Chapitre 9. La politique rurale des États-Unis : Accroître les opportunités et améliorer la qualité de vie dans les collectivités rurales1

Thomas J. Vilsack
Ministre de l’Agriculture et président du Conseil rural de la Maison blanche

La politique rurale des États-Unis s’efforce de mettre les atouts des zones rurales au service de la prospérité du pays et de créer des conditions propices à une amélioration de la qualité de vie dans toutes les collectivités rurales. Ce chapitre est consacré à la diversité du monde rural et à ce que la politique rurale, les approches territorialisées et les institutions qui en sont chargées, comme le Conseil rural de la Maison blanche, peuvent faire pour contribuer à sa vitalité. Il décrit plusieurs plans et programmes axés sur ces objectifs, dont les Promise Zones ; l’initiative StrikeForce ; le Partenariat pour des collectivités durables ; Local Food, Local Places ; des actions de développement économique local ; le mécanisme de développement économique et local stratégique ; les partenariats pour l’investissement dans les localités industrielles ; et les composantes rurales du Plan d’action pour le climat.

  

Introduction

« Pour être plus forts, les États-Unis ont besoin de collectivités rurales fortes » – président Barack Obama

Le monde rural, aux États-Unis, dispose de nombreux atouts remarquables qui contribuent à l’économie du pays et à son bien-être en général. Non seulement il abrite les ressources naturelles qui procurent alimentation et énergie au reste du pays et à beaucoup d’autres, mais il recèle aussi bien des opportunités dans les domaines des activités manufacturières, des services et des loisirs. Pour mettre à profit le potentiel des collectivités rurales et renforcer les possibilités qui s’offrent à leurs habitants, le gouvernement Obama a mis en place une approche moderne de la politique rurale grâce à laquelle les pouvoirs publics fédéraux s’appuient sur toutes les institutions pour soutenir des stratégies locales fondées sur les actifs et évaluées à l’aune des résultats obtenus à court et long termes. Cette approche est conforme au Nouveau paradigme rural défini par l’OCDE en 2006 et réaffirmé dans la Déclaration de la présidence de la 10e conférence de l’OCDE sur le développement rural, tenue à Memphis, dans le Tennessee, en 2015 (voir plus loin).

L’adjectif « rural » s’applique à des géographies variées. Il répond à de nombreuses définitions, mais d’après l’une de celles retenues par le Service de recherche économique du ministère de l’Agriculture des États-Unis, les zones rurales correspondent aux comtés dont la population est inférieure à 50 000 habitants. Selon ce principe, près des deux tiers des 3 143 comtés des États-Unis sont ruraux, et les collectivités rurales représentent 14 % de la population (46.2 millions de personnes) et environ 72 % de la superficie terrestre totale du pays. Ces statistiques ne sont que des éléments parmi d’autres permettant de mesurer l’importance de ces zones dans l’économie nationale.

Des collines de l’Est du Kentucky aux grands espaces désertiques du Sud-Ouest, les atouts des différentes régions rurales varient énormément. Parallèlement, des problèmes comme une faible densité de la population, l’isolement géographique, le vieillissement de la population et sa diminution, ou encore le manque de diversité dans les structures économiques, exposent les collectivités concernées à différents types d’obstacles économiques. Selon le gouvernement Obama, pour que ces collectivités soient plus résilientes, il faut que la politique de développement rural soit prise en charge au niveau fédéral et que l’approche soit adaptée aux caractéristiques, aux ressources et aux priorités de chacune d’elles. C’est pourquoi il est important, dans le cadre d’une stratégie nationale encourageant une croissance inclusive, que la politique rurale tienne compte de la diversité et des réalités des régions rurales. Par exemple :

  • Lorsque les économies rurales sont en difficulté, l’économie nationale perd des occasions de croissance. Améliorer la performance économique en milieu rural est bénéfique à la performance économique globale des villes et de l’économie nationale toute entière.

  • Les pertes d’emplois en zone rurale sont en général structurelles et peuvent être difficiles à compenser. Globalement, les économies rurales peuvent afficher une performance économique solide à moyen et long termes, mais certaines collectivités sont particulièrement vulnérables en cas de revers économique, notamment dans les régions historiquement déficitaires en ressources, tributaires d’activités extractives et très pauvres.

  • Les investissements dans la jeunesse, par exemple dans l’éducation des jeunes enfants, sont particulièrement importants pour l’avenir des localités rurales, car la plupart de ceux qui y naissent et y sont élevés sont aussi ceux qui y vivront une fois adultes. Investir en faveur des enfants des zones rurales aujourd’hui donne aux individus la possibilité de s’extraire de la pauvreté, mais permet aussi que leur réussite personnelle contribue au succès futur de leur collectivité rurale et de l’économie nationale. Ces investissements publics dans la jeunesse ne sont pas inutiles, par ailleurs, pour parer aux problèmes à long terme que soulèvent le vieillissement de la population et le déclin démographique dans de nombreuses zones rurales.

Pour faire en sorte que les individus, les familles et les groupes qui vivent en milieu rural aient une possibilité de réaliser leur potentiel économique, le gouvernement Obama a porté une approche moderne de l’action fédérale sur cette partie du territoire.

