Conception numérique : renforcer la coordination et les aptitudes au service de la transformation numérique

À l’heure où une mutation numérique rapide transforme tous les aspects de la vie quotidienne, les citoyens attendent des pouvoirs publics des services et des politiques qui tiennent les promesses de l’ère du numérique. Adopter une approche stratégique concernant l’utilisation des données et des outils numériques dans le secteur public est indispensable pour doter les administrations publiques de compétences numériques adéquates dans une société de plus en plus globalisée et imprégnée de numérique.

L’indice de l’administration numérique (Digital Government Index, DGI) évalue et étalonne le niveau de maturité des politiques relatives à l’administration numérique. La dimension conception numérique examine à quel niveau une administration publique exploite le potentiel des technologies numériques dès le stade de la formulation des politiques et de la conception des services – quel que soit le mécanisme utilisé. En 2019, les pays de l’OCDE ont obtenu des scores plus homogènes dans cette dimension que dans les cinq autres, avec une moyenne de 0.09 sur 0.16 (voir la rubrique « Administration numérique : sur le chemin de la compétence et de la maturité numériques »). Ce résultat reflète les efforts déployés au cours des dernières décennies pour intensifier la transformation numérique du secteur public (l’administration électronique).

La coordination intergouvernementale des politiques d’administration numérique est l’un des aspects couverts par la conception numérique, car il est essentiel pour mettre fin au cloisonnement bureaucratique des données et des outils numériques, qui fait obstacle à l’utilisation cohérente et intégrée de ces données et outils dans l’ensemble du secteur public. En 2019, 21 des 29 pays de l’OCDE (69 %) étaient dotés de corps chargés de coordonner, à l’échelon central ou fédéral, les projets TIC de l’administration publique, telles qu’un Conseil des directeurs de l’information ou d’autres organismes de même type. Ces organes ont cependant des responsabilités limitées, exerçant dans la plupart des cas des fonctions consultatives et non décisionnaires au regard des politiques de l’administration numérique. Ils exercent en moyenne cinq fonctions, dont trois à titre consultatif comme l’élaboration de la stratégie nationale pour l’administration numérique, sa coordination et le suivi de sa mise en œuvre, et deux à titre décisionnaire (par exemple la révision et l’évaluation ex ante des projets TIC et la priorisation ou l’approbation des projets TIC). La situation est très variable d’un pays à l’autre : en Corée et au Japon, l’organe de coordination se voit confier les dix fonctions consultatives et décisionnaires, tandis qu’en Lituanie, il n’en n’exerce qu’une. La plupart des pays confient davantage de fonctions consultatives que de fonctions décisionnaires à leurs organes de coordination, mais en Autriche, en Colombie et en Israël, c’est l’inverse qui est vrai (tableau 10.2) .

Le talent et les compétences numériques sont des conditions sine qua non d’une mutation numérique efficace et durable du secteur public. La plupart des pays de l’OCDE sondés (22 sur 29, ou 76 %) ont mis en place des stratégies pour développer les compétences numériques des fonctionnaires, qu’il s’agisse des compétences de l’utilisateur (gestion des courriels) ou de compétences professionnelles (initiatives visant à attirer et retenir des spécialistes des technologies numériques dans le secteur public). Cependant, seulement 12 (41 %) des pays de l’OCDE ont établi des dispositifs de reconversion pour accroître le nombre de spécialistes des TIC, et 11 (38 %) ont conclu des partenariats avec des établissements d’enseignement supérieur pour l’organisation de stages dans les métiers des TIC. En outre, seulement 18 (62 %) des pays s’intéressent aux compétences numériques complémentaires (en cherchant à faire prendre mieux conscience des possibilités, avantages et défis associés à la mutation numérique du secteur public) (graphique 10.3).

Les données du DGI montrent que les professionnels du secteur public ont un accès limité à la formation dans des domaines tels que l’analytique de données appliquée à l’élaboration des politiques et à la fourniture des services (8 pays ou 28 %), l’intelligence artificielle (9 pays), ainsi que l’exploitabilité et l’accessibilité (6 pays chacun). Parmi les exemples existants d’approche globale de la formation des fonctionnaires, citons la GDS Academy au Royaume-Uni et l’École de la fonction publique du Canada (graphique G.37 en ligne).

Pour en savoir plus

OCDE (2021), « The OECD Framework for Digital Talent and Skills in the public sector », OECD Working Papers on Public Governance, https://doi.org/10.1787/4e7c3f58-en.

OCDE (2020), « Digital Government Index: 2019 results », Documents d’orientation sur la gouvernance publique de l’OCDE, n° 3, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/4de9f5bb-en.

OCDE (2020), « The OECD Digital Government Policy Framework: Six dimensions of a Digital Government », Documents d’orientation sur la gouvernance publique de l’OCDE, n° 02, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/f64fed2a-en.

Notes relatives aux graphiques

Les données concernant l’Australie, les États-Unis, la Hongrie, le Mexique, la Pologne, la République slovaque, la Suisse et la Turquie ne sont pas disponibles.

10.2 Pour les pays qui ne disposent d’aucun organe de coordination, le tableau indique qu’aucune fonction n’est confiée à l’organe de coordination. La moyenne OCDE ne tient pas compte des pays qui n’ont pas d’organe de coordination.

Le graphique G.37. Initiatives de formation disponibles pour les fonctionnaires, 2019 (Annexe G).

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