copy the linklink copied!Rémunération des médecins (généralistes et spécialistes)
Le niveau et la structure de rémunération des médecins influent sur l’attrait financier des différentes spécialités. Dans de nombreux pays, l’État peut déterminer ou agir sur ces deux composantes de la rémunération moyennant la réglementation des honoraires ou la fixation des salaires lorsque les médecins sont employés dans le secteur public. Comme pour toute autre catégorie de travailleurs, les écarts de niveau de rémunération des médecins entre les pays peut être un facteur d’incitation ou de dissuasion en ce qui concerne les migrations de médecins (OECD, 2019[1]).
Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, la rémunération des médecins (à la fois généralistes et spécialistes) est largement supérieure aux salaires moyens (Graphique 8.8). Dans la plupart des pays, les généralistes gagnent entre deux et quatre fois plus que le salaire moyen dans chaque pays, tandis que les spécialistes gagnent entre deux et six fois plus.
Dans la plupart des pays, la rémunération des spécialistes est supérieure à celle des généralistes (Graphique 8.8). En 2017, dans le secteur libéral, les revenus des spécialistes étaient au moins deux fois supérieurs à ceux des généralistes en Australie, en Belgique et au Luxembourg. En Allemagne, l’écart entre les deux catégories était nettement moindre (20 % seulement). Parmi les médecins salariés, la rémunération des spécialistes en Israël et au Royaume-Uni représentait le double de celle des généralistes en 2017. En Pologne, en revanche, elle lui était inférieure de 40 %.
La rémunération des médecins a généralement progressé depuis 2010, mais à des rythmes différents selon les pays et entre médecins généralistes et spécialistes (Graphique 8.9). En Hongrie et en Estonie, à la fois les généralistes et les spécialistes ont obtenu une hausse non négligeable de leur rémunération ces dernières années. Pour remédier à la pénurie et à l’émigration de médecins, le gouvernement hongrois a considérablement revu leur rémunération à la hausse depuis 2010, le revenu des généralistes ayant augmenté d’environ 80 % entre 2010 et 2017 et celui des spécialistes ayant presque doublé. Ces hausses ont commencé à avoir un impact mesurable sur l’intention des médecins hongrois de quitter le pays : entre 2017 et 2018, le nombre de médecins ayant déposé une demande d’autorisation d’exercer à l’étranger a baissé de plus de 10 %.
Dans plusieurs pays, la rémunération des spécialistes a augmenté plus vite que celle des généralistes depuis 2010, creusant ainsi l’écart de rémunération entre les deux catégories. En Autriche et en Belgique, toutefois, l’écart s’est légèrement réduit, la rémunération des généralistes ayant un peu plus augmenté que celle des spécialistes (Graphique 8.9).
La rémunération des médecins correspond au revenu annuel brut moyen, qui comprend les cotisations sociales et l’impôt sur le revenu à la charge du salarié. Dans le cas des médecins libéraux, elle ne doit normalement pas comprendre les frais professionnels (c’est cependant le cas en Belgique). Les données de l’OCDE sur la rémunération des médecins distinguent la rémunération des médecins salariés de celle des médecins libéraux. Dans certains pays, cette distinction est floue du fait que certains médecins salariés sont autorisés à exercer en clientèle privée et que des médecins libéraux reçoivent une partie de leur rémunération sous forme de salaires. Les données de l’OCDE établissent également une distinction entre les généralistes et les spécialistes (toutes spécialités confondues), bien que ces deux groupes, le second notamment, présentent parfois une grande hétérogénéité.
Les données présentent certaines insuffisances qui se traduisent par une sous-estimation du montant des rémunérations : 1) la rémunération des heures supplémentaires, les primes et autres revenus additionnels ou les cotisations sociales ne sont pas pris en compte dans certains pays (en Autriche pour les généralistes, en Irlande pour les spécialistes salariés et en Italie) ; 2) les revenus tirés de l’exercice en clientèle privée des médecins salariés ne sont pas pris en considération dans des pays comme la Hongrie, l’Irlande, l’Islande, la République tchèque et la Slovénie ; 3) les paiements informels, parfois courants dans certains pays (Grèce ou Hongrie par exemple,) ne sont pas inclus ; 4) au Chili, au Danemark, en Grèce, en Hongrie, en Irlande, en Islande, en Norvège, en République slovaque et au Royaume-Uni, les données couvrent uniquement les salariés du secteur public, dont la rémunération est généralement inférieure à celle des praticiens exerçant dans le secteur privé ; 5) les données couvrent les médecins en cours de formation en Australie.
Le revenu des médecins est comparé au salaire moyen des employés à temps plein dans tous les secteurs du pays. Les données relatives au salaire moyen sont tirées de la base de données de l’OCDE sur l’emploi.
Références
[1] OCDE (2019), Recent Trends in International Migration of Doctors, Nurses and Medical Students, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5571ef48-en.
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