Migrations

Chaque année, les nouveaux flux migratoires permanents représentent moins de 1 % de la population dans presque tous les pays de l’OCDE (Graphique 4.7). Seuls la Suisse et le Luxembourg enregistrent, depuis longtemps, des taux beaucoup plus élevés, s’établissant à 1.5 % et 3.4 % respectivement en 2016. Les flux migratoires permanents ont considérablement augmenté en Allemagne et en Suède ces dernières années, plaçant ces deux pays parmi les cinq plus grands pays d’immigration de l’OCDE en proportion de leur population. Au sein de l’UE, de nombreux immigrés permanents viennent d’autres pays de l’UE au titre des dispositions de la libre circulation. La part des immigrés originaires de pays tiers dans les pays de l’UE reste relativement faible bien qu’elle soit passée de 0.22 % sur la période 2010 15 à 0.36 % en 2016.

Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, les flux migratoires permanents ont augmenté de 15 % en 2016. Deux tiers de cette hausse sont imputables à l’intensification des migrations humanitaires, en particulier à destination de l’Allemagne, et un quart à la progression des migrations familiales, en particulier vers les États-Unis. Pour les autres pays de l’OCDE, le nombre de nouveaux travailleurs migrants n’a que peu évolué, de même que l’ampleur des migrations au sein des zones de libre circulation. Les chiffres préliminaires pour 2017 montrent une légère baisse, ce qui marque le premier recul enregistré depuis 2011.

En moyenne dans l’OCDE, plus de 10 % de la population était née à l’étranger en 2017 (Graphique 4.8). La part de la population née à l’étranger dans la population totale était particulièrement élevée en Australie, au Canada, en Israël, au Luxembourg, en Nouvelle-Zélande et en Suisse, où la proportion était d’au moins une personne sur cinq. Dans près des deux tiers des pays de l’OCDE, la population immigrée représente plus de 10 % de la population totale. Les deux tiers environ des personnes nées à l’étranger sont originaires de pays hors UE. Plus d’un tiers des immigrés dans l’OCDE vivent aux États-Unis, où ils représentent presque 14 % de la population. Le Luxembourg est le pays qui compte la plus grande part de personnes nées à l’étranger – plus de 46 % de sa population. À l’exception d’Israël et des États baltes, la part de personnes nées à l’étranger dans la population totale a augmenté dans tous les pays de l’OCDE ces dix dernières années. Plus des deux tiers des immigrés dans l’OCDE vivent dans leur pays d’accueil depuis au moins dix ans, tandis que 16 % y résident depuis moins de cinq ans.

Dans l’UE, les interactions avec les immigrés ont plus souvent lieu dans le cadre de vie local que sur le lieu de travail, les personnes nées dans le pays étant respectivement 44 % et 28 % à déclarer interagir avec des immigrés originaires de pays hors UE au moins une fois par semaine (Graphique 4.9). C’est dans les pays de l’Europe du Sud, en Irlande et en Autriche que les personnes nées dans le pays interagissent le plus dans leur quartier avec des personnes non originaires de l’UE. Les interactions avec des collègues issus de l’immigration sont le plus fréquentes en Suède, au Danemark et aux Pays-Bas. Pour de plus amples informations sur l’engagement civique et l’intégration sociale des immigrés, voir le Chapitre 5 dans OCDE/UE (2018), Trouver ses marques 2018 : Les indicateurs de l’intégration des immigrés.

Définition et mesure

Les mouvements permanents correspondent aux entrées de résidents de longue durée au titre des migrations de travail, familiales ou humanitaires ou au titre de la libre circulation, et comprennent uniquement les ressortissants étrangers. Ces flux d’immigration incluent les changements de statut, c’est-à-dire les personnes qui résident déjà dans le pays à titre provisoire et qui obtiennent le droit de s’y installer à plus long terme. Cette définition normalisée a été élaborée, lorsque des données étaient disponibles, pour faciliter les comparaisons entre les pays de l’ampleur et de la composition des migrations.

