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Le marché du travail n’est pas encore complètement rétabli dans la zone OCDE
Le chômage reste bien supérieur au niveau observé avant la crise dans de nombreux
pays de l'OCDE, en dépit d’une reprise de la croissance de l’emploi. Des contractions
modérées du chômage sont prévues jusqu’à la fin de l’année 2014 et en 2015. La persistance
d’un chômage élevé a entraîné une montée du chômage structurel dans certains pays,
qui ne s’inversera peut‑être pas automatiquement avec la reprise de la croissance
économique étant donné qu’elle s’est traduite par une perte de capital humain et par
une diminution de la motivation à trouver un emploi, particulièrement chez les chômeurs
de longue durée. Dans l’ensemble de la zone OCDE, 16.3 millions de personnes – soit
plus d’un chômeur sur trois – étaient sans emploi depuis 12 mois ou plus au premier
trimestre 2014, soit près de deux fois plus qu’en 2007. C’est pourquoi les pays dans
lesquels la reprise a été moins soutenue doivent continuer de donner la priorité aux
mesures visant à soutenir la demande, tout en redoublant d’efforts pour lutter contre
le chômage structurel. Il convient de mettre l’accent sur les programmes d’emploi
et de formation ciblés sur les chômeurs de longue durée, qui ont souvent du mal à
trouver un emploi et sont plus susceptibles de quitter le marché du travail.
La croissance des salaires réels s’est considérablement ralentie
Un grand nombre de travailleurs ayant conservé leur emploi ont vu leurs revenus réels
progresser moins rapidement, voire diminuer sous l’effet de la crise. La hausse persistante
du chômage dans de nombreux pays de l'OCDE a fortement pesé sur la croissance des
salaires réels, ce qui a contribué à freiner l’évolution des coûts unitaires de main‑d’œuvre
et ainsi à renforcer la compétitivité externe dans certains pays, particulièrement
dans la zone euro. Tout ajustement supplémentaire des salaires nécessiterait, notamment
au vu du faible niveau de l’inflation, des baisses de salaires douloureuses et pourrait
augmenter le nombre de travailleurs pauvres. Un éventail de mesures est nécessaire
pour promouvoir la compétitivité, la croissance et la création d’emplois, parmi lesquelles,
outre des politiques macroéconomiques solides pour stimuler la reprise, des réformes
visant à renforcer la concurrence sur les marchés de biens et de services ; une aide
aux travailleurs ayant perdu leur emploi afin qu’ils se dirigent vers de nouveaux
secteurs porteurs ; et un soutien au revenu des travailleurs à bas salaire.
Il faut œuvrer pour des emplois de meilleure qualité
L’évaluation des performances du marché du travail doit être axée à la fois sur la
quantité et sur la qualité des offres d’emplois : l’action publique doit soutenir
la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité. Un nouveau cadre conceptuel
et opérationnel a été mis au point pour mesurer la qualité des emplois selon trois
dimensions clés : le niveau et la distribution des revenus d’activité, la sécurité
sur le marché du travail et la qualité de l’environnement de travail. Si l’on observe
de fortes disparités entre les pays pour chacune de ces trois dimensions, il ne semble
pas y avoir d’arbitrage majeur entre la qualité et la quantité des emplois : certains
pays parviennent à obtenir de bons résultats dans ces deux domaines. Il existe également
des différences marquées de qualité de l’emploi entre catégories socioéconomiques
d’un même pays. Les jeunes, les travailleurs peu qualifiés et ceux qui occupent des
emplois temporaires semblent cumuler de nombreux handicaps. À l’inverse, les travailleurs
hautement qualifiés ont accès non seulement à un plus grand nombre d’emplois mais
aussi aux meilleurs emplois. Le niveau et la distribution des revenus d’activité dépendent
de l’importance des politiques de soutien à la croissance, de l’accessibilité et de
la qualité de l’éducation, de la nature des mécanismes de fixation des salaires (salaires
minimum, négociations collectives par exemple) et de la conception des systèmes d’imposition
et de prestations sociales. La sécurité sur le marché du travail est déterminée par
les effets conjugués de la protection de l’emploi, des régimes d’indemnisation du
chômage (allocations de chômage et indemnités de licenciement) et des politiques actives
du marché du travail. La qualité de l’environnement de travail dépend, dans une large
mesure, de l’efficacité de la réglementation relative à la santé et à la sécurité
au travail dans la prévention des problèmes de santé liés au travail, mais aussi du
dialogue social et du degré d’implication des employeurs en matière de responsabilité
sociale.
