Indicateur D3. Combien les enseignants et les chefs d’établissement gagnent-ils ?

Le salaire statutaire des enseignants varie en fonction d’un certain nombre de facteurs, dont le niveau d’enseignement, le niveau de qualification, l’ancienneté ou le stade de la carrière.

Le salaire des enseignants est présenté à trois niveaux de qualification différents : les niveaux minimums, le plus courant et maximum. Il peut être nettement plus élevé au niveau de qualification maximum qu’au niveau minimum. Très rares sont toutefois les enseignants au niveau de qualification minimum ou maximum dans certains pays. Le niveau de qualification est identique chez la plupart des enseignants dans de nombreux pays. C’est la raison pour laquelle les analyses présentées ci-dessous sur le salaire statutaire des enseignants portent sur le niveau de qualification le plus courant.

Le salaire des enseignants varie fortement entre les pays. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, le salaire des enseignants au niveau de qualification le plus courant après 15 ans d’exercice (qui est assimilé à leur salaire en milieu de carrière) est inférieur à 21 000 USD en Hongrie et en République slovaque, mais supérieur à 70 000 USD en Allemagne, au Canada et aux Pays-Bas ; il passe même la barre des 100 000 USD au Luxembourg (voir le Tableau D3.1).

Dans l’ensemble, le salaire des enseignants augmente avec le niveau d’enseignement. Dans les pays et autres entités de l’OCDE, le salaire statutaire des enseignants s’élève en moyenne au niveau de qualification le plus courant et après 15 ans d’exercice à 45 253 USD dans l’enseignement préprimaire, à 49 245 USD dans l’enseignement primaire, à 51 246 USD dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et à 53 268 USD dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Au niveau de qualification le plus courant et après 15 ans d’exercice, les enseignants gagnent entre 25 % et 30 % de plus dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire que dans l’enseignement préprimaire en Communautés flamande et française de Belgique, 50 % de plus environ en Finlande et près de 100 % de plus au Mexique. En Finlande, cet écart s’explique essentiellement par le différentiel salarial entre l’enseignement préprimaire et l’enseignement primaire. En Communautés flamande et française de Belgique et au Mexique, le salaire des enseignants est nettement plus élevé dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire qu’aux autres niveaux d’enseignement (voir le Tableau D3.1).

Le salaire des enseignants (avec 15 ans d'expérience et diplômes les plus répandus) varie de moins de 5 % entre l’enseignement préprimaire et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en Corée, au Costa Rica, aux États-Unis, en Israël, en République de Türkiye et en Slovénie et ne varie pas entre les niveaux d’enseignement pour les enseignants avec diplômes les plus répandus en Angleterre (Royaume-Uni), au Canada, en Colombie, en Écosse (Royaume-Uni), en Grèce, en Lituanie, en Pologne et au Portugal (voir le tableau D3.1).

Le régime salarial des enseignants donne la mesure des encouragements financiers qui leur sont accordés à différents stades de leur carrière. La compensation différée, qui incite les travailleurs à rester fidèles à leur employeur ou à leur profession et à atteindre les objectifs de performance qui leur sont fixés, est également intégrée dans les barèmes salariaux des enseignants. Les indicateurs de l’OCDE sur le salaire des enseignants se limitent à quatre stades des barèmes : en début de carrière, après 10 ans d’exercice, après 15 ans d’exercice et au sommet du barème. Les pays qui cherchent à augmenter le nombre d’enseignants, en particulier ceux où les enseignants sont vieillissants ou ceux dont la population en âge d’être scolarisée augmente, peuvent envisager de proposer des salaires plus attractifs en début de carrière et d’améliorer les perspectives de carrière. Ils doivent toutefois s’employer non seulement à recruter des enseignants, mais aussi à retenir les enseignants les plus qualifiés et les plus compétents pour préserver la qualité du corps enseignant. À défaut de bonnes incitations financières, il risque d’être plus difficile de retenir les enseignants qui approchent du salaire maximum. Toutefois, resserrer l’échelle barémique peut présenter des avantages. Il apparaît par exemple que dans les organisations où les écarts de salaire entre les membres du personnel sont moins importants, l’information circule de manière plus fluide, les travailleurs se font davantage confiance et la collégialité est plus grande.

Dans les pays de l’OCDE, le salaire des enseignants à un niveau donné de qualification progresse en cours de carrière, mais à un rythme différent selon les pays. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, le salaire statutaire moyen des enseignants au niveau de qualification le plus courant est 29 % plus élevé après 10 ans d’exercice et 37 % plus élevé après 15 ans d’exercice qu’en début de carrière. Il est 67 % plus élevé en moyenne au sommet du barème (que les enseignants atteignent en moyenne après près de 26 ans d’exercice) qu’en début de carrière. La variation du salaire selon l’ancienneté varie fortement entre les pays. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, le salaire est moins de 0.2 fois plus élevé au sommet du barème qu’en début de carrière au Danemark, en Islande, en Norvège et en Türkiye, mais 2.8 fois plus élevé en Corée (où il faut au moins 37 ans d’ancienneté pour atteindre le sommet du barème) (voir le Tableau D3.1 et la Base de données de Regards sur l’éducation [http://stats.oecd.org/]).

