Annexe A. Sources de données sur les émigrés sénégalais

Les émigrés sénégalais étant établis dans une multitude de pays, les analyses comparatives les concernant nécessitent des données portant sur plusieurs pays. Afin de garantir une comparaison valable des émigrés résidant dans les différents pays, les définitions utilisées et les normes de collecte des données ne doivent pas présenter de différence majeure d’un pays à l’autre.

Chaque source de données peut fournir des informations sur un aspect différent de l’émigration au départ du Sénégal, comme l’expose ci-après la description associée à chaque source de données portant sur plusieurs pays. Les analyses entre pays sont complétées par des analyses recourant à des groupes de données détaillées portant sur un seul pays.

La Base de données sur les immigrés dans les pays de l’OCDE (DIOC) couvre les pays de destination de l’OCDE pour lesquels des données ont été collectées à la fois en 2000/01, 2005/06, 2010/11 et en 2015/16. Les principales sources des données DIOC sont les registres administratifs nationaux et les recensements de population. Lors des recensements réalisés en 2000/01, quasiment tous les pays de l’OCDE ont collecté des informations sur le pays d’origine des émigrés, afin qu’il soit possible pour la première fois d’avoir une vision approfondie des effectifs d’émigrés dans les pays de l’OCDE (pour plus d’informations générales sur la base DIOC, (voir d’Aiglepierre et al. (2020[1])). Lorsque les recensements n’étaient pas disponibles ou incomplets, ils ont été remplacés par des enquêtes sur la main-d’œuvre.

Pour deux périodes, 2000/01 et 2010/11, la base DIOC contient des informations sur les populations âgées de 15 ans et plus provenant de plus de 200 pays d’origine qui résident dans des pays de destination de l’OCDE. Les variables principales sont le pays de résidence, le pays de naissance, le sexe et le niveau d’études. D’autres variables – âge, durée du séjour, participation au marché du travail et profession – peuvent être croisées avec les variables principales mais pas toujours entre elles. Les données portant sur l’emploi et la profession sont généralement disponibles pour la population âgée de plus de 15 ans. Dans certaines parties, l’étude se penche sur les personnes en âge de travailler, à savoir ayant entre 15 et 64 ans.

La base de données de l’OCDE sur les migrations internationales couvre les flux annuels de migration légale. Les flux annuels d’entrées et de sorties de population étrangère par nationalité sont estimés à partir notamment des registres de population nationaux, des permis de résidence et/ou de travail, et des enquêtes spécifiques nationales. Cette base repose en grande partie sur les contributions individuelles des correspondants nationaux (le Groupe d’experts de l’OCDE sur les migrations) et couvre la plupart des pays de l’OCDE ainsi que les pays baltes, la Bulgarie et la Roumanie. Les données n’ont pas nécessairement été harmonisées au niveau international et doivent par conséquent être interprétées avec prudence. Par exemple, les flux vers les États-Unis incluent uniquement les migrants permanents, alors que d’autres pays incluent aussi les migrants temporaires tels que les travailleurs saisonniers, les étudiants ou les réfugiés. Par ailleurs, les critères d’enregistrement des populations et les conditions d’obtention d’une carte de séjour varient selon les pays, ce qui a d’importantes répercussions sur les mesures obtenues. Enfin, la migration irrégulière n’est que partiellement couverte, il est donc important de noter que les flux migratoires réels sont susceptibles d’être supérieurs aux flux migratoires légaux.

Les statistiques sur les permis de séjour concernent les ressortissants de pays tiers (personnes qui ne sont pas des citoyens de l’Union Européenne) recevant un permis de séjour ou une autorisation de résider dans l’un des états membres de l’UE, dans les pays de l’AELE (Islande, Lichtenstein, Norvège et Suisse) ou au Royaume-Uni. Les données sont basées sur des sources administratives, à l’exception du Royaume-Uni, et sont fournies principalement par les ministères de l’intérieur ou les agences d’immigration. Le Royaume-Uni n’a pas de système de permis de séjour donc les statistiques pour ce pays concernent plutôt le nombre de citoyens hors de l’Union Européenne qui arrivent sur le territoire et sont autorisés à entrer dans le pays dans le cadre de certaines catégories d’immigration. Un permis de résidence correspond à toute autorisation valable pendant au moins 3 mois délivrée par les autorités d’un État membre permettant à un ressortissant de pays tiers de séjourner légalement sur son territoire.

