Indicateur D1. Comment le temps passé en classe a-t-il évolué au fil des ans ?

Le temps annuel d’instruction et la durée de la scolarité obligatoire ont tous deux une incidence sur le temps total d’instruction durant la scolarité obligatoire. Dans certains pays, la scolarité obligatoire est moins longue et la charge de travail annuelle des élèves est plus importante selon les exigences statutaires. Dans d’autres pays, la charge de travail des élèves est répartie de manière uniforme sur une période plus longue. Le présent indicateur analyse l’évolution de la scolarité obligatoire dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire. Dans certains pays tels que les Pays-Bas, l’enseignement préprimaire est également obligatoire, de sorte que l’âge du début de la scolarité obligatoire est inférieur à l’âge du début de l’enseignement primaire (voir la durée de la scolarité obligatoire à l’annexe 3). En outre, dans environ trois cinquièmes des pays et économies dont les données sont disponibles, la scolarité reste obligatoire à temps plein pendant une année au moins du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le graphique X3.D1.1 à l’annexe 3 pour plus de détails).

En moyenne, dans les pays de l’OCDE, la scolarité obligatoire correspond à six années d’études dans l’enseignement primaire et à trois années d’études dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, selon les chiffres de 2019 (voir le Tableau D1.1 et le Tableau  D1.2). Dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire, le nombre d’années d’études ne varie guère d’une année à l’autre, même si des différences s’observent entre les pays. Entre 2014 et 2019, quelques pays seulement parmi ceux dont les données sont disponibles ont modifié le nombre total d’années d’études correspondant à la scolarité obligatoire dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire. L’Australie et l’Espagne sont les seuls pays à avoir modifié le nombre total d’années d’études correspondant à la scolarité obligatoire dans l’enseignement primaire ou le premier cycle de l’enseignement secondaire (voir les tableaux D1.5 et D1.6 disponibles en ligne).

En Australie, le nombre d’années d’études est passé de six en 2014 et 2015 à sept à partir de 2016 dans l’enseignement primaire, ce qui contribué à accroître le temps total d’instruction de plus de 15 % à ce niveau d’enseignement entre 2014 et 2019 (voir le Tableau D1.1). Toutefois, les dix ans de scolarité obligatoire se répartissent différemment entre l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire selon les entités infranationales (entre six et sept années d’études dans l’enseignement primaire et entre trois et quatre années d’études dans le premier cycle de l’enseignement secondaire) ; les chiffres de 2014 et de 2015 se rapportent au nombre minimum d’années d’études dans l’enseignement primaire, tandis que ceux des autres années de référence se rapportent au nombre typique d’années d’études. En Espagne, le temps total d’instruction durant la scolarité obligatoire dans le premier cycle de l’enseignement secondaire a diminué de 26 % entre 2014 et 2019 (voir le Tableau  D1.2). Cette réduction s’explique par le fait que l’Espagne est passée de quatre à trois années d’études entre 2015 et 2016 dans le premier cycle de l’enseignement secondaire : la dixième et dernière année de ce niveau d’enseignement relève désormais du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais elle reste obligatoire.

En Pologne, il a également été décidé de modifier la répartition des années d’études entre les niveaux d’enseignement relevant de la scolarité obligatoire. La réforme majeure lancée dans le système national d’éducation à partir de l’année scolaire 2016/17 est toujours en cours, car elle s’étale sur plusieurs années. Cette réforme entraînera une grande modification du nombre d’années d’études par niveau d’enseignement de la CITE.

Dans la plupart des pays, le temps d’instruction obligatoire et non obligatoire est réglementé soit par niveau d’enseignement, soit par année d’études à chaque niveau d’enseignement. Dans l’ensemble, ni le programme de cours, ni le temps d’instruction ne changent d’une année à l’autre. En fait, rares sont les pays qui modifient le temps d’instruction obligatoire entre deux années de référence. Toutefois, la tendance n’est pas la même si l’analyse porte sur une période plus longue, car davantage de pays sont susceptibles d’avoir modifié leur réglementation au moins une fois pendant ce laps de temps.

