4. Mieux connaitre les enjeux de gouvernance pluri-niveaux des politiques d’internationalisation et d’attractivité régionales

Les travaux de l’OCDE permettent de souligner une grande variété dans l’organisation infranationale des gouvernements de l’Union Européenne et de l’OCDE. D’un pays à l’autre, les régions de l’OCDE varient considérablement en termes de taille géographique et démographique, de budget et de compétences. Au-delà des disparités en terme de taille démographique et géographique (Graphique 4.1), une première différence entre les gouvernements infranationaux est liée à la structure institutionnelle de l’État : fédérale ou unitaire1. Dans les pays fédéraux (ou fédérations), la souveraineté est partagée entre l'État fédéral et les entités régionales autonomes (les États fédérés), qui disposent le plus souvent de leur propre constitution (le Canada constitue une exception), d’un parlement et d’un exécutif propres. Un pays unitaire est un État régi par une autorité unique dans lequel le pouvoir central détient l’ensemble des attributs de la souveraineté. Cette organisation du pouvoir n’exclut pas l’existence d’autorités infranationales élues disposant de compétences plus ou moins décentralisées, fixées en accord ou par le pouvoir central (OCDE, 2019[1]). Dans certains pays – dont la France – une plus grande autonomie est accordée à certaines régions et villes en raison de facteurs historiques, culturels et linguistiques. Cette régionalisation asymétrique implique des pouvoirs politiques, administratifs et fiscaux différents entre les autorités régionales au sein d’un même pays.

En France, plusieurs réformes entre 1982 et 2015 ont permis de soutenir la décentralisation et la déconcentration d’un État unitaire historiquement très centralisé. Ces réformes ont introduit le transfert de « compétences propres aux collectivités territoriales et distinctes de celles de l’État » (République française, 2015[3]). La loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (loi NOTRe) a renforcé la compétence des Régions notamment en matière de développement économique, en l’élargissant par exemple aux dispositifs d’aides aux entreprises, et en particulier dans le cadre du soutien à leur l’internationalisation et à l’innovation (République française, 2020 ; Régions de France 2020) et ce dans le cadre d’un dialogue avec les métropoles du territoire régional. Ainsi en 2016 le développement économique représentait 32% des dépenses régionales, soit l’un des plus forts taux des pays unitaires de l’OCDE (avec la Pologne et la Norvège). En revanche, la loi NOTRe a maintenu un partage diffus des compétences en matière de tourisme entre les différents niveaux de gouvernement, notamment entre les collectivités territoriales, ce qui ne facilite pas la gouvernance et la lisibilité de l’action en la matière

En plus de nouvelles compétences attribuées aux régions - la loi NOTRe a réduit le nombre de régions (en France hexagonale) de 22 à 13. Depuis, la France se positionne comme l’un des pays de l’OCDE (hormis l’Australie, le Canada, et les États-Unis) – avec les plus grandes régions (graphique 4.1). La taille – géographique et démographique des Régions françaises contraste avec les ressources financières dont elles disposent. Si les différentes réformes prévoient que le transfert de ressources financières accompagne celui des compétences de l’État vers les collectivités territoriales, celles-ci ne jouent qu’un rôle mineur en matière de dépenses publiques totales (voir graphique 4.1).

Ce contexte national, caractérisé par des Régions fortes - en terme de taille et de compétences allouées – mais affichant un niveau de dépenses faible, assurées en priorité par les autorités nationales, appelle à la mise en place de mécanismes de coordination pluri-niveaux. L’introduction de tels dispositifs permettant d’impliquer différents niveaux de gouvernement est d’autant plus nécessaire que la loi NOTRe a supprimé la clause générale de compétences2. Compte tenu du partage de compétences entre collectivités qui demeure dans plusieurs domaines (éducation, santé, transport) cette mesure – qui visait initialement à clarifier l’allocation des compétences entre les collectivités – semble parfois provoquer des chevauchements et la duplication de certaines dépenses publiques (OCDE, 2020[2]). Le renforcement de la coordination entre niveaux de gouvernements est dans ce contexte un enjeu majeur (OCDE, à paraître[4]).

Ce chapitre analyse la gouvernance des stratégies d’internationalisation et d’attractivité régionales en France. Les constats qu’il établit permettent d’identifier les principaux enjeux et des bonnes pratiques pour améliorer l’efficacité de ces stratégies en améliorant leur gouvernance pluri-niveaux. Des réponses à ces défis sont proposées dans le chapitre quatre suivant.

La loi NOTRe dote le Conseil régional de compétences liées à l’internationalisation et l’attractivité telles que : le développement économique, social, culturel, scientifique et sanitaire de la région, l’emploi, l’éducation, la formation professionnelle, les transports, l’aménagement du territoire (République française, 2015[3]). Cette loi introduit le Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII), qui constitue le cadre politique de référence pour l’action des Régions en matière d’aides aux entreprises, de soutien à l’internationalisation, d’appui à l’investissement immobilier et à l’innovation, ainsi que les orientations relatives à l’attractivité du territoire régional (article L 4251-13). Ce schéma consacre pour la première fois la dimension internationale de l’action régionale notamment vis-à-vis des entreprises. Il comporte également un volet dédié à l’économie sociale et solidaire, et, selon les Régions, des volets optionnels tels que le transfrontalier et le tourisme. Compte tenu de la forte compétence des Régions en matière de développement économique, c’est avant tout vers les connexions d’affaires – et par conséquent l’attractivité des investisseurs et les exportations vers les marchés étrangers que se tournent ces stratégies. Un ensemble varié de dimensions de l’internationalisation et de l’attractivité y est néanmoins traité (OCDE, 2021[5]), en lien notamment avec le soutien à l’innovation (talents) et le tourisme (visiteurs). L’analyse de ces documents révèle un certain nombre d’enjeux communs à la fois à l’internationalisation et l’attractivité, et au développement territorial inclusif et durable auprès des habitants. L’enquête de terrain menée par l’OCDE a permis d’approfondir et de nuancer les conclusions tirées de l’analyse des documents stratégiques tels que les SRDEII et ce d’autant plus qu’ils avaient été édifiés avant la crise en 2016. Le recueil d’expériences a notamment souligné l’intérêt à mieux coordonner les stratégies des différents acteurs et niveaux de gouvernement pour améliorer leur efficacité pour des territoires économiquement plus forts et bien insérés dans les réseaux internationaux mais aussi plus inclusifs et durables.

Si la dimension « internationalisation » s’incarne directement dans le Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII), les stratégies régionales participant à l’attractivité et l’internationalisation des territoires sont en fait nombreuses.

Ainsi, les connexions de connaissance, en lien avec l’attractivité des talents, bien qu’abordées dans les SRDEII sous le prisme du soutien à l’innovation, sont principalement traitées dans la Stratégie régionale pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation (SRESRI). Élaboré pour quatre ans, ce document fixe les orientations régionales en matière d’internationalisation des réseaux de formation, de recherche et d’innovation. Les questions spécifiques au développement des compétences professionnelles pour répondre aux besoins en main d’œuvre sur le marché du travail local, dans le cadre de stratégies de spécialisation sectorielle par exemple, sont traitées plus spécifiquement par le Contrat de plan régional de développement des formations et de l’orientation professionnelle (CPRDFOP). Ce document commun élaboré pour six ans par le Préfet et le Conseil régional, est avant tout un outil visant à renforcer la coordination des acteurs publics de l’emploi sur le territoire.

À l’échelle infrarégionale, les collectivités, en particulier les métropoles, disposent aussi de stratégies locales d’innovation (par exemple : Stratégie Strasbourg ECO, centrée sur l’innovation). Suite à la mise en œuvre de la loi NOTRe, qui a imposé un transfert des compétences économiques aux conseils régionaux en concertation avec les métropoles, ces stratégies locales d’innovation permettent aux collectivités locales de se positionner en complément de l’action régionale.

Conformément à l’article 10 de la loi NOTRe, les Régions élaborent également un Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET)3. Établi entre 2019 et fin 2021 pour une durée variable selon les Régions, ce document fixe les orientations à moyen et long termes concernant notamment l’aménagement du territoire (dont le désenclavement des territoires ruraux), le développement des transports et d’infrastructures d’intérêt régional, en lien avec la connectivité physique et numérique du territoire à l’international. On retrouve en particulier dans ces documents les priorités en matière de développement logistique et gestion des ressources foncières, leviers importants – et parfois trop peu pris en compte selon les acteurs interviewés - pour l’internationalisation et l’attractivité des territoires. Ces enjeux s’articulent enfin avec la dimension environnementale, facteur d’attractivité régionale dont l’importance est renforcée dans le contexte de la crise et de la relance, des engagements de l’accord de Paris et des orientations européennes.

Le Schéma régional de développement du tourisme (SRDT) fixe les objectifs à moyen et long terme du développement touristique des Régions, conformément au code du Tourisme (République française, 2019[6]). Ce document intègre parfois aussi les enjeux liés aux loisirs et activités sportives, comme c’est le cas pour la Région Ile-de-France (Conseil régional de l'Ile-de-France, 2017[7]). La loi NOTRe ne spécifiant pas clairement l’attribution des compétences infranationales en matière de tourisme, il est fréquent d’observer également des stratégies de développement touristique à l’échelle départementale et locale. En Région Provence-Alpes-Côte-D’Azur, les stratégies d’attractivité touristique sont pensées à l’échelle départementale dans le cadre des trois marques-destinations Provence Enjoy the unexpected, Alpes French South, et Côte D’Azur France. Ces stratégies de marques territoriales (encadré 4.1) font l’objet de contrat-cadre de développement et d’internationalisation touristique signé entre le Ministère de l’Europe et des affaires étrangères, Atout France, la Région Provence-Alpes-Côte-D’Azur et le Comité régional du tourisme Provence-Alpes-Côte-D’Azur.

