2. De la prise de conscience à l’action : le rôle des attitudes et des dispositions dans la mobilisation des compétences en durabilité environnementale

La transition vers des économies bas carbone nécessitera une évolution notable du comportement individuel des consommateurs, ainsi que des réformes structurelles des modes de production. Le succès de la transition écologique exige un changement radical du comportement des individus dans leur vie quotidienne et leurs décisions de consommation (modifications volontaires venant de la base) aussi bien que des modes de production et de leur réglementation (réformes imposées d’en haut par les pouvoirs publics). Ces deux types d’évolutions – les modifications volontaires des comportements et les mutations entraînées par les réformes des réglementations et des politiques publiques, y compris en matière de développement économique local – reposent sur une forte sensibilisation des populations et sur leur propension à promouvoir la durabilité environnementale. La méconnaissance des conséquences économiques et sociales du changement climatique réduit la propension à agir des individus. De même, la méconnaissance de la menace que font planer le changement climatique et la dégradation de l’environnement amenuise le soutien aux réformes structurelles nécessaires pour protéger l’environnement à long terme.

Une prise de conscience des menaces que font planer le changement climatique et la dégradation de l’environnement, un sentiment d’urgence et de responsabilité et qu’il importe d’agir en faveur de la durabilité environnementale, ainsi que la volonté et la capacité d’agir pour la durabilité sont des éléments essentiels de la transition écologique. Les politiques en matière de compétences peuvent jouer un rôle essentiel à cet égard en garantissant que tant les adultes que les enfants aient les compétences et la volonté d’agir pour la durabilité environnementale. Un examen approfondi de la littérature sur les attitudes et dispositions environnementales des adultes et des jeunes, ainsi qu’une description détaillée des données sur lesquelles s’appuient les analyses présentées dans ce chapitre sont disponibles dans les documents de travail techniques ci-après, qui ont été élaborés pour servir de base à ce chapitre : Asai, Borgonovi et Wildi (2022[1]) ; Borgonovi et al. (2022[2]); et Borgonovi et al. (2022[3]). Les lecteurs intéressés par le vaste ensemble d’analyses et d’indicateurs concernant le rôle des systèmes d’éducation dans le développement des compétences en durabilité environnementale, ainsi que les déterminants des attitudes et dispositions des adultes à l’égard de l’environnement peuvent les consulter.

Pour promouvoir le passage à une économie verte, il sera nécessaire de mettre en œuvre de nouvelles technologies et de nouvelles infrastructures qui contribueront à réduire l’empreinte écologique des activités humaines. Le recours à ces nouvelles technologies suppose que les scientifiques et les entrepreneurs considèrent la protection de l’environnement comme un objectif essentiel de leurs activités, ce qui dépend à son tour de leurs attitudes envers la protection de l’environnement. De même, la mise en œuvre à grande échelle de ces technologies sera fonction des investissements publics, qui seront eux-mêmes tributaires du soutien public à l’idée de faire de la protection de l’environnement une priorité. Enfin, la modification des comportements des individus et des ménages sera essentielle pour que ces technologies soient largement adoptées et utilisées conformément aux objectifs environnementaux.

Au début des années 2020, la pandémie à coronavirus (COVID-19) puis la guerre d’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine ont entraîné une instabilité économique, une perturbation des chaînes d’approvisionnement et une forte augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation. D’une part, l’instabilité géopolitique et les préoccupations économiques peuvent détourner l’attention de l’urgence climatique au profit des questions économiques. D’autre part, elles accroissent d’autant la nécessité que les économies modernes réduisent leur dépendance à l’égard des combustibles fossiles, investissent dans les sources d’énergie renouvelables et protègent l’environnement afin de limiter le risque de troubles géopolitiques dans les années à venir.

Ce chapitre décrit le rôle des systèmes d’éducation et de formation dans le développement de la capacité et de la volonté des générations présentes et futures d’agir pour protéger l’environnement. De manière plus générale, les politiques en matière de compétences ont un objectif qui est jugé essentiel : faire en sorte que les modes de consommation et de production s’ajustent davantage à l’avenir au principe de durabilité environnementale. Les analyses présentées dans ce chapitre décrivent comment les populations adultes perçoivent le changement climatique, ainsi que les compétences des jeunes en durabilité environnementale. Les attitudes à l’égard de l’environnement peuvent avoir une incidence sur les habitudes de consommation, l’adhésion aux politiques mises en œuvre, les comportements électoraux, les choix de carrière, et la propension des individus à développer et à utiliser leurs compétences pour réduire les répercussions environnementales des processus de production.

Dans ce contexte, il importe de comprendre les attitudes des adultes à l’égard du changement climatique et plus généralement de l’environnement, car elles peuvent avoir une incidence sur la consommation, la politique mise en œuvre, et les orientations du marché du travail. Il est de même essentiel de déterminer si les jeunes ont acquis les compétences et développé la volonté d’agir en faveur de la durabilité environnementale. Le changement climatique et les politiques nécessaires à son atténuation sont des variables essentielles qui auront une incidence sur les orientations professionnelles et les choix de carrière ouverts aux individus. En particulier, les réformes économiques et les changements de mode de vie qui seront nécessaires pour faire face au changement climatique auront des répercussions profondes sur la répartition des industries, des professions, des emplois et, en dernière analyse, sur la demande de compétences (Vona et al., 2018[4]).

Des données récentes portent à croire que la plupart des adultes des pays de l’OCDE considèrent que le changement climatique constitue une « menace majeure » (Graphique 2.1). En moyenne, 68 % des adultes des pays de l’OCDE déclarent qu’ils perçoivent le changement climatique comme une menace, bien que leur perception de la menace varie sensiblement d’un pays à l’autre1. Au Mexique et en Italie, par exemple, près de 90 % des adultes considèrent le changement climatique comme une menace majeure, alors que tel n’est le cas que d’environ 44 % des adultes en République tchèque. La considérable variabilité des perceptions de la menace climatique selon les pays peut en partie s’expliquer par l’expérience des catastrophes naturelles de chacun d’eux. La recherche suggère que la distance psychologique par rapport à la menace du changement climatique est d’autant plus faible que les individus ont l’habitude et l’expérience des phénomènes météorologiques extrêmes (Spence, Poortinga et Pidgeon, 2011[5]). D’après la Banque mondiale, le Mexique est « très vulnérable », et l’Italie « particulièrement vulnérable », aux effets négatifs du changement climatique (Groupe de la Banque mondiale, 2021[6] ; 2021[7]). Par ailleurs, ces deux pays ont subi bien plus d’aléas naturels entre 1980 et 2020 que la République tchèque, qui est par comparaison considérée comme « vulnérable » (Groupe de la Banque mondiale, 2021[8] ; 2021[7] ; 2021[6]). Le fait que le Mexique et l’Italie ont subi davantage de phénomènes météorologiques extrêmes peut, par conséquent, contribuer à expliquer pourquoi la perception de la menace par la population adulte est bien plus élevée dans ces pays que dans la République tchèque, qui a connu relativement peu de phénomènes climatiques extrêmes au cours de cette même période.

