4. Des établissements d’enseignement supérieur sensibles au contexte local en tant que partenaires politiques

La SQRI 2 a mis l’accent sur l’encouragement de l’entrepreneuriat et de l’innovation des talents en mettant en relation les EES avec des partenaires, y compris des entreprises de toute taille et de toute maturité, dans toutes les communautés. De plus, le MEIE encourage une approche spatiale pour la promotion de l’entrepreneuriat et de l’innovation, à travers les « Zones d’innovation » (ZI), dans lesquelles les EES sont mobilisés pour promouvoir l’entrepreneuriat, l’innovation et le talent dans leur propre communauté régionale et dans des secteurs spécifiques sélectionnés par les autorités provinciales, en coordination avec les parties prenantes locales. Les Zones d’innovation méritent l’attention internationale, car elles partent du principe que les communautés rurales et non métropolitaines peuvent s’engager dans la deep-tech et que l’innovation de rupture peut avoir lieu partout.

Au cours des dernières décennies, le gouvernement provincial a investi massivement dans la recherche universitaire. Cela a entraîné une augmentation constante des publications universitaires et des citations d’EES à forte intensité de recherche. Entre 2000 et 2019, le nombre de publications est passé d’environ 8 000 à plus de 18 000 pour les trois grands secteurs de recherche : les sciences naturelles et l’ingénierie, les sciences sociales de la santé et les sciences humaines, ce qui a renforcé leur visibilité internationale.

En plus de soutenir la recherche de haut niveau pour accroître la visibilité internationale des EES québécois, le secteur public investit également dans la recherche universitaire pour accroître l’innovation, dans le but que la recherche productive stimule l’économie provinciale. L’objectif est notamment que la recherche universitaire déclenche plus d’innovation au niveau local, selon les lignes proposées par le modèle linéaire de l’innovation (Bush, 1945[1]; Maclaurin, 1953[2]) (Graphique 4.1).

L’objectif est que les nouvelles connaissances générées par ces établissements de recherche de pointe renforcent la coopération entre l’université et l’industrie. Dans ce cadre, les entreprises prospères situées à proximité des institutions de recherche peuvent bénéficier des retombées de connaissances générées par les activités de recherche menées par les EES. La proximité est un facteur important pour la diffusion des connaissances, d’autant plus que la connaissance est adhérente au transmetteur et souffre de pertes considérables en fonction de la distance du récepteur (Serrano, Paci and Usai, 2004[3]) (Encadré 4.1). Toutefois, les données empiriques montrent que la relation entre la recherche universitaire et l’innovation/croissance locale n’est pas linéaire et que des facteurs peuvent limiter la capacité des EES à interagir avec leur propre écosystème entrepreneurial (Bush, 1945[1]; Maclaurin, 1953[2]).

Dans ce contexte, le gouvernement provincial a adopté une politique d’innovation à dimension spécifiquement spatiale, afin de contribuer au développement d’un cadre de collaboration entre la recherche (universitaire), les activités d’enseignement et d’apprentissage, les entreprises de toutes tailles et maturités, et les autorités locales, en vue de générer des « écosystèmes » concentrant la production et améliorant la qualité de vie des personnes hautement qualifiées. Cette politique, connue sous le nom de « Zones d’innovation », est l’un des principaux piliers de la stratégie provinciale en matière d’innovation.

La SQRI 2 vise à tirer parti des EES, en particulier ceux situés en dehors de la région métropolitaine de Montréal et opérant dans le réseau des villes du Québec et en milieu rural, pour promouvoir l’entrepreneuriat dans les secteurs de la deep-tech, les innovations de rupture et un tissu social plus inclusif. Pour soutenir cette stratégie, le MEIE a développé une approche spatiale appelée « Zones d’innovation » (ZI). Celles-ci envisagent l’innovation comme un processus multidimensionnel dans lequel les aspects économiques, environnementaux et sociaux sont liés dans un lieu donné et soutenus par un ensemble cohérent de services publics et d’investissements.

