3. Liens entre normes sociales discriminatoires et inégalité de genre en matière d’éducation

Au cours des dix dernières années, la Côte d’Ivoire a accompli d’importants progrès en ce qui concerne l’accès à l’enseignement primaire et secondaire, notamment en faveur des filles. À la suite de l’instauration en 2015 de la scolarité obligatoire pour tous les enfants âgés de 6 à 16 ans et d’efforts ciblés visant à accélérer la scolarisation des filles (Encadré 3.1), le taux brut de scolarisation de ces dernières a augmenté de 81 % en 2014 à 98 % en 2020 dans le primaire, et de 32 % en 2014 à 52 % en 2020 dans le secondaire (Banque mondiale, sans date[3]). Malgré ces avancées, de profonds écarts perdurent entre les garçons et les filles. Ainsi, en 2020, les filles demeuraient moins susceptibles d’achever le cycle secondaire que les garçons (Banque mondiale, sans date[3]).

La scolarisation des filles et l’achèvement de leurs études peuvent être influencés par une multitude de facteurs interdépendants, nombre d’entre eux ayant déjà été bien documentés dans différents contextes. Ces facteurs incluent, par exemple, les frais de scolarité, l’éloignement de l’établissement scolaire, ou encore le manque d’informations sur le rendement de l’éducation des filles. Ce chapitre n’aborde pas tous les obstacles potentiels à l’éducation des filles, mais apporte un éclairage sur les normes sociales, les attitudes et les pratiques discriminatoires qui constituent certains des facteurs invisibles (et moins connus) du désavantage des filles en matière d’éducation.

En Côte d’Ivoire, les discriminations au sein des institutions sociales entre les hommes et les femmes sont courantes et sont particulièrement prononcées dans la sphère familiale (voir le Chapitre 2). Or, la demande des individus et des ménages en éducation, notamment pour les jeunes enfants, dépend en général des préférences des parents, de leur perception des coûts et avantages et du contexte socio-économique. Dès lors, les attitudes et pratiques discriminatoires peuvent influencer les aspirations, conduisant à des choix défavorisant les filles, en particulier dans des contextes de pauvreté et si les parents sont peu instruits et manquent d’informations sur la valeur de l’éducation des filles.

Ce chapitre expose les différences entre les garçons et les filles en matière de scolarisation, d’assiduité et de performance. Il évalue la prévalence des normes sociales, attitudes et pratiques discriminatoires, et analyse les corrélations existantes entre ces facteurs et les résultats des filles en matière d’éducation. Il explore les aspirations scolaires des familles pour les garçons et les filles, les prises de décision au sein des ménages concernant l’éducation des enfants, les convictions sur les aptitudes innées des filles et des garçons sur les plans scolaire et professionnel, les normes relatives aux rôles et responsabilités au sein du ménage, les risques perçus de violences basées sur le genre à l’école ou sur le trajet pour s’y rendre et en revenir tant pour les filles que pour les garçons, et les normes sociales et pratiques concernant le mariage et la reproduction.

Les Ivoiriens ont un niveau d’instruction moyen plus élevé que les Ivoiriennes et sont plus susceptibles de savoir lire et écrire. Selon le SIGI Côte d’Ivoire, 28 % des hommes ont été scolarisés pendant au moins dix ans, ce qui est deux fois plus élevé que la part des femmes (14 %). En outre, plus le niveau d’instruction pris en compte est élevé, plus l’écart entre les femmes et les hommes est conséquent. Ainsi, 17 % des hommes ont achevé le lycée (ce qui correspond à 13 années de scolarisation) comparé à 6 % des femmes, et 10 % des hommes ont suivi des études supérieures comparé à 2 % des femmes. Par ailleurs, les données du SIGI Côte d’Ivoire révèlent un écart substantiel en matière d’alphabétisation au sein de la population adulte : 52 % des hommes, contre 32 % des femmes, déclarent savoir lire et écrire.

Les inégalités entre les hommes et les femmes perdurent au sein de la génération actuelle d’élèves. Le taux brut de scolarisation dans l’enseignement primaire est quasi universel : 98 % des filles et des garçons en âge d’aller à l’école primaire sont inscrits dans un établissement d’enseignement primaire. Les filles comptent pour environ la moitié des effectifs au cours des six années d’enseignement primaire, plus précisément 48 % dans la première année du primaire et 49 % dans les cinq suivantes (MENA, 2021[4]). Elles sont également plus susceptibles que les garçons d’achever le primaire (85 % des filles contre 83 % des garçons) (MENA, 2021[1]). En revanche, les filles sont moins susceptibles que les garçons de poursuivre leurs études et d’achever le secondaire. Les différences entre les filles et les garçons en matière de scolarisation sont plus marquées pour le second cycle du secondaire que pour le premier cycle. Ainsi, 74 % des filles et 77 % des garçons sont inscrits au collège, tandis que 36 % des filles et 41 % des garçons sont inscrits au lycée (MENA, 2021[4]). Ces différences sont encore plus fortes en matière d’achèvement des différents cycles du secondaire : 58 % des filles et 64 % des garçons vont au bout du collège, alors que 33 % des filles et 40 % des garçons terminent le lycée, soit des écarts de respectivement six et sept points de pourcentage (MENA, 2021[1]).

Les filles sont également devancées par les garçons en mathématiques, et ce tant au début qu’à la fin du primaire. Les données récentes issues de l’évaluation 2019 de la qualité des systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne francophone menée par le PASEC révèlent que le niveau d’instruction au primaire demeure faible en Côte d’Ivoire comparé aux autres pays de la région. À la fin du primaire, 60 % des élèves obtiennent des résultats inférieurs au seuil minimal de compétences en lecture (français) et ce pourcentage atteint 83 % en mathématiques. Surtout, alors que filles et garçons obtiennent des résultats similaires en lecture, les filles sont devancées par les garçons en mathématiques, au début comme en fin de primaire. Cet écart en mathématiques en fin de primaire est particulièrement prononcé à Abidjan, dans le centre, le sud et le nord du pays (PASEC, 2019[2]).

