Besoins de santé non satisfaits

L’un des principes fondamentaux qui sous-tend tous les systèmes de santé des pays de l’OCDE est de permettre l’accès de toutes les populations à des soins de bonne qualité, quelle que soit leur situation socio-économique. Pourtant, l’accès peut être limité pour un certain nombre de raisons, notamment la disponibilité ou la faisabilité financière limitées des services. Les politiques doivent donc permettre non seulement de surmonter les obstacles financiers aux soins mais aussi de promouvoir une offre et une distribution adéquates de professionnels de santé et de services de soins de santé sur l’ensemble du territoire. (OCDE, 2019[4] ; 2020[5]).

En moyenne, dans les 27 pays de l’OCDE disposant de données comparables, 2.6 % seulement de la population a déclaré, en 2019, avoir des besoins de santé non satisfaits en raison du coût, de la distance ou des délais d’attente (Graphique 5.4). Toutefois, en Estonie, plus de 15 % de la population a déclaré des besoins de santé non satisfaits. L’accessibilité aux soins de santé est également limitée en Grèce, environ 8 % de la population ayant déclaré avoir des besoins de santé non satisfaits. En Espagne, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Autriche, moins de 0.5 % de la population a déclaré des besoins médicaux non satisfaits. Les besoins déclarés non satisfaits sont généralement plus importants en matière de soins dentaires qu’en matière de soins médicaux, ce qui s’explique par le fait que les soins dentaires ne sont que partiellement pris en charge par les régimes publics dans de nombreux pays, et qu’ils sont donc souvent à la charge du patient ou bien pris en charge par une assurance maladie privée additionnelle (voir l’indicateur « Étendue de la couverture de santé »).

Les disparités socio-économiques sont importantes dans la plupart des pays : les personnes appartenant au quintile de revenu le plus bas ont davantage de besoins non satisfaits que les personnes les plus aisées. C’est en Grèce, en Turquie, en Lettonie et en Islande que ce gradient de revenu était le plus important en 2019, avec une différence de plus de 5 points de pourcentage dans la proportion de la population déclarant des besoins non satisfaits entre le quintile de revenu le plus bas et le quintile de revenu le plus élevé. En Grèce, près d’une personne sur cinq (18 %) appartenant au quintile de revenu le plus bas a déclaré avoir renoncé à certains soins médicaux lorsqu’elle en avait besoin, contre seulement 1 % des personnes appartenant au quintile de revenu le plus élevé. En Estonie, à l’inverse, les personnes appartenant au quintile de revenu le plus élevé ont déclaré un peu plus de besoins non satisfaits que celles du quintile le plus bas. Ces résultats viennent du fait que les plus riches ont davantage de probabilités de déclarer que les délais d’attente sont la cause de la non-satisfaction de leurs besoins.

Au fil du temps, dans 27 pays de l’OCDE, les besoins de soins médicaux non satisfaits ont diminué ces dernières années, après avoir atteint un pic vers 2014 (Graphique 5.5). Cette réduction a eu lieu notamment chez les groupes de population à faible revenu (une diminution de près de 40 % entre 2014 et 2019). Néanmoins, l’écart entre les différents groupes de revenus en matière de besoins médicaux non satisfaits reste important. En moyenne, dans 27 pays de l’OCDE, les personnes appartenant au quintile de revenu le plus faible avaient près de trois fois plus de probabilité de déclarer des besoins de soins médicaux non satisfaits que celles du quintile de revenu le plus élevé en 2019.

La crise du COVID-19 a limité l’accès aux services de santé en 2020 dans la majorité des pays de l’OCDE. En moyenne, dans 23 pays de l’OCDE disposant de données comparables, plus d’une personne sur cinq a déclaré avoir renoncé à un examen ou à un traitement médical dont elle avait besoin au cours des 12 premiers mois de la pandémie (Graphique 5.6). Les besoins de soins médicaux non satisfaits étaient les plus élevés en Hongrie et au Portugal, où plus d’un tiers de la population a déclaré avoir renoncé à un examen ou à un traitement médical nécessaire pendant la première vague de la pandémie. La part de la population renonçant à des soins pendant la pandémie était comparativement faible au Danemark, en Autriche et en Allemagne (moins de 15 %). L’un des ajustements visant à maintenir l’accès aux soins pendant la pandémie a été l’adoption plus large des services de télésanté (voir l’indicateur « Santé numérique »). Par exemple, au Canada, l’application Wellness Together a permis de maintenir l’accès aux soins pendant la pandémie.

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