Encadré 9.1. Rural Development : Un dispositif du ministère de l’Agriculture

Afin de donner un point d’ancrage au soutien apporté aux zones rurales, il existe au sein du ministère de l’Agriculture des États-Unis une structure de financement du développement économique des collectivités, appelé « Rural Development ». Sous le gouvernement Obama, celle-ci a investi plus de 224 milliards USD dans plus de 1.2 million de projets ruraux sur tout le territoire. Rural Development œuvre en étroite collaboration avec des partenaires pour canaliser les investissements vers les petits entreprises et les artisans ; aider les familles rurales à réaliser le rêve de l’accession à la propriété ; développer l’économie fondée sur les biotechnologies ; apporter des améliorations indispensables aux infrastructures électriques, hydrauliques et de télécommunications ; et soutenir les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Un nombre croissant de collectivités rurales est en quête de stratégies de développement qui dépassent les modèles classiques d’aménagement dispersé à cause desquels il leur est difficile d’atteindre leurs objectifs budgétaires, sociaux, environnementaux et de santé publique. Elles utilisent diverses stratégies pour exploiter les opportunités économiques tout en préservant leur caractère rural, auquel les habitants sont attachés.

Les investissements de Rural Development alimentent la croissance qui fait avancer l’économie nationale. Ceux que le ministère de l’Agriculture réalise dans les zones rurales prennent un ancrage profond. Depuis 2009, le ministère a financé 1.1 million de prêts directs, de prêts garantis et de subventions en faveur du logement ; 12 000 prêts et subventions en faveur d’équipements collectifs ; 10 600 prêts et subventions en faveur des services ruraux d’eau et d’assainissement ; 2 500 projets en faveur des services d’électricité en milieu rural et du haut débit ; et près de 24 000 projets en faveur des entreprises et de l’entrepreneuriat ruraux. Le partenariat entre le ministère de l’Agriculture et les collectivités rurales des États-Unis est propice à la diversification et au dynamisme d’une économie rurale animée par les acteurs de la production, de la création et de l’innovation. Porteurs de transformations, ces investissements importants dans le logement, les équipements collectifs, les entreprises et les infrastructures donnent aux zones rurales du pays les moyens de continuer à montrer la voie, renforçant l’économie des États-Unis, leurs petites villes et leurs collectivités rurales.

Les stratégies territorialisées des États-Unis

Les États-Unis ont élaboré des mesures et des programmes innovants concordant avec les principes énoncés de longue date dans le Nouveau paradigme rural de l’OCDE, lequel décrit la conception de la politique de développement rural de l’OCDE, qui préconise notamment : i) de placer la promotion de la compétitivité dans les zones rurales au cœur des objectifs de la politique de développement rural ; et ii) d’adopter une approche plus globale et territorialisée du développement rural, encourageant une élaboration et une mise en œuvre plus souples de l’action publique et favorables aux interactions entre tous les niveaux d’administration, avec le secteur privé et avec les ONG. Le gouvernement Obama a en particulier déployé des moyens humains, programmatiques et administratifs pour faire avancer cette approche.

Mémorandum de la Maison blanche sur la territorialisation

Le 11 août 2009, la Maison blanche a adressé aux ministères et autres institutions un mémorandum intitulé « Élaborer des politiques territorialisées efficaces pour l’exercice budgétaire 2011 ». Ce document définit une vision de l’action de l’administration fédérale au service des priorités des collectivités et il préfigurait les nombreuses innovations territorialisées à mettre à l’actif du gouvernement Obama. Il comprend le passage suivant :

« Les politiques territorialisées catalysent l’investissement en orientant les ressources vers des endroits précis et en s’appuyant sur l’effet cumulatif d’une action correctement coordonnée. Si elles sont efficaces, elles peuvent influer sur le mode de développement des zones rurales et métropolitaines, sur la qualité de leur fonctionnement en tant qu’espaces de vie, de travail, d’activité de l’entreprise, de sauvegarde du patrimoine, etc. Ces politiques peuvent aussi rationaliser des programmes qui, sinon, seraient redondants et déconnectés. » (Maison Blanche, 2009)

Cet engagement de la Maison blanche, pris au niveau le plus élevé et dès le début du mandat, a inscrit les principes de la territorialisation dans la conception, le financement et l’exécution des programmes fédéraux depuis lors. Ces sept dernières années, le gouvernement a œuvré à faire de l’administration fédérale un partenaire plus efficace pour les collectivités locales. En se référant largement à l’orientation donnée par le mémorandum, les responsables fédéraux travaillent main dans la main avec les acteurs locaux pour élaborer des solutions qui tirent parti des ressources de multiples organismes, dans l’optique de répondre aux besoins et aux priorités au niveau local.

