6. Le rôle des écosystèmes des PME à l’appui de la montée en compétences, de la reconversion et du recrutement des talents

L’accès aux compétences, leur développement et leur utilisation à bon escient revêtent une importance décisive pour que les entreprises prospèrent dans des économies en constante mutation, s’appuyant toujours davantage sur la production et l’exploitation d’informations, de connaissances, de données et de technologies. Dans une économie fondée sur le savoir, connectée à l’échelle mondiale et en plein virage numérique, la création de valeur est indissociable du capital humain et des actifs incorporels. Le personnel qualifié et l’accès à une expertise spécialisée représentent un élément déterminant de la compétitivité des entreprises et de la croissance de la productivité (OCDE, 2019[1] ; Marchese et al., 2019[2]).

Les compétences s’avèrent particulièrement importantes pour la compétitivité et la résilience des PME qui, par rapport aux grandes entreprises, sont généralement moins à même de tirer parti d’autres sources de capital et de productivité. L’accès aux compétences se révèle également essentiel à l’adaptation des PME aux changements rapides qui s’opèrent dans les environnements économiques et technologiques. Des travaux de recherche établissent que le développement des compétences représente une stratégie concurrentielle clé adoptée par les petites entreprises pour intensifier leurs efforts d’innovation, s’adapter à l’accroissement de la concurrence ou se développer en accédant à de nouveaux marchés, que ce soit en investissant de nouvelles niches de produits ou en s’implantant sur de nouveaux marchés géographiques (Jansen et Lanz, 2013[3] ; Brambilla, Lederman et Porto, 2012[4] ; Love et Roper, 2015[5]).

La transition vers une économie écologique et numérique, conjuguée aux changements rapides impactant l’environnement commercial et la configuration des chaînes de valeur locales et mondiales, ont des répercussions considérables sur les besoins en compétences des entreprises et des entrepreneurs. La demande croissante de compétences techniques va de pair avec le nécessaire développement de « bouquets de compétences » plus vastes. Puisque l’adoption de technologies à forte intensité de données exige des investissements complémentaires en capital humain, parallèlement aux compétences techniques indispensables à l’exercice d’emplois et de tâches spécifiques, ces bouquets doivent englober des « compétences transversales », en d’autres termes des compétences qui ne sont pas spécifiquement liées à un emploi, une tâche, un domaine d’études ou un champ du savoir donné, mais qui peuvent être exploitées dans de multiples situations et environnements professionnels (UNESCO, 2015[6] ; OCDE, 2021[7]).

Les compétences transversales comprennent des compétences cognitives, comme en numérique, en finance et en gestion, ainsi que des compétences comportementales attestant d’un savoir-être professionnel, tels la capacité à travailler en équipe, la tolérance à l’incertitude et le sens des responsabilités. Ces compétences comportementales sont au moins aussi importantes que les compétences cognitives pour le perfectionnement individuel et la réussite sur le marché du travail (Brunello et Schlotter, 2011) et constituent des caractéristiques essentielles de l’esprit d’entreprendre (encadré 6.1).

De récentes enquêtes menées auprès de salariés soulignent l’importance de ces « bouquets de compétences » pour prospérer au sein de l’économie numérique et écologique dans les années à venir. Par exemple, l’édition 2020 du Future of Jobs Report [enquête sur l’avenir de l’emploi] du Forum économique mondial établit que l’esprit critique et l’analyse, au même titre que l’aptitude à résoudre des problèmes, étaient les compétences les plus recherchées, tous secteurs d’activité confondus. De plus, au lendemain de la pandémie de COVID-19, les capacités d’autonomie, telles que l’apprentissage actif, la résilience, la tolérance au stress et la faculté d’adaptation, étaient davantage demandées (graphique 6.1) (FEM, 2020[8]).

Au-delà de certains secteurs et métiers qui prennent de l’ampleur et proposent des biens et services numériques, les compétences numériques s’affirment comme des exigences transverses dans l’ensemble des secteurs, métiers et entreprises de toute taille (Cedefop, 2021[12]). Parmi celles-ci, il faut citer les PME, où l’utilisation d’outils numériques par le personnel a sensiblement augmenté au cours de la dernière décennie, dans une majorité d’emplois, même si des différences subsistent d’un pays à l’autre (graphique 6.2). Ainsi, sur la période 2010-21, dans les pays de l’OCDE, la proportion de salariés utilisant un ordinateur équipé d’un accès à internet au travail a progressé, passant en moyenne de 43 % à 58 % dans les petites entreprises et de 45 % à 59 % dans les moyennes entreprises.

La demande de compétences numériques s’est encore accélérée avec la pandémie de COVID-19. Alors que le télétravail, dicté par la nécessité, a pris son envol dans les entreprises tous secteurs d’activité confondus, l’utilisation effective des compétences numériques s’est avérée une composante essentielle de la résilience. L’analyse de la composition de la demande de compétences dans les annonces d’emploi publiées en ligne en 2020 en Europe montre que l’évolution la plus marquée concerne le pôle de compétences numériques, dont la part est passée de 20 % à 23 % dans la demande totale de compétences par rapport à 2019 (graphique 6.3) (Cedefop, 2020[14]).

Les technologies numériques émergentes accentuent la nécessaire intégration de compétences techniques et transversales dans les bouquets de compétences (encadré 6.2). L’analyse réalisée par l’OCDE sur les bouquets de compétences demandées dans les offres d’emploi liées à l’intelligence artificielle (IA) en fournit l’illustration : elle montre qu’en sus de compétences techniques dans le domaine numérique (par exemple, en programmation en code source ouvert, gestion de mégadonnées et analyse de données, apprentissage automatique et robotique), des compétences transversales (aptitudes à communiquer à l’écrit, à résoudre les problèmes, à travailler en équipe, mais aussi créativité) sont de plus en plus souvent exigées. En particulier, au cours de la dernière décennie, les compétences en communication ont gagné en importance relative, confirmant la nécessité de communiquer efficacement au sein des équipes, mais aussi entre les différents services de l’entreprise ou de l’institution, associés au développement et à l’adoption de l’IA afin que celle-ci soit déployée correctement (Samek, Squicciarini et Cammeraat, 2021[15]).

La transition écologique constitue un autre moteur du changement observé dans les compétences demandées à de nombreux postes, tous secteurs confondus, créant en parallèle les conditions propices à l’exercice des métiers de demain (OCDE, 2023[18]). L’impact de la transition écologique aura de toute évidence des répercussions significatives dans des secteurs tels que l’énergie (les énergies renouvelables en particulier), les transports, les activités de fabrication (l’industrie automobile et la sidérurgie en particulier), la construction, l’agriculture et la gestion des déchets (Cedefop, 2021[19]). Toutefois, la quasi-totalité des secteurs sont touchés à des degrés divers puisque les entreprises doivent s’adapter à la transition écologique, que ce soit en innovant ou en ajustant leurs produits et leurs processus, en se conformant à la réglementation, en s’attelant aux exigences relatives aux chaînes d’approvisionnement, ou en accédant à des financements durables.