Les inégalités entre les hommes et les femmes se retrouvent également au niveau des choix d’orientation scolaire, dont les répercussions sur les futures perspectives d’emploi sont considérables. En Côte d’Ivoire, les élèves qui poursuivent leur scolarisation après les dix années d’études obligatoires peuvent choisir entre trois filières au lycée : scientifique, littéraire et professionnelle. Les données du SIGI Côte d’Ivoire révèlent que la plupart des hommes ayant été au lycée ont opté en priorité pour la filière scientifique (60 %), puis pour la filière littéraire (29 %). Les chiffres s’inversent chez les femmes. En effet, chez les femmes ayant été au lycée, l’immense majorité a choisi la filière littéraire (69 %), tandis que seulement 28 % d’entre elles ont opté pour la filière scientifique.

Dans un contexte comme celui de la Côte d’Ivoire, où les résultats en matière d’apprentissage –  mesurés par des tests standardisés de lecture et de mathématiques au primaire – sont plutôt faibles en moyenne, un taux de scolarisation plus élevé pourrait présenter de nombreux avantages. En effet, d’après certaines estimations, le rendement de l’éducation en Côte d’Ivoire est particulièrement élevé pour les femmes, qui peuvent espérer une augmentation de leurs revenus de 19 % pour toute année supplémentaire du primaire (contre 8 % pour les hommes) et de une augmentation de leurs revenus de 14 % pour toute année supplémentaire du secondaire (contre 11 % pour les hommes) (Montenegro et Patrinos, 2014[5]). Par ailleurs, lorsque l’alternative est l’absence totale de scolarisation, l’amélioration de l’accès à l’éducation dans les zones mal desservies entraîne une augmentation importante des acquis scolaires, même en cas de faible qualité de l’offre éducative (Burde et Linden, 2013[6]). Enfin, la poursuite de la scolarité présente d’autres avantages potentiels, en particulier pour les filles, dans la mesure où elle peut être un moyen efficace de réduire les comportements sexuels à risque et les grossesses et mariages précoces (Rasmussen et al., 2021[7] ; Baird et al., 2010[8]). À ce titre, l’analyse des institutions sociales discriminatoires qui nuisent à la scolarisation et à l’apprentissage des filles est une étape essentielle pour concevoir des politiques publiques visant à éliminer les inégalités entre les femmes et les hommes.

Les premières décisions d’investissement dans l’éducation des enfants sont généralement du ressort de leurs parents ou de leurs tuteurs, et non des enfants eux-mêmes (Hill et King, 1995[18]). À ce titre, les normes sociales liées aux futurs rôles des garçons et des filles au sein de la famille et de la société peuvent fausser la perception qu’ont les parents de la valeur d’un tel investissement et, ainsi, avoir de profonde répercussions sur la scolarisation, l’assiduité et l’apprentissage des enfants. Les attitudes et pratiques discriminatoires peuvent influencer la façon dont un ménage perçoit les avantages et les coûts relatifs à l’éducation des filles, et conduire à des choix les défavorisant.

Au sein des ménages, les parents, et notamment les pères, nourrissent des aspirations plus élevées pour les garçons que pour les filles en matière d’éducation (Graphique 3.1). En moyenne, 67 % des parents d’un enfant âgé de moins de 16 ans souhaitent voir leur fils obtenir un diplôme universitaire de premier cycle, contre 60 % pour les filles. Plus le niveau d’instruction des parents est élevé, plus leurs aspirations concernant l’éducation de leurs enfants sont ambitieuses; cependant, les aspirations sont plus élevées pour les garçons que pour les filles dans toutes les couches socio-économiques. Le lieu de résidence est également source de profonde inégalité. En matière d’aspirations, les écarts sont plus marqués dans les zones rurales, où 66 % des personnes interrogées souhaitent voir leur fils obtenir un diplôme universitaire, contre 57 % pour leurs filles. Dans les districts d’Abidjan, des Montagnes et des Lacs, ces écarts sont relativement faibles.

Une part importante de la population sous-estime systématiquement les avantages induits par l’investissement dans la scolarisation des filles. Ces attitudes négatives sont plus répandues chez les hommes que chez les femmes et tendent à augmenter à mesure que le niveau d'éducation envisagé est plus élevé (Graphique 3.2).

Une part importante de la population estime qu’en cas de ressources limitées, l’éducation des garçons est prioritaire par rapport à celle des filles. Les données du SIGI Côte d’Ivoire souligne qu’au sein d’un ménage où un fils et une fille ont des résultats scolaires identiques et doivent tout deux poursuivre leur scolarité dans un lycée situé dans une autre ville, 33 % des hommes et 27 % des femmes privilégient l’instruction du fils si les ressources sont limitées. À l’inverse, moins de 2 % des hommes et seulement 4 % des femmes donneraient la priorité à l’instruction de la fille (Graphique 3.3). Parmi les principales raisons amenant les ménages à privilégier l’éducation des garçons, les personnes interrogées évoquent les risques auxquels seraient confrontées les filles en vivant dans une ville différente (32 % des personnes interrogées) et la croyance selon laquelle savoir lire et écrire constitue un niveau d’instruction suffisant pour les femmes (21 %). En outre, en milieu rural, 14 % de la population estime qu’une fille devrait être mariée à l’âge de 15 ans, ce qui implique que l’éducation des filles ne soit pas une priorité (voir la section « Les normes discriminatoires relatives au mariage précoce détournent les filles de l’école »).

