Indicateur B5. Quel est le profil des diplômés de l’enseignement tertiaire ?

L’enseignement tertiaire a fortement évolué au cours des 20 dernières années dans les pays de l’OCDE. Aujourd’hui, l’effectif d’étudiants est plus international, les femmes sont plus nombreuses parmi les diplômés de ce niveau d’enseignement et les domaines d’études choisis ont évolué. Ce sont peut-être des préoccupations relatives à la compétitivité dans l’économie mondialisée et sur le marché du travail ou encore les intérêts et les priorités du nombre croissant d’étudiants qui sont à l’origine de ces changements.

Le taux d’obtention d’un premier diplôme tertiaire avant l’âge de 30 ans est un indicateur du nombre de jeunes diplômés de ce niveau d’enseignement qui feront vraisemblablement leur entrée sur le marché du travail. Dans les pays de l’OCDE, on estime qu’en moyenne, 41 % des jeunes seront diplômés de l’enseignement tertiaire avant l’âge de 30 ans si les taux actuels d’obtention d’un diplôme restent constants. Ce pourcentage ne représente que 10 % au Luxembourg (mais est faussé par les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en formation tertiaire à l’étranger) et atteint 71 % au Japon (voir le Tableau B5.1.

Les étudiants en mobilité internationale (voir la section « Définitions » en fin d’indicateur) peuvent avoir un impact important sur les taux d’obtention d’un diplôme, car ils gonflent artificiellement les estimations de taux par rapport à l’effectif national. Dans les pays qui accueillent de nombreux étudiants en mobilité internationale, comme l’Australie où ils constituent 46 % de l’effectif diplômé pour la première fois, la différence de taux peut être importante. En Australie, où les étudiants en mobilité internationale sont très nombreux, le taux d’obtention d’un premier diplôme tertiaire chute après déduction des étudiants en mobilité internationale, passant de 70 % à 37 % (voir le Tableau B5.1).

Depuis quelques années, de nombreux pays de l’OCDE sont préoccupés par le temps que les étudiants mettent à finir leurs études tertiaires. Ils ont adopté des politiques visant à encourager les étudiants à terminer leur formation plus rapidement pour qu’ils viennent grossir les rangs de la population active plus tôt.

Dans les pays de l’OCDE, 86 % des étudiants diplômés en 2018 (premier diplôme) avaient moins de 30 ans, et l’âge moyen d’obtention d’un diplôme s’établit à 25 ans. Cet âge moyen varie toutefois fortement entre les pays : il est compris entre 23 ans au Royaume-Uni et 28 ans en Lettonie, en Suède et en Suisse (voir le Tableau B5.1). L’âge auquel la plupart des étudiants sont diplômés dépend de deux facteurs dont les effets se conjuguent : l’âge moyen à l’inscription et la durée des études tertiaires. L’âge des étudiants au début de leur formation tertiaire dépend de la structure du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, des critères d’accès et des processus d’admission à l’enseignement tertiaire, du service militaire et des diverses possibilités de passer des études au monde du travail. La durée des études dépend de la structure des cursus ou du mode de scolarisation (à temps plein ou à temps partiel).

En Islande, en Suède et en Suisse, les étudiants sont diplômés plus tard, mais ils entament leur formation alors qu’ils ont 24 ou 25 ans, soit deux ou trois ans de plus que la moyenne de l’OCDE (22 ans). Le fait que les étudiants soient plus âgés lorsqu’ils entament leurs études tertiaires et qu’ils les réussissent reflète la diversité des parcours avant l’enseignement tertiaire, la flexibilité de leur système d’éducation, c’est-à-dire la facilité avec laquelle il est possible de changer de filière d’enseignement ou d’alterner incursions sur le marché du travail et études, et l’importance de l’apprentissage tout au long de la vie. L’âge moyen d’obtention d’un diplôme est plus élevé aussi dans les pays où les taux de scolarisation à temps partiel sont plus élevés, comme en Suède (voir les données sur le site OECD.Stat, http://stats.oecd.org/).

L’âge des étudiants est plus variable dans certains systèmes d’éducation que dans d’autres. Ce constat suggère que ces systèmes d’éducation font preuve d’une plus grande souplesse dans l’accessibilité et la durée des formations, en particulier pour les étudiants en dehors du groupe d’âge typique. Il montre aussi que les politiques et les attitudes à l’égard de l’apprentissage tout au long de la vie varient. L’âge moyen de l’obtention d’un premier diplôme tertiaire est supérieur de plus de deux ans à la moyenne de l’OCDE en Lettonie, en Suède et en Suisse.

