Chapitre 4. Utilisation des TIC et compétences1

La concrétisation du potentiel des technologies de l’information et des communications (TIC) dépend de l’utilisation qui en est faite, et leur capacité à servir l’économie et la société, des compétences des utilisateurs. Ce chapitre examine les tendances récentes en matière d’utilisation des TIC par les entreprises et les individus, ainsi que l’évolution de l’offre et de la demande de compétences TIC spécialisées et génériques, et de compétences complémentaires, notamment sous l’effet de la robotisation progressive de la production industrielle.

  

Introduction

L’essor de l’économie et de la société numériques dépend fondamentalement de l’utilisation des technologies numériques par les individus, les entreprises et les pouvoirs publics. Pour que les équipements matériels, les logiciels et la connectivité examinés au Chapter 3 contribuent à la création de valeur et à la croissance de la productivité, les technologies numériques doivent être utilisées efficacement. Cela implique des usages plus perfectionnés que la simple communication de base – le recours aux services infonuagiques, aux progiciels de gestion intégrés ou à l’analytique des données massives en sont des exemples. Pour ce faire, il est impératif que l’ensemble des acteurs renforcent les compétences requises pour utiliser les technologies en toute efficacité, qu’il s’agisse des compétences TIC génériques et spécialisées, ou des aptitudes complémentaires.

Au cours des dernières années, l’adoption des technologies numériques par ces différents acteurs a continué de progresser à un rythme soutenu. En 2016, 95 % des entreprises de la zone OCDE disposaient d’une connexion haut débit, contre 86 % en 2010. Environ 83 % de la population adulte des pays membres utilisaient l’internet, dont 73 % quotidiennement, contre respectivement 56 % et 30 % en 2005. Plus de la moitié des individus de la zone OCDE ont acheté des produits sur l’internet en 2016, contre 36 % en 2010. La même année, en moyenne 52 % des citoyens des pays de l’OCDE ont eu recours aux services de l’administration électronique.

Le fossé numérique traditionnel dû aux inégalités d’accès aux infrastructures et aux services TIC laisse la place à une fracture d’un nouveau genre, plus diffuse, liée à l’utilisation des technologies numériques. Si la plupart des entreprises des pays de l’OCDE disposent désormais d’une connexion haut débit, ainsi que d’une page ou d’un site web, seule une minorité d’entre elles utilisent des applications TIC perfectionnées de type progiciels de gestion intégrés (PGI), services infonuagiques et analytique des données massives. En règle générale, les grandes entreprises sont davantage susceptibles d’utiliser de telles applications, du fait certes de la complexité de leurs processus métier internes, mais aussi des obstacles à l’adoption des TIC auxquels sont confrontées les petites structures, dont le manque de compétences et les contraintes budgétaires accrues.

La pénurie de compétences adaptées creuse également la fracture numérique au sein de la société. En moyenne, seuls 25 % des individus utilisent quotidiennement au travail des logiciels bureautiques simples de type traitement de texte et tableurs. Or, selon l’Enquête de l’OCDE sur les compétences des adultes (PIAAC), plus de 40 % d’entre eux ne semblent pas disposer de compétences TIC suffisantes pour exploiter ces outils efficacement.

Le numérique bouleverse les modes de travail et accroît la demande non seulement de compétences personnelles complémentaires des technologies numériques, telles que la capacité à communiquer sur les réseaux sociaux ou à vendre des produits sur des plateformes de commerce électronique, mais aussi de compétences plus abstraites, liées à la maîtrise de la langue et du calcul, aux relations interpersonnelles et à la communication. Si, pour l’heure, les décideurs ont avant tout mis l’accent sur les compétences nécessaires pour développer ou utiliser les TIC, les aptitudes complémentaires devraient prendre de l’importance, notamment sous l’effet de l’automatisation.

Par ailleurs, les technologies numériques offrent de nouvelles possibilités de développer les compétences. Les programmes proposés sur le web, par le biais notamment des cours en ligne ouverts à tous et des ressources éducatives libres, permettent à des milliers d’étudiants de bénéficier d’un accès libre et complet à des cours universitaires en ligne, étendant par là même les horaires d’apprentissage et les capacités d’accueil des établissements. Pour autant, la proportion d’internautes ayant suivi un cours en ligne en 2016 restait inférieure à 15 % dans 30 des 35 pays pour lesquels on dispose de données.

Si l’utilisation des TIC par les individus bat des records, des disparités demeurent selon les pays et les catégories sociales, notamment pour les usages plus avancés de l’internet mobile (achats ou services bancaires en ligne, par exemple). Les personnes âgées et les moins instruits accusent les retards les plus marqués. Les inquiétudes quant à la sécurité et au respect de la vie privée restent des freins majeurs à l’utilisation de l’internet. Dans les entreprises, l’utilisation des TIC de base est extrêmement répandue, sauf dans les petites structures ; quant aux fonctions plus perfectionnées comme l’infonuagique, l’analyse des données massives ou les médias sociaux, elles progressent rapidement, quoique partant de niveaux relativement bas. La robotisation, bien que croissante, demeure pour sa part concentrée dans un nombre limité de pays.

Pour ce qui est des compétences TIC, plusieurs constats se font jour : le « personnel informatique » figure en deuxième position dans le classement des 10 principaux types de profils que les entreprises peinent à recruter, en particulier dans les services. En revanche, seule une poignée de pays (du moins en Europe) sont pour l’heure confrontés à des pénuries de compétences TIC spécialisées. Par ailleurs, de nombreux travailleurs utilisant les TIC quotidiennement ne disposent pas d’un niveau de compétences TIC génériques suffisant, d’où la nécessité de les développer. Enfin, les aptitudes complémentaires des TIC revêtent une importance croissante ; de fait, les travailleurs en ont besoin pour s’adapter à l’évolution des emplois, notamment les emplois peu qualifiés ou impliquant des tâches manuelles répétitives susceptibles d’être réalisées par des robots industriels.

Utilisation des TIC

Les entreprises, notamment les plus petites, pourraient utiliser les TIC plus efficacement et saisir de nouvelles opportunités commerciales

Les entreprises adoptent en masse les TIC – qu’il s’agisse des fonctions liées aux données massives ou des applications robotiques –, mais sont encore nombreuses à ne pas saisir pleinement les opportunités qui pourraient naître d’une utilisation efficace des technologies. Les taux d’adoption restent hétérogènes selon les entreprises, les petites structures étant à la traîne. Le recours aux TIC se généralise non seulement au sein des entreprises, mais aussi dans la société, malgré des disparités notables selon les pays et les catégories sociales. La demande de spécialistes des TIC devrait progresser dans les années à venir, même si, pour l’heure, seuls quelques pays sont confrontés à des pénuries ; les taux d’emplois vacants dans les services informatiques sont néanmoins supérieurs à ceux constatés pour l’ensemble du secteur des entreprises.

Si la plupart des entreprises utilisent aujourd’hui les TIC, les petites structures restent à la traîne

La grande majorité des entreprises ont désormais recours aux TIC. En 2016, en moyenne 95 % des entreprises de la zone OCDE disposaient d’une connexion haut débit (Figure 4.1), contre 86 % en 2010. La progression de la connectivité a été particulièrement forte au Mexique, en Lettonie (28 points de pourcentage) et en Pologne (24 points de pourcentage). L’augmentation des taux d’adoption a également contribué à réduire l’écart entre les petites et les grandes entreprises2 à moins de 4 points de pourcentage en moyenne, et la connexion haut débit est désormais devenue la norme. De fait, la quasi-totalité des grandes entreprises (99 % en moyenne dans la zone OCDE) et plus de 95 % des petites entreprises disposent aujourd’hui d’un accès haut débit. En revanche, l’écart entre petites et grandes entreprises reste important au Mexique (20 points de pourcentage), en Grèce (17 points de pourcentage), en Pologne et en Turquie (8 points de pourcentage).

Graphique 4.1. Pénétration du haut débit dans les entreprises, par taille, 2016
En pourcentage des entreprises de chaque classe de taille
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Note: Sauf indication contraire, la couverture sectorielle comprend toutes les activités du secteur manufacturier et du secteur des services marchands non financiers. Seules les entreprises de plus de dix salariés sont prises en considération. Les classes de taille sont les suivantes : petites entreprises (de 10 à 49 salariés), moyennes entreprises (de 50 à 249 salariés), grandes entreprises (250 salariés ou plus). Pour les exceptions, voir la note 1, en fin de chapitre.

1. Pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, les données se rapportent à l’exercice budgétaire 2010/11 clos au 30 juin, et non à l’année 2010, et, respectivement, aux exercices budgétaires 2014/15 et 2015/16, clos au 30 juin, au lieu de 2016. Pour ce qui est des activités prises en compte, c’est la classification ANZSIC06 qui est utilisée, et non la CITI rév. 4.

Pour l’Australie, les données couvrent l’agriculture, la foresterie et la pêche.

Pour le Canada, les données se rapportent à 2013 au lieu de 2016, et à 2007 au lieu de 2010 ; les entreprises de taille moyenne comptent de 50 à 299 employés, et les grandes, 300 salariés ou plus. Pour ce qui concerne la classification utilisée, il ne s’agit pas de la CITI rév. 4, mais du système nord-américain de nomenclatures des activités économiques (NAICS).

Pour le Brésil, la Colombie, le Japon et la Corée, les données se rapportent à 2015.

Pour le Japon, les données concernent les entreprises de plus de 100 salariés (et non de 10) ; les entreprises de taille moyenne comptent entre 100 et 299 employés, et les grandes, 300 salariés ou plus. C’est la classification JSIC rév. 13 qui est utilisée. Les données couvrent les liaisons louées et le haut débit mobile en 2015, mais pas en 2010.

Pour le Mexique, les données se rapportent à 2008 et 2012, au lieu de 2010 et 2016.

Pour la Suisse, les données concernent 2015 au lieu de 2016, et 2011 au lieu de 2010. Pour 2015, les données portent sur l’ensemble des entreprises de plus de 5 salariés (au lieu de 10), les petites entreprises comptant de 5 à 49 salariés (et non de 10 à 49). Pour 2011, les données concernent toutes les entreprises de 10 salariés ou plus.

Source: OCDE, Accès et utilisation des TIC par les entreprises (base de données), http://oe.cd/bus (consulté en juin 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933658930

Plus de 77 % de l’ensemble des entreprises de la zone OCDE disposaient d’une page ou d’un site web en 2016, contre 70 % en 2010 (Figure 4.2). La part des entreprises présentes sur le web va de 41.5 % au Mexique à plus de 90 % au Danemark, en Finlande et en Suisse. La progression depuis 2010 a été particulièrement marquée en Lettonie (15 points de pourcentage), en Espagne et en Turquie (13 points de pourcentage).

Graphique 4.2. Entreprises disposant d’une page ou d’un site web, par taille, 2016
En pourcentage des entreprises de chaque classe de taille
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Note: Sauf indication contraire, la couverture sectorielle comprend toutes les activités du secteur manufacturier et du secteur des services marchands non financiers. Seules les entreprises de plus de dix salariés sont prises en considération. Les classes de taille sont les suivantes : petites entreprises (de 10 à 49 salariés), moyennes entreprises (de 50 à 249 salariés), grandes entreprises (250 salariés ou plus). Les chiffres pour l’OCDE correspondent à une moyenne simple des pays pour lesquels on dispose de données. Pour les exceptions, voir la note 1, en fin de chapitre.

1. Pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, les données se rapportent à l’exercice budgétaire 2010/11 clos au 30 juin, et non à l’année 2010, et, respectivement, aux exercices budgétaires 2014/15 et 2015/16, clos au 30 juin, au lieu de 2016. Pour ce qui est des activités prises en compte, c’est la classification ANZSIC06 qui est utilisée, et non la CITI rév. 4.

Pour l’Australie, les données couvrent l’agriculture, la foresterie et la pêche.

Pour le Canada, les données se rapportent à 2013 au lieu de 2016, et à 2007 au lieu de 2010 ; les entreprises de taille moyenne comptent de 50 à 299 employés, et les grandes, 300 salariés ou plus. Pour ce qui concerne la classification utilisée, il ne s’agit pas de la CITI rév. 4, mais du système nord-américain de nomenclatures des activités économiques (NAICS).

Pour le Brésil, la Colombie, le Japon et la Corée, les données se rapportent à 2015.

Pour le Japon, les données concernent les entreprises de plus de 100 salariés (et non de 10) ; les entreprises de taille moyenne comptent entre 100 et 299 employés, et les grandes, 300 salariés ou plus. C’est la classification JSIC rév. 13 qui est utilisée.

Pour le Mexique, les données se rapportent à 2008 et 2012, au lieu de 2010 et 2016.

Pour la Suisse, les données se rapportent à 2011 au lieu de 2016.

Source: Accès et utilisation des TIC par les entreprises (base de données), http://oe.cd/bus (consulté en juin 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933658949

Comme pour l’accès haut débit, la présence sur le web est plus rare dans les petites entreprises (Figure 4.2). Dans 26 des 33 pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de données, plus de 90 % des grandes entreprises ont un site web ; quant aux taux de présence des petites et moyennes entreprises, ils s’échelonnent entre 60 % ou moins en Corée, en Lettonie, au Portugal et au Mexique, et 90 % ou plus au Danemark, en Finlande et en Suisse.