L’investissement préférentiel dans l’éducation des garçons s’explique principalement par le fait que les parents anticipent que les garçons auront des revenus plus importants que les filles une fois sur le marché du travail, ce qui se vérifie dans la plupart des cas. Plus de la moitié de la population (64 % des hommes et 44 % des femmes) s’attend à ce que les garçons perçoivent des revenus plus élevés que les filles et soient donc plus en mesure de soutenir leurs familles. Par ailleurs, les normes sociales qui imposent aux hommes de gagner plus d’argent que leur femme (76 %) et d’être le pilier économique de la famille (95 %) sont encore très répandues. Dans les faits, ces attentes tendent à se vérifier sur le marché du travail ivoirien, les femmes gagnant, en moyenne, deux fois moins que les hommes (voir le Chapitre 4).

Au sein des ménages, les pères ont plus de poids dans les décisions concernant l’éducation des filles. En effet, dans plus de la moitié des ménages, les pères ont le dernier mot quant aux décisions relatives à l’éducation (55 %) et à la santé (52 %) des enfants. À l’inverse, ces décisions relèvent uniquement des mères dans une part limitée des ménages (11 % pour l’éducation et 11 % pour la santé) (voir le Chapitre 2). Ces dynamiques décisionnelles ont une incidence sur la scolarisation des filles. Au sein des ménages comptant au moins un homme et une femme adultes, et où les pères sont les principaux décideurs au regard de l’éducation des enfants, les filles sont moins susceptibles d’être scolarisées (Graphique 3.4, Partie A). À l’inverse, au sein des ménages où les deux parents interviennent conjointement dans les décisions relatives aux dépenses en matière d’éducation pour les enfants, les filles sont plus susceptibles d’être scolarisées (Graphique 3.4, Partie B). Des études menées dans différents contextes de pays en développement suggèrent aussi que l’augmentation du pouvoir de négociation et d’action des femmes au sein des ménages entraîne une amélioration de la situation des enfants, et en particulier des filles, sur le plan de la santé et de l’éducation (Duflo, 2003[20] ; Rangel, 2006[21] ; Deininger, Goyal et Nagarajan, 2010[22] ; Doss, 2013[23]).

Une grande partie de la population estime que les filles sont par nature moins aptes aux domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM). En effet, 32 % de la population considère que les garçons ont de meilleures aptitudes que les filles pour les mathématiques et les sciences physiques tandis que seulement 4% de la population estime que les filles ont de meilleures aptitudes que les garçons pour ces matières. À l’inverse, 23% de la population estime que les filles ont de meilleures prédispositions pour les domaines littéraires comparé à 9% de la population qui pense que ce sont les garçons qui ont de meilleures aptitudes pour ces matières. De telles stéréotypes et attitudes discriminatoires quant aux aptitudes scolaires innées des garçons et des filles et à leurs perspectives professionnelles peuvent avoir de profondes répercussions dans la mesure où les enfants intériorisent les perceptions et préférences de leur entourage (famille et enseignants) et peuvent laisser ces attitudes dicter leurs choix en matière d’éducation.

De la même façon, certaines professions sont perçues comme masculine ou féminine. Ainsi, la population tend à considérer les métiers de sage-femme (64 %), employé de maison (49 %) et secrétaire (43 %) sont plus indiqués pour les femmes que pour les hommes, tandis que les métiers d’informaticien (24 %), d’ingénieur (20 %) ou de médecin (17 %) sont perçus comme plus adaptés aux hommes qu’aux femmes (Graphique 3.5). Des résultats similaires ont été obtenus dans l’étude pays SIGI Tanzanie, où une part significative de la population estimait que les femmes étaient plus adaptées aux professions d’employée de maison (38 %) et de sage-femme (33 %), tandis que les hommes étaient perçus comme plus aptes que les femmes à travailler en qualité de conducteur de taxi (47 %) ou d’ouvrier de la construction (52 %) (OCDE, 2022[24]). Les professions perçues comme plus adaptées aux femmes sont en général moins bien rémunérées et confèrent un statut social moins élevé que celles perçues comme plus adaptées aux hommes (voir le Chapitre 4).

Par ailleurs, les données du SIGI Côte d’Ivoire révèlent que 42 % des personnes ne soutiendraient pas leur fils s’il souhaitait s’orienter vers un métier perçu comme « féminin », et 37 % ne soutiendraient pas une fille si elle souhaitait s’engager dans une carrière perçue comme « masculine ». D’après l’étude qualitative menée dans le cadre du SIGI Côte d’Ivoire, les stéréotypes attachés aux aptitudes innées des garçons et des filles sont particulièrement ancrés parmi les hommes âgés issus de trois groupes ethnoculturels vivant en milieu rurale, à savoir les Gour, les Mandé du nord et les Akans (Niava et al., 2022[25]).

Les stéréotypes discriminatoires liés aux aptitudes scolaires et perspectives professionnelles des garçons et des filles sont plus profondément ancrées chez les hommes que chez les femmes. En effet, 41 % des hommes estiment que les garçons ont de meilleures aptitudes scolaires en mathématiques et en sciences physiques que les filles, contre 21 % des femmes (Graphique 3.6). De même, les hommes sont deux fois plus susceptibles que les femmes de croire que certaines professions sont masculines ou féminines. Ainsi, 21 % des hommes, contre 13 % des femmes, pensent que les hommes sont plus aptes à travailler en qualité de médecin, alors que 72 % des hommes, contre 55 % des femmes, pensent que les femmes sont plus aptes à travailler en tant que sage-femme. En outre, les hommes sont nettement plus susceptibles de penser que les hommes ont de meilleures compétences en matière de direction et de gestion que les femmes (80 % d’hommes contre 43 % de femmes), et que les hommes devraient être recrutés en priorité lorsque les emplois sont rares (70 % d’hommes contre 38 % de femmes). Ces attitudes sont plus prononcées en milieu rural qu’en milieu urbain, et lorsque le niveau d’instruction des individus est bas.