Les barèmes salariaux des enseignants peuvent également varier selon le niveau de qualification. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, le salaire statutaire des enseignants est en moyenne 39 % plus élevé si les enseignants ont le niveau de qualification le plus courant et 15 ans d’exercice à leur actif que s’ils ont le niveau de qualification minimum et qu’ils sont en début de carrière dans les pays et autres entités de l’OCDE. Le salaire statutaire moyen des enseignants est 41 % plus élevé au niveau de qualification maximum et au sommet du barème qu’au niveau de qualification minimum et en début de carrière (voir le Tableau D3.1 et le Graphique D3.2).

Le différentiel salarial entre les enseignants les moins rémunérés (ceux qui sont en début de carrière et ont le niveau de qualification minimum) et les plus rémunérés (ceux qui sont au sommet du barème et ont le niveau de qualification maximum) montre que la plupart des pays et autres entités où le salaire est inférieur à la moyenne de l’OCDE en début de carrière sont aussi ceux où le salaire maximum y est inférieur. L’Angleterre (Royaume-Uni), la Colombie, le Mexique et le Portugal font figure d’exceptions dans le premier cycle de l’enseignement secondaire : le salaire des enseignants est inférieur de plus de 5 % (entre 7 % et 36 %) à la moyenne de l’OCDE en début de carrière, mais leur salaire maximum y est supérieur de 42 % au moins. Ces écarts pourraient s’expliquer par les différents parcours professionnels qui s’offrent aux enseignants selon leur niveau de qualification. L’inverse s’observe en Finlande et en Islande : le salaire des enseignants est supérieur de 8 % à 15 % à la moyenne de l’OCDE en début de carrière, mais leur salaire maximum y est inférieur. Cela s’explique par le fait que le salaire progresse relativement peu dans ces pays (voir le Graphique D3.2).

Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, le salaire des enseignants passe par contre au moins du simple au double entre le début de carrière (au niveau de qualification minimum) et le sommet du barème (au niveau de qualification maximum) en Angleterre (Royaume-Uni), en Colombie, en Communautés flamande et française de Belgique, au Costa Rica, en France, en Hongrie, en Irlande, en Israël, au Japon, au Mexique, aux Pays-Bas et au Portugal (voir le Graphique D3.2).

L’écart entre le salaire au sommet du barème au niveau de qualification maximum (qui ne s’applique qu’à très peu d’enseignants dans certains pays) et le salaire après 15 ans d’exercice au niveau de qualification le plus courant varie aussi entre les pays. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, cet écart est inférieur à 10 % dans sept pays et autres entités de l’OCDE, mais supérieur à 60 % dans sept autres (en Colombie, en Communauté flamande de Belgique, en France, en Hongrie, en Israël, au Mexique et au Portugal). En France, la variation au sein du premier cycle de l'enseignement secondaire résulte des différentes échelles de salaire entre les professeurs certifiés (statut le plus répandu) et les professeurs agrégés (qualification maximale) (voir le Graphique D3.2 et le Tableau D3.1).

Contrairement au salaire statutaire, le salaire effectif des enseignants comprend des avantages financiers tels que les primes annuelles et les primes au titre des résultats ainsi que les montants versés pendant les vacances, les congés de maladie et d’autres avantages salariaux (voir la section « Définitions »). Ces primes et allocations peuvent représenter un complément considérable au salaire de base. Le salaire effectif moyen est influencé par la mesure dans laquelle le système de rémunération prévoit le versement de primes et d’allocations. Les différences entre le salaire statutaire et le salaire effectif moyen sont également liées à la répartition des enseignants par ancienneté et niveau de qualification, deux facteurs qui influent sur le salaire.

Dans les pays et autres entités de l’OCDE, le salaire effectif des enseignants âgés de 25 à 64 ans s’élève en moyenne selon les chiffres de 2021 à 41 941 USD dans l’enseignement préprimaire, à 47 538 USD dans l’enseignement primaire, à 50 026 USD dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et à 53 682 USD dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le Tableau D3.3).

Les données sur le salaire statutaire des enseignants ayant le niveau de qualification le plus courant et 15 ans d’ancienneté et leur salaire effectif entre l’âge de 25 et 64 ans sont disponibles à un niveau d’enseignement au moins dans 27 pays et autres entités de l’OCDE. Le salaire effectif est au moins 10 % plus élevé que le salaire statutaire dans 6 de ces pays dans l’enseignement préprimaire et dans 12 d’entre eux dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Ces différences sont révélatrices de l’impact des primes et allocations (incluses dans le salaire effectif, mais pas dans le salaire statutaire) et de l’ancienneté variable des enseignants selon les pays (voir le Tableau D3.3).

Comparer le salaire effectif des enseignants à leur salaire statutaire minimum et maximum donne un aperçu de la répartition des enseignants sur tout le spectre salarial. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, le salaire effectif des enseignants entre l’âge de 25 et 64 ans est en moyenne 35 % plus élevé que leur salaire statutaire en début de carrière au niveau de qualification minimum. Cette différence est inférieure à 20 % en Allemagne, au Danemark, en Écosse (Royaume-Uni) et en Suède, ce qui peut s’expliquer par le fait que le salaire statutaire y varie moins entre le début de carrière et le sommet du barème et/ou de plus petites allocations supplémentaires que dans d’autres pays. Cette différence est par contre supérieure à 60 % au Costa Rica, en Irlande, en Israël, en Lettonie, aux Pays-Bas et en République slovaque, où la plupart des enseignants gagnent nettement plus que le salaire minimum (voir le Graphique D3.2).