Les femmes ont une plus grande probabilité que les hommes de considérer que le changement climatique constitue une menace majeure (Graphique 2.2). En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les femmes ont une probabilité supérieure de 8 points de pourcentage à celle des hommes de percevoir le changement climatique comme une menace majeure, mais l’écart entre les genres atteint 15 points en Israël. L’écart entre les genres du point de vue de la perception de la menace est également supérieur à 10 points au Japon, en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis, en Suède, en Australie, en Grèce, en République tchèque et en Pologne (par ordre croissant de l’écart de perception de la menace selon le genre). Les disparités transnationales concernant l’ampleur de l’écart de perception de la menace selon le genre ne sont pas déterminées par des différences de valeur moyenne selon les pays. Autrement dit, l’ajustement pour tenir compte de ces différences de valeur moyenne ne modifie pas l’ampleur des écarts de perception entre les genres ni le classement des pays.

Malgré l’idée largement répandue que les jeunes générations seraient plus sensibles aux préoccupations environnementales, le Graphique 2.3 indique que les différents groupes d’âge tendent à avoir une perception similaire de la menace que font peser le changement climatique et le réchauffement planétaire. Par exemple, en moyenne dans les pays de l’OCDE, 66 % des 16-29 ans perçoivent le changement climatique comme une menace, et il en est de même de 69 % des personnes de 50 ans ou plus. Dans de nombreux pays, les plus âgés ne semblent se préoccuper qu’un peu plus que les plus jeunes des menaces climatiques. Le Japon est le seul pays où l’écart en fonction de l’âge est prononcé : 71 % des 16-29 ans perçoivent le changement climatique comme une menace, contre 88 % des personnes de 50 ans ou plus – ce qui constitue un écart statistiquement significatif aux seuils habituels (p<0.05).

La littérature montre qu’il existe une corrélation positive entre l’éducation et les attitudes à l’égard de l’environnement de manière générale et envers le changement climatique en particulier, et qu’elle peut amener les individus à se comporter de manière plus respectueuse de l’environnement. De fait, l’éducation a pu être présentée comme le facteur ayant la plus forte incidence sur la préoccupation pour l’environnement et comme la variable la plus stable susceptible de l’expliquer.

L’éducation favorise la compréhension d’un vaste éventail de questions, dont les phénomènes scientifiques liés au changement climatique. L’information – qu’elle porte sur des questions d’ordre général ou sur un sujet particulier – joue un rôle crucial dans la formation des attitudes. Par conséquent, ce que les enfants apprennent à l’école contribue à façonner leurs attitudes sur un sujet donné – le changement climatique en l’occurrence. L’éducation est par ailleurs associée à des comportements écofavorables de la part des individus. La recherche a également mis en évidence que les individus qui ont reçu une éducation secondaire ou supérieure ont une bien moindre probabilité de nier le changement climatique que ceux qui ne sont pas allés au-delà de l’école primaire. Il s’ensuit que les enfants et les jeunes adultes qui apprennent (et continuent d’apprendre) à l’école quels sont les déterminants du changement climatique et quelles en sont les conséquences déclarent dans l’ensemble des degrés plus élevés de compréhension du changement climatique et prendront par la suite des décisions plus éclairées dans leur vie quotidienne à travers leur participation politique et civique.

Le Graphique 2.4 fait apparaître que, dans la majorité des pays, les individus dont les niveaux de formation sont les plus élevés sont également ceux qui ont la plus grande probabilité de considérer le changement climatique comme une menace majeure. Dans 14 des 22 pays, les adultes diplômés de l’enseignement supérieur montrent une plus grande perception de la menace que ceux qui ne sont pas allés au bout de leurs études secondaires. Dans les pays de l’OCDE, 73 % des diplômés du supérieur, 66 % des diplômés du secondaire et 63 % des non-diplômés du secondaire déclarent que le changement climatique est à leurs yeux une menace majeure. Dans huit pays, le sentiment que le changement climatique constitue une menace majeure est plus répandu parmi les non-diplômés du secondaire que parmi les diplômés du supérieur. L’écart est statistiquement significatif et quantitativement important aux États-Unis. Cela pourrait être le résultat d’une différence de répartition géographique des individus en fonction de leur niveau de formation entre les zones plus ou moins affectées par le changement climatique. Les écarts transnationaux du point de vue de la corrélation entre l’éducation et la perception de la menace pourraient être dus aux différences d’exposition aux effets potentiels du changement climatique selon les niveaux de formation qui peuvent être observées dans les différents pays. L’Encadré 2.1 illustre les différences d’attitude envers le changement climatique et les problèmes d’environnement selon le niveau de formation dans les pays qui ont pris part en 2022 à l’enquête sur la politique de l’environnement et l’évolution des comportements individuels (EPIC).

L’éducation contribue non seulement à façonner les attitudes à l’égard de l’environnement de manière générale, et du changement climatique en particulier, et par voie de conséquence les comportements écofavorables, mais elle est également essentielle pour permettre aux élèves d’acquérir de solides connaissances de base sur les phénomènes environnementaux et pour susciter en eux le désir d’en apprendre davantage et de s’attaquer aux problèmes d’environnement. Les élèves qui poursuivent leurs études et aspirent à obtenir un diplôme de l’enseignement supérieur acquièrent généralement des compétences et des habitudes qui leur permettent de chercher et de comprendre les informations sur les problèmes d’environnement. De fait, le niveau de formation constitue l’une des plus puissantes variables prédictives de la disposition à apprendre (OCDE, 2021[11]). Donc, plus le niveau de formation d’une personne est élevé, plus il est probable qu’elle recherche constamment les informations pertinentes et s’attache à actualiser leurs opinions et leurs connaissances, notamment en ce qui concerne le changement climatique, ce qui pourrait creuser encore l’écart de sensibilisation environnementale au fil du temps. Il s’ensuit que l’obtention d’un niveau de formation plus élevé pourrait non seulement permettre d’accéder à un surcroît d’informations environnementales, mais aussi et surtout préparer les individus à un apprentissage tout au long de la vie et à se montrer capables de mettre constamment à jour leurs connaissances et leurs conceptions.