Les immigrés sont, en premier lieu, définis comme les individus nés à l’étranger, quelle que soit leur citoyenneté à la naissance. De façon générale, la part de la population née à l’étranger est nettement plus importante que la part de ressortissants étrangers. Les descendants d’immigrés comprennent différentes catégories d’individus : en effet, ils peuvent soit être nés dans le pays d’accueil de leurs parents, lesquels peuvent être tous deux nés à l’étranger ou être l’un étranger, l’autre non (couple mixte), soit être nés à l’étranger et être arrivés pendant l’enfance ou à l’âge adulte.

L’indicateur sur les interactions, qui est seulement disponible pour les pays de l’UE, cherche à évaluer la fréquence des interactions des personnes nées dans le pays avec les immigrés nés dans un pays tiers (« En moyenne, à quelle fréquence interagissez-vous avec des immigrés ? Interagir signifie aussi bien échanger quelques mots que pratiquer une activité ensemble »). Deux formes d’interaction sont prises en considération dans cette section : sur le lieu de travail et dans le cadre de vie local. On considère que les interactions sont fréquentes quand elles ont lieu au moins une fois par semaine ; rares quand elles ont lieu une fois par an ou moins. Les données portent sur les personnes de 15 ans et plus qui sont nées dans le pays.

Pour en savoir plus

OCDE (2018), Perspectives des migrations internationales 2018, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/migr_outlook-2018-fr.

OCDE/UE (2018), Trouver ses marques 2018 : Les indicateurs de l’intégration des immigrés, Éditions OCDE, Paris/UE, Bruxelles, www.oecd-ilibrary.org/social-issues-migration-health/trouver-ses-marques-2018_9789264309234-fr.

OCDE (2019), Ready to Help? Improving Resilience of Integration Systems for Refugees and other Vulnerable Migrants, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264311312-en.

Notes des graphiques

Graphique 4.7 : La moyenne UE est la moyenne des pays de l’UE présentés dans le graphique. UE-RPT correspond aux entrées de ressortissants de pays tiers dans les pays de l’UE pour lesquels des données normalisées sont disponibles, en pourcentage de leur population totale.

Graphique 4.8 : La moyenne OCDE est une moyenne pondérée. Pour plus d’informations, voir Statlink.

Graphique 4.9 : Les moyennes prennent en compte les taux qui ne peuvent être publiés séparément en raison de la taille insuffisante des échantillons. L’UE-28 est une moyenne pondérée.

4.7. Dans la plupart des pays de l’OCDE, les flux migratoires annuels représentent moins de 1 % de la population
Flux migratoires permanents vers les pays de l’OCDE, en pourcentage de la population totale, 2016
4.7. Dans la plupart des pays de l’OCDE, les flux migratoires annuels représentent moins de 1 % de la population

Source : OCDE (2018), Perspectives des migrations internationales 2018, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/migr_outlook-2018-fr.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933938572

4.8. Un habitant de l’OCDE sur dix est né à l’étranger
Part des personnes nées à l’étranger en pourcentage de la population totale, 2006 et 2017 et pourcentage des immigrés récents, 15-64 ans, 2015‐16
4.8. Un habitant de l’OCDE sur dix est né à l’étranger

Source : OCDE/UE (2018), Trouver ses marques 2018 : Les indicateurs de l’intégration des immigrés, Éditions OCDE, Paris/UE, Bruxelles, www.oecd-ilibrary.org/social-issues-migration-health/trouver-ses-marques-2018_9789264309234-fr.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933938591

4.9. Dans l’UE, les interactions avec les immigrés sont plus fréquentes dans le cadre de vie local que sur le lieu de travail
Pourcentage des personnes nées dans le pays qui interagissent avec des immigrés au moins une fois par semaine, 2018
4.9. Dans l’UE, les interactions avec les immigrés sont plus fréquentes dans le cadre de vie local que sur le lieu de travail

Source : OCDE/UE (2018), Trouver ses marques 2018 : Les indicateurs de l’intégration des immigrés, Éditions OCDE, Paris/UE, Bruxelles, www.oecd-ilibrary.org/social-issues-migration-health/trouver-ses-marques-2018_9789264309234-fr.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933938610

End of the section – Back to iLibrary publication page