Une comparaison analogue entre le salaire effectif et le salaire maximum cette fois montre que le salaire effectif des enseignants entre l’âge de 25 et 64 ans est en moyenne 4 % moins élevé que le salaire statutaire au sommet du barème et au niveau de qualification maximum. La différence est supérieure à 35 % en Angleterre (Royaume-Uni), en Communautés flamande et française de Belgique et au Portugal, signe que peu d’enseignants gagnent autant ou presque autant que le salaire maximum. Le salaire effectif moyen des enseignants est supérieur à leur salaire statutaire au sommet du barème au niveau de qualification maximum dans sept pays (au Costa Rica, au Danemark, en Finlande, en Islande, en Lituanie, en République slovaque et en République tchèque), où les primes versées en supplément du salaire statutaire sont donc loin d’être négligeables (voir le Graphique D3.2).

Les systèmes d’éducation sont en concurrence avec d’autres secteurs d’activité s’agissant de recruter des profils hautement qualifiés. Selon une étude, le salaire et les autres débouchés qui s'offrent à ces diplômés influent considérablement sur l’attractivité de la profession d’enseignant (Johnes et Johnes, 2004[3]). Ce que les enseignants gagnent par comparaison avec d’autres corps de métier où le niveau de formation est similaire et peuvent espérer comme augmentation a énormément d’influence sur la décision des diplômés de devenir enseignants et de le rester (voir la comparaison entre le salaire des enseignants et la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire en début de carrière dans l’Encadré D3.3).

Dans la plupart des pays de l’OCDE, il faut être diplômé de l’enseignement tertiaire pour enseigner (voir l’indicateur 6) ; les autres professions exigeant un diplôme du même niveau sont donc autant d’alternatives au métier d’enseignant. Les niveaux de salaire et la situation sur le marché du travail dans les différents pays peuvent être interprétés à la lumière de la comparaison entre le salaire effectif des enseignants et la rémunération des 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire (niveaux 5, 6, 7 et 8 de la CITE) occupés à temps plein toute l’année. Par ailleurs, pour que la comparaison entre les pays ne soit pas faussée par la variation du pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire entre le corps enseignant et les autres corps de métier, le salaire effectif des enseignants est rapporté à la moyenne de la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire après pondération en fonction du pourcentage d’enseignants diplômés de l’enseignement tertiaire (voir le pourcentage d’enseignants par niveau de formation dans le tableau X2.8 à l’annexe 2 et la section « Méthodologie » pour plus de détails).

Le salaire effectif des enseignants est égal ou supérieur à la rémunération des actifs occupés aussi instruits à au moins un niveau d’enseignement dans à peine quelques-uns des 19 pays et autres entités dont les données sont disponibles. Les enseignants gagnent au plus 65 % de la rémunération des actifs aussi instruits qu’eux aux États-Unis et en Hongrie. Les enseignants en poste dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire gagnent toutefois à peu de choses près autant que les actifs aussi instruits en Allemagne et en Nouvelle-Zélande (voir le Tableau D3.2).

Comme les données sur le salaire relatif des enseignants sont disponibles dans quelques pays seulement, un second indicateur compare le salaire effectif de tous les enseignants à la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire (niveaux 5, 6 7 et 8 de la CITE) qui travaillent à temps plein toute l’année. Selon ce second indicateur, le salaire effectif des enseignants augmente avec le niveau d’enseignement en pourcentage de la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire. Les enseignants en poste dans l’enseignement primaire gagnent en moyenne 86 % de la rémunération des 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire qui travaillent à temps plein toute l’année. Ils gagnent respectivement 90 % et 96 % de cette rémunération de référence dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le Tableau D3.2).

Dans la quasi-totalité des pays et autres entités dont les données sont disponibles, le salaire effectif des enseignants est inférieur à la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire, et ce, à presque tous les niveaux d’enseignement. Le salaire relatif des enseignants est le moins élevé dans l’enseignement préprimaire aux États-Unis et en Hongrie, où il est égal à 57 % de la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire, et en République slovaque (58 %). Dans certains pays toutefois, les enseignants gagnent plus que les diplômés de l’enseignement tertiaire à tous les niveaux d’enseignement (au Costa Rica, en Lituanie et au Portugal) ou uniquement à certains de ces niveaux (dans l’enseignement préprimaire en Australie, dans l’enseignement secondaire en Allemagne et en Irlande et dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en Communauté flamande de Belgique, en Finlande et en Israël). Ils gagnent au moins 30 % de plus que les diplômés de l’enseignement tertiaire au Costa Rica (dans l’enseignement secondaire) et en Lituanie (dans l’enseignement primaire et secondaire) et au Portugal (voir le Tableau D3.2 et le Graphique D3.1).

