copy the linklink copied!Fécondité

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Principaux résultats

L’indicateur conjoncturel de fécondité est inférieur au seuil estimé de renouvellement de la population (2.1) des pays développés – c’est-à-dire au nombre de naissances nécessaire pour que la population totale reste constante – dans 34 des 36 pays de l’OCDE. Font exception Israël (3.04) et le Mexique (2.14). Les taux de fécondité ont fortement diminué dans la deuxième moitié du XXe siècle, et se sont dans l’ensemble stabilisés dans l’OCDE depuis 2000, une légère augmentation étant toutefois observable dans plus de la moitié des pays-membres depuis le début du siècle. Les taux de fécondité ont une incidence profonde sur les régimes de retraite car ils sont, avec l’espérance de vie, les déterminants d’évolutions substantielles des structures démographiques. Depuis 1960, on constate une convergence régulière des taux de fécondité à l'échelle internationale, tendance qui devrait se maintenir au cours des prochaines décennies.

Le taux de fécondité s’élève en moyenne à 1.66 dans les pays de l’OCDE, un chiffre nettement inférieur au niveau nécessaire pour assurer le renouvellement de la population. Depuis la fin des années 50, une tendance à la baisse du nombre d’enfants a été observée, mais elle s’est dans l’ensemble interrompue au début des années 2000. La chute des taux de fécondité tient à l’évolution des modes de vie, de la formation des familles, et des contraintes de la vie quotidienne, comme celles liées à la précarité de l’emploi, à la difficulté à trouver un logement convenable et au coût prohibitif des services de garde d’enfant.

Une autre explication en est peut-être l’évolution des aspirations des femmes quant au couple et à la maternité, surtout dans des pays comme le Japon et la Corée, où mariage et maternité sont étroitement liés. Or, le comportement des couples non mariés à l’égard de la procréation a lui aussi évolué. Ainsi, 50 % au moins des naissances interviennent aujourd’hui hors mariage en France, en Islande, en Norvège et en Suède. Dans la zone OCDE, un tiers des naissances en moyenne ont désormais lieu hors mariage.

Ces 50 dernières années, les taux de fécondité des pays de l'OCDE n'ont cessé de converger. En 1960, la Corée, le Mexique et la Turquie enregistraient des taux de fécondité près de deux fois supérieurs à la moyenne de l'OCDE ; ceux de la Hongrie et de la Lettonie lui étaient supérieurs d'un peu plus de la moitié, l'écart-type global s'élevant à 1.2. Ce chiffre a sensiblement diminué depuis, pour atteindre 0.3 en 2020 ; il devrait s'établir à 0.1 seulement d'ici à 2060 selon les estimations.

Depuis 2000, les taux de fécondité ont légèrement augmenté dans 21 des 36 pays, la moyenne restant stable. Des hausses plus prononcées sont intervenues, à partir de niveaux très faibles, dans un petit nombre de pays dont la Lettonie (+0.54), la République tchèque (+0.47) et la Slovénie (+0.35). Les baisses les plus fortes ont été observées au Chili (-0.55), au Mexique (-0.71) et en Turquie (-0.57).

La récente augmentation des taux de fécondité devrait se poursuivre, quoique très lentement, dans plus de deux tiers des pays de l’OCDE ; le taux moyen s’établira en moyenne à 1.71 dans l’OCDE en 2050, selon les prévisions médianes des Perspectives démographiques des Nations Unies. Cela dit, des incertitudes considérables entourent ces prévisions ; le 20e centile des projections probabilistes ne s’établit en moyenne qu’à 1.41 pour l’OCDE, et le 80e est proche du niveau de reproduction (1.96) (Graphique 6.1).

Le faible niveau des taux de fécondité a des conséquences socioéconomiques plus larges. Le ratio de dépendance démographique des personnes âgées augmentera sensiblement, ce qui alourdira la charge qui pèse sur les personnes d'âge actif pour financer les régimes de retraite par répartition et les soins de santé dispensés aux seniors. Qui plus est, la population active va elle aussi vieillir et risque de s’adapter moins facilement aux changements technologiques.

Parmi les autres grandes économies, l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Inde et l’Indonésie affichent à l’heure actuelle des taux de fécondité nettement supérieurs au seuil de renouvellement de 2.1. La tendance à la baisse devrait toutefois se poursuivre dans ces pays, de même qu’au Brésil, les taux de fécondité diminuant à un niveau inférieur à ce seuil en 2030. Le niveau le plus bas a en revanche été atteint en Chine et en Fédération de Russie il y a une vingtaine d’années.

Définition et mesure

L’indicateur conjoncturel de fécondité mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme qui vivrait jusqu’à la fin de sa période de procréation si, à tout âge, sa probabilité de mettre au monde des enfants correspondait au taux de fécondité à cet âge. Il se calcule généralement en effectuant la somme des taux de fécondité à chaque âge sur une période de cinq ans. Un indicateur conjoncturel de fécondité de 2.1 enfants par femme (le seuil de renouvellement) assure globalement la stabilité de la population dans l’hypothèse de flux migratoires nuls et de taux de mortalité inchangés.

