8. Bien-être subjectif

Dans les pays de l’OCDE, la satisfaction à l’égard de la vie, que l’on mesure en invitant les individus à évaluer leur vie sur une échelle graduée de 0 (« pas du tout satisfait ») à 10 (« totalement satisfait »), est comprise en moyenne entre moins de 6.5 en Turquie, Corée, Lituanie et Grèce et plus de 8 au Canada, en Irlande, en Finlande et en Colombie (Graphique 8.2). Depuis 2013, elle est restée stable ou s’est améliorée dans la plupart des 27 pays de l’OCDE pour lesquels il existe des données, et la moyenne de l’OCDE est passée de 7.2 à 7.4. Elle a progressé d’au moins 5 % dans dix pays (Irlande, Portugal, Estonie, République tchèque, Corée, Hongrie, Pologne, Espagne, Italie et Slovénie) entre 2013 et 2018. La chute la plus forte est observée en Lituanie (-5 %) et au Danemark (-3 %).

En moyenne dans les pays de l’OCDE, 6.7 % de la population se déclarent très peu satisfaits de leur vie (score inférieur ou égal à 4 sur 10) (Graphique 8.3). Ce pourcentage varie de plus de 12.5 % en Lituanie, Hongrie, Grèce et Portugal à moins de 3 % en Finlande, au Canada, en Autriche et en Colombie. Il a diminué de 1.6 point de pourcentage en moyenne depuis 2013, passant de 8.3 % à 6.7 % dans les 25 pays de l’OCDE pour lesquels il existe des données. Globalement, les pays de l’OCDE où la proportion de personnes insatisfaites de leur vie a le plus diminué sont également ceux qui affichaient les indicateurs de privation les plus élevés en 2013. À l’inverse, quelques pays (la Suisse, la Suède et le Danemark) qui affichaient des indicateurs de privation faibles en 2013 et se caractérisent par des scores moyens globalement élevés ont vu leurs indicateurs de privation augmenter de plus de 1 point de pourcentage. En Lituanie, les indicateurs de privation étaient déjà élevés en 2013 et s’étaient encore dégradés en 2018.

La dispersion globale (les « inégalités verticales ») de l’indicateur de satisfaction à l’égard de la vie varie sensiblement d’un pays de l’OCDE à l’autre. En Lituanie, au Portugal, en Grèce, en Hongrie et en République slovaque, le score moyen du quintile supérieur de la distribution est au moins 2.5 fois plus élevé que le score moyen du quintile inférieur (Graphique 8.4). C’est en Finlande, aux Pays-Bas, au Canada, en Belgique, en Colombie, en Suisse et en Autriche que les inégalités sont les plus faibles, le score moyen étant environ 1.5 à 1.8 fois plus élevé dans le quintile supérieur que dans le quintile inférieur.

Dans l’ensemble, les données confirment le tableau obtenu pour l’indicateur de privation (Graphique 8.3) en ce sens que les pays de l’OCDE où, en moyenne, la population est la plus satisfaite de sa vie sont également ceux où les écarts entre les différents groupes sont les plus faibles, tandis que ceux où la satisfaction à l’égard de la vie est la plus faible affichent des disparités plus grandes. De surcroît, l’écart entre le quintile supérieur et le quintile inférieur s’est resserré depuis 2013 dans plusieurs pays de l’OCDE. C’est en Grèce, au Portugal, en Corée et en Hongrie qu’il s’est le plus réduit. En revanche, il s’est creusé par rapport à 2013 en Lituanie, au Danemark et en Suède – et dans tous les pays, cette tendance s’explique par une dégradation du score moyen dans le quintile inférieur et non par une augmentation du score dans le quintile supérieur.

Un peu plus de 13 % de la population de l’OCDE disent ressentir plus de sentiments négatifs (colère, tristesse, inquiétude) que positifs (joie, rire, sourires fréquents, détente) – indicateur dénommé « bilan émotionnel négatif ». Ce pourcentage est compris entre plus de 20 % en Turquie, Italie, Grèce et Espagne et 8 % ou moins en Irlande, au Mexique et en Finlande et seulement 5 % en Islande (Graphique 8.5).

Ce bilan s’est dégradé dans certains pays par rapport à 2010, tandis qu’il s’est amélioré dans d’autres. Les pays où la proportion de personnes éprouvant des sentiments négatifs a augmenté le plus (autrement dit où le bilan s’est dégradé) sont l’Italie (hausse de 6 points de pourcentage), la Belgique (près de 5 points de pourcentage), la Turquie, la Corée et le Costa Rica (hausse de 3.5 points dans chacun de ces pays). En revanche, cette proportion a diminué (le bilan s’est donc amélioré) d’au moins 4 points de pourcentage en République slovaque, Lituanie, Hongrie, République tchèque et Estonie.

