2. Composition des populations et ménages immigrés

En 2021, l’UE comptait 54 millions d’immigrés, qui représentaient 12 % de sa population. Cette proportion est légèrement plus faible dans l’OCDE, qui compte 141 millions de résidents nés à l’étranger, représentant plus de 10 % de la population totale. Les immigrés représentent plus d’un cinquième de la population dans les pays d’installation comme l’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande. Ils représentent aussi pour un peu moins d’un tiers et la moitié de la population en Suisse et au Luxembourg, deux pays d’immigration de longue date qui accueillent des flux particulièrement importants en provenance de la zone de libre circulation de l’UE/AELE depuis 20 ans. À titre de comparaison, la plupart des pays de l’OCDE en Asie, en Amérique latine et en Europe centrale comptent une population immigrée de taille modeste, qui représentait moins de 2.5 % de la population totale du Mexique, de la Pologne et du Japon en 2021.

Le nombre total d’immigrés a augmenté de plus de 20 % ces dix dernières années, de 114 à 141 millions dans la zone OCDE et de 44 à 54 millions dans l’UE. La proportion de personnes nées à l’étranger dans la population totale a augmenté dans la quasi-totalité des pays, de plus de 2 points de pourcentage dans la moitié des pays. La libre circulation des personnes au sein de l’UE/AELE et l’afflux récent de personnes admises pour raisons humanitaires en Europe et en Amérique du Sud depuis 2015 ont été les principaux moteurs de la croissance des populations immigrées. Ainsi, leur nombre a augmenté de près de 50 % dans les pays nordiques, avec une progression de la proportion d’immigrés dans la population totale d’au moins 2.5 points de pourcentage pour l’ensemble des 5 pays, et de plus de 5 points en Suède et en Islande. À Malte, la proportion d’immigrés a presque triplé, tandis que les hausses enregistrées dans les pays où les populations immigrées étaient relativement modestes en 2011 ont aussi été notables. Au Chili et en Roumanie, la proportion d’immigrés a plus que triplé, tandis qu’elle a été multipliée par près de 20 en Colombie sous l’effet des migrations humanitaires massives en provenance du Venezuela. À l’inverse, les nouveaux arrivants n’ont pas compensé le vieillissement de la population née à l’étranger en Israël et dans les pays baltes, qui figurent parmi les rares pays où la part de la population née à l’étranger dans la population totale a reculé. Dans le cas d’Israël, le taux de fécondité de la population– l’un des plus élevés de l’OCDE – a aussi joué un rôle dans la contraction de la population immigrée.

La répartition de la population immigrée selon le pays de résidence s’est diversifiée entre 2011 et 2021 à la fois dans la zone OCDE et dans l’UE. Si près d’un tiers des immigrés dans l’OCDE vivent aux États-Unis, cette proportion a diminué de 3 points de pourcentage. L’Allemagne est, de plus en plus, le premier pays d’accueil de l’UE, puisqu’on y trouve 25 % des résidents de l’UE nés à l’étranger. À titre de comparaison, la « part de marché » globale des autres principaux pays d’accueil dans l’UE (comme la France, l’Espagne et l’Italie) a diminué.

Les notes et les sources sont consultables dans leurs StatLinks respectifs.

Si les hommes représentent l’essentiel des nouveaux immigrés dans la plupart des pays, les résidents sont en majorité des femmes. Tout comme les femmes qui vivent généralement plus longtemps, les migrants familiaux (dont un grand nombre sont des femmes) tendent à séjourner plus longtemps dans le pays d’accueil. Dans l’UE et l’OCDE, les femmes représentent 51 % des immigrés tous âges confondus, avec les parts les plus importantes (54 % au moins) en Estonie, en Lettonie et en Israël – pays où la proportion d’immigrés de plus de 65 ans est la plus élevée, là où les femmes sont surreprésentées en raison de leur espérance de vie plus longue. Les immigrées sont surreprésentées au Costa Rica et dans la plupart des pays d’Europe du Sud, particulièrement à Chypre et en Italie, qui accueillent des travailleurs immigrés peu qualifiés depuis 20 ans. Nombre d’entre eux travaillent dans le secteur des soins à domicile, où les femmes sont surreprésentées. À l’autre extrémité, les hommes immigrés sont plus nombreux que les femmes immigrées dans la plupart des pays nordiques, à Malte, et en Allemagne, autant de pays qui ont accueilli récemment un grand nombre d’immigrés admis pour raisons humanitaires. Les immigrées sont aussi sous-représentées dans les pays où les immigrés viennent traditionnellement chercher du travail et se concentrent dans des secteurs nettement dominés par les hommes, comme le secteur manufacturier ou la construction. C’est notamment le cas dans les pays d’Europe centrale et en Corée : ainsi, les femmes représentent moins de 46 % de la population immigrée en Corée, en Slovénie et en République tchèque.