Le numérique crée de nouvelles opportunités que les entreprises ne saisissent pas encore pleinement

Le rythme d’adoption des technologies numériques dépend dans certains cas de la diffusion des technologies précédentes. Il a ainsi fallu 15 à 20 ans pour qu’un peu plus des trois quarts des entreprises créent leur site web, mais seulement quelques années pour qu’environ 45 % des entreprises deviennent actives sur les réseaux sociaux. Les chiffres de la participation au commerce électronique sont quant à eux inférieurs. Dans les pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de données, 21 % des entreprises comptant au moins dix salariés ont reçu des commandes par voie électronique en 2016 (Figure 4.3), une part restée stable depuis 2013, après une augmentation de 5 points de pourcentage entre 2008 et 2013.

Graphique 4.3. Diffusion d’une sélection d’outils et d’activités TIC dans les entreprises, 2016
En pourcentage des entreprises de dix salariés ou plus
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1. Haut débit : pour l’Australie, comprend les accès de type DSL, fibre jusqu’à l’abonné, câble, sans fil fixe, sans fil mobile, satellite et « autre ». Pour le Canada, comprend tous les types de connexion à l’exception des connexions par ligne commutée.

Achats en ligne : pour l’Australie, les données correspondent à la proportion d’entreprises émettant ou recevant des commandes via les réseaux informatiques, à l’aide de méthodes spécialement conçues à cette fin (pages web, extranet ou EDI). Entrent dans ce cadre toutes les transactions pour lesquelles l’engagement d’achat est transmis par voie électronique, y compris par courriel. Pour la Nouvelle-Zélande, les commandes émises par le biais de messages de type EDI ne sont pas prises en compte. Pour la Suisse, les données correspondent à la proportion d’entreprises effectuant des opérations d’achat ou de vente ; aucune période de référence n’est mentionnée dans la question.

Ventes en ligne : pour l’Australie, les données correspondent à la proportion d’entreprises émettant ou recevant des commandes via les réseaux informatiques, à l’aide de méthodes spécialement conçues à cette fin (pages web, extranet ou EDI). Entrent en ligne de compte toutes les transactions pour lesquelles l’engagement d’achat est transmis par voie électronique.

PGI : pour le Canada, les données se rapportent à 2013, pour l’Islande et la Suède, à 2014.

Infonuagique : pour le Canada, les données concernent 2012, et portent sur les entreprises ayant investi dans des « logiciels-services (y compris des services infonuagiques, par exemple) ».

Gestion de la chaîne logistique : pour la Turquie, les données se rapportent à 2012.

Médias sociaux : pour l’Australie, les données concernent les entreprises présentes sur les médias sociaux ; pour le Canada, elles portent sur les entreprises dont les sites internet intègrent des liens avec les médias sociaux (Facebook, Twitter, Google+).

RFID : pour le Japon, la Corée et la Suisse, les données se rapportent à 2015, pour le Canada, à 2013, et pour la Turquie, à 2011.

Pour les pays participant au Système statistique européen, la couverture sectorielle comprend toutes les activités du secteur manufacturier et du secteur des services marchands non financiers, et les données relatives aux achats et ventes en ligne se rapportent à 2015. Pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, les données concernent respectivement, non pas 2016, mais les exercices budgétaires 2014/15 et 2015/16, clos au 30 juin. Pour ce qui est des activités prises en compte, c’est la classification ANZSIC06 qui est utilisée, et non la CITI rév. 4. Pour l’Australie, les données couvrent l’agriculture, la foresterie et la pêche. Pour le Canada, la classification utilisée est le système nord-américain de nomenclatures des activités économiques (NAICS) et les données se rapportent à 2013, à l’exception de celles relatives aux services infonuagiques, qui concernent l’année 2012. Pour l’Islande, les données se rapportent à 2014, pour le Japon, la Corée et la Suisse, à 2015. Pour le Japon, on a utilisé la classification JSIC rév. 13 au lieu de la CITI rév. 4, et les données portent sur toutes les entreprises de plus de 100 salariés (au lieu de 10). Pour le Mexique, les données se rapportent à 2012. Pour la Suisse, les données se rapportent à 2015 ; celles relatives aux sites web concernent 2011 au lieu de 2016. Toujours pour la Suisse, les données pour 2015 portent sur les entreprises de plus de cinq salariés (au lieu de dix).

Le haut débit couvre à la fois les connexions fixes et mobiles, avec des débits descendants annoncés d’au moins 256 mégabits par seconde.

Les achats et les ventes en ligne correspondent aux achats et ventes de biens ou de services effectués via les réseaux informatiques à l’aide de méthodes spécialement conçues pour passer et recevoir des commandes (pages web, extranet ou échange de données informatisé [EDI], à l’exclusion du téléphone, du fax et des courriels saisis manuellement). Les modes de paiement et de livraison n’entrent pas en ligne de compte.

Les progiciels de gestion intégrés (PGI) sont des outils logiciels permettant d’intégrer la gestion des flux d’informations internes et externes, qu’ils concernent la gestion des équipements, les ressources humaines, la finance, la comptabilité ou la relation client. Seul le partage d’informations au sein des entreprises est pris en compte ici. Les données relatives aux PGI portent sur l’année 2015.

L’infonuagique désigne les services TIC utilisés, via l’internet, comme un ensemble de ressources informatiques permettant d’accéder à des logiciels, à de la puissance de calcul, à des capacités de stockage, etc.

La gestion de la chaîne logistique renvoie à l’utilisation d’applications d’échange automatique de données (EAD). Les données relatives à ce type d’outils se rapportent à 2015.

Les logiciels de gestion de la relation client sont des solutions utilisées par les entreprises pour gérer leurs interactions avec leurs clients, prospects, partenaires, collaborateurs et fournisseurs. Les données relatives à ce type d’outils portent sur l’année 2015.

Les médias sociaux sont les applications basées sur les technologies web ou les plateformes de communication, utilisées par les entreprises pour entrer en contact, et créer et échanger des contenus numériques avec leurs clients, fournisseurs ou partenaires, ou, en interne, pour favoriser les échanges entre collaborateurs. Il peut s’agir de réseaux sociaux (hors publicité payante), de blogs, de solutions de partage de fichiers et d’outils de partage de connaissances de type wiki.

La radio-identification (RFID) est une technologie permettant la transmission d’informations par fréquence radio. Elle peut être utilisée à des fins très diverses, de l’identification de personnes au contrôle d’accès, en passant par la logistique, le commerce de détail ou le suivi des processus de production. Les données relatives à cette technologie portent sur l’année 2014.

Sauf indication contraire, seules les entreprises de dix salariés ou plus sont prises en considération.

Pour les exceptions, voir la note 1, en fin de chapitre.

Source: OCDE, Accès et utilisation des TIC par les entreprises (base de données), http://oe.cd/bus (consulté en juin 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933658968

Les ventes en ligne représentent en moyenne 18.7 % du chiffre d’affaires total dans les pays qui publient ce type de données. Jusqu’à 90 % de la valeur du commerce électronique correspondent à des transactions entre entreprises, exécutées par l’intermédiaire d’applications d’échange de données informatisé (EDI). Les tendances observées sont avant tout le reflet du poids économique des grandes entreprises, dont les ventes en ligne représentent en moyenne 22.6 % du chiffre d’affaires, contre 9.5 % pour les petites.

Les médias sociaux représentent désormais bien plus que de simples circuits de communication. Utilisés comme des outils TIC par environ 45 % des entreprises, ils continuent de se diffuser à un rythme fulgurant. À l’échelle de l’Union européenne, la proportion d’entreprises utilisant plus de deux types de médias sociaux est passée 14 % à 20 % entre 2014 et 2016, soit en très peu de temps.

Le numérique favorise l’intégration des activités au sein des entreprises, en particulier pour ce qui est de la gestion des flux d’informations. Plus de 30 % des entreprises de la zone OCDE utilisent désormais des outils de type PGI ou solutions de gestion de la relation client, soit une progression de près de 10 points de pourcentage depuis 2010. Les PGI permettent aux entreprises de rationaliser l’intégration des informations et des processus entre les différentes fonctions opérationnelles. Quant à la progression des solutions de gestion de la relation client, elle reflète une utilisation intensive, par les entreprises, des technologies de l’information pour collecter, intégrer, traiter et analyser les informations relatives à leurs clients.

Avec l’explosion de la densité des réseaux et des débits, et la progression régulière de la puissance de calcul, l’infonuagique prend de l’ampleur et a désormais été adoptée par près d’un quart des entreprises de la zone OCDE. L’exploitation des technologies informatiques plus évoluées est moins répandue. Tel est le cas de l’analytique des données massives et de la radio-identification (RFID), qui restent l’apanage de certains types d’entreprises.

Le taux de pénétration des PGI a fortement progressé au cours de la période récente, passant de 21 % des entreprises en 2010 à 33 % en 2016. On note toutefois des disparités notables selon les pays et la taille des entreprises. Pour preuve, en 2016, 78 % des grandes entreprises étaient équipées de PGI, contre moins de 28 % des petites structures, pour lesquelles ces solutions commencent à peine à devenir abordables. Au niveau des pays, les taux de pénétration des PGI vont de 60 % à 93 % pour les grandes entreprises, et de 7 % à 50 % pour les petites. L’Allemagne, la Belgique et le Danemark affichent les taux les plus élevés, tandis que la Lettonie et l’Islande sont à la traîne, toutes tailles d’entreprises confondues (Figure 4.4).

Graphique 4.4. Pénétration des progiciels de gestion intégrés, par taille d’entreprise, 2015
En pourcentage des entreprises de chaque classe de taille
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Note: Sauf indication contraire, la couverture sectorielle comprend l’ensemble des activités relevant du secteur manufacturier et du secteur des services marchands non financiers. Seules les entreprises de plus de dix salariés sont prises en considération. Les classes de taille sont les suivantes : petites entreprises (de 10 à 49 salariés), moyennes entreprises (de 50 à 249 salariés), grandes entreprises (250 salariés ou plus). Pour le Canada, les entreprises de taille moyenne comptent entre 50 et 299 salariés ; les grandes entreprises emploient 300 salariés ou plus. Pour le Brésil et la Corée, les données se rapportent à 2015. Pour l’Islande et la Suède, les données se rapportent à 2014, pour le Canada, à 2013. Pour la Suisse, les données de 2015 portent sur l’ensemble des entreprises de cinq salariés ou plus (au lieu de dix) ; les petites entreprises comptent donc de 5 à 49 salariés (et non de 10 à 49).

Source: OCDE, Accès et utilisation des TIC par les entreprises (base de données), http://oe.cd/bus (consulté en juin 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933658987

On assiste à une croissance exponentielle de la masse des données générées par la transformation numérique des activités économiques

La pénétration de l’infonuagique dans les entreprises s’est accélérée au cours des dernières années. En 2016, plus de 24 % des entreprises avaient recours à ce type de service. Ce chiffre masque toutefois des écarts, qui vont de 8 % en Pologne à plus de 57 % en Finlande. Dans la plupart des pays, les taux d’adoption sont plus élevés dans les grandes entreprises (proches de 50 %) que dans les petites ou moyennes structures, qui affichent respectivement des chiffres autour de 22 % et 32 % (Figure 4.5).

Graphique 4.5. Entreprises ayant recours aux services infonuagiques, par taille, 2016
En pourcentage des entreprises de chaque classe de taille
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Note: On entend par « services infonuagiques » les services TIC utilisés, via l’internet, comme un ensemble de ressources informatiques permettant d’accéder à des logiciels, de la puissance de calcul, des capacités de stockage. Sauf indication contraire, les données portent sur les entreprises manufacturières et les sociétés de services marchands non financiers comptant dix salariés ou plus. Les classes de taille sont les suivantes : petites entreprises (de 10 à 49 salariés), moyennes entreprises (de 50 à 249 salariés), grandes entreprises (250 salariés ou plus). Les chiffres pour l’OCDE correspondent à une moyenne simple des pays pour lesquels on dispose de données. Pour les exceptions, voir la note 1, en fin de chapitre.

1. Pour l’Australie, les données se rapportent, non pas à 2016, mais à l’exercice budgétaire 2014/2015 clos au 30 juin. Pour ce qui est des activités prises en compte, c’est la classification ANZSIC06 qui est utilisée, et non la CITI rév. 4. Les données couvrent l’agriculture, la foresterie et la pêche.

Pour le Canada, les données concernent 2012, et portent sur les entreprises ayant investi dans des logiciels-services (y compris des services infonuagiques). La classification utilisée n’est pas la CITI rév. 4, mais le système nord-américain de nomenclatures des activités économiques (NAICS). Les entreprises de taille moyenne comptent entre 50 et 299 salariés. Les grandes entreprises emploient 300 salariés ou plus. Pour l’Islande, les données se rapportent à 2014.

Pour le Japon, on a utilisé la classification JSIC rév. 13 ; les données se rapportent à 2015 et portent sur les entreprises de plus de 100 salariés. Les entreprises de taille moyenne comptent donc entre 100 et 299 salariés. Les grandes entreprises emploient 300 salariés ou plus.