Entre 2014 et 2019, le temps d’instruction dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire en filière générale, deux niveaux d’enseignement qui relèvent de la scolarité obligatoire, a évolué dans trois quarts des pays et économies dont les données sont disponibles (dans 28 pays et économies sur 38). Le temps d’instruction a été largement modifié (de plus de 5 %) durant cette période dans six pays, à savoir en Australie, au Danemark, en Espagne, en Hongrie, en Lituanie et au Portugal (voir le Graphique D1.1).

En Australie et en Espagne, le temps total d’instruction dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire en filière générale, deux niveaux relevant de la scolarité obligatoire, a principalement évolué sous l’effet d’un changement dans la répartition des années d’études entre les niveaux d’enseignement. Le temps d’instruction obligatoire par an a aussi quelque peu évolué (de moins de 5 %) lorsque le nombre d’années d’études a été modifié.

Dans les quatre autres pays, la nouvelle réglementation adoptée entre 2014 et 2019 a donné lieu à une augmentation sensible (comprise entre 10 % et 36 %) du temps total d’instruction obligatoire dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire en filière générale.

Cette augmentation du temps d’instruction obligatoire résulte de l’augmentation du nombre de jours de classe par année d’études entre 2016 et 2019 en Lituanie (15 jours de classe de plus dans l’enseignement primaire et 17 jours de classe de plus dans le premier cycle de l’enseignement secondaire) et entre 2014 et 2019 au Portugal (5 jours de classe de plus en 6e année dans l’enseignement primaire). Comme le temps d’instruction obligatoire est défini par semaine dans ces deux pays, l’augmentation du nombre de jours de classe se traduit automatiquement par une augmentation du temps annuel d’instruction (voir les tableaux D1.5 et D1.6 disponibles en ligne).

Le temps d’instruction obligatoire peut également s’allonger sous l’effet de l’augmentation du nombre d’heures de cours obligatoires, sans que le nombre de jours de classe par an ne change. Dans ce cas, les journées de classe sont en moyenne plus longues. Au Danemark, la réforme des Folkeskolen (intégrant l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire en filière générale) engagée durant les années scolaires 2014/15 et 2015/16 a allongé la durée moyenne de la journée de classe. Le temps d’instruction a augmenté de 36 % entre 2014 et 2019 au total à ces deux niveaux d’enseignement, mais le nombre de jours de classe est resté fixé à 200 par an. En Hongrie, la réforme de quatre ans engagée à l’occasion de l’adoption des nouveaux programmes de cours a donné lieu à l’augmentation du temps d’instruction obligatoire de 13 % environ dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire, mais le nombre de jours de classe n’a pas été modifié (180 jours par an) (voir le Tableau D1.1 et Tableau  D1.2, et les tableaux D1.5 et D1.6 disponibles en ligne).

Le temps total d’instruction prévu correspond au nombre d’heures de cours que les établissements doivent dispenser aux élèves dans les matières obligatoires et, le cas échéant, dans les matières non obligatoires. Dans la plupart des pays et économies de l’OCDE, seules des matières obligatoires sont inscrites au programme, qui ne comporte donc pas de matières non obligatoires entre 2014 et 2019. Dans ces pays, tous les changements intervenus dans le temps d’instruction prévu entre 2014 et 2019 s’expliquent par l’évolution du temps d’instruction obligatoire durant cette période.

Dans un cinquième des pays et économies de l’OCDE toutefois, les matières non obligatoires sont comptabilisées dans le temps d’instruction prévu, un autre élément susceptible d’expliquer l’évolution du temps total d’instruction prévu entre 2014 et 2019. Le temps d’instruction consacré aux matières non obligatoires a augmenté dans une mesure égale ou supérieure à 10 % entre 2014 et 2019 dans cinq de ces pays : le Canada (dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, où le temps d’instruction non obligatoire représente toutefois moins de 10 heures par an), en Finlande, en France (dans le premier cycle de l’enseignement secondaire), en Grèce (dans l’enseignement primaire) et en Slovénie. Le temps alloué aux matières non obligatoires a été augmenté à diverses fins, par exemple pour organiser des cours de remédiation ou d’enrichissement (en Grèce) ou des cours dans des matières facultatives, notamment en deuxième et autres langues (en Finlande, en France et en Slovénie) ou mener des projets (en Grèce, dans le premier cycle de l’enseignement secondaire). Le Portugal est le seul pays où le temps d’instruction non obligatoire a fortement diminué : 32 % (soit 359 heures) de moins dans l’enseignement primaire (voir le Tableau D1.1 et Tableau  D1.2).