L’Enquête mondiale Gallup permet notamment d’obtenir des informations sur les intentions d’émigration auto-déclarées des personnes nées et résidant au Sénégal, ainsi que des émigrés sénégalais résidant à l’étranger. Cette enquête couvre un vaste ensemble de thèmes comportementaux et économiques. Elle est réalisée dans environ 140 pays sur la base d’un questionnaire commun, traduit dans la langue prédominante de chaque pays. Chaque année depuis 2006, plus de 100 questions ont été posées à un échantillon représentatif d’environ 1 000 personnes âgées de 15 ans et plus. Dans certains pays, Gallup collecte des échantillons élargis dans les régions ou les villes présentant un intérêt particulier. Au total, entre 2006 et 2020, les données ont été recueillies auprès de 14 000 individus au Sénégal (1 000 observations par année). On observe aussi 679 émigrés sénégalais interrogés dans leurs pays d’accueil entre 2009 et 2019 (de 45 à 81 observations selon l’année d’enquête). 49 % de ces observations ont été faites en Mauritanie et 13 % en Gambie. Seulement 50 individus ont été enquêtés dans les pays de l’OCDE. Cependant, concernant les intentions d’émigration, plus précisément pour la question « Dans l’idéal, si vous en aviez l’opportunité, souhaiteriez-vous vivre de façon permanente dans un autre pays? », les données ne sont pas disponibles pour les années 2019 et 2020.

L’enquête Afrobaromètre est une enquête conduite tous les deux ans depuis 1999 dans un nombre croissant de pays du continent africain afin de mesurer les attitudes des individus sur la gouvernance, la démocratie, l’économie, la société civile, les services publiques la justice ou encore le panafricanisme. La vague d’enquête 2016/18 est la septième et dernière vague d’enquête disponible. Collectée dans 34 pays, elle inclut des questions sur les intentions d’émigration des citoyens africains, telles que les difficultés perçues à franchir les frontières, le statut migratoire, les intentions d’émigrer, le pays le plus probable pour l’émigration, et la principale raison d’émigrer. Les échantillons, représentatifs au niveau national, comprennent entre 1 200 et 2 400 individus de 18 ans ou plus. Les réponses à ces questions peuvent être croisées avec plusieurs caractéristiques sociodémographiques telles que l’âge, le sexe, le niveau d’éducation et la situation sur le marché de l’emploi. Il convient donc de prendre les résultats de cette enquête avec précaution.

En complément des données traditionnelles sur les effectifs de migrants internationaux issues principalement des recensements nationaux et des enquêtes auprès de ménages, ce rapport utilise les données issues de la Plateforme publicitaire du réseau social Facebook. Cette plateforme permet de recueillir une estimation en temps réel du nombre d’utilisateurs mensuels de Facebook résidant dans l’ensemble des pays du monde. La plateforme publicitaire permet ainsi d’identifier le pays de résidence actuel d’un utilisateur donné ainsi que son pays de résidence d’origine. Ces données peuvent être désagrégées par pays d’origine, genre, âge (individus de 13 ans et plus uniquement), niveau d’éducation déclaré, et langues parlées. Ces données permettent notamment d’obtenir des estimations particulièrement récentes et pour des pays de destination pour lesquels aucunes données officielles ne sont disponibles.

Cependant, dans le cadre de l’estimation du nombre de migrants internationaux, ces données comportent de nombreux biais. Tout d’abord, la manière dont Facebook identifie le pays d’origine d’un utilisateur donné, ainsi que la durée de séjour de cet utilisateur dans son nouveau pays de résidence ne sont pas explicitées. De plus, il existe un biais de sélection du fait du manque de représentativité des utilisateurs Facebook. Le taux de pénétration du réseau social (qui correspond au rapport entre le nombre d’utilisateurs dans un pays donné et le nombre de personnes résidant dans ce pays) varie selon les pays, et plus il est faible, plus le biais est probablement élevé. Les taux de pénétration peuvent eux-mêmes être biaisés par l’existence de faux comptes par exemple. Les informations étant auto-déclarées par les utilisateurs, leur fiabilité n’est pas assurée.