En outre, les nouvelles compétences requises ne concernent pas uniquement des métiers qui s’engagent ouvertement à lutter contre le dérèglement climatique, à protéger l’écosystème, à favoriser la biodiversité, et à réduire les émissions de carbone ainsi que la consommation d’énergie, de matières premières et d’eau. La transition écologique devrait logiquement avoir pour effet de modifier celles indispensables à un large éventail d’emplois dans tous les secteurs de l’économie, de la construction à la recherche scientifique en passant par la mode (OCDE, 2023[18]). Déjà, la demande de compétences vertes tend à se généraliser à tous les profils de postes, au même titre notamment que des notions d’économie et de comptabilité, des compétences en conception et en construction, des spécialisations en analyse de systèmes, hygiène et sécurité, gestion des données, reporting et ingénierie, entre autres (OCDE, 2023[18]). Par exemple, une analyse réalisée à partir de données LinkedIn établit que des compétences vertes sont souvent exigées pour occuper des emplois « non verts » traditionnels, dans la mode durable, la gestion de parc et la vente par exemple. Sur la période 2016-21, les « métiers verdissants » (c’est-à-dire les métiers qui nécessitent certaines compétences de nature à favoriser la durabilité environnementale des activités économiques) enregistrant la plus forte croissance renvoient à des professions exercées dans divers secteurs et entreprises, à des postes de responsable de la conformité, gestionnaire des installations ou agent technico-commercial (LinkedIn, 2022[20]). Cependant, ces évolutions, au même titre que les répercussions de la transition écologique sur la demande de compétences et sur les emplois, varient fortement d’une région à l’autre au sein d’un même pays. Aussi les dispositifs à l’appui de la montée en compétences et de la reconversion doivent-ils être associés à des initiatives de développement plus larges à l’échelon local pour s’atteler aux défis et aux opportunités spécifiques auxquels font face les divers acteurs et régions (encadré 6.3).

En outre, la capacité des entreprises à faire face à l’impératif de durabilité dépend de plus en plus de compétences transversales. Celles-ci recouvrent des compétences cognitives (par exemple, conscience écologique et empressement à se former au développement durable ; compétences en systèmes et en analyse des risques ; aptitudes à repérer les opportunités et à créer de nouvelles stratégies pour relever les défis écologiques), mais aussi des compétences polyvalentes, telles que des qualités interpersonnelles (par exemple, compétences managériales pour faciliter les approches globales et interdisciplinaires englobant les objectifs économiques, sociaux et environnementaux ; sens de la communication et aptitudes à la négociation pour désamorcer des conflits d’intérêts dans des contextes complexes ; compétences marketing pour promouvoir des produits et services plus écologiques) et des compétences intrapersonnelles (par exemple, faculté d’adaptation permettant de se former et d’appliquer les nouvelles technologies et les processus indispensables pour « verdir » une tâche ou un métier ; compétences entrepreneuriales pour saisir les opportunités offertes par les technologies bas carbone) (Pavlova, 2018[21]). Par ailleurs, les capacités liées au raisonnement abstrait et à la résolution des problèmes peuvent accélérer la mise en œuvre des changements technologiques et organisationnels nécessaires pour gérer les opportunités et les enjeux de la transition écologique (Autor, Levy et Murnane, 2003[22]), y compris ceux déclenchés par les réglementations environnementales (Vona et al., 2018[23]).

Dans un contexte marqué par des besoins croissants et urgents de bouquets de compétences transversales, les PME sont confrontées à des défis à court et long termes pour accéder aux talents qui leur sont indispensables pour rivaliser et prospérer au sein d’une économie numérique et plus verte. La façon dont les PME et les entrepreneurs définissent des besoins de compétences en constante évolution et y donnent suite est essentielle à leur adaptation réelle aux transformations majeures, mais aussi à leur résilience et à leur compétitivité dans la durée, à leur capacité à impulser le changement et à leur contribution aux besoins sociétaux et au bien-être. La crise du COVID-19 ainsi que l’agression de la Russie contre l’Ukraine ont provoqué des chocs économiques et sociétaux dont les marchés du travail ont subi les effets et qui, par contrecoup, ont compromis la capacité des PME et des entrepreneurs à accéder aux compétences (voir chapitre 1). Ces difficultés conjoncturelles s’ajoutent à celles d’ordre structurel que rencontrent les PME lors du recrutement, de la montée en compétences ou de la reconversion de leur main-d’œuvre1.

Les tensions sur les marchés du travail et la pénurie de travailleurs constituent, depuis quelques années, une caractéristique dominante dans la plupart des pays de l’OCDE, mettant en évidence, entre autres, l’évolution démographique (vieillissement de la population), la dynamique des agglomérations (concentration de la population dans les zones urbaines et métropolitaines), le changement technologique et les pénuries de compétences, qui se sont aggravées au sortir de la crise du COVID-19. En 2022, dans quantité de secteurs d’activité et de pays, le nombre d’entreprises faisant état de pénuries de main-d’œuvre a sensiblement augmenté, dépassant les niveaux d’avant la pandémie (OCDE, 2022[24]).

L’emploi total dans la zone OCDE a retrouvé les niveaux d’avant la pandémie à la fin de l’année 2021, poursuivant sa progression au premier semestre 2022, avant que la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine ne menace la solidité de la reprise. Le taux de chômage dans l’OCDE, qui avait atteint son pic à 8.8 % en avril 2020, est retombé à 4.9 % en juillet 2022. Sous l’effet du rebond économique de l’après-pandémie et de la montée en flèche de la demande de main-d’œuvre, au second semestre 2021 et début 2022, les offres d’emploi ont atteint des records dans de nombreux pays. En juillet 2022, aux États-Unis, plus de 11 millions d’avis de vacances de postes ont été publiés par rapport à un « réservoir » comptant moins de 6 millions de chômeurs. Le nombre d’entreprises contraintes de limiter leur production en raison de la pénurie de main-d’œuvre a progressé, dépassant sensiblement les niveaux d’avant la pandémie dans les pays de l’UE et en Türkiye, à la fois dans les services et le secteur manufacturier (27.5 % des entreprises de services faisaient état de pénuries de main-d’œuvre, soit une hausse de plus de 11 points de pourcentage par rapport au niveau d’avant la crise ; elles étaient 26 % dans le secteur manufacturier, soit 8.5 points de pourcentage de plus) (graphique 6.4) (OCDE, 2022[24]). Au Canada, entre le premier trimestre 2020 et le troisième trimestre 2022, la proportion de postes à pourvoir sur le long terme est passée de 28.5 % à 38.4 % (Lam, 2022[25]).

Dans certains pays, les démissions se sont accentuées, tout comme la pénurie de main-d’œuvre. Même si des facteurs cycliques peuvent entrer en jeu, la forte hausse de démissions qui a suivi la pandémie donne à penser que la crise sanitaire a sans doute été l’élément déclencheur d’un changement au niveau des préférences des travailleurs (Causa et al., 2022[26]). Aux États-Unis, si l’augmentation du nombre de démissions a touché tous les secteurs, atteignant des records en 2021, elle a été plus prononcée, par rapport à la taille des secteurs, dans l’industrie manufacturière, le commerce de détail, et les activités financières et d’assurances (OCDE, 2022[24]).