L’évolution du temps d’instruction obligatoire dévolu à certaines matières peut influer sur le temps d’instruction total ainsi que sur la répartition de ce temps entre les matières. La répartition du temps d’instruction entre les matières peut également être modifiée sans que le temps d’instruction obligatoire n’évolue.

La répartition du temps d’instruction entre les matières obligatoires peut être modifiée au fil des années à cause de la combinaison de nombreuses dispositions réglementaires sur le temps d’instruction obligatoire (voir l’Encadré D1.1). Cette combinaison de dispositions réglementaires peut s’expliquer par les différents niveaux de gouvernance en charge de l’éducation dans les pays fédéraux, comme en Allemagne, au Canada et en Espagne. Les règlements applicables peuvent également varier selon les types d’établissement. C’est le cas en Autriche (dans le premier cycle de l’enseignement secondaire), au Chili, en Grèce (dans l’enseignement primaire, avant 2017), en Israël, en Lettonie et en Turquie (dans le premier cycle de l’enseignement secondaire). La question de la réglementation peut se poser aussi pendant le processus de transition entre deux réglementations, comme en Pologne (voir l’annexe 3 pour de plus amples informations).

Le temps d’instruction par matière est parfois défini à l’échelle centrale, mais les autorités locales, les établissements, les enseignants ou les élèves peuvent jouir d’une certaine liberté quant à l’organisation du temps d’instruction ou au choix des matières. Le pourcentage de la partie flexible du programme obligatoire (celui alloué à des matières modulables ou à des matières choisies par les établissements ou les élèves) indique dans quelle mesure les établissements ou les élèves sont libres d’organiser le temps d’instruction ou de choisir des matières. Entre 2014 et 2019, ce pourcentage a évolué fortement (de plus de 5 points de points de pourcentage) en Australie, au Danemark (dans le premier cycle de l’enseignement secondaire), en Espagne (dans le premier cycle de l’enseignement secondaire), en Hongrie, en Irlande (dans le premier cycle de l’enseignement secondaire), en Pologne, au Portugal et en République slovaque (voir le Tableau D1.3 et le Tableau  D1.4).

Dans l’enseignement primaire, la répartition du temps d’instruction obligatoire entre les matières a évolué entre 2014 et 2019 dans la plupart des 31 pays dont les données sont disponibles (voir le Tableau D1.3). Le pourcentage du temps d’instruction alloué à des matières spécifiques n’a évolué de plus de 5 points de pourcentage que dans neuf pays (voir le Graphique D1.2).

Dans quatre de ces pays (l’Australie, le Danemark, la Hongrie et le Portugal), le nombre d’heures de cours de certaines matières obligatoires a augmenté (et le temps total d’instruction obligatoire a augmenté aussi), ce qui a eu un impact sur la répartition du temps d’instruction obligatoire par matière. Dans ces pays, ces changements ont donné lieu à une augmentation du temps total d’instruction obligatoire comprise entre 12 % et 39 % (voir le Tableau D1.3).

Dans l’enseignement primaire, le nombre d’heures de cours obligatoires a le plus augmenté au Danemark (de 39 %, soit 2 080 heures) : 510 heures de cours ont été ajoutées dans plusieurs matières obligatoires (lecture, expression écrite et littérature ; mathématiques ; sciences naturelles ; deuxième langue et autres langues, etc.) et 1 570 heures ont été ajoutées à diverses activités d’apprentissage obligatoires (relevant de la catégorie « Autres matières »). Cette évolution a donné lieu à un grand changement dans la répartition du temps d’instruction par matière : la réduction de 13 points de pourcentage du pourcentage du temps d’instruction alloué à la lecture, à l’expression écrite et à la littérature ; aux mathématiques ; aux sciences naturelles et aux matières relevant de la partie flexible du programme obligatoire est allée de pair avec une augmentation du pourcentage du temps d’instruction obligatoire alloué à d’autres matières obligatoires (voir le Tableau D1.1 et le Tableau D1.3 et le Graphique D1.2).

