Contexte
Lors de la 15e Conférence des Parties (COP15) de la CCNUCC à Copenhague en 2009, les pays développés se sont engagés à un objectif collectif de mobilisation de 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour l'action climatique dans les pays en développement, dans le cadre d'actions d'atténuation significatives et de transparence sur la mise en œuvre. L'objectif a été formalisé lors de la COP16 à Cancun puis réitéré pour 2020 et étendu à 2025 lors de la COP21 à Paris (CCNUCC, 2015[1]).
À la demande des pays développés, l'OCDE produit, depuis 2015, des analyses des progrès accomplis dans la réalisation de cet objectif (OCDE, 2021[2]). Il lui a également été demandé en 2016 de produire une projection prospective pour l'année 2020 (OECD, 2016[3]). Ces analyses reposent sur un cadre comptable solide, conforme au résultat de la COP24 approuvé par toutes les parties à l'Accord de Paris, en ce qui concerne les sources de financement et les instruments financiers permettant de comptabiliser les ressources financières fournies et mobilisées par des interventions publiques (CCNUCC, 2019[4]). Les chiffres de l'OCDE rendent compte de quatre composantes distinctes du financement climatique fourni et mobilisé par les pays développés : les financements climatiques publics bilatéraux, les financements climatiques publics multilatéraux (attribués aux pays développés), les crédits à l'exportation liés au climat bénéficiant d'un soutien public, et les financements privés mobilisés par les financements climatiques publics bilatéraux et multilatéraux (attribués aux pays développés).
En raison des décalages dans les processus de rapportage officiels, les données pour 2020, l'année initiale de l'objectif, ne seront pas disponibles avant 2022. Les chiffres historiques les plus récents de l'OCDE indiquent que le financement climatique fourni et mobilisé par les pays développés a atteint 79,6 milliards USD en 2019, soit une hausse de seulement 2 % par rapport à 2018 (Graphique 1).
Dans ce contexte, le Canada et l'Allemagne ont pris l'initiative, à la demande de la future présidence britannique de la COP 26 et en collaboration avec les autres pays développés, d'élaborer un Plan de Mise en Œuvre collectif pour démontrer comment les pays développés atteindront l'objectif de 100 milliards USD. Comme contribution à ce plan, il a été demandé à l'OCDE de réaliser une analyse technique des niveaux futurs possibles du financement public des pays développés en matière de climat. Cette analyse repose sur des informations prospectives sur le financement climatique public fournies par les différents pays développés et les banques multilatérales de développement (BMD) aux fins spécifiques de cet exercice, comme expliqué plus en détail dans la section sur les Scénarios prospectifs du financement climatique. En s'appuyant sur cette analyse du financement climatique public et sur d'autres hypothèses relatives aux niveaux futures des crédits à l'exportation et du financement privé mobilisé, cette note technique présente deux scénarios pour le financement climatique fourni et mobilisé par les pays développés afin de fournir une indication de l'année au cours de laquelle l'objectif de 100 milliards USD pourrait être atteint.