Pour le Brésil et la Corée, les données se rapportent à 2015.

Pour le Mexique, elles correspondent à 2012.

Pour la Suisse, les données concernent 2015 et couvrent les entreprises de cinq salariés ou plus.

Source: OCDE, Accès et utilisation des TIC par les entreprises (base de données), http://oe.cd/bus (consulté en juin 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659006

L’expression « données massives » désigne les volumes considérables de données générées par les activités menées dans l’environnement électronique et les communications intermachines (données produites dans le cadre des activités sur les médias sociaux, des processus de production, etc.). Les caractéristiques des données massives se résument en « 3V » (volume, variété et vélocité) : 1) le premier V fait référence aux volumes considérables de données générés dans le temps ; 2) le deuxième renvoie à la variété des formats des données complexes, qui peuvent être structurées ou non (textes, vidéos, images, voix, documents, données de capteurs, journaux d’activités, historique de parcours sur le web, coordonnées, etc.) ; 3) le troisième V désigne la vitesse à laquelle les données sont générées, sont mises à disposition et évoluent dans le temps. D’une manière générale, l’analytique des données massives désigne le recours à des techniques, des technologies et des outils logiciels pour analyser les données massives (Laney, 2001 ; Eurostat, 2016).

La proportion d’entreprises ayant eu recours à l’analytique des données massives en 2016 va de 4 % en Corée à 19 % aux Pays-Bas (Figure 4.6). Ces fonctions sont avant tout utilisées dans les grandes entreprises, avec des taux de pénétration allant de 11 % en Hongrie à 43 % aux Pays-Bas. Notons qu’en Belgique et aux Pays-Bas, plus de 15 % des petites entreprises ont également franchi le cap. L’écart d’adoption de l’analytique des données massives entre les petites et les grandes entreprises reste toutefois important et varie considérablement d’un pays à l’autre. En effet, si les taux d’adoption vont du simple à près du double en Hongrie, en Lituanie et au Portugal, les grandes entreprises sont plus de quatre fois plus nombreuses que les petites à y avoir recours au Danemark et en Slovénie.

Graphique 4.6. Entreprises ayant recours à l’analytique des données massives, 2016
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Note: Pour la Corée, les données se rapportent à 2015, et l’on ne dispose pas d’informations quant à la répartition par type d’analyse.

Source: OCDE, Accès et utilisation des TIC par les entreprises (base de données), http://oe.cd/bus (consulté en juin 2017) ; Eurostat, Économie et société numériques (base de données), http://ec.europa.eu/eurostat/web/digital-economy-and-society/data/comprehensive-database (consulté en mars 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659025

Les entreprises du secteur des TIC sont de loin les plus nombreuses à utiliser de manière intensive l’analytique des données massives (près d’une sur quatre en moyenne dans les 20 pays européens pour lesquels on dispose de données), suivies par les acteurs du secteur de la production et de la distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et climatisation, et de la distribution d’eau (16 %), puis du secteur du transport et de l’entreposage (14 %).

Les entreprises analysent les données issues de diverses sources, qui dépendent de l’environnement dans lequel elles opèrent (type de secteur) et vont des systèmes de géolocalisation de dispositifs portables aux appareils intelligents ou capteurs, en passant par les médias sociaux. Dans une majorité de pays, les entreprises analysent les données issues essentiellement de la géolocalisation des dispositifs portables ou des médias sociaux.

Les entreprises qui utilisent le plus les données de géolocalisation appartiennent généralement au secteur du transport et de l’entreposage, et, dans une moindre mesure, au secteur de la construction. Les entreprises des secteurs de la production et la distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et climatisation, et de la distribution d’eau, ainsi que celles menant des activités immobilières, sont les premières utilisatrices des données générées par les appareils intelligents ou les capteurs. Dans la plupart des pays, les données issues des médias sociaux sont avant tout utilisées par les entreprises menant des activités liées à l’hébergement et la restauration. Les données provenant de sources autres que celles précitées sont essentiellement utilisées par des entreprises opérant dans deux secteurs : information et communication, d’une part, et activités professionnelles, scientifiques et techniques, d’autre part.

Plus des deux tiers des robots industriels opérationnels se concentrent dans seulement quatre pays membres de l’OCDE

Le Figure 4.7 illustre le nombre de robots opérationnels dans les pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de données. Avec moins de 100 unités, l’Estonie était en 2014 le pays le moins doté ; le Japon se trouvait quant à lui à l’autre extrémité du spectre, avec 250 000 unités. On estime qu’en 2014, dernière année pour laquelle on dispose d’informations, quelque 750 000 robots industriels étaient opérationnels dans les pays de l’OCDE, ce qui équivalait à plus de 80 % du parc mondial. Le Japon, les États-Unis, la Corée et l’Allemagne étaient les pays les plus robotisés de la zone OCDE, et représentaient à eux quatre près de 70 % du nombre total de robots en fonctionnement, ce qui témoigne d’une très forte concentration dans les économies avancées. Pour ce qui est des économies partenaires de l’OCDE, la République populaire de Chine arrive en tête du parc de robots, avec un stock opérationnel de plus de 86 000 unités.

Graphique 4.7. Nombre total de robots industriels opérationnels à l’échelle mondiale, 2014
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Note: Chine = République populaire de Chine.

Source: Calculs de l’auteur, d’après les données fournies par la Fédération internationale de la robotique, février 2017.

 https://doi.org/10.1787/888933659044

Les secteurs des transports et des équipements électroniques sont les plus gros usagers de robots industriels

On note une forte concentration des robots dans une poignée de secteurs industriels (Figure 4.8). Le matériel de transport arrive en tête, avec près de 45 % du parc total de robots en 2014. De par ses caractéristiques (volumes de fabrication élevés et produits relativement standardisés), le secteur automobile a toujours été sujet à l’automatisation ; il n’est donc pas surprenant qu’il se taille la part du lion dans ce domaine.

Graphique 4.8. Dix secteurs les plus robotisés, en pourcentage du parc de robots industriels opérationnels
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Source: Calculs de l’auteur d’après les données fournies par la Fédération internationale de la robotique, février 2017.

 https://doi.org/10.1787/888933659063

Arrivent en deuxième position, avec près de 30 % du parc, les équipements électroniques, électriques et optiques. Certes, les biens produits dans ce secteur affichent une forte composante technologique, mais leur fabrication est relativement standardisée. Si la création de nouveaux modèles nécessite d’importants investissements en recherche et développement, ainsi qu’une main-d’œuvre hautement qualifiée, leur reproduction à grande échelle est aisément automatisable (tel est le cas des microprocesseurs, par exemple). Le secteur du caoutchouc et des matières plastiques, ainsi que les produits métalliques, mobilisent entre 5 % et 10 % du parc mondial de robots.

L’utilisation des technologies numériques par les individus, certes croissante, varie selon les pays et les catégories sociales

Si l’utilisation de l’internet s’est généralisée, de fortes disparités demeurent selon les pays et les catégories sociales

En 2005, environ 56 % de la population adulte des pays membres de l’OCDE avaient accès à l’internet, et 30 % l’utilisaient quotidiennement. En 2016, ces parts s’établissaient respectivement à 83 % et 73 %. Les progrès des technologies mobiles ont élargi les possibilités d’accéder au réseau, non seulement lors des déplacements, mais aussi à domicile, et l’internet fait désormais partie intégrante du quotidien. Dans la zone UE27, par exemple, la part des ménages ne disposant pas d’une connexion internet à domicile parce qu’ils estiment ne pas en avoir besoin (contenu inutile ou inintéressant) a chuté de 20 % en 2006 à moins de 7 % en 2016.

Malgré la progression régulière et soutenue constatée au cours des dix dernières années, l’utilisation de l’internet reste extrêmement variable selon les pays de l’OCDE et les catégories sociales. En 2016, alors que 97 % ou plus des adultes avaient accès à l’internet au Danemark, en Islande, au Japon, au Luxembourg et en Norvège, ils étaient 60 % ou moins au Mexique et en Turquie. En Islande, en Italie, au Luxembourg et en Norvège, la part des utilisateurs quotidiens est très proche de la proportion totale d’utilisateurs. En revanche, au Mexique et en Turquie, de nombreux utilisateurs ne se connectent que peu fréquemment à l’internet.

Les écarts dans l’adoption de l’internet sont principalement liés à l’âge et au niveau d’instruction, souvent combinés aux revenus. Si, dans la plupart des pays, l’adoption de l’internet est presque universelle chez les jeunes, son utilisation par les générations plus âgées présente de larges disparités (Figure 4.9). Dans la zone OCDE, plus de 95 % des personnes âgées de 16 à 24 ans utilisaient l’internet en 2016, contre moins de 63 % des 55-74 ans.

Graphique 4.9. Internautes, par âge, 2016
En pourcentage de la population dans chaque groupe d’âge
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Note: Sauf indication contraire, la période de référence prise en compte pour recenser les internautes est de trois mois. Pour le Canada et le Japon, la période de référence est de 12 mois. Pour les États-Unis, aucune période n’est précisée. Les données pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande se rapportent respectivement à 2014/15 (exercice budgétaire clos au 30 juin 2015) et à 2012/13 (exercice budgétaire clos au 30 juin 2013) au lieu de 2016. Pour le Canada, les données concernent 2012 au lieu de 2016. Pour le Chili, Israël, le Japon, la Corée et les États-Unis, elles se rapportent à 2015, pour l’Islande et la Suisse, à 2014. Les données concernant Israël portent sur les individus âgés de 20 ans ou plus au lieu de 16 à 74 ans, et de 20 à 24 ans au lieu de 16 à 24 ans. Les données pour le Japon portent sur les individus âgés de 15 à 69 ans au lieu de 16 à 74 ans, et 60 à 69 ans au lieu de 55 à 74 ans. Les données afférentes aux individus âgés de 60 à 69 ans sont tirées de l’enquête de 2015 sur l’évolution des habitudes de consommation, réalisée par le ministère des Affaires intérieures et des Communications. Les chiffres pour l’OCDE correspondent à une moyenne simple des pays pour lesquels on dispose de données.

Source: OCDE, Accès et utilisation des TIC par les ménages et les individus (base de données), http://oe.cd/hhind (consulté en juin 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659082

Le niveau d’instruction semble être un facteur d’utilisation de l’internet bien plus déterminant pour les personnes âgées que pour les plus jeunes. Le taux d’utilisation de l’internet par les 16-24 ans voisine les 100 % dans la plupart des pays de l’OCDE ; font exception Israël et l’Italie (90 %), ainsi que le Mexique et la Turquie (85 %). Au sein de la zone OCDE, les taux d’utilisation de l’internet par les personnes ayant bénéficié d’un niveau d’instruction peu élevé sont généralement inférieurs de moins de 5 points de pourcentage à ceux des diplômés de l’enseignement supérieur, sauf en Grèce (9 %), en Israël (30 %), au Mexique (27 %) et en Turquie (21 %).

En revanche, les taux d’utilisation de l’internet par les 55-74 ans demeurent très hétérogènes d’un pays à l’autre : supérieurs à 80 % dans les pays nordiques, au Luxembourg, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, ils sont seulement de 30 % en Grèce, 24 % au Mexique et 16 % en Turquie.

Parmi les 55-74 ans diplômés de l’enseignement supérieur, les taux d’utilisation sont généralement supérieurs ou équivalents à ceux de l’ensemble de la population ; dans certains pays, ils sont même proches des taux observés chez les 16-24 ans. Les écarts d’utilisation de l’internet entre les 55-74 ans les moins instruits et les plus instruits sont particulièrement marqués en Hongrie, en Lituanie et en Pologne (Figure 4.10).

Graphique 4.10. Internautes, par âge et niveau d’instruction, 2016
En pourcentage de la population dans chaque groupe d’âge
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Note: Sont considérés comme internautes les individus ayant utilisé l’internet au cours des trois derniers mois. Les individus ayant reçu un niveau d’enseignement scolaire moyen ne sont pas représentés sur ce graphique. Pour le Brésil, le Chili, Israël, la Corée et les États-Unis, les données se rapportent à 2015, pour l’Islande et la Suisse, à 2014. Les données relatives à l’Australie se rapportent à 2014/15 (exercice budgétaire clos au 30 juin 2015) au lieu de 2016. Pour le Japon, les données concernent les individus âgés de 15 à 69 ans, au lieu de 16 à 74 ans. Les données relatives aux individus âgés de 16 à 24 ans ayant bénéficié d’un niveau d’instruction élevé se rapportent à 2014 pour la Slovénie, et correspondent à des estimations de l’OCDE pour la Finlande, l’Islande et la Norvège.

Source: OCDE, Accès et utilisation des TIC par les ménages et les individus (base de données), http://oe.cd/hhind (consulté en juin 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659101

La navigation web lors des déplacements s’est également généralisée : en 2011, dans la zone UE28, environ un internaute sur quatre accédait à l’internet à partir d’un smartphone ou d’un téléphone mobile en dehors de son domicile ou de son lieu de travail. En 2016, ils étaient plus deux internautes sur trois. La proportion voisine les neuf internautes sur dix en Espagne et en Turquie, et autour de huit sur dix au Danemark, aux Pays-Bas, en Suède et au Royaume-Uni.