Les ZI soutiennent la spécialisation régionale dans des « secteurs prioritaires ». Le gouvernement provincial sélectionne les ZI sur la base des demandes des communautés régionales, qui génèrent des projets en rapport avec les « secteurs prioritaires » identifiés par la politique. Les candidatures sont sélectionnées en fonction de leur capacité à mobiliser les acteurs locaux, y compris les EES, pour soutenir l’écosystème de l’innovation. Les EES sont mobilisés pour promouvoir les talents, la recherche, l’innovation et l’entrepreneuriat en lien avec la ZI locale. Les ZI visent à améliorer l’attractivité des lieux sélectionnés pour le regroupement de talents, d’entrepreneurs et de grands donneurs d’ordre, ainsi que de chercheurs du Québec et d’ailleurs. Différents acteurs socio-économiques sont impliqués dans chaque zone, par exemple : des entreprises, des organisations économiques, des institutions de recherche et d’enseignement, des municipalités (Gouvernement du Québec, 2022[12]). La connexion constante entre les acteurs et le partage d’informations créent des réseaux et des écosystèmes qui peuvent encourager d’autres innovations et leur commercialisation dans un domaine donné.

Du point de vue de l’enseignement supérieur, la capacité des universités et des cégeps à coopérer dans les activités d’enseignement et de recherche (une caractéristique importante du système québécois) représente un atout pour la réussite des ZI, car elle garantit la capacité à générer un pool de compétences intégré mêlant techniciens, entrepreneurs et chercheurs. Cependant, les ZI peuvent être confrontées à la difficulté d’impliquer les chercheurs universitaires dans des actions de promotion de l’innovation locale, en raison du manque d’incitations et d’opportunités de carrière (voir chapitre 3).

Au moment de la rédaction du présent rapport, deux Zones d’innovation ont été annoncées par le gouvernement provincial1: DistriQ – zone d’innovation quantique ; et Technum Québec. Alors que d’autres zones sont en cours d’élaboration, les deux zones établies illustrent le potentiel et les défis de cette approche.

La première Zone d’innovation est la zone quantique DistriQ (anciennement connue sous le nom de Sherbrooke quantique), (Infographie 1). Située dans la zone urbaine de Sherbrooke, elle s’articule autour d’institutions telles que l’Université de Sherbrooke, l’Institut quantique, l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique (3IT), le cégep de Sherbrooke et une grande entreprise opérant dans le secteur des TIC. La physique quantique génère des technologies de rupture qui auront des répercussions majeures dans des domaines tels que la pharmaceutique, l’énergie, le transport, la finance et l’intelligence artificielle (Gouvernement du Québec, 2022[12]).

DistriQ bénéficie d’un écosystème bien établi et reconnu, tant dans la recherche fondamentale que dans la recherche appliquée en physique quantique. L’université est spécialisée dans les calculs et technologies quantiques ainsi que dans le développement de composants pour les ordinateurs quantiques, et a généré un « cluster » local d’activités scientifiques, technologiques et entrepreneuriales. En outre, l’objectif de cette ZI est de générer une dynamique positive pour l’environnement urbain, en reliant le développement du « cluster » au bien-être et à la durabilité de la communauté locale. Cela génère une composante « culturelle » et « sociale » au sein de la zone. Selon les décideurs politiques québécois, l’approche des ZI consiste à relier les aspects économiques, sociaux et environnementaux (développement régional) (Gouvernement du Québec, 2022[12]).

La deuxième Zone d’innovation est Technum Québec, à Bromont (Infographie 2). Elle bénéficie du dynamisme d’acteurs clés tels que le Centre de collaboration MiQro Innovation (C2MI), IBM Canada et Teledyne DALSA. Le rayonnement de Technum Québec s’étend bien au-delà de la Zone d’innovation. Les 700 entreprises québécoises du secteur des systèmes électroniques intelligents bénéficieront également de cette initiative. Au cœur de la transformation numérique des entreprises du secteur manufacturier, les systèmes électroniques accélèrent la croissance d’industries stratégiques de l’économie québécoise, dont l’aéronautique, les télécommunications, les sciences de la vie, l’énergie et les transports (Gouvernement du Québec, 2021[14]). La particularité de cette zone d’innovation est qu’elle est moins axée sur l’approche globale du développement urbain/régional qui doit caractériser les ZI. L’accent est mis sur la spécialisation industrielle de la zone, avec les caractéristiques d’un « cluster industriel ».