En Australie et au Portugal, la répartition du temps d’instruction entre les matières a sensiblement évolué aussi et le temps d’instruction a fortement augmenté entre 2014 et 2019 (voir le Tableau D1.3). Toutefois, la part du temps d’instruction allouée à la partie flexible du programme obligatoire a augmenté de plus de 50 points de pourcentage au Portugal, mais a diminué de plus de 70 points de pourcentage en Australie. En Australie, cette évolution est à imputer à l’adoption, à l’échelle nationale, d’un programme-cadre qui donne des orientations sur le temps à accorder à chaque matière obligatoire. Les établissements étaient auparavant tout à fait libres de répartir le temps d’instruction dans un groupe défini de matières obligatoires. Au Portugal, le décret-loi de 2018 accorde plus d’autonomie aux établissements : la répartition du temps d’instruction obligatoire entre les matières spécifiques n’est plus réglementée (sauf en lecture, en expression écrite et en littérature ; en mathématiques ; et en éducation physique et en santé dans certaines années d’études) et la majorité du temps d’instruction obligatoire peut être répartie librement entre les matières modulables et les matières obligatoires choisies par les établissements.

En Hongrie, le nouveau programme-cadre a donné lieu à l’augmentation du pourcentage du temps d’instruction obligatoire alloué à l’éducation physique et à la santé, aux disciplines artistiques et à des matières obligatoires modulables choisies par les établissements : le pourcentage du temps d’instruction obligatoire alloué à la partie flexible du programme de cours et à d’autres matières a augmenté de plus de 5 points de pourcentage, mais celui alloué à d’autres matières, surtout à la lecture, à l’expression écrite et à la littérature, a diminué (voir le Tableau D1.3).

Dans trois pays (en Irlande, en Pologne et en République slovaque), le pourcentage du temps d’instruction alloué à une matière spécifique a changé dans une mesure supérieure à 5 points de pourcentage et le temps total d’instruction obligatoire a légèrement diminué (dans une mesure comprise entre 1 et 5 %). En Pologne et en République slovaque, les principaux changements dans la répartition du temps d’instruction obligatoire entre les matières sont liés à la diminution du temps alloué à la partie flexible du programme (dans une mesure comprise entre 9 et 13 points de pourcentage). Cette diminution est allée de pair avec l’augmentation du temps d’instruction dans toutes les autres matières en Pologne (sauf en sciences naturelles) et en République slovaque (sauf en deuxième langue et autres langues). Contrairement à ce qui s’observe en Hongrie et au Portugal, l’autonomie des établissements dans le choix des matières a été réduite en Pologne et en République slovaque. Toutefois, la prudence est de rigueur lors de la comparaison des chiffres de la Pologne entre les deux années de référence, vu la mise en œuvre progressive de la réforme en cours (voir ci-dessus). Le temps d’instruction alloué aux matières obligatoires modulables choisies par les établissements a diminué de près de 9 points de pourcentage depuis 2014, tandis que les changements sont minimes dans les matières obligatoires (moins de 2 points de pourcentage de différence). De plus, la réforme a donné lieu à une diminution de 5 % environ du nombre d’heures de cours obligatoires dans l’enseignement primaire (voir le Tableau D1.1 et le Tableau D1.3).

Dans les deux autres pays (le Canada et l’Espagne), le nombre total d’heures de cours obligatoires est resté constant dans l’ensemble entre 2014 et 2019, mais la répartition du temps d’instruction entre les matières a été sensiblement modifiée, en particulier dans certaines matières obligatoires. Dans ces deux pays fédéraux, ces changements s’expliquent par le fait que la réglementation du temps d’instruction varie entre les entités infranationales (voir ci-dessus) (voir le Tableau D1.1 et le Tableau D1.3).

À côté de ces changements importants intervenus entre 2014 et 2019, il en est d’autres de moindre ampleur : le nombre d’heures de cours alloué à des matières existantes a été modifié ou de nouvelles matières ont été inscrites au programme (en Finlande, en France, au Japon, en Lettonie, en Norvège, au Portugal, en République tchèque et en Slovénie) et la répartition du temps d’instruction par matière a été modifiée du fait de changements dans la combinaison des divers règlements sur le temps d’instruction (en Allemagne, au Chili, en Grèce, en Israël et en Lettonie) (voir le Tableau D1.3). Par ailleurs, certaines matières ont changé de catégorie en Grèce, en Irlande, au Japon et au Luxembourg (voir l’Encadré D1.1).

Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire en filière générale, des changements sont intervenus dans la répartition du temps d’instruction obligatoire entre les matières dans la majorité des 31 pays dont les données sont disponibles (voir le Tableau  D1.4). Toutefois, le pourcentage du temps d’instruction alloué à chaque catégorie de matières n’a varié dans une mesure égale ou supérieure à 5 points de pourcentage que dans 9 de ces 31 pays (voir le Graphique D1.3).

Au Danemark, en Hongrie, en Pologne et au Portugal, la nouvelle règlementation du temps d’instruction applicable au premier cycle de l’enseignement secondaire a donné lieu à l’augmentation du nombre total d’heures de cours (dans une mesure comprise entre 2 % et 29 %), du fait de l’évolution sensible du nombre d’heures de cours alloué à de nombreuses matières. La répartition du temps d’instruction par matière a sensiblement évolué dans ces quatre pays. Le pourcentage du temps d’instruction alloué à des matières spécifiques n’a varié dans une mesure égale ou supérieure à 5 points de pourcentage que dans quelques matières, mais le temps alloué à la partie flexible du programme obligatoire a sensiblement évolué dans ces quatre pays. La partie flexible du programme obligatoire a diminué dans une mesure comprise entre 9 et 11 points de pourcentage au Danemark et en Pologne, mais augmenté de 7 points de pourcentage en Hongrie et de 58 points de pourcentage au Portugal. Le pourcentage du temps d’instruction alloué à la partie flexible du programme obligatoire est le quatrième le plus élevé de tous les pays et économies de l’OCDE en 2019 au Portugal, alors qu’il ne dépasse pas 10 % dans les trois autres pays (voir le Tableau  D1.2 et le Tableau  D1.4).

L’Espagne est le seul pays où une diminution sensible du temps total d’instruction obligatoire (de plus de 2 %) est allée de pair avec une évolution sensible (de plus de 5 points de pourcentage) de la répartition du temps d’instruction entre les matières. Dans ce pays, la répartition du temps d’instruction entre les matières a principalement évolué du fait du transfert d’une année d’études du premier au deuxième cycle de l’enseignement secondaire (le temps total d’instruction obligatoire a diminué de 26 % dans le premier cycle de l’enseignement secondaire). Comme la répartition du temps d’instruction par matière était très différente dans cette année de celle appliquée dans les autres années d’études du premier cycle de l’enseignement secondaire, la décision de classer cette année d’études dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire a eu un impact important sur la répartition du temps d’instruction par matière. Les changements introduits dans la réglementation relative à la partie flexible du programme obligatoire choisie par les élèves et les établissements ont également eu un impact (voir le Tableau  D1.2 et le Tableau  D1.4).

En Australie, en Grèce, en Irlande et en République slovaque, le nombre total d’heures de cours obligatoires n’a pas varié de plus de 2 % entre 2014 et 2019, mais la répartition du temps d’instruction obligatoire entre les matières a sensiblement évolué, dans une mesure égale ou supérieure à 5 points de pourcentage dans quelques matières. Ces changements intervenus dans la répartition du temps d’instruction sont particulièrement importants en Australie et en Irlande. En Irlande, le choix des matières et le pouvoir de décision sur le temps d’instruction ont été largement délégués aux établissements depuis l’année scolaire 2014/15 dans le premier cycle de l’enseignement secondaire (le pourcentage du temps d’instruction obligatoire concerné est passé de 12 % en 2014 à 60 % en 2019). Comme au Portugal, le degré d’autonomie des établissements dans l’organisation du temps d’instruction et du choix des matières a donc augmenté entre 2014 et 2019, ce qui a donné lieu à une augmentation de 48 points de pourcentage de la part du programme obligatoire dévolu aux matières à option obligatoires. L’évolution de la répartition du temps d’instruction entre les matières a été inverse en Australie. Comme dans l’enseignement primaire, le pourcentage du temps d’instruction alloué à la partie flexible du programme obligatoire a diminué de plus de 60 points de pourcentage. L’Australie et l’Irlande restent toutefois parmi les quelques pays où la partie flexible représente en 2019 40 % au moins du programme obligatoire dans le premier cycle de l’enseignement secondaire (voir le Tableau  D1.4).