Pour ce qui est de l’âge auquel les individus accèdent pour la première fois à l’internet, il varie considérablement selon les pays. Plus d’un tiers des élèves ont commencé à se connecter à l’âge de six ans, ou moins, au Danemark et aux Pays-Bas. Dans les pays nordiques, en Estonie et aux Pays-Bas, ils sont 80 % à avoir accédé à l’internet avant l’âge de dix ans, contre 30 % en Grèce et en République slovaque.

Au cours de la période 2015-16, en moyenne 83 % des internautes ont déclaré avoir envoyé des courriels, 80 % ont utilisé l’internet pour obtenir des informations sur des produits, 70 % ont consulté l’actualité, 69 % ont utilisé les réseaux sociaux, et 31 % ont eu recours aux technologies infonuagiques. Si 58 % des internautes ont commandé des produits en ligne, ils n’étaient que 18 % à en vendre par ce biais (Figure 4.11).

Graphique 4.11. Diffusion d’une sélection d’activités en ligne parmi les internautes, 2016
En pourcentage du nombre d’internautes pratiquant chaque activité
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1. Pour les pays participant au Système statistique européen et le Mexique, les données se rapportent à 2016.

Pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, les données de l’année 200N font en réalité référence aux données de l’année 200N/N+1 (exercice budgétaire clos au 30 juin 200N+1).

Pour le Brésil, la Colombie, le Chili, Israël, le Japon, la Corée et les États-Unis, les données se rapportent à 2015, pour l’Islande et la Suisse, à 2014, et pour le Canada et la Nouvelle-Zélande, à 2012.

Pour le Canada et le Japon, la période de référence est de 12 mois. Pour les États-Unis, aucune période de référence n’est précisée.

Pour l’activité « Recherche d’emploi », les données se rapportent à 2012 pour le Canada et le Japon, à 2013 pour l’Islande, à 2015 pour le Brésil, le Chili, la Corée et les États-Unis, et à 2016 pour le Mexique.

Pour l’activité « Téléchargement de logiciels », les données relatives au Mexique correspondent à 2016.

Pour l’activité « Administration électronique », les données concernant Israël portent sur les individus ayant utilisé l’internet au cours des trois derniers mois. Pour le Mexique, elles portent sur les individus ayant exécuté les tâches suivantes : communiquer avec les pouvoirs publics, consulter des informations mises à disposition par l’administration, télécharger des formulaires officiels, remplir ou soumettre des formulaires officiels, effectuer des démarches administratives et participer à des consultations publiques. Pour la Suisse, seules sont prises en compte les interactions avec les administrations publiques locales, régionales ou nationales ; l’administration ou les autorités publiques hors établissements de santé ou d’enseignement.

Pour les Achats en ligne, la période de référence est de trois mois pour l’Australie ; les données pour l’Australie, Israël et les États-Unis concernent les individus ayant utilisé l’internet au cours des trois derniers mois.

Pour l’activité « Voyages/hébergement », les données pour l’Australie et le Mexique portent sur les individus ayant utilisé l’internet au cours des trois derniers mois. Pour le Mexique, elles correspondent à la catégorie « Réservations et billetterie ».

Pour l’Australie, les données se rapportent à 2014, sauf pour les activités liées à l’utilisation de la messagerie (2010) et aux interactions avec l’administration électronique (2012). La période de référence couvre les 3 derniers mois pour 2014 et les 12 derniers mois pour les années précédentes. Pour ce qui est des interactions avec les pouvoirs publics, les données couvrent des activités comme le téléchargement de formulaires officiels à partir des sites web des organisations gouvernementales, ou la soumission de formulaires, une fois remplis, sur lesdits sites web.

Pour Israël, les données concernent les individus âgés de 20 ans ou plus, au lieu de 16-74 ans. Les données relatives aux interactions avec les pouvoirs publics renvoient aux services obtenus en ligne auprès des organisations gouvernementales, ainsi qu’au téléchargement ou à la soumission de formulaires officiels, au cours des trois derniers mois.

Pour le Japon, les données concernent les individus âgés de 15 à 69 ans, et non de 16 à 74 ans. Les données relatives à l’activité de recherche d’emploi se rapportent à 2012, celles qui concernent les ventes en ligne, à 2010.

Pour le Mexique, la catégorie « Création de contenu » correspond à la création ou la consultation de blogs, l’activité « Téléphonie », aux conversations téléphoniques via l’internet (voix sur IP) ; l’activité « Informations produits » prend en compte l’utilisation de l’internet pour rechercher des informations d’ordre médical.

Les données portent sur les 35 pays de l’OCDE, le Brésil, la Colombie et la Lituanie.

Sauf indication contraire, la période de référence prise en compte pour recenser les internautes est de trois mois.

Les données relatives à l’activité « Recherche d’emploi » se rapportent à 2015 (pour les exceptions propres à certains pays, voir la note 1 en fin de chapitre).

Les données afférentes à l’activité « Téléchargement de logiciels » se rapportent à 2015 (pour les exceptions, voir la note 1, en fin de chapitre).

Pour l’activité « Administration électronique », la période de référence étant de 12 mois au lieu de 3, les données se rapportent aux individus ayant utilisé l’internet au cours des 12 derniers mois.

Pour les catégories « Achats en ligne » et « Voyages/hébergement », la période de référence est de 12 mois au lieu de 3 ; les données concernent donc les individus ayant utilisé l’internet au cours des 12 derniers mois.

Pour les exceptions, voir la note 1, en fin de chapitre.

Administration électronique : comprend toutes les formes d’intéraction.

Source: OCDE, Accès et utilisation des TIC par les ménages et les individus (base de données), http://oe.cd/hhind (consulté en juillet 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659120

Sur des activités telles que l’envoi de courriels, la recherche d’informations sur les produits et l’utilisation des réseaux sociaux, les disparités entre les pays sont faibles. En revanche, les écarts d’un pays à l’autre sont plus marqués si l’on observe la proportion d’internautes effectuant des activités généralement associées à un niveau d’instruction plus élevé (à l’instar des activités intégrant des composantes culturelles ou faisant appel à des infrastructures de services plus élaborées). Tel est le cas, par exemple, des services bancaires, des achats ou de la consultation de l’actualité en ligne, de l’utilisation de services infonuagiques, ou des interactions avec l’administration électronique.

Plus de la moitié des individus de la zone OCDE ont acheté des produits en ligne en 2016, contre 36 % en 2010 (Figure 4.12). La progression au cours de cette période a été particulièrement notable en République tchèque, en Estonie, en Hongrie, en Lettonie, en Lituanie et en République slovaque. La hausse enregistrée aux États-Unis entre 2013 et 2015 a été supérieure à celle observée dans tous les autres pays, à l’exception de l’Estonie. La tendance, à l’œuvre depuis une décennie, devrait perdurer dans les années à venir. Elle a d’ores et déjà bouleversé les circuits de distribution traditionnels pour certaines catégories de produits. Du fait de la diffusion rapide des appareils mobiles connectés, le nombre de particuliers faisant des achats par ce biais ne cesse de croître. La part des achats effectués en ligne varie considérablement selon les pays et les catégories de produits ; l’âge, le niveau d’instruction, le revenu et l’expérience jouent un rôle déterminant dans l’adoption du commerce électronique par les particuliers.

Graphique 4.12. Diffusion des achats en ligne
Pourcentage d’individus ayant commandé des biens ou des services en ligne
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Note: Les données afférentes à l’Australie se rapportent à 2014/15 (exercice budgétaire clos au 30 juin 2015) au lieu de 2016, et à 2010/11 (exercice budgétaire clos au 30 juin 2011) au lieu de 2010. Les données pour le Canada concernent les individus âgés de 16 ans ou plus au lieu de 16-74 ans, et se rapportent à 2012 au lieu de 2016. Les données pour le Chili se rapportent à 2015 et 2009 (au lieu respectivement de 2016 et 2010), et, pour le Brésil, la Colombie, le Japon et la Corée, à 2015 au lieu de 2016. Pour Israël, elles concernent 2015 au lieu de 2016 et la période de référence est de six mois. Pour l’Islande et la Suisse, les données portent sur 2014 au lieu de 2016. Pour la Nouvelle-Zélande, les données se rapportent à 2011/12 (exercice budgétaire clos au 30 juin 2012) au lieu de 2016, et aux individus ayant réalisé, au cours des 12 derniers mois, un achat – quel qu’il soit –, destiné à un usage personnel, achat qu’ils ont réglé en ligne. Pour les États-Unis, les données concernent 2015 et la période de référence est de six mois. Les chiffres pour l’OCDE correspondent à une moyenne simple des pays pour lesquels on dispose de données.

Source: OCDE, Accès et utilisation des TIC par les ménages et les individus (base de données), http://oe.cd/hhind (consulté en juin 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659139

Au Danemark et au Royaume-Uni, plus de 80 % des adultes ont effectué des achats en ligne. En revanche, ils sont moins de 20 % en Turquie, et moins de 7 % en Colombie et au Mexique. La tendance y est toutefois à la hausse, et les écarts s’estompent entre les premiers et les derniers pays du classement si l’on considère uniquement la population des internautes. Au Danemark, en Allemagne et au Royaume-Uni, 80 % ou plus des utilisateurs de l’internet ont effectué des achats en ligne, contre moins de 35 % au Chili ou en Turquie, et 15 % au Mexique.

Les achats les plus courants portent d’une part sur l’habillement, les chaussures et les articles de sport, et, d’autre part, sur les voyages, lesquels représentent respectivement 60 % et 50 % en moyenne des achats en ligne. Suivent la billetterie pour des événements, les équipements de photographie, de télécommunications et d’optique, et les produits alimentaires. Deux secteurs ont connu une croissance rapide ces dernières années : l’habillement, les chaussures et les articles de sport, et les produits alimentaires. La diffusion des différents types de produits vendus en ligne dépend généralement du niveau de revenu, des habitudes de consommation, de la mise à disposition de sites de commerce électronique par les fournisseurs locaux et des stratégies de tarification des entreprises qui vendent sur l’internet.

La sécurité et la protection de la vie privée font partie des questions les plus délicates à résoudre pour favoriser l’essor des cyberservices et le développement du commerce électronique. En 2009, plus d’un tiers des internautes de l’Union européenne qui n’avaient rien acheté sur l’internet invoquaient comme principales raisons la sécurité des paiements et la confidentialité. En 2015, leur part avait certes chuté, mais restait supérieure à un quart, signe que ces questions restaient d’actualité. Au vu des grands écarts de perception des risques de sécurité et d’atteinte à la vie privée entre des pays présentant pourtant des niveaux analogues de répression des infractions et de compétences technologiques, il semblerait que les attitudes culturelles vis-à-vis des opérations effectuées en ligne jouent en rôle essentiel.

Les internautes adoptent en masse les services infonuagiques

On observe une nette progression de l’utilisation des services infonuagiques par les internautes. Le nuage fonctionne comme un espace virtuel de stockage de fichiers, qu’il s’agisse de documents, de photos, de musique ou de vidéos, qui sont ainsi sauvegardés ou partagés avec d’autres utilisateurs. L’infonuagique répond également aux besoins de souplesse et de facilité d’accès aux logiciels et aux contenus, puisque ceux-ci sont accessibles à tout moment, quel que soit le lieu de connexion.

En 2016, le taux d’adoption des services infonuagiques par les internautes d’une sélection de pays de l’OCDE variait de 14 % en Turquie à 48 % en Suède. Dans la plupart des pays, la propension à utiliser ce type de service est beaucoup plus marquée chez les plus jeunes et les plus instruits (Figure 4.13). La proportion d’internautes qui paient pour ces services reste peu élevée, comprise entre moins de 1 % en Slovénie et 10 % en Norvège.

Graphique 4.13. Utilisation de l’infonuagique par les individus dans une sélection de pays de l’OCDE, par groupe d’âge, 2016
En pourcentage des internautes
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Note: L’infonuagique désigne l’utilisation d’espace de stockage sur l’internet pour sauvegarder ou partager des documents, des photos, de la musique, des vidéos ou d’autres fichiers. La catégorie « Achats de services infonuagiques » désigne l’achat de services de stockage ou de partage de fichiers sur l’internet ; les données y afférentes se rapportent à 2014. Elles concernent les individus âgés de 16 à 74 ans, sauf pour le Japon (15-69 ans) et la Corée (12 ans et plus). Les données pour le Brésil, le Danemark, le Japon et la Corée correspondent à 2015, celles pour l’Islande et la Suisse, à 2014.

Source: OCDE, Accès et utilisation des TIC par les ménages et les individus (base de données), http://oe.cd/hhind (consulté en juin 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659158

Au cours des dernières années, les TIC ont permis d’élargir les possibilités d’apprentissage et la palette de programmes d’éducation grâce au développement des cours en ligne et, en particulier, des cours en ligne ouverts à tous. En 2016, en moyenne 10.7 % des internautes ont suivi un cours en ligne – une part relativement stable depuis 2010 dans la plupart des pays (Figure 4.14). Les taux varient entre moins de 3 % en Turquie et 37.4 % au Canada. Dans les pays européens, la participation des internautes à ce type de cours s’est révélée dans l’ensemble inférieure, ces dernières années, aux niveaux enregistrés au Canada, au Mexique ou aux États-Unis.