Les pénuries de main-d’œuvre se sont nettement accrues dans tous les secteurs, notamment ceux où les salaires sont bas, comme les activités d’hébergement et de restauration, et ceux qui ont été mis à rude épreuve durant la pandémie, comme les activités de santé et de soins. Les difficultés de recrutement se sont également multipliées dans les activités de fabrication et les secteurs offrant des rémunérations élevées, comme celui de l’information et de la communication (TIC), où le regain de demande déclenché par l’accélération de la transformation numérique a amplifié ces écarts structurels (graphique 6.5) (OCDE, 2022[24] ; Causa et al., 2022[26]).

La base de données 2022 de l’OCDE sur les compétences pour l’emploi montre que, dans l’ensemble des pays, en moyenne, plus de la moitié des emplois qui peinent à recruter en raison de pénuries de main-d’œuvre concernent des professions hautement qualifiées. Cette palette d’emplois s’étend des postes de direction aux professions très qualifiées dans la santé, l’enseignement ou les TIC. Une proportion non négligeable des pénuries de main-d’œuvre (41 % du total des emplois en tension dans les pays de l’OCDE) concerne également des professions moyennement qualifiées, notamment dans les métiers des services à la personne ou de l’électricité et de l’électronique (Figure 6) (OCDE, 2022[27]). L’analyse des tendances relatives à la pénurie de main-d’œuvre au Canada, au premier trimestre 2022, établit que 36.9 % de l’ensemble des entreprises s’attendaient à ce que le recrutement de personnel qualifié constitue un obstacle au cours des trois mois suivants ; 27.6 % prévoyaient que le maintien en poste du personnel qualifié en serait un autre (Statistics Canada, 2022[28]). En Italie, le suivi des prévisions de recrutement des entreprises réalisé en janvier 2023 par Unioncamere met en évidence des difficultés de recrutement sur 45.6 % de l’ensemble des offres d’emploi, soit 7 points de pourcentage de plus qu’en janvier 2022. Cette proportion grimpe à 66 % pour les profils de direction et à 62 % pour les ouvriers spécialisés (Unioncamere, 2023[29]).

Ces pénuries de compétences généralisées, et subites, risquent de pénaliser particulièrement les PME car les difficultés structurelles auxquelles elles se heurtent pour accéder aux compétences sont aggravées par de fortes tensions sur les marchés du travail et une « guerre des talents » exacerbée face au rythme de la transformation numérique, les évolutions vers des modèles économiques plus durables, les perturbations des chaînes d’approvisionnement et, plus généralement, un environnement économique plus incertain. Le manque de certains profils et les difficultés de recrutement ont aussi des répercussions sur le bien-être et les motivations d’effectifs et d’entrepreneurs débordés.

En dépit de données parcellaires spécifiquement axées sur les PME, il ressort de l’enquête sur l’accès au financement des PME (Survey on the Access to Finance of Enterprise, SAFE) réalisée par la Banque centrale européenne et la Commission européenne que les PME dans la zone euro partagent la préoccupation des grandes entreprises concernant la disponibilité de profils qualifiés et de cadres expérimentés ; celle-ci constitue d’ailleurs leur premier défi sur la période d’avril à septembre 2022 (graphique 6.7) (UE, 2022[30]). Au Royaume-Uni, plus des deux tiers (68 %) des PME ont été confrontées à des pénuries de compétences en 2022, un taux qui grimpe à 86 % dans les grandes entreprises (Open University/British Chambers of Commerce, 2022[31]). En Allemagne, environ 80 % des PME ont besoin de compétences numériques de base, telles que l’aptitude à se servir de logiciels standard et d’appareils numériques (Leifels, 2020[32])

À court terme, les PME et les entrepreneurs sont, en général, plus exposés à des déséquilibres de compétences de cet ordre que les grandes entreprises, qui sont d’ordinaire mieux armées pour amortir ces pénuries de compétences sur une durée plus longue en réduisant les capacités inemployées, en réorganisant leurs activités ou en les externalisant (pratiques de gestion), ainsi qu’en mettant à profit des stratégies à plus long terme d’automatisation du travail. L’absence de plateforme de gestion des talents, conjuguée à leur moindre attractivité pour des travailleurs qualifiés et agents de production, rendent les PME plus vulnérables aux déficits conjoncturels de compétences, en plus de poser un problème d’ordre structurel dans la perspective de transformations à plus long terme.

Les PME et les entrepreneurs présentent des particularités susceptibles de compromettre leur capacité à remédier aux déficits de main-d’œuvre qualifiée, en lien avec des bouquets de compétences transversales notamment.

Nombre de PME, en particulier les petites entreprises, concentrent en général leurs activités sur un domaine particulier ou sur un marché de niche, et leurs effectifs se composent essentiellement de spécialistes de domaine, les postes aux responsabilités plus génériques étant souvent assez mal pourvus. Cette polarisation risque d’entraver l’innovation horizontale et, qui plus est, l’identification de nouveaux débouchés et de tendances inédites en dehors de leur cœur de métier, tels que ceux en lien avec la transition numérique et écologique.

Pour être en mesure de gérer le changement systémique et les nouvelles possibilités, les PME doivent surmonter les difficultés de longue date qu’elles rencontrent pour acquérir ou développer un large éventail de compétences : des bouquets de compétences les aideront à réagir plus promptement à la nouveauté et aux opportunités qui se dessinent.

Pour étoffer leur vivier de talents, hormis le recrutement de candidats justifiant d’un très large éventail de compétences, les PME peuvent assurer la montée en compétences et la reconversion des salariés en poste grâce à la formation et, pour les petites structures en particulier, avoir accès à l’expertise de leur écosystème, sous la forme de services, d’informations et d’échange de connaissances explicites ou tacites.

Or, la participation active à des activités de formation demeure limitée pour une part non négligeable de PME. Comme l’indique le Programme de l’OCDE pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PIAAC), qui mesure les compétences cognitives et professionnelles des individus, le personnel des PME participe moins à des formations formelles et informelles liées à l’emploi que celui des grandes entreprises, ce qu’atteste un écart moyen ressortant à 15 points de pourcentage à l’échelle des différents pays (graphique 6.8) (OCDE, 2019[33]). En outre, même lorsque les salariés de PME suivent des formations, leur durée est en général plus courte que pour ceux des grandes entreprises (OCDE, 2020[34]).

La relative infériorité numérique des moyens de formation à disposition de leur personnel est caractéristique des PME dans leur ensemble. Habituellement, celles-ci s’impliquent peu dans les programmes de formation formelle en entreprise, tels que les cercles d’apprentissage, de même que la rotation des personnes sur les postes de travail, les échanges ou mises en doublon (OCDE, 2013[35]). En matière d’activités de formation, le fossé entre les PME et les grandes entreprises est tout aussi manifeste au regard des formations ponctuelles en entreprise, sous forme de cours et stages de formation professionnelle continue (FPC, voir Graphique 6.9).