Les Régions peuvent également élaborer des stratégies complémentaires, selon les spécificités et besoins de leur territoire. À l’image de sa stratégie de développement économique tournée vers l’innovation et l’entrepreneuriat, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur dispose d’une stratégie commune d’aménagement numérique du territoire (SCANT). Établie en 2017 par la Région avec l’État et les Départements, cette stratégie fixe les priorités régionales sur cinq ans pour le développement des infrastructures, services et usages numériques (Conseil régional Provence-Alpes-Côte-D'azur, 2018[15]).

Dans le cadre de la Politique de développement et de solidarité internationale entrée en vigueur le 4 juillet 2014, les Régions peuvent également mettre en place des Stratégies de coopération et solidarité internationales. Sur la période 2014-2020, la France et ses régions étaient engagées dans 23 programmes de coopération européens INTERREG, représentant un budget de 3,8 milliards d’euros (Agence Nationale de la Cohésion des Territoires, n.d.[16]) (voir encadré ci-dessous). Compte tenu de sa position géographique, la Région Grand Est a par exemple établi des orientations stratégiques spécifiques à la coopération transfrontalière européenne. Ces objectifs couvrent des domaines aussi variés que : la mobilité, l’apprentissage de langues étrangères, le développement économique et touristique, l’innovation, le développement durable et la transition énergétique et les transports (Conseil régional du Grand Est, 2018[17]).

Les Régions peuvent également prendre l’initiative de coopérations avec des pairs étrangers dans le cadre de l’action extérieure des collectivités locales (ou coopération décentralisée lorsqu’elle s’inscrit dans le cadre d’une convention) (encadré 4.2).

De manière générale, les programmes de coopération observés tendent à favoriser le développement des connexions de connaissance. Par exemple, le soutien à la recherche et l’innovation est l’un des quatre axes stratégiques visés par les programmes Interreg4 (Commission Européenne, n.d.[18]). De même, 28% des projets de coopération décentralisée portent sur l’éducation, le social et la recherche (CNCD, 2020[19]). Les questions environnementales constituent aussi un axe transverse important de ces coopérations.

Enfin, dans le contexte de la crise liée à la pandémie de COVID-19, les Régions se sont également engagées à développer des stratégies pour la relance, formulées dans le cadre d’un accord régional pour la relance 2021-2022 et du Contrat de Plan État-Région (CPER) 2021-20275 (ou Contrat de Convergence Territoriale pour les Départements et Régions d’Outremer). Ces stratégies, développées par l’État et la Région, sont organisées autour de trois grandes priorités : la transition écologique ; la recherche, l’innovation et l’enseignement supérieur ; et la cohésion sociale et territoriale. Elles mobilisent des domaines de politiques en lien avec diverses dimensions de l’internationalisation et de l’attractivité tels que l’inclusion numérique, la formation, le développement économique, la culture et le tourisme) (Régions de France, 2020[22])

Ces sujets sont d’ailleurs prioritaires dans la stratégie de relance de l’État et sa déclinaison à l’échelle territoriale. Le Plan National de Relance et de Résilience de la France (2021) rejoint ainsi en partie les priorités des Contrats de Plan État-Régions (CPER) : transition verte, transformation numérique, croissance intelligente durable et inclusive, cohésion sociale et territoriale, santé et résilience économique, sociale et institutionnelle et politiques pour la prochaine génération (Gouvernement français, 2021[23]). Le plan met un accent particulier sur la réduction des disparités territoriales concernant les infrastructures numériques et privilégie une approche territorialisée dans de nombreux domaines. Des politiques industrielles et foncières visant la relocalisation d’industries productives, notamment la reconversion d’anciennes friches industrielles, y figurent comme des outils afin d’atteindre les objectifs du plan. La relocalisation est d’ailleurs une politique mise en avant à l’échelle régionale comme dans les plans de relance de différents pays de l’OCDE qui souhaitent tirer les leçons de la crise en sécurisant les emplois et en réduisant leur dépendance pour les segments de production essentiels (encadré 4.3).

L’ensemble des stratégies locales, régionales, nationales et pluri-niveaux présentées concerne les principales politiques d’internationalisation et d’attractivité régionales. Elles permettent de dresser un premier tableau de l’action des régions françaises et de leurs partenaires dans ce domaine, bien que cette liste soit non exhaustive. Dans l’ensemble, la plupart des stratégies identifiées mêlent des objectifs d’internationalisation et d’attractivité (par exemple : attirer des talents étrangers et soutenir l’innovation pour se positionner sur de nouvelles chaines de valeurs mondiales à l’exportation), ou bien visent plusieurs cibles d’attractivité (par exemple : investisseurs et talents). L’étude de ces stratégies met en évidence des enjeux majeurs pour l’internationalisation et l’attractivité, mentionnés de manière plus ou moins évidente dans nombre de ces documents. Le développement d’infrastructures de transport est un enjeu transversal pour l’internationalisation et l’attractivité des territoires, figurant par exemple dans les CPER, les SRDEII, et les SDT. Les enjeux liés à la transition verte et la protection de l’environnement sont également inclus dans les documents stratégiques, de manière transverse et/ou dans le cadre d’une politique dédiée.

D’autres dimensions semblent à l’inverse manquer. Tout d’abord le développement des réseaux logistiques, pourtant essentiels à l’internationalisation des flux de marchandises et l’attractivité de nouvelles activités économiques, est une dimension peu présente. Un autre enjeu porte sur l’intégration des populations étrangères, peu – voire pas – mentionnée dans les stratégies régionales. Puisque l'intégration dépend de l'accès à des services provenant de domaines de politiques différents (éducation, santé, emploi, logement, etc.), les responsabilités liées sont segmentées entre les différents niveaux de gouvernement et entre les acteurs publics et privés, les associations jouant notamment un rôle crucial (OECD, 2022[35]).

Les Régions font preuve d’une volonté d’harmoniser et de créer des liens entre ces différentes stratégies territoriales, notamment le SRDEII, la SRDT, le SRADDET, le SRESRI et le CPRDFOP. Cette initiative d’harmonisation et d’intégration est différemment mise en œuvre selon les Régions (AdCF, 2018[36]). L’Occitanie a par exemple adopté une Stratégie Régionale pour l’Emploi et la Croissance à la suite d’une consultation auprès des acteurs locaux. Il s’agit d’une stratégie globale constituée du SRDEII, du CPRDFOP et du SRESRI de la Région visant « à réaliser toutes les synergies utiles et à éviter que les jeunes, les entreprises, les salariés et les demandeurs d’emploi ne se trouvent face à des lacunes ou redondances pour l’accompagnement de leurs projets » (Région Occitanie, 2016[37]). La Normandie a quant à elle élaboré son SREDII conjointement avec son SRESRI, souhaitant ainsi tirer profit des synergies entre économie, innovation et talents (AdCF, 2018[36]). Ces stratégies opèrent cependant sur des temporalités différentes, rendant plus complexe l’alignement des objectifs qu’elles visent. Ainsi le SRDEII est adopté l’année suivant le renouvellement de l’exécutif régional, pour six ans. Le SRADDET a été adopté par l’ensemble des Conseil régionaux concernés entre 2019 et 2021 (Ministère de la transition écologique, 2021[38]), et peut être renouvelé dans les trois années suivant les élections régionales (République française, 2015[3]). Les objectifs formulés dans ces SRADDET s’inscrivent dans le temps long – à horizon 2030 voire jusqu’en 20506 – alors que le SRESRI, de la Région Nouvelle Aquitaine par exemple, formule des orientations régionales en matière d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation pour dix ans. A l’inverse, la Stratégie pour l’enseignement et la formation supérieures de la Région La Réunion (SEFORRE) établie en 2017 ne formule pas d’objectifs allant au-delà de 2020.

Au-delà de la définition des stratégies sectorielles régionales, qui s’inscrit souvent dans divers documents aux temporalités et périmètres parfois différents, les politiques d’internationalisation et d’attractivité régionales sont à la fois multidimensionnelles (comme le suggèrent les diagnostics proposés dans le Chapitre 3), multi-cibles étrangères, et multi-objectifs comprenant le développement économique, inclusif et durable des territoires.

Et de fait, les stratégies observées (à l’échelle locale, régionale, nationale et supranationale) lient divers domaines de politiques publiques. Le programme de Volontariat International en Entreprise développé par Business France participe par exemple au développement de compétences internationales des jeunes locaux et à l’internationalisation des entreprises. En Région Provence-Alpes-Côte-D’Azur, la stratégie NEXT vise à renforcer les synergies entre innovation, tourisme et culture (Conseil régional Provence-Alpes-Côte-D'azur, n.d.[13]). À l’échelle locale, le programme Territoire d’industrie soutient l’attractivité des territoires vis-à-vis d’investisseurs potentiels, notamment industriels, en agissant sur le développement de compétences locales, la disponibilité de ressources foncières, et le renforcement des capacités d’innovation, entre autres.

À l’échelle territoriale, de nombreuses agences de développement adoptent des approches intégrées pour l’attractivité des investisseurs, des talents et des touristes. En Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’agence Vaucluse Provence Attractivité est par exemple le résultat d’une fusion entre l’agence de développement touristique locale et de l’agence de développement économique. Cette évolution témoigne d’une prise de conscience que la globalisation en tant que levier de développement régional et local, notamment en termes d’emplois, doit être insérée dans les politiques de développement territorial.

Sans surprise, l’analyse des stratégies régionales d’internationalisation met donc en évidence un certain nombre d’enjeux fondamentaux à la fois pour permettre l’internationalisation et l’attractivité des territoires, et pour contribuer au bien-être des populations locales. Les enjeux liés à la gestion du foncier, du développement des compétences et de l’accès aux infrastructures et services publics essentiels sont présentés plus bas à titre d’exemples de ces politiques duales, visant à la fois les cibles internationales et locales.