Graphique 4.14. Individus ayant suivi un cours en ligne
En pourcentage des individus ayant utilisé l’internet au cours des trois derniers mois
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Note: Les données se rapportent à 2012 (et non pas 2016) pour le Canada, le Chili et le Japon, à 2013 pour l’Islande et les États-Unis, à 2014 pour le Mexique, et à 2015 pour le Danemark et la Corée. Les données relatives à la Nouvelle-Zélande correspondent à 2005/06 (exercice budgétaire clos au 30 juin 2006) au lieu de 2010. Pour le Chili, le Canada et la Corée, la période de référence est de 12 mois. Pour le Canada, le Japon, la Corée et la Nouvelle-Zélande, les données reflètent le taux d’individus ayant utilisé l’internet au cours des 12 derniers mois. Pour le Mexique, elles correspondent à la catégorie ayant trait aux efforts en faveur de l’éducation/la formation. Les chiffres pour l’OCDE correspondent à une moyenne simple des pays pour lesquels on dispose de données.

Source: OCDE, Accès et utilisation des TIC par les ménages et les individus (base de données), http://oe.cd/hhind (consulté en juin 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659177

Les services de l’administration électronique progressent, mais à un rythme inégal selon les pays

Si la proportion d’individus utilisant les services de l’administration électronique (consultation des sites web des pouvoirs publics ou interactions avec les autorités par le biais de ces sites) a augmenté ces dernières années, de fortes disparités demeurent selon les pays – en 2016, les chiffres allaient de moins de 25 % au Brésil, au Chili, en Italie, au Mexique et en Colombie, à 88 % au Danemark (Figure 4.15). La part des individus soumettant des formulaires remplis via l’internet marque une nouvelle étape dans les échanges dématérialisés avec les pouvoirs publics. Elle varie elle aussi sensiblement, allant de moins de 10 % au Mexique et au Japon à plus de 50 % dans les pays nordiques, en Estonie, aux Pays-Bas et en France. Les taux les plus faibles s’expliquent notamment par l’insuffisance des infrastructures et de l’offre de services publics en ligne, et par des problèmes structurels liés à des facteurs institutionnels, culturels ou économiques.

Graphique 4.15. Individus utilisant les services de l’administration électronique, 2016
En pourcentage de la population totale
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Note: Sauf indication contraire, les données concernent les activités menées au cours des 12 derniers mois. Pour les exceptions, voir la note 1, en fin de chapitre.

1. Les données afférentes à l’Australie se rapportent à 2012/13 (exercice budgétaire clos au 30 juin) au lieu de 2016, et à 2010/11 (exercice budgétaire clos au 30 juin) au lieu de 2010. Elles concernent les « individus ayant utilisé l’internet pour télécharger des formulaires officiels à partir des sites web des organisations gouvernementales au cours des 12 derniers mois » et les « individus ayant utilisé l’internet pour compléter/soumettre des formulaires mis à disposition sur les sites web des organisations gouvernementales, au cours des 12 derniers mois ».

Les données pour le Canada se rapportent à 2012 au lieu de 2016 pour la consultation des sites web ou les interactions avec les autorités via ces sites, et à 2009 au lieu de 2016 pour la soumission de formulaires remplis. Les données pour 2012 et 2010 concernent les individus âgés de 16 à 74 ans, celles pour 2009 aux individus âgés de 16 ans ou plus.

Pour le Chili, l’Islande et la Suisse, les données se rapportent à 2014 au lieu de 2016.

Pour le Brésil, la Colombie et Israël, elles correspondent à 2015 au lieu de 2016.

Les données relatives à la Nouvelle-Zélande se rapportent à 2012/13 (exercice budgétaire clos au 30 juin) au lieu de 2016, et aux individus ayant utilisé l’internet pour obtenir des informations auprès des pouvoirs publics, au cours des 12 derniers mois.

Pour le Japon, les données relatives à l’envoi de formulaires remplis concernent 2015 au lieu de 2016, et portent sur les individus âgés de 15 à 69 ans, et non de 16 à 74 ans.

Pour le Mexique, l’utilisation des services de l’administration électronique comprend les tâches suivantes : communiquer avec les pouvoirs publics, consulter des informations mises à disposition par l’administration, télécharger des formulaires officiels, remplir ou soumettre des formulaires officiels, effectuer des démarches administratives et participer à des consultations publiques. Les données relatives à l’envoi de formulaires portent sur les individus ayant utilisé l’internet à cette fin au cours des trois derniers mois.

Pour la Suisse, seules sont prises en compte les interactions avec les administrations publiques locales, régionales ou nationales ; l’administration ou les autorités publiques hors établissements de santé ou d’enseignement.

Source: Accès et utilisation des TIC par les ménages et les individus (base de données), http://oe.cd/hhind (consulté en juin 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659196

L’adoption des services de l’administration électronique par les individus a fortement progressé sous l’effet de l’évolution récente des stratégies numériques gouvernementales mises en œuvre dans les pays. Le « gouvernement numérique » désigne l’utilisation des technologies numériques dans le cadre des stratégies de modernisation des administrations, destinées à créer de la valeur pour les citoyens. Il s’appuie sur un écosystème numérique composé d’acteurs publics, d’organisations non gouvernementales, d’entreprises, d’associations de citoyens et d’individus, qui soutient la production et l’accessibilité des données, des services et des contenus par le biais des interactions avec les pouvoirs publics (OCDE, 2014a). Des initiatives ont ainsi été menées récemment autour de la mise en œuvre de l’identité numérique et de la cybercitoyenneté (de tels projets ont vu le jour au Danemark et en Estonie, par exemple). Les politiques en faveur de l’ouverture des données publiques pourraient également contribuer à renforcer les interactions entre les individus et les pouvoirs publics par l’intermédiaire des sites web mis en place par ces derniers.

Compétences TIC

L’utilisation intensive des TIC au travail oblige les salariés à mobiliser de nouvelles compétences dans trois domaines. Premièrement, l’élaboration de produits et de services TIC – logiciels, pages web, commerce électronique, infonuagique, données massives, etc. – requiert des compétences TIC spécialisées pour programmer et développer des applications, et gérer des réseaux. Deuxièmement, un nombre croissant de métiers exigent des travailleurs qu’ils acquièrent des compétences TIC génériques de manière à utiliser ces technologies dans le cadre de leurs tâches quotidiennes – pour accéder aux informations en ligne, utiliser les logiciels, etc. Troisièmement, l’utilisation des TIC modifie les modes de travail et crée une demande de compétences complémentaires des technologies : capacité à communiquer sur les réseaux sociaux, à vendre des produits sur les plateformes de commerce électronique, etc.

L’attention des décideurs et des analystes s’est portée en priorité sur les deux premiers types de compétences, négligeant souvent le dernier. Par ailleurs, la mesure de la demande et de l’offre de compétences se heurte à l’absence d’éléments factuels nécessaires à l’élaboration des politiques en matière d’éducation et de formation. Cette section s’appuie sur les travaux récents de l’Organisation (OCDE, 2016a) sur les solutions qui permettraient de combler ces lacunes (Box 4.1).

Encadré 4.1. Mesurer l’offre et la demande de compétences TIC

La mesure de l’offre et de la demande de compétences dans le domaine des technologies de l’information et des communications (TIC) peut se faire en trois étapes.

La première étape consiste à mesurer la fréquence d’utilisation des TIC dans les différents métiers en s’appuyant sur l’enquête menée par l’OCDE au titre du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PIAAC).

Le questionnaire de base de l’enquête PIAAC collecte des informations sur l’utilisation des TIC au travail ; pour ce faire, les répondants sont invités à indiquer à quelle fréquence ils se livrent à différents types d’activités en ligne (envoi/réception de courriels ; recherche, sur le web, d’informations liées au travail ; utilisation de tableurs, de solutions de traitement de texte ou de langages de programmation, etc.). Les répondants ont le choix entre plusieurs réponses possibles : jamais ; moins d’une fois par mois ; moins d’une fois par semaine, mais au moins une fois par mois ; au moins une fois par semaine, mais pas tous les jours ; tous les jours.

Pour faciliter l’évaluation de la demande de compétences TIC génériques, certaines réponses ont été regroupées dans deux catégories de tâches. La première – qui se rapporte à l’utilisation de fonctions de communication et de recherche d’informations – comprend des tâches de type envoi/réception de courriels et recherche sur le web d’informations liées au travail. La seconde – qui porte sur l’utilisation de solutions de bureautique – couvre l’emploi de logiciels de traitement de texte et de tableurs. Si ces deux catégories de tâches font appel à des compétences TIC génériques, la deuxième implique une utilisation plus avancée des TIC et nécessite des compétences TIC plus pointues.

L’utilisation de langages de programmation sert de mesure indirecte de la demande de compétences TIC spécialisées.

Les questions de l’enquête PIAAC relatives à l’utilisation des TIC au travail sont uniquement posées aux personnes ayant déclaré disposer d’une expérience de l’utilisation d’un ordinateur dans le cadre de leur emploi. Dans la mesure où les personnes n’ayant aucune expérience de l’informatique au travail (soit 24.5 % du total pondéré des répondants) ne sont pas prises en compte, la fréquence de l’utilisation des TIC au travail mesurée à l’aide de ces questions tend à être surévaluée. En outre, on ignore la répartition des personnes sans expérience informatique selon les métiers. Le biais n’est donc pas uniforme, ce qui signifie que la fréquence peut s’avérer surévaluée dans certains métiers, et sous-évaluée dans d’autres. Pour corriger ce biais, la fréquence a été rapportée, non pas au nombre de répondants aux questions sur les TIC, mais au nombre total d’individus.

La deuxième étape consiste à mesurer la demande de compétences TIC au travail en liant la fréquence d’utilisation des TIC par type de métier à la part de ces métiers dans l’emploi total d’après les enquêtes sur la population active.

Pour les pays de l’Union européenne (UE), les données sur l’emploi sont issues de l’Enquête sur les forces de travail de l’Union européenne, qui, depuis 2011, s’appuie sur les codes à trois chiffres de la CITP-08 pour classer les professions. Dans d’autres pays, en revanche, les classifications nationales ont été converties en s’appuyant sur la CITP-08. Pour les États-Unis, les données sur l’emploi par type de profession selon la classification CITP-08 (codes à trois chiffres) sont des estimations de l’OCDE d’après l’enquête Current Population Survey du US Bureau of Labor Statistics ; ces estimations se fondent sur le tableau de concordances entre le système Standard Occupational Classification (SOC) 2010 des États-Unis et la CITP-08 (pour en savoir plus, voir Eckardt et Squicciarini [à paraître]). Pour l’Australie, les données sur l’emploi par type de profession selon la classification CITP-08 (codes à deux chiffres) ont été estimées d’après les informations de l’Australian Bureau of Statistics, en s’appuyant sur les concordances entre l’Australian and New Zealand Standard Classification of Occupations (ANZSCO) 2006 et la CITP-08, établies par Statistics New Zealand.

La troisième étape consiste à évaluer dans quelle mesure l’offre de compétences répond à la demande.

Les informations issues de l’évaluation des performances des adultes menée dans le cadre du programme PIAAC permettent de mesurer cet aspect. Le cadre du PIAAC évalue les principales compétences en matière de traitement des informations, qui présentent les caractéristiques suivantes :

  • nécessaires pour permettre aux travailleurs de s’intégrer pleinement dans le monde du travail, apprendre et se former, et participer à la vie sociale et civique

  • facilement applicables, de par leur pertinence, aux diverses situations de la vie privée et professionnelle

  • susceptibles de s’acquérir, ce qui signifie qu’il est possible d’agir sur leur développement par le biais des politiques publiques.

Les savoirs fondamentaux (maîtrise de la langue et calcul) jettent les bases du développement de compétences cognitives plus élaborées, comme le raisonnement analytique, et sont indispensables pour aborder et appréhender des domaines de connaissances spécifiques. En outre, la capacité à gérer l’information et à résoudre des problèmes dans des environnements à forte composante technologique – à savoir accéder à l’information, l’évaluer, l’analyser et la communiquer – devient aussi importante que la compréhension et l’interprétation d’informations textuelles et l’aptitude à traiter des énoncés mathématiques. La capacité à résoudre des problèmes dans des environnements à forte composante technologique prend d’autant plus d’importance que les applications TIC occupent peu à peu une place prépondérante dans la sphère professionnelle, l’enseignement et la vie quotidienne.

Dans le cadre du PIAAC, la capacité à résoudre des problèmes dans ce type d’environnement est définie comme l’aptitude à utiliser les technologies numériques, les outils et les réseaux de communication pour obtenir et évaluer des informations, communiquer avec autrui et accomplir des tâches pratiques. Le premier cycle de l’évaluation met l’accent sur la capacité des adultes à résoudre des problèmes à des fins personnelles, professionnelles ou civiques, en mettant en place des objectifs et des plans appropriés, ainsi qu’en localisant et en utilisant l’information via les ordinateurs et les réseaux informatiques (OCDE, 2012).