En Côte d’Ivoire, les normes sociales liés aux rôles des hommes et des femmes cantonnent ces dernières au travail domestique et de soin non rémunéré. Ainsi, près des deux tiers de la population considère que les femmes et les hommes ne devraient pas consacrer autant de temps aux tâches domestiques, et la quasi-totalité de la population (96 %) estime que participer à ces tâches fait partie intégrante de l’éducation d’une fille (contre 58 % pour les garçons). Dans plus de la moitié des ménages, les filles âgées de 6 à 16 ans accomplissent souvent ou toujours les tâches domestiques telles que la préparation des repas pour leur famille, l’entretien de la maison ou la lessive. À l’inverse, les garçons ne remplissent ces tâches que dans 24 % des ménages pour la préparation des repas, 36 % d’entre eux pour l’entretien de la maison et 38 % des ménages pour la lessive.

Cette charge de travail domestique et de soin non rémunéré qui incombe aux filles est souvent associée à un taux de scolarisation plus faible. Les résultats du SIGI Côte d’Ivoire montrent qu’au niveau des districts la participation des filles au travail domestique et de soin non rémunéré est corrélée à un taux de scolarisation plus faible des filles âgées de moins de 16 ans1. Les données qualitatives collectées dans le cadre du SIGI Côte d’Ivoire ont établi que les normes sociales qui cantonnent les femmes à la sphère domestique démotivent les filles et les éloignent de l’école au profit de leur rôle reproductif traditionnel (Niava et al., 2022[25]). Ces conclusions sont corroborées par une autre étude de terrain menée en Côte d’Ivoire qui montre que le temps consacré par les filles au travail domestique et de soin non rémunéré est associé à une plus grande probabilité de redoublement (Abou, 2016[26]). En outre, la pandémie de COVID-19 a modifié le temps alloué aux responsabilités domestiques, faisant peser une charge encore plus lourde sur les épaules des filles (Encadré 3.2).

D’après les perceptions exprimées, le fait d’être à l’école, mais aussi le trajet pour s’y rendre et en revenir, expose les filles, et notamment les adolescentes, à des violences basées sur le genre et peut les encourager à avoir des relations sexuelles. Ainsi, 19 % de la population estime que les filles subissent des violences basées sur le genre en milieu scolaire2 contre 13 % pour les garçons. Les filles plus âgées inscrites au lycée sont perçues comme les plus vulnérables aux actes de violence ou de harcèlement. Au niveau national, 50 % de la population estime que les jeunes filles âgées de 16 à 18 ans sont plus exposées aux violences basées sur le genre en milieu scolaire, tandis que 42 % considère que ce sont les filles âgées de 12 à 15 ans qui sont les plus exposées. Seuls 9 % de la population pense que les élèves plus jeunes, âgées de 6 à 11 ans, sont les plus exposées.

Les perceptions de la violence au sein des établissements scolaires varient fortement d’un district à l’autre. Par exemple, dans trois districts – les Montagnes, le Woroba et le Sassandra-Marahoué – plus de 30 % de la population pense que les filles sont toujours ou souvent exposées à des violences sexuelles en milieu scolaire ou lors des trajets vers ou depuis l’école, tandis que dans cinq districts3, moins de 3 % des personnes interrogées ont une telle impression (Graphique 3.8).

Les perceptions des risques de violences basées sur le genre en milieu scolaire dissuadent les parents de laisser leurs filles poursuivre leur scolarité secondaire dans une autre ville4. En milieu rural, 50 % des personnes déclarent qu’elles ne laisseraient pas leur fille s’installer dans une autre ville pour poursuivre sa scolarité au niveau secondaire, comparé à 42 % dans le cas d’un garçon. En milieu urbain, un peu plus d’un tiers (38 %) de la population ne laisserait pas sa fille s’installer dans une autre ville au niveau secondaire. En outre, dans six districts5, cette part de la population est supérieure à 50 %. Les préoccupations liées à la sécurité sont l’une des principales raisons expliquant la réticence des parents à l’idée de scolariser leur fille dans une autre ville. Près d’un tiers de la population (32 %) estime qu’une fille dans une telle situation ne serait pas en sécurité.

Le genre, le lieu de résidence et le niveau d’instruction sont des critères déterminants de la réticence des parents à l’idée de scolariser leur fille dans une autre ville. En effet, les hommes sont moins susceptibles que les femmes de permettre à leur fille de continuer leur scolarité au secondaire loin du domicile familial. De même, les personnes vivant en milieu rural sont moins susceptibles que celles vivant en zone urbaine de scolariser leur fille dans une autre ville. Enfin, les parents qui n’ont jamais été scolarisés sont nettement plus susceptibles d’empêcher leur fille de quitter le domicile familial afin de poursuivre sa scolarité dans un autre ville que les parents ayant reçu une instruction formelle minimum6.