Les PME se laissent également devancer par les grandes entreprises dans leurs investissements de formation au profit de l’économie numérique. Dans nombre de pays, moins de 10 % des petites entreprises proposent des formations en TIC à leur personnel, contre 40 % à 80 % des grandes entreprises (graphique 6.10).

Ce désintérêt des PME pour la formation, en dépit de leurs besoins en compétences multidimensionnelles, peut tenir à des paramètres différents, allant de la capacité des entrepreneurs et des dirigeants à repérer les déficits de compétences à la capacité financière en passant par l’ancrage géographique. La méconnaissance des effets positifs de la formation sur la performance ainsi que des possibilités d’accès à la formation, ne serait-ce que via les programmes publics, jouent également un rôle.

Le manque de temps conjugué au peu d’intérêt et à la sous-estimation stratégiques de la formation par les entrepreneurs et les dirigeants peuvent constituer des obstacles majeurs à l’engagement des PME en la matière (Cardon et Valentin, 2017[38] ; OCDE, 2021[36]). Le désintérêt stratégique affiché par l’entrepreneur ou le personnel de direction peut aussi traduire ses sentiments à l’égard de la formation, perçue comme une réponse à des normes ou exigences réglementaires (obligations sanitaires et de sécurité) et non comme une activité génératrice de valeur (Marchese et al., 2019[2] ; OCDE, 2019[1]).

En outre, l’obtention d’informations sur les possibilités de formation qui leur sont ouvertes peut poser problème car, contrairement aux grandes entreprises, les PME disposent rarement d’un pôle dédié aux ressources humaines, s’acquittent des activités RH de manière ponctuelle et non structurée, et ont peu de temps à consacrer au personnel en poste (OIT, 2017[39] ; Štangl Šušnjar et al., 2016[40]).

S’agissant des PME, en particulier des micro-entreprises, l’entrepreneur joue un rôle clé dans la transformation de la culture d’entreprise, de même que dans l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies de développement des compétences, puisqu’il est bien souvent le dépositaire du savoir et de l’autorité. Pourtant, la nécessaire mise en place d’initiatives de montée en compétences et de reconversion échappe à nombre d’entrepreneurs, eux-mêmes non coutumiers de la formation continue à titre personnel et qui, de surcroît, sont rarement la cible des programmes de formation à l’entrepreneuriat, généralement davantage axés sur les jeunes (dans le cadre d’une formation initiale) ou les demandeurs d’emploi (par le jeu des services publics de l’emploi) (OCDE, 2021[41]).

La montée en compétences et la reconversion des dirigeants (lesquels peuvent aussi être les propriétaires de l’entreprise) revêtent également une importance particulière au regard des changements fonctionnels et organisationnels auxquels sont confrontées les PME en raison des transitions écologique et numérique. De récentes études consacrées à la manière dont les dirigeants doivent négocier le virage numérique, par exemple, soulignent la nécessité de justifier d’une capacité avérée à diriger et de compétences en RH, pour impulser une culture numérique dans l’entreprise et faire en sorte que les effectifs puissent maîtriser la rapidité des évolutions et, le personnel le moins qualifié en particulier, travailler avec des processus opérationnels davantage axés sur le numérique (Hamburg, 2019[42]). C’est le cas de l’étude de l’OCDE portant sur la préparation des travailleurs du tourisme à l’avenir numérique : elle établit que le profil des dirigeants peut constituer un frein dans la mesure où ils ont besoin, pour piloter des équipes, de connaissances d’ordre technologique susceptibles, par leur nature, d’être radicalement différentes de celles traditionnellement exigées dans le tourisme ; pour mettre en œuvre des stratégies numériques, de compétences et de savoirs « de niveau abstrait » ; et, pour composer avec le tassement des organigrammes, d’aptitudes en gestion des RH (OCDE, 2021[43]).

Même lorsque les entrepreneurs et dirigeants de PME sont en mesure de définir leurs besoins en compétences, disposent d’informations suffisamment complètes sur les options qui s’offrent à eux et élaborent une stratégie en la matière, il n’est pas impossible que la prise en charge de ces moyens de formation leur pose problème, en raison de contraintes financières et de coûts unitaires par salarié supérieurs à ceux supportés par les grandes entreprises. Outre les coûts financiers directs de formation, le coût d’opportunité est, lui aussi, relativement plus élevé pour les PME. Leurs effectifs étant plus restreints, la marge de manœuvre dont elles disposent est plus étroite que celle des grandes entreprises pour permettre à leurs employés d’abandonner temporairement leurs activités génératrices de revenus afin de se consacrer à la formation. De plus, les difficultés que rencontrent les PME pour conserver un personnel formé et qualifié, causées notamment par le débauchage de la part d’autres entreprises, risquent d’amoindrir le rendement de la formation et, par là-même, de dissuader les petites structures d’entreprendre cet investissement. C’est particulièrement vrai pour les investissements réalisés dans des compétences qui ne sont pas spécifiques à l’entreprise, et sont aisément transférables (OIT, 2017[39] ; OCDE, 2019[1]).

En outre, une majorité de PME n’utilisent pas toujours les nombreuses incitations financières à disposition pour couvrir les coûts de formation, soit parce qu’elles ignorent l’existence de ces dispositifs, soit parce qu’elles ne remplissent pas les critères d’octroi. (OCDE, 2020[34]). Il ressort d’une récente étude de l’OCDE consacrée aux PME à l’ère du commerce de détail (à savoir les enseignes qui utilisent des canaux de vente en magasin et en ligne) que, dans l’ensemble des pays, seule une petite proportion de PME sont au courant des divers programmes mis en place par les pouvoirs publics pour appuyer la transition numérique du secteur, qui ciblent souvent les compétences en gestion (OECD, 2023[44]).

Les possibilités de formation restreintes proposées par les PME compromettent également leur capacité à recruter des talents et des travailleurs hautement qualifiés, autre moyen important permettant de répondre à l’évolution des besoins en compétences. Force est de constater qu’il est plus difficile pour les PME que pour les grandes entreprises de trouver, d’attirer et de fidéliser du personnel qualifié, en grande partie car elles ne disposent pas de stratégie formalisée et d’infrastructure de gestion des ressources humaines (GRH), n’entretiennent que peu de liens avec les réseaux susceptibles de les mettre en relation avec des profils qualifiés, proposent des salaires plus faibles, des conditions de travail moins intéressantes et des perspectives d’évolution réduites (OCDE, 2019[1]). En outre, la flexibilité des modèles de travail s’impose comme un critère d’attraction important pour les travailleurs très qualifiés qui risque, en phase de recrutement, de désavantager les entreprises moins ouvertes aux aménagements. Par exemple, les PME qui ne peuvent donner une suite favorable aux demandes de télétravail perdront sans doute en attractivité par rapport à de grandes entreprises en mesure de leur accorder ces modalités (Credit Suisse, 2022[45]).