Conscients de l’impact que l’éducation a sur le taux d’emploi, la mobilité professionnelle et la qualité de vie, les responsables politiques et les professionnels de l’éducation ont insisté sur la nécessité de promouvoir l’égalité des chances dans l’éducation et de réduire les différences de possibilités et de résultats entre les hommes et les femmes.

En 2018, plus de femmes que d’hommes ont réussi leurs études tertiaires : elles constituent 58 % de l’effectif diplômé pour la première fois cette année-là dans les pays de l’OCDE ; ce pourcentage varie entre 50 % en Suisse et 64 % en Lettonie (voir le Tableau B5.1). Par ailleurs, le pourcentage de femmes est plus élevé dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire (premier diplôme) que dans l’effectif de nouveaux inscrits (première inscription) à ce niveau d’enseignement (54 %) dans la quasi-totalité des pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données sont disponibles. Cette tendance corrobore les constats précédents : la probabilité d’être diplômé de l’enseignement tertiaire est plus élevée chez les femmes que chez les hommes (OCDE, 2019[3]). En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 44 % des femmes devraient être diplômées de l’enseignement tertiaire avant l’âge de 30 ans, contre 29 % d’hommes, abstraction faite des étudiants en mobilité internationale. Dans tous les pays dont les données sont disponibles, le taux d’obtention d’un premier diplôme de l’enseignement tertiaire est moins élevé chez les hommes que chez les femmes, mais la différence de taux varie sensiblement entre les pays : elle est de 2 points de pourcentage au Luxembourg, mais de 26 points de pourcentage en Lituanie (voir le Tableau B5.1).

Les femmes sont majoritaires dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire en 2018, mais les hommes restent mieux lotis sur le marché du travail. Dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire, les hommes gagnent en moyenne plus que les femmes et leur taux d’emploi tend à être supérieur (voir les indicateurs A3 et A4).

La répartition des diplômés entre les domaines d’études dépend de la popularité relative des domaines d’études auprès des étudiants, de la capacité d’accueil des universités et autres établissements d’enseignement tertiaire et de la structure, propre à chaque pays, de délivrance des diplômes dans les diverses disciplines.

Aujourd’hui, c’est en commerce, en administration et en droit que l’on compte le plus de diplômés de l’enseignement tertiaire, tous niveaux confondus, dans la plupart des pays de l’OCDE, à quelques exceptions près (voir le Tableau B5.2). En moyenne, 25 % des diplômés de l’enseignement tertiaire en 2018 ont opté pour une formation dans ce domaine dans les pays de l’OCDE ; ce pourcentage varie toutefois entre 15 % en Corée et 46 % en Colombie. Les domaines d’études où le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est le plus élevé sont l’ingénierie, les industries de transformation et la construction en Corée ; la santé et la protection sociale en Belgique, en Finlande, en Norvège et en Suède ; les sciences sociales, le journalisme et l’information en Inde ; et l’éducation en Indonésie. Certaines de ces différences s’expliquent par la structure des systèmes d’éducation et les types d’établissements proposant les cursus dans chaque domaine d’études. Les études en soins infirmiers (dans le domaine de la santé et de la protection sociale) sont par exemple plus susceptibles de relever de l’enseignement tertiaire dans les pays qui ont intégré la plupart des cursus de la filière professionnelle post-secondaire dans l’enseignement tertiaire.

Dans la plupart des pays, les sciences naturelles, les mathématiques et les statistiques constituent un domaine d’études moins populaire que les autres. Dans plus de la moitié des pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données sont disponibles, le pourcentage de diplômés en sciences naturelles, en mathématiques et en statistiques ; en ingénierie, en industries de transformation et en construction ; et en technologies de l’information et de la communication reste inférieur au pourcentage de diplômés en commerce, en administration et en droit.

L’enseignement de cycle court est le deuxième niveau le plus populaire dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire (premier diplôme) selon les chiffres de 2018. L’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire est constitué en moyenne de 18 % de diplômés de l’enseignement de cycle court dans les pays de l’OCDE. Ce pourcentage est inférieur à 1 % en Allemagne, en Italie, en République tchèque et en Suisse, mais atteint 49 % en Autriche, où les diplômés de ce niveau d’enseignement représentent le pourcentage le plus élevé de l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire.