Enfin, le salaire des enseignants augmente à des rythmes différents en cours de carrière. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, les enseignants gagnent en moyenne 76 % de la rémunération moyenne des diplômés de l’enseignement tertiaire s’ils ont le niveau de qualification le plus courant et qu’ils sont en début de carrière, mais en gagnent 126 % en moyenne s’ils sont au sommet du barème dans les pays et autres entités de l’OCDE dont les données sont disponibles. La compétitivité du salaire et l’ancienneté à accumuler pour parvenir au sommet du barème varient toutefois sensiblement entre les pays. Il faut en moyenne 26 ans d’ancienneté pour atteindre le sommet du barème, entre 4 en Écosse (Royaume-Uni) et 42 en Hongrie. Du fait de cette ancienneté très variable, le salaire des enseignants n’est pas nécessairement aussi compétitif dans des pays où le salaire est du même ordre au bas et au sommet du barème. En Australie par exemple, le salaire des enseignants représente en pourcentage de la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire 75 % en début de carrière et 119 % au sommet du barème. La différence est du même ordre en Suisse, où leur salaire est égal à 77 % et 118 % respectivement. Toutefois, les enseignants peuvent atteindre le sommet du barème en 9 ans en Australie, contre 25 ans en Suisse (voir le Graphique D3.3).

Les responsabilités des chefs d’établissement varient entre les pays et au sein même de ceux-ci selon le ou les établissements qu’ils dirigent. Les chefs d’établissement peuvent avoir des responsabilités pédagogiques (une charge d’enseignement ainsi que la responsabilité du bon fonctionnement général de leur établissement, notamment en ce qui concerne les emplois du temps, le respect des programmes et le choix du contenu des cours et des méthodes pédagogiques). Ils peuvent aussi assumer des responsabilités administratives et financières et se charger de la gestion des ressources humaines (voir l’indicateur D4 pour plus de détails).

Les différences de responsabilités et de temps de travail entre les chefs d’établissement et les enseignants se reflètent dans les régimes de rémunération (voir le temps de travail des enseignants et des chefs d’établissement dans les tableaux D4.2 et D4.3).

Les chefs d’établissements peuvent relever d’un barème spécifique et peuvent dans certains cas percevoir une prime de chef d’établissement en plus de leur salaire statutaire. Ils peuvent toutefois aussi être rémunérés en fonction du ou des barèmes des enseignants et percevoir une prime de chef d’établissement. Les soumettre aux barèmes des enseignants peut s’expliquer par le fait qu’initialement, ce sont des enseignants qui assument des responsabilités supplémentaires. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, les chefs d’établissement sont rémunérés en fonction du barème des enseignants et perçoivent une prime de chef d’établissement dans 13 des 33 pays et autres entités dont les données sont disponibles et en fonction d’un barème spécifique dans les 20 autres pays et autres entités. Ils ne perçoivent pas de prime de chef d’établissement dans 13 de ces 20 pays et autres entités, mais en perçoivent une dans 7 d’entre eux (incluse dans le salaire). La rémunération des chefs d’établissement (leur salaire statutaire et leur éventuelle prime de chef d’établissement) peut varier selon les caractéristiques du ou des établissements qu’ils dirigent (l’importance de l’effectif scolarisé, le nombre d’enseignants supervisés, etc.). Elle peut aussi varier selon leurs caractéristiques personnelles et professionnelles, notamment leur ancienneté et les fonctions qu’ils ont à remplir (voir le tableau D3.12 en ligne).

Comme le salaire statutaire des chefs d’établissement varie en fonction d’un grand nombre de critères, cet indicateur analyse leur salaire statutaire au niveau de qualification minimum exigé pour exercer leurs fonctions et le Tableau D3.4 indique uniquement leur salaire minimum et maximum. La prudence est de mise lors de l’interprétation de ces chiffres, car peu de chefs d’établissement perçoivent effectivement ces montants étant donné que leur salaire dépend souvent de nombreux critères.

Dans la moitié environ des pays et autres entités de l’OCDE, le salaire statutaire des chefs d’établissement est similaire dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire, mais est dans l’ensemble plus élevé dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, le salaire minimum des chefs d’établissement s’élève en moyenne à 55 776 USD dans les pays et autres entités de l’OCDE ; il varie entre 22 101 USD en Lettonie et 112 506 USD au Luxembourg. Leur salaire maximum s’élève à 89 897 USD en moyenne et varie entre 35 019 USD en République tchèque et 157 196 USD au Mexique. La prudence est de rigueur lors de l’interprétation de ces chiffres sur le salaire statutaire des chefs d’établissement, car le salaire minimum et le salaire maximum peuvent correspondre à des types différents d’établissements (voir le Tableau D3.4).

En moyenne, le salaire statutaire maximum des chefs d’établissement au niveau de qualification minimum est supérieur de 79 % à leur salaire statutaire minimum dans l’enseignement primaire et de 68 % et 69 % respectivement dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays et autres entités de l’OCDE. Le salaire statutaire des chefs d’établissement ne passe du simple au double entre le début de carrière et le sommet du barème à l’un de ces niveaux d’enseignement au moins que dans dix pays et entités ; il passe même du simple au triple en Colombie et au Costa Rica (voir le Tableau D3.4).

Le salaire statutaire minimum des chefs d’établissement au niveau de qualification minimum est supérieur au salaire des enseignants en début de carrière (au niveau de qualification le plus courant) dans tous les pays et autres entités de l’OCDE, sauf en Colombie (dans l’enseignement préprimaire et primaire) et au Costa Rica. La différence entre les deux corps de métier augmente avec le niveau d’enseignement : elle s’élève en moyenne à 48 % dans l’enseignement primaire et à 54 % et 56 % respectivement dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans un certain nombre de pays, le salaire statutaire minimum des chefs d’établissement est même supérieur au salaire maximum des enseignants. C’est le cas dans le premier cycle de l’enseignement secondaire en Angleterre (Royaume-Uni), en Australie, au Canada, au Danemark, en Écosse (Royaume-Uni), aux États-Unis, en Finlande, en Islande, en Israël, en Italie, au Japon, en Lituanie, au Mexique, en Nouvelle-Zélande, en République slovaque et en Suède (voir le Graphique D3.4 et le Tableau D3.4).

