Tabagisme et consommation d’alcool chez les adolescents

Le tabagisme et la consommation excessive d’alcool pendant l’adolescence peuvent avoir des répercussions immédiates et à long terme sur la santé. Fumer porte un préjudice direct à la santé des adolescents par l’addiction à la nicotine, la réduction de la fonction pulmonaire et les effets nocifs sur le développement des poumons, ainsi que par les troubles asthmatiques (Inchley et al., 2016[12]). Cette pratique s’accompagne en outre d’une plus forte probabilité de faire l’expérience d’autres substances addictives et d’adopter d’autres conduites à risques (O’Cathail et al., 2011[13]). L’exposition précoce à l’alcool et à l’ébriété n’est pas étrangère aux excès de boisson des jeunes adultes (Enstad et al., 2019[14]). Lorsqu’elles sont expérimentées aux jeunes âges et de manière fréquente, la consommation d’alcool et l’ivresse ont souvent des effets psychologiques, sociaux et physiques nocifs, comme l’abandon des études secondaires sans diplôme (Chatterji et DeSimone, 2005[15]).

Les résultats des enquêtes HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) – série d’études collaboratives d’envergure internationale – facilitent le suivi des comportements des adolescents en matière de consommation de tabac et d’alcool. D’autres enquêtes nationales, comme le Youth Risk Behavior Surveillance System aux États-Unis, ou l’enquête Escapad en France, sont également consacrées aux conduites à risques.

En Lituanie, en Italie, en Hongrie, en Lettonie et en République slovaque, plus de 20 % des jeunes de 15 ans fumaient au moins une fois par mois en 2017-18 (Graphique 4.6). En Islande, au Canada et en Australie, à l’inverse, ils étaient moins de 10 % à indiquer en faire autant. La moyenne OCDE s’établissait à 16.4 %. Les filles fumaient davantage que les garçons dans 15 pays de l’OCDE, mais le rapport était inverse dans neuf autres pays de la zone, ainsi qu’en Russie. Les écarts entre filles et garçons étaient particulièrement nets en Italie, en République tchèque et en Hongrie (de 4 à 9 points de pourcentage).

En 2017-18, plus de 30 % des jeunes de 15 ans avaient déjà été ivres à deux reprises au moins au Danemark, en Lituanie, en Autriche, en Hongrie et au Royaume-Uni (Graphique 4.7). En Islande, en Russie, au Luxembourg, en Suède, en France, au Portugal et en Suisse, cette proportion était inférieure à 15 %. La moyenne OCDE s’établissait à 21.5 %, avec un faible écart entre garçons (22.6 %) et filles (20.3 %). Les disparités entre les sexes, les garçons étant plus enclins à boire que les filles, étaient particulièrement prononcées au Danemark, en Autriche, en Hongrie, en Suisse, en Belgique, en Grèce, en Lituanie et en Norvège (l’écart excédant 5 points de pourcentage). Il n’y a qu’au Canada, en Irlande, en Espagne, en Suède, en Pologne et au Royaume-Uni que les filles déclaraient plus souvent que les garçons avoir déjà été ivres à plusieurs reprises (avec un écart de 2 à 5 points de pourcentage).

Tabagisme et alcoolisation s’inscrivaient partout en recul chez les adolescents entre 2014 et 2018 (Graphique 4.8). La proportion d’individus qui déclaraient fumer au moins une fois par mois était ainsi passée de 19.2 % à 16 %, en moyenne. Vingt-trois pays observaient un tel recul, et celui-ci excédait les 6 points de pourcentage en France, en Hongrie, au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Slovénie. Quant au pourcentage de jeunes qui déclaraient avoir été ivres au moins deux fois au cours de leur existence, il avait diminué de 23.3 % à 21.5 %. Cette diminution, constatée par 20 pays, dépassait 6 points de pourcentage en République tchèque, en Hongrie et en Pologne. Le pourcentage de jeunes ayant déjà été ivres a en revanche progressé dans le même temps de plus de 8 points en Autriche (chez les filles comme chez les garçons) et au Danemark (chez les garçons). Les résultats de l’enquête ESPAD révèlent aussi une diminution de la consommation et des excès d’alcool chez les adolescents européens au cours de la dernière décennie (ESPAD Group, 2020[16]).

Protéger les enfants et les adolescents contre la publicité pour le tabac et l’alcool et contre le parrainage d’événements sportifs par ces industries (aussi bien dans les médias traditionnels que sur les nouvelles plateformes) est un axe majeur des politiques de santé publique. Seuls quatre pays de l’OCDE (Espagne, France, Norvège et Turquie) ont pris des mesures légalement contraignantes pour interdire tout parrainage d’événement sportif par quelque marque de boisson alcoolisée que ce soit (OMS, 2018[17]). Les autres axes comprennent l’action sur les prix, les restrictions à l’accès des jeunes au tabac et à l’alcool et les efforts de sensibilisation aux effets préjudiciables de ces produits. La création d’un environnement sans fumée aussi est un élément important pour prévenir le tabagisme passif chez les enfants et concourt à former une génération de non-fumeurs. En 2018, plusieurs pays de l’OCDE – le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Danemark, l’Espagne, la Grèce, l’Irlande, la Norvège, le Royaume-Uni et la Turquie, de même que le Brésil et la Russie – ont adopté une législation nationale qui interdit de fumer dans les lieux publics et lieux de travail fermés, dans les transports publics, ainsi que dans d’autres espaces publics (extérieurs ou semi-ouverts) (OMS, 2021[18]).

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