Adaptation de la gestion des effectifs publics face à la pandémie de COVID-19

Les agents publics ont été aux premiers rangs de la lutte contre le COVID-19, en déployant des mesures d’urgence afin d’assurer la santé, la sécurité et la prise en charge des populations. À cette fin, la fonction publique a dû s’adapter, en élaborant de nouvelles modalités de travail dans un environnement en constante évolution et souvent à distance, en intégrant de nouveaux outils et moyens technologiques et en faisant preuve d’une agilité et d’une résilience sans précédent. En dépit des restrictions et des confinements, les administrations publiques sont parvenues à élaborer et à utiliser de nouveaux outils et de nouvelles pratiques pour assurer la continuité de la prestation des services publics aux citoyens, tout en assurant la sécurité de leurs propres effectifs.

À ce titre, dans bon nombre de pays et d’administrations, le télétravail est passé d’une modalité de travail rarement utilisée pour se transformer en la principale et souvent l’unique façon de travailler. Au cours de la première vague de la pandémie de COVID-19 au printemps 2020, 19 sur 25 pays de l’OCDE (76%) ont vu plus de la moitié de leurs agents publics travailler en distanciel (graphique 6.7) et la plupart s’attendent à une augmentation du télétravail dans les années à venir. La plupart des pays ont pu compter sur des outils et des moyens existants pour permettre le télétravail : 31 sur 34 pays de l’OCDE (91%) ont utilisé les canaux de communication existants pour tenir le personnel informé de la situation, 22 avaient déjà l’infrastructure informatique nécessaire pour rendre le télétravail possible et 20 pays de l’OCDE n’ont dû apporter aucune modification aux réglementations/mesures relatives au télétravail. Pour autant, compte tenu de l’ampleur du changement, il a fallu faire appel à des outils supplémentaires pour faire le saut et passer d’un télétravail occasionnel à un télétravail à part entière : 23 sur 34 pays de l’OCDE (68%) ont dû développer des outils de visioconférence et d’autres outils de communication, qui sont dorénavant courants et répandus (tableau 6.8).

Tous les agents publics ne peuvent toutefois pas prétendre au télétravail et la définition du « travailleur essentiel » est devenue plus pertinente que jamais. Quinze sur 34 pays de l’OCDE avaient déjà défini ce type de postes, tandis que 14 pays ont dû les définir, ou les redéfinir, au début de la crise. D’autre part, 31 pays de l’OCDE ont eu recours à des réglementations et à des mesures spéciales de dotation en personnel, qui ont souvent rendu possible la mobilité interne pour répondre aux pics de demande. Tandis que 23 de ces pays avaient déjà mis en place les réglementations et les mesures nécessaires, 8 ont dû en élaborer de nouvelles pour que cette mobilité soit possible. Ces initiatives illustrent bien comment la pandémie de COVID-19 a permis aux services publics de déterminer des actions efficaces dans ces domaines et d’en élaborer de nouvelles pour instaurer un effectif à la fois très souple et très agile.

Bien que très éprouvante et extrêmement stressante pour les agents publics, la crise du COVID-19 pourrait aussi être l’occasion d’inscrire l’agilité à long terme dans les systèmes de la fonction publique. On s’attend ainsi à ce que la plupart des mesures mises en œuvre restent en vigueur après la crise, en particulier les outils liés aux dispositions relatives au télétravail. Un nombre important de pays ont dû mettre à jour leurs mesures en matière de télétravail, de recrutement et de congés, et adopter de nouveaux outils pour surveiller les effets de la crise sur leurs effectifs, notamment des enquêtes auprès du personnel. D’autre part, de nombreux pays ont dû faire face aussi au besoin de répondre à des demandes accrues dans diverses fonctions, y compris les services de santé, d’emploi et de sécurité. Pour cela, ils ont mis au point des outils de mutation interne du personnel et rationalisé les processus de recrutement (graphique 1.7 au chapitre 1). Cette crise a prouvé la résilience de la fonction publique dans l’ensemble des pays de l’OCDE, qui a su adopter non seulement le télétravail, mais aussi d’autres dispositions pour assouplir ses modalités afin de s’adapter à des circonstances complexes et en évolution rapide.

Pour en savoir plus

OCDE (2019), Recommandation du Conseil sur le leadership et les aptitudes de la fonction publique, https://legalinstruments.oecd.org/fr/instruments/OECD-LEGAL-0445.

OCDE (à paraître), The Future of Work in the Public Service, Editions OCDE, Paris.

Notes relatives aux graphiques

Les données concernant le Chili, l’Islande et le Royaume-Uni ne sont pas disponibles.

6.7 : Les données font référence au pourcentage le plus élevé d’effectifs travaillant en télétravail entre mars et juillet 2020. Les données pour le Canada, le Danemark, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, La Lituanie, la Nouvelle-Zélande, la République slovaque et la Turquie ne sont pas disponibles.

6.8 : Les données pour le Japon se réfèrent uniquement aux mesures mises en œuvre au niveau central, non pas celles prises par des ministères à titre individuel.

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