La part de femmes dans la population immigrée de l’UE est restée stable au cours des 14 dernières années. Pourtant, elle a diminué dans deux tiers des pays de l’UE, d’au moins 6 points de pourcentage en Lituanie, à Malte et en Pologne. Cette évolution tient principalement à deux facteurs : le vieillissement des immigrées (et la mortalité associée) en Europe centrale et orientale où les nouvelles arrivées n’ont pas compensé les décès d’immigrées, et les arrivées massives de migrants humanitaires (principalement des hommes) ces dix dernières années, particulièrement en 2015-16. Ces facteurs n’ont pas eu la même incidence sur l’immigration dans les pays hors UE : la part des femmes dans les populations immigrées a augmenté dans la plupart d’entre eux au cours des 14 dernières années. Elle a aussi progressé dans certains pays de l’UE qui accueillaient un très grand nombre de travailleurs immigrés jusqu’à la récession économique de 2007-08, lorsque certains hommes immigrés ont perdu leur emploi et quitté le pays tandis que d’autres ont été rejoints par leur famille, notamment en Espagne et en Irlande. La proportion de femmes a augmenté considérablement en Corée, essentiellement via l’immigration liée aux mariages.

Dans l’UE, les personnes nées dans l’UE sont plus souvent des femmes que les immigrés de pays tiers, une tendance principalement due à la situation en Allemagne. En effet, les femmes nées dans l’UE sont plus nombreuses que leurs homologues masculins en Allemagne, alors que la situation est inversée pour les immigrés extracommunautaires. En fait, si les personnes nées dans l’UE sont plus souvent des femmes dans environ deux tiers des pays de l’UE, les immigrés de pays tiers sont plus souvent des femmes dans tous les pays de l’UE – sauf en Slovénie, Roumanie, Suède, Autriche et Allemagne.

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L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) des immigrées est de 2.02 enfants dans l’UE et 2.46 enfants aux États-Unis en 2019, ce qui est sensiblement supérieur à celui des femmes nées dans le pays, à 1.44 et 1.58 respectivement. En moyenne dans un tiers des pays, les femmes immigrées ont plus de 0.5 enfant de plus que leurs homologues natives. On observe les plus grands écarts d’ICF entre femmes immigrées et natives dans les pays d’immigration européens de longue date qui accueillent un grand nombre d’immigrés extracommunautaires originaires de pays au taux de fécondité élevé (hors Pays-Bas), dans les pays américains de l’OCDE et dans la plupart des pays d’Europe du Sud, en Lituanie et en Pologne. Cet écart est supérieur à 0.8 enfant dans les deux pays de l’UE comptant les populations immigrées les plus nombreuses (Allemagne et France), aux États-Unis et au Costa Rica. Comme indiqué dans l’encadré ci-dessus, l’ICF des immigrées est supérieur à la descendance finale car les immigrées retardent leurs naissances juste après la migration. C’est particulièrement vrai dans les pays où une grande partie des femmes sont arrivées pour motif familial et/ou ont un faible niveau d’éducation. Dans l’UE, la fécondité des femmes nées en dehors de l’UE/AELE est presque toujours supérieur à celui de leurs homologues nées dans l’UE ou dans le pays d’accueil, soit 2.27 enfants dans l’UE. Les immigrées ont moins d’enfants que les natives dans certains pays d’Europe centrale et orientale, en Australie, en Türkiye, au Japon, en Israël, en Islande et au Danemark. Au Japon, l’ICF des immigrées est plus faible car un grand nombre d’entre elles sont étudiantes en mobilité internationale ou en stage de formation technique avec une durée de séjour limitée. Par ailleurs, les mariages mixtes au Japon se concluent plus souvent par un divorce. L’ICF des immigrées et celui des natives sont comparables à Malte, à Chypre, en Irlande et aux Pays-Bas.