Établissement du Conseil rural de la Maison blanche

Le 9 juin 2011, le président Obama a signé un décret-loi établissant le Conseil rural de la Maison blanche. Cet organe, composé des membres du cabinet de la présidence et d’autres responsables fédéraux de haut rang, s’est vu confier une mission précise :

« […] coopérer avec les ministères, institutions et bureaux en vue de coordonner l’élaboration de recommandations aux pouvoirs publics visant à promouvoir la prospérité économique et la qualité de vie dans les zones rurales des États-Unis ; […] afin de répondre aux besoins des zones rurales du pays, le présent décret-loi établit un conseil chargé de mieux coordonner les programmes fédéraux et d’optimiser les effets des investissements fédéraux de manière à promouvoir la prospérité économique et la qualité de vie dans les collectivités rurales. » (Obama, 2011)

Depuis sa création, le Conseil rural de la Maison blanche fait office d’organe de réflexion interministériel, d’outil de coordination des financements, des programmes et de l’action gouvernementale, et de sensibilisation, au niveau de la Maison blanche, au différentiel rural dans tous les grands domaines de l’action publique aux États-Unis. Estimant que les problèmes persistants des zones rurales, comme la pauvreté et le déclin démographique, nécessitent une approche holistique dépassant les programmes et les financements individuels, le Conseil rural s’emploie à mobiliser des organismes variés pour mettre au point des solutions cohérentes et correctement coordonnées. Il est présidé par le ministre de l’Agriculture, ce qui assure une cohérence institutionnelle, et d’encadrement, à la conception des programmes et des politiques de développement rural des États-Unis.

Déclaration du président de la 10e Conférence de l’OCDE sur le développement rural

En mai 2015, en ma qualité de président du Conseil rural de la Maison blanche et de ministre de l’Agriculture, j’ai présidé la 10e Conférence de l’OCDE sur le développement rural, tenue à Memphis (Tennessee). Il est ressorti de cette manifestation qu’il était impératif que les pays prennent acte du potentiel de croissance des zones rurales et qu’ils tiennent compte également de certaines de leurs caractéristiques, comme la faible densité et le vieillissement de leur population, leur isolement géographique et leur diversité économique limitée, qui les expose à des ralentissements de l’activité.

Pour tirer parti des opportunités et surmonter les obstacles, la Déclaration du président de la conférence souligne plusieurs stratégies à même d’orienter une nouvelle politique rurale :

  • faire appel à l’investissement privé, mobiliser les talents et capitaliser les atouts locaux ;

  • faire bénéficier les collectivités rurales de mesures nationales allant dans le sens des atouts, des opportunités et des besoins des différentes régions ;

  • connecter les régions rurales et urbaines pour optimiser les atouts régionaux et faciliter les services publics ;

  • soutenir les populations autochtones au moyen de stratégies spécifiques, adaptées à leur culture et à la géographie locale.

Les initiatives dans les régions rurales

Depuis 2009, plus de 15 organismes fédéraux ont lancé des dizaines d’initiatives et partenariats avec plus de 1 800 collectivités rurales, autochtones et urbaines. De Fresno à Detroit et du Sud-Est du Kentucky à Baltimore, les pouvoirs fédéraux mobilisent leurs organes sur tous les fronts et apportent un appui concret pour développer les capacités locales, fournir des compétences spécialisées et libérer les ressources, de manière à aider les autorités locales à atteindre leurs objectifs. L’action du gouvernement Obama visant à mettre les approches régionales territorialisées au service d’un développement économique et local propice à l’intégration se fonde sur des mesures multiples, présentées ci-dessous.

Les « Promise Zones »

Dans les Promise Zones, des experts fédéraux aident les autorités locales à se repérer plus efficacement parmi les ressources fédérales, en mettant l’accent sur celles qui sont les plus à même d’être utiles aux projets locaux de revitalisation. La création de ces zones permet à l’administration fédérale d’améliorer la collaboration entre l’ensemble des organismes fédéraux et de développer les partenariats avec les responsables locaux dans le cadre des actions menées pour créer des emplois, multiplier les opportunités dans le domaine de l’éducation, intensifier l’activité économique et renforcer la sécurité publique, entre autres priorités locales.

Cette initiative apporte des investissements ciblés très attendus et ouvre la voie à de nouvelles opportunités économiques dans les zones rurales et autochtones appauvries où les besoins sont les plus grands. À ce jour, plus d’une douzaine d’organismes fédéraux se sont associés pour aider des équipes de responsables locaux, dans tout le pays, à intensifier les efforts de revitalisation des collectivités dans 13 Promise Zones. Les investissements consentis dans les quatre premières Promise Zones rurales et autochtones (Choctaw Nation of Oklahoma, Kentucky Highlands, South Carolina Low Country et Pine Ridge Reservation of the Oglala Sioux Tribe) donnent des résultats remarquables.

Ainsi, dans le Sud-Est du Kentucky, les habitants ont décidé de faciliter la diversification de l’économie locale en installant des connexions à l’internet à haut débit permettant de travailler dans n’importe quel secteur, partout dans le monde. Les mineurs considérés auparavant comme dépourvus des compétences professionnelles dignes du XXIe siècle et donc privés de débouchés, apprennent aujourd’hui la programmation informatique grâce à l’amélioration du réseau et les organismes fédéraux coordonnent leurs actions en s’appuyant sur l’initiative gouvernementale TechHire, afin de mettre à leur disposition des outils et des formations de qualité.