Dans les 32 pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, les différences entre hommes et femmes en matière de satisfaction à l’égard de la vie sont négligeables. En 2018, le score moyen de satisfaction à l’égard de la vie s’établissait à 7.4 sur une échelle graduée de 0 à 10 pour les hommes comme pour les femmes. L’écart entre les sexes ne dépassait 0.2 point qu’en Estonie et en Corée (où les femmes se disaient plus satisfaites de leur vie que les hommes) et en Lituanie et au Portugal (où l’inverse était vrai).

Il existe un écart hommes-femmes plus net pour ce qui est du bilan émotionnel, et le bilan était plus positif pour les hommes que pour les femmes (Graphique 8.6). En moyenne dans les pays de l’OCDE, 15 % des femmes déclarent avoir plus de sentiments négatifs que de sentiments positifs, contre seulement 12 % des hommes, soit un ratio hommes-femmes d’environ 0.80. Dans près de la moitié des pays de l’OCDE, le pourcentage de personnes ayant un bilan émotionnel négatif est supérieur d’au moins 3 points de pourcentage parmi les femmes. Le Japon est le seul pays où le pourcentage de personnes faisant état d’un bilan négatif est plus élevé parmi les hommes que parmi les femmes (7.9 % contre 6.9 %), mais dans ce pays, ce pourcentage est nettement inférieur à la moyenne de l’OCDE pour les hommes comme pour les femmes (13 %).

En règle générale, les jeunes sont plus nombreux à être satisfaits de leur vie que leurs aînés (Graphique 8.7) et moins nombreux à avoir un bilan émotionnel négatif (Graphique 8.8). Dans les pays de l’OCDE, le score de satisfaction à l’égard de la vie s’établit en moyenne à 7.8 au sein de la génération âgée de 15 à 29 ans, à 7.5 parmi les personnes âgées de 30 à 49 ans et à 7.3 à partir de 50 ans. Le pourcentage de personnes affichant un bilan émotionnel négatif au sein de ces classes d’âge s’établit à respectivement 9.2 %, 14.3 % et 15.4 %. Ces tendances moyennes dissimulent cependant de nombreuses exceptions. En Europe du Nord, en Nouvelle-Zélande, en Australie et au Canada, les résultats relatifs à la satisfaction à l’égard de la vie et au bilan émotionnel sont plutôt bons dans toutes les tranches d’âge et les différences entre générations sont faibles – lorsqu’il existe des différences, ce sont souvent les personnes de plus de 50 ans qui affichent les meilleurs résultats. Les seniors affichent des résultats plus négatifs en Europe du Sud et en Europe de l’Est (Lituanie, Hongrie, Grèce, Portugal et Lettonie par exemple) et dans les pays d’Amérique latine membres de l’OCDE. Dans la plupart des pays relativement riches, c’est parmi les personnes d’âge moyen que le pourcentage d’individus affichant un bilan émotionnel négatif est le plus élevé.

En règle générale, lorsque le niveau d’études est plus élevé, la satisfaction à l’égard de la vie est plus grande (Graphique 8.9) et le pourcentage de personnes ayant un bilan émotionnel négatif est plus faible (Graphique 8.10). En moyenne dans les pays de l’OCDE, la satisfaction à l’égard de la vie s’établit à 7.1 pour les personnes qui ont arrêté leur scolarité avant le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, à 7.5 pour ceux qui suivi ce cycle et à 7.8 pour les personnes qui ont suivi des études supérieures. Pour ces niveaux d’études, le pourcentage de personnes ayant un bilan émotionnel négatif s’établit respectivement à 17.6 %, 13.3 % et 10.3 %. Les inégalités liées au niveau d’études sont cependant plus grandes dans les pays où les scores calculés pour ces indicateurs sont globalement plus faibles, tandis qu’elles sont nettement moins grandes dans ceux qui affichent de bons résultats sur le plan du bien-être subjectif.

Références

[3] OCDE (2016), Comment va la vie ? 2015 : Mesurer le bien-être, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/how_life-2015-fr.

[1] OCDE (2013), OECD Guidelines on Measuring Subjective Well-being, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264191655-en.

[2] Stiglitz, J., J. Fitoussi et M. Durand (dir. pub.) (2018), For Good Measure : Advancing Research on Well-being Metrics Beyond GDP, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264307278-en.

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