En Grèce et en République slovaque, la part du programme obligatoire allouée à des matières spécifiques a évolué dans une moindre mesure. Les évolutions les plus importantes (égales ou supérieures à 5 points de pourcentage) ont eu lieu dans une ou deux catégories seulement : la partie flexible du programme obligatoire et le programme obligatoire en République slovaque, et le programme obligatoire en Grèce (voir le Graphique D1.3). En Grèce, le temps d’instruction obligatoire a été modifié dans de nombreuses matières obligatoires de sorte que la charge de travail hebdomadaire des élèves a diminué de 9 % depuis l’année scolaire 2016/17 (voir le Tableau  D1.4). Toutefois, ce changement n’a pas réduit le temps total d’instruction obligatoire, car il a été compensé par une augmentation du nombre de jours de classe par année scolaire de 9 % (13 jours) dans le premier cycle de l’enseignement secondaire (voir le tableau D1.6, disponible en ligne).

Outre les changements importants cités ci-dessus, des changements de moindre ampleur ont été enregistrés dans les catégories relevant du programme obligatoire et de la partie flexible du programme obligatoire en Communauté française de Belgique, en Corée, en France et au Mexique (voir le Graphique D1.3 et le Tableau  D1.4). La combinaison de nombreux règlements sur le temps d’instruction a donné lieu à des changements mineurs dans la répartition du temps d’instruction en Allemagne, en Autriche, au Canada, au Chili, en Espagne, en Israël, en Lettonie et en Turquie (voir le Tableau  D1.4). Des changements sont intervenus dans la répartition des matières entre les catégories de manières en Grèce, en Irlande et au Luxembourg (voir l’Encadré D1.1).

Dans un quart des pays dont les données de 2019 sont disponibles, la répartition du temps d’instruction entre les années d’études est flexible : le temps d’instruction par matière est défini durant un certain nombre d’années d’études, voire durant toute la scolarité obligatoire, mais n’est pas spécifié par année d’études. Entre 2014 et 2019, quatre pays seulement ont modifié la flexibilité de la répartition du temps d’instruction entre les années d’études : le Luxembourg (uniquement dans l’enseignement primaire), la Pologne, le Portugal et la République slovaque. En République slovaque par exemple, le temps d’instruction à allouer aux matières obligatoires n’est plus réparti entre les années d’études dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire en filière générale depuis l’année scolaire 2015/16 (voir les tableaux D1.5 et D1.6 disponibles en ligne).

En Finlande et en Suède, le temps d’instruction reste alloué de façon flexible entre l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire, mais de nouveaux règlements ont modifié les groupes d’années d’études dans lesquels les établissements sont libres de répartir le temps d’instruction alloué à une matière spécifique entre les années d’études. En Suède par exemple, le temps d’instruction alloué à la plupart des matières pouvait être réparti librement entre toutes les années d’études dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire, mais il doit maintenant l’être par groupe de trois années d’études dans l’enseignement primaire et dans le premier cycle de l’enseignement secondaire (voir le Tableau D1.1 et le Tableau  D1.2).

Dans ces pays, il n’est pas possible d’estimer l’impact de ces changements sur la flexibilité du temps annuel d’instruction obligatoire, car les établissements ou les autorités locales décident de la répartition du temps d’instruction entre plusieurs années d’études.

Par temps d’instruction ou programme obligatoire, on entend le temps d’instruction et sa répartition entre matières obligatoires qui s’appliquent à la quasi-totalité des établissements publics et à la quasi-totalité des élèves qui y sont scolarisés. Le programme obligatoire peut être flexible, puisque les autorités locales, les établissements, les enseignants et/ou les élèves peuvent jouir d’une certaine liberté pour choisir les matières et/ou la répartition du temps d’instruction obligatoire entre les matières.