Encadré 9.2. Réussite des Promise Zones en zone rurale

Depuis leur qualification au printemps 2014, le Sud-Est du Kentucky et la Choctaw Nation ont reçu 246 millions USD et 169 millions USD, respectivement. L’USDA a investi plus de 8 millions USD dans les infrastructures hydrauliques et d’assainissement dans le comté de Hampton, en Caroline du Sud, pour soutenir la création d’une zone industrielle régionale. Au total, la Promise Zone de Caroline du Sud indique avoir reçu la somme non négligeable de 312 millions USD depuis septembre 2015, pour investir dans des équipements.

La Promise Zone de Pine Ridge reçoit des autorités fédérales une assistance technique et des investissements qui l’aident à se doter d’infrastructures élémentaires tels que des réseaux d’eau et d’assainissement, ainsi que d’installations collectives indispensables à une université autochtone et au système de sécurité publique de la tribu Sioux Oglala. La Promise Zone des Kentucky Highlands avance à grands pas dans le développement d’activités locales axées sur l’alimentation. Début juillet, les partenaires locaux de cette Promise Zone ont annoncé la création d’un fonds de prêts à taux d’intérêt réduit pour les petits agriculteurs du Sud et de l’Est du Kentucky, qui comptent 54 comtés. Les investissements de ce type offrent de vraies opportunités aux petits cultivateurs qui souhaitent mettre en place un plan stratégique pour développer leur activité, créant ainsi des débouchés pour les entreprises de toute la filière alimentaire régionale.

L’initiative StrikeForce

Lancée en 2010, l’Initiative StrikeForce pour la croissance et les débouchés en zone rurale mobilise toutes les ressources du ministère de l’Agriculture pour intensifier l’assistance apportée aux groupes délaissés de longue date. Elle découle de l’engagement pris par le gouvernement Obama en vue de remédier à la pauvreté persistante aux États-Unis, où 85 % des comtés concernés par le phénomène se situent en zone rurale. Les équipes de l’Initiative StrikeForce collaborent avec plus de 1 500 groupes locaux pour apporter une aide ciblée à des zones rurales souffrant d’une pauvreté chronique. Les résultats découlent de la mise en place de partenariats, à l’échelon local, avec des associations, des entreprises, des fondations, des universités et des organismes cultuels, entre autres, dont l’objet est d’aider les collectivités en difficulté à asseoir leur avenir sur les actifs locaux et les atouts régionaux. Chaque projet StrikeForce est un engagement en faveur de l’avenir économique des États-Unis.

Encadré 9.3. Les résultats de l’Initiative StrikeForce
  • Depuis 2010, plus de 23.5 milliards USD ont été investis pour créer des emplois, construire des logements, nourrir des enfants, soutenir des agriculteurs et préserver des ressources naturelles dans plus de 20 États.

  • En 2015, dans le cadre de l’Initiative StrikeForce :

    • 7.49 milliards USD ont été investis,

    • 75 482 986 repas ont été servis à des enfants durant l’été,

    • 9 997 agriculteurs ont reçu une aide,

    • 14 629 actions de préservation des ressources ont été menées,

    • 133 232 investissements ont été réalisés dans des logements.

  • En 2016, l’Initiative StrikeForce a été étendue à la Floride, au Missouri, au Montana et à l’Ohio.

  • Les équipes de l’Initiative StrikeForce agissent désormais dans 970 comtés de 25 États et à Porto Rico.

Le partenariat pour des collectivités durables

Le Partenariat pour des collectivités durables réunit le ministère du Logement et du Développement urbain, le ministère des Transports et l’Agence de la protection de l’environnement (EPA). D’autres instances y collaborent, dont le ministère de l’Agriculture, pour appuyer des stratégies régionales décentralisées. Le but est de faire en sorte que les dépenses, les politiques et les programmes des différents organismes aillent tous dans le même sens que les efforts déployés par les collectivités pour être économiquement dynamiques et écologiquement durables.

Les approches de la durabilité sont aussi diverses que les collectivités elles-mêmes. Ces dernières sélectionnent les stratégies les plus adaptées à leur situation particulière et les modulent de façon à répondre aux besoins et aux intérêts locaux.

Encadré 9.4. Lake Village : Réinvestir un bâtiment ancien

En 2010, Lake Village (Arkansas), qui compte 2 823 habitants, a reçu des fonds pour réhabiliter une bâtisse historique dans le centre-ville, en vue de regrouper les services publics dans un même lieu et de canaliser vers ce quartier son renouveau économique futur. Le programme en faveur des installations collectives de la structure Rural Development (ministère de l’Agriculture) a apporté 840 000 USD et le programme de subventions globales en faveur des économies d’énergie d’Arkansas, 750 000 USD.

Comme beaucoup de petites villes dont le centre dépérit, Lake Village voyait au fil des ans les investissements publics et privés migrer vers sa périphérie. Dans l’optique d’inverser la tendance, les responsables locaux ont cherché le moyen de revitaliser leur localité et ont pensé que réutiliser un édifice existant, inscrit à l’inventaire national des bâtiments historiques, serait une bonne façon de dynamiser la collectivité. La mairie, les services de police et le représentant de la Justice étaient installés dans différents bâtiments et la ville espérait que les rassembler dans un même immeuble central aiderait à fournir plus efficacement à la collectivité les services dont elle a besoin et, simultanément, ramènerait des habitants et des activités économiques dans le centre. Une fois les travaux achevés, le bâtiment historique John Tushek a été l’un des premiers édifices certifiés LEED en Arkansas ; il accueille tous les services publics de la ville et il pourrait attirer d’autres activités tertiaires et des entreprises dans le centre.