Les résultats présentés au Graphique 2.8 indiquent que dans de nombreux pays, les travailleurs des 25 % de secteurs qui émettent le plus de CO2 sont moins enclins à être convaincus de la réalité du changement climatique que ceux des 25 % de secteurs les plus sobres en émissions. Parmi les secteurs qui émettent le plus de CO2 figurent notamment le charbon et les produits pétroliers raffinés ; l’extraction de matières premières non énergétiques ; ainsi que le transport par eau. Les secteurs les plus sobres en émissions incluent les technologies de l’information et les autres services d’information ; la santé et les activités d’action sociale ; et les services administratifs et de soutien. Par exemple, en Irlande, 60 % des travailleurs des secteurs à fortes émissions de CO2 déclarent croire que le changement climatique est indéniablement en cours, contre 72 % des travailleurs des secteurs à faibles émissions de CO2. De même, en Suisse, aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne, en France, au Royaume-Uni, en Suède, en Pologne, en Hongrie, en Autriche, en Norvège, en Israël, en Estonie, en République tchèque et en Finlande (par ordre décroissant du pourcentage de la population qui pense que le changement climatique est indéniablement en cours), les travailleurs des secteurs à fortes émissions de gaz à effet de serre (GES) avaient une moindre probabilité de déclarer croire que le changement climatique est indéniablement en cours que ceux des secteurs à faibles émissions de CO2. Il convient de noter que cette relation n’indique pas nécessairement un lien de causalité entre l’intensité d’émissions de CO2 du secteur et les attitudes à l’égard du changement climatique, et qu’elle peut être la conséquence d’une sélection différente des travailleurs selon les secteurs.

Le Graphique 2.9 montre également que dans la majorité des pays, le pourcentage d’individus qui sont « très » ou « extrêmement » préoccupés par le changement climatique est plus faible parmi les travailleurs des secteurs à plus forte intensité d’émission de CO2 que parmi ceux des secteurs ayant les plus faibles intensités d’émission de CO2, bien que les écarts ne soient généralement pas très marqués. En moyenne, 31 % des travailleurs des secteurs qui émettent le moins de CO2 indiquent être « très » ou « extrêmement préoccupés » par le changement climatique, contre 27 % de ceux des secteurs dont les émissions de CO2 sont les plus fortes.

Le Graphique 2.10 indique que la prise en compte des effets propres à chaque pays et des caractéristiques individuelles telles que l’âge, le genre et le niveau de formation, les travailleurs des secteurs à plus forte intensité d’émission de CO2 ont une moins grande probabilité de penser que le changement climatique est en cours, sont moins préoccupés par le changement climatique, et ont une moindre propension à adopter un comportement visant à réduire la dégradation de l’environnement, malgré l’imprécision des résultats estimés. Les effets estimés ont une incidence significative sur la croyance dans le changement climatique et sur le soutien aux politiques mises en œuvre. On observe par exemple une corrélation entre l’occupation d’un emploi dans des secteurs dont les émissions de CO2 par unité de production sont de 1 % plus élevées et une diminution de 0.8 point de pourcentage de la probabilité de penser que le changement climatique est indéniablement en cours. De même, le fait de travailler l’occupation d’un emploi dans des secteurs dont les émissions de CO2 par unité de production sont de 1 % plus élevées s’accompagne d’une diminution de 1.5 point de pourcentage de la probabilité de soutenir une taxe sur les combustibles fossiles. À l’inverse, les effets estimés sur la préoccupation climatique et sur l’adoption de comportements écofavorables sont plus faibles et ne sont pas statistiquement significatifs. Pour mettre ces faits en perspective, les travailleurs des secteurs responsables des plus fortes émissions au sein du quartile supérieur en termes d’émissions moyennes de CO2 par unité de production dans les différents pays ont une probabilité d’environ 17 points de pourcentage moins élevée que les travailleurs des secteurs à l’origine des plus faibles émissions au sein du quartile inférieur de déclarer que le changement climatique est indéniablement en cours.

Ces résultats pourraient indiquer que les individus les plus soucieux de l’environnement travaillent dans des secteurs et des métiers ayant une moindre probabilité de contribuer à la dégradation de l’environnement. Cependant, ils pourraient également montrer que les individus ajustent leurs attitudes et leurs convictions selon le contexte dans lequel ils opèrent, ce qui constitue un moyen de justifier cognitivement leur travail de tous les jours. En dernier lieu, l’éthique de l’emploi, le contexte et la pression exercée par les pairs pourraient façonner les attitudes et les dispositions des individus. Être entouré d’individus qui expriment de plus grandes préoccupations environnementales et se soucient de la protection de l’environnement dans leur travail quotidien pourrait modifier les préoccupations environnementales ou la disposition à agir en faveur de l’environnement d’une personne ayant des attitudes moins positives à l’égard de l’environnement.

Les données montrent que les individus les plus préoccupés par le changement climatique tendent à adopter des comportements plus favorables à l’environnement et à exprimer un soutien aux mesures environnementales (Graphique 2.11). On observe ainsi un écart d’environ 10 points de pourcentage dans la propension à opter pour un appareil économe en énergie lors de l’achat de gros électroménager, selon que les individus figurent parmi les plus préoccupés par le changement climatique ou ne s’en soucient pas. Les individus préoccupés par le changement climatique ont également davantage tendance à soutenir les mesures favorables à l’environnement, qui vont de la taxation des combustibles fossiles jusqu’à la subvention des énergies renouvelables et l’interdiction des appareils électroménagers énergivores.