Comme indiqué ci-dessus, le rôle des EES est central dans les ZI. De nombreuses institutions, même celles qui ne sont pas situées dans les ZI déclarées, sont bien intégrées dans les programmes menés dans le contexte de ces zones. Les entretiens ont montré que l’Université de Montréal est active dans sept projets différents des programmes des Zones d’innovation présentés au MEIE. Les ZI ont catalysé une collaboration accrue entre différents établissements d’enseignement supérieur, ce qui semble être l’un des avantages du système d’enseignement supérieur québécois. Certains programmes sont gérés conjointement par différentes institutions. Par exemple, la Cellule Intégrée de Recherche, Innovation et Formation (CIRIF) consiste en un programme géré à la fois par l’Université et le cégep de Sherbrooke dans la Zone d’innovation déclarée. Les entretiens ont révélé que les secteurs stratégiques pour le Québec, propices à des investissements importants dans le cadre des ZI, combinent à la fois l’innovation et l’accès à un personnel hautement qualifié. La diversité des formations et des emplois associés à ces secteurs stratégiques ne peut être couverte par une seule institution.

Les ZI établies et à venir au Québec reflètent les priorités du gouvernement. Elles concentrent les investissements sur une communauté locale sélectionnée afin de promouvoir la spécialisation dans un ensemble de secteurs prioritaires ou de haute technologie, qui doivent être liés aux caractéristiques et aux potentiels locaux. Les efforts politiques se concentrent sur les régions non métropolitaines, y compris les villes et les zones rurales. Si l’hypothèse selon laquelle l’innovation et l’entrepreneuriat peuvent prendre place dans les zones rurales mérite une attention internationale, la politique, du moins dans ses phases initiales, semble se concentrer sur l’entrepreneuriat dans le domaine de la deep-tech. Les entreprises deep-tech (souvent appelées « licornes », c’est-à-dire les entreprises dont la valeur a atteint 1 milliard de CAD) suscitent un sentiment d’excitation et sont donc considérées comme plus innovantes et plus méritantes. Cependant, l’encouragement de l’innovation ne se limite pas à la création de nouvelles technologies (« l’invention n’est pas l’innovation ») ou à une concentration sur la deep-tech ; l’innovation devrait également se concentrer sur la conception de produits et de services nouveaux ou améliorés (Breznitz, 2021[16]).

Les Zones d’innovation pourraient soutenir davantage de secteurs, y compris ceux qui sont technologiquement plus mûrs et qui ont le potentiel de générer des emplois précieux et durables. Les EES pourraient jouer un rôle encore plus important dans ce processus d’autodécouverte en générant des connaissances, des produits, des talents et des recherches sur mesure.

Les ZI pourraient également jouer un rôle central dans la promotion de l’éducation entrepreneuriale et de l’entrepreneuriat. Les EES pourraient être mobilisés pour intégrer l’accès aux possibilités d’apprentissage formel et informel de l’entrepreneuriat (y compris la formation des adultes). L’objectif ne sera pas seulement de créer davantage d’entreprises, mais de promouvoir un esprit d’entreprendre, en formant les personnes à devenir des moteurs de l’innovation et en les introduisant au sein de leurs organisations. Cela peut également contribuer à retenir la main-d’œuvre qualifiée. De nombreuses ZI se trouvent dans des zones rurales (ou des zones urbaines plus petites), où le réservoir de talents est plus petit et qui peuvent sembler moins attrayantes pour les travailleurs que les grandes zones urbaines.

De ce point de vue, le Québec met en place une approche sensible au contexte local et devrait adapter les interventions aux caractéristiques et au potentiel locaux. Parmi les caractéristiques de cette politique, il y a la tentative de créer des espaces de collaboration au sein des établissements d’enseignement supérieur, y compris les universités et les cégeps, pour les activités industrielles et entrepreneuriales, afin de faciliter l’alignement entre les activités de recherche et l’impact social, tel que la qualité de vie et le bien-être. Toutefois, le processus de sélection des spécialisations locales semble dépendre de décisions prises au sommet plutôt que d’un processus d’autodécouverte au niveau local. Cette approche vise à promouvoir les secteurs de haute technologie dans le Québec non métropolitain, mais elle pourrait également réduire les possibilités de diversification des spécialisations et de croissance dans les régions.