L’ICF des immigrées et celui des femmes nées dans le pays ont diminué entre 2010 et 2019 dans la plupart des pays pour lesquels on dispose de données. L’évolution de la fécondité dans les deux groupes est relativement identique, avec des exceptions notables toutefois. En Irlande, la baisse de l’ICF est uniquement imputable aux femmes natives, puisque l’ICF des immigrées est resté stable sur la période. À l’inverse, il a reculé chez les immigrées en Autriche, au Luxembourg et au Portugal, alors qu’il a légèrement augmenté chez les natives. Il n’y a qu’en Slovénie et à Malte que l’ICF des immigrées a augmenté.

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Dans tous les pays, les immigrés sont surreprésentés dans les capitales et leurs zones métropolitaines, où se concentrent les emplois et les diasporas. Dans l’UE, plus de la moitié des adultes immigrés vivent dans des zones densément peuplées, contre moins de deux personnes nées dans le pays sur cinq. Les immigrés sont particulièrement concentrés dans la plupart des pays d’immigration de longue date et en Europe centrale et orientale. En dehors de l’Europe, ils sont beaucoup plus concentrés dans les zones densément peuplées que les natifs dans les pays d’installation et en Amérique latine.

La concentration des populations immigrées dans les zones densément peuplées s’est accentuée dans les deux tiers des pays environ entre 2012 et 2020, conformément à l’évolution globale de l’urbanisation. La concentration s’étant accrue encore davantage pour les personnes nées dans le pays dans la plupart des pays, les écarts entre personnes nées dans le pays et personnes nées à l’étranger se sont résorbés, ce qui est le signe d’une urbanisation plus équilibrée, en partie grâce aux efforts déployés pour répartir les travailleurs immigrés et les personnes admises pour des raisons humanitaires sur tout le territoire. Toutefois, ces écarts se sont creusés en Europe centrale, en Irlande et dans quelques autres pays.

Dans l’UE, 59 % des immigrés récents (dans le pays d’accueil depuis moins de cinq ans) vivent dans des zones densément peuplées, contre 52 % des immigrés installés de longue date (10 ans ou plus). Par rapport aux immigrés installés, les nouveaux arrivants vivent plus dans des zones densément peuplées au Portugal, en Irlande et au Luxembourg. En Suède, en Norvège, au Danemark et en Islande, où les nouveaux migrants humanitaires sont répartis dans tout le territoire conformément à la législation nationale qui ne leur permet de choisir leur lieu de résidence qu’après un délai de plusieurs années, les immigrés installés vivent en réalité plus souvent dans des zones densément peuplées que leurs homologues arrivés récemment. Les immigrés de pays tiers se concentrent particulièrement dans les zones densément peuplées. En 2020, la proportion d’immigrés de pays tiers dans ces zones s’élève à 58 %, soit 13 points de pourcentage de plus que les personnes nées dans l’UE et 19 points de plus que celles nées dans le pays. Les personnes très instruites, quel que soit leur lieu de naissance, sont plus susceptibles de vivre dans des zones urbaines dans presque tous les pays, puisque c’est là que se concentrent les emplois hautement qualifiés. Il n’y a qu’en Belgique et au Royaume-Uni que les personnes peu instruites – qu’elles soient nées dans le pays ou à l’étranger – vivent plus en zone urbaine.

Les notes et les sources sont consultables dans leurs StatLinks respectifs.