L’exemple de Lake Village montre que les collectivités rurales peuvent collaborer avec les organismes fédéraux pour atteindre leurs objectifs en matière économique, environnementale et de qualité de vie. En regroupant les services publics dans un seul bâtiment, cette petite ville a voulu créer une masse critique d’emplois en son centre pour y attirer plus d’entreprises, et retrouver sa vitalité. L’utilisation d’un édifice existant a permis de tirer un bien meilleur parti des maigres ressources disponibles que la construction d’un immeuble neuf. En conjuguant les fonds du programme Rural Development du ministère de l’Agriculture et ceux de l’État d’Arkansas, la ville a pu procéder à la réhabilitation en appliquant les normes de construction LEED, réduire sa facture énergétique et contribuer à son objectif de revitalisation du centre. Enfin, la restauration de l’édifice et sa transformation en espace public témoigne de l’attachement de la collectivité à cet élément de son patrimoine historique, à son centre-ville caractéristique et aux quartiers environnants.

Le dispositif Local Food, Local Places

Le dispositif Local Food, Local Places (LFLP) aide les collectivités à développer les opportunités économiques qui s’offrent aux exploitations agricoles locales et aux entreprises en rapport, à être dynamiques et à favoriser le bien-être des enfants en améliorant l’accès à une alimentation saine et produite localement. Il se caractérise par une forte composante interinstitutionnelle, son financement est assuré par le ministère de l’Agriculture, l’EPA, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), le ministère des Transports, la Commission régionale des Appalaches et l’Autorité régionale du delta, et il reçoit aussi le soutien du Conseil rural de la Maison blanche. Dans le cadre de ce programme, des experts fédéraux œuvrent aux côtés des habitants et des responsables locaux pour définir des solutions sur mesure. Ils renforcent la coordination interinstitutionnelle en vue d’améliorer les interactions avec les collectivités et un partenaire unique au sein de l’administration et s’appuient sur des données de qualité pour étayer les choix opérés et évaluer ce qui marche ou ne marche pas.

Lancé en 2014, le LFLP a déjà aidé plus de 50 collectivités à changer la vie des habitants. Grâce à l’assistance technique qu’il offre, les participants portent un regard neuf sur les problèmes courants. Certaines ont ainsi créé des incubateurs pour soutenir des entreprises du secteur de l’alimentation ou des épiceries coopératives pour revitaliser leur centre-ville. Ainsi, Clarksdale (Mississippi), où l’on recense 17 011 habitants, s’emploie avec une équipe interinstitutionnelle à monter un programme de formation aux métiers du maraîchage et à créer une série de jardins collectifs qui fourniront des produits alimentaires pour un nouveau marché de producteurs et un café.

Encadré 9.5. Le ministère de l’Agriculture et les systèmes alimentaires locaux et régionaux

L’action menée par Rural Development pour soutenir les producteurs ruraux, les collectivités rurales et les entreprises alimentaires qui y sont implantées, s’inscrit dans le cadre de l’initiative Connaître son producteur, savoir ce qu’on mange 1, qui permet de coordonner les activités du ministère visant à développer des systèmes alimentaires solides à l’échelle locale et régionale. Le ministère de l’Agriculture a commencé à prendre en compte ces systèmes dans l’élaboration de sa politique et dans ses programmes en 2009, et, en 2012, le ministre, Th. Vilsack, en a fait l’un des quatre piliers du soutien en faveur de la nouvelle économie rurale aux États-Unis2 (parallèlement aux activités de transformation du vivant, aux marchés de la préservation des ressources et à la production agricole). Depuis lors, le ministère de l’Agriculture s’emploie à inscrire les systèmes alimentaires locaux et régionaux dans son vaste rayon d’action, en investissant dans des projets où des agriculteurs sont recrutés et formés, qui accroissent les opportunités économiques offertes aux petites entreprises et qui améliorent l’accès à une alimentation saine.

Entre 2009 et 2015, le ministère de l’Agriculture a investi plus d’un milliard USD dans plus de 40 000 entreprises alimentaires et chantiers d’infrastructures locaux et régionaux, finançant aussi bien les plus petits projets, comme l’installation de serres tunnels sur une exploitation, que des opérations de grande envergure comme la construction d’usines de transformation alimentaire. Aujourd’hui, plus de 160 000 cultivateurs et éleveurs dans tout le pays vendent des produits localement (marchés de producteurs, livraisons hebdomadaires dans un point de collecte, restaurants, épiceries et institutions locaux, etc.), ce qui assure des revenus considérables aux collectivités locales. D’après les estimations du secteur, les circuits alimentaires courts ont rapporté au moins 12 milliards USD en 2014 aux États Unis, contre 5 milliards en 2008, et les experts prévoient que ce montant s’élèvera à 20 milliards en 2019. Porteur d’une croissance vigoureuse, ce segment de l’activité agricole ramène des jeunes vers les zones rurales, crée des emplois et suscite la naissance de nouvelles entreprises, améliore la qualité de vie dans les campagnes, et facilite l’accès à des aliments sains et plus variés.