D’après la description donnée, on considère que la capacité à accomplir efficacement des tâches de communication et de recherche d’informations exige des compétences en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique de niveau 1. De fait, à ce niveau, les individus sont capables d’utiliser un logiciel de messagerie ou un navigateur web. L’utilisation efficace des logiciels de bureautique exige quant à elle des compétences de niveau 2 – à ce niveau, les individus sont notamment capables d’utiliser des outils ou des applications informatiques plus élaborés (tels qu’une fonction de tri, par exemple).

La demande de spécialistes des TIC augmente, mais les pénuries restent pour l’heure limitées à quelques pays

La part de l’emploi des spécialistes des TIC est restée stable entre 2011 et 2014

Le Figure 4.16 illustre la densité des spécialistes des TIC à l’échelle des économies, en 2011 et 2014. En 2014, leur part oscillait entre 1.6 % en Irlande et en République slovaque, et 5.9 % en France, la majorité des pays se situant autour de 3 %. Entre 2011 et 2014, la part des professions à forte intensité de spécialistes en TIC dans l’emploi a connu une croissance modeste dans la quasi-totalité des pays (0.18 point de pourcentage en moyenne), sauf en République slovaque (-0.15 point de pourcentage). La plus forte progression a été observée en France ; suivaient les Pays-Bas et la Norvège.

Graphique 4.16. Compétences TIC spécialisées
Part des salariés utilisant des langages de programmation quotidiennement au travail
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Note: Pour le Japon, les données se rapportent à 2010 et 2014. Les données relatives au Royaume-Uni concernent l’Angleterre et l’Irlande du Nord.

Source: Calculs de l’auteur d’après OCDE, Base de données PIAAC, www.oecd.org/fr/competences/piaac/donneespubliquesetanalyses , et enquêtes nationales sur la population active, décembre 2015.

 https://doi.org/10.1787/888933659215

Y a-t-il pénurie de compétences TIC spécialisées ?

Au cours de la période récente, on a craint un éventuel déséquilibre entre la demande et l’offre de spécialistes des TIC sur le marché du travail. Si les entreprises peinent à recruter ce type de profil, au moins l’un des cas de figure suivants peut se produire : 1) une hausse des taux d’emplois vacants dans ce domaine ; 2) un allongement de la durée des vacances de postes ; et 3) une augmentation des salaires des spécialistes des TIC.

Le Table 4.1 montre que le « personnel informatique » pointe désormais à la deuxième place du classement des dix types de postes que les employeurs ont le plus de difficulté à pourvoir, selon l’étude Talent Shortage Survey menée dans plus de 40 pays (ManpowerGroup, 2016).

Tableau 4.1. Dix principaux types de profils que les entreprises peinent à recruter, 2016

Rang

Type de profil

1

Artisans/ouvriers qualifiés

2

Personnel informatique

3

Commerciaux

4

Ingénieurs

5

Techniciens

6

Conducteurs

7

Personnel comptable et financier

8

Cadres/dirigeants

9

Techniciens de production/opérateurs de machines

10

Personnel administratif

Source: ManpowerGroup (2016), Talent Shortage Survey, http://manpowergroup.com/talent-shortage-2016 .

Néanmoins, cette perception ne transparaît pas encore dans les données officielles publiées au niveau européen. De fait, la part des entreprises faisant état de difficultés à recruter des spécialistes des TIC apparaît relativement faible – 3.5 % environ – et n’a pas évolué entre 2012 et 2014 (Figure 4.17). Cette part a diminué ou est restée stable dans la plupart des pays. Les hausses les plus marquées (supérieures à 2 points de pourcentage) ont été observées en Estonie, en Slovénie, en Hongrie et au Danemark. En d’autres termes, même si 41 % des entreprises cherchant à recruter des spécialistes des TIC dans l’Union européenne ont fait état de difficultés à pourvoir les postes vacants, la pénurie de compétences TIC reste limitée, puisque seule une faible proportion d’entreprises sont en quête de ce type de profil.

Graphique 4.17. Entreprises faisant état de difficultés à pourvoir des postes de spécialistes des TIC
En pourcentage de l’ensemble des entreprises
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Source: Eurostat, Économie et société numériques (base de données), http://ec.europa.eu/eurostat/web/digital-economy-and-society/data/comprehensive-database (consulté en juin 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659234

Les taux d’emplois vacants dans les services TIC tendent à être très supérieurs à ceux observés dans l’ensemble du secteur des entreprises

Le taux d’emplois vacants représente la mesure la plus fréquemment utilisée pour évaluer les déséquilibres entre l’offre et la demande sur le marché du travail. Il correspond, pour une profession donnée, au rapport entre le nombre de postes vacants et le nombre de postes pourvus et à pourvoir (vacances plus emplois). Une augmentation du taux d’emplois vacants signifie que la demande de compétences requises pour une profession donnée croît plus vite que l’offre. Si ces compétences sont disponibles dans la population active, le déséquilibre se résorbe peu à peu, les possibilités d’emploi et la hausse des salaires attirant des personnes inactives ou occupant d’autres emplois. À l’inverse, si les compétences requises ne sont pas disponibles dans la population active, il y a pénurie de compétences et, par conséquent, hausse du taux de vacances.

Les taux d’emplois vacants dans les services TIC tendent à être supérieurs à ceux observés dans l’ensemble du secteur des entreprises. En 2016, le ratio entre les deux indicateurs était supérieur à 2.5 en Pologne et supérieur à 2.0 aux Pays-Bas, en Suisse et en Belgique. En revanche, les taux d’emplois vacants dans les services TIC étaient équivalents à ceux de l’ensemble du secteur des entreprises en Lettonie, en Slovénie et en Grèce, voire inférieurs dans des pays comme la République tchèque et la République slovaque (Figure 4.18). Entre 2009 et 2016, le ratio a augmenté ou est resté stable dans la plupart des pays, mais a fortement chuté au Portugal, en Irlande et en Grèce, notamment. Le risque de pénurie de compétences dans les services TIC semble donc limité à quelques pays.

Graphique 4.18. Taux d’emplois vacants moyen dans les services TIC, rapporté au taux observé dans l’ensemble du secteur des entreprises
Moyenne annuelle des taux trimestriels
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Note: Les données relatives aux services TIC sont fondées sur la CITI rév. 4 (section J). Pour la Norvège, les données se rapportent à 2010 et 2016, pour l’Allemagne, à 2011 et 2016, et pour la Belgique et l’UE28, à 2012 et 2016.

Source: Eurostat, Job Vacancy Statistics, http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/Job_vacancy_statistics (consulté en juin 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659253

Si les statistiques officielles sur les emplois vacants sont disponibles au niveau sectoriel, les offres d’emploi en ligne permettent d’obtenir ces informations profession par profession. Ces derniers temps, un certain nombre d’entreprises privées et quelques offices statistiques nationaux ont commencé à collecter et analyser les offres d’emploi publiées sur le web en vue de compiler des statistiques sur les postes à pourvoir. Les services publics utilisent ce type de données afin de permettre aux citoyens de s’informer sur la situation du marché du travail. Le portail des compétences mis en place en Australie par le gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud en est un exemple3 .

Les avis de vacances de poste publiés sur l’internet revêtent un potentiel considérable en tant que source d’informations sur les caractéristiques des offres d’emploi, les demandeurs d’emploi et la durée de publication des offres. Ils permettent d’assurer un suivi en temps réel des tendances du marché du travail, grâce à des données actualisées très fréquemment. Qui plus est, l’analyse des diverses exigences en matière de compétences, de formation et d’expérience énoncées dans les offres d’emploi permet de mettre en lumière l’évolution des profils de poste.

Si les statistiques produites à partir des offres d’emploi publiées sur l’internet présentent des lacunes en termes de couverture géographique, de représentativité par rapport aux données officielles, et de mise en correspondance avec les secteurs concernés, les données issues de sources privées comme Burning Glass apportent des éclairages sur les tendances en matière de vacances d’emploi dans les métiers des TIC. Le Figure 4.19 montre que les offres d’emploi dans les TIC représentaient en 2016 entre 8 % (Canada) et 16 % (Royaume-Uni) du nombre total d’offres d’emploi. Dans la plupart des pays pour lesquels on dispose de données, cette part était inférieure aux niveaux de 2013, sauf au Royaume-Uni, où les offres dans les TIC ont culminé en 2015, avant de diminuer en 2016, une évolution similaire à celle observée aux États-Unis.

Graphique 4.19. Offres d’emploi TIC publiées sur l’internet
En pourcentage du nombre total d’offres d’emploi publiées en ligne
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Source: Calculs de l’auteur d’après les données fournies par Burning Glass, avril 2017.

 https://doi.org/10.1787/888933659272

En Australie, l’Internet Vacancy Index établi par le ministère de l’Emploi révèle une forte baisse des offres d’emploi en ligne destinées aux professionnels des TIC. Cette chute s’est amorcée au lendemain de la crise et, malgré une reprise partielle mi-2009, s’est poursuivie à partir de 2010 (Figure 4.20).

Graphique 4.20. Offres d’emploi en ligne destinées aux professionnels des TIC en Australie
Internet Vacancy Index, Australie, janvier 2006 = 100
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Source: Labour Market Information Portal, Australie, http://lmip.gov.au/default.aspx?LMIP/VacancyReport (consulté en août 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659291

Les risques de pénurie de compétences TIC se limitent à un petit nombre de pays, du moins en Europe

Les pénuries de personnel disposant de compétences spécifiques peuvent se traduire par une hausse des salaires réels pour les professions qui en font une utilisation intensive. Si les compétences TIC sont rares sur le marché du travail, les entreprises sont contraintes de proposer des salaires réels plus élevés pour attirer les travailleurs qui en sont dotés.

Toutefois, l’évolution des salaires réels ne constitue pas toujours une mesure fiable des pénuries de compétences. D’une part, ces dernières ne donnent pas toujours instantanément lieu à une hausse des rémunérations, du fait des délais d’ajustement (en cas de négociations salariales collectives, par exemple). D’autre part, il arrive que les salaires augmentent sous l’effet de chocs de productivité tant au niveau sectoriel qu’à l’échelle de l’économie. Par conséquent, la hausse des salaires réels ne peut être vue comme un signe de pénurie de compétences que si les conditions suivantes sont réunies : 1) si elle perdure dans le temps ; 2) si elle est supérieure à la croissance de la productivité de la main-d’œuvre ; et 3) si elle est plus importante que celle observée dans les autres secteurs de l’économie.

Le Figure 4.21 compare les taux de croissance moyens des salaires – par rapport à la productivité moyenne de la main-d’œuvre – dans les services TIC et dans l’ensemble du secteur des entreprises de services sur la période 2001-16. Dans la moitié des 24 pays pour lesquels on dispose de données, les salaires ont progressé moins rapidement dans le secteur des services TIC que dans l’ensemble du secteur des services. Dans les autres pays, les écarts de croissance se sont révélés relativement limités (moins d’1 % par an). Ces tendances confirment que, malgré la progression rapide de la demande de spécialistes des TIC, les risques de pénurie de compétences TIC restent limités à une poignée de pays, du moins en Europe.

Graphique 4.21. Évolution des salaires par rapport à la productivité de la main-d’œuvre, 2001-16
Moyennes annuelles
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Note: TIC = technologies de l’information et des communications.

Source: Eurostat, Comptes nationaux (y compris PIB) (base de données), http://ec.europa.eu/eurostat/web/national-accounts/data/database (consulté en août 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659310

L’offre de spécialistes des TIC a progressé à un rythme modéré, mais la demande devrait croître plus rapidement

On peut évaluer l’offre de spécialistes des TIC à l’échelle de l’économie d’après les chiffres de l’emploi des professionnels des TIC, ainsi que les données sur les diplômés en sciences informatiques et les chercheurs travaillant dans le secteur des TIC.

Ces dernières années, la profession s’est révélée l’une des plus dynamiques, et plusieurs prévisions tablent sur une accélération de la croissance de la demande à court terme. En 2016, les spécialistes des TIC représentaient 3.6 % de la main-d’œuvre des pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de données (Figure 4.22). Dans les quelques pays ayant publié des données pour la période 2003-16, la part de la profession a progressé à un rythme modéré – elle est passée d’environ 4 % à 4.7 % au Canada, de 3.2 % à 4.1 % aux États-Unis, et de 3.6 % à 3.8 % en Australie.

Graphique 4.22. Part de l’emploi des spécialistes des TIC à l’échelle de l’économie, 2016
En pourcentage de l’emploi total, par catégorie
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Note: Les spécialistes des TIC sont les individus chargés de mener à bien des tâches de développement, de maintenance et d’exploitation des systèmes TIC et occupant un emploi dont la composante majeure a trait aux TIC. D’après la définition opérationnelle fondée sur les sous-groupes (codes à trois chiffres) de la CITP-08 ; sont concernées notamment les professions portant les codes suivants : 133, 215, 25, 35 et 742 (pour en savoir plus, voir OCDE [2004 ; 2013]). L’agrégat pour l’OCDE correspond à une moyenne pondérée de tous les pays pour lesquels on dispose de données. Les données relatives au Canada et aux États-Unis se rapportent à 2015. TIC = technologies de l’information et des communications.