La licence est le niveau d’enseignement de la grande majorité des diplômés de l’enseignement tertiaire (premier diplôme), mais certains pays de l’OCDE encouragent les jeunes à opter pour l’enseignement de cycle court, qui améliore l’employabilité et facilite l’entrée dans la vie active. L’enseignement tertiaire de cycle court vise à inculquer aux étudiants des compétences spécifiques à des professions, le plus souvent pour les préparer à entrer directement sur le marché du travail. Le taux d’obtention d’un premier diplôme de ce niveau d’enseignement avant l’âge de 30 ans, abstraction faite des étudiants en mobilité internationale, a augmenté de plus de 4 points de pourcentage en Australie et en Turquie entre 2010 et 2018. Il est par contre resté stable durant cette période en Autriche, en Islande, aux Pays-Bas, en République slovaque, et en République tchèque, où il a augmenté de moins de 1 point de pourcentage (voir le Graphique  B5.2). Cette progression limitée dans le temps peut donner à penser que l’enseignement tertiaire de cycle court n’est pas attractif dans de nombreux pays. Conscients du problème, de nombreux pays tentent de proposer aux diplômés de ce niveau d’enseignement la possibilité de poursuivre des études en filière professionnelle en licence ou en master.

Sur la base des taux d’obtention d’un diplôme de 2018 et abstraction faite des étudiants en mobilité internationale, on estime qu’en moyenne, 8 % des jeunes seront diplômés de l’enseignement tertiaire de cycle court avant l’âge de 30 ans dans les pays de l’OCDE (voir le Tableau B5.3).

En moyenne, 75 % des diplômés de l’enseignement tertiaire de cycle court (premier diplôme) en 2018 avaient moins de 30 ans dans les pays de l’OCDE ; l’âge médian d’obtention d’un diplôme est de 25 ans et varie entre 19 ans en Autriche et 38 ans en Pologne (voir le Graphique  B5.3). L’âge d’obtention d’un premier diplôme de l’enseignement tertiaire de cycle court varie fortement entre les pays. Que certains diplômés soient plus âgés s’explique dans certains cas par le fait que ce niveau d’enseignement s’adresse à des étudiants plus âgés ou que des étudiants mettent plus de temps à décrocher leur diplôme.

La pyramide des âges des nouveaux inscrits dans l’enseignement tertiaire de cycle court donne une idée de la diversité des âges à l’inscription par rapport à l’âge médian. Dans certains pays, la pyramide des âges se concentre autour de l’âge médian, ce qui signifie que les différences d’âge sont relativement faibles. C’est le cas en Autriche, en Corée, en France, au Luxembourg, au Mexique et au Portugal, où la différence d’âge entre le 80e et le 20e percentile est de quatre ans au plus. Dans d’autres pays, l’âge est nettement moins uniforme. Les diplômés de l’enseignement tertiaire de cycle court ont par exemple au moins 20 ans de plus dans le 80e percentile que dans le 20e percentile en Irlande, en Nouvelle-Zélande, en Pologne et en Suisse. L’âge médian est toutefois plus proche de celui du 20e percentile en moyenne dans les pays de l’OCDE, signe que les jeunes sont plus nombreux que les plus âgés (voir le Graphique  B5.3).

Dans les pays de l’OCDE, les étudiants en mobilité internationale constituent en moyenne 5 % de l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire de cycle court (premier diplôme), soit le pourcentage le moins élevé de tous les niveaux de l’enseignement tertiaire. Le pourcentage moins élevé d’étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement tertiaire de cycle court peut s’expliquer par le fait que ce niveau d’enseignement est moins important et moins attractif que les autres niveaux de l’enseignement tertiaire. Certains pays font toutefois figure d’exception : au Danemark, en Italie, au Japon et au Luxembourg, le pourcentage d’étudiants en mobilité internationale est nettement plus élevé (plus de 2 points de pourcentage) dans l’enseignement tertiaire de cycle court qu’en licence. Toutefois, des écarts importants s’observent entre les pays. Le pourcentage d’étudiants en mobilité internationale dans l'enseignement tertiaire de cycle court est pratiquement nul en Allemagne, en Autriche, au Chili, en Islande, aux Pays-Bas, en Pologne, en Suède et en Turquie, mais atteint 29 % en Nouvelle-Zélande (voir le Tableau B5.3).