« Ces quatre dernières années, j’ai constaté un changement. Des gens qui ne vont jamais dans une exploitation agricole commencent à s’intéresser à la provenance de ce qu’ils mangent. On trouve des fruits et des légumes frais dans des villes et des quartiers où il n’y en avait pas régulièrement. Des cultivateurs et des éleveurs exploitent de nouveaux marchés et gagnent mieux leur vie en vendant localement. Et partout dans le pays, des entreprises alimentaires locales et innovantes s’installent et embauchent. Les systèmes alimentaires locaux peuvent marcher aux États-Unis : lorsque nous offrons des débouchés aux cultivateurs et aux éleveurs, c’est tout le pays qui y gagne. » (Président Barack Obama)

1. Voir www.usda.gov/wps/portal/usda/knowyourfarmer?navid=kyf-kyf.

2. Voir www.usda.gov/wps/portal/usda/usdahome?contentid=2015/05/0142.xml.

Le développement économique local

Une planification, une assistance technique ciblée, des partenariats, une action de mobilisation et une supervision active sont nécessaires à tout travail avec des collectivités très pauvres. Sensible à l’importance de ces éléments, le dispositif Rural Development du ministère de l’Agriculture soutient un programme transversal axé sur le développement économique local. Ce dernier encourage et appuie le développement économique rural à l’échelle régionale en renforçant les capacités et en apportant une assistance technique aux collectivités rurales très pauvres, pour aider les habitants à avoir accès au capital environnemental, social et financier. Toutes les antennes de Rural Development, dans les États, ont un responsable du développement économique local qui aide à :

  • dialoguer avec les responsables locaux et les membres des collectivités, soutenir les efforts déployés au niveau des collectivités et des groupes autochtones pour élaborer des stratégies, définir des critères de référence et mesurer les progrès réalisés ;

  • collaborer avec des partenaires stratégiques pour des résultats plus visibles en conjuguant les moyens financiers des programmes de Rural Development avec d’autres sources de financement. Les partenaires sont les autres organismes fédéraux, des coopératives, des organisations philanthropiques et sans but lucratif, et des institutions locales ;

  • mettre en avant les stratégies de lutte contre la pauvreté, comme les initiatives StrikeForce et Promise Zones, ainsi que les programmes du dispositif de Rural Development, tels que Stronger Economies Together.

Encadré 9.6. Les réussites des actions de développement économique local

Rural Development avait pour ambition de former et d’accompagner 50 % de ses effectifs sur les approches, les outils et les programmes relatifs aux actions de développement économique local. Cet objectif a été dépassé. A la fin de l’exercice budgétaire de 2015, plus de 4 000 agents (sur environ 5 000) avaient été formés dans le cadre de différents stages sur ces actions. Les bénéficiaires de ces formations sont des directeurs au niveau des États, des administrateurs, des agents de programme et du personnel de terrain.

Au cours de l’exercice budgétaire 2015, conformément à son objectif, Rural Development a identifié 100 collectivités où mettre en place des actions intensives de développement économique local. La majorité d’entre elles sont des comtés où règne une pauvreté persistante, dotés de capacités limitées et d’infrastructures minimales. Dans les États, le personnel chargé du développement économique local et des programmes sur le terrain a établi des plans d’activité visant un renforcement intensif des capacités. Il a également cherché des solutions adaptées pour financer les opérations et a réussi à investir un total de 2.13 milliards USD dans les zones concernées.

Un mécanisme de développement économique et local stratégique

Prévu par la loi agricole de 2014, le mécanisme de développement économique et local stratégique donne la priorité aux projets inscrits dans des plans relevant de plusieurs territoires. Dans ce cadre, 10 % des crédits annuels destinés à chaque programme peuvent être réservés aux candidats éligibles au mécanisme. Ce dernier donne un coup de fouet à l’aménagement des collectivités en les incitant à travailler ensemble et à élaborer des plans régionaux, à capitaliser sur les atouts spécifiques de la région concernée et à utiliser les ressources à des fins diverses, avec créativité. Il permet aux collectivités rurales très pauvres de bénéficier plus facilement de certaines aides dont l’obtention passe par une mise en concurrence, et encourage les organisations et les collectivités à réfléchir de manière plus globale lorsqu’elles proposent des projets, de façon à ce que les résultats soient profitables à la région dans son ensemble.

Encadré 9.7. Développement économique et local stratégique – L’aire d’assainissement de Big Lake

En 2015, 47 demandes d’aides ont été soumises au titre du mécanisme de développement économique et local stratégique, en provenance de 15 États. Vingt-cinq d’entre elles ont été retenues et ont bénéficié de prêts et de subventions d’un montant total de 13.2 millions USD. En 2016, le financement a été porté à 300 millions USD. Ainsi, dans le Minnesota, l’Aire d’assainissement de Big Lake recevra un prêt de 2.9 millions USD et une subvention de 4.5 millions USD pour construire une station d’épuration desservant les communes de Perch Lake et Sawyer et la réserve indienne de Fond du Lac en 2016. Les ouvrages existants seront remplacés par un réseau d’assainissement sous pression. Le projet vient à l’appui du plan de développement économique collectif de Fond du Lac, qui insiste sur la nécessité d’assurer des services d’assainissement suffisants, et de protéger la santé et le bien-être des personnes qui vivent ou travaillent dans la réserve. L’amélioration de la qualité de l’eau se traduira aussi par une augmentation de la population de poissons, ce qui favorisera une hausse des revenus du tourisme.