Dans le cadre de ce rapport, les données sur l’estimation du nombre d’utilisateurs Facebook ayant pour pays d’origine le Sénégal, ont été extraites entre le mois de mai 2019 et le mois de mai 2021 (les mois d’octobre 2019 et de septembre 2020 étant manquants). Ces données brutes ont ensuite été ajustées afin de réduire les biais potentiels. Des ajustements statistiques ont été réalisés afin de prendre en compte les taux de pénétration de Facebook au Sénégal et dans l’ensemble des pays de destination des émigrés sénégalais.

Afin d’obtenir des données récentes sur l’insertion économique des émigrés, ce rapport s’appuie notamment sur l’Enquête Emploi en Continu (EEC) en France réalisée par l’Insee et l’Enquête sur la main d’œuvre en Italie de l’Istat. Ces enquêtes permettent de mesurer, pour les émigrés sénégalais grâce à la variable « pays de naissance », les concepts d’activité, d’emploi et de chômage conformément aux critères établis par le BIT, et comportent de nombreuses questions liées à l’emploi afin d’obtenir des données selon les nomenclatures et les définitions européennes. L’EEC en France permet également de recueillir des informations sur les personnes nées en France ayant au moins un parent émigré sénégalais, grâce aux variables sur le pays de naissance de la mère et du père. Ces enquêtes sont réalisées de manière trimestrielle.

L’American Community Survey (ACS) est un programme d’enquêtes démographiques aux États-Unis mené par le Census Bureau américain. Il recueille régulièrement des informations précédemment contenues uniquement dans le formulaire long du recensement décennal, telles que l’ascendance, la citoyenneté, le niveau d’instruction, le revenu, les compétences linguistiques, la migration, le handicap, l’emploi et les caractéristiques du logement. Ce rapport s’appuie donc sur la base de données IPUMS contenant des échantillons de l’ACS 2000-19, pour identifier et recueillir les caractéristiques des personnes nées au Sénégal et résidant aux États-Unis.

Le PIAAC est une étude portant sur les adultes en âge de travailler (16 à 65 ans) qui a pour ambition d’évaluer leurs compétences selon un cadre permettant des comparaisons internationales. Les tests évaluent en particulier les compétences nécessaires pour participer de manière efficace à la société et remplir ses fonctions au travail. Les compétences testées comprennent la lecture, l’écriture, le calcul et la capacité à résoudre des problèmes dans un environnement à forte composante technologique. En complément, un questionnaire porte sur la manière dont les adultes utilisent leurs compétences à la maison et au travail. En 2011/12, l’enquête a été menée simultanément dans 24 pays, dont la plupart sont membres de l’OCDE. En Belgique, seule la Flandre est couverte, et au Royaume-Uni, uniquement l’Angleterre et l’Irlande du Nord. Sa mise en œuvre a été confiée à sept instituts de recherche et les échantillons comptaient 5 000 personnes dans la plupart des pays participants.

La base de données créée par l’UNESCO-OCDE-Eurostat (UOE) sur les statistiques en matière d’éducation est compilée à partir de sources administratives nationales, publiées par le ministère de l’Éducation ou l’Office national des statistiques du pays. Afin d’évaluer la mobilité des étudiants, une distinction est faite entre les étudiants étrangers résidents, c’est-à-dire qui résident dans le pays en raison d’une immigration antérieure de leur fait ou de leurs parents – et les étudiants étrangers non-résidents, c’est-à-dire qui sont venus dans le pays expressément pour y poursuivre leurs études. On entend par « étudiants en mobilité internationale » les étudiants dont la résidence permanente se situe en dehors du pays en question, et les données sur les étudiants n’ayant pas la nationalité du pays ne sont utilisées que lorsque les informations sur les étudiants étrangers non-résidents ne sont pas disponibles. Les données sur les étudiants en mobilité internationale ne sont disponibles que depuis 2004.

Références

[1] d’Aiglepierre, R. et al. (2020), « A global profile of emigrants to OECD countries : Younger and more skilled migrants from more diverse countries », Documents de travail de l’OCDE sur les questions sociales, l’emploi et les migrations, n° 239, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/0cb305d3-en.

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