De même, le salaire statutaire maximum des chefs d’établissement est plus élevé que le salaire maximum des enseignants dans tous les pays et autres entités de l’OCDE dont les données sont disponibles. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, le salaire statutaire maximum est en moyenne 56 % plus élevé chez les chefs d’établissement que chez les enseignants (au niveau de qualification le plus courant). Le salaire maximum des chefs d’établissement représente plus du double du salaire statutaire des enseignants au sommet du barème en Angleterre (Royaume-Uni), en Écosse (Royaume-Uni), en Islande, au Mexique et en Nouvelle-Zélande (voir le Graphique D3.4 et le Tableau D3.4).

Dans les pays et autres entités de l’OCDE, le salaire effectif des chefs d’établissement âgés de 25 à 64 ans s’élève en moyenne à 71 462 USD dans l’enseignement primaire, à 76 831 USD dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et à 83 022 USD dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Les chefs d’établissement perçoivent un salaire effectif supérieur à celui des enseignants et leur avantage salarial augmente avec le niveau d’enseignement. Selon les chiffres de 2021, le salaire effectif des chefs d’établissement est en moyenne 52 % plus élevé que celui des enseignants dans l’enseignement primaire et 55 % et 56 % plus élevé dans le premier cycle et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire respectivement (voir le Tableau D3.3).

Les différences varient toutefois sensiblement entre les pays et les niveaux d’enseignement. Les chefs d’établissement sont les plus avantagés par rapport aux enseignants en Angleterre (Royaume-Uni) dans l’enseignement secondaire et en Italie dans l’enseignement primaire et secondaire, où ils gagnent plus de deux fois plus que les enseignants. Leur avantage est le moins élevé, inférieur à 30 %, en Estonie (dans l’enseignement primaire et secondaire), en Finlande (dans l’enseignement préprimaire), en France (dans l’enseignement préprimaire et primaire), en Lettonie (dans le premier cycle de l’enseignement secondaire) et en Norvège (dans l’enseignement préprimaire). Pour la France, la faiblesse des primes s'explique par le fait que les directeurs d'écoles maternelles et primaires sont des enseignants déchargés d'une partie de leurs fonctions d'enseignement. Ils perçoivent les salaires des enseignants de ce niveau d'enseignement, auxquels s'ajoute une indemnité spécifique de chef d'établissement. Dans d’autres pays, le salaire des chefs d’établissement est nettement plus élevé que celui des enseignants dans l’enseignement secondaire, mais le différentiel salarial entre les deux corps de métier est plus modéré dans l’enseignement primaire. En Irlande par exemple, le salaire effectif des chefs d’établissement est 46 % plus élevé que celui des enseignants dans l’enseignement primaire, mais 72 % plus élevé dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Au Costa Rica, en Estonie, en Lettonie et en Slovénie, le différentiel salarial est nettement plus important dans l’enseignement préprimaire que dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire (voir le Tableau D3.3 ; voir aussi la variation infranationale dans l’Encadré D3.2).

Les perspectives professionnelles des chefs d’établissement et leur salaire relatif donnent aussi des indications sur les carrières qui s’offrent aux enseignants et sur la rémunération à laquelle ils peuvent s’attendre à plus long terme. Les chefs d’établissement gagnent non seulement plus que les enseignants, mais également, contrairement à ces derniers, plus que dans des corps de métier ou le un niveau de formation est comparable au leur. Ils ont un avantage salarial sur les diplômés de l’enseignement tertiaire à tous les niveaux d’enseignement à l’étude, qui tend à augmenter avec le niveau d’enseignement. Parmi les 17 pays et autres entités de l’OCDE dont les données sont disponibles (au sujet d’un niveau d’enseignement au moins), les chefs d’établissement ne gagnent au moins 5 % de moins que les actifs aussi instruits qu’aux États-Unis et en Hongrie, et dans l’enseignement préprimaire, au Danemark, en Finlande et en Norvège. Ils gagnent en revanche au moins 40 % de plus qu’eux en Angleterre (Royaume-Uni), en Israël (dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire) et en Nouvelle-Zélande (dans l’enseignement primaire et secondaire) (voir le Tableau D3.2).

Comme dans le cas des enseignants, les données requises pour calculer le salaire relatif des chefs d’établissement ne sont disponibles que dans quelques pays. C’est pourquoi un second indicateur compare le salaire effectif des chefs d’établissement à la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire occupés à temps plein toute l’année. Selon cet indicateur, les chefs d’établissement gagnent plus que les diplômés de l’enseignement tertiaire à tous les niveaux d’enseignement dans la plupart des pays. Cependant, les chefs d’établissement ne gagnent que 5 % de moins que les diplômés de l’enseignement tertiaire qu’au Danemark (dans l’enseignement préprimaire), en Finlande (dans l’enseignement préprimaire), en Hongrie, en Norvège (dans l’enseignement préprimaire) et en République tchèque (dans l’enseignement préprimaire) (voir le Tableau D3.2).