Des partenariats en faveur de l’investissement dans les localités industrielles

L’innovation technologique, l’amélioration de la productivité du travail et les nouveaux marchés mondiaux offrent de nouveaux débouchés aux entreprises rurales. Les partenariats pour l’investissement dans les localités industrielles (IMCP) visent à révolutionner les pratiques appliquées dans les organismes fédéraux pour mobiliser des fonds en faveur du développement économique. Cette initiative encourage les collectivités à élaborer des stratégies complexes de développement économique, à même de renforcer leur compétitivité dans l’optique d’attirer des investissements dans les activités manufacturières et leurs chaînes d’approvisionnement. Dans le cadre de l’IMCP, l’administration fédérale distingue les meilleures pratiques, en coordonnant les aides fédérales pour soutenir les plans de développement solides des collectivités et en synchronisant les programmes de subventions entre ministères et organismes divers. Placé sous l’égide du ministère du Commerce, l’IMCP fait intervenir de nombreuses institutions qui soutiennent les infrastructures manufacturières et leurs chaînes d’approvisionnement. Par exemple, le ministère de l’Agriculture a procédé à des investissements ciblés pour aider des entreprises manufacturières situées en zone rurale à accroître leur production et leur capacité.

Tableau 9.1. Aperçu des investissements de Rural Development (ministère de l’Agriculture) dans le secteur manufacturier, exercices budgétaires 2009-15

État soutenu

Emplois manufacturiers en zone rurale

Investissements de Rural Development  visant à aider des entreprises manufacturières rurales à accroître leur production et leur capacité (USD, millions)

Alabama

90 527

28.8

Californie

18 075

85.9

Géorgie

95 732

274.9

Illinois

83 938

49

Iowa

116 806

112.8

Kentucky

90 258

62.4

Louisiane

22 667

58.5

Michigan

93 864

85.2

Mississippi

94 160

33

Missouri

73 048

36.8

New York

65 151

61.7

Caroline du Nord

112 695

169.5

Oregon

27 521

277.8

Pennsylvanie

89 095

78.8

Ministère de l’Agriculture (2016).

Les composantes rurales du Plan d’action pour le climat

Depuis le premier jour, le président Obama et son gouvernement se sont employés à faire des États-Unis un leader mondial des énergies renouvelables et un pilier inébranlable de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) au moyen de solutions concrètes et étayées par les connaissances scientifiques.

L’agriculture, la foresterie et la gestion des sols sont au cœur du Plan d’action pour le climat du président. Dans le but de réduire les émissions nationales de GES de 26 à 28 % en 2025 par rapport au niveau atteint en 2005, ce plan appelle les producteurs de produits alimentaires et forestiers des États-Unis à se tourner plus que jamais vers l’innovation et la préservation des ressources.

Pendant plus de 150 ans, les cultivateurs, éleveurs, exploitants forestiers et collectivités rurales des États-Unis ont su composer avec les caprices du climat. Mais le changement climatique a fait naître des menaces précédemment inconnues. En 2015, pour la dix-neuvième année consécutive, la température annuelle moyenne a été supérieure à la moyenne du XXe siècle. Une région des États-Unis subit actuellement des sécheresses historiques, tandis qu’une autre est frappée par des tempêtes plus fréquentes et plus violentes. Des espèces envahissantes et des ravageurs assaillent les forêts des montagnes de l’Ouest, et de violents incendies rongent les paysages du Sud-Ouest à l’Alaska en passant par le Nord-Ouest.

Face à cette réalité nouvelle, les cultivateurs, éleveurs et propriétaires fonciers commencent à chercher de nouveaux outils, technologies et partenariats pour gérer les investissements pouvant les prémunir contre les risques encourus. Toutes les composantes de l’administration fédérale sont mobilisées pour faire face à ce défi monumental. En coopération avec des collectivités rurales, des agriculteurs et des propriétaires terriens, le ministère de l’Agriculture :

  • fait bénéficier une superficie jamais atteinte auparavant des mesures de préservation des ressources, moyennant un nouveau modèle de prise en charge qui associe des partenaires locaux, nationaux, publics et privés ;

  • a fixé les premiers critères mesurables du pays, dans les domaines de l’alimentation et de la forêt, en vue de réduire les émissions nettes et d’accroître les quantités de CO2 séquestrés de 120 millions de tonnes par an ;

  • a mis en œuvre un règlement général d’aménagement, le premier du pays depuis une génération, pour assurer la santé et la durabilité des forêts et des pâturages ;

  • a défini pour la première fois dans notre histoire un objectif national de réduction des déchets alimentaires (50 % d’ici 2030) ;

  • a établi sept pôles climat régionaux et trois sous-pôles, pour fournir aux producteurs et aux propriétaires des données et des orientations pouvant étayer leurs décisions ;

  • a investi des ressources sans précédent dans la recherche sur le climat et s’est appuyé sur les connaissances scientifiques pour élaborer des outils pouvant aider les propriétaires terriens à évaluer différentes options de gestion ;

  • a aidé des entreprises rurales à économiser une quantité d’énergie équivalente à celle que consomment chaque année 959 000 ménages ;

  • a cofondé une alliance de 120 pays et partenaires pour accroître la productivité et les revenus agricoles, réduire les émissions de GES et augmenter les quantités de CO2 séquestrées.