Un des enjeux majeurs mis en évidence par cette étude et les différents entretiens conduits avec les responsables territoriaux et nationaux est la disponibilité et l’usage du foncier. C’est en effet un levier clé pour attirer les investisseurs (français et étrangers), mais aussi pour le développement d’une offre immobilière pour l’accueil des visiteurs et des talents. Pour les populations locales, la gestion des ressources foncières a des conséquences directes sur l’accès à un logement abordable. C’est d’ailleurs le principal champ d’intervention des établissements publics fonciers (EPF), chargés par l’État et les collectivités du portage de terrain, en particulier pour le développement de logements sociaux (Ministère de la Transition Ecologique, n.d.[39]).

La gestion des ressources foncières est un enjeu prioritaire compte tenu des objectifs de sobriété foncière imposés par la loi. En France, le plan Biodiversité annoncé par le gouvernement en juillet 2018 prévoit un objectif de Zéro Artificialisation Nette d’ici à 2030. Cet objectif a été reformulé dans la loi Climat et Résilience du 22 aout 2021 qui impose aux territoires une réduction du rythme d’artificialisation et de consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici à 2030, et la zéro artificialisation nette d’ici 2050 (République française, 2021[40]). Ces textes incarnent la volonté de réduire l’artificialisation des sols, en agissant sur la densification et le renouvellement urbain (République française, 2021[40]). Des problématiques diverses, telles que le recul du trait de côte sur les littoraux par exemple, ou le développement du télétravail, ont également un impact sur la planification future des stratégies foncières.

Dans le même temps, la demande des acteurs du secteur logistique évolue vers des sites plus grands permettant l’implantation d’entrepôts et de sites de distribution à grande échelle. Ces évolutions s’inscrivent dans le cadre d’un modèle économique visant avant tout la consommation (Fourquet and Cassely, 2021[41]). D’autres domaines poussent à la mise à disposition de foncier disponible de grande taille telles que les implantations d’usines 5.0 très exigeantes en termes d’espace. Cet objectif est retenu par la Région Grand Est, qui dans son « Business Act » priorise l’attraction et la relocalisation d’activités 5,0, et envisage de créer une « plateforme universelle » du foncier (Grand Est, 2020[42]).

Ces demandes créent des pressions foncières et restaurent à la « terre » son importance en tant que facteur de production essentiel, au même titre que le capital et la main d’œuvre, et ce tant dans une perspective de développement national qu’international. Or certains territoires font face à une forte tension foncière (par exemple : l’Alsace en Grand-Est, l’Ile-de-France, le littoral et les grandes agglomérations en Provence-Alpes-Côte d’Azur). Ce défi gagnerait à être pris en compte par les territoires en périphérie, éventuellement moins attractifs en matière de compétences ou d’effets d’agglomération, mais disposant de plus importantes ressources foncières. Cette approche est adoptée par des territoires comme la Moselle (ou Fessenheim, mais ce cas est très particulier), qui souhaitent valoriser leurs atouts fonciers et se positionner ainsi vis-à-vis de territoires voisins très attractifs mais faisant face à un manque d’espace (par exemple : le Luxembourg).

Des démarches de recensement des sites industriels disponibles ont également été initiées à l’échelle nationale et régionale dans le cadre du dispositif « Sites clés en main ». Ce programme propose une gestion anticipée des procédures administratives relatives à l’urbanisme, l’archéologie préventive et la protection de l’environnement pour soutenir l’émergence de sites industriels immédiatement disponibles pour l’implantation de nouvelles activités logistiques et industrielles (Ministère de l'économie, des finances et de la relance, 2021[43]).. Ce sujet figure aussi parmi les domaines d’action du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, et l’aménagement (Cerema), qui a été mandaté par le Ministère de la transition écologique pour développer plusieurs outils permettant de mieux mesurer et répondre au défi de l’artificialisation des sols. L’outil collaboratif Cartofriches permet par exemple de réaliser un inventaire national des friches industrielles disponibles. Cet outil lancé en 2020 recense (à date du 15 novembre 2021) plus de 4200 sites. La plateforme Urban Vitaliz lancée début 2021 vise à accompagner les collectivités territoriales dans l’identification d’acteurs et de dispositifs adéquats pour mener à bien la réduction de l’artificialisation des sols (Cerema, 2021[44]).

Enfin, l’implantation de nouveaux sites industriels doit passer par la consultation de la société civile (en particulier les riverains). Si la pandémie et ses conséquences favorisent la relocalisation – au moins partielle – des activités de production, le retour des sites industriels sur le territoire français doit se faire avec l’adhésion des habitants. Ceci est d’autant plus vrai que les objectifs environnementaux non seulement conditionnent l’élaboration des politiques publiques mais sont aussi devenus des préoccupations de premier plan pour les populations. À cet égard le Ministère de la Transition Écologique souligne que 6,4% du territoire français est artificialisé, 15% de plus qu’en Allemagne et 57% de plus qu’en Espagne (rapporté au nombre habitants) (Ministère de la Transition Ecologique, 2020[45]). L’évolution du bâti se caractérise ainsi par des enjeux de substitution puisque l’extension n’est plus possible. Dans ces conditions, des conflits d’usage sont possibles qui, pour être évités, requièrent des périodes de concertation et de dialogue conséquentes afin de trouver le consensus entre volonté des populations locales, préservation environnementale, et vie économique. Ces enjeux se manifestent par exemple régulièrement autour de la programmation d’implantation de grands sites logistiques de distribution.

Le facteur humain est au carrefour des différents vecteurs d’attractivité d’une région. Tout d’abord parce que les personnes qui résident sur un territoire et leurs qualifications sont un levier direct d’attractivité vis-à-vis de cibles étrangères et parce qu’elles constituent tout à la fois un objectif du développement local : faire progresser la qualité de vie et l’emploi, tout en œuvrant à réduire les inégalités. C’est ainsi qu’un « cercle vertueux » local peut se développer entre la montée en compétences, l’internationalisation et la création d’emplois (WTO/ILO, 2017[46]).

En effet, un écosystème dynamique d’innovation et de compétences est un vecteur d’attractivité vis-à-vis des talents étrangers. La présence d’une main d’œuvre qualifiée participe aussi directement à l’attractivité des investisseurs étrangers et l’insertion des entreprises locales dans les chaines de valeurs mondiales. De nombreux acteurs en Région Grand Est ont par exemple cité la disponibilité de compétences comme le premier facteur d’attraction de projets d’IDE étrangers, notamment dans le domaine des industries de pointe. C’est ainsi que la Région a développé et met en avant ses nombreuses écoles d’ingénieurs, telles que l’Université de Technologie à Troyes ou le campus lorrain du Georgia Institute of Technology à Metz, comme des vecteurs d’attractivité de talents étrangers et par suite des investisseurs. Le développement des compétences est également un enjeu pour le développement local (voir encadré 4.4), l’inclusion sociale et le bien-être local. En effet l’amélioration de la qualité de l’emploi local et une bonne utilisation des compétences peuvent renforcer la productivité des entreprises locales tout en faisant progresser le niveau de vie au sein d’un territoire (OECD/ILO, 2017[47]).

Les infrastructures constituent un point d’entrée et de sortie sur le territoire. Les infrastructures se distinguent d’ailleurs des autres connexions internationales du fait de leur « double rôle » en tant qu’indicateur du degré d’internationalisation d’un territoire d’une part et levier d’attractivité auprès des investisseurs, talents et visiteurs d’autre part. L’enquête de terrain a ainsi révélé que les infrastructures constituent un enjeu transversal qui touche à différentes cibles d’attractivité. La bonne prise en compte de cet enjeu nécessite l’élaboration d’objectifs pour le développement économique et social, sans qu’il ne résulte en une baisse de la qualité environnementale. L’offre aéroportuaire, portuaire et ferroviaire conditionne la capacité d’une région à faire venir des visiteurs et à exporter des marchandises. Le développement des infrastructures numériques, qui doit s’accompagner de mesures de soutien à l’usage de ces technologies, est aussi un levier majeur pour l’internationalisation et l’attractivité des régions. Il est à ce titre intéressant de noter la forte corrélation entre l’indicateur de temps moyen de téléchargement et la part de l’emploi R&D (voir Chapitre 3). L’enquête de terrain a permis d’identifier de nombreux exemples de projets touchant à différents types d’infrastructures et ainsi à l’amélioration de l’attractivité et du développement régional.

En région Provence Alpes Côtes d’Azur, le port de Marseille Fos est un pilier de l’attractivité commerciale de la ville, de son hinterland et de la France plus généralement, tant pour les marchandises et les matières premières que pour les services de transport maritime des personnes. L’accélération de l’activité du port a encouragé une réflexion et des propositions pour le développement des activités multimodales, par exemple à travers le développement des transports fluviaux ou terrestres qui renforcent l’accès à l’intérieur des terres des Bouches-du-Rhône (Port de Marseille Fos, 2019[52]). Conscient de l’impact négatif du développement du transport sur la qualité de l’air et de l’eau, le Port a développé ou rejoint des initiatives visant à atténuer les effets négatifs sur l’environnement et la santé publique. C’est le cas du Plan « Escale Zéro Fumée » développé par la Région Provence-Alpes-Côte-D’Azur, qui s’engage à électrifier les quais afin de réduire les émissions de gaz à proximité des populations dues au développement des activités portuaires (Région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, 2019[53]).

En outre la disposition de ces infrastructures permet de bénéficier d’externalités dans les territoires voisins si les réseaux sont bien articulés et connectés. En effet, les infrastructures constituent non seulement un enjeu au niveau régional mais s’inscrivent dans des réseaux et des systèmes plus larges pouvant produire des externalités auprès des territoires voisins, tant positives (ex. amélioration de l’offre de transport, accélération des flux de fret) que négatives (ex. dégradation de l’écosystème naturel, pollution). Il est donc primordial de placer le développement d’infrastructures inter-régionales au cœur des politiques pluri niveaux. C’est l’ambition par exemple du délégué interministériel pour le développement de la Seine dans le cadre du Contrat de Plan Interrégional (CPIER) Normandie-Ile-de-France (voir encadré 4.5).