À travers l’ensemble des pays, les mesures en faveur des compétences qui sont déployées pour soutenir les entreprises sont souvent génériques ; en d’autres termes, elles ne prennent pas dûment en considération les spécificités des entreprises quant à leur taille, leur spécialisation productive et leur implantation. Les instruments d’action, par exemple, demeurent axés sur des mesures en faveur de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle indifférenciées dans lesquelles la dimension territoriale n’entre pas en ligne de compte (Corradini, Morris et Vanino, 2022[46]).S’agissant des compétences numériques, de récents travaux de l’OCDE, s’appuyant sur une analyse internationale portant sur 485 politiques et 209 institutions, pointent une orientation relativement marquée de l’action des pouvoirs publics vers la création d’une culture des données et l’acquisition des compétences correspondantes dans l’ensemble de l’économie. En réalité, l’adoption de technologies numériques de pointe jugées importantes pour l’ensemble des entreprises, comme l’internet des objets (IdO) ou la cybersécurité, procède souvent au départ d’un enseignement ou d’une formation à caractère général, peu d’actions ciblant spécifiquement les PME (OCDE, 2022[16]).

Les politiques relatives aux compétences sont souvent élaborées et mises en œuvre en tenant pour acquis que les PME et les entrepreneurs feront preuve d’initiative en se mettant en quête d’informations et de solutions de montée en compétences et de reconversion, comme le feraient les grandes entreprises. Nombre de programmes d’action, par exemple, sont accessibles sur internet et donnent aux PME et aux entrepreneurs la possibilité de solliciter des aides financières ou de postuler à des offres de formation, ce qui suppose d’être préalablement informés de ces diverses facilités.

Dans le même ordre d’idées, il est rare que les mesures à l’égard des compétences soient expressément destinées aux PME, tenues de soutenir la concurrence des grandes entreprises pour bénéficier des instruments d’action. C’est le cas, par exemple, des fonds de formation financés par des prélèvements (à savoir les dispositifs de prélèvement-subvention), au titre desquels les sociétés immatriculées sont légalement tenues de cotiser à un fonds central unique ou à des fonds sectoriels de formation. Dans les pays où ces dispositifs sont mis en œuvre, les montants prélevés (généralement mensuellement) sur la masse salariale des entreprises varient entre 0.5 % et 2 %. Les entreprises font appel à ces fonds pour financer la formation qu’elles dispensent à leur personnel (et couvrir de 50 % à 100 % de leurs coûts). Or, les observations recueillies indiquent que ces fonds de formation sont principalement utilisés par les grandes entreprises (OCDE, 2010[47] ; Johanson, 2009[48] ; Dar, Canagarajah et Murphy, 2003[49] ; Cedefop, 2008[50]).

Les caractéristiques et l’attitude des PME devraient également être prises en compte dans l’élaboration et la mise en œuvre des dispositifs relatifs aux compétences, notamment aux fins d’identifier de possibles bénéficiaires. Sur ce point, il convient de faire la distinction entre les PME qui, par leur attitude passive, ont peu de chances de s’intéresser aux mesures gouvernementales dans ce domaine et les entreprises qui mettent d’ores et déjà spontanément en œuvre des actions pour améliorer leurs niveaux de compétences, et pour lesquelles les interventions des pouvoirs publics risquent d’être superflues (encadré 6.4). Bien que précieuse pour élaborer et mettre en œuvre les actions à mener à l’égard des compétences, ce type de catégorisation suppose de disposer d’informations importantes et de bien connaître les diverses populations de PME.

Les stratégies capables de mettre à profit ce niveau d’informations et de proposer aux PME des services personnalisés de développement de compétences sont le plus souvent mises en pratique aux échelons local et régional, l’action des pouvoirs publics pouvant alors s’articuler avec les écosystèmes au sein desquels opèrent de potentiels bénéficiaires. Cette méthode impose de rompre avec les approches territorialement indifférenciées des politiques relatives aux compétences, et ce afin de tenir compte des nouvelles géographies du travail, à la fois sources de difficultés et d’opportunités pour les PME et les entrepreneurs. Les difficultés coutumières auxquelles sont confrontés les PME et les entrepreneurs au regard du développement de compétences et de l’accès à des ressources qualifiées (leur attractivité relativement faible en comparaison des grandes entreprises pour des travailleurs hautement qualifiés, par exemple) sont amplifiées par l’envergure, la portée et la rapidité des transformations structurelles – y compris des transitions numérique et écologique – s’opérant dans les économies nationales et régionales. En fait, le déplacement de personnel qualifié et le redéploiement des compétences et des emplois sur les marchés du travail sont susceptibles d’offrir de nouvelles opportunités aux PME pour ce qui est de trouver des profils très qualifiés (dotés d’ensembles de compétences transversales) au sein de leurs propres sphères, notamment auprès des travailleurs indépendants et des entrepreneurs. De ce point de vue, l’accès aux compétences transversales ainsi ménagé aux PME et aux entrepreneurs peut aussi être un moyen de s’attaquer aux disparités régionales, suivant la disponibilité et l’accès aux compétences.

Pour améliorer la capacité des PME et des entrepreneurs réactifs (tout au moins) à accéder à des bouquets de compétences transversales, les politiques publiques peuvent s’appuyer sur les écosystèmes de compétences. Il s’agit de communautés et de réseaux dans lesquels s’investissent les PME et les entrepreneurs et qui contribuent à leur productivité, leur résilience et leur capacité d’innovation (encadré 6.5).

Les écosystèmes de compétences se caractérisent par la présence d’un groupement d’individus et d’entreprises liés, spécialisés dans un secteur/domaine productif donné, et dont la proximité et les contacts suivis génèrent d’intéressantes externalités de connaissances et des avantages en termes de productivité et d’innovation (effets d’agglomération)2. Les écosystèmes de compétences donnent aux PME les moyens d’accéder à des ensembles de compétences techniques et transversales, sans avoir à les internaliser, ni à supporter intégralement les coûts afférents. Au lieu de cela, les compétences sont accessibles comme des « externalités positives » par l’entremise d’un réservoir de main-d’œuvre spécialisée ou sous forme de services de connaissances. L’abondance de ces « externalités positives » permet aux PME de prendre conscience de leurs propres déficits et besoins de compétences, de trouver et de tirer plus facilement parti d’une expertise adaptée, et de répondre durablement au besoin de compétences non stratégiques.