Source: Calculs de l’auteur d’après les enquêtes australienne, canadienne et européenne sur la population active, ainsi que la Current Population Survey menée aux États-Unis (consultées en juillet 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659329

Le Figure 4.23 révèle d’importants écarts entre les hommes et les femmes. De fait, dans les pays de l’OCDE, 5.5 % des travailleurs masculins sont des spécialistes des TIC, contre seulement 1.4 % des femmes actives.

Graphique 4.23. Spécialistes des TIC par sexe, 2016
En pourcentage de l’ensemble des travailleurs de sexe masculin et féminin
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Note: Les spécialistes des TIC sont les individus chargés de mener à bien des tâches de développement, de maintenance et d’exploitation des systèmes TIC et occupant un emploi dont la composante majeure a trait aux TIC. D’après la définition opérationnelle fondée sur les sous-groupes (codes à trois chiffres) de la CITP-08 ; sont concernées notamment les professions portant les codes suivants : 133, 215, 25, 35 et 742 (pour en savoir plus, voir OCDE [2004 ; 2013]). L’agrégat pour l’OCDE correspond à une moyenne pondérée de tous les pays pour lesquels on dispose de données. Les données relatives au Canada et aux États-Unis se rapportent à 2015.

Source: Calculs de l’auteur d’après les enquêtes australienne, canadienne et européenne sur la population active et la Current Population Survey menée aux États-Unis (consultées en juillet 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659348

Certaines prévisions tablent sur une forte pénurie de spécialistes des TIC (CE, 2014 ; OCDE, 2014b) au cours des 5 à 15 prochaines années. Elles reposent toutefois sur une démarche fondée sur un scénario qui, par nature, est difficile à valider. Malheureusement, les statistiques disponibles ne permettent pas, pour l’heure, d’étudier ces questions de manière approfondie.

Malgré la progression de l’enseignement supérieur dans le monde entier, les titulaires de diplômes dans le domaine des TIC ne représentaient en 2015 que 3.5 % du nombre total de diplômés dans la zone OCDE (Figure 4.24). La part la plus élevée a été observée en Indonésie (8.5 %) ; suivaient l’Inde, la Nouvelle-Zélande, la Finlande, l’Irlande et la Colombie (entre 5 % et 7 %) ; le Portugal et la Belgique arrivaient en dernière position, avec un taux légèrement supérieur à 1 %.

Graphique 4.24. Diplômés de l’enseignement supérieur en technologies de l’information et des communications, 2015
En pourcentage du nombre total de diplômés de l’enseignement supérieur
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Note: Sont comptabilisés comme diplômés de l’enseignement supérieur les individus ayant obtenu un diplôme correspondant aux niveaux 5 à 8 de la CITE 2011. Les données relatives aux Pays-Bas ne tiennent pas compte des titulaires de doctorat. On ne dispose pas de données pour le Japon, les TIC ne constituant pas un domaine d’études à part entière.

Source: OCDE, Panorama de l’éducation (base de données), https://doi.org/10.1787/edu-data-fr (consulté en juillet 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659367

Les chercheurs sont des professionnels qui se consacrent à la conception et la création de nouvelles connaissances ou de nouveaux produits, procédés, méthodes et systèmes, et qui interviennent directement dans la gestion des projets y afférents. Dans les pays de l’OCDE, les chercheurs travaillant dans le secteur des TIC représentent 30 % de l’ensemble des chercheurs, un taux relativement stable par rapport au niveau de 2009 (Figure 4.25). En revanche, dans la plupart des pays de l’OCDE, la part des chercheurs en TIC dans l’emploi total a augmenté entre 2009 et 2014, malgré de fortes disparités selon les pays pour lesquels on dispose de données.

Graphique 4.25. Chercheurs dans le secteur des TIC
En pourcentage de l’ensemble des chercheurs
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Note: Pour des raisons de confidentialité, les chiffres du secteur des TIC ont été obtenus en additionnant les données correspondant à la division 26 (Fabrication d’ordinateurs, d’articles électroniques et optiques) et à la section J (Information et communication) de la CITI rév. 4. Pour le Chili, la République populaire de Chine (dénommée la « Chine » dans le graphique), l’Islande, le Japon et la Corée, les données concernent 2015. Pour l’Australie, l’Autriche, la Belgique, le Canada, la France, la Grèce, l’Irlande et la Suède, elles se rapportent à 2013, pour la Suisse, à 2008 et 2012, pour le Luxembourg, à 2011, pour Israël, à 2010 au lieu de 2009, et pour la Grèce, à 2011 au lieu de 2009. L’agrégat pour l’OCDE correspond à une moyenne simple des pays pour lesquels on dispose de données.

Source: OCDE, « Statistiques de la Recherche et du Développement : Dépense intra-muros totale de R-D des entreprises par industrie – CITI rév. 4 », Statistiques de l’OCDE de la science et technologie et de la R-D (base de données), http://oe.cd/23O (consulté en juin 2017).

 https://doi.org/10.1787/888933659386

Les compétences TIC génériques sont de plus en plus recherchées, mais, dans de nombreux pays, restent insuffisantes pour une utilisation efficace au travail

Dans la plupart des pays, l’utilisation quotidienne de l’internet pour envoyer des courriels et rechercher des informations à des fins professionnelles ne s’est pas généralisée

Le Figure 4.26 illustre la part des individus qui utilisent l’internet quotidiennement pour communiquer et rechercher des informations (envoi et réception de courriels ou recherche d’informations liées au travail, par exemple), ainsi que la proportion de personnes utilisant des logiciels de bureautique (de type solutions de traitement de texte et tableurs), par pays, toutes professions confondues. La part des individus utilisant chaque jour des compétences liées à la communication et la recherche d’informations varie entre 22.8 % en Italie et 51.5 % en Norvège. Dans la plupart des pays, la proportion d’individus utilisant quotidiennement l’internet pour mener à bien ce type de tâche à des fins professionnelles est inférieure à 40 %. La part d’individus utilisant chaque jour des logiciels de bureautique s’échelonne, quant à elle, entre 17 % en Italie et en Pologne, et 36.6 % aux Pays-Bas. Sans surprise, dans tous les pays, le pourcentage d’utilisateurs quotidiens des systèmes bureautiques est systématiquement inférieur au taux de personnes utilisant des outils de communication et de recherche d’informations.

Graphique 4.26. Utilisateurs quotidiens d’outils de communication et de recherche d’informations, et de logiciels de bureautique, dans un cadre professionnel, 2012
Part pondérée de l’ensemble des individus
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Note: Les données relatives au Royaume-Uni concernent l’Angleterre et l’Irlande du Nord.

Source: Calculs de l’auteur d’après OCDE, Base de données PIAAC, www.oecd.org/fr/competences/piaac/donneespubliquesetanalyses.htm (consulté en octobre 2015).

 https://doi.org/10.1787/888933659405

Les emplois à forte composante TIC ne sont pas nécessairement des postes de spécialiste des TIC

Quinze des vingt professions affichant une composante TIC prépondérante ne correspondent pas à des emplois de spécialistes des TIC4 . Il s’agit des professions suivantes : administrateurs et personnel d’encadrement (codes 242, 121, 112 et 134 de la CITP-08) ; directeurs commerciaux et spécialistes des ventes et de la commercialisation (122, 243) ; mathématiciens, actuaires et statisticiens, spécialistes en finances, et professions intermédiaires de la finance et des mathématiques (212, 241 et 331) ; physiciens, chimistes et assimilés, et spécialistes en sciences techniques (211 et 214) ; professeurs d’université et d’établissements d’enseignement supérieur (231) ; juristes (261) ; archivistes, bibliothécaires, documentalistes et assimilés (262) ; et membres des corps législatifs et cadres supérieurs de l’administration publique (111).

De même, la plupart des professions impliquant une utilisation intensive des logiciels de bureautique ne sont pas exercées exclusivement par des spécialistes des TIC ; elles sont généralement du même ordre que celles faisant appel aux outils de communication et de recherche d’informations.

À l’échelle des économies, l’intensité d’utilisation, au travail, des solutions de communication et de recherche d’informations varie sensiblement d’un pays à l’autre ; les écarts sont moindres pour les logiciels de bureautique

Le Figure 4.27 montre que le degré d’utilisation, au travail, des solutions de communication et de recherche d’informations à l’échelle de l’économie varie considérablement selon les pays. En 2014, les chiffres allaient de 33 % de l’ensemble des professions en République slovaque à 64 % en Norvège. Entre 2011 et 2014, la part des professions utilisant de manière intensive ce type d’outils dans l’emploi total est restée stable ou a progressé dans la plupart des pays, à l’exception du Danemark, de l’Irlande, de l’Italie, du Japon et de la République slovaque, où elle a légèrement fléchi. La plus forte hausse a été constatée en Norvège (3.7 points de pourcentage), suivie de la France (2.9 points de pourcentage) et de la Pologne (1.7 point de pourcentage).

Graphique 4.27. Demande de compétences TIC génériques (solutions de communication et de recherche d’informations) par pays
Part des salariés utilisant quotidiennement ce type d’outils à des fins professionnelles
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Note: Les données correspondent au pourcentage d’individus exécutant quotidiennement, dans le cadre de leurs fonctions, au moins l’une des tâches suivantes : envoyer/recevoir des courriels ; rechercher sur l’internet des informations liées au travail. Pour le Japon, les données se rapportent à 2010 et 2014. Les données relatives au Royaume-Uni concernent l’Angleterre et l’Irlande du Nord.

Source: Calculs de l’auteur d’après OCDE, Base de données PIAAC, www.oecd.org/fr/competences/piaac/donneespubliquesetanalyses.htm , et enquêtes nationales sur la population active (consultés en décembre 2015).

 https://doi.org/10.1787/888933659424

Le Figure 4.28 illustre l’intensité de l’utilisation au travail des logiciels de bureautique, à l’échelle de l’économie, en 2011 et 2014. En 2014, les taux s’échelonnaient entre 25.7 % de l’ensemble des professions en Pologne et 42.6 % au Royaume-Uni. Au cours de la période 2011-14, la part des professions faisant une utilisation intensive de ce type d’outil dans l’emploi total est restée stable ou a augmenté dans la plupart des pays, à l’exception de la République slovaque et du Japon, où elle a diminué. La plus forte hausse a été constatée en Norvège (2.5 points de pourcentage) ; suivaient la France (2.0 points de pourcentage), puis la Suède (1.5 point de pourcentage).

Graphique 4.28. Demande de compétences TIC génériques (logiciels de bureautique) par pays
Part des salariés utilisant quotidiennement ce type d’outils à des fins professionnelles
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Note: Les données correspondent au pourcentage d’individus exécutant quotidiennement, dans le cadre de leurs fonctions, au moins l’une des tâches suivantes : utiliser des logiciels de traitement de texte ; utiliser des tableurs. Pour le Japon, les données se rapportent à 2010 et 2014. Les données relatives au Royaume-Uni concernent l’Angleterre et l’Irlande du Nord.

Source: Calculs de l’auteur d’après OCDE, Base de données PIAAC, www.oecd.org/fr/competences/piaac/donneespubliquesetanalyses.htm , et enquêtes nationales sur la population active (consultés en décembre 2015).

 https://doi.org/10.1787/888933659443

Un nombre significatif de travailleurs qui utilisent les TIC quotidiennement ne semblent pas disposer de compétences suffisantes pour le faire efficacement

Selon les résultats de l’évaluation des performances PIAAC, dans les pays pour lesquels on dispose de données, entre 7 % et 15 % des personnes qui déclarent utiliser des outils de communication et de recherche d’informations quotidiennement ne semblent pas disposer de compétences suffisantes pour le faire efficacement. Ce taux est encore plus élevé pour les tâches liées aux solutions de bureautique, puisqu’il s’élève à 42 %. Il apparaît donc qu’un nombre non négligeable de travailleurs utilisant les TIC quotidiennement ne disposent pas de compétences techniques suffisantes pour tirer le meilleur parti de ces technologies (Figure 4.29).

Graphique 4.29. Personnes utilisant quotidiennement, au travail, des logiciels de bureautique, 2012
En pourcentage de la population totale
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Note: Voir méthodologie dans l’Box 4.1. Les données relatives à l’évaluation des capacités de résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique pour la France, l’Italie et l’Espagne ne sont pas disponibles et n’ont donc pas pu être prises en compte dans le calcul de la moyenne. L’analyse ne tient pas compte des individus classés dans les catégories suivantes de l’évaluation : « Absence d’expérience en informatique » ; « Refus de l’évaluation sous sa forme informatisée » ; « Échec au test de base en informatique ». Les données relatives au Royaume-Uni concernent l’Angleterre et l’Irlande du Nord. TIC = technologies de l’information et des communications.