Le cas de la Valée de la Seine illustre non seulement la transversalité des cibles et des territoires impliqués dans les stratégies d’attractivité, mais aussi la nécessité de trouver les arbitrages pertinents pour répondre à la fois aux enjeux économiques, écologiques et sociaux. Ces problématiques introduisent parfois des complémentarités, tout comme elles peuvent faire émerger des tensions entre objectifs d’attractivité (ex. génération de revenus vs. pollution des eaux).

Comment mettre en place des politiques d’attractivité qui soutiennent un développement territorial équilibré ? L’exemple de la Valée de la Seine révèle que l’exploitation des synergies entre les régions d’un même pays comme entre les territoires d’une même région permet la mise en place de stratégies « gagnant-gagnant ». Ces synergies se construisent avant tout autour d’une réflexion commune entre acteurs, afin de dresser des objectifs partagés en matière d’attractivité territoriale (voir l’exemple de la stratégie visant le développement des Provinces du Canada Atlantique, Encadré 4.12)

Enfin, l’accès à des services publics essentiels est aussi un levier d’attractivité important identifié par les acteurs. L’accès à des services de soins et d’éducation, tout comme la simplification des procédures administratives, notamment pour l’obtention des visas de séjours, sont des facteurs important à considérer pour faire venir des talents étrangers (Tuccio, 2019[60]).Le soutien dans les démarches administratives liés à l’installation des talents et de leurs familles (accès au logement, recherche d’emploi pour le conjoint, etc.) sont d’ailleurs des enjeux clairement identifiés pour attirer des talents. La plateforme WelcometoFrance opérée par Business France rassemble sur un site unique l’ensemble des informations essentielles pour mener à bien une expatriation en France (demande de visa, fiscalité, sécurité sociale, etc.) (Business France, n.d.[61]). En Région Provence-Alpes-Côte-D’Azur, l’agence ITER France travaille avec les autorités nationales et régionales françaises pour le développement de services au personnel étranger d’ITER, dans une logique de « guichet unique » (voir encadré 4.6). L’accès à des infrastructures numériques de qualité est également un levier d’attractivité puissant, notamment vis-à-vis de cibles jeunes (ESPON, 2013[62]), et compte tenu de l’adoption massive du télétravail dans le contexte de la crise et de la relance.

Le développement d’une offre de services à destination des entreprises récemment implantées dans le territoire, - dans une logique de suivi « après-vente » - est un autre outil mobilisé par les acteurs publics pour garantir l’installation pérenne des entreprises sur leur territoire. Le dispositif RelOcc’ mis en place dans le cadre de la stratégie de relance de l’Occitanie vise à soutenir la (re-)localisation dans cinq secteurs stratégiques. Ce programme piloté par l’Agence Régionale pour les Investissements Stratégique (ARIS) propose une offre de services « sur mesure » aux entreprises régionales, nationales et internationales ayant un projet de (re-)localisation de ses activités industrielles (Conseil régional Occitanie, n.d.[27]). Dans la Région Grand Est, cette offre de service est gérée par les agences locales de développement économique, en coordination avec l’agence d’innovation et de prospection internationale du Grand Est Grand Enov+ (encadré 4.7).

Le soutien aux industries culturelles et créatives est aussi un levier puissant pour attirer des cibles étrangères dans les territoires. Cette dimension est pourtant souvent absente des baromètres mesurant l’attractivité régionale, tournés vers les investisseurs étrangers, alors que l’offre culturelle est déterminante en matière d’attractivité touristique. En France, 1500 festivals, 8000 musées, 44 000 monuments historiques classés et 49 sites culturels inscrits au patrimoine de l’UNESCO sont des atouts pour soutenir le tourisme culturel, qui représente à l’échelle nationale 15 milliards d’euros et 100 000 emplois (Ministère de l'économie, des finances et de la relance, 2021[65]). Réciproquement, le tourisme peut participer au renforcement des activités culturelles. En Région Provence-Alpes-Côte-D’Azur, le plan Cinéma et Audiovisuel 2020-2022 prévoit par exemple la valorisation touristique de son patrimoine cinématographique dans le cadre d’un volet dédié au renforcement de l’attractivité régionale vis-à-vis de l’industrie audiovisuelle (Région Provence-Alpes-Côte-D'azur, 2020[66]). L’offre de solutions auprès des industriels du cinéma, notamment en matière de tournages, est aussi une stratégie d’attractivité que différentes régions utilisent en faisant valoir leurs avantages spécifiques (conditions climatiques, sites patrimoniaux, avantages particuliers, etc.). C’est le cas notamment de la Région La Réunion, qui souhaite valoriser son patrimoine naturel pour attirer la production cinématographique sur son territoire. Cinquième région française en matière d’aides annuelles accordées au cinéma, la Région a exprimé sa volonté de soutenir le développement de studios de tournages sur l’île (Grollier, 2021[67]).

La stratégie de développement d’une destination touristique Autour du Louvre Lens est un exemple de projet culturel visant à renforcer l’attractivité d’un territoire. Le projet a été initié en 2012 avec l’implantation du Louvre Lens et l’inscription du bassin minier au patrimoine mondial de l’Unesco, qui visait à soutenir l’attractivité touristique d’un bassin industriel en déclin. Cette stratégie, qui prévoit des retombées économiques locales en matière d’emploi et de revenu, fait l’objet d’un contrat de destination fixé entre le Ministère des affaires étrangères, la Direction Générale des Entreprises, le Comité régional Pas-de-Calais Tourisme, et des partenaires locaux (Autour du Louvre Lens, 2015[68]). Si les sites culturels peuvent être des leviers d’attractivité notamment vis-à-vis des visiteurs dans des territoires peu fréquentés, il s’agit parfois aussi pour les acteurs publics de limiter la sur-fréquentation des sites à fortes attractivité touristique en proposant des alternatives. La politique des Grands Sites de France encadre notamment les « Opérations Grands Sites » (26 territoires engagés) visant à soutenir la réhabilitation et le développement de sites patrimoniaux classés comme prestigieux et très fréquentés, en vue de l’obtention du label « Grand Site de France » (17 sites labélisés). Ces « Opérations Grands Sites » encadrent des activités de réhabilitation de zones dégradées, amélioration des équipements d’accueil, etc. tout en garantissant une fréquentation « maîtrisée » du site. Ce sont des démarches partenariales - qui font l’objet d’une contractualisation entre l’État et les collectivités territoriales concernées (voir encadré 4.8) – associant les riverains et avec pour ambition de garantir des retombées économiques locales. L’obtention du label « Grand Site de France » - pour six ans - permet de valoriser à l’international des bonnes pratiques en matière de gestion des sites patrimoniaux compatibles avec le développement durable, le développement économique local et le respect du visiteur.

En Provence-Alpes-Côte-D’Azur, le capital culturel de la Région est également mis en avant pour attirer des investisseurs. La French Tech Grande Provence (anciennement French Tech Culture) vise à soutenir l’internationalisation des entreprises innovantes et startups du Vaucluse, Pays d’Arles, et des Alpilles. Initialement tourné vers le développement numérique des industries culturelles et créatives, le réseau a ouvert ses missions à toutes les filières avec un intérêt spécifique pour la culture, la naturalité, la mobilité et la logistique (French Tech Grande Provence, n.d.[69]).

Cette étude souligne l’existence de différents enjeux et arbitrages en matière de politiques d’attractivité régionale, et l’importance dans ce contexte d’établir des objectifs communs à l’ensemble des acteurs concernés. La prise en compte - des niveaux de gouvernement, des acteurs du tourisme, des universités, des chambres consulaires, etc. et de leur expérience permet de nourrir des stratégies multi-objectifs et multi-cibles. À titre d’exemple, une université s’implique dans des partenariats internationaux afin d’attirer des étudiants étrangers, tandis qu’une agence de développement économique ou d’innovation régionale participe à des salons internationaux dans le but d’attirer des investisseurs. Des éléments communs d’attractivité territoriale peuvent cependant influencer les décisions de localisation de ces différentes cibles, et inciter ainsi les acteurs responsables à mettre en commun certaines composantes de leurs stratégies et à en développer les synergies.

Compte tenu de la variété des sujets couverts, les stratégies d’internationalisation et d’attractivité mobilisent une multitude d’acteurs. À titre d’exemple, l’analyse des Régions Grand Est, La Réunion et Provence-Alpes-Côte d’Azur a permis d’identifier 416 acteurs institutionnels locaux, régionaux, nationaux et internationaux participant à l’internationalisation et l’attractivité de ces territoires7, parmi lesquels 127 ont été interrogés.

Ce constat s’impose d’autant plus que nombre de stratégies régionales d’internationalisation et d’attractivité sont le résultat d’une large concertation entre les acteurs publics et avec les acteurs privés, et discutées lors de la Conférence Territoriale de l’Action Publique8 (République française, 2015[3]). L’élaboration du SRADDET mobilise par exemple les services de l’État, les principales collectivités concernées, et les chambres consulaires (République française, 2015[3]). En Grand Est, le Schéma Régional de Développement Touristique, défini comme « un plan de croissance qui va engager tous les acteurs de l’économie touristique », est le produit de plusieurs ateliers ayant impliqué collectivités, services et opérateurs de l’État, socioprofessionnels et acteurs privés du tourisme (Conseil régional du Grand Est, n.d.[12])

Dans ce contexte, l’identification de « qui fait quoi » pour l’internationalisation et l’attractivité du territoire est une étape préalable à la mise en œuvre de stratégies régionales d’internationalisation et d’attractivité. L’OCDE propose de s’appuyer sur des cartographies institutionnelles qui facilitent la visualisation des écosystèmes d’acteurs. Cet outil est utile aux différentes parties prenantes impliquées dans le développement et/ou la mise en œuvre de stratégies interdépendantes de l’action d’autres institutions afin qu’elles puissent positionner leur action et comprendre les interactions possibles et/ou nécessaires (voir Annexe B). Il permet de mettre en évidence une série de constats sur les politiques d’attractivité et de soutien à l’export présentés ci-dessous.