Une approche écosystémique présente des avantages pour relever les défis de longue date que rencontrent les PME dans la définition de leurs besoins en compétences, attirer les talents, et mobiliser des ressources dans une optique de montée en compétences et de reconversion. Comme mentionné précédemment, une approche écosystémique contribuerait à s’atteler aux disparités régionales, en abordant l’élaboration et la mise en œuvre des actions relatives aux compétences sous un angle territorial. La mise à profit d’écosystèmes de compétences peut s’avérer utile pour favoriser la capacité d’absorption des PME et des entrepreneurs à l’égard des mesures prises par les pouvoirs publics, notamment celles appuyant leur transition vers une économie plus écologique et plus numérique. Ces écosystèmes peuvent, par exemple, créer des conditions propices à l’amélioration des compétences managériales et entrepreneuriales des PME et des entrepreneurs. Les écosystèmes de compétences peuvent aussi produire des synergies entre les différents instruments d’action à l’appui de la compétitivité et de l’innovation, compte tenu de l’interconnexion de l’ensemble des acteurs. C’est pourquoi l’adoption d’une approche écosystémique implique que les politiques et programmes à l’égard des compétences soient corrélés à d’autres actions engagées au profit de l’innovation et de la croissance des entreprises, comme celles concrétisées dans les politiques de développement régional (Corradini, Morris et Vanino, 2022[46]).

Ces dernières années, les pouvoirs publics se sont progressivement attachés à adopter, dans le cadre de leurs politiques en faveur des compétences, des actions qui ciblent les PME. Les mesures de soutien consistent pour l’essentiel à mieux sensibiliser aux besoins en compétences, à réduire les coûts de formation pour les PME et à promouvoir la formation en entreprise, mais aussi à adopter une panoplie d’instruments, notamment des incitations fiscales et des subventions (chèques-formation, par exemple), en mobilisant souvent plusieurs acteurs publics et privés ainsi que les réseaux compétents.

Ces approches délaissent les mesures traditionnellement axées sur l’offre, de formation en particulier, au profit d’une perspective plus dynamique ciblant, en parallèle, la demande de compétences et leur utilisation (Corradini, Morris et Vanino, 2022[46]).

Cette tendance se vérifie particulièrement pour tout ce qui a trait aux compétences numériques : la poursuite des principaux objectifs, à savoir créer une culture des données et favoriser les compétences adaptées à l’économie numérique dans les PME, passe par une évaluation des besoins en compétences, du conseil d’entreprise et du mentorat, une formation continue ciblée ainsi qu’une aide financière pour accéder à des services de conseil privés (tableau 6.1). L’aide financière est de plus en plus octroyée sous forme de chèques, c’est-à-dire de petites allocations ou lignes de crédit utilisables pour l’achat de services auprès de fournisseurs de connaissances du secteur public ou de prestataires de services du secteur privé. Le chèque transformation numérique irlandais, par exemple, alloue jusqu’à 9 000 EUR aux PME pour l’achat de services de conseil ayant vocation à les accompagner, à travers la conception et la mise en œuvre de mesures adaptées, sur la voie d’une activité fondée sur les données. Le chèque slovène pour l’amélioration des compétences numériques finance des formations visant à développer les compétences de la direction et du personnel dans le contexte de projets de transformation numérique menés au sein des entreprises (OCDE, 2022[16]). Le Kit digital espagnol – mis au point par le secrétariat d’État à la transformation numérique et à l’intelligence artificielle en collaboration avec la Chambre de commerce espagnole et le secteur privé – consacrera au total 3 milliards EUR, entre 2021 et 2023, pour aider les petites entreprises, les micro-entreprises, les travailleurs indépendants et les entrepreneurs à prendre le virage du numérique. Les PME reçoivent un chèque numérique qu’elles peuvent utiliser en fonction de leurs besoins spécifiques, en choisissant parmi les différentes catégories de solutions que proposent des « agents du numérique » adhérents au programme, qui fournissent les services en question3. L’Espagne offre également des services sur mesure aux PME dans le cadre de l’initiative Activa Industry 4.0 du ministère de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme, qui propose des plans de transformation numérique adaptés aux besoins spécifiques des entreprises et des entrepreneurs4.

En règle générale, les dispositifs à l’égard des compétences spécifiquement adaptés aux PME et aux entrepreneurs proposent, sous une forme ou une autre, une assistance permettant à ces derniers de mieux appréhender leurs besoins, de parcourir l’offre de formation et de retenir les solutions les plus pertinentes. Pour relever le défi consistant à atteindre un grand nombre de petites entreprises tout en maîtrisant les coûts inhérents à des prestations sur site, ces dernières années, quelques pays ont mis au point des outils numériques de diagnostic qui dispensent des conseils génériques de gestion et peuvent servir de points d’accès à de plus vastes systèmes de gestion d’entreprise, y compris pour le développement de compétences (OCDE, 2020[59]). Ciblant essentiellement les entrepreneurs et les dirigeants, ces outils, en leur donnant les moyens de cerner leurs besoins en compétences et d’y répondre, visent à améliorer la capacité de gestion des PME. C’est le cas, par exemple, du programme Skills for Better Business, lancé par les autorités irlandaises en 2022. Il comprend un outil gratuit d’évaluation en ligne permettant aux propriétaires exploitants de PME de réaliser un bilan de leurs compétences actuelles en management et en gestion, et de mettre en évidence les aspects essentiels à cibler pour améliorer les performances de croissance de leurs entreprises. L’annuaire auquel est couplé cet outil aide les propriétaires exploitants de PME à trouver et à se rapprocher d’un large éventail d’organismes spécialisés dans l’amélioration des méthodes de gestion et la formation5.

Les dispositifs ciblés relatifs aux compétences sont souvent mis en place au niveau local, mobilisant des entités locales telles que des établissements d’enseignement supérieur, ou créant des institutions spécialisées. Par exemple, l’initiative Industry 4.0 Testlabs (Australie) met à profit les équipements dont disposent les structures de recherche et de formation, comme les universités, où ses experts mettent en exergue le potentiel des technologies numériques et dispensent des programmes de formation professionnelle adaptés spécialement aux effectifs des PME. Au sein de l’Union européenne, le réseau de « pôles d’innovation numérique » (Digital Innovation Hubs, DIH) aide les entreprises à intégrer des outils et pratiques numériques à leurs processus métier, en leur offrant une infrastructure technologique (via des « centres de compétences »6), un accès aux toutes dernières connaissances et à une expertise de pointe en pilotage, test et mise en œuvre de solutions numériques, ainsi qu’un financement. En Estonie, l’Agence au service des entreprises finance des « centres de compétences technologiques » afin de doter les PME des capacités techniques indispensables au déploiement de solutions faisant appel aux TIC, favoriser la mise en œuvre de modèles économiques orientés données, et encourager la mutualisation des savoirs entre chercheurs et PME. Dans le cadre du plan national italien Transition 4.0 à l’appui de la quatrième révolution industrielle, des pôles d’innovation numérique et des centres de compétences i4.0 ont été institués dans toute l’Italie pour renforcer l’écosystème d’innovation. Ces pôles axent leurs efforts sur une meilleure sensibilisation aux technologies i4.0, sur des formations assurant l’acquisition de compétences sectorielles pointues et de compétences i4.0 de base, et sur la mise en place de projets de recherche industrielle et de développement expérimental (OCDE, 2021[61] ; 2021[62]).

