Éditorial

Le Sénégal a pour ambition de devenir un pays émergent en 2035. Depuis l’indépendance du pays, en 1960, le développement du Sénégal repose sur un tissage institutionnel qui assure la stabilité politique et sociale du pays. Désormais, le Sénégal fait partie des pays à croissance rapide d’Afrique subsaharienne, avec un taux de croissance de 6.5 % en 2015, porté par la réalisation de projets d’infrastructures publiques et les réussites des campagnes agricoles. Toutefois, d’importants défis demeurent, notamment en matière de réduction de la pauvreté, de création d’emplois ou d’accès à des services sociaux de qualité.

La stratégie de développement décennale, le Plan Sénégal émergent (PSE) 2014-23, vise à transformer durablement le Sénégal, améliorer significativement le bien-être de ses citoyens et enclencher une dynamique de croissance soutenable qui permette à la population sénégalaise de prospérer. De nombreux projets et réformes ont d’ores et déjà été entamés, notamment dans le secteur des infrastructures. Le Sénégal se prépare à définir le second volet de réformes du PSE pour la période 2019-23. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) accompagne le Gouvernement sénégalais dans ses efforts de formulation et de mise en œuvre des politiques publiques qui lui permettront d’atteindre ses objectifs.

Ce premier volume de l’Examen multidimensionnel du Sénégal établit un diagnostic des performances du Sénégal afin d’identifier les principales contraintes au développement du pays. Il est le fruit d’une collaboration étroite du Centre de développement, du Département des Affaires économiques et de la Direction des Statistiques de l’OCDE avec les autorités sénégalaises, sous l’égide du ministère de l’Économie et des Finances. Le deuxième volume de l’Examen multidimensionnel du Sénégal sera dédié à une analyse approfondie des principaux freins au développement et à des recommandations d’orientation de politiques publiques.

Le rapport identifie trois contraintes majeures au développement du Sénégal. Premièrement, les faiblesses du système éducatif, qui entravent la capacité du Sénégal à soutenir l’économie avec une main-d’œuvre qualifiée, pénalisant ainsi la compétitivité des entreprises, la productivité des travailleurs et le bien-être des citoyens. Deuxièmement, les dysfonctionnements du régime et de l’administration fiscale dans sa capacité à concilier la mobilisation des ressources nécessaires au financement des réformes et l’incitation au développement de l’activité économique. Troisièmement, et plus globalement, la faible efficacité de l’État sénégalais, qui ne parvient pas à impulser suffisamment le changement. L’OCDE espère que ce premier volume accompagnera le Sénégal dans ses efforts pour devenir un pays émergent à l’horizon 2035.

Mario Pezzini, Directeur du Centre de développement et Conseiller spécial du Secrétaire général de l’OCDE sur le développement

Martine Durand, Statisticienne en chef et Directrice de la Direction des Statistiques

Catherine Mann, Chef économiste de l’OCDE et Chef du Département des Affaires économiques