Malgré un nombre d’important d’acteurs concernés par les stratégies de soutien à l’export, la cartographie institutionnelle présentée en Annexe B révèle un paysage relativement clair, et dans lequel les acteurs collaborent autour d’un outil principal (même s’il n’est pas unique), Team France Export (TFE). Ce dispositif piloté par l’agence nationale Business France fournit un système de 13 guichets uniques régionalisés au sein desquels les entreprises locales sont accompagnées dans leurs démarches exportatrices. Au-delà de cette présence « de terrain », TFE assure une présence à l’étranger à travers des correspondants spécifiques. L’intérêt de cette plateforme est de réunir dans un même dispositif l’ensemble des acteurs compétents en matière d’export pour soutenir le tissu économique régional, et de clarifier ainsi l’ensemble des solutions publiques de soutien à l’internationalisation des entreprises proposées par la Région, les services de l’État, Business France, Bpifrance, et les Chambre de Commerce et d’Industrie. L’enquête de terrain montre que si ce dispositif semble porter ses fruits – 50 000 entreprises accompagnées et 12 700 projetées à l’international en 2019 (Business France, n.d.[73]) – celui-ci pourrait être approfondit, notamment en intégrant mieux les différentes parties prenantes concernées. Le rôle de la Direction Générale des Douanes et des droits indirects, en tant qu’acteur de l’accompagnement aux entreprises et non uniquement en tant qu’autorité de contrôle et de production statistique, pourrait par exemple être mieux valorisé dans le cadre de ce dispositif. La gouvernance de l’export aux États-Unis propose un exemple inspirant pour renforcer la gouvernance pluri-niveaux des stratégies d’internationalisation des entreprises (encadré 4.9).

Tout comme pour le soutien à l’export, les stratégies d’attractivité des investissements étrangers (présentées dans le Graphique B.2 en Annexe 2) rassemblent un grand nombre d’acteurs. Cette cartographie souligne en particulier le rôle des agences régionales et locales en charge du développement économique, de l’attractivité et/ou de l’innovation, ainsi que des opérateurs de l’État (Business France, Bpifrance, Banque des territoires) et de leurs directions régionales pour soutenir l’attractivité des investisseurs. À l’inverse, les acteurs fonciers et logistiques en particulier semblent encore parfois trop peu pris en compte dans l’organisation des politiques clés, alors même que ces sujets sont apparus lors de l’enquête de terrain comme des thématiques centrales à l’attraction de nouvelles activités économiques.

Face au grand nombre d’acteurs concernés, il apparait nécessaire d’assurer une bonne coordination pluri-niveaux, et ce d’autant plus compte tenu du fort caractère compétitif des stratégies d’attractivité. Dans le cas de la France – premier pays européen pour l’attractivité des investissements en 2020 – l’enjeu est aujourd’hui de concrétiser les projets d’installation, de continuer à attirer les investisseurs dans des filières prometteuses et de les attirer de manière plus équilibrée sur le territoire. L’enquête de terrain montre que la clarification du « qui fait quoi » entre les différentes parties prenantes de l’attractivité varie d’une Région à l’autre (voir par exemple l’encadré 4.8 sur la gouvernance de l’attractivité dans le Grand Est). La mise en place depuis 2020 du dispositif Team France Invest est une démarche importante qui démontre d’un effort de clarification et de rationalisation des liens entre les acteurs et de l’offre de services disponibles pour les cibles visées, allant dans le sens d’une meilleure coordination pour renforcer l’attractivité territoriale auprès des investisseurs (voir encadré 4.10).

Il ressort également de cette cartographie en annexe B le rôle fédérateur de certaines politiques territoriales, comme par exemple Territoires d’Industrie, un programme national qui vise à tisser des partenariats avec des territoires (intercommunalités ou des groupes d’intercommunalités) afin d’apporter un soutien à des projets industriels spécifiques en impliquant les régions pour la mise en œuvre (Encadré 4.11). Le programme Territoires d’Innovation, émerge aussi comme un levier intéressant pour l’attractivité des investisseurs, en lien avec le développement des compétences et d’un écosystème d’innovation puissant intégrant les thématiques de transition verte. Les collectivités interrogées soulignent parfois l’importance de ce programme – abondé par le plan d’investissement d’avenir (PIA) - notamment compte tenu du soutien financier direct apporté aux porteurs de projets. Le programme Territoires d’Industrie est également un dispositif important, représentant plus d’1,5 milliards d’euros engagés par l’État, ses partenaires et la Région (République française, 2021[76]). Il constitue un levier puissant de la territorialisation de la politique de relocalisation, élément clé du programme de relance et de développement à long terme engagé par le gouvernement français.

La cartographie des stratégies régionales d’attractivité des talents est présentée dans le Graphique B.3 en Annexe B. Elle permet d’identifier différents acteurs selon qu’il s’agit d’attirer des étudiants, des chercheurs ou de la main d’œuvre qualifiée. L’agence nationale Campus France en charge de la promotion à l’international de l’enseignement supérieur français, des services aux étudiants internationaux et de la mobilité internationale est un interlocuteur important de la mobilité internationale, notamment pour l’attractivité des étudiants et des chercheurs. Parmi les services proposés par l’agence, l’octroi du label « Bienvenue en France » permet aux universitaires françaises de valoriser leur offre de formation vis-à-vis des étudiants étrangers (Campus France, n.d.[80]). Sans surprise, des similitudes en termes d’acteurs et de dispositifs sont observés pour l’attractivité de la main d’œuvre et des investissements (et le soutien à l’export). Business France propose depuis 2017 un service d'information aux talents étrangers et à leur famille sur les démarches relatives d'installation en France via le site internet welcometofrance.com, ainsi qu'un accompagnement dédié (welcome office). Depuis 2020, un guichet dédié à l'accompagnement des talents étrangers de la tech est également proposé en lien avec la DGE et la mission French Tech : Welcome to la French Tech. Le Volontariat International en Entreprises (VIE) est un autre outil de Business France permettant de soutenir l’internationalisation des talents tout comme celle des entreprises (Business France, n.d.[61]). Cette représentation met en évidence le rôle joué par les autorités nationales pour l’attractivité des talents, en cohérence avec l’allocation des compétences en matière d’éducation, d’enseignement supérieur, de formation et orientation professionnelles telles que fixée par la loi NOTRe (République française, 2019[81]). Elle souligne la nécessité de mettre en œuvre des dispositifs pluri-niveaux permettant aux acteurs d’agir de manière de coordonnée et dans le respect des compétences respectives. Le programme pilote d’immigration du Canada Atlantique mis en place en 2016 dans le cadre de la stratégie de croissance de la région (composée de quatre provinces) est un exemple intéressant de coopération fructueuse entre plusieurs provinces canadiennes et l’Etat fédéral pour attirer les talents en impliquant les employeurs (voir encadré 4.12)

La cartographie institutionnelle des politiques d’attractivité touristique (Graphique 4, dans l’annexe B) reflète non seulement la forte implication de l’État aux côtés des Régions, mais aussi celles des collectivités infrarégionales. La complexité des liens observés n’est pas surprenante compte tenu de la multitude d’acteurs participant à l’attractivité touristique des territoires. En France, la loi NOTRe ne distingue pas clairement le rôle des collectivités territoriales dans ce domaine – qui demeure une compétence partagée. Cette ambiguïté – renforcée avec la suppression de la clause générale des compétences9 - semble parfois obérer la mise en œuvre de stratégies d’attractivité touristique coordonnées. Compte tenu du rôle attribué aux collectivités territoriales par cette loi, leur dialogue avec le Comité interministériel du Tourisme serait sans doute fructueux. Il favoriserait une plus grande efficacité des politiques de tourisme grâce à un meilleur alignement de l’action des différents niveaux de gouvernement vers des objectifs communs, et ce d’autant plus que l’attraction des touristes est un sujet très concurrentiel territorialement.

Il convient de noter également que les politiques d’attractivité touristique sont encore trop souvent conçues en silo. À titre d’exemple, la présentation des contrats de développement et d’internationalisation touristiques par Atout France distingue par exemple les stratégies de territoire et stratégies touristiques10. L’interdépendance entre ces différents domaines pourtant forte et invite à lier les politiques d’attractivité touristiques avec les autres politiques de développement territorial. Le développement et la valorisation des actifs d’un territoire – patrimoine naturel et culturel, infrastructures de transports, hébergements, etc. – sont en effet des leviers d’attractivité touristique majeurs. Un exemple intéressant de stratégies liant attractivité des visiteurs et protection du patrimoine naturel et culturel, tout en assurant la forte implication des résidents et la possibilité de retombées économiques locales des projets soutenus est la politique des « Grands Sites de France ».

Dans l’ensemble, ces cartographies institutionnelles figurant en Annexe B mettent en évidence le rôle que les Régions jouent pour renforcer l’internationalisation et l’attractivité ; mais aussi l’existence d’une variété d’acteurs et de ressources disponibles à l’échelle locale, nationale, voire supranationale, pour les assister dans l’exercice de leurs compétences. Face à ce constat, la mise en place d’une gouvernance pluri-niveaux efficace s’avère fondamentale pour améliorer l’impact des stratégies élaborées. L’outil pour une meilleure coordination des politiques d’internationalisation et d’attractivité présenté au Chapitre 5 vise à appuyer les acteurs dans la formulation de réponses à ces défis de coordination. L’ANCT joue, en relation avec tous les opérateurs et services concernés, un rôle important pour soutenir les acteurs régionaux dans la mise en place d’un dialogue pluri-niveaux efficace (encadré 4.14).

