Solde budgétaire des administrations publiques
Le solde budgétaire, qui correspond à la différence entre les recettes et les dépenses constatées de l’État, montre pour une année donnée le volume des secondes financé par les premières. Lorsque l’État dépense davantage qu’il ne perçoit, il accuse un déficit budgétaire ; dans le cas contraire, il dégage un excédent. Le solde primaire traduit la situation budgétaire de l’État hors charge nette des intérêts de la dette publique. En d’autres termes, il correspond à la différence entre le volume des recettes qu’il encaisse et le volume des dépenses qu’il engage pour la fourniture des biens et services publics. Lorsqu’un pays dépense plus pour les biens et services publics qu’il ne perçoit d’impôts; il accuse un déficit primaire. Dès lors, les pouvoirs publics ont l’obligation d’emprunter pour supporter le coût des biens et services publics quotidiens fournis aux citoyens, une situation potentiellement non viable. Le solde primaire est donc un indicateur essentiel de la viabilité à court terme des finances publiques.
En 2009, au lendemain de la crise économique de 2007-08, le solde budgétaire des administrations publiques dans les pays de l’OCDE se chiffrait en moyenne à -8.7 % du PIB national. Par la suite, les déficits budgétaires se sont lentement et progressivement résorbés, pour s’établir en moyenne à -3.2 % du PIB en 2019. Sur 2020, à l’échelle des 26 pays pour lesquels des données sont disponibles, tous ressortent en déficit budgétaire, et tous ont creusé leur déficit par rapport à 2019. Pour 18 d’entre eux, ce déficit a dépassé -5 % du PIB (graphique 2.1). Cette forte augmentation des déficits budgétaires s’explique par la nécessaire riposte à la crise de la COVID-19, et a permis aux États de mobiliser des sommes importantes sur la santé, l’aide au revenu ainsi que d’autres mesures de soutien aux citoyens et aux entreprises. Les déficits se sont également creusés sous l’effet de la contraction des économies et des rentrées fiscales consécutive à l’arrêt contraint de nombreuses activités économiques. Parmi les 26 pays pour lesquels des données sont disponibles, le Royaume-Uni est celui qui affiche le plus lourd déficit budgétaire sur 2020 (-12.3 % du PIB), tandis c’est au Danemark qu’il a été le mieux contenu (-1.1 % du PIB). Le Danemark est entré dans la crise avec le deuxième excédent budgétaire le plus élevé de l’OCDE, après la Norvège, et a été en mesure de riposter à la crise par un soutien budgétaire important tout en contenant son déficit à un niveau modéré. Le Canada est le pays qui a connu la plus forte détérioration de son solde budgétaire en 2020 (-11.2 points de pourcentage du PIB), tandis que c’est en Suède que la situation s’est détériorée le moins (-3.7 points de pourcentage).
Les soldes primaires ressortent également nettement déficitaires en sur 2020. En 2019, le solde primaire moyen des pays Membres de l’OCDE s’établissait à -1.2 % du PIB, 23 pays de l’OCDE sur 36 dégageant néanmoins un excédent primaire. Les données disponibles pour 2020 couvrent uniquement 26 pays. Tous ressortent en déficit primaire et, dans tous les cas, une détérioration du solde primaire est intervenue par rapport à 2019 (graphique 2.2). Pour 16 d’entre eux, ce déficit a dépassé -5 % du PIB. Ceci signifie qu’en 2020, les pays ont dû emprunter pour supporter une partie du coût des biens et services publics fournis aux citoyens, y compris les ripostes à la pandémie de COVID-19. Tant que la crise perdure, il n’y a pas lieu de réduire le soutien nécessaire. Néanmoins, des déficits primaires importants ne seront probablement pas viables dans la durée, étant donné qu’ils entraîneront une hausse de la dette publique. Des choix devront en définitive être faits en matière de dépenses et de prélèvements afin de retrouver un excédent primaire ou un solde neutre. Le Royaume-Uni est le pays qui affiche le plus lourd déficit primaire sur 2020 (-10.7 % du PIB), tandis c’est au Danemark qu’il a été le mieux contenu (-1.3 % du PIB). Le Canada est le pays qui a connu la plus forte détérioration de son solde primaire en 2020 (-11.2 points de pourcentage du PIB), tandis que c’est en Suède que la situation s’est détériorée le moins (-3.7 points de pourcentage).
Les données relatives au solde budgétaire des administrations publiques sont tirées de la base de données des Statistiques de l’OCDE sur les comptes nationaux, qui sont établies conformément au Système de comptabilité nationale (SCN). Ce dernier constitue un ensemble de concepts, de définitions, de nomenclatures et de règles approuvés au plan international en matière de comptabilité nationale. Le cadre du SCN 2008 est désormais en vigueur dans tous les pays de l’OCDE (voir l’Annexe A pour plus de précisions sur les systèmes de déclaration et les sources). Selon la terminologie du SCN, les administrations publiques se composent de l’administration centrale, des administrations des États fédérés, des administrations locales et des administrations de sécurité sociale.
Le solde budgétaire des administrations publiques, également présenté comme leur capacité (+) ou leur besoin (-) de financement, est égal à la différence entre le montant total de leurs dépenses et celui de leurs recettes. Les recettes comprennent les impôts, les cotisations sociales nettes, les dons et les autres rentrées. Les dépenses comprennent la consommation intermédiaire, la rémunération des personnels, les subventions, les revenus de la propriété (dont les paiements d’intérêts), les prestations sociales, les autres dépenses courantes (essentiellement les transferts courants) et les dépenses en capital (transferts en capital et investissements).
Le solde primaire correspond au solde budgétaire, déduction faite des paiements d’intérêts nets au titre des engagements des administrations publiques (c’est-à-dire les intérêts versés moins les intérêts perçus). Le produit intérieur brut (PIB) est la mesure habituelle de la valeur des biens et services produits par un pays au cours d’une période donnée.
Pour en savoir plus
FMI (2021), Fiscal Monitor April 2021, Washington D.C., FMI, https://www.imf.org/en/Publications/FM/Issues/2021/03/29/fiscal-monitor-april-2021.
OCDE (2021), Perspectives économiques de l’OCDE, Version préliminaire, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/631c1b44-fr.
Notes relatives aux graphiques
Les données relatives au Japon et au Brésil portent sur 2018 et non 2019.
2.1. Les données relatives au Chili et à la Turquie ne sont pas prises en compte dans la moyenne de la zone OCDE en raison de l’indisponibilité de certaines séries chronologiques ou des principaux agrégats non financiers des administrations publiques.
2.2. Les données sur le Chili ne sont pas disponibles. Les données relatives à la Turquie ne sont pas prises en compte dans la moyenne de la zone OCDE en raison de l’indisponibilité de certaines séries chronologiques.