De plus, pour une part importante de la population, l’école corrompt les mœurs des filles et encourage les relations sexuelles précoces. Les résultats du SIGI Côte d’Ivoire mettent en lumière une forte corrélation entre de telles attitudes et des taux de scolarisation plus faibles parmi les filles âgées de moins de 16 ans (Graphique 3.9). Ces perceptions sont également associées à des taux d’achèvement par les femmes adultes du primaire, du secondaire et de l’enseignement supérieur plus faibles, ainsi qu’à des taux élevés de décrochage scolaire parmi celles-ci7. Les données qualitatives du SIGI Côte d’Ivoire révèlent également qu’au sein de certaines communautés, notamment les Gour et les Mandé du nord, les parents sont prêts à déscolariser leurs filles au début de la puberté afin de les marier et de préserver leur intégrité sexuelle (Niava et al., 2022[25]).

En Côte d’Ivoire, il est généralement attendu des filles qu’elles évitent tout acte sexuel avant le mariage, la virginité des femmes étant étroitement liée à la réputation de la famille. Plus des deux tiers de la population (69 %) estime que les femmes devraient être mariées avant d’avoir des relations sexuelles et plus des trois quarts (78 %) considèrent qu’une grossesse hors mariage entache l’honneur de la famille. Les garçons, quant à eux, sont largement épargnés par ces attitudes. De plus, 20 % de la population est convaincue que la scolarisation des filles compromet les mœurs et les amène à avoir des relations sexuelles à un âge précoce, tandis qu’un pourcentage similaire (21 %) considère que le milieu scolaire expose les adolescentes au risque de grossesse. De telles craintes sont plus répandues en milieu rural qu’en milieu urbain. Dans deux districts, le Sassandra-Marahoué et le Woroba, elles sont partagées par plus d’un tiers de la population.

Les normes sociales liées au mariage, le « prix de la fiancée »8 et le mariage précoce des filles peuvent saper la valeur de l’éducation des filles et avoir des répercussions négatives sur leur scolarisation et leurs résultats scolaires. En effet, si l’éducation augmente les chances de se marier pour un garçon, elle peut avoir l’effet inverse pour les filles. Un tiers de la population (34 %) – 24 % des femmes et 42 % des hommes – estime qu’une femme ayant un bon niveau d’instruction a moins de chances de se marier. Cela s’explique entre autres par le fait que l’éducation est perçue comme une menace potentielle à la soumission des femmes au sein du ménage. L’étude qualitative du SIGI Côte d’Ivoire révèle que dans certaines communautés, notamment parmi les Gour et les Mandé du nord, les femmes moins instruites sont privilégiées, partant du principe que l’éducation encourage les filles à s’opposer à la soumission et à refuser de suivre les décisions de leur mari (Niava et al., 2022[25]).

La coutume de la dot, ou « prix de la fiancée », peut aussi influencer les choix des ménages quant à l’investissement dans l’éducation des filles. En Côte d’Ivoire, près d’un tiers de la population (27 %) estime que le fait d’épouser une femme disposant d’un niveau d’instruction élevé est synonyme de dot plus importante pour la famille du marié, ce qui peut compliquer la recherche d’un mari. Ainsi, dans les districts où une part plus importante de la population estime que le montant de la dot augmente avec le niveau d’instruction d’une femme, les femmes ont tendance à interrompre leur scolarité plus tôt9. Néanmoins, des données et analyses provenant d’autres contextes que le contexte ivoirien font ressortir des constats nuancés. Ainsi, en Indonésie et en Zambie, les filles sont plus susceptibles de bénéficier d’un programme de développement scolaire dans les communautés qui pratiquent le paiement de la dot que dans celles ne pratiquant pas cette coutume. En effet, dans ces cas, la dot augmente considérablement avec le niveau d’instruction des filles, ce qui représente une incitation financière pour les familles à investir dans l’éducation des filles (Ashraf et al., 2020[27]).

Bien que le mariage précoce des filles soit interdit par la loi ivoirienne, la pratique demeure largement répandue dans certaines régions du pays. L’âge légal du mariage pour les filles est fixé à 18 ans, le mariage forcé est interdit et le Conseil des ministres a récemment approuvé un projet de modification de la loi relative au mariage afin d’interdire toute dispense à cette condition d’âge par l’intermédiaire du Procureur de la République (Library of Content, 2019[28]). Pourtant, malgré ces dispositions légales, le mariage précoce des filles demeure répandu : d’après les données du SIGI Côte d’Ivoire, 23 % des femmes âgées de plus de 15 ans ont été mariées avant l’âge de 18 ans. Par ailleurs, environ un cinquième (18 %) des adolescentes âgées de 15 à 19 ans avaient déjà été mariées en 2016 (UN World Marriage Data, 2019[29]). Enfin, la part des femmes âgées de 20 à 24 ans ayant été mariées avant l’âge de 18 ans – ce qui correspond à l’indicateur 5.3.1 de l’ODD 510 – s’établit à 41 % d'après le SIGI Côte d’Ivoire (voir le Chapitre 2).

L’insuffisance de la sensibilisation quant à l’âge minimum légal et l’acceptation sociale du mariage précoce des filles contribuent à la persistance de cette pratique11. Seule 21% de la population sait qu'il existe une loi interdisant le mariage précoce des filles. Dans le Denguélé, les Savanes et le Woroba, cette proportion tombe sous la barre des 10%. Par ailleurs, 14% de la population ivoirienne pense que l'âge minimum légal du mariage des filles est inférieur à 18 ans, la proportion atteignant 42% dans le Denguélé et 26% dans les Savanes12. L’acceptation sociale de la pratique est également forte : 13 % de la population considère qu’il est acceptable pour une fille de se marier avant l’âge de 18 ans (voir le Chapitre 2).

