copy the linklink copied!8. Se tourner vers l’avenir : premières réflexions des parties prenantes du Partenariat mondial

Ce chapitre présente les réflexions initiales des différentes parties prenantes du Partenariat mondial sur les résultats de suivi 2019, tirées des contributions écrites des membres du Comité de pilotage du Partenariat mondial, des discussions qui se sont déroulées en mai 2019 à Bonn, lors du Dialogue de suivi 2019, des séances de la Réunion de Haut Niveau qui s’est tenue à New York en juillet 2019 et d’une enquête ultérieure à l’exercice de suivi menée auprès des coordinateurs nationaux. Il souligne les domaines prioritaires possibles pour les actions futures ainsi que les mesures déjà prises par certaines parties prenantes pour améliorer l'efficacité conformément aux objectifs de l'exercice de suivi.

    

« L'approche multi-parties prenantes du Partenariat mondial, qui réunit tous les acteurs du développement dans un contexte plus égalitaire, sera un facteur clé pour parvenir à des contributions efficaces à la mise en œuvre du Programme 2030. » (Déclaration des coprésidents lors de la Réunion de Haut Niveau du PMCED)  
        

Les données probantes de suivi du Partenariat mondial guident les mesures à prendre pour améliorer l'efficacité et progresser dans la réalisation du Programme 2030. Ce chapitre présente les réflexions initiales des parties prenantes sur les résultats de suivi 2019 et met en exergue les domaines prioritaires possibles d’actions futures. Il s'inspire directement des contributions écrites fournies par les membres du Comité de pilotage du Partenariat mondial,1 ainsi que des discussions lors du Dialogue de suivi 2019 qui a eu lieu à Bonn, en mai 2019, des séances de la Réunion de Haut Niveau (RHN) 2019 qui s’est tenue à New York, en juillet 2019 et d’une enquête post-suivi menée auprès des coordinateurs nationaux. Il prend note également de certaines mesures déjà prises par les parties prenantes en vue d’améliorer l'efficacité conformément aux objectifs de l'exercice de suivi. Ces contributions ont été consolidées par l'Équipe d’appui conjointe du PNUD et de l’OCDE, mais ne représentent aucunement les points de vue du PNUD et de l’OCDE. La documentation présentée dans ce chapitre devrait plutôt être considérée comme les réflexions directes des parties prenantes participantes telles que communiquées à l’Équipe d’appui conjointe.

« Le processus de suivi qui est la pierre angulaire du PMCED est unique dans son orientation vers la contribution au changement de comportement. » (Confédération syndicale internationale)  
        

Les parties prenantes restent attachées au programme inhérent à l'efficacité du développement en tant qu'accélérateur important du développement durable, bien que les apports confortent également le constat que les progrès ont été inégaux. Le suivi du Partenariat mondial continue d'être considéré comme un outil important de transmission d’informations et de données probantes pour contribuer à l'apprentissage accru, améliorer l'efficacité du développement et maximiser les contributions de toutes les parties prenantes aux Objectifs de développement durable (ODD). Dans cet esprit, le Rapport d'étape 2019 qui souligne où les progrès connaissent le plus de retard, où il faut que les pays partenaires, les partenaires du développement et les autres acteurs du développement prennent des mesures et où les efforts multipartites peuvent être multipliés, a été accueilli favorablement.

« Les données du Cycle de suivi 2018 font allusion à un tableau contrasté de l'état de l'efficacité, ce qui suggère qu'il reste encore beaucoup à faire pour mettre réellement en œuvre une coopération efficace au service du développement. » (Allemagne)  
        

copy the linklink copied!Il faut renforcer l’appropriation et l’alignement pour accélérer les progrès en matière de développement

Reconnaissant que l’appropriation de la coopération pour le développement s’avère essentielle, les parties prenantes ont souligné la nécessité de renforcer les capacités institutionnelles afin de diriger et de gérer les partenariats et les ressources de coopération. Il s'agit notamment de mettre en place des systèmes solides de planification, de gestion et de redevabilité en matière de développement, ainsi que d'assurer à la fois un mandat institutionnel pour la gestion de la coopération au développement et une capacité administrative suffisante pour l’exécution. Les pays partenaires prennent déjà des mesures pour renforcer leur rôle de leadership : l'Ouganda, par exemple, élabore actuellement une nouvelle politique de coopération et renforce son système de suivi et de gestion des ressources dont il dispose au titre de la coopération. Il a également été reconnu qu'un leadership renforcé de la part des gouvernements des pays partenaires, y compris leur leadership en ce qui concerne l'exigence d'efficacité de leurs partenaires du développement, est nécessaire pour provoquer un changement de comportement de la part des partenaires du développement.