Entre 2010 et 2021, le salaire statutaire des enseignants (au niveau de qualification le plus courant et après 15 ans d’exercice) a augmenté en valeur réelle (c’est-à-dire après contrôle de la hausse du coût de la vie) dans la plupart des pays dont les données sont disponibles. Les données de cette période ne sont toutefois disponibles sans rupture dans les séries chronologiques que dans deux cinquièmes des pays de l’OCDE. Le salaire statutaire des enseignants a augmenté dans deux tiers environ de ces pays, mais a diminué dans un tiers d’entre eux durant cette période (voir le tableau D3.6 en ligne).

Entre 2010 et 2021, c’est en Grèce que la diminution a été la plus forte en valeur réelle : le salaire statutaire y a diminué dans une mesure pouvant aller jusqu’à 30 % dans l’enseignement préprimaire, primaire et secondaire. Le salaire statutaire des enseignants a diminué aussi, mais moins fortement, en Espagne (dans une mesure comprise entre 5 % et 8 %), en Finlande (de 5 % maximum), en Irlande (de l’ordre de 2 %), en Italie (de plus de 5 %), au Japon (de l’ordre de 1 %) et au Portugal (de plus de 5 %). Durant la même période, le salaire statutaire des enseignants a augmenté de plus de 30 % en Israël (dans l’enseignement préprimaire et secondaire) et en République slovaque (voir le Graphique D3.5 et le tableau D3.6 en ligne).

Entre 2015 et 2021, le salaire statutaire des enseignants (au niveau de qualification le plus courant et après 15 ans d’exercice) a augmenté en valeur réelle dans trois quarts environ des pays et autres entités de l’OCDE dont les données de cette période sont comparables à au moins un niveau d’enseignement. En moyenne, le salaire statutaire a augmenté d’environ 3 % dans l’enseignement primaire, 3 % dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et 5 % dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays et autres entités de l’OCDE dont les données de toutes les années de la période de référence, de 2015 à 2021, sont disponibles. Il a augmenté de plus de 20 % en Israël (dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire), en Lituanie, en République slovaque et en République tchèque (voir le Graphique D3.5 et le tableau D3.6 en ligne).

Le salaire statutaire des enseignants a en revanche diminué légèrement depuis 2015 dans quelques-uns des pays et autres entités à l’étude, à savoir au Canada, en Communauté française de Belgique, au Costa Rica, en Grèce, au Japon et en Norvège (dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire). C’est au Costa Rica qu’il a le plus diminué : de 14 % dans l’enseignement préprimaire, de 13 % dans l’enseignement primaire et de plus de 35 % dans l’enseignement secondaire (voir le Graphique D3.5 et le tableau D3.6 en ligne).

Entre 2010 et 2020, le salaire effectif des enseignants a augmenté en valeur réelle dans la plupart des pays dont les données sont disponibles. Il a augmenté dans deux tiers environ des pays dont les données tendancielles sont disponibles, mais diminué dans un tiers d’entre eux durant cette période. Toutefois, les données sur le salaire effectif des enseignants âgés de 25 à 64 ans ne sont disponibles sans rupture dans les séries chronologiques de cette période que dans un pays de l’OCDE sur trois (voir le tableau D3.7 en ligne).

Le salaire effectif a dans l’ensemble augmenté entre 2010 et 2020 dans les pays dont les données sont disponibles sans rupture dans les séries chronologiques. Il a augmenté de plus de 20 % à tous les niveaux d’enseignement en Hongrie et en République tchèque et dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en Islande. En Suède, il a augmenté de 19 % dans l’enseignement préprimaire et de 22-29 % dans l’enseignement primaire et secondaire. Le salaire effectif n’a diminué à un niveau d’enseignement au moins que dans cinq pays et autres entités. Il a diminué en valeur réelle de plus de 6 % en Angleterre (Royaume-Uni) et de 12 % dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en Communauté flamande de Belgique (voir le tableau D3.7 en ligne).

Entre 2015 et 2020, le salaire effectif des enseignants a augmenté en valeur réelle dans trois quarts environ des pays et autres entités de l’OCDE dont les données tendancielles sont comparables à au moins un niveau d’enseignement. En moyenne, le salaire effectif a augmenté de 2 % dans l’enseignement primaire et de 2 % et 5 % respectivement dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire entre 2015 et 2020 dans les pays et autres entités de l’OCDE dont les données de toutes les années de référence sont disponibles. Il a augmenté de plus de 20 % en Estonie, en Lettonie, en Lituanie, en République slovaque et en République tchèque (voir le tableau D3.7 en ligne).

Le salaire statutaire des enseignants et des chefs d’établissement, qui est basé sur des barèmes, n’est qu’une composante de leur rémunération totale. Les systèmes d’éducation accordent aussi aux enseignants et aux chefs d’établissement des primes, des incitations et autres gratifications. Il peut s’agir d’avantages en espèces ou en nature, par exemple la réduction du nombre d’heures de cours. Les instances responsables du choix des critères utilisés pour calculer le salaire de base diffèrent (voir les tableaux D3.10 et D3.11 en ligne).

Les critères relatifs aux primes et avantages varient selon les pays. Dans la grande majorité des pays et autres entités, les missions principales des enseignants (enseigner, préparer les cours, superviser les élèves et corriger leurs copies, participer aux travaux administratifs d’ordre général, communiquer avec les parents et collaborer avec des collègues) valent rarement l’octroi de primes ou de compléments de salaire (voir le tableau D3.8 en ligne). Les enseignants peuvent aussi avoir à assumer certaines responsabilités ou à s’acquitter de certaines missions sans compensation (voir les missions et responsabilités des enseignants dans l’indicateur D4). Les enseignants qui assument d’autres responsabilités peuvent toutefois souvent prétendre à des avantages sous l’une ou l’autre forme.

Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, les enseignants investis dans la gestion de leur établissement en plus de leur charge d’enseignement ont droit à une compensation dans trois cinquièmes des pays et autres entités dont les données sont disponibles. Il est également courant d’accorder des primes, annuelles ou ponctuelles, aux enseignants qui s’occupent de plus de classes ou qui donnent plus de cours que prévu dans leur contrat de travail à temps plein, qui sont professeurs principaux ou qui s’acquittent de missions spéciales, par exemple celles relatives à la supervision d’enseignants stagiaires (voir le tableau D3.8 en ligne).

Des primes ponctuelles ou annuelles ou une augmentation du salaire de base sont également accordées aux enseignants en poste dans le premier cycle de l’enseignement secondaire qui se distinguent par une performance remarquable dans trois cinquièmes environ des pays et autres entités de l’OCDE dont les données sont disponibles. Les enseignants peuvent aussi recevoir des primes s’ils enseignent dans des conditions particulières, par exemple s’ils prennent en charge des élèves ayant des besoins spécifiques d’éducation dans des établissements classiques ou qu’ils sont en poste dans des régions reculées, huppées ou défavorisées (voir le tableau D3.8 en ligne).

Des primes peuvent également être accordées aux chefs d’établissement en fonction de certains critères, mais dans un éventail de missions et de responsabilités plus restreint que celui des enseignants. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, quelques pays ne proposent pas de telles primes aux chefs d’établissement, à savoir l’Australie, l’Autriche, la Communauté française de Belgique et le Portugal (voir le tableau D3.9 en ligne).

Dans un quart environ des 32 pays et autres entités dont les données sont disponibles, les chefs d’établissement perçoivent un complément de salaire s’ils font des heures supplémentaires ou exercent des fonctions de gestion en plus de leurs responsabilités normales de chef d’établissement. Dans la moitié environ des pays et autres entités, les enseignants qui assument des responsabilités supplémentaires perçoivent une compensation, contrairement aux chefs d’établissement qui ne peuvent prétendre à aucune compensation, dans le premier cycle de l’enseignement secondaire (voir les tableaux D3.8 et D3.9 en ligne). La mesure dans laquelle les chefs d’établissement qui assument des responsabilités supplémentaires reçoivent une compensation et les responsabilités concernées varient entre les pays. Comme dans le cas des enseignants (voir ci-dessus), un certain nombre de ces responsabilités et missions font partie intégrante de la fonction de chef d’établissement et ne donnent droit à aucune compensation dans plusieurs pays, dont la Grèce.

Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, les chefs d’établissement qui se distinguent par une performance remarquable perçoivent une prime au même titre que les enseignants dans plus d’un tiers des pays et autres entités dont les données sont disponibles. Toutefois, la performance remarquable vaut une prime aux enseignants, mais pas aux chefs d’établissement, en Angleterre (Royaume-Uni), en Autriche, en Israël, au Portugal et en Türkiye. C’est l’inverse en Colombie et en Espagne, où les chefs d’établissement, mais pas les enseignants, peuvent recevoir une prime s’ils se distinguent par une performance remarquable. En Espagne, cette prime est accordée après une évaluation positive et peut être versée pendant le reste de la carrière. En France, les chefs d’établissement reçoivent tous les trois ans une partie de leur prime en fonction des conclusions d’un entretien professionnel (voir les tableaux D3.8 et D3.9 en ligne).

Travailler dans une région défavorisée, reculée ou huppée peut valoir un complément de salaire tant aux enseignants qu’aux chefs d’établissement dans la moitié des pays et autres entités dont les données sont disponibles ; en Australie, cette prime est toutefois réservée aux enseignants (voir les tableaux D3.8 et D3.9 en ligne).

Par enseignants, on entend le personnel qualifié impliqué directement dans l’instruction des élèves. Cette catégorie englobe les enseignants qui ont une charge de cours, qui dispensent un enseignement spécialisé, qui prennent en charge des élèves ou étudiants constituant une classe entière dans une salle de classe ou réunis en petits groupes dans une salle spécialisée ou qui donnent des cours particuliers dans une salle de classe ou un autre local.

Par chefs d’établissement, on entend toutes les personnes dont la fonction principale ou majeure est de diriger un établissement d’enseignement ou un groupe d’établissements d’enseignement, seules ou au sein d’un organe administratif tel qu’un conseil de direction. Les chefs d’établissement sont les responsables principaux de la direction, de la gestion et de l’administration de leur établissement.

Le salaire effectif des enseignants et chefs d’établissement âgés de 25 à 64 ans est le salaire annuel moyen, avant impôt, perçu par les enseignants et chefs d’établissement de 25 à 64 ans qui travaillent à temps plein. Du point de vue des salariés, il s’agit du salaire brut, car il inclut la part de leurs cotisations de sécurité sociale et de retraite (même si elle est déduite automatiquement par l’employeur de leur salaire brut). Les cotisations patronales de sécurité sociale et de retraite ne sont en revanche pas incluses. Sont également inclus dans le salaire effectif les avantages financiers tels que les primes au titre de la fonction de chef d’établissement, les primes annuelles et les primes au titre des résultats ainsi que les montants versés pendant les vacances et les congés de maladie. Les autres revenus, tels que les prestations sociales, les revenus mobiliers, etc., qui sont sans rapport avec la profession d’enseignant, ne sont pas inclus.

La rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire correspond à la rémunération annuelle moyenne des diplômés du niveau 5, 6, 7 ou 8 de la CITE âgés de 25 à 64 ans qui travaillent à temps plein toute l’année.

Le salaire maximum correspond au salaire annuel prévu à l’échelon le plus élevé du barème applicable aux enseignants exerçant à temps plein (à un niveau de qualification reconnu dans le système de rémunération).

Le salaire des enseignants après 15 ans d’exercice correspond au salaire annuel prévu des enseignants travaillant à temps plein. Le salaire statutaire correspond au salaire des enseignants ayant 15 ans d’exercice à leur actif à un niveau de qualification reconnu par le système de rémunération (niveau de qualification minimum, le plus courant ou maximum).

Le salaire des enseignants en début de carrière correspond au salaire annuel moyen brut en début de carrière des enseignants travaillant à temps plein à un niveau de qualification donné (minimum, le plus courant ou maximum) reconnu par le système de rémunération.

Le salaire statutaire est la rémunération prévue dans les barèmes officiels. Le salaire indiqué est le salaire brut (soit la rémunération versée par l’employeur), hors cotisations patronales de sécurité sociale et de retraite, conformément aux barèmes salariaux en vigueur. Le salaire mentionné est celui dit « avant impôt », c’est-à-dire avant déduction de l’impôt sur le revenu.

Les données sur le salaire des enseignants en poste dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire se rapportent uniquement à la filière générale.

Les salaires sont convertis sur la base des parités de pouvoir d’achat (PPA) de la consommation privée telles qu’elles figurent dans la Base de données de l’OCDE sur les comptes nationaux. La période de référence du salaire des enseignants s’étend du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021. L’année de référence des PPA est l’année scolaire 2020/21, sauf dans quelques pays de l’hémisphère Sud (l’Australie et la Nouvelle-Zélande, par exemple) où l’année scolaire va de janvier à décembre. Dans ces pays, l’année de référence est l’année civile (2021, par exemple). Les tableaux où les salaires sont indiqués en devise nationale figurent à l’annexe 2. L’évolution du salaire des enseignants est calculée après conversion des montants aux prix de 2015 au moyen du déflateur de la consommation privée (voir les tableaux D3.6 et D3.7 en ligne).

Dans la plupart des pays, le niveau de qualification le plus courant des enseignants est déterminé selon le principe de la majorité absolue (et correspond au niveau de qualification du pourcentage le plus élevé d’enseignants).

Dans le tableau D3.2, le salaire des enseignants (colonnes nos 2 à 5) et des chefs d’établissement (colonnes nos 10 à 13) est comparé à la rémunération annuelle moyenne pondérée des 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire occupés à temps plein toute l’année. Le coefficient de pondération de chaque pays est déterminé sur la base du pourcentage d’enseignants et de chefs d’établissement diplômés de chaque niveau de l’enseignement tertiaire (voir les tableaux X2.8 et X2.9 à l’annexe 2). Les ratios sont calculés dans les pays dont ces données sont disponibles. Lorsque la rémunération des actifs ne se rapporte pas à 2021, l’année de référence du salaire des enseignants et des chefs d’établissement, elle est ajustée à 2021 à l’aide d’un déflateur. Tous les autres ratios indiqués dans le tableau D3.2 et le tableau D3.5 (en ligne) sont calculés sur la base de tous les actifs diplômés de l’enseignement tertiaire, et non sur la base de moyennes pondérées. La rémunération des actifs occupés correspond à celle de tous les actifs occupés, y compris les enseignants, durant la période de référence. Comme les enseignants représentent une part importante des actifs occupés dans la plupart des pays, leur salaire peut affecter la rémunération moyenne des actifs occupés.

Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2018[5]) pour de plus amples informations. Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://www.oecd.org/education/education-at-a-glance/EAG2022_X3-D.pdf).

Les données sur le salaire et les primes des enseignants et des chefs d’établissement proviennent de la collecte de données sur la rémunération des enseignants et des chefs d’établissement menée conjointement par l’OCDE et Eurydice en 2021. Elles se rapportent à l’année scolaire 2020/21 et suivent les politiques officielles appliquées dans les établissements publics. Les données sur la rémunération des actifs proviennent de la collecte de données habituelle du réseau LSO (Labour Market and Social Outcomes of Learning) de l’OCDE, qui est chargé d’élaborer les données relatives aux retombées de l’enseignement sur l’économie, le marché du travail et la société.

Références

[3] Johnes, G. et J. Johnes (2004), International Handbook on the Economics of Education, Edward Elgar, Cheltenham, UK, and Northampton, MA.

[4] OCDE (2020), Regards sur l’éducation 2020 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/7adde83a-fr.

[2] OCDE (2019), Regards sur l’éducation 2019 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/6bcf6dc9-fr.

[5] OCDE (2018), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264305380-fr.

[1] OCDE (2005), Le rôle crucial des enseignants : Attirer, former et retenir des enseignants de qualité, Politiques d’éducation et de formation, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264018051-fr.

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