Le mariage précoce des filles et ses conséquences immédiates sur le rôle domestique des jeunes épouses constituent un obstacle majeur à l’éducation des filles. Bien que le lien de cause à effet ne puisse être établi13, les données du SIGI Côte d’Ivoire montrent que près d’un tiers de la population (28 %) identifie le mariage comme la principale raison qui empêche les filles de terminer leurs études secondaires. Par ailleurs, les attitudes considérant qu’il est acceptable pour les filles de moins de 18 ans d’être mariées sont associées à des aspirations scolaires moins élevées à leur égard14. De plus, le mariage précoce des filles augmente la probabilité de décrochage scolaire au primaire, au collège et au lycée15. À ce titre, un large éventail de données et d’analyses de plus en plus étoffé illustre dans quelle mesure le mariage précoce et le faible niveau d’instruction se renforcent mutuellement (Encadré 3.3).

L’une des principales conséquences du mariage précoce des filles est le risque accru de grossesse chez les adolescentes, ce qui constitue en soi un obstacle supplémentaire à la scolarisation des filles. Les grossesses et la maternité des filles adolescentes sont à l’origine de risques considérables pour la santé des filles et de conséquences néfastes pour leurs enfants. De plus, la charge qui en découle en termes de responsabilités de soin peut conduire les filles à mettre un terme à leur scolarité. Ainsi, 82 % de la population identifie la grossesse comme l’une des principales raisons qui empêchent les filles d’aller au bout de l’enseignement secondaire. De fait, les résultats montrent que les grossesses chez les adolescentes sont négativement corrélées avec l’achèvement du cycle d’enseignement secondaire et augmentent la probabilité de décrochage scolaire au lycée16. À cet égard, 69 % des femmes qui ont été enceintes avant l'âge de 20 ans n’ont reçu aucune instruction formelle, 18 % d’entre elles n’ont pas achevé ou dépassé le primaire, 10 % ont commencé mais ne sont pas allées au bout de l’enseignement secondaire, et seulement 3 % ont achevé un cycle d’enseignement secondaire ou supérieur. Même si un lien de causalité entre les grossesses chez les adolescentes et la scolarisation des filles est difficile à établir – par exemple, le décrochage scolaire peut aussi favoriser les grossesses adolescentes –, ces deux paramètres sont de toute évidence intimement liés.

La Côte d’Ivoire a récemment renforcé sa stratégie nationale afin de veiller à ce que les filles aient le droit de poursuivre leur scolarité pendant leur grossesse et après la naissance de leur enfant17. Pourtant, de nombreuses attitudes discriminatoires continuent à s’opposer à la scolarisation des mères adolescentes (Niava et al., 2022[25]). Environ un tiers de la population (35 %) considère que les filles enceintes devraient mettre un terme à leur scolarité et une part similaire (28 %) estime que les jeunes mères ne devraient pas retourner à l’école après avoir mis leur enfant au monde. Ces attitudes sont plus répandues parmi les hommes que parmi les femmes, plus fréquentes parmi les individus âgés que parmi les jeunes, et plus courantes parmi les personnes n’ayant reçu aucune instruction formelle. En outre, la stigmatisation des adolescentes enceintes est en général plus forte en milieu rural que dans les zones urbaines ainsi que dans le nord et l’est du pays18. L’un des principaux facteurs qui favorisent de telle attitudes discriminatoires peut être la peur que la présence d’adolescentes enceintes en milieu scolaire n’encourage d’autres filles à tomber enceintes. Dans l’ensemble du pays, plus d’un tiers des hommes (41 %) et un quart des femmes (27 %) considèrent que la présence de filles enceintes à l’école peut inciter d’autres élèves à tomber enceinte.

Les investissements dans l’éducation des filles sont fondamentaux pour consolider la trajectoire de développement économique et social de la Côte d’Ivoire. Malgré les progrès remarquables accomplis par le pays en matière d’accès à l’éducation, notamment en faveur des filles, d’importantes disparités subsistent entre les garçons et les filles. Ce chapitre a apporté un éclairage sur les normes sociales, les attitudes et les pratiques discriminatoires qui influencent les choix d’investissement des familles et perpétuent le désavantage des filles en matière d’éducation, tant en termes de scolarisation que de résultats scolaires.

Au niveau national, les parents, et notamment les pères, nourrissent des aspirations scolaires plus élevées pour les garçons que pour les filles, ont tendance à donner la priorité à la scolarisation des garçons au détriment de celle des filles, et ont de plus grandes attentes quant aux futurs revenus de leurs fils sur le marché du travail. La population a également tendance à considérer que les filles ont des aptitudes innées plus faibles que les garçons pour exceller dans les domaines scientifiques ou exercer des métiers mieux rémunérés tels qu’ingénieur ou médecin. En outre, un tiers de la population estime qu’une femme ayant un bon niveau d’instruction a moins de chances de se marier tandis que les établissements scolaires ne sont pas toujours perçus comme un espace sûr ou moral pour les adolescentes.

Si certaines normes sociales entravent la scolarisation des filles, l’éducation peut aider à rompre le cycle de discriminations en renforçant les capacités des garçons et des filles à s’interroger sur ces normes et pratiques et à les remettre en question. Le SIGI Côte d’Ivoire souligne que plus les individus sont instruits, plus ils ont tendance à avoir des idées progressistes au sujet de l’éducation des filles et du rôle des femmes dans la société. En effet, ils nourrissent des aspirations scolaires plus élevées pour les filles, et sont moins susceptibles de défendre le mariage précoce des filles ou de croire que l’école corrompt leurs mœurs. En outre, l’ancrage des idées progressistes augmente à mesure que le niveau d’instruction augmente. Les individus ayant achevé des études secondaire ou supérieur sont également ceux qui ont les attitudes les plus progressistes19. Dès lors, l’éducation peut créer un cercle vertueux. Néanmoins, tant que les filles seront confrontées à des contraintes liées à l’environnement familial qui les empêchent de réussir leur scolarité, et tant que les établissements scolaires continueront de perpétuer et reproduire les normes sociales discriminatoires, il est peu probable qu’une telle transformation sociale aboutisse.

