copy the linklink copied!Annexe B. Aperçu des pays étudiés
copy the linklink copied!Caractéristiques géographiques et économiques
Les pays examinés présentent une grande diversité de tailles, de localisations géographiques, de conditions naturelles et de situations économiques. Représentant tous les continents excepté l’Afrique, ils appartiennent à l’OCDE, à l’Union européenne et/ou au G20 (Tableau A B.1).
L’Australie et le Canada affichent la densité de population la plus basse (moins de quatre habitants par kilomètre carré en moyenne, mais leur population est concentrée dans les régions les plus hospitalières) et une superficie de terres arables par habitant plus élevée (Graphique A B.1). Ces conditions ont favorisé une exploitation agricole des terres relativement extensive, dont l’impact sur l’environnement est comparativement modeste, bien que les quantités d’eau disponibles limitent le développement agricole dans certaines régions d’Australie. Dans certains pays où la population est plus nombreuse, comme la Turquie, la Corée ou la République populaire de Chine (« Chine »), les ressources en eau douce par habitant sont nettement moindres qu’en Australie.
C’est en Coré et aux Pays-Bas, où elle dépasse 500 habitants par kilomètre carré, que la densité de population est la plus élevée. En conséquence, la superficie arable par habitant est très limitée et les systèmes de production exploitent les terres de façon intensive. En comparaison, des pays comme le Brésil, l’Estonie, la Lettonie et les États-Unis ont une densité de population relativement faible (moins de 40 habitants par kilomètre carré) et une superficie arable par habitant importante. Dans ces cas, les cultures sont assez extensives et consomment moins d’intrants variables par hectare. Cette situation permet aussi de développer des systèmes de production fondés sur le pâturage et les cultures fourragères pratiquées sur l’exploitation elle-même, même si des systèmes faisant appel à des intrants achetés à l’extérieur existent également dans le cas des non-ruminants.
copy the linklink copied!Caractéristiques structurelles et commerciales du secteur agricole et alimentaire
Les caractéristiques structurelles et la taille du secteur agricole et alimentaire ne sont pas les mêmes non plus dans tous les pays étudiés. L’agriculture primaire représente une petite partie de la valeur ajoutée brute et de l’emploi dans la plupart des pays membres de l’OCDE (Tableau A B.2). Néanmoins, elle peut peser plus lourd dans certaines régions d’un même pays, comme en témoigne l’étude sur l’Australie. Comparativement, l’agriculture occupe une place plus importante dans l’économie en Turquie, ainsi que dans les deux économies émergentes examinées, à savoir la Chine et le Brésil, en particulier du point de vue de la contribution à l’emploi.
Au-delà de l’agriculture primaire, le système agricole et alimentaire dans son ensemble compte davantage dans l’économie, ce qui n’est pas toujours visible dans les statistiques officielles. Si l’on considère la chaîne d’approvisionnement dans sa totalité, depuis la fourniture d’intrants jusqu’aux services alimentaires en passant par la transformation des aliments et le commerce de gros, le système alimentaire représente environ 6 % de la valeur ajoutée brute au Canada et aux États-Unis, et plus de 10 % aux Pays-Bas1. Le poids du système alimentaire dans l’emploi est plus important parce que le commerce alimentaire de détail et les services alimentaires sont des activités plus intensives en main-d’œuvre. Il constituait ainsi 12 % de l’emploi total au Canada en 2012. Cependant, les secteurs du commerce de gros, du commerce de détail et des services alimentaires sont plus ou moins tributaires de la production agricole intérieure selon le pays et la filière. Par exemple, aux Pays-Bas, un peu plus de la moitié des activités du système alimentaire sont plus ou moins liées directement à la production agricole et horticole intérieure, et représentent à peu près 15 % de la valeur ajoutée brute et de l’emploi du système alimentaire dans son ensemble.
La situation des pays étudiés est également très variée du point de vue des échanges agroalimentaires : d’abord testé sur les grands exportateurs compétitifs de produits agricoles, le schéma d’analyse a ensuite été appliqué aussi bien à des exportateurs nets qu’à des importateurs nets (Tableau A B.1). Parmi les exportateurs nets, le Brésil est le pays où les produits agroalimentaires constituent la part la plus importante de la totalité des exportations (plus du tiers en 2016), suivi des Pays-Bas (18 %) et de l’Australie (15 %). La part des importations agroalimentaires est en général plus élevée dans les petits pays et les pays du Nord, qui ne produisent pas toute la gamme des produits demandés par les consommateurs, notamment les produits méditerranéens et tropicaux, et qui participent au marché commun de l’Union européenne. Par exemple, si le solde des échanges agroalimentaires néerlandais est positif, les produits de cette catégorie représentent 13 % des importations du pays, ce qui reflète la nécessité d’importer des aliments pour les animaux d’élevage et l’importance des activités intérieures de transformation agroalimentaire qui font appel à des produits d’importation (le café et le cacao, par exemple).
Chez les grands exportateurs de produits agroalimentaires, les produits primaires destinés à l’industrie représentent souvent une partie notable des exportations agroalimentaires, ce qui fait écho à la compétitivité de leur agriculture (Graphique A B.2). Une forte proportion de produits primaires destinés à la consommation dans les exportations est souvent le signe d’une spécialisation dans les fruits et les légumes, comme en Colombie, en Turquie et en Chine. Dans un certain nombre de pays européens et asiatiques importateurs nets de produits agroalimentaires, les produits transformés destinés à la consommation représentent une grande partie des exportations agroalimentaires, ce qui indique qu’ils sont spécialisés dans les produits à forte valeur ajoutée, cette spécialisation pouvant faire appel à des produits agricoles importés.