En général, pour réussir, la SQRI 2 et les actions des ZI devront être soutenues par des complémentarités politiques entre différents secteurs (Encadré 4.2). Par exemple, pour mobiliser les chercheurs universitaires et renforcer leur capacité à s’engager dans des activités de collaboration et de co-spécialisation, il faudra des incitations et des opportunités de carrière spécifiques. En d’autres termes, il devient important que les efforts des chercheurs universitaires pour promouvoir l’innovation locale soient pris en compte dans leur évaluation et leur avancement de carrière. Dans ce domaine, les ZI pourraient être considérées comme un banc d’essai où différents domaines politiques se rencontrent. La collaboration entre le MEIE et le MES sera essentielle pour garantir que la politique de l’enseignement supérieur soutienne les ZI. Le Québec expérimente des pratiques intéressantes en termes de collaboration et de complémentarité des politiques pour soutenir un ensemble cohérent de réformes. Cela se reflète également dans la SQRI2, qui comprend un pilier sur la cohérence des initiatives gouvernementales. Le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) discute ainsi de projets de réforme pilotes pour soutenir la SQRI2 et les ZI. Dans le même ordre d’idées, il sera important de collaborer avec les gouvernements locaux (gouvernance à plusieurs niveaux) pour s’assurer que l’investissement dans l’innovation génère des synergies avec les stratégies de développement local et régional et qu’il n’y ait pas de « compromis » entre les différentes politiques (voir la question de la localisation du Campus Mil à Montréal).

Les autorités québécoises pourraient prendre en compte les pratiques internationales qui se sont avérées efficaces pour créer des liens entre les EES et les communautés environnantes afin de soutenir l’innovation et l’esprit d’entreprise, et dans lesquelles les EES ont été expressément utilisés pour mettre en œuvre une politique liée au développement régional ou aux PME (Encadré 4.3).

Références

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[12] Gouvernement du Québec (2022), Création des zones d’innovation, https://www.economie.gouv.qc.ca/bibliotheques/zones-dinnovation/creation-de-zones-dinnovation/.

[14] Gouvernement du Québec (2021), Stratégie québécoise de recherche et d’investissement en innovation 2022-2027 | Gouvernement du Québec, https://www.quebec.ca/gouvernement/ministere/economie/publications/strategie-quebecoise-de-recherche-et-dinvestissement-en-innovation-2022-2027 (accessed on 13 March 2023).

[4] Henderson, R. (1998), “Universities as a Source of Commercial Technology: A Detailed Analysis of University Patenting, 1965–1988”, The Review of Economics and Statistics, Vol. 80/1, pp. 119-127, https://doi.org/10.1162/003465398557221.

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[11] Liu, S. (2015), “Spillovers from universities: Evidence from the land-grant program”, Journal of Urban Economics, Vol. 87, pp. 25-41, https://doi.org/10.1016/J.JUE.2015.03.001.

[2] Maclaurin (1953), “The Sequence from Invention to Innovation and Its Relation to Economic Growth”, The Quarterly Journal of Economics, Volume 67, Issue 1, February 1953, Pages 97–111,, https://doi.org/10.2307/1884150.

[20] OECD/IDB (2022), Innovative and Entrepreneurial Universities in Latin America, OECD Skills Studies, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/ca45d22a-en.

[6] Power & Malmberg (2008), “The contribution of universities to innovation and economic development: in what sense a regional problem?”, Cambridge Journal of Regions, Economy and Society, Vol. 1/2, pp. 233-245, https://doi.org/10.1093/CJRES/RSN006.

[3] Serrano, R., R. Paci and S. Usai (2004), “Geographical and sectoral clusters of innovation in Europe”, Working Paper CRENoS, https://doi.org/10.1427/3676:Y:2000:I:2:P:237-268.

[13] Sherbrooke Quantique (2022), Sherbrooke quantique - Sherbrooke quantique.

[15] Technum Québec (2022), Actualités | Ville de Bromont.

[19] Wescott, A. (1997), Policy Complementarities and the Washington Consensus - Mr.Jahangir Aziz, Mr.Robert F. Westcott - Google Books.

[8] Woodward, D., O. & Figueiredo and P. & Guimarães (2006), “Beyond the Silicon Valley: University R&D and high-technology location”, Journal of Urban Economics, Vol. 60/1, pp. 15-32, https://doi.org/10.1016/J.JUE.2006.01.002.

Note

← 1. Au moment de la rédaction du présent rapport, d’autres Zones d’innovation doivent être annoncées.

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