En moyenne, 24 % des diplômés de l’enseignement tertiaire de cycle court ont opté pour le commerce, l’administration et le droit, mais 2 % seulement, pour les sciences naturelles, les mathématiques et les statistiques dans les pays de l’OCDE (voir le Graphique  B5.1). Certains pays font toutefois figure d’exception : le domaine d’études dans lequel le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire de cycle court est le plus élevé est celui de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction en Autriche, en Italie, au Mexique, en Norvège, au Portugal et en Slovénie ; celui de la santé et de la protection sociale au Chili, en Corée, au Japon, en Lettonie, au Luxembourg, au Royaume-Uni et en Suisse, ainsi qu’en Belgique et en Pologne, deux pays où ce domaine est celui de 100 % des diplômés ; celui des services en Allemagne et en Islande ; et celui des lettres et arts aux États-Unis, en République slovaque et en République tchèque (où ce domaine est celui de 100 % des diplômés) (voir les données sur le site OECD.Stat, http://stats.oecd.org/). La prudence est de rigueur lors de l’interprétation de ces chiffres, car les diplômés de l’enseignement de cycle court constituent moins de 3 % de l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire (premier diplôme) en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en République tchèque, en Suède et en Suisse. Ces différences peuvent s’expliquer par la structure du système d’enseignement tertiaire, la mesure dans laquelle l’enseignement de cycle court est promu et l’existence de cursus dans des domaines d’études où les compétences professionnelles priment plus que dans d’autres.

En 2018, la plupart des premiers diplômes tertiaires ont été délivrés à l’issue d’une licence, ou formation équivalente. Dans les pays de l’OCDE, l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire (premier diplôme) se répartit en moyenne comme suit : 78 % en licence, 10 % en master, ou formation équivalente, et 18 % dans l’enseignement de cycle court (voir le Tableau B5.1).

Les jeunes sont plus susceptibles d’être diplômés en licence qu’à tout autre niveau de l’enseignement tertiaire. Sur la base des taux d’obtention d’un diplôme tertiaire de 2018, on estime qu’en moyenne, le pourcentage de jeunes qui seront diplômés de l’enseignement tertiaire (compte tenu des étudiants en mobilité internationale) s’élève à 33 % en licence (avant l’âge de 30 ans), à 16 % en master et à 1 % en doctorat, ou formation équivalente, dans les pays de l’OCDE (voir le Tableau B5.3).

En moyenne, 86 % de l’effectif diplômé pour la première fois en licence a moins de 30 ans dans les pays de l’OCDE. Ce pourcentage varie entre 76 % en Israël et en Suède et presque 100 % au Japon. En moyenne, le pourcentage de l’effectif diplômé pour la première fois avant l’âge de 35 ans s’établit à 84 % en master et à 61 % en doctorat dans les pays de l’OCDE. Le master permet d’acquérir des compétences directement valorisables sur le marché du travail, mais c’est aussi dans de nombreux pays le passage obligé pour accéder à des programmes de recherche de haut niveau, en doctorat par exemple. Au Luxembourg, les diplômés (premier diplôme) de moins de 35 ans sont légèrement plus nombreux en doctorat qu’en master (voir le Tableau B5.3).

Le pourcentage de diplômés en mobilité internationale (premier diplôme) varie sensiblement entre les pays. Il est particulièrement élevé en Australie, au Luxembourg et en Nouvelle-Zélande, où les étudiants en mobilité internationale représentent au moins 20 % de l’effectif diplômé en licence, 30 % en master et 40 % en doctorat. Il est par contre le moins élevé en doctorat au Chili, en Grèce et en Lituanie, où les étudiants en mobilité internationale représentent au plus 5 % de l’effectif diplômé en doctorat (premier diplôme) (voir le Tableau B5.3).

Malgré ces différences, des tendances similaires s’observent dans les pays dont les données sont disponibles : les étudiants en mobilité internationale sont plus attirés par les cursus de haut niveau que par la licence dans l’enseignement tertiaire. L’effectif diplômé en 2018 dans les pays de l’OCDE (premier diplôme) est constitué de 26 % environ d’étudiants en mobilité internationale en doctorat, contre 19 % en master et 8 % en licence (voir le Tableau B5.3). Le pourcentage élevé de diplômés en mobilité internationale en doctorat peut s’expliquer en partie par l’essor des économies fondées sur le savoir (c’est-à-dire les économies fondées directement sur la production, la répartition et l’utilisation du savoir et de l’information). Ce phénomène a contribué à l’internationalisation de la recherche. C’est pourquoi de nombreux étudiants cherchent à suivre un master ou un doctorat à l’étranger. Pour les pays d’accueil, attirer des étudiants en mobilité internationale est intéressant à plusieurs égards : ces étudiants dépensent de l’argent (frais de scolarité et de subsistance) et contribuent à tisser des réseaux commerciaux et sociaux avec leur pays d’origine.

