10. Costa Rica

En 2018-20, la politique agricole du Costa Rica a donné lieu à un soutien aux producteurs représentant en moyenne 6.3 % des recettes agricoles brutes, niveau bien inférieur à la moyenne OCDE. La quasi-totalité (92 %) de ce soutien repose sur le soutien des prix du marché (SPM), l’une des formes de soutien à l’origine des plus fortes distorsions de la production et des échanges, et se traduit par des mesures aux frontières (droits de douane) et des prix minimums de référence. Le riz, la volaille, la viande porcine et le sucre figurent parmi les produits les plus protégés par ces mesures. Du fait de la protection aux frontières et de l’intervention sur les prix, les prix à la production ont été, en moyenne, supérieurs de 6.2 % aux cours mondiaux en 2018-20.

Le reste du soutien aux producteurs (8 %) prend la forme de subventions aux intrants au titre du matériel et des machines agricoles, de paiements pour services environnementaux et d’autres subventions.

Les dépenses consacrées aux services d’intérêt général (ESSG) ont représenté 2.1 % de la valeur ajoutée agricole totale en 2018-20, contre seulement 1.3 % en 2000-02. Ces dépenses ont été réparties entre trois grands domaines : (1) le système de connaissances et d’innovation agricoles, en particulier les services de vulgarisation agricole ; (2) le développement et l’entretien des infrastructures d’irrigation et des routes de campagne ; et (3) l’inspection et le contrôle. Globalement, en 2018-20, le soutien total au secteur (EST) n’a représenté que 0.6 % du PIB, contre 1.2 % au début du siècle.

La plupart des évolutions de l’action publique en 2020 ont visé à faire face à l’urgence du COVID-19. Le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage (Ministerio de Agricultura y Ganadería – MAG) tient une table ronde en vue de l’élaboration et de la mise en œuvre de mesures de lutte contre la pandémie de COVID-19. Cette table ronde réunit toutes les institutions agricoles, centralisées et décentralisées, les chambres agro-industrielles et les organisations de producteurs.

En 2020, l’Institut du développement rural (Instituto de Desarrollo Rural – INDER) a suspendu pendant quatre mois les remboursements au titre du programme de crédit rural. Cette dette a été reportée jusqu’à la fin de la durée du prêt, sans aucune pénalité de retard. Du fait de la fermeture des écoles publiques, le Conseil national de la production (Consejo Nacional de Producción – CNP) a distribué aux élèves des paniers de produits alimentaires de base.

Le ministère des Finances a accordé un moratoire sur le paiement de la TVA et de certaines taxes sur la consommation, instauré une franchise de TVA pour les baux commerciaux, et exonéré toutes les activités économiques, y compris l’agriculture, du paiement des acomptes au titre de l’impôt sur le revenu.

  • Le soutien aux producteurs est principalement assuré au moyen de la protection aux frontières de certains produits, à savoir le riz, la volaille, la viande porcine et le sucre, ainsi que de prix minimums de référence pour le riz. Ce soutien fausse le marché intérieur et les échanges, limite la concurrence, et donc la productivité et la compétitivité. Le gouvernement devrait envisager de l’éliminer progressivement et de le remplacer par des paiements plus ciblés en faveur des producteurs pour lesquels ils sont nécessaires, à titre temporaire au besoin.

  • L’infrastructure agricole est un frein important qui empêche le secteur de devenir plus efficient et plus réactif aux signaux du marché. Des investissements sont nécessaires à la fois pour accroître la productivité (par exemple, grâce à l’irrigation et au drainage) et pour faciliter l’accès aux marchés (transports, distribution, installations frigorifiques, etc.).

  • Les petits producteurs souffrent d’une faible productivité et d’un manque d’accès au crédit et aux outils financiers. Par ailleurs, les banques commerciales privées n’étant guère incitées à accorder des prêts aux petits exploitants, les exigences strictes qu’elles imposent empêchent les petits exploitants de tirer parti des sources de crédit disponibles. Les programmes de crédit proposés par la banque nationale de développement et les organisations ou les coopératives agricoles pourraient être élargis, tout en évitant de créer un aléa moral, afin d’améliorer l’infrastructure financière destinée aux petits exploitants en particulier.

  • Des capacités restreintes et une mauvaise allocation des ressources limitent l’efficacité et l’efficience des services de vulgarisation du Costa Rica, auxquels sont alloués environ 20 % de l’ensemble des dépenses publiques consacrées au secteur. Eu égard à l’importance de ces services pour le secteur agricole, des efforts considérables devraient être déployés pour garantir une utilisation efficiente des financements, notamment en dispensant aux agents des services de vulgarisation une formation aux nouveaux systèmes de production et de gestion, en rationalisant et en réduisant la charge administrative imposée au personnel technique, et en assurant une meilleure coordination entre les organismes de recherche, les services de vulgarisation et les besoins des agriculteurs.

  • Le Costa Rica est engagé depuis longtemps dans la protection de l’environnement, le développement durable et l’atténuation du changement climatique. En 2019, un nouveau plan a décrit à grands traits la trajectoire d’évolution du Costa Rica vers la neutralité en gaz à effet de serre d’ici 2050. Ce plan définit des stratégies pour l’ensemble des secteurs, dont l’agriculture, telles que l’amélioration des pratiques agricoles et la lutte contre le gaspillage alimentaire. Malgré ces efforts, il reste encore une marge de progression. Le pays devrait notamment mettre en phase l’adaptation et les autres objectifs du secteur agricole afin de se préparer au changement climatique. Un renforcement de la coordination entre la R-D et les services d’assistance technique permettrait d’accroître la sensibilisation des agriculteurs.

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