Par matières flexibles du programme obligatoire choisies par les établissements, on entend la part totale du temps d’instruction obligatoire définie par les autorités centrales que les autorités régionales ou locales, les établissements ou les enseignants consacrent à des matières de leur choix (ou qu’ils choisissent dans une liste dressée par les autorités centrales en charge de l’éducation). Il est obligatoire pour les établissements de proposer une de ces matières et pour les élèves de la suivre.

Par matières obligatoires à option choisies par les élèves, on entend le temps total d’instruction consacré à une ou plusieurs matières que les élèves sont tenus de choisir (dans une série de matières que les établissements sont tenus de proposer) pour se constituer un horaire correspondant au temps total d’instruction obligatoire.

Par matières obligatoires modulables, on entend le temps total d’instruction défini par les autorités centrales dans une série donnée de matières, que les autorités régionales ou locales, les établissements d’enseignement ou les enseignants affectent à des matières particulières. Une certaine flexibilité leur est laissée concernant le temps consacré aux matières, mais pas concernant le choix des matières.

La répartition flexible du temps d’instruction entre plusieurs années d’études correspond aux cas dans lesquels le programme indique uniquement le temps total d’instruction dans une matière durant un certain nombre d’années d’études, voire durant toute la scolarité obligatoire, sans préciser le temps qu’il convient d’y consacrer durant chaque année d’études. Dans ces cas, les établissements ou les autorités locales sont libres de décider combien de temps y consacrer durant chaque année d’études.

Par temps d’instruction, on entend le temps pendant lequel un établissement public est censé dispenser aux élèves des cours dans toutes les matières inscrites au programme obligatoire et non obligatoire, dans ses locaux, pendant la journée de classe ou lors des activités organisées avant et après la journée de classe, qui sont des composantes officielles du programme obligatoire. Le temps d’instruction est calculé abstraction faite des pauses entre les cours et d’autres types d’interruptions, du temps non obligatoire en dehors de la journée de classe, du temps consacré aux devoirs et leçons à domicile, du tutorat individuel ou des cours particuliers et des périodes d’examen (journées d’examen en dehors du cadre scolaire, par exemple journées consacrées aux examens nationaux).

Par temps d’instruction prévu, on entend le nombre annuel d’heures de cours, parties obligatoire et non obligatoire du programme confondues, que les élèves sont censés suivre dans les établissements publics. Le programme prévu peut être basé sur des règlements ou des normes émanant des autorités centrales (à l’échelon le plus élevé de la hiérarchie) en charge de l’éducation ou peut être défini dans une série de recommandations à l’échelle régionale.

Par partie non obligatoire du programme, on entend le temps total d’instruction que les établissements publics sont tenus de proposer en plus du temps d’instruction obligatoire, mais qui ne s’imposent pas à tous les élèves. Les matières concernées, dites « à option », peuvent varier d’un établissement ou d’une région à l’autre. Les activités proposées avant et après la journée classe ne font pas partie du programme non obligatoire par exemple si elles ne font pas partie du programme officiel ou que les établissements publics ne sont pas tenus de les proposer. Le programme non obligatoire exclut l’accueil des enfants avant et après la journée de classe, même s’il est réglementé.

Dans le cadre du temps d’instruction obligatoire, cet indicateur porte sur le temps d’instruction prévu, tel qu’il est fixé par la réglementation, soit le temps d’exposition des élèves à l’enseignement en classe dans le cadre institutionnel. Il ne permet pas de déterminer le nombre d’heures de cours que les élèves suivent effectivement, ni d’évaluer le temps qu’ils consacrent à l’apprentissage en dehors du cadre scolaire. Des différences entre le nombre minimal d’heures de cours prévues par la réglementation et le nombre d’heures de cours effectivement suivies par les élèves ne sont pas à exclure dans certains pays. Le nombre minimal d’heures de cours n’est pas toujours atteint, que ce soit en raison du calendrier scolaire fixé par les établissements, de l’annulation de cours ou de l’absentéisme des enseignants (voir l’encadré D1.1 (OCDE, 2007[8])).

Cet indicateur présente aussi la répartition du temps minimal (ou recommandé) d’instruction entre les diverses matières du programme. Il indique le temps d’instruction prévu dans les années d’études qui font partie de l’enseignement obligatoire à temps plein en filière générale. Ces chiffres sont difficiles à comparer entre les pays en raison de différences dans leur politique de programmes, mais ils donnent un aperçu du nombre d’heures de cours jugé nécessaire pour permettre aux élèves d’atteindre les objectifs qui leur sont fixés en matière d’apprentissage.