Pour en savoir plus

D’Addio, A. et M. d’Ercole (2005), « Trends and Determinants of Fertility Rates: The Role of Policies », Documents de travail de l’OCDE sur les affaires sociales, l’emploi et les migrations, n° 27, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/880242325663.

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Tableau 6.1. Indicateurs conjoncturels de fécondité, 1960-2060

 

1960

1980

2000

2020

2040

2060

 

1960

1980

2000

2020

2040

2060

Australie

3.41

1.99

1.79

1.83

1.73

1.72

Nouvelle-Zélande

4.07

2.18

1.95

1.90

1.77

1.73

Autriche

2.57

1.65

1.39

1.53

1.65

1.71

Norvège

2.84

1.81

1.86

1.68

1.73

1.75

Belgique

2.50

1.70

1.60

1.71

1.75

1.77

Pologne

3.47

2.23

1.51

1.42

1.57

1.66

Canada

3.88

1.73

1.56

1.53

1.52

1.61

Portugal

3.12

2.55

1.46

1.29

1.49

1.61

Chili

4.75

2.94

2.20

1.65

1.57

1.61

République slovaque

3.24

2.46

1.40

1.50

1.65

1.71

République tchèque

2.38

2.36

1.17

1.64

1.75

1.78

Slovénie

2.38

2.16

1.25

1.60

1.71

1.75

Danemark

2.55

1.68

1.76

1.76

1.79

1.80

Espagne

2.70

2.55

1.19

1.33

1.51

1.61

Estonie

1.99

2.06

1.33

1.59

1.71

1.75

Suède

2.25

1.66

1.56

1.85

1.84

1.83

Finlande

2.77

1.66

1.74

1.53

1.53

1.63

Suisse

2.39

1.54

1.48

1.54

1.61

1.65

France

2.70

1.86

1.76

1.85

1.84

1.83

Turquie

6.50

4.69

2.65

2.08

1.82

1.73

Allemagne

2.27

1.51

1.35

1.59

1.67

1.71

Royaume-Uni

2.49

1.73

1.74

1.75

1.77

1.77

Grèce

2.42

2.42

1.31

1.30

1.37

1.54

États-Unis

3.58

1.77

2.00

1.78

1.80

1.81

Hongrie

2.32

2.25

1.38

1.49

1.63

1.70

OCDE

3.19

2.26

1.67

1.66

1.68

1.71

Islande

4.17

2.45

2.06

1.77

1.67

1.68

Irlande

3.58

3.25

1.90

1.84

1.70

1.69

Israël

3.89

3.47

2.93

3.04

2.63

2.32

Argentine

3.13

3.40

2.63

2.27

2.02

1.87

Italie

2.29

1.89

1.22

1.33

1.42

1.53

Brésil

6.06

4.24

2.47

1.74

1.56

1.59

Japon

2.17

1.83

1.37

1.37

1.49

1.59

Chine

5.48

3.01

1.62

1.69

1.73

1.76

Corée

6.33

2.92

1.50

1.11

1.25

1.48

Inde

5.90

4.97

3.48

2.24

1.92

1.76

Lettonie

1.95

1.89

1.17

1.72

1.78

1.80

Indonésie

5.67

4.73

2.55

2.32

2.00

1.85

Lituanie

2.66

2.10

1.47

1.67

1.75

1.78

Fédération de Russie

2.82

1.94

1.25

1.82

1.83

1.83

Luxembourg

2.23

1.49

1.72

1.45

1.52

1.61

Arabie saoudite

7.18

7.28

4.40

2.34

1.83

1.65

Mexique

6.78

5.33

2.85

2.14

1.80

1.71

Afrique du Sud

6.05

5.05

2.88

2.41

2.07

1.88

Pays-Bas

3.10

1.60

1.60

1.66

1.72

1.74

UE28

2.67

2.06

1.49

1.56

1.64

1.70

Note : Les données portent sur des périodes de cinq ans dont la dernière année est indiquée à la première ligne du tableau.

Source : Organisation des Nations Unies, Département des affaires économiques et sociales, (2019). Perspectives de la population mondiale 2019, édition en ligne (pour les périodes ultérieures : variantes moyennes des prévisions démographiques).

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Graphique 6.1. Incertitudes entourant les projections de l’indicateur conjoncturel de fécondité
Variantes basse, moyenne et élevée des projections portant sur la période 2050-55
Graphique 6.1. Incertitudes entourant les projections de l’indicateur conjoncturel de fécondité

Note : Par souci de clarté, l'échelle du diagramme exclut la valeur observée la plus élevée, qui est de 2.96 en Israël pour la variante élevée des projections. Les variantes basse, moyenne et élevée correspondent respectivement au 20e, au 50e et au 80e centiles des projections probabilistes.

Source : Organisation des Nations Unies, Département des affaires économiques et sociales (2019). Projections démographiques probabilistes basées sur les Perspectives de la population mondiale 2019, https://population.un.org/wpp/.

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https://doi.org/10.1787/b88511bc-fr

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