Il est important non seulement de mettre en place des systèmes solides de planification, de gestion et de redevabilité, mais aussi d'assurer des liens plus étroits entre ces systèmes. Le resserrement des liens entre les stratégies nationales de développement, les cadres de résultats, les ressources et les systèmes de suivi, a été reconnu comme une priorité. L’amélioration des capacités statistiques des pays partenaires, en mettant un accent particulier sur les données « ne laissant personne de côté », était également une priorité. Lors de la RHN, le Myanmar a fait part de son approche visant à resserrer ces liens grâce à son Plan de développement durable, qui sert de cadre de résultats nationaux et fournit en même temps une matrice de planification stratégique détaillée qui guide tous les acteurs du développement dans la mise en œuvre des initiatives de développement. Afin d'assurer la pleine mise en œuvre de son programme d'efficacité du développement, le Myanmar a créé le nouveau ministère des Investissements et des Relations économiques étrangères et a adopté une nouvelle politique d'aide au développement afin d’améliorer la cohérence et la coordination de la coopération pour le développement.

Il faut améliorer l'alignement des partenaires du développement sur les priorités nationales. Le soutien continu des partenaires du développement au programme d'efficacité, y compris à un alignement plus conséquent sur les priorités de développement des pays partenaires, a été cité comme la clé de l'efficacité. Certains partenaires du développement ont indiqué qu'ils prévoyaient d'intégrer les principes d'efficacité lors de la préparation de nouvelles stratégies de coopération pour le développement, dans le but de renforcer l'orientation vers les résultats et l'utilisation des systèmes nationaux, d’améliorer la prévisibilité, de favoriser des partenariats multipartites, de réduire la fragmentation et d’améliorer la collaboration, ainsi que d’encourager l’implication des gouvernements des pays partenaires dans les évaluations des programmes.

Les pays partenaires soulignent l'importance d’instaurer la confiance en tant que préalable à des partenariats solides entre les acteurs du développement. L'engagement pris et les actions menées aussi bien par les partenaires du développement que par les gouvernements des pays partenaires sont considérés comme des éléments importants pour instaurer la confiance mutuelle entre les acteurs du développement. Il a été souligné que la confiance exige le partage des informations, notamment en facilitant la participation des communautés aux initiatives de développement qui visent à favoriser une appropriation et une acceptation plus marquées. Il a également été constaté que l’instauration de la confiance exige le renforcement des capacités afin que tous les acteurs puissent se rassembler sur un pied d'égalité. Le Partenariat mondial a été reconnu comme la plateforme idéale pour instaurer cette confiance. Pour que ce changement s’opère, il a été souligné qu’il fallait faire bon usage du Partenariat mondial, une place unique où toutes les parties prenantes se réunissent en tant que pairs.

« Nous devons œuvrer à l’instauration de la confiance. Autrement, l’efficacité ne sera jamais assurée. » (Ouganda)  
        

copy the linklink copied!Faciliter l'engagement actif de l’éventail complet des parties prenantes exige des efforts concertés

Les premières réflexions ont souligné que pour de nombreuses parties prenantes, inverser la tendance à la réduction de l'espace offert à la société civile constitue une priorité urgente. Les partenaires du développement reconnaissent l'importance de leur soutien aux organisations de la société civile (OSC) comme moyen d'accroître l'espace de la société civile. Pour leur part, les représentants des OSC reconnaissent la nécessité de mettre en œuvre les Principes d’Istanbul sur l’efficacité du développement des OSC et de renforcer leurs systèmes de redevabilité interne pour veiller à ce que ces systèmes soient évolutifs, bien gérés, et, reliés au niveau national, régional et sectoriel. Le réseautage entre les OSC des différents pays est jugé utile pour renforcer les capacités dans les pays qui en ont le plus besoin. En réponse à cette priorité, plusieurs partenaires du développement ont indiqué qu'ils envisageaient d’œuvrer à l’amélioration de l'efficacité des OSC et de l'environnement favorable à ces dernières et d’encourager l’augmentation de leur espace de politiques en les soutenant.