Le Graphique 2.11 fait aussi clairement apparaître que les mesures de taxation bénéficient d’un moins grand soutien que les subventions et les interventions sur les marchés de produits. Une raison pourrait en être que les taxes sur les combustibles fossiles atteignent déjà un niveau élevé dans la plupart des pays de l’OCDE. Par exemple, en 2018, les pays de l’OCDE et du Groupe des Vingt (G20) ont fixé à 60 EUR ou davantage le prix applicable à 80 % des émissions de carbone des transports routiers (OCDE, 2021[14]). En outre, une étude de l’OCDE a constaté que les taxes sur les combustibles fossiles paraissent certes compter parmi les mesures les moins populaires, mais que le plus important tient à l’utilisation qui est faite du produit des taxes carbone (Dechezleprêtre et al., 2022[15]). Cette étude est parvenue à la conclusion que si elles étaient utilisées pour financer des infrastructures environnementales, subventionner les technologies bas carbone ou réduire l’impôt sur le revenu, les taxes carbone bénéficieraient d’un plus grand soutien que si elles étaient réparties à parts égales entre tous (Dechezleprêtre et al., 2022[15]). La plus forte propension des populations à soutenir les incitations et les subventions en faveur des technologies bas carbone pourrait avoir été à l’origine de l’adoption aux États-Unis de la loi de 2022 sur la réduction de l’inflation. Cette loi offre des incitations, par exemple sous la forme de crédits d’impôt, en vue d’encourager la rénovation énergétique des logements (Gabbatiss, McSweeney et Viglione, 2022[16]) et l’achat de véhicules propres (Ermey, 2022[17]).

Dans l’ensemble, les résultats mettent en évidence que les attitudes de la population adulte à l’égard de l’environnement et son soutien aux mesures prises par les pouvoirs publics sont très variables selon les pays et d’un individu à l’autre en fonction de son genre et de son éducation, ainsi que de sa vulnérabilité économique et du secteur où il travaille. Dans ces conditions, il est essentiel de mieux comprendre comment les attitudes à l’égard de l’environnement se forment, en particulier au sein de la jeunesse. Les jeunes d’aujourd’hui ont-ils acquis les compétences et la volonté requises pour agir en faveur de la durabilité de l’environnement ? La prochaine section tentera de répondre à cette question.

Les jeunes jouent un rôle crucial dans la protection de l’environnement. Leurs choix et leurs comportements de consommation ont une répercussion directe et tangible sur le succès des efforts actuels pour protéger l’environnement. Dans le même temps, leurs choix et les connaissances accumulées durant leurs années de formation peuvent avoir une grande incidence sur leur décision future de chercher, ou non, à trouver un emploi compatible avec la concrétisation des objectifs verts, sur leurs décisions de consommation à venir, sur leur participation aux initiatives locales destinées à promouvoir la protection de l’environnement, ainsi que sur leur soutien aux mesures d’atténuation du changement climatique. Il est donc essentiel d’examiner de quelles compétences disposent les élèves vu que celles-ci sont à la base de la participation entière et active des étudiants en tant que jeunes citoyens du monde. Ces compétences déterminent leur volonté pour façonner un avenir durable pour la planète.

Les compétences en durabilité environnementale englobent les connaissances, le savoir-faire, les attitudes et les valeurs fondamentales nécessaires pour promouvoir la durabilité environnementale. Pour pouvoir s’engager dès aujourd’hui dans une action concrète et être prêts à relever les défis de l’avenir, les jeunes devront avoir développé tous les domaines de compétences en durabilité environnementale, y compris les aspects cognitifs (connaissances et aptitudes), affectifs (attitudes et valeurs) et comportementaux (participation à des activités en faveur de l’environnement). Malgré l’existence de plusieurs définitions théoriques et opérationnelles des compétences en durabilité environnementale, ce rapport emprunte l’approche retenue par GreenComp, d’après laquelle l’éducation à la durabilité vise à « nourrir depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte une mentalité de durabilité fondée sur l’idée que les êtres humains font partie intégrante et sont tributaires de la nature. Les élèves sont pourvus de connaissances, de compétences et d’attitudes qui les aident à devenir des agents du changement et à contribuer individuellement et collectivement à façonner un avenir qui respecte les limites de la planète » (Borgonovi et al., 2022[3]).

Le cadre GreenComp définit quatre composantes des compétences en durabilité environnementale : 1) incarner les valeurs de la durabilité ; 2) s’ouvrir à la complexité de la durabilité ; 3) envisager des avenirs durables ; et 4) agir pour la durabilité. Pour incarner les valeurs de la durabilité, les élèves doivent réfléchir à leurs valeurs personnelles et à leur vision du monde et les comparer aux valeurs et aux visions associées à la durabilité et à la non-durabilité. Pour s’ouvrir à la complexité de la durabilité, les élèves doivent adopter une pensée critique et systémique pour mieux évaluer l’information et aborder les défis présents ou à venir et les problèmes de durabilité. Pour envisager des avenirs durables, les élèves doivent pouvoir imaginer des scénarios de rechange et identifier les étapes à franchir pour assurer un avenir durable en faisant preuve de créativité et en s’adaptant au changement. En dernier lieu, pour agir pour la durabilité, les élèves doivent s’attacher individuellement et collectivement à façonner un avenir durable et réclamer une action publique efficace en faveur de la durabilité. Le Graphique 2.12 présente les quatre domaines de compétences en durabilité environnementale ainsi que les indicateurs utilisés pour mesurer leur acquisition par les jeunes.

Les élèves qui, à l’âge de 15 ans, ont acquis les quatre grands domaines de compétences en durabilité environnementale sont présumés posséder des compétences en durabilité environnementale. Les compétences en durabilité environnementale recouvrent quatre domaines : une culture scientifique, la conscience des principaux problèmes d’environnement, la capacité d’agir, le souci de l’environnement et la volonté d’agir pour protéger l’environnement (Encadré 2.2).

Ces élèves peuvent être répartis en deux groupes selon leur niveau en science (Encadré 2.2). Les élèves qui ont un niveau élémentaire de compétences en durabilité environnementale sont ceux qui, en plus de remplir les critères correspondant aux autres domaines de compétences environnementales, ont au moins atteint le niveau élémentaire en science dans le cadre du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) [niveau 2 du PISA, voir la section 1 de Borgonovi et al. (2022[3]) pour une description]. On peut s’attendre à ce que les élèves qui ont un niveau élémentaire de compétences en durabilité environnementale aient acquis un niveau de compétences qui leur permette de devenir des citoyens responsables, à ce qu’ils participent à la protection de l’environnement à travers leurs décisions de consommation et leurs choix de vie et à ce qu’ils possèdent l’état d’esprit émotionnel, cognitif et comportemental nécessaire pour prendre en considération les conséquences environnementales de leurs actions. Le second groupe est celui des élèves qui ont un niveau avancé de compétences en durabilité environnementale, qui ont acquis les compétences en science nécessaires pour obtenir d’excellents résultats au PISA (atteignant au moins le niveau 4) et qui, dans l’avenir, pourraient contribuer plus directement à donner corps à l’économie verte en mettant au point de nouvelles technologies et en trouvant aux technologies existantes des utilisations innovantes et respectueuses de l’environnement, ou en découvrant de nouvelles solutions pour réduire l’empreinte environnementale associée à la production des biens et services.