Source: Calculs de l’auteur d’après OCDE, Base de données PIAAC, www.oecd.org/fr/competences/piaac/donneespubliquesetanalyses.htm (consulté en janvier 2016).

 https://doi.org/10.1787/888933659462

Les compétences complémentaires des TIC gagnent en importance sous l’effet de l’évolution des emplois et de l’automatisation

Le profil de compétences des travailleurs occupant des emplois peu qualifiés est davantage appelé à évoluer à mesure que se développe l’utilisation des TIC au travail

La diffusion des TIC dans la sphère professionnelle n’influe pas seulement sur la demande de compétences TIC génériques et spécialisées : elle modifie les modes de travail et accroît la demande de compétences complémentaires des TIC. Il s’agit là des compétences liées à la capacité, non pas d’utiliser au mieux les technologies, mais de travailler dans un nouvel environnement façonné par les TIC – soit un environnement à forte composante technologique. Par exemple, les TIC accélèrent la fréquence à laquelle les informations sont mises à disposition, d’où la nécessité de se doter de systèmes plus perfectionnés, afin d’exploiter ces informations pour améliorer la planification et s’adapter rapidement. Elles ouvrent également la voie à des organisations plus horizontales, avec davantage de travail en équipe et une approche moins hiérarchique, appelant par là même à mettre l’accent sur la coopération et l’esprit d’initiative. Qui plus est, la diffusion plus large d’informations auprès d’un nombre croissant de travailleurs renforce l’importance de l’encadrement et de la coordination. Autre exemple : les connaissances des techniques de vente nécessaires pour mener à bien des transactions commerciales en face à face diffèrent des compétences requises dans le cadre des ventes par voie électronique, plus anonymes.

Sous l’effet de ces tendances, l’ensemble des compétences nécessaires à l’exécution des tâches propres à chaque profession – à savoir le profil de compétences – évolue à mesure que l’utilisation des TIC gagne du terrain. S’il ne fait aucun doute que les programmes d’enseignement doivent évoluer pour s’adapter à ces changements, on ignore quel type de compétences développer en priorité.

Le Figure 4.30 montre que l’utilisation intensive des TIC au travail est associée à des tâches nécessitant de mobiliser des compétences telles que la capacité d’influence (négocier avec autrui), la résolution de problèmes (réfléchir à une solution pendant au moins 30 minutes) et la gestion des interactions horizontales (présenter des exposés), et non à des tâches faisant appel aux capacités physiques (déployer des efforts physiques). L’augmentation de la fréquence des activités nécessitant de maîtriser le calcul, la lecture et l’écriture est elle aussi liée à l’essor des TIC, la plus forte corrélation s’observant au niveau de l’écriture5 . Ces conclusions vont dans le sens du constat formulé dans l’étude OCDE (2017), dans laquelle l’analyse des facteurs fondée sur les données du PIAAC fait apparaître une corrélation positive entre les compétences en TIC et les emplois de bureau et une corrélation négative avec les activités physiques.

Graphique 4.30. Corrélations entre le degré d’utilisation des TIC (solutions de bureautique) et la fréquence d’autres tâches ou activités, par niveau de compétences, 2012
Moyenne, tous métiers et pays confondus
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Note: TIC = technologies de l’information et des communications.

Source: Calculs de l’auteur d’après OCDE, Base de données PIAAC, www.oecd.org/fr/competences/piaac/donneespubliquesetanalyses.htm (consulté en décembre 2015).

 https://doi.org/10.1787/888933659481

Les ensembles de tâches associées à l’utilisation des TIC affichent des différences plus marquées d’un pays à l’autre pour les emplois peu qualifiés que pour les emplois nécessitant des qualifications moyennes ou élevées. En d’autres termes, le profil de compétences d’un travailleur occupant un emploi hautement qualifié varie peu quel que soit le degré d’utilisation des TIC. À l’inverse, le profil de compétences d’un travailleur occupant un emploi peu qualifié évoluerait davantage sous l’effet d’une utilisation accrue des TIC au travail.

Les robots industriels peuvent remplacer les humains pour des tâches manuelles simples et répétitives

Les compétences complémentaires des TIC se définissent généralement comme la capacité de communiquer sur les réseaux sociaux, vendre des produits sur les plateformes de commerce électronique, etc. Or, comme le montre le Figure 4.31, la diffusion des robots industriels devrait modifier la demande de main-d’œuvre et, ce faisant, les compétences nécessaires pour faire face à la robotisation. Malgré d’importantes disparités entre les pays, le Figure 4.31 met en évidence quels types de professions devraient s’avérer complémentaires ou laisser la place aux robots industriels, selon les compétences requises et leurs corrélations avec les applications industrielles des robots6 .

Graphique 4.31. Robots industriels, applications et professions
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Note: Le graphique présente une estimation de l’élasticité de l’emploi par rapport aux robots, selon une régression log-linéaire. Pour en savoir plus sur la méthodologie employée, voir OCDE (à paraître).

Source: Calculs de l’auteur, d’après les données fournies par la Fédération internationale de la robotique, février 2017.

 https://doi.org/10.1787/888933659500

Les robots servant à couper, rectifier, ébarber7 , ou utilisés pour d’autres applications de « traitement » de la production affichent une corrélation positive avec l’emploi de spécialistes, ouvriers et travailleurs qualifiés, sans oublier les opérateurs et monteurs de machines. En revanche, on observe une corrélation négative avec les deux autres groupes, à savoir les techniciens et les travailleurs non qualifiés.

En complétant ou en remplaçant le travail d’employés, les robots devraient donc agir (à la hausse ou à la baisse) sur la demande de compétences propres à ces professions. C’est ainsi que les robots de soudage devraient supplanter au moins une partie des compétences des ouvriers et travailleurs qualifiés, menaçant en particulier le groupe de base des Soudeurs et oxycoupeurs (CITP-08, groupe de base 7212). De toute évidence, les robots conçus pour souder peuvent remplacer les travailleurs exécutant ce type d’opérations.

Les robots d’assemblage remplacent les opérateurs et monteurs de machines, un groupe de professionnels exécutant des opérations consistant à « assembler des pièces de produits en respectant des règles et des procédures strictes ». De même, ils présentent une corrélation négative avec les ouvriers et travailleurs qualifiés, qui exécutent souvent des tâches répétitives d’assemblage de pièces, ainsi qu’avec les travailleurs non qualifiés, à l’instar des manœuvres chargés principalement de déplacer des pièces d’un poste d’assemblage à l’autre au sein de la chaîne de production.

La corrélation négative entre les robots de manutention et les professions exigeant un niveau de compétences intermédiaire, représentée dans le Figure 4.31, s’explique par le fait que les robots sont avant tout destinés à remplacer des tâches répétitives précises. Or les emplois mobilisant des compétences intermédiaires sont réputés comporter une très forte proportion d’opérations routinières8 . Ils se caractérisent en effet par des tâches répétitives, même s’ils mobilisent également des compétences spécialisées – pour les opérations impliquant une dextérité extrême, comme le soudage, par exemple. Par conséquent, les faits montrent que l’utilisation de robots industriels peut permettre d’automatiser un certain nombre de tâches manuelles répétitives, même relativement complexes, comme la conduite de machines-outils.

Toutefois, même s’ils sont conçus explicitement pour exécuter des tâches jusque-là dévolues aux travailleurs humains, les robots ne remplacent pas nécessairement toutes les professions. Par exemple, les robots de manutention affichent une corrélation positive avec les professions faisant appel à des compétences élémentaires (travailleurs non qualifiés), alors qu’ils présentent une corrélation négative avec tous les autres groupes de professions représentés.

Lorsque les robots sont associés à des professions pour lesquelles on manque de compétences ou d’aptitudes spécialisées, ils peuvent donner lieu à une évolution de la composition du travail, vers des tâches ne se prêtant guère à l’automatisation, comme celles faisant intervenir des compétences interpersonnelles, ou des aptitudes en matière de résolution de problèmes ou de prise de décisions. Dans ce cas, les robots peuvent remplacer les tâches répétitives à faible valeur, tout en renforçant la valeur des compétences nécessaires à l’exécution des tâches plus « abstraites ».

La diffusion des robots industriels, dopée par les améliorations technologiques continues, risque de signer l’obsolescence des compétences liées à des tâches spécialisées mais répétitives, même si elles sont synonymes d’années d’investissements dans l’éducation. Par conséquent, conformément aux conclusions énoncées dans OCDE (2016b), les compétences générales, telles qu’une bonne maîtrise de la langue et du calcul, voire des compétences en matière de relations interpersonnelles et de communication, devraient gagner en importance.

Références

CE (2014), « E-Skills for jobs in Europe: Measuring progress and moving ahead », Commission européenne, www.researchgate.net/publication/265972686_e-Skills_for_Jobs_in_Europe_Measuring_Progress_and_Moving_Ahead (consulté le 29 août 2017).

Eckardt, D. et M. Squicciarini (à paraître), « Mapping SOC-2010 into ISCO-08 occupations: A new methodology using employment weights », OECD Science, Technology and Industry Working Papers, Éditions OCDE, Paris.

Eurostat (2016), « Methodological manual 2016: Part I: Enterprise survey », Eurostat, https://circabc.europa.eu/sd/a/c63154ce-e7d2-4635-9bb9-6fa56da86044/MM2016_Part_I_Enterprise_survey.zip .

Laney, D. (2001), « 3D data management: Controlling data volume, velocity, and variety », Meta Group, Stamford, Connecticut, http://blogs.gartner.com/doug-laney/files/2012/01/ad949-3D-Data-Management-Controlling-Data-Volume-Velocity-and-Variety.pdf .

ManpowerGroup (2016), Talent Shortage Survey, http://manpowergroup.com/talent-shortage-2016 .

Marcolin, L., S. Miroudot et M. Squicciarini (2016), « The routine content of occupations: New cross-country measures based on PIAAC », OECD Trade Policy Papers, n° 188, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5jm0mq86fljg-en .

OCDE (à paraître), « Determinants and impact of automation: an analysis of robots’ adoption in OECD countries », OECD Digital Economy Papers, Éditions OCDE, Paris.

OCDE (2017), OECD Skills Outlook 2017: Skills and Global Value Chains, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264273351-en .

OCDE (2016a), « New skills for the digital economy », OECD Digital Economy Papers, n° 258, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5jlwnkm2fc9x-en .

OCDE (2016b), « Enabling the next production revolution: The future of manufacturing and services – Interim report », Éditions OCDE, Paris, www.oecd.org/mcm/documents/Enabling-the-next-production-revolution-the-future-of-manufacturing-and-services-interim-report.pdf .

OCDE (2014a), Recommandation du Conseil sur les stratégies numériques gouvernementales, Éditions OCDE, Paris, www.oecd.org/gov/public-innovation/recommendation-on-digital-government-strategies.htm .

OCDE (2014b), « Forecasting future needs for advanced ICT competence in Norway », DSTI/ICCP/IIS(2014)5, OCDE, Paris.

OCDE (2013), « ICT jobs and skills: New estimates and the work ahead », document interne, OCDE, Paris.

OCDE (2012), Literacy, Numeracy and Problem Solving in Technology-Rich Environments: Framework for the OECD Survey of Adult Skills, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264128859-en .

OCDE (2004), « Compétences et emploi dans le domaine des TIC », in Perspectives des technologies de l’information 2004, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/it_outlook-2004-8-fr .

Notes

← 1. Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.

← 2. Entrent dans la catégorie des petites entreprises celles qui emploient entre 10 et 49 salariés.

← 3. Voir : http://skills.industry.nsw.gov.au .

← 4. La définition des professions est fondée sur les codes à trois chiffres de la Classification internationale type des professions (CITP) de 2008 (127 professions, hors professions militaires), sauf pour l’Australie et la Finlande, pays pour lesquels les données PIAAC sont uniquement disponibles au niveau des codes à deux chiffres (40 professions, hors professions militaires).

← 5. L’identification des compétences complémentaires des TIC peut se faire en calculant les coefficients de corrélation entre les mesures indirectes de l’intensité d’utilisation des TIC d’après ce que les données du PIAAC nous apprennent de l’usage des solutions de communication et de recherche d’informations et des logiciels de bureautique, et : i) la fréquence à laquelle les tâches mentionnées sont exécutées au travail ; et ii) la valeur des indices d’intensité calculés dans le cadre du PIAAC pour les compétences en calcul, lecture et écriture au travail. Une corrélation positive (ou négative) entre l’intensité d’utilisation des TIC et une tâche ou activité donnée indique qu’un individu utilisant davantage les TIC exécute cette tâche ou activité plus (ou moins) souvent qu’un individu qui ne les utilise pas. Par conséquent, le sens de la corrélation peut être interprété comme une mesure du degré de complémentarité entre les TIC et d’autres tâches ou activités exécutées au sein de l’environnement professionnel. En outre, plus la valeur des coefficients de corrélation est élevée, plus la complémentarité est forte.

← 6. L’analyse ne tient pas compte de plusieurs dimensions importantes, telles que l’impact de la délocalisation et de l’externalisation sur l’investissement dans les robots industriels.

← 7. Éliminer les aspérités et polir les arêtes d’une pièce (généralement métallique).

← 8. Pour en savoir plus, voir Marcolin, Miroudot et Squicciarini (2016).