critical concept for public health », Archives of Public Health, vol. 72/1, https://doi.org/10.1186/2049-3258-72-10.

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[34] Vernon, J. et al. (2007), Low Health Literacy: Implications for National Health Policy, Department of Health Policy, School of Public Health and Health Services, George Washington University, https://publichealth.gwu.edu/departments/healthpolicy/CHPR/downloads/LowHealthLiteracyReport10_4_07.pdf.

[51] Vogt, D., D. Schaeffer et E. Berens (2019), « Health literacy in later phases of life. Findings from Germany and other countries », dans Orkan O., B. (dir. pub.), International Handbook of Health Literacy. Research, practice and policy across the life span, https://doi.org/10.51952/9781447344520.013.

[70] Weishaar, H. et al. (2019), « Framing health literacy: A comparative analysis of national action plans », Health Policy, vol. 123/1, pp. 11-20, https://doi.org/10.1016/j.healthpol.2018.11.012.

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[47] Wilson, K. (2001), Promoting Health Literacy, Clemson Univ., S.C. Institute on Family and Neighborhood Life, https://eric.ed.gov/?id=ED466621.

[52] Zamora, H. et E. Clingerman (2011), « Health literacy among older adults: A systematic literature review », Journal of Gerontological Nursing, vol. 37/10, pp. 41-51, https://doi.org/10.3928/00989134-20110503-02.

Notes

← 1. La notion de « compétences générales en santé » renvoie aux compétences d’ordre plus général par opposition aux compétences plus spécifiques, en rapport avec le numérique ou la vaccination, par exemple.

← 2. Les dix cibles de santé de l’Autriche sont : 1) garantir des conditions de vie et de travail favorables à une bonne santé pour tous les groupes de population par la coopération de tous les acteurs sociaux et politiques ; 2) favoriser l’équité et l’égalité des chances en matière de santé, indépendamment du genre, du milieu socioéconomique, de l’origine ethnique et de l’âge ; 3) améliorer les compétences en matière de santé de la population ; 4) garantir des ressources naturelles (air, eau et terre) durables et des environnements salubres pour les générations futures ; 5) renforcer la cohésion sociale en tant que facteur propice à la santé ; 6) garantir des conditions dans lesquelles les enfants et les jeunes puissent grandir en aussi bonne santé que possible ; 7) garantir l’accès à une alimentation saine pour tous ; 8) promouvoir l’exercice et l’activité physiques au quotidien par le biais d’environnements appropriés ; 9) promouvoir la santé psychosociale dans tous les groupes de population ; et 10) garantir des services de santé durables, efficaces et de qualité pour tous.

← 3. Voir www.gesundheit.gv.at/.

← 4. Voir www.nap-gesundheitskompetenz.de/.

← 5. « Delivering Equality of Opportunity in Schools (DEIS), the Action Plan for Educational Inclusion a été publié par le ministère de l’Éducation et des Compétences en mai 2005. Le plan porte sur la réponse à apporter aux besoins éducatifs des enfants et des jeunes de milieux défavorisés, de l’âge préscolaire jusqu’à la fin du cycle secondaire (3 à 18 ans). Environ 852 établissements d’enseignement primaire et secondaire en Irlande sont inclus dans l’initiative. Parmi eux, 658 sont des établissements d’enseignement primaire et 194 des établissements d’enseignement secondaire. »

← 6. LifeLab est un laboratoire de découverte conçu pour montrer aux adolescents les effets que peut avoir leur mode de vie sur leur future santé cardiaque ; voir www.bhf.org.uk/informationsupport/heart-matters-magazine/research/lifelab.

← 7. « La validation de l’inscription sur liste d’attente est un processus selon lequel l’exactitude des listes d’attente est vérifiée en demandant aux patients s’ils ont toujours besoin de l’intervention. » (The National Treatment Purchase Fund, 2023[123]).

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