Dans l’UE, 12 % des ménages comptent au moins un responsable immigré. Environ deux tiers d’entre eux sont des ménages exclusivement composés d’immigrés, et environ un tiers sont mixtes (un responsable né à l’étranger et l’autre né dans le pays). Les ménages immigrés sont particulièrement nombreux en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Israël, où au moins deux ménages sur cinq comptent au moins un responsable immigré. Les ménages mixtes représentent plus de 30 % des ménages comptant au moins un responsable immigré dans les pays d’Europe centrale, où la population immigrée a été façonnée par des modifications de frontières, l’édification des nations et les minorités nationales, au Portugal, à Malte et en Grèce, et dans les pays d’immigration de longue date accueillant principalement des personnes non originaires de l’UE (Allemagne, France et Pays-Bas). À titre de comparaison, dans les autres pays d’Europe du Sud, au Luxembourg, en Estonie et en Lettonie, la grande majorité des ménages comptant au moins un responsable né à l’étranger sont composés uniquement d’immigrés.

Dans l’UE, plus des deux tiers des ménages composés uniquement d’immigrés comptent des responsables originaires de pays hors UE. Les immigrés de pays tiers sont moins nombreux dans les ménages mixtes, même si elles sont présentes dans plus des trois cinquièmes des ménages comptant un responsable immigré et un responsable né dans le pays à l’échelle de l’UE. L’Autriche, la Belgique et la Suisse sont les seuls pays où les personnes nées dans l’UE sont les plus largement représentés dans les ménages mixtes, dans une moindre mesure toutefois dans les ménages uniquement composés d’immigrés. Dans l’UE, 0.2 % seulement des ménages comprennent un responsable originaire de l’UE et un responsable né dans un pays hors UE.

Les ménages immigrés sont plus grands que les ménages natifs dans la plupart des pays de l’OCDE et de l’UE. Ils comptent en moyenne 0.2 personne de plus dans l’UE et plus de 0.5 personne de plus en Espagne, aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Colombie, au Costa Rica et au Luxembourg. Néanmoins, les ménages natifs sont plus grands, en moyenne, dans deux cinquièmes des pays, notamment au Mexique, au Chili, en Israël, aux Pays-Bas et dans la plupart des pays d’Europe centrale et orientale. Le nombre d’enfants ayant une incidence sur la taille du ménage, les ménages natifs au Mexique et en Israël, où les familles nées dans le pays sont plus susceptibles d’avoir des enfants que les familles immigrées, sont souvent plus grands. De la même façon, dans quelques pays d’Europe centrale et orientale où les immigrés sont plus âgés, les ménages natifs sont plus de deux fois plus susceptibles d’avoir des enfants que les ménages immigrés. Aux Pays-Bas, les ménages immigrés sont plus petits, la plupart d’entre eux étant composés d’une seule personne (voir l’indicateur 2.6).

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Dans l’UE, près de 40 % des ménages immigrés sont constitués d’une seule personne sans enfant. Les familles et les adultes sans enfant représentent 28 % chacun de tous les ménages immigrés, et 5 % sont des familles monoparentales. Les ménages composés d’une seule personne sont les plus courants au sein de la population immigrée dans la plupart des pays européens, en Corée, en Australie et au Canada. Toutefois, ce sont les familles qui sont les plus nombreuses au sein de la population immigrée dans la plupart des pays d’Amérique latine, au Royaume-Uni, en Irlande, en Grèce et en Espagne. Aux États-Unis, le nombre de ménages composés d’une seule personne est inférieur de moitié à celui constaté dans l’UE, et on dénombre autant de familles avec enfants que de familles sans enfant. Dans l’ensemble, un tiers environ des ménages immigrés comptent des enfants dans l’UE et dans l’OCDE, contre au moins la moitié en Irlande. À titre de comparaison, plus de 70 % des ménages immigrés ne comptent aucun enfant dans les pays d’Europe centrale et orientale, qui accueillent la plus forte proportion d’immigrés plus âgés. Les ménages sans enfant représentent également la grande majorité des ménages immigrés dans les pays d’installation accueillant de nombreux travailleurs immigrés, dans les pays d’immigration de longue date en Europe où les travailleurs immigrés arrivés en qualité de « travailleurs invités » vieillissent, et dans les pays qui ont récemment accueilli un grand nombre d’immigrés admis pour des raisons humanitaires, comme la Suède et la Norvège.