Le recours excessif au travail temporaire est néfaste pour les individus comme pour
l’économie
L’emploi non régulier – qui recouvre toutes les formes d’emploi non régies par un
contrat permanent ou à durée indéterminée – peut offrir aux entreprises la souplesse
dont elles ont besoin pour ajuster leur main‑d’œuvre en fonction de l’évolution de
la conjoncture. Il peut également résulter du choix des travailleurs qui préfèrent
la flexibilité associée à ce type de contrats. Néanmoins, le recours important aux
contrats non réguliers peut avoir des effets négatifs sur le plan de l’équité comme
de l’efficience. Les travailleurs qui occupent ces emplois font face à une plus grande
insécurité de l’emploi que les travailleurs ayant des emplois réguliers. Par ailleurs,
les entreprises investissent généralement moins dans les travailleurs non réguliers,
ce qui peut peser sur leur productivité et sur le développement de leur capital humain.
Au cours des vingt années qui ont précédé la crise financière mondiale, l’emploi non
régulier s’est répandu dans de nombreux pays : les pouvoirs publics cherchaient en
effet à renforcer la flexibilité sur le marché du travail principalement en assouplissant
la réglementation relative à ces contrats non réguliers, tout en maintenant une législation
plus stricte pour les contrats réguliers. Plusieurs moyens d’action sont possibles
pour réduire le fossé qui sépare les travailleurs réguliers des travailleurs non réguliers
sur le marché du travail, notamment un durcissement des conditions de recours aux
contrats temporaires et un assouplissement de la réglementation sur le licenciement
des travailleurs permanents. Pour aller plus loin, il pourrait être possible de faire
converger les coûts de licenciement pour tous les types de contrats, en mettant en
place un contrat unique ou des contrats harmonisés. Chacune de ces mesures implique
de surmonter les problèmes de mise en œuvre et d’adopter des réformes complémentaires.
Les diplômes et les compétences jouent un rôle clé dans l’insertion sur le marché
du travail et l’ensemble de la carrière professionnelle
L’enquête internationale de l'OCDE sur les compétences des adultes apporte un nouvel
éclairage sur le rôle joué par les diplômes et diverses compétences dans deux résultats
clés pour les jeunes de 16 à 29 ans sur le marché du travail : le risque d’être déscolarisés
et sans emploi et, lorsqu’ils occupent un emploi, le niveau de leur salaire horaire.
Les conclusions de l’enquête montrent combien il importe d’encourager la poursuite
des études, mais aussi d’améliorer les compétences en lecture et écriture, en calcul
et en résolution de problèmes, ainsi que d’améliorer les informations dont disposent
les jeunes pour faire leurs choix d’orientation. L’expérience professionnelle a aussi
un effet positif sur le salaire dès le début de la carrière, de même que les compétences
d’ordre général. Néanmoins, dans plusieurs pays, les jeunes qui concilient études
et travail sont rares, et la plupart des élèves qui travaillent exercent un emploi
qui sort du cadre des programmes officiels offrant une expérience en entreprise, comme
les programmes d’enseignement et de formation professionnels (EFP) ou les programmes
d’apprentissage. Il apparaît donc que, pour familiariser davantage les élèves avec
le monde du travail, il faut non seulement créer ou étendre les modules de formation
en entreprise au sein des programmes d’EFP et d’apprentissage, mais aussi renforcer
les mesures qui facilitent l’acquisition d’une expérience professionnelle pour tous
les élèves. Cela peut passer par la levée des obstacles auxquels se heurtent les entreprises
pour embaucher des travailleurs à temps partiel mais aussi éventuellement par la mise
en place d’incitations fiscales pour les élèves qui travaillent jusqu’à un certain
nombre d’heures.
La reproduction de ce résumé est autorisée à condition que la mention OCDE et le titre
original de la publication soient
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Les résumés multilingues sont des extraits traduits de publications de l’OCDE parues
à l’origine en anglais et
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