« La capacité d’entamer le dialogue, avec l'environnement favorable à la société civile, représente l'un des plus grands défis contemporains, ainsi qu'une formidable opportunité de faire progresser une coopération efficace au service du développement. (Centre international pour l'Entreprise Privée)  
        

L'amélioration de la capacité de dialogue et l'inclusion de diverses parties prenantes du secteur privé dans le dialogue public-privé ont été jugées essentielles à l'établissement de partenariats efficaces. Certaines parties prenantes ont exprimé l'intention de soutenir un dialogue public-privé (DPP) de meilleure qualité et plus inclusif et de traduire les Principes de Kamala « Pour un engagement efficace du secteur privé à la coopération pour le développement » en lignes directrices pratiques destinées aux praticiens au niveau des pays. Les parties prenantes ont également appuyé la poursuite de leur engagement avec les gouvernements et le secteur privé par le biais du dialogue social. Lors de la RHN, les pays partenaires qui ont pris des mesures pour améliorer le DPP au niveau des pays ont partagé leurs expériences. Le gouvernement du Burkina Faso a donné les exemples de sa nouvelle Direction du DPP et de son renforcement du cadre juridique visant à améliorer l'environnement favorable au secteur privé. Le gouvernement péruvien, quant à lui, a mentionné sa création d'un cadre visant à encourager les partenariats multi-parties prenantes qui mettent l'accent sur le rôle du secteur privé en tant qu'acteur du développement.

Il est nécessaire de renforcer la surveillance parlementaire de la coopération pour le développement afin de veiller à ce que les ressources soient dépensées de manière efficace, de lutter contre la corruption et d'accroître la transparence de l'utilisation des ressources de coopération. Au cours de la RHN, l'Union interparlementaire a formulé un certain nombre de suggestions pour améliorer la surveillance parlementaire de la coopération pour le développement, y compris la participation des parlements aux négociations relatives à l'aide publique au développement ; l'établissement de procédures contraignantes applicables au financement des décaissements, associé au reporting de l'utilisation des fonds ; et, l'introduction de débats parlementaires réguliers sur les questions de développement.

Il est nécessaire de passer du constat à l'action, en utilisant les résultats de suivi pour poursuivre la progression vers la réalisation des ODD

Les informations et les données probantes devraient être mieux utilisées pour orienter le dialogue et le changement de comportement. Il a été noté qu'il fallait mettre davantage l'accent sur la mise en place de processus de suivi aussi bien à l'échelle des pays qu’à l'échelle mondiale. Au niveau des pays, les résultats doivent être analysés dans leur contexte afin de guider la poursuite des actions et de renforcer l'élan politique favorable aux efforts d'efficacité. Dans cette optique, il a été suggéré de mettre en place un processus du Partenariat mondial dédié à l’aide apportée aux parties prenantes afin qu’elles puissent utiliser les résultats de suivi de façon pratique. Un tel processus pourrait aider les pays partenaires, les partenaires du développement et les autres acteurs du développement à élaborer des programmes d'action en fonction de leurs résultats spécifiques de suivi. Il a également été proposé de mieux lier les résultats de suivi aux travaux du Partenariat mondial au niveau des pays, en veillant surtout à garantir que les efforts d'efficacité sont entrepris afin d'améliorer les progrès vers la réalisation des ODD. Le dialogue au niveau mondial et spécifique aux différents groupes a également été souligné comme crucial pour stimuler l’amélioration de l'efficacité et aborder les activités dites « inachevées ».