De plus, les étudiants en mobilité internationale, en particulier en master ou en doctorat, ou formation équivalente, peuvent contribuer aux activités de recherche-développement (R-D) de leur pays d’accueil pendant leur formation, puis en tant que chercheurs ou experts hautement qualifiés. Les doctorants en mobilité internationale font partie intégrante de la communauté nationale de chercheurs (OCDE, 2016[4]).

Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est en moyenne peu élevé en sciences naturelles, en mathématiques et en statistiques dans les pays de l’OCDE. Ce pourcentage varie toutefois sensiblement entre les niveaux de l’enseignement tertiaire. Les taux d’obtention d’un diplôme dans ce grand domaine d’études augmentent avec le niveau d’enseignement : le pourcentage moyen de diplômés en sciences naturelles, en mathématiques et en statistiques en 2018 s’élève à 6 % en licence et en master, mais atteint 22 % en doctorat dans les pays membres et partenaires de l’OCDE (voir le Graphique  B5.1).

La popularité des doctorats en sciences naturelles, en mathématiques et en statistiques s’explique peut-être par les politiques qui encouragent la recherche académique dans ces matières. Selon des travaux récents de l’OCDE, l’innovation dépend d’un large éventail de compétences, l’excellence de la recherche scientifique est à la base de l’innovation scientifique et les compétences de recherche sont essentielles pour instaurer une coopération entre la communauté scientifique, les entreprises et la société. C’est pourquoi le développement des compétences de recherche scientifique en doctorat est devenu un objectif important de la politique de l’éducation dans de nombreux pays (OCDE, 2015[5]).

Les deux grands domaines d’études que sont, d’une part, le commerce, l’administration et le droit et, d’autre part, l’éducation comptent parmi les domaines les plus prisés en master. En moyenne, le pourcentage de diplômés en commerce, en administration et en droit s’élève à 28 % en master, à 24 % en licence et à 9 % en doctorat dans les pays membres et partenaires de l’OCDE. De même, le pourcentage de diplômés dans le domaine de l’éducation s’élève à 12 % en master, mais à 6 % en licence et à 7 % en doctorat (voir le Graphique  B5.1). En moyenne, les diplômés de l’enseignement tertiaire en sciences sociales, en journalisme et en information sont plus susceptibles d’avoir opté pour une licence (12 %) que pour tout autre niveau de l’enseignement tertiaire de cycle long (10 % en master et en doctorat) dans les pays membres et partenaires de l’OCDE (voir le Graphique  B5.1).

Par diplômés (premier diplôme), on entend les étudiants qui ont réussi une première formation d’un niveau d’enseignement donné durant la période de référence. Les étudiants titulaires de plusieurs diplômes sont donc comptabilisés parmi les diplômés chaque année, mais ne le sont qu’une seule fois dans le taux d’obtention d’un premier diplôme.

Par diplômés de l’enseignement tertiaire (premier diplôme), on entend les étudiants qui ont réussi une première formation d’un niveau de l’enseignement tertiaire, quel qu’il soit. Cette définition est celle retenue dans les tableaux B5.1 et B5.3.

Les étudiants en mobilité internationale sont ceux qui ont quitté leur pays d’origine pour se rendre dans un autre pays dans l’intention d’y suivre des études. Dans la majorité des pays, les étudiants en mobilité internationale sont considérés comme étant diplômés pour la première fois, quel que soit leur parcours antérieur dans d’autres pays. Dans les analyses présentées ici, c’est le nombre d’étudiants étrangers qui a été retenu comme indicateur dans les pays incapables de fournir les chiffres sur les étudiants en mobilité internationale. Les étudiants étrangers sont ceux qui ne sont pas ressortissants du pays où ils sont en formation. Voir l’annexe 3 (www.oecd.org/education/education-at-a-glance-19991487.htm) pour plus de détails.

Le taux net d’obtention d’un diplôme correspond au pourcentage de l’effectif d’un âge donné qui sera diplômé d’un niveau d’enseignement sur la base des taux actuels d’obtention d’un diplôme.