Le Graphique 2.13 et le Graphique 2.14 illustrent la répartition des élèves de 15 ans qui, en 2018, avaient acquis tout l’éventail des dimensions cognitive, affective et comportementale de la durabilité environnementale nécessaires pour produire un changement positif dans l’avenir, c’est-à-dire ceux qui ont un niveau avancé de compétences.

Le Graphique 2.13 illustre le pourcentage d’élèves de 15 ans qui présentaient en 2018 un niveau élémentaire de compétences en durabilité environnementale. En moyenne, 31 % des élèves de 15 ans possédaient un niveau élémentaire dans les pays de l’OCDE. Ces élèves atteignaient au moins le niveau 2 du PISA en science ; se disaient conscients du changement climatique et du réchauffement planétaire ; se sentaient à l’aise pour décrire ou expliquer à d’autres les problèmes d’environnement ; déclaraient que la protection de l’environnement était importante à leurs yeux ; et adoptaient des comportements écofavorables en faisant des économies d’énergie ou en participant à des groupes environnementaux. En Corée, un élève de 15 ans sur deux avait en 2018 un niveau élémentaire de compétences en durabilité environnementale, ce qui constitue la plus forte proportion de tous les pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de données. Au Canada, au Portugal et à Malte, plus de 40 % des élèves de 15 ans possédaient un niveau élémentaire. Par contre, en Bulgarie, en Italie, en République slovaque et en Roumanie, pas plus d’un élève de 15 ans sur quatre ne possédait un niveau élémentaire. Les résultats présentés au Graphique 2.13 indiquent que, en moyenne dans les pays de l’OCDE, seul un élève de 15 ans sur trois, environ, maîtrisait les composantes émotionnelle, cognitive et comportementale des compétences en durabilité environnementale qui leur permettront d’asseoir sur une base solide leur avenir et celui de la planète. Autrement dit, la grande majorité des élèves de 15 ans n’avait pas acquis en 2018 toute la gamme des compétences environnementales.

Le Graphique 2.14 illustre la répartition des élèves de 15 ans qui avaient en 2018 un niveau avancé de compétences en durabilité environnementale. Il montre que, en moyenne dans les pays de l’OCDE, 13 % des élèves de 15 ans avaient atteint en 2018 un niveau avancé de compétences en durabilité environnementale, ce qui signifie qu’ils avaient obtenu d’excellents résultats à l’évaluation en science du PISA, atteignant au moins le niveau 4 ; et qu’ils avaient déclaré que la protection de l’environnement était importante à leurs yeux ; être conscients du changement climatique et du réchauffement planétaire ; avoir un fort sentiment d’efficacité en matière d’environnement ; et adopter des comportements écofavorables. L’Allemagne, le Canada et la Corée sont les seuls pays où au moins un élève sur cinq remplissait toutes les conditions pour être considéré comme possédant un niveau avancé de compétences en durabilité environnementale, ce qui met en évidence le grand nombre d’élèves qui, à l’âge de 15 ans, n’avaient atteint qu’un niveau élémentaire en science. Dans neuf pays – Bulgarie, Chili, Colombie, Costa Rica, Grèce, Italie, Mexique, Roumanie et République slovaque –, moins d’un élève sur dix atteignait un niveau avancé de compétences en durabilité environnementale. Pourtant, pour pouvoir mettre en œuvre un effort à l’échelle de l’économie dans son ensemble en vue de concrétiser les ambitieux objectifs climatiques, les pays de l’OCDE devront réorienter leur production pour satisfaire les exigences de neutralité carbone, et cette réorientation exige un redéploiement de la main-d’œuvre vers les emplois de l’économie verte. Ces emplois exigent de solides compétences techniques, dont la plupart des jeunes de 15 ans des pays de l’OCDE ne disposent pas.

Le Graphique 2.15 présente des données sur le genre et sur le statut socioéconomique pour cette population (moyenne OCDE) : le pourcentage de filles et de garçons qui possèdent des niveaux élémentaires ou avancés de compétences en durabilité environnementale et le pourcentage d’élèves défavorisés ou favorisés sur le plan socioéconomique qui atteignaient respectivement les niveaux élémentaire et avancé de compétences en durabilité environnementale.

Les résultats indiquent qu’en 2018, davantage de filles que de garçons avaient atteint un niveau élémentaire de compétences en durabilité environnementale dans les pays de l’OCDE : tel était le cas de 35 % des filles contre 31 % des garçons. Les analyses détaillées par pays révèlent que ces différences en fonction du genre favorables aux filles étaient particulièrement marquées en Corée, en Lituanie et en Pologne, où l’écart entre les genres était de 7 points de pourcentage ; en Bulgarie et à Malte, où l’écart était de 8 points ; ainsi qu’en République de Türkiye (ci-après « Türkiye »), où l’écart était de 9 points. À l’inverse, le Graphique 2.15 montre qu’en 2018 il n’existait aucune différence entre les genres s’agissant des pourcentages de filles et de garçons qui atteignaient un niveau avancé de compétences en durabilité environnementale : 13 % des filles et des garçons des pays de l’OCDE pouvaient être considérés comme possédant un niveau avancé. Les analyses par pays montrent qu’en Estonie et en Corée les filles avaient une probabilité nettement plus élevée que les garçons d’être considérées comme ayant un niveau avancé de compétences en durabilité environnementale (en Estonie, 19 % des filles contre 16 % des garçons, et en Corée, 25 % des filles contre 23 % des garçons). Les écarts entre les pourcentages de filles et de garçons qui avaient atteint un niveau avancé de compétences en durabilité environnementale sont dus aux différences de probabilité que les filles et les garçons obtiennent d’excellents résultats ou au contraire des résultats médiocres en science. L’Encadré 2.3 examine en détail l’écart entre les genres sous l’angle des niveaux en science et selon le domaine scientifique.