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Notes

← 1. Les résultats sont basés sur une régression de type OLS (ordinary least squares ou méthode des moindre carrés) au niveau des districts, en utilisant comme variable dépendante la scolarisation des filles âgées de moins de 16 ans. La principale variable indépendante est une variable binaire qui indique si les filles participent toujours ou souvent au travail domestique et de soin non rémunéré de base (à savoir cuisiner, laver, faire le ménage, aller chercher de l’eau ou du bois de chauffe, prendre soin des personnes âgées ou malades au sein du foyer) en tant que variable indépendante. Les variables de contrôle comprennent le lieu de résidence (urbain/rural) et la richesse des ménages (mesurée par l’indice de richesse). Le coefficient de la principale variable indépendante est significatif au seuil de 5 %.

← 2. Dans le cadre du SIGI Côte d’Ivoire, les violences basées sur le genre en milieu scolaire comprennent les actes de violence physique, de violence sexuelle et de harcèlement que les élèves subissent dans l’enceinte de l’école ou lors des trajets pour se rendre à l’école et en revenir.

← 3. Le Gôh-Djiboua, la Comoé, les Lacs, les Savanes et les Lagunes.

← 4. Les résultats sont basés sur un modèle de type probit qui mesure la probabilité que les personnes interrogées déclarent qu’elles laisseraient leur fille quitter le domicile familial afin de poursuivre des études dans un cycle d’enseignement secondaire dans une autre ville. La principale variable indépendante est la conviction que les filles sont exposées à des actes de violence (violences sexuelles ou physiques ou harcèlement) ou en milieu scolaire ou lors des trajets vers ou depuis l’école. Les variables de contrôle comprennent le sexe, le lieu de résidence (urbain/rural), l’âge, le niveau et la richesse du ménages (mesurée par l’indice de richesse). Le coefficient et les effets marginaux de la principale variable indépendante sont significatifs au seuil de 1 %.

← 5. Le Zanzan, les Montagnes, le Bas-Sassandra, la Vallée du Bandama, le Denguélé et les Savanes.

← 6. Les résultats sont basés sur un modèle de type probit qui mesure la probabilité que les personnes interrogées déclarent qu’elles laisseraient leur fille quitter le domicile familial afin de poursuivre des études dans un cycle d’enseignement secondaire dans une autre ville. Les variables indépendantes comprennent le sexe, le lieu de résidence (urbain/rural), l’âge, le niveau d’instruction, les districts et la richesse des ménages (mesurée par l’indice de richesse). Les coefficients et les effets marginaux du sexe, du lieu de résidence et du niveau d’instruction sont significatifs au seuil de 1 %. Le modèle a également été appliqué en incluant parmi les variables indépendantes des variables binaires pour les différents confessions religieuses (à savoir être adepte d’une religion données vs. n’être adepte d’aucune religion) mais les coefficients de sont pas significatifs.

← 7. Les résultats sont basés sur deux régressions de type OLS au niveau des districts, en utilisant comme variable dépendante (i) le taux de décrochage scolaire des filles pendant le collège et le lycée et (ii) le niveau d’instruction des femmes (enseignement secondaire ou supérieur). La principale variable indépendante est la part de la population qui estime que l’école corrompt les mœurs des filles et les encourage à se livrer à des relations sexuelles précoces. Les variables de contrôle comprennent le lieu de résidence (urbain/rural), l’âge, le niveau d’instruction de la mère et du père (en tant que variables binaires indiquant s’ils ont reçu une instruction formelle ou non) et la richesse des ménages (mesurée par l’indice de richesse). Le coefficient et les effets marginaux de la principale variable indépendante sont significatifs au seuil de 5 % dans chaque régression.

← 8. Le « prix de la fiancée » ou dot est le montant qui est remis par le fiancé ou sa famille à la famille de la future épouse au moment du mariage sous forme d'argent, de biens ou d’actifs de valeur.

← 9. Les résultats sont basés sur une régression de type OLS au niveau des districts, en utilisant comme variable dépendante la part des femmes ayant atteint l’enseignement secondaire ou supérieur. La principale variable indépendante est la part de la population qui estime que plus une femme est instruite plus le montant de la dot augmente pour la famille du marié. Les variables de contrôle comprennent le lieu de résidence (urbain/rural), l’âge, le niveau d’instruction de la mère et du père (en tant que variables binaires indiquant s’ils ont reçu une instruction formelle ou non) et la richesse des ménages (mesurée par l’indice de richesse). Le coefficient et les effets marginaux de la principale variable indépendante sont significatifs au seuil de 5 %.

← 10. La cible 5.3 de l’ODD 5 reconnaît la nécessité d’éliminer toutes les pratiques préjudiciables, telles que le mariage des enfants, le mariage précoce ou forcé et la mutilation génitale féminine. Elle est mesurée au moyen de deux indicateurs, l’un concernant les mariages précoces et l'autre les mutilations génitales féminines. Le premier (5.3.1) mesure la « proportion de femmes âgées de 20 à 24 ans qui étaient mariées ou en couple avant l'âge de 15 ans ou de 18 ans » (United Nations Statistics Division, 2021[59]), ce qui permet de suivre l'évolution dans le temps de la prévalence du mariage précoce des filles.