Le régime de propriété des terres, la taille des exploitations et les systèmes de production varient sensiblement à l’intérieur des pays et entre eux. Les exploitations familiales sont prédominantes dans la plupart des cas, même si elles sont parfois très vastes et peuvent se caractériser par une gestion et une structure de la propriété complexes, par exemple aux États-Unis. Les grandes exploitations constituées en sociétés sont relativement plus fréquentes dans le secteur laitier en Estonie et dans le secteur des cultures en Lettonie. La superficie des exploitations varie par région et type de production. Ainsi, elle est en moyenne inférieure à 2 ha en Chine, au Japon et en Corée, contre environ 500 ha au Canada (Graphique A B.3).
Dans beaucoup de pays, les avancées technologiques et l’accélération de la croissance de la productivité du travail ont permis aux exploitations de hisser l’échelle de leurs activités à un niveau supérieur et de se regrouper. Ce regroupement s’est opéré à un rythme soutenu dans certains pays, mais reste lent dans d’autres. En conséquence, il existe de grandes différences dans la distribution de la taille des exploitations (Graphique A B.3). Dans le cas des exploitations de culture, la taille intermédiaire (médiane de la distribution des superficies, de la production ou du nombre d’animaux) a fortement augmenté dans les années 2000 dans tous les pays sur lesquels les données sont disponibles. En 2010, elle allait de moins de 5 ha au Japon et en Corée à plus de 800 ha au Canada, où l’accroissement a été particulièrement sensible.
Dans les années 2000, la hausse de la taille des exploitations laitières mesurée à partir du nombre d’animaux a été particulièrement spectaculaire aux États-Unis, où la taille intermédiaire a atteint 1 140 vaches laitières par exploitation. Une augmentation sensible s’est également produite dans beaucoup d’États membres de l’Union européenne, où les anciens quotas de production laitière faisaient l’objet d’une gestion flexible. Au Canada, l’accroissement de la taille des exploitations laitières est important également, mais pas autant que dans le cas des exploitations de culture, ou des exploitations laitières aux États-Unis. Malgré les regroupements, dans tous les pays, les exploitations sont très diverses du point de vue de la taille et du système de production. Il existe toujours de petites exploitations dans les pays où il n’y a pas d’obstacles à l’ajustement structurel, comme les États-Unis2, ce qui peut en l’occurrence résulter de choix de vie (loisirs, temps partiel) ou de choix stratégiques. Comme d’autres caractéristiques structurelles, la taille des exploitations peut rejaillir sur la performance en matière de productivité et de durabilité environnementale, comme indiqué ci-dessous.
Le secteur agroalimentaire se compose également d’entreprises diverses. Les caractéristiques structurelles des fournisseurs d’intrants et des entreprises de transformation alimentaire influent elles aussi sur la performance de l’ensemble du système en matière de productivité. Les innovations de commercialisation, de produits et technologiques sont essentielles pour maintenir la compétitivité le long de la chaîne d’approvisionnement. Dans la plupart des pays étudiés, l’ouverture des marchés facilite l’accès à des intrants de bonne qualité et à des technologies innovantes. La concentration élevée et croissante des secteurs des semences et des machines agricoles suscite des préoccupations, même si les autorités concernées assurent une concurrence suffisante pour limiter le pouvoir de marché. Diverses et compétitives, les entreprises de transformation alimentaire ont contribué à la croissance de la production et des exportations de produits agroalimentaires aux États-Unis et aux Pays-Bas. Cependant, dans d’autres pays comme le Canada et l’Estonie, la petite taille de ces entreprises limite leur aptitude à tirer parti davantage des marchés d’exportation. Les grandes entreprises multinationales dominent les marchés mondiaux, mais elles ont tendance à investir dans les pays qui leur offrent un marché important. Dans la plupart des pays, le secteur de la vente au détail se caractérise par une forte concentration, mais il existe encore des circuits courts qui, même, se développent.
Références
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Bokusheva, R. et S. Kimura (2016), « Cross-Country Comparison of Farm Size Distribution », Documents de l'OCDE sur l'alimentation, l'agriculture et les pêcheries, n° 94, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5jlv81sclr35-en.
Eurostat (2017), [demo_pjan], https://ec.europa.eu/eurostat/data/database.
FAO (2017), FAOSTAT (base de données), www.fao.org/faostat/fr/#home.
OCDE (2018a), Comptes nationaux (base de données), https://stats.oecd.org/.
OCDE (2018b), Politiques agricoles : suivi et évaluation 2018, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/agr_pol-2018-fr.
OCDE (2018d), Innovation, Agricultural Productivity and Sustainability in Korea, Revues de l’OCDE sur l’alimentation et l’agriculture, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264307773-en.
OCDE (2018d), Indicateurs agro-environmentaux de l’OCDE, www.oecd.org/fr/agriculture/sujets/agriculture-et-environnement/ (consulté en avril 2018).
ONU (2018a), World Population Prospects: The 2017 Revision, https://esa.un.org/unpd/wpp/.
ONU (2018b), base de données Comtrade, https://comtrade.un.org/ (consulté en août 2018).
Notes
← 1. La part du complexe agroalimentaire dans la valeur ajoutée brute totale était de 8 % en 2015, www.agrimatie.nl/ThemaResultaat.aspx?subpubID=2232&themaID=2280&indicatorID=2919§orID=2243.
← 2. Cela tient aussi au fait qu’aux États-Unis, est considérée comme une exploitation toute propriété qui produit, vend ou aurait normalement vendu des produits agricoles pour un montant de 1 000 USD ou plus dans l’année.
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