Dans plus des deux tiers des pays de l’UE, les immigrés sont plus susceptibles de vivre seuls que les personnes nées dans le pays. C’est particulièrement vrai dans les pays comptant une population immigrée plus âgée, comme Israël et les pays baltes. C’est également le cas dans les pays d’immigration de longue date comme l’Allemagne et les Pays-Bas, ou dans les pays comme l’Italie qui ont récemment accueilli des travailleurs immigrés célibataires. À l’inverse, dans la plupart des pays en dehors de l’Europe et dans les pays européens qui attirent généralement des immigrés en provenance d’autres pays de l’UE (Luxembourg et Suisse), les natifs sont plus susceptibles de vivre seuls que les immigrés.

Dans trois quarts des pays, les immigrés vivent plus souvent dans des ménages composés d’adultes et d’au moins un enfant que les personnes nées dans le pays. Parmi les ménages natifs, la composition la plus répandue est celle des adultes sans enfant, qui inclut les couples sans enfant, les parents vivant avec leurs enfants adultes et les colocations. Dans la plupart des pays de l’OCDE où la population est vieillissante, les couples de personnes âgées natives font augmenter la part de ménages composés d’adultes sans enfant. Dans les pays où les immigrés sont, en moyenne, plus jeunes que les natifs (voir Indicateur 6.1), les ménages immigrés sont plus des familles, avec les écarts les plus marqués en Espagne, en Grèce, en Finlande, en Irlande et dans quelques pays d’Amérique latine. Les familles monoparentales sont légèrement plus répandues chez les immigrés que chez les personnes nées dans le pays dans deux pays sur trois. Si l’écart est généralement modeste, la famille monoparentale est deux fois plus répandue chez les immigrés dans certains pays comme la Finlande, les Pays-Bas et la Belgique.

Les notes et les sources sont consultables dans leurs StatLinks respectifs.

En 2021, les pays de l’OCDE ont reçu 5 millions d’immigrés permanents, dont 2.4 millions dans les pays de l’UE considérés. Les flux permanents représentent 0.6 % de la population de l’UE et 0.4 % de celle de l’OCDE. C’est dans les pays européens accueillant traditionnellement une forte part d’immigrés intra-européens que ces flux sont les plus importants, comme le Luxembourg (3.2 %), la Suisse (1.4 %) et la Belgique (0.9 %), ainsi qu’au Canada (1.1 %). Ils sont un peu inférieurs en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Allemagne (plus de 0.6 %), et bien inférieurs dans les pays de l’OCDE accueillant le plus d’immigrés, comme le Royaume-Uni (0.5 %), la France (0.4 %) et les États-Unis (0.2 %). En 2021, les flux permanents représentent moins de 0.2 % de la population des pays d’Asie et d’Amérique latine membres de l’OCDE.

En 2020, la COVID-19 a entraîné la plus forte baisse jamais enregistrée des flux d’immigration. Les flux ne sont toujours pas revenus à la normale dans la plupart des pays. Néanmoins, en 2021, la part d’immigrés dans la population reste bien supérieure à ce qu’elle était au cours de la décennie antérieure à 2020 dans la moitié environ des pays, notamment en Pologne, au Portugal et en République tchèque. D’autres pays ont connu une baisse relative en 2021, dont les plus marquées au Luxembourg, dans les pays qui ont gardé leurs frontières fermées le plus longtemps (Australie et Nouvelle-Zélande), et dans ceux qui ont accueilli un grand nombre de migrants humanitaires la décennie précédente (Norvège et Suède).

