Avant-propos

Les récentes réformes de la gouvernance au Maroc, accélérées par l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2011 garantissant les libertés d’expression et de la presse, et s’engageant vers un renforcement de la participation citoyenne dans la vie publique, offrent de nouvelles voies vers une croissance plus inclusive dans le pays. Ces réformes prennent place dans un contexte d’érosion de la confiance dans les institutions, au Maroc comme ailleurs, d’affirmation du rôle des nouvelles technologies en matière de participation et de transparence, et d’apparition de nouvelles menaces, à l’instar de la désinformation et des discours de haine.

Pour répondre à ces défis, le Maroc s’est engagé dans un processus de formulation et de mise en œuvre des stratégies et initiatives du gouvernement ouvert, afin d’améliorer la relation entre l’administration et les citoyens. Comme l’affirme la Recommandation du Conseil de l’OCDE sur le Gouvernement Ouvert, à laquelle le Maroc a adhéré en avril 2018, la communication et l’implication de tous les acteurs sociaux, dont les médias, sont des facteurs décisifs de la mise en œuvre des principes du gouvernement ouvert que sont la transparence, la redevabilité, l’intégrité et la participation citoyenne. C’est pourtant là, comme le révèle l’analyse de l’OCDE, une voie qui n’est pas encore explorée.

Ce rapport est un des premiers Examens OCDE du Gouvernement ouvert qui analyse le rôle de la communication publique et des écosystèmes médiatiques dans la promotion des principes du gouvernement ouvert. Il propose des recommandations fondées sur une enquête auprès de 19 départements publics marocains, ainsi que sur les informations fournies par les médias, la société civile, et les représentants de l’administration marocaine.

Cette publication évalue les stratégies, politiques et structures de communication, et l’ampleur de la contribution de celles-ci à la transparence et à la participation publique. Elle montre comment une communication stratégique peut aider à informer les citoyens, mais aussi à les mobiliser et à les impliquer dans la réforme et la mise en œuvre des politiques. Tout en soulignant l’importance de tous les acteurs dans la promotion des réformes du gouvernement ouvert, le rapport évalue également l’écosystème médiatique du Maroc. Il affirme que les médias locaux et associatifs devraient être considérés comme des acteurs essentiels du renforcement de la transparence et de la participation, a fortiori dans le contexte du processus de régionalisation en cours. Ce rapport porte également sur les difficultés auxquelles font face les journalistes citoyens et leur possible contribution à la vie publique. Il analyse la récente adoption par le Maroc d’une loi sur l’accès à l’information et la manière dont elle peut contribuer à une culture d’ouverture dans le pays.

Enfin, et dans le cadre d’une analyse des interactions entre la gouvernance publique et un paysage médiatique en évolution, ce rapport passe en revue les bonnes pratiques de pays de l’OCDE et les leçons tirées de leurs expériences, aussi bien que les réponses politiques envisageables à certains des nouveaux enjeux dans ce secteur.

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