Lorsque la répartition du temps d’instruction est flexible entre les années d’études, c’est-à-dire que le temps d’instruction par matière est défini durant un certain nombre d’années d’études, voire durant toute la scolarité obligatoire, sans précision du temps à y consacrer durant chaque année d’étude, le temps d’instruction par âge ou par niveau d’enseignement est calculé dans l’hypothèse que le nombre total d’heures d’instruction est réparti de manière équitable entre les années d’études.

Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation (OCDE, 2019[9]) pour de plus amples informations. Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/69096873-en).

Les données sur le temps d’instruction :

  • Proviennent de l’Enquête OCDE-INES de 2012 sur les enseignants et les programmes et se rapportent à l’année scolaire 2010/11 ;

  • Proviennent d’une collecte de données conjointe d’Eurydice et de l’OCDE sur le temps d’instruction réalisée entre 2013 et 2018 et se rapportent au temps d’instruction obligatoire dans l’enseignement primaire et dans le premier cycle de l’enseignement secondaire en filière générale à temps plein entre les années scolaires 2013/14 et 2018/19.

Références

[2] Commission européenne/EACEA/Eurydice (2019), The Organisation of School Time in Europe, Primary and General Secondary Education - 2019/20, Office des publications de l’Union européenne, Luxembourg.

[7] Ministère de l’Éducation et de la Formation professionnelle (2020), El Ministerio de Educación y FP y RTVE lanzan ’Aprendemos en casa’ para facilitar el aprendizaje de todo el alumnado durante la suspensión de clases presenciales [Ministry of Education and FP and RTVE launch ’learn at home’ during school closure], Ministère de l’Éducation et de la Formation professionnelle, Espagne, https://www.educacionyfp.gob.es/prensa/actualidad/2020/03/20200321-mefprtve.html (consulté le 20 April 2020).

[6] Ministère de l’Éducation et des Affaires religieuses (2020), Mathainoume sto spiti [We learn at home], Ministère de l’Éducation et des Affaires religieuses, Grèce, https://mathainoumestospiti.gov.gr/ (consulté le 20 April 2020).

[5] Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse (2020), Ma classe à la maison : mise en œuvre de la continuité pédagogique [My class at home: implementing educational continuity], Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, France, https://www.education.gouv.fr/ma-classe-la-maison-mise-en-oeuvre-de-la-continuite-pedagogique-289680 (consulté le 20 April 2020).

[3] OCDE (2020), Key country policy responses, https://oecd.github.io/OECD-covid-action-map/data/CoronavirusUpdate_AllCountries_Public.xlsx (consulté le 25 June 2020).

[9] OCDE (2019), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264305380-fr.

[8] OCDE (2007), Regards sur l’éducation 2007 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/eag-2007-fr.

[4] Schleicher, A. et F. Reimers (2020), Schooling disrupted, schooling rethought: How the COVID-19 pandemic is changing education, OCDE, https://read.oecd-ilibrary.org/view/?ref=133_133390-1rtuknc0hi&title=Schooling-disrupted-schooling-rethought-How-the-Covid-19-pandemic-is-changing-education (consulté le 3 June 2020).

[1] UNESCO (2020), COVID-19 Educational Disruption and Response, https://en.unesco.org/covid19/educationresponse (consulté le 25 June 2020).

Table D1.1 Temps d’instruction dans l’enseignement primaire obligatoire (2011, 2014 à 2019)

Table D1.2 Temps d’instruction dans l’enseignement obligatoire du premier cycle du secondaire1 (2011, 2014 à 2019)

Table D1.3 Temps d’instruction par matière dans l'enseignement primaire obligatoire (2014 et 2019)

Table D1.4 Temps d’instruction par matière en filière générale du premier cycle du secondaire obligatoire (2014 et 2019)

WEB Table D1.5 Organisation de l’enseignement primaire obligatoire (2011, 2014 à 2019)

WEB Table D1.6 Organisation de l’enseignement obligatoire du premier cycle du secondaire, filière générale (2011, 2014 à 2019)

StatLink : https://doi.org/10.1787/888934165149

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