Les politiques d’internationalisation et d’attractivité mobilisent une grande variété d’acteurs et couvrent un vaste domaine de politiques publiques, dont les compétences sont parfois partagées entre différents échelons administratifs. Depuis la loi NOTRe, le développement économique et l’internationalisation relèvent des compétences des Régions en dialogue avec les métropoles (Vie publique, 2019), alors que le logement et la gestion des infrastructures demeurent des compétences des collectivités infrarégionales. Dans quelques domaines de politiques publiques considérés comme transversaux, la loi pose des difficultés d’interprétation en matière d’attribution des compétences. En particulier, le tourisme demeure à ce jour une compétence partagée de fait entre les niveaux national, régional, départemental et intercommunal. L’éclatement des compétences en lien avec l’internationalisation et l’attractivité des territoires, pose la question de la « bonne échelle » pour la mise en œuvre des politiques concernées. Si les acteurs locaux peuvent bénéficier d’une connaissance plus fine des réalités territoriales, l’échelle plus grande permet d’adopter une vision d’ensemble, par exemple pour mieux répondre aux inégalités territoriales et soutenir un développement intégré entre zones urbaines et rurales.

Dans les trois régions étudiées, les autorités régionales se sont emparées de ces compétences d’internationalisation, d’innovation et de développement économique, en procédant notamment à la réorganisation de leurs agences régionales et du système de gouvernance des différents territoires et secteurs mobilisés. Le Grand Est incarne cette dynamique en s’appuyant sur une nouvelle agence d’innovation, Grand E-Nov+, aussi responsable de la mise en œuvre d’une stratégie d’attractivité régionale en lien avec les agences locales (encadré 4.7). Cette agence s’appuie sur deux comités de pilotage pluri-niveaux afin de rassembler les acteurs locaux, régionaux et nationaux afin de piloter une politique d’attraction d’IDE commune. La gouvernance de l’attractivité mise en place répond au besoin de fédérer dans une approche commune des départements qui n’étaient pas membres de la même région dans le passé et qui présentent des inégalités territoriales importantes.

Les responsables locaux (infrarégionaux), défendent parfois l’intérêt d’une approche de proximité, organisée autour d’une métropole puissante, ou bien d’un label territorial de référence, pour une meilleure appréhension des spécificités des territoires, par exemple en région Provence Alpes-Côte d’Azur). La réunion des espaces urbains Avignon – Nîmes – Arles (selon le concept de « métropole diffuse ») autour du label French Tech Culture permet par exemple à ces territoires de se positionner – malgré l’absence de métropoles et de lien de proximité immédiate entre ces 3 villes- comme pôle « métropolitain » de poids. En s’associant, ces territoires visent à s’appuyer sur la complémentarité de leurs atouts dans le domaine de la haute technologie appliquée aux industries culturelles et créatives afin d’attirer un plus grand nombre d’investisseurs dans ce domaine. De même, l’association permet d’attirer un plus grand nombre de visiteurs vers des évènements conjoints (salons, conférences, festivals, concerts), qui seraient victimes d’une concurrence forte s’ils étaient organisés indépendamment. De manière similaire, la logique de « Destination Management Organisation » (DMO) promue par l’Organisation Mondiale du Tourisme, permet la gestion coordonnée de tous les éléments qui composent une Destination (offres, accès, marketing, ressources humaines, image, tarifications…) et structure l’organisation régionale de la promotion touristique. La Région, à la fois chef de file en matière économique et ensemblier de la compétence tourisme à l’échelle régionale, joue, un rôle déterminant pour impulser et nouer des partenariats stratégiques et des démarches proactives. En Provence-Alpes-Côte-d’Azur, la Région, dans un processus de concertation étroite avec ses partenaires, a placé au cœur de sa stratégie touristique trois marques ombrelles de renommée internationale (Provence, Alpes et Côte d’Azur), transcendant ainsi les périmètres administratifs. Ces dispositifs – mis en œuvre par le Comité régional de tourisme Provence-Alpes-Côte-d’Azur – visent à soutenir à la conquête des marchés internationaux et français, en amplifiant le cadre coopératif d’actions entre acteurs du tourisme, et notamment dans le cadre de partenariats étroits entre la Région et le Comité régional de tourisme avec les agences de promotion touristique des départements.

Ces approches territorialisées permettent de fédérer un ensemble d’acteurs autour d’un projet de territoire, et de proposer ainsi une réponse adaptée aux spécificités locales, indépendamment des frontières administratives territoriales. Si l’échelle appropriée n’est alors pas forcément celle de la région, les autorités régionales disposent cependant d’un rôle de coordinateur, pour garantir le lien entre différentes stratégies locales et assurer la mise en place d’approches coordonnées favorisant des résultats « gagnant-gagnant ».

Ces objectifs animent aussi des coopérations interrégionales. C’est le cas par exemple dans le cadre des politiques de développement des corridors européens, encadrées en France par les Contrats de plan inter-régionaux État-Régions (CPIER) (ANCT, n.d.[84]). Cette démarche interrégionale a également été mise en œuvre dans le cadre de certains Territoires d’Industrie (voir encadré 4.11), qui sont parfois interdépartementaux ou interrégionaux.

Comme mentionné précédemment, l’analyse des stratégies a mis en évidence des objectifs partagés par plusieurs acteurs, et des enjeux communs à l’internationalisation, l’attractivité et le développement local. Dans certains domaines, ces stratégies s’articulent avec succès pour permettre l’alignement des objectifs. Ainsi, le SRDE-II est généralement conçu en complémentarité avec la SRESRI, le CPRDFOP et le SRADDET, avec l’objectif de créer certaines synergies. C’est par exemple le cas pour le développement des compétences et l’attractivité des talents, qui sont souvent pensées ensemble dans les documents stratégiques des régions. En Région Provence-Alpes-Côte-D’Azur le SRDEII 2016-2021 disposait ainsi d’une section spécifique précisant l’articulation du schéma avec le SRESRI, le CRDPFOP et le SRADDET, et précisait que les propositions formulées dans le document seront – lorsqu’elles concernent des domaines communs - approfondies dans les documents pertinents (Conseil régional Provence-Alpes-Côte-D'azur, 2016[85]).

Plusieurs enjeux demeurent cependant encore envisagés de manière trop isolée. L’absence d’une vision partagée entre les différents domaines de politiques publiques est identifiée à plusieurs reprises par les acteurs régionaux comme un obstacle majeur à l’internationalisation du territoire, par exemple pour la gestion des structures disposant d’une gouvernance transfrontalière comme c’est le cas de la Région Grand Est11. Dans les trois régions pilotes, les politiques d’usage du foncier, du tourisme et de la formation ont été identifiés comme des domaines souvent pensés de façon trop isolée à l’échelle régionale voire locale. Les acteurs de l’enseignement supérieur à La Réunion regrettent quant à eux de ne pas être impliqués de manière plus active dans la stratégie d’attractivité de La Région (notamment dans le cadre d’une démarche de marketing territorial), alors même que l’attractivité des talents est enjeu majeur pour le territoire. En Région Grand Est, certains acteurs soulignent l’intérêt à renforcer plus encore les synergies entre stratégies d’attractivité des investisseurs et développement du tourisme d’affaires.

L’analyse des trois régions pilotes met en effet en évidence des enjeux transverses – comme par exemple le développement du secteur logistique et la gestion des ressources foncières, qui touchent à l’ensemble des dimensions de l’internationalisation et de l’attractivité, et demeurent pourtant encore trop peu traités de manière intégrée (encadré 4.15). Les acteurs de la logistique regrettent quant à eux que la production de données soit encore trop organisée en « silo », rendant difficile l’accès exhaustif à l’information et donc la prise en compte des données utiles à l’élaboration des politiques d’attractivité provenant d’autres secteurs. La coordination de l’action publique passe en effet, comme le soutien ce rapport, par la mise à disposition d’indicateurs communs de diagnostic et de suivi des stratégies d’internationalisation et d’attractivité. Il convient pour cela qu’ils puissent s’inscrire dans des programmes compatibles en termes de calendrier.

Comme mentionné précédemment, l’alignement des documents stratégiques pourrait permettre une meilleure cohérence entre les objectifs visés. Un alignement calendaire permettant aux différentes stratégies d’être élaborées selon un même pas de temps, sous réserve que cela soit possible, voire un document de synthèse rassemblant les éléments principaux des différents engagements figurant dans les schémas pourrait aider à répondre aux difficultés de mise en cohérence programmatique des politiques d’internationalisation et d’attractivité. À titre d’exemple, la programmation quinquennale des investissements en infrastructures de transports prévue par la loi d’orientation des mobilités (LOM) fixe l’allocation des crédits de financement sur la période 2018-2023 uniquement, alors que l’accord de méthode pour la nouvelle génération de contrats de plan État-Région, renouvelée en 2021 pour une période de six ans, prévoit le développement des infrastructures de transport selon les modalités fixées par la LOM.

L’enquête de terrain a permis d’identifier des synergies horizontales entre acteurs du même secteur et du même échelon territorial, mais dans un autre espace géographique. C’est le cas des stratégies d’attractivité touristique, qui par exemple, sont susceptibles d’engendrer des effets synergétiques quand elles mobilisent les atouts touristiques de territoires complémentaires au sein d’une région. Elles sortent de ce fait d’une logique purement concurrentielle et peuvent ainsi partager les retombées économiques positives d’un parcours touristique pensées à une échelle interterritoriale. C’est par exemple le cas de la Métropole du Grand Nancy en Région Grand Est qui conçoit une offre touristique qui s’appuie sur les points d’attraction des Vosges et des territoires ruraux, tout comme sur l’offre culturelle de la ville de Nancy. La mise en place de mécanismes de collaboration intersectorielle et interterritoriale permet ainsi de concrétiser et de mettre en pratique des objectifs formulés en commun au-delà des secteurs et des périmètres administratifs, dans le sens d’une plus grande cohésion des territoires et malgré la concurrence marquant les politiques d’attractivité.