S’il est difficile d’évaluer clairement si les citoyens mobiles de l’UE viennent à titre temporaire ou permanent, la libre circulation dans l’UE serait à l’origine de près de la moitié de tous les flux permanents enregistrés ces 15 dernières années, voire au moins les trois quarts au Luxembourg, en Irlande et en Suisse. La libre circulation est plus importante que les migrations familiales (28 %) et les migrations de travail (14 %) des ressortissants de pays tiers dans l’UE. Dans l’OCDE, les flux d’entrée des 15 dernières années sont dominés par les migrations familiales (36 %), la libre circulation (28 %) et les migrations de travail, lesquelles représentent 14 % des flux, ou 21 % si l’on inclut les familles accompagnantes. Les migrations familiales représentent près des deux tiers de l’immigration aux États-Unis et plus de 40 % en France. Les migrations de travail (familles accompagnantes comprises) représentent au moins trois cinquièmes des flux permanents vers l’Australie et la Nouvelle-Zélande qui ont mis en place de vastes programmes pour attirer les travailleurs immigrés. Malgré les hausses récentes, les migrations humanitaires représentent moins de 10 % des flux permanents vers l’OCDE et l’UE. Néanmoins, elles représentent plus de 15 % des entrées en Allemagne et en Finlande, et environ un quart en Suède.

Les notes et les sources sont consultables dans leurs StatLinks respectifs.

Dans l’UE et l’OCDE, plus de deux tiers des immigrés résident dans leur pays d’accueil depuis au moins 10 ans, tandis que moins de 17 % y sont arrivés récemment. Les immigrés installés représentent une écrasante majorité de la population immigrée en Croatie (96 %) et dans les pays baltes, où la population immigrée a été façonnée par l’édification des nations ou les modifications de frontières, ainsi qu’en Israël. De la même manière, dans certains pays d’immigration de longue date et dans certains pays d’installation (États-Unis, France et Pays-Bas), trois quarts environ des personnes nées à l’étranger résident dans leur pays d’accueil depuis 10 ans ou plus. Il en va de même pour les pays d’Europe du Sud (sauf Chypre et Malte), qui ont vu leurs flux de migrations de travail diminuer à la suite de la crise financière de 2008. Dans les pays qui accueillent principalement des personnes admises pour raisons humanitaires ou des travailleurs immigrés (comme le Japon, la Corée, la Suède, la Bulgarie et Chypre), les immigrés récents représentent au moins 30 % de la population née à l’étranger. En Colombie, environ 8 immigrés sur 10 sont arrivés il y a moins de cinq ans, contre deux tiers au Chili et la moitié en Corée.

La moitié de la population immigrée dans l’UE est originaire de pays européens, dont 30 % d’autres États membres de l’UE. Dans deux pays de l’UE sur cinq environ, les immigrés originaires d’Europe représentent plus de 70 % des personnes nées à l’étranger, les personnes nées dans un pays membre de l’UE constituant une large majorité au Luxembourg (75 %), en Hongrie (62 %) et en République slovaque (57 %). Toutefois, dans plus d’un quart des pays de l’UE, la plupart des immigrés viennent d’en dehors de l’Europe – ce qui s’explique en partie par l’héritage colonial et les migrations de « travailleurs invités » au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Dans certains pays d’immigration de longue date, comme la France, 61 % de la population immigrée vient d’Afrique, ainsi que 28 % en Belgique. Aux Pays-Bas, les proportions d’immigrés originaires d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine sont comparables (20 % environ chacune). Au Portugal, plus d’un tiers des immigrés sont nés en Afrique et en Amérique latine (au Brésil principalement), tandis qu’en Espagne, plus de deux immigrés sur cinq sont originaires d’Amérique latine. Dans les pays nordiques (sauf Islande), qui se caractérisent par d’importants flux de migrations humanitaires, une grande partie de la population immigrée (entre 30 % et 44 %), est née en Asie (principalement au Moyen-Orient). Au Japon et en Corée, plus de 79 % des immigrés viennent de pays asiatiques. Au Canada et en Australie aussi, plus de la moitié des personnes nées à l’étranger sont originaires d’Asie, tandis que plus de 50 % des immigrés aux États-Unis sont nés en Amérique latine. C’est aussi le cas de plus de 9 immigrés sur 10 au Chili, en Colombie et au Costa Rica.

Les notes et les sources sont consultables dans leurs StatLinks respectifs.

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