Le Graphique 2.15 présente également, pour la moyenne OCDE, les pourcentages d’élèves défavorisés et favorisés sur le plan socioéconomique qui ont atteint un niveau élémentaire de compétences en durabilité environnementale. Les élèves défavorisés sur le plan socioéconomique sont ceux du quartile inférieur de la distribution nationale de l’indice du statut économique, social et culturel (SESC) du PISA. Les élèves favorisés sur le plan socioéconomique sont ceux du quartile supérieur de la distribution nationale du SESC. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 21 % des élèves défavorisés sur le plan socioéconomique avaient atteint un niveau élémentaire de compétences en durabilité environnementale, contre 46 % des élèves favorisés sur le plan socioéconomique, soit un écart de 25 points de pourcentage. Les analyses par pays révèlent que les disparités socioéconomiques du point de vue du pourcentage d’élèves qui possède un niveau élémentaire s’établissaient à plus de 30 points de pourcentage en Bulgarie, en Hongrie et au Portugal et n’étaient inférieures à 20 points de pourcentage qu’en Italie (16 points de pourcentage d’écart) et en Türkiye (17 points de pourcentage d’écart).

Le Graphique 2.15 montre également qu’il existe d’importants écarts selon le statut socioéconomique pour ce qui est de la probabilité que les élèves de 15 ans aient un niveau avancé de compétences en durabilité environnementale. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 5 % des élèves défavorisés sur le plan socioéconomique avaient atteint un niveau élémentaire de compétences, contre 24 % des élèves favorisés sur le plan socioéconomique, soit un écart de 19 points de pourcentage. Les analyses par pays font apparaître que les disparités socioéconomiques concernant le pourcentage d’élèves qui avaient un niveau avancé de compétences en durabilité environnementale représentaient plus de 25 points de pourcentage en France, en Allemagne, en Nouvelle-Zélande, au Portugal et en Suisse. Ces résultats sont particulièrement préoccupants, car le PISA révèle que les élèves issus d’un milieu défavorisé sur le plan socioéconomique ont une moindre probabilité que leurs camarades plus favorisés d’avoir le projet de poursuivre leurs études (OCDE, 2021[11]), et les individus issus de milieux défavorisés ont une plus grande probabilité d’occuper les emplois qui disparaîtront vraisemblablement du fait de la double transition écologique et numérique (Encadré 2.4). Ces résultats suggèrent que les systèmes d’éducation initiale échouent actuellement à doter un grand nombre de jeunes, et plus particulièrement de jeunes défavorisés sur le plan socioéconomique, des compétences élémentaires et de l’état d’esprit dont ils ont besoin pour s’ouvrir à l’idée de chercher un emploi dans la nouvelle économie verte.

Agir pour la durabilité environnementale implique une action individuelle et collective pour façonner un avenir durable et réclamer une action publique efficace en faveur de la durabilité. Les actions environnementales entreprises aujourd’hui par les élèves sont essentielles pour le bien-être environnemental et décrivent à ce titre la contribution actuelle des élèves de 15 ans à la durabilité environnementale. Le Graphique 2.17 et le Graphique 2.18 examinent à quel point l’adoption par les élèves de comportements écofavorables sous une forme individuelle ou collective dépend des composantes émotionnelle, attitudinale et cognitive des compétences en durabilité environnementale. Ces graphiques illustrent l’écart en points de pourcentage dans la probabilité que les élèves de 15 ans déclarent réduire leur consommation d’énergie pour des raisons environnementales et participer à des groupes de défense de l’environnement, qui est observé lorsque les composantes émotionnelle, attitudinale et cognitive des compétences en durabilité environnementale enregistrent une variation d’une unité. Les écarts en points de pourcentage indiqués dans les graphiques comparent les élèves de genre, de statut socioéconomique, de langue et de statut migratoire similaires et fréquentant des établissements scolaires de niveau socioéconomique comparable. Ils ont par ailleurs été estimés en comparant les élèves qui ont des niveaux similaires de compétences en durabilité environnementale sous les autres aspects.

Les résultats présentés au Graphique 2.17 indiquent que, en moyenne, dans les pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, les élèves qui se disent d’accord ou tout à fait d’accord avec l’affirmation que la protection de l’environnement mondial est importante à leurs yeux ont une probabilité de 16 points de pourcentage plus élevée d’économiser l’énergie que ceux qui déclarent ne pas être d’accord ou pas du tout d’accord avec cette assertion. En particulier, en Allemagne, en Australie, en Corée, en Espagne, en France, en Pologne et au Royaume-Uni, l’écart entre les pourcentages d’élèves de 15 ans déclarant adopter des comportements d’économie d’énergie selon qu’ils affirmaient ou non se soucier de l’environnement était supérieur à 20 points de pourcentage. Les écarts les plus faibles étaient inférieurs à 5 points de pourcentage et étaient enregistrés en Bulgarie et en Lituanie.

Le Graphique 2.17 porte par ailleurs à croire qu’un fort sentiment d’efficacité en matière d’environnement est étroitement lié à l’adoption de comportements d’économie d’énergie. En moyenne, dans les pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, les élèves qui disaient avoir un fort sentiment d’efficacité en matière d’environnement avaient une probabilité de 4 points de pourcentage plus élevée de déclarer faire des économies d’énergie pour des raisons environnementales que leurs camarades qui avaient un moindre sentiment d’efficacité en matière d’environnement. La différence de propension des élèves à adopter un comportement d’économie d’énergie selon que leur sentiment d’efficacité en matière d’environnement était plus ou moins élevé atteignait son plus haut niveau en Allemagne, en Lituanie et en Roumanie (plus de 7 points de pourcentage). Pour ce qui est du comportement d’économie d’énergie, l’écart entre les élèves selon qu’ils ont ou non atteint au moins un niveau élémentaire à l’évaluation en science du PISA (niveau 2) était négatif, mais limité d’un point de vue quantitatif. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les élèves qui avaient atteint au moins un niveau élémentaire en science avaient une probabilité de 1 point de pourcentage plus faible d’adopter un comportement d’économie d’énergie que leurs camarades présentant par ailleurs des caractéristiques similaires. En Italie, l’écart était plus important et s’élevait à 7 points de pourcentage ; en Bulgarie et en Roumanie, il s’établissait à 5 points de pourcentage. Enfin, les élèves qui déclaraient être conscients des problèmes d’environnement avaient une probabilité de 4 points de pourcentage plus élevée, pour la moyenne des pays de l’OCDE, d’adopter des comportements d’économie d’énergie que les élèves qui déclaraient de faibles niveaux de conscience environnementale.