Certaines pratiques publiques sont en place depuis plusieurs décennies et ont fait l’objet d’évaluations positives à plusieurs reprises. Au Royaume-Uni par exemple, le réseau de centres Catapult, composé d’organismes technologiques de recherche (OTR), offre un accompagnement « à la carte » aux PME et aux start-ups en les aidant à développer leurs produits, à améliorer leurs processus et à assurer la montée en compétences et la reconversion de leur personnel. À titre d’illustration, par le biais du projet Catapult-HVM (High Value Manufacturing), les PME bénéficient d’un accès à une expertise, à des capacités, et même à des technologies et à un équipement spécialisés. Catapult-HVM repose sur le principe d’un service d’appui personnalisé aux PME, en vertu duquel le personnel du centre Catapult se mobilise fortement auprès d’elles (BEIS, 2021). Sur les sept centres Catapult-HVM que compte le Royaume-Uni, deux sont hébergés par des universités, afin de mieux articuler les activités de recherche et d’innovation dans des secteurs et régions bien précis.

Aux États-Unis, le réseau MEP (Manufacturing Extension Partnership), administré par le NIST (National Institute of Standards and Technology), offre une assistance aux PME en place, via des centres implantés dans les différents États (encadré 6.6). Des études empiriques établissent que les PME ayant bénéficié du concours du MEP se révèlent plus compétitives et plus résilientes (Shapira et al., 2015[67] ; Lipscomb et al., 2017[64]). La formation dispensée aux PME est spécifique et porte notamment sur l’acquisition de compétences techniques et transversales en lien avec les activités entrepreneuriales et de gestion d’entreprise. Le MEP s’appuie sur les structures implantées à proximité, comme les universités et les établissements d’enseignement supérieur, pour y abriter ses centres. Au sein des EES, ces derniers peuvent profiter des moyens de recherche, des laboratoires et du capital social de la structure hôte, qui représente souvent un acteur phare pour le tissu de PME et d’entrepreneurs.

D’autres programmes d’action aux États-Unis s’appuient sur les ESS pour doter les PME de bouquets de compétences « sur mesure » sur certains territoires. Le programme SBDC, Small Business Development Centres (Centres de développement des petites entreprises), par exemple, repose sur un réseau d’universités et d’établissements d’enseignement supérieur. L’exemple de l’Université du Texas – San Antonio (UTSA) est explicite : le centre d’affaires international (International Trade Centre) érigé dans le cadre du programme SBDC propose des conseils gratuits sur les opérations d’importation et d’exportation, des études de marché et des solutions de formation aux petites entreprises. Les agents du SBDC accompagnent les entrepreneurs et les aident à donner corps à leur projet et à leur plan de développement. L’UTSA a internationalisé cette approche en créant un centre de développement à l’international (Centre for Global Development) qui accompagne les PME et les entrepreneurs, y compris ceux qui relèvent de l’économie informelle, dans plusieurs pays d’Amérique latine et en Tunisie (UTSA, 2021[68])7.

Dans l’Union européenne, la stratégie de spécialisation intelligente repose sur une association étroite des ESS et des établissements de recherche avec le tissu d’entreprises locales, en particulier les PME. L’Académie de la spécialisation intelligente, à l’Université de Karlstad, en Suède, en est l’illustration. L’Université coopère étroitement avec les collectivités locales du Värmland. Ces deux acteurs ont uni leurs forces pour créer cette Académie, sise au sein de l’Université, et qui a accès aux moyens de recherche et aux laboratoires de cette dernière. L’Académie met sur pied des services de développement de compétences au profit des entreprises locales ciblant plus particulièrement les PME, lesquelles ont notamment accès aux services de formation dispensés par Karlstad Lean Factory (KLF)8, qui appuient les valeurs liées à la production au plus juste pour les faire progresser au sein de l’écosystème productif régional9. Cet exemple symbolise parfaitement le rôle que peuvent tenir les ESS auprès des entreprises en leur réservant des services se rattachant à des activités de formation, de recherche et d’innovation (OCDE, 2020[69]).

Les dispositifs relatifs aux compétences peuvent également être déployés pour libérer le potentiel de croissance des PME via, par exemple, des programmes d’accélération à l’appui des PME et des entrepreneurs visant l’hypercroissance. La personnalisation des services proposés est une caractéristique importante de ces dispositifs. Par exemple, en France, l’Accélérateur PME est coordonné par Bpifrance, qui joue à la fois le rôle d’agence nationale pour l’innovation et de banque publique d’investissement. L’Accélérateur PME offre un accompagnement personnalisé aux entrepreneurs par l’intermédiaire des 50 implantations régionales de Bpifrance, qui propose aux TPE, PME et ETI des solutions adaptées aux principales étapes de leur développement : création d’activité, financement, garanties ou aide en fonds propres.

La diffusion des connaissances s’inscrit au cœur des mesures visant à soutenir la formation à la conduite d’entreprise et le perfectionnement des pratiques dirigeantes dans les PME. Des initiatives telles que le MaRS Discovery District à Toronto, au Canada, l’un des premiers pôles d’innovation urbains au monde, se sont révélées intéressantes sur ce point, réunissant professionnels de l’enseignement, chercheurs, sociologues, entrepreneurs et experts métier sous un même toit, où laboratoires, locaux à usage de bureaux et espaces dédiés à l’organisation d’événements se côtoient. MaRS Discovery District a bâti son succès sur ses services de conseil aux entreprises et les liens tissés avec les autres acteurs de cet écosystème entrepreneurial local (organismes de recherche, bailleurs de fonds, etc.) (OCDE, 2013[70]).

Dans un contexte marqué par plusieurs chocs internationaux, ce chapitre présente un exposé circonstancié des besoins en compétences des PME, qui ne portent pas simplement sur des compétences techniques, mais plutôt sur des bouquets de compétences transversales, en rapport avec la manière dont les PME et les entrepreneurs développent leurs propres activités, gèrent les innovations numériques, et échangent avec leurs partenaires (chaînes d’approvisionnement) et leur clientèle. Ces bouquets de compétences transversales englobent diverses « capacités », correspondant à des compétences entrepreneuriales qui conditionnent la résilience et la compétitivité des PME et des entrepreneurs.

En outre, ce chapitre s’intéresse aux obstacles qui empêchent les PME et les entrepreneurs d’internaliser totalement les compétences, y compris transversales, dont ils ont besoin. Il souligne néanmoins que ceux-ci ont la possibilité d’accéder à ces compétences à la faveur de leur « écosystème », constitué du tissu économique local et des réseaux auxquels ils participent. Il peut s’avérer efficace de ménager aux PME et aux entrepreneurs un accès à des bouquets de compétences transversales, notamment via des interactions avec les partenaires et clients de leur propre écosystème, afin d’améliorer globalement leur capacité à gérer les transitions numérique et écologique.