« Nous avons besoin de mener des actions concrètes, en utilisant les données du dernier cycle de suivi au niveau des pays afin d’élaborer des plans d'action pour apporter les améliorations nécessaires. » (Union européenne)  
        

De nombreuses parties prenantes utilisent déjà les résultats de suivi du Partenariat mondial pour améliorer leur planification, leurs partenariats et leurs actions pour assurer une plus grande efficacité. Dans le cadre de l'enquête ultérieure au suivi menée auprès des coordinateurs nationaux, la plupart des pays partenaires ont fait savoir qu'ils envisageaient d'utiliser les résultats en tant que niveau de référence pour effectuer le suivi au niveau pays des progrès accomplis dans le respect des engagements relatifs à l'efficacité et structurer les processus nationaux de dialogue sur le développement. Certains pays partenaires ont également indiqué qu'ils prévoyaient d'utiliser les résultats de suivi pour revoir les politiques qui orientent la coopération pour le développement et pour améliorer les partenariats avec le secteur privé et la société civile. Certains partenaires du développement ont signalé qu'ils étaient déjà en train d’analyser les résultats ou qu’ils allaient le faire, afin d'identifier les actions nécessaires pour améliorer l'efficacité ; d'autres ont envisagé d'utiliser les résultats pour améliorer l'efficacité de leurs programmes dans les contextes de chaque pays ou d'engager un dialogue par pays. Le Comité d’aide au développement de l’OCDE a indiqué vouloir approfondir la discussion afin d’identifier les actions que les partenaires du développement pourraient mener et de déterminer les priorités d’aide aux pays partenaires.

copy the linklink copied!Le suivi du Partenariat mondial doit continuer à s'adapter aux défis du Programme 2030

Le suivi du Partenariat mondial demeure un outil essentiel dans la poursuite du développement durable et les travaux d’adaptation de l’exercice à l'évolution du paysage de la coopération devraient se poursuivre. Le Partenariat mondial a déjà progressé dans l'adaptation de son cadre de suivi afin de mieux répondre aux besoins spécifiques au contexte et à l’évolution des modalités de coopération. Un accueil largement favorable a été réservé à la poursuite de ce travail, y compris pour revoir à nouveau le processus de suivi. En ce qui concerne le processus, il a été noté qu'il était indispensable de maintenir la nature « dirigé par les pays partenaires » de l’exercice, y compris l'intégration du suivi aux processus et systèmes existants. Parmi les autres suggestions qui ont été faites pour adapter l'exercice de suivi, figuraient d’examiner des moyens de simplifier davantage le processus, en particulier afin de s'assurer que tous les acteurs du développement puissent s’impliquer activement ; de reconsidérer la fréquence des cycles de suivi ; d’envisager des échantillons plus petits et ciblés ; de réaliser des études pour compléter l'exercice de suivi plus global ; d’apporter un soutien contextuel de capacités aux gouvernements des pays partenaires (par exemple, les approches régionales pour les petits États insulaires en développement) ; et, d’améliorer l'alignement entre l'exercice de suivi et le processus de suivi et d’examen des ODD, y compris sur les revues nationales volontaires. Les discussions qui se sont déroulées à l’occasion de la RHN ont confirmé l'intention de toutes les parties prenantes du Partenariat mondial d’œuvrer au renforcement accru de l'exercice de suivi en tant qu'élément essentiel pour améliorer l'impact sur le développement durable.

« Notre processus de suivi doit devenir plus influent afin d’entraîner au niveau des pays le changement qui stimule l'efficacité du développement, visant à œuvrer à la réalisation du Programme 2030 et à d'autres processus mondiaux de politiques. » (Déclaration des coprésidents lors de la Réunion de Haut Niveau du PMCED)  
        

Note

← 1. Les apports ont été fournis par le groupe CANZUS (comprenant les opinions regroupées de l'Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et des États-Unis), le Centre international de l’entreprise privée, l’Union européenne (comprenant les points de vue consolidés des institutions et d’États membres de l’UE), l'Allemagne, la Confédération syndicale internationale, la Suisse et le Royaume-Uni.

Mentions légales et droits

Ce document, ainsi que les données et cartes qu’il peut comprendre, sont sans préjudice du statut de tout territoire, de la souveraineté s’exerçant sur ce dernier, du tracé des frontières et limites internationales, et du nom de tout territoire, ville ou région. Des extraits de publications sont susceptibles de faire l'objet d'avertissements supplémentaires, qui sont inclus dans la version complète de la publication, disponible sous le lien fourni à cet effet.

https://doi.org/10.1787/6acb4dc0-fr

© OCDE et PNUD 2019

L’utilisation de ce contenu, qu’il soit numérique ou imprimé, est régie par les conditions d’utilisation suivantes : http://www.oecd.org/fr/conditionsdutilisation.