Références

[36] AdCF (2018), Quelles ambitions économiques pour nos territoires : analyse des schémas régionaux de développement économique, d’innovation et d’internationalisatio ?, https://www.adcf.org/files/DOCS/etude-adcf-SRDEII-022018-web.pdf.

[48] Agence Erasmus (2020), Atlas territorial de la mobilité européenne internationale, https://agence.erasmusplus.fr/wp-content/uploads/2020/11/RAPPORT-REGIONS_210X297MM-4.pdf.

[49] Agence Erasmus (n.d.), Stat’ Erasmus, https://www.staterasmus.fr/mobilites.php.

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[16] Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (n.d.), , https://www.europe-en-france.gouv.fr/fr.

[70] Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (n.d.), Le CRTE, un contrat au service des territoires, https://agence-cohesion-territoires.gouv.fr/crte.

[77] Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (n.d.), Territoires d’Industrie, https://agence-cohesion-territoires.gouv.fr/territoires-dindustrie-44.

[84] ANCT (n.d.), L’agence, https://agence-cohesion-territoires.gouv.fr/lagence-21.

[83] ANCT (n.d.), L’agence, https://agence-cohesion-territoires.gouv.fr/lagence-21.

[71] Atout France (2019), Contrats cadres de développement et d’internationalisation touristique, contrats de destination, contrats thématiques.

[10] Atout France (n.d.), Atout France, https://www.atout-france.fr/.

[68] Autour du Louvre Lens (2015), Contrat de destination ALL - Autour du Louvre Lens, https://www.autourdulouvrelens.fr/wp-content/uploads/Contrat-de-destination-ALL-mode-demploi-V3.pdf (accessed on  2021).

[32] Biden, J. (n.d.), Ensure the Future is “Made in American, https://joebiden.com/made-in-america/.

[73] Business France (n.d.), Business France, au service du développement international des entreprises, https://www.businessfrance.fr/.

[61] Business France (n.d.), Welcome to France, https://www.welcometofrance.com/en.

[80] Campus France (n.d.), Campus France, https://www.campusfrance.org/.

[20] Centre Hospitalier Universitaire La Réunion (n.d.), Actions de coopération dans l’Océan Indien, https://chu.zoo-host.com/le-chu-reunion/cooperation/cooperation-internationale/.

[44] Cerema (2021), “Cartofriches : plus de 4200 friches répertoriés et caractérisés”, Cerema, https://www-cerema-fr.translate.goog/fr/actualites/cartofriches-plus-4200-sites-friches-deja-repertories?_x_tr_sl=fr&_x_tr_tl=en&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=nui,op,sc.

[54] Cerema - Direction territoriale Normandie Centre (2015), Rapport environnemental de l’Evaluation Stratégique Environnementale du CPIER « Vallée de la Seine », https://www.prefectures-regions.gouv.fr/normandie/content/download/40106/269655/file/Rapport%20environnemental%20CPIER.pdf.

[34] Charbit, C. and C. Gatignol (2022, à venir), “Stratégies d’attractivité régionale pour soutenir un développement inclusif et durable: le cas de la relocalisation”, OECD Regional Development Papers.

[19] CNCD (2020), Guide opérationnel de la coopération décentralisée, https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/action-exterieure-des-collectivites-territoriales/outils-et-methodes-pour-la-cooperation-decentralisee/guides-pratiques/guide-operationnel-de-la-cooperation-decentralisee/.

[18] Commission Européenne (n.d.), Interreg : European Territorial Co-operation, https://ec.europa.eu/regional_policy/fr/policy/cooperation/european-territorial/.

[29] Commission Européenne (n.d.), Invest EU and recovery, https://europa.eu/investeu/invest-eu/investeu-and-recovery_en#:~:text=The%20InvestEU%20Programme%20is%20uniquely,impairs%20private%20investment%20flow%20significantly.

[25] Conseil régional Centre-Val-de-Loire (n.d.), Centre-Val-de-Loire, https://www.centre-valdeloire.fr/.

[21] Conseil Régional de La Réunion (n.d.), Région Réunion, https://regionreunion.com/.

[7] Conseil régional de l’Ile-de-France (2017), Schéma régional de développement du tourisme et des loisirs d’Île-de-France 2017-2021, https://www.iledefrance.fr/sites/default/files/2019-06/srdtl.pdf.

[26] Conseil régional d’Ile-de-France (n.d.), , https://www.iledefrance.fr/.

[17] Conseil régional du Grand Est (2018), Orientations stratégiques transfrontalières de la Région Grand Est, https://www.grandest.fr/wp-content/uploads/2017/06/1468-plaquette-orientations-strategiques-transfrontalieres.pdf.

[12] Conseil régional du Grand Est (n.d.), Grand Est: L’Europe s’invente chez nous, https://www.grandest.fr/.

[50] Conseil régional La Réunion (n.d.), Interreg Océan Indien, https://regionreunion.com/sites/interreg/.

[27] Conseil régional Occitanie (n.d.), La Région, https://www.laregion.fr/.

[15] Conseil régional Provence-Alpes-Côte-D’azur (2018), “Stratégie Commune d’Aménagement Numérique du Territoire (Annexe)”, Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires, https://connaissance-territoire.maregionsud.fr/fileadmin/user_upload/Pages_SRADDET/Page_Ressource/Annexe_SCANT.pdf.

[85] Conseil régional Provence-Alpes-Côte-D’azur (2016), Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation de la Région Provence-Alpes-Côte-D’azur 2016-2020, http://lab-innovation.cget.gouv.fr/sites/default/files/SRDEII%20PACA_0.pdf.

[13] Conseil régional Provence-Alpes-Côte-D’azur (n.d.), .

[64] Conseil régional Provence-Alpes-Côte-d’Azur (2021), Team France Invest Région Sud, https://www.risingsud.fr/team-france-invest-sud-officiellement-lancee/.

[90] Conseil régional Provence-Alpes-Côte-d’Azur (n.d.), Région Sud-Provence-Alpes-Côte-d’Azur, https://www.maregionsud.fr/.

[55] CPIER (2015), Schéma stratégique Valée de la Seine : Un projet de développement à l’horizon 2030, https://www.prefectures-regions.gouv.fr/normandie/content/download/40104/269647/file/Sch%C3%A9ma%20strategique%202030.pdf.

[11] Direction Générale des Entreprises (n.d.), Direction Générale des Entreprises, https://www.entreprises.gouv.fr/en.

[56] DREAL Normandie (2021), L’éolien offshore, http://www.normandie.developpement-durable.gouv.fr/l-eolien-offshore-a371.html.

[62] ESPON (2013), Annex 10 - (Draft) final reports template, https://doi.org/www.espon.eu.

[69] French Tech Grande Provence (n.d.), La French Tech, un label français, https://lafrenchtech-grandeprovence.fr/la-french-tech/.

[23] Gouvernement français (2021), Plan National de Relance et de Résilience, https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/plan-de-relance/PNRR%20Francais.pdf.

[42] Grand Est (2020), Business Act : Le plan de relance et de reconquête du Grand Est, https://www.grandest.fr/wp-content/uploads/2020/09/business-act-grand-est-rapportvf-septembre2020.pdf.

[67] Grollier, B. (2021), La Réunion cultive son attractivité pour les producteurs de cinéma, https://www.lesechos.fr/pme-regions/outre-mer/la-reunion-cultive-son-attractivite-pour-les-producteurs-de-cinema-1353900.

[51] Interreg (n.d.), Interreg Océan Indien, https://interreg.eu/programme/interreg-indian-ocean/.

[57] Journal officiel de la République française (2021), Rapport au Président de la République relatif à l’ordonnance no 2021-614 du 19 mai 2021 relative à la fusion du port autonome de Paris et des grands ports maritimes du Havre et de Rouen en un établissement publique unique, https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf?id=A8AarDRymbYjK_tKx9JX4nm5ifQeOmNVXdsTzHrVmHE=.

[8] Kapferrer, J. (n.d.), “France : pourquoi penser marque ?”, Revue française de gestion, Vol. 9, pp. 13-23, https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2011-9-page-13.htm.

[79] Madeline, B. (2021), Avec « Territoires d’industrie », l’Etat a jeté un pont entre élus et industriels, https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/10/avec-territoires-d-industrie-l-etat-a-jete-un-pont-entre-elus-et-industriels_6097838_3234.html.

[33] Millman, O. (2021), Biden calls on world leaders to invest in clean energy before ‘point of no return’, https://www.theguardian.com/us-news/2021/apr/23/joe-biden-climate-summit-jobs-plan.

[45] Ministère de la Transition Ecologique (2020), Lutte contre l’artificialisation des sols, Conseil de défense écologique, https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2020.07.29_Artificialisation.pdf.

[39] Ministère de la Transition Ecologique (n.d.), Les établissements publics fonciers, https://www.ecologie.gouv.fr/etablissements-publics-fonciers-epf.

[38] Ministère de la transition écologique (2021), Calendrier d’adoption des SRESRI.

[86] Ministère de la Transition écologique et solidaire (2019), France Logistique 2025, https://www.ecologie.gouv.fr/france-logistique-2025.

[72] Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement (2011), “Document de réference pour la politique nationale des Grands Sites”, Circulaire interministérielle du 21 janvier 2011 relative à la politique des Grands sites, https://www.grandsitedefrance.com/images/stories/pdf/medd/Document-de-reference-Grands-sites.pdf.