À l’échelle internationale, un certain nombre d’exemples de dispositifs assurent aux PME et aux entrepreneurs des moyens de formation et des mises en relation pour valoriser leurs compétences transversales. La dimension géographique de plusieurs de ces instruments d’action est évidente : l’accompagnement des PME et des entrepreneurs s’opère au plan local et l’aide au perfectionnement des compétences transversales est personnalisée. Cependant, ces mesures sont souvent limitées dans leur envergure, ou relativement déconnectées des autres priorités des pouvoirs publics. Pour renforcer la résilience et la compétitivité d’un grand nombre de PME et d’entrepreneurs dans l’ensemble des régions, il convient de prendre en compte deux enjeux majeurs : d’une part, ces instruments d’action ne concernent pas énormément de PME et d’entrepreneurs et d’autre part, ils génèrent peu de complémentarités avec les autres grands dossiers en lien avec le développement régional, l’innovation, le développement durable, etc.

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[11] OCDE/UE (2018), Supporting Entrepreneurship and Innovation in Higher Education in The Netherlands, OECD Skills Studies, Éditions OCDE, Paris/Union européenne, Bruxelles, https://doi.org/10.1787/9789264292048-en.

[44] OECD (2023), « SMEs in the era of hybrid retail: Evidence from an OECD D4SME survey », OECD SME and Entrepreneurship Papers, n° 41, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/882f30b0-en.

[13] OECD.Stat (s.d.), Accès et utilisation des TIC par les entreprises (base de données), OCDE, Paris, https://stats.oecd.org/OECDStat_Metadata/ShowMetadata.ashx?Dataset=ICT_BUS&ShowOnWeb=true&Lang=en.

[39] OIT (2017), Upskilling SMEs: How Governments Fund Training and Consulting. Comparing Experiences from Asia, Europe and North America, Organisation internationale du travail, Genève, https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_emp/---emp_ent/documents/publication/wcms_609267.pdf.

[31] Open University/British Chambers of Commerce (2022), Business Barometer 2022. Navigating the Skills Landscape, https://www.britishchambers.org.uk/media/get/The%20Open%20University%20Business%20Barometer%202022%20report.pdf.

[21] Pavlova, M. (2018), « Fostering inclusive, sustainable economic growth and ’green’ skills development in learning cities through partnerships », International Review of Education, vol. 64/3, pp. 339-354, https://doi.org/10.1007/s11159-018-9718-x.

[58] Rodríguez-Pose, A. (2013), « Do Institutions Matter for Regional Development? », Regional Studies, vol. 47/7, pp. 1034-1047, https://doi.org/10.1080/00343404.2012.748978.

[15] Samek, L., M. Squicciarini et E. Cammeraat (2021), « The human capital behind AI: Jobs and skills demand from online job postings », OECD Science, Technology and Industry Policy Papers, n° 120, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/2e278150-en.

[63] Shapira, P. et J. Youtie (2016), « The impact of technology and innovation advisory services », dans Handbook of Innovation Policy Impact, Edward Elgar Publishing, https://doi.org/10.4337/9781784711856.00013.

[67] Shapira, P. et al. (2015), « Institutions for technology diffusion ».

[57] Spours, K. (2019), « A Social Ecosystem Model: Conceptual Developments and Implications for VET ».

[40] Štangl Šušnjar, G. et al. (2016), « The role of human resource management in small and medium sized companies in Central-Eastern Europe », dans Ateljević, J. et J. Trivić (dir. pub.), Economic Development and Entrepreneurship in Transition Economies, Springer, https://doi.org/10.1007/978-3-319-28856-7_12.

[28] Statistics Canada (2022), Labour Shortage Trends in Canada, https://www.statcan.gc.ca/en/subjects-start/labour_/labour-shortage-trends-canada.

[66] U.S. Federal Register (2018), Hollings Manufacturing Extension Partnership Program ; Knowledge Sharing Strategies, United States Federal Register, https://www.federalregister.gov/documents/2018/07/18/2018-15265/hollings-manufacturing-extension-partnership-program-knowledge-sharing-strategies#:~:text=Since%20its%20creation%20in%201988,8%2C000%20to%2010%2C000%20per%20year.

[30] UE (2022), Règlement du Parlement européen et du Conseil relatif aux subventions étrangères faussant le marché intérieur, PE-CONS 46/22, Bruxelles, 16 novembre 2022, Union européenne, https://data.consilium.europa.eu/doc/document/PE-46-2022-INIT/en/pdf.

[6] UNESCO (2015), Transversal Competencies in Education Policy & Practices, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.

[29] Unioncamere (2023), Progetto Excelsior. Sistema informativo per l’occupazione e la formazione, https://excelsiorienta.unioncamere.it/.

[68] UTSA (2021), Welcome to the UTSA Small Business Development Center, University of Texas at San Antonio, https://sasbdc.org/ (consulté le 26 septembre 2022).

[23] Vona, F. et al. (2018), « Environmental regulation and green skills: An empirical exploration », Journal of the Association of Environmental and Resource Economists, vol. 5/4, pp. 713-753.

Notes

← 1. La montée en compétences désigne la formation d’un membre du personnel à d’autres tâches pour exercer au mieux ses missions à son poste ; la reconversion désigne l’acquisition d’un nouvel éventail de compétences par un membre du personnel dans l’optique d’exercer d’autres tâches ou de changer d’emploi.

← 2. La proximité est un concept multifacette qui n’est pas uniquement fondé sur la géographie. Par exemple, une proximité cognitive, organisationnelle, sociale et institutionnelle peut rapprocher des agents (Ben Letaifa et Rabeau, 2013[71]).

← 3.  Pour de plus amples informations sur le programme « Kit digital » : https://espanadigital.gob.es/en/measure/digital-kit-program.

← 4.  Pour de plus amples informations sur l’initiative Activa Industry 4.0 :  https://www.industriaconectada40.gob.es/programas-apoyo/Paginas/activa.aspx.

← 5. https://skillsforbetterbusiness.gov.ie.

← 6. L’appellation « centre de compétences » est utilisée dans des contextes différents pour désigner une infrastructure dédiée à l’agencement et au transfert de connaissances, dont les acceptions peuvent varier en fonction du champ d’application, du périmètre, du domaine et du cadre socio-économique. En règle générale, les centres de compétences sont des entités collaboratives mises en place et pilotées par une branche d’activité, dont les ressources sont gérées par des chercheurs chevronnés conjointement avec des établissements de recherche habilités à entreprendre des travaux de recherche stratégique centrés sur le marché au profit de la filière en question.

← 7. En 2018, ce centre a apporté son concours à plus de 500 entreprises en leur dispensant des services de conseil et de formation qui ont généré plus de 567 millions USD de recettes et abouti à la création et à la préservation de 2 264 emplois (voir Géographie de l’enseignement supérieur (webinaire) : Entretien avec Cliff Paredes).

← 8. www.kau.se/en/klf/about-karlstad-lean-factory.

← 9. Les principes de production au plus juste – ou pensée Lean – ont été définis par Toyota dans les années 80. La pensée Lean, qui fait prévaloir l’efficacité et la collaboration dans le processus de production, repose sur cinq principes clés : la valeur, les flux de valeur, l’écoulement des flux, les flux tendus et la perfection.

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