Le Graphique 2.18 illustre les corrélations avec la participation à des activités en faveur de la protection de l’environnement. Tout comme les comportements d’économie d’énergie, la participation à des activités en faveur de la protection de l’environnement est très variable selon que les élèves se disent ou non préoccupés par l’environnement et selon le degré auquel ils ont un sentiment d’efficacité en matière d’environnement. Les données de 2018 montrent que les élèves de 15 ans qui déclaraient se soucier de l’environnement et avoir un fort sentiment d’efficacité avaient une plus grande probabilité de participer à des activités en faveur de la protection de l’environnement. Par contre, dans la plupart des pays, après prise en compte du fait que les élèves ont ou non déclaré se préoccuper de l’environnement, ainsi que de leur conscience environnementale et leur sentiment d’efficacité en matière d’environnement, la participation à des activités en faveur de la protection de l’environnement s’avérait plus faible parmi les étudiants qui atteignaient au moins un niveau élémentaire en science. Cela pourrait signifier que les individus qui atteignent les meilleurs niveaux de résultats en science ont plus de réticences à consacrer de leur temps à ces activités et préfèrent s’investir davantage dans leurs études, ou encore que, toutes choses égales par ailleurs, ils sont plus pessimistes quant à l’intérêt d’une telle participation. L’Encadré 2.5 montre à quel point la participation des jeunes à des activités en faveur de la protection de l’environnement est liée au niveau d’engagement de leurs parents.

En moyenne, dans les pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, les élèves qui disaient avoir un fort sentiment d’efficacité en matière d’environnement avaient une probabilité de 9 points de pourcentage plus élevée de déclarer participer à des activités en faveur de la protection de l’environnement que leurs camarades qui avaient un moindre sentiment d’efficacité en matière d’environnement. L’écart dans la propension des élèves à participer à des activités en faveur de la protection de l’environnement selon qu’ils ont un fort ou un faible sentiment d’efficacité en matière d’environnement atteignait son plus haut niveau au Chili, en Hongrie et au Portugal. De même, dans les pays de l’OCDE, les élèves qui disaient se soucier de l’environnement avaient une probabilité de 13 points de pourcentage plus élevée d’avoir participé à des activités en faveur de la protection de l’environnement. L’écart le plus important était observé en Corée – 24 points de pourcentage – et le plus faible en Lituanie, où il n’était que de 3 points de pourcentage et n’était pas statistiquement significatif. L’écart dans la participation des élèves aux activités en faveur de la protection de l’environnement selon qu’ils avaient ou non atteint au moins un niveau élémentaire en science était important et négatif. Toutes choses égales par ailleurs, à travers les pays de l’OCDE, les élèves qui ont atteint au moins un niveau élémentaire en science avaient une probabilité de 11 points de pourcentage plus faible d’avoir participé à de telles activités. Enfin, dans l’ensemble des pays de l’OCDE, les élèves qui se sont dits conscients des problèmes d’environnement avaient une probabilité de 3 points de pourcentage plus élevée de déclarer participer à des activités en faveur de la protection de l’environnement que le reste de leurs camarades.

La bonne mise en œuvre des mesures d’atténuation du changement climatique à l’échelle nationale et internationale nécessite que l’on comprenne les attitudes des adultes et des enfants à l’égard du changement climatique et de l’environnement. Les attitudes déterminent les actions mises en œuvre par les individus en tant que consommateurs, comment ils utilisent leurs compétences sur leur lieu de travail, leur propension à s’investir dans la conception de nouveaux procédés de production ou d’innovations techniques pour promouvoir la durabilité environnementale, ainsi que leur soutien aux mesures visant à réduire le changement climatique et à protéger l’environnement.

Les résultats présentés dans ce chapitre révèlent d’importantes variations au sein des différents groupes qui se disent préoccupés par le changement climatique, tant d’un pays à l’autre qu’au sein de chacun d’eux. En particulier, les résultats indiquent que le niveau de formation est une puissante variable prédictive des perceptions du changement climatique, tout comme le genre et le secteur où travaillent les individus. En particulier, les individus font face à différents niveaux de vulnérabilité économique, et les travailleurs des différents secteurs expriment des attitudes différentes à l’égard du changement climatique et n’apportent pas le même niveau de soutien à l’action mise en œuvre par les pouvoirs publics pour réduire la dégradation de l’environnement. À titre d’exemple, les individus qui anticipent que les mesures d’atténuation du changement climatique auront des répercussions négatives pour eux ont une plus grande probabilité de déclarer une faible compréhension du changement climatique ainsi qu’une faible perception de la menace. Les résultats mettent notamment en évidence une corrélation négative entre l’occupation d’un emploi dans un secteur gros émetteur de CO2 et le soutien aux politiques environnementales. Les travailleurs des secteurs qui émettent le plus de gaz à effet de serre ont une moins grande probabilité de croire au changement climatique et de le considérer comme une menace que ceux des secteurs dont les émissions de gaz à effet de serre figurent parmi les plus faibles.

S’agissant de l’éducation, les programmes de nombreux systèmes éducatifs mettent l’accent sur la protection de l’environnement ou sur l’éducation à la durabilité environnementale ainsi que sur l’acquisition de compétences en durabilité environnementale, qui était jugée essentielle pour que ces systèmes éducatifs parviennent à former des citoyens engagés et responsables. Les études empiriques antérieures indiquent que les enseignants et les chefs d’établissement adhèrent à ces objectifs des pouvoirs publics, reconnaissent que les systèmes éducatifs peuvent jouer un rôle essentiel dans la promotion de la transition écologique et considèrent qu’il est important d’encourager leurs élèves à respecter et à sauvegarder l’environnement.

Les compétences en durabilité environnementale sont essentielles pour y parvenir. Les résultats indiquent d’importantes disparités s’agissant du degré auquel les systèmes éducatifs et les sociétés dotent en règle générale les enfants de ces compétences essentielles pour leur avenir. Les disparités dans l’acquisition des différents domaines des compétences en durabilité environnementale se cumulent, et les jeunes défavorisés sur le plan socioéconomique ont, en particulier, une moins grande probabilité de les acquérir. En moyenne, à travers les pays de l’OCDE, les analyses présentées révèlent qu’ils ont une probabilité inférieure de 19 points à celle de leurs camarades plus favorisés sur le plan socioéconomique d’avoir un niveau élémentaire de compétences en durabilité environnementale, et inférieure de 18 points d’atteindre des niveaux avancés de compétences.