[65] Ministère de l’économie, des finances et de la relance (2021), Le portail de la Direction générale des entreprises, https://www.entreprises.gouv.fr/fr/tourisme/developpement-et-competitivite-du-secteur/tourisme-culturel.

[43] Ministère de l’économie, des finances et de la relance (2021), Sites industriels clés en main, comment ça fonctionne ?, https://www.economie.gouv.fr/sites-industriels-cles-en-main-comment-ca-fonctionne.

[78] Ministère de l’économie, des finances et de la relance (2021), Territoires d’Industrie : point d’étape trois ans après le lancement, https://www.entreprises.gouv.fr/fr/actualites/industrie/politique-industrielle/territoires-d-industrie-point-d-etape-trois-ans-apres.

[5] OCDE (2021), Les Régions dans la Mondialisation: Une approche originale de l’internationalisation des régions et son application au cas français, https://doi.org/10.1787/5c76db6f-fr.

[82] OCDE (2021), Tendances et politiques du tourisme 2020, OECD Publishing, https://doi.org/10.1787/fa567e9c-fr.

[2] OCDE (2020), Pilot Database on Regional government finance and investment : key results, https://www.oecd.org/cfe/regionaldevelopment/REGOFI_Report.pdf.

[1] OCDE (2019), Réussir la décentralisation: Manuel à l’intention des décideurs, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/551847c0-fr.

[4] OCDE (à paraître), Réformes de la gouvernance régionale dans les pays de l’OCDE et au-delà.

[35] OECD (2022), “Multi-level governance for migrant integration”, OECD Regional Development Papers, https://doi.org/10.1787/efeeda9d-en.

[47] OECD/ILO (2017), Better Use of Skills in the Workplace: Why It Matters for Productivity and Local Jobs, OECD Publishing, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264281394-en.

[58] Organisation ITER (n.d.), Iter, c’est quoi ?, https://www.iter.org/fr/proj/inafewlines.

[52] Port de Marseille Fos (2019), Rapport d’Activité 2019 : Port de Marseille Fos, https://www.marseille-port.fr/sites/default/files/2020-12/Rapport_Annuel_2019.pdf.

[37] Région Occitanie (2016), Schéma Régional de Développement Économique, d’Innovation et d’Internationalisation, https://www.laregion.fr/IMG/pdf/srdeii-web.pdf.

[66] Région Provence-Alpes-Côte-D’azur (2020), “Plan Cinema et Audiovisuel 2020-2022”, Région Sud, https://www.maregionsud.fr/fileadmin/user_upload/plancinema_VF-V9-SE.pdf.

[53] Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (2019), « Escales zéro fumée », une solution pour notre santé !, https://www.maregionsud.fr/agendas/detail/escales-zero-fumee-une-solution-pour-notre-sante.

[28] Région Wallonie (n.d.), Get up Wallonia!, https://www.wallonie.be/fr/plans-wallons/get-wallonia.

[22] Régions de France (2020), Accord de méthode Etat-Région, https://regions-france.org/wp-content/uploads/2020/07/Accord-de-m%C3%A9thode-Etat-R%C3%A9gions-Sign%C3%A9-par-MM.-Le-Premier-ministre-et-Renaud-Muselier-30.07.2020.pdf.

[76] République française (2021), “Point d’étape à trois ans”, Territoires d’Industrie, une usine à projets au coeur de la relance, http://www.saone-et-loire.gouv.fr/IMG/pdf/1522_-_dp_-_point_d_etape_3_ans_territoires_d_industrie.pdf.

[88] République française (2021), Qu’est-ce qu’une conférence territoriale de l’action publique ?, https://www.vie-publique.fr/fiches/20133-quest-ce-quune-conference-territoriale-de-laction-publique.

[40] République française (2021), Zéro artificialisation nette: de forts enjeux, des leviers d’ation pour les acteurs des territoires, https://www.cerema.fr/fr/actualites/zero-artificialisation-nette-forts-enjeux-leviers-action.

[6] République française (2019), Les compétences des Régions : aperçu après la loi NOTRe.

[81] République française (2019), “Répartition des compétences”, Portail des collectivités territoriales, https://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/Comp%C3%A9tences/1.%20les%20comp%C3%A9tences/tableau_de_competences-novembre2019.pdf.

[3] République française (2015), “Loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République”, Vie publique, https://www.vie-publique.fr/loi/20721-loi-notre-loi-du-7-aout-2015-nouvelle-organisation-territoriale-de-la.

[24] République française (n.d.), Construire la France de demain, https://www.gouvernement.fr/les-priorites/france-relance.

[14] Révol, A. (2021), Démarketing territorial: gérer la destination plutôt que la promouvoir, https://www.cap-com.org/actualit%C3%A9s/demarketing-territorial-gerer-la-destination-plutot-que-la-promouvoir.

[89] RisingSUD (n.d.), RisingSUD, https://www.risingsud.fr/.

[41] Seuil (ed.) (2021), La France sous nos yeux. Economie, paysages et modes de vie..

[74] Sevilla, C. and S. de Boer (2008), “Trade Agreements and the States”, Proceedings of the Annual Meeting (American Society of International Law), Vol. 102, pp. 346-350, https://www.jstor.org/stable/25660312.

[30] Stangarone, T. (2020), South Korea’s Struggle to Bring Manufacturing Home, https://thediplomat.com/2020/09/south-koreas-struggle-to-bring-manufacturing-home/.

[87] Synergie (2021), Baromètre emploi Synergie : les secteurs et métiers qui recrutent en 2021, https://www.synergie.fr/actualites/barometre-emploi-synergie-les-secteurs-et-metiers-qui-recrutent-en-2021.

[60] Tuccio, M. (2019), “Measuring and assessing talent attractiveness in OECD countries”, OECD Social, Employment and Migration Working Papers, No. 229, OECD Publishing, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/b4e677ca-en.

[75] USTR (2018), Charter of the Intergovernmental Policy Advisory Committee on Trade, https://ustr.gov/sites/default/files/files/about/IGPAC%20Charter%202018-2022%20USTR.pdf.

[59] Welcome around ITER (n.d.), Welcome around ITER, https://www.welcome-around-iter.cea.fr/.

[31] World Economic Forum (2020), The chemical and materials industry can boost the impact of stimulus packages. Here’s how, https://www.weforum.org/agenda/2020/09/chemical-and-materials-industry-impact-stimulus-packages/.

[46] WTO/ILO (2017), Investing in skills for inclusive trade, a joint study of the International Labour Office, https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_emp/---ifp_skills/documents/publication/wcms_561536.pdf.

[9] Zumbo-Lebrument, C. and N. Lebrument (2020), “Les déterminants de la participation des parties prenantes à une démarche de marketing territorial : le cas d’une marque de territoire française”, Management international, pp. 129-149, https://doi.org/10.7202/1072628ar.

Notes

← 1. Il existe quelques formes intermédiaires de « quasi-fédéralisme » dans certains pays (OCDE, 2019[1]).

← 2. La clause générale de compétences dotait les collectivités infranationales d’une « capacité étendue pour justifier leurs décisions et leurs domaines d’intervention sans que ceux-ci soient limités dans une énumération de compétences ». Celle-ci a été supprimée pour les départements et les régions depuis la loi NOTRe (République française, 2019[6])

← 3. Ces dispositions ne visent pas la région d’Ile-de-France, les régions d’Outre-mer et la Corse, qui disposent d’un document spécifique.

← 4. Sur la période programmatique 2014-2020 et 2021-2027.

← 5. L’accord régional pour la relance 2021-2022 s’inscrit dans le CPER/CCT.

← 6. En Région Occitanie, le SRADDET adopté fin 2020 vise l’horizon 2040. Le SRADDET des Régions, Grand Est (adopté en 2019) et Pays-de-la-Loire (adopté en 2021) visent l’horizon 2050. En Région Provence-Alpes-Côte-D’Azur et Centre-Val-de-Loire, ce schéma (adopté en 2019 et 2020 respectivement) inclut des objectifs à horizon 2030 et 2050 (Conseil régional du Grand Est, n.d.[12]) (Conseil régional Occitanie, n.d.[27]) (Conseil régional Provence-Alpes-Côte-D'azur, n.d.[13]) (Conseil régional Centre-Val-de-Loire, n.d.[25])

← 7. Ce chiffre s’appuie sur la liste d’acteurs institutionnels identifiés pour la diffusion du questionnaire et/ou la réalisation d’entretiens dans le cadre de cette étude. Il ne reflète pas l’intégralité des acteurs participant à l’internationalisation et l’attractivité des trois Régions pilotes.

← 8. Conformément à la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (loi MAPTAM), une Conférence territoriale de l’action publique chargée de favoriser la conduite des politiques publiques nécessitant un partage ou un transfert de compétences entre collectivités est mise en place dans chaque région (République française, 2021[88]).

← 9. La clause générale des compétences accorde aux collectivités « une capacité étendue pour justifier leurs décisions et leurs domaines d’intervention sans que ceux-ci soient limités dans une énumération de compétences ». Depuis 2015, cette clause est supprimée pour les Régions et Départements qui ne peuvent agir que dans le cadre des compétences que la loi leur attribue (République française, 2019[81]).

← 10. voir : Contrats cadre et les contrats de destination (atout-france.fr) (Atout France, 2019[71])

← 11. Les acteurs interrogés soulignent parfois que la multitude d’acteurs ministériels représentés dans les organisations transfrontalières (par exemple dans le cas de la gouvernance de l’Euroairport Bâle-Mulhouse-Freiburg), à laquelle s’ajoute parfois l’absence d’une vision interministérielle commune peut être un frein aux discussions et à la prise de décision collective, tandis que les partenaires étrangers sont organisés en allouant de manière simple à un nombre limité de représentants la responsabilité décisionnelle.

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