Par âge typique, on entend l’âge qu’avaient les diplômés au début de la dernière année académique du niveau d’enseignement considéré.

Sauf mention contraire, les taux d’obtention d’un diplôme sont nets (ils correspondent à la somme des taux d’obtention d’un diplôme par âge) jusqu’à un âge donné. Le taux net d’obtention d’un diplôme à un âge donné est calculé comme suit : le nombre de diplômés (premier diplôme) de cet âge à chaque niveau de l’enseignement tertiaire est divisé par l’effectif total de la population du même âge. La somme des taux nets d’obtention d’un diplôme correspond à la somme des taux d’obtention d’un diplôme à chaque âge, jusqu’à un certain âge. Le taux d’obtention d’un diplôme est une estimation de la probabilité de réussir des études tertiaires pour la première fois avant un âge donné si les tendances actuelles se maintiennent. Par âge donné, on entend le fait d’être âgé au plus de l’âge typique d’obtention d’un diplôme tertiaire. Dans l’enseignement tertiaire, l’âge maximal d’obtention d’un diplôme est fixé à 30 ans dans l’enseignement de cycle court, en licence ou en premier cursus et à 35 ans en master et en doctorat.

Les taux bruts d’obtention d’un diplôme sont utilisés en l’absence de données par groupe d’âge et dans l’hypothèse où l’âge moyen d’obtention d’un diplôme est nettement inférieur à celui retenu dans cet indicateur. Dans ce cas, le nombre de diplômés dont l’âge est inconnu est divisé par la population ayant l’âge typique d’obtention de ce diplôme (voir l’annexe 1).

L’âge moyen des étudiants est calculé à la date du 1er janvier dans les pays où l’année académique débute au deuxième semestre de l’année civile et à la date du 1er juillet dans ceux où elle débute au premier semestre. Par voie de conséquence, l’âge moyen peut être biaisé de 6 mois maximum, à la hausse chez les nouveaux inscrits et à la baisse chez les diplômés (premier diplôme).

Les taux d’obtention d’un diplôme sont sensibles aux changements intervenus dans le système d’éducation, par exemple l’introduction de nouvelles formations ou l’afflux d’étudiants en mobilité internationale. Les taux peuvent être très élevés en cas d’afflux imprévus. Cet indicateur rend également compte du pourcentage de diplômés (premier diplôme) avant l’âge maximal en plus du taux d’obtention d’un diplôme afin de fournir des informations contextuelles sur la pertinence de l’âge maximal dans chaque pays.

Les étudiants en mobilité internationale représentent une part importante de l’effectif total d’étudiants dans certains pays ; ils peuvent gonfler artificiellement le pourcentage de jeunes d’aujourd’hui qui seront vraisemblablement diplômés de l’enseignement tertiaire. Les estimations de l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire compte tenu des étudiants en mobilité internationale varient fortement.

Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation (OCDE, 2018[6]) pour de plus amples informations. Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (www.oecd.org/education/education-at-a-glance-19991487.htm).

Les données se rapportent à l’année académique 2017/18 et proviennent de l’exercice UNESCO-ISU/OCDE/Eurostat de collecte de données statistiques sur l’éducation réalisé par l’OCDE en 2019. Voir l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/69096873-en) pour plus de détails.

Références

[3] OCDE (2019), Regards sur l’éducation 2019.

[6] OCDE (2018), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264305380-fr (consulté le 16 avril 2020).

[1] OCDE (2018), Science, technologie et innovation : Perspectives de l’OCDE 2016, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/sti_in_outlook-2016-fr.

[4] OCDE (2016), Les grandes mutations qui transforment l’éducation 2016, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/trends_edu-2016-fr.

[2] OCDE (2015), Perspectives des politiques de l’éducation 2015 : Les réformes en marche, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264227330-fr.

[5] OCDE (2015), Science, technologie et industrie : Perspectives de l’OCDE 2014, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/sti_outlook-2014-fr.

Tableau B5.1. Taux d'obtention et profil des titulaires d'un premier diplôme du tertiaire (2018)

Tableau B5.2. Répartition des diplômés du tertiaire selon le domaine d’études (2018)

Tableau B5.3. Taux d'obtention et profil des titulaires d'un premier diplôme du tertiaire de cycle court, de licence, de master ou de doctorat (ou formation équivalente) (2018)

StatLink: https://doi.org/10.1787/888934163800

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