← 11. Les résultats sont basés sur une régression de type OLS au niveau des districts, en utilisant comme variable dépendante l’incidence du mariage précoce des filles (à savoir la part des femmes âgées de plus de 15 ans et qui ont été mariées avant 18 ans). La principale variable indépendante est la part de la population qui estime qu’il est acceptable pour une fille de se marier avant l’âge de 18 ans. Les variables de contrôle comprennent le sexe, le lieu de résidence (urbain/rural), le niveau d’instruction (à savoir ayant reçu une instruction formelle ou non) et la richesse des ménages (mesurée par l’indice de richesse). Le coefficient et les effets marginaux de la principale variable indépendante sont significatifs au seuil de 5 %.

← 12. La religion n’a pas une influence significative sur les normes matrimoniales discriminatoires en Côte d’Ivoire. Les résultats sont basés sur différents modèles probit qui mesurent la probabilité d’avoir des opinions matrimoniales discriminatoires. Les principales variables indépendantes sont des variables binaires pour les différentes religions (à savoir animisme, catholicisme, évangélisme, église harriste, islam, protestantisme et toute autre religion – aucune religion étant la catégorie omise). Les variables de contrôle comprennent le sexe, le lieu de résidence (urbain/rural), l’âge, le niveau d’instruction, le niveau d’instruction de la mère et du père (à savoir ayant reçu une instruction formelle minimale ou non), le statut matrimonial, la taille du ménage, les districts et la richesse des ménages (mesurée par l’indice de richesse). Les résultats suggèrent qu’aucune religion en particulier n’a d’effets marginaux significatifs et systématiques sur les différentes normes matrimoniales discriminatoires testées. Par la même, on ne saurait conclure qu’une ou des religions spécifiques peuvent constituer un facteur favorisant l’existence de normes matrimoniales discriminatoires.

← 13. Comprendre les effets du mariage précoce sur la scolarisation et les résultats en matière d’apprentissage demeure difficile car les filles qui sont mariées à un jeune âge peuvent être plus enclines à quitter l’école et celles déjà confrontées à des difficultés scolaires à mettre un terme à leur scolarité et à se marier.

← 14. Les résultats sont basés sur un modèle de type probit qui mesure la probabilité que les parents souhaitent que les filles arrêtent leur scolarité avant le lycée ou non. La principale variable indépendante est l’attitude selon laquelle il est acceptable pour une fille de se marier avant 18 ans. Les variables de contrôle comprennent le lieu de résidence (urbain/rural), l’âge, le niveau d’instruction, l’instruction reçue par la mère, les districts et la richesse des ménages (mesurée par l’indice de richesse). Le coefficient et les effets marginaux de la principale variable indépendante sont significatifs au seuil de 1 %. À noter qu’en inversant la variable dépendante et la principale variable indépendante (dépendante = attitude selon laquelle il est acceptable pour une fille de se marier avant 18 ans ; indépendante = parents souhaitent que les filles arrêtent leur scolarité avant le lycée ou non), et en gardant les mêmes variables de contrôle, le coefficient les effets marginaux de la nouvelle principale variable indépendante sont également significatifs au seuil de 1 %.

← 15. Les résultats sont basés sur trois modèles de type probit qui mesurent la probabilité que les filles aient abandonné leur scolarité (i) en primaire, (ii) au collège et (iii) au lycée. La principale variable indépendante est l’incidence du mariage précoce (les données portent sur les jeunes filles âgées de plus de 15 ans qui ont été mariées avant 18 ans). Les variables de contrôle comprennent le lieu de résidence (urbain/rural), l’âge, le niveau d’instruction du père, le niveau d’instruction de la mère, la taille du ménage, les districts et la richesse des ménages (mesurée par l’indice de richesse). Le coefficient et les effets marginaux de la variable indépendante sont significatifs au seuil de 5 % dans les trois modèles.

← 16. Les résultats sont basés sur deux modèles de type probit qui mesurent la probabilité (i) que les jeunes filles achèvent le cycle d’enseignement secondaire ou supérieur et (ii) que les jeunes filles quittent l’école au lycée. La principale variable indépendante est la grossesse à l’adolescence (à savoir si les femmes ont été enceintes avant l’âge de 20 ans). Les variables de contrôle comprennent le lieu de résidence (urbain/rural), l’âge, le niveau d’instruction de la mère, le niveau d’instruction du père, la taille du ménage, les districts et la richesse des ménages (mesurée par l’indice de richesse). Le coefficient et les effets marginaux de la principale variable indépendante sont significatifs au seuil de 1 % dans les deux modèles.

← 17. Stratégie nationale de réintégration des filles enceintes ou mères dans le système éducatif (SNREF) 2021-2025.

← 18. Les attitudes estimant que les filles enceintes devraient mettre un terme à leur scolarité sont particulièrement répandues dans les Savanes, le Woroba et le Zanzan ; celles en faveur la non-réintégration scolaire des jeunes mères après la naissance de leur enfant sont particulièrement courantes dans la Comoé, les Savanes et le Denguélé.

← 19. Les résultats sont basés sur trois modèles de type probit la probabilité (i) d’estimer qu’il est acceptable pour une fille de se marier avant 18 ans, (ii) d’adhérer ou d’adhérer fortement à l’affirmation selon laquelle « L’école corrompt les mœurs des filles et les encourage à se livrer à des relations sexuelles précoces », et (iii) d’adhérer ou d’adhérer fortement à l’affirmation selon laquelle « les filles enceintes doivent mettre un terme à leur scolarité ». Les principales variables indépendantes sont des variables binaires mesurant le niveau d’instruction. Les variables de contrôle comprennent le sexe, le lieu de résidence (urbain/rural), l’âge, le statut matrimonial, la taille du ménage, les districts et la richesse des ménages (mesurée par l’indice de richesse). Les coefficients et les effets marginaux de l’instruction (primaire achevé, secondaire inachevé, et secondaire ou supérieur achevé) sont significatifs soit au seuil de 1 % soit au seuil de 5 %.

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