Un second facteur essentiel à l’origine d’inégalités tient au genre. Des écarts subtils, mais largement répandus entre les genres apparaissent lorsque des indicateurs granulaires sont disponibles et peuvent être analysés. Une transition écologique juste et inclusive ne peut être assurée qu’avec la participation de tous, aussi les obstacles et les stéréotypes qui continuent de pousser les filles et les garçons, les hommes et les femmes, à faire des choix d’éducation et de vie différents devraient-ils être démantelés. En particulier, les écarts entre les genres du point de vue de la sensibilisation aux problèmes d’environnement sont variables selon la nature de ces problèmes. Par exemple, dans les pays de l’OCDE, les garçons enregistrent des niveaux de sensibilisation plus élevés aux déchets nucléaires, à l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, à l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés et aux conséquences de la déforestation pour d’autres affectations des terres. Les filles sont par contre plus conscientes des pénuries d’eau, de la pollution atmosphérique et de l’extinction des espèces végétales et animales (Borgonovi et al., 2022[3]). De même, alors que les garçons obtiennent de meilleurs résultats que les filles en physique et en sciences de la terre, les filles ont de meilleurs résultats que les garçons en biologie. Ces écarts se traduisent par des disparités entre les genres dans les grands domaines de la science au niveau de l’enseignement supérieur, puisque peu de femmes se consacrent à la science, aux technologies, à l’ingénierie et aux mathématiques (STIM), et qu’elles ont une plus forte propension à suivre des études en biologie qu’en physique et en ingénierie (Henkel et al., 2019[27]). Ces disparités sont liées aux écarts entre les genres quant au développement des compétences en mathématiques (Borgonovi, Choi et Paccagnella, 2021[28]).

Le degré auquel les élèves peuvent acquérir les compétences en durabilité environnementale est déterminé par divers facteurs, dont le milieu culturel où ils sont nés et où ils grandissent et l’environnement scolaire auquel ils sont exposés. Au sein des établissements scolaires, différents processus sous-jacents peuvent potentiellement déterminer les compétences en durabilité environnementale des élèves, tels que les programmes officiels et les pratiques pédagogiques.

Les parents jouent un rôle central dans la socialisation de leurs enfants. Au sein des familles, les valeurs, les attitudes et les comportements peuvent se transmettre et aboutir à une certaine harmonisation intergénérationnelle. Le degré de transmission pourrait dépendre de la quantité et du type d’interactions que les parents ont avec leurs enfants. En moyenne, les analyses présentées dans ce chapitre révèlent qu’il existe au sein des familles une corrélation positive significative entre le comportement environnemental des parents et celui des enfants. La responsabilité de doter les nouvelles générations de solides compétences en durabilité environnementale ne repose donc pas exclusivement sur le secteur de l’éducation formelle, mais constitue une responsabilité partagée que toutes les familles devraient assumer. Les parents sont les premiers et probablement les plus importants modèles pour leurs enfants, et leurs attitudes et comportements ont des répercussions à long terme sur la capacité des nouvelles générations à s’attaquer à la dégradation de l’environnement et à promouvoir la transition écologique. Dans le même temps, les enfants du monde entier développent une nouvelle conscience environnementale et peuvent pousser leurs parents à modifier leurs habitudes et leurs comportements anciens pour adopter des modes de vie plus durables. Dans ce cadre d’influence mutuelle, il est encore plus urgent de doter les jeunes de compétences en durabilité environnementale pour susciter également un changement parmi les générations auxquelles il est plus difficile de s’adresser directement.

Les données présentées mettent en évidence que l’obtention d’excellents résultats dans certains domaines ne suffit pas pour développer une plus grande conscience des problèmes d’environnement. Elles montrent que pour le seul domaine de la science (c’est-à-dire à l’exclusion de la lecture), il existe une corrélation entre l’obtention d’excellents résultats et une plus grande sensibilisation aux problèmes environnementaux que les élèves qui n’atteignent pas les mêmes niveaux de performances. Ces constatations paraissent indiquer que ce ne sont pas tant les excellents résultats scolaires d’ensemble des élèves et les facteurs qui vont généralement de pair avec ce niveau de résultats que le contenu du programme d’études qui importent et qui déterminent le degré de conscience environnementale. Les élèves qui montrent un niveau élevé de connaissances et de compréhension en science et qui peuvent résoudre des problèmes scientifiques complexes en s’appuyant sur ces connaissances ont vraisemblablement acquis une meilleure compréhension des enjeux environnementaux, ce qui leur confère une plus grande conscience environnementale.

Les problèmes d’environnement mondiaux sont devenus plus complexes et affecteront les économies et les sociétés dans les décennies à venir. La société d’aujourd’hui a certes pour responsabilité de laisser aux jeunes générations actuelles un meilleur avenir environnemental, mais ce sont ces jeunes générations d’aujourd’hui qui détermineront les futures politiques environnementales.

Références

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[10] OCDE (2023), Comportement des ménages et environnement : Opérer des choix durables sur fond de crises interdépendantes, Études de l’OCDE sur la politique de l’environnement et le comportement des ménages, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/6892a2e0-fr.

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[24] Theodorou, P. et al. (2018), Recycling and Education through Digital Storytelling in the Age Group “8-12” in Greece, Proceedings of the Protection and Restoration of the Environment XIV, Thessaloniki, Greek, 3–6, https://www.researchgate.net/publication/326208103_RECYCLING_AND_EDUCATION_THROUGH_DIGITAL_STORYTELLING_IN_THE_AGE_GROUP_8-12_IN_GREECE.

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[13] World Values Survey (2014), World Values Survey: All Rounds - Country-Pooled Datafile Version, https://www.worldvaluessurvey.org/WVSDocumentationWVL.jsp (consulté le 18 May 2022).

Note

← 1. Il convient de noter que le pourcentage d’individus qui considèrent que le changement climatique constitue une menace majeure est un peu plus faible que dans une autre étude de l’OCDE, où de 70 % à 90 % se disaient « plutôt » ou « tout à fait d’accord » avec l’affirmation « le changement climatique est un problème important » (Dechezleprêtre et al., 2022[15]). Cet écart s’explique par diverses raisons, dont la manière dont la question était énoncée (menace ou problème important), l’éventail de réponses possibles, et les pays pris en considération. En particulier, la variable dichotomique construite dans ces travaux ne prend la valeur 1 que si le répondant est d’avis que le changement climatique constitue une menace majeure, tandis que Dechezleprêtre et al. (2022[15]) considèrent que les répondants qui se disent « plutôt d’accord » ou « tout à fait d’accord » ont les uns comme les autres le sentiment que le changement climatique constitue un problème important. Dans le Wellcome Global Monitor, le pourcentage d’individus qui estiment que le changement climatique est une menace majeure ou mineure est élevé, atteignant environ 90 % dans la plupart des pays.

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