Les changements opérés aujourd’hui aux États-Unis dans les domaines de l’alimentation et de la forêt en vue d’atténuer les effets du changement climatique et de s’y adapter sont historiques, et tout a commencé par un engagement en faveur des énergies renouvelables.

Encadré 9.8. La révélation des énergies renouvelables

Aider des milliers de petites entreprises rurales, de cultivateurs et d’éleveurs à passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables et à faire des économies d’énergie est l’un des éléments les plus importants des investissements du ministère de l’Agriculture dans l’atténuation du changement climatique. Grâce à ces investissements dans des opérations de toutes tailles, les habitants des zones rurales économisent tous les ans plus de 10.4 milliards de kWh, soit l’équivalent de la consommation annuelle de plus de 959 000 ménages. Le ministère de l’Agriculture a financé des prêts à hauteur de 38 milliards USD au titre des installations électriques, et a débloqué plus d’un milliard USD en faveur des réseaux électriques intelligents depuis 2009, aidant ainsi à construire près de 300 000 km de lignes de transport et de distribution qui desservent environ 5 millions de clients ruraux. Aujourd’hui, plus de 2 200 sites de production d’électricité renouvelable solaire ou éolienne du ministère de l’Agriculture alimentent plus de 130 000 ménages.

Le programme Énergie rurale pour l’Amérique (REAP) du ministère de l’Agriculture a accordé à des producteurs agricoles et à des petites entreprises rurales des subventions d’un montant supérieur à 365 millions USD et des garanties de prêt équivalentes à plus de 430 millions USD, finançant ainsi plus de 11 000 projets. Globalement, l’électricité produite ou économisée grâce aux projets REAP équivaut à la quantité d’énergie consommée par un million de voitures. Dans le secteur forestier, le ministère de l’Agriculture a investi près d’un milliard USD sous forme de subventions, de prêts et de garanties de prêts pour soutenir plus de 230 projets bois-énergie dans tout le pays, ce qui rend celui-ci moins tributaire des énergies fossiles, soutient la croissance économique en zone rurale et favorise le reboisement.

Conclusion

Grâce au Conseil rural de la Maison blanche et sous l’impulsion du ministère de l’Agriculture, la manière d’accompagner les collectivités rurales et d’interagir avec elles a changé aux États-Unis. Cette démarche est évoquée dans les actes de la 10e Conférence de l’OCDE sur le développement rural, qui s’est tenue à Memphis, dans le Tennessee. Répondant à l’appel lancé lors de cette conférence, les États-Unis mettent en œuvre des mesures nationales qui réorientent la politique rurale, de façon à bien prendre en compte l’importance des zones rurales dans l’économie nationale, à faire en sorte que tous les citoyens aient une chance de réussir et à mettre en place des stratégies flexibles qui mettent en valeur les multiples atouts des différentes régions rurales.

Bibliographie

Maison blanche (2009), « Memorandum for the Heads of Executive Departments and Agencies: Developing Effective Place-Based Policies for the FY 2011 Budget », Washington, www.higicc.org/ Resources/Documents/PlaceBasedPolicy-OMB-m09-28.pdf.

Maison blanche (2014), « Fact Sheet: President Obama’s Promise Zones Initiative », Office of the Press Secretary, www.whitehouse.gov/the-press-office/2014/01/08/fact-sheet-president-obama-s-promise- zones-initiative (consulté le 25 mai 2016).

Ministère de l’Agriculture (n.d.), « StrikeForce for Rural Growth and Opportunity », brochure, www.usda.gov/documents/ usda-strikeforce-fact-sheet.pdf.

Obama, B. (2011), « Executive Order: Establishment of the White House Rural Council », The White House, Office of the Press Secretary, www.whitehouse.gov/sites/default/files/uploads/ 2011ruralcouncil_eo_rel.pdf.

OCDE (2006), Le nouveau paradigme rural : politiques et gouvernance, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264023932-fr.

OCDE (2012), Promoting Growth in All Regions, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264174634-en.

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Sullivan, B. (2010), « HUD Awards Nearly $100 Million in New Grants to Promote Smarter and Sustainable Planning for Jobs and Economic Growth », Press release no. 10-233, U.S. Department of Housing and Urban Development, http://portal.hud.gov/hudportal/HUD?src=/press/press_releases_media_advisories/ 2010/HUDNo.10-233 (consulté le 25 mai 2016).

Note

← 1. Ce chapitre ne doit pas être présenté comme exprimant les vues officielles de l’OCDE ou de ses pays membres. Les opinions exprimées et les arguments employés sont ceux des auteurs.