Annexe A. Cadre conceptuel du SIGI Côte d’Ivoire

Le cadre conceptuel du SIGI Côte d’Ivoire couvre quatre grandes dimensions socioéconomiques qui ont une incidence sur la vie des filles et des femmes tout au long de leur existence :

  • La dimension « discrimination au sein de la famille » recense les normes sociales, attitudes et pratiques discriminatoires qui limitent le pouvoir décisionnel des femmes et les relèguent à une place inférieure par rapport aux hommes au sein du ménage et de la famille.

  • La dimension « atteintes à l’intégrité physique » recense les normes sociales, attitudes et pratiques discriminatoires qui accroissent la vulnérabilité des filles et des femmes à diverses formes de violence et limitent leur droit à disposer de leur corps et leur autonomie reproductive.

  • La dimension « accès restreint aux ressources productives et financières » recense les normes sociales, attitudes et pratiques discriminatoires qui limitent l’accès des femmes aux ressources et biens productifs et économiques essentiels et le contrôle dont elles disposent sur ces biens et ressources.

  • La dimension « atteintes aux libertés civiles » recense les normes sociales, attitudes et pratiques discriminatoires qui restreignent l’accès et la participation des femmes à l’espace public et social et leur capacité à s’exprimer dans cet espace.

Chaque dimension est construite sur trois à cinq indicateurs. Chacun de ces indicateurs est composé de deux variables, l'une mesurant le niveau de discrimination en termes d’attitudes, et l'autre le niveau de discrimination en termes de pratiques (Graphique A A.1). Chaque variable comprend un nombre différent de sous-variables qui sont directement issues de l'enquête ménage du SIGI Côte d’Ivoire (Tableau A A.1).

Le SIGI Côte d’Ivoire est un indice composite. Les valeurs de l’indice global, des dimensions et des indicateurs sont comprises entre 0 et 100, 0 correspondant à l’absence de discrimination et 100 à une discrimination absolue à l’égard des femmes.

Pour calculer le SIGI Côte d’Ivoire, la même fonction d'agrégation est appliquée quatre fois de suite de la façon suivante :

  1. 1. Pour chaque indicateur, toutes les sous-variables sont agrégées en deux variables, une variable attitudinale et une autre relative aux pratiques.

  2. 2. Pour chaque indicateur, la variable des attitudes et celle relative aux pratiques sont agrégées.

  3. 3. Pour chaque dimension, les trois à cinq indicateurs concernés sont agrégés.

  4. 4. Les quatre dimensions sont agrégées pour obtenir le SIGI Côte d’Ivoire.

La fonction d’agrégation est la même que celle utilisée pour le SIGI global, dont la formule de calcul est la suivante (exemple de l’agrégation en (4)) :

SIGI Côte d'Ivoire=ln(14eDiscriminations au sein de la famille+14eAtteintes à lintégrité physique+14eAccès restreint aux ressources productives et financières+14eAtteintes aux libertés civiles)

Selon le nombre de sous-variables incluses dans chaque variable, des pondérations différentes ont été utilisées. Pour certaines variables, certaines sous-variables ont reçu une pondération plus élevée que d’autres – voir par exemple les variables de l’indicateur « Accès au marché du travail » dans le Tableau A A.1.

Pour obtenir des scores SIGI compris entre 0 et 100 – 0 étant le meilleur score et 100 le moins bon –, toutes les sous-variables sont remises à l’échelle à l'aide d'un processus de normalisation min-max qui varie légèrement selon ce que mesure chaque sous-variable :

  • Sous-variables mesurant le niveau absolu de privation des femmes : Ces sous-variables n’ont pas d'équivalent du côté des hommes. Elles concernent par exemple le taux de prévalence des mutilations génitales féminines ou le pourcentage de femmes dont les besoins en matière de planification familiale ne sont pas satisfaits. Ces sous-variables sont exprimées de telle façon que 0 % corresponde au résultat optimal – par exemple, aucune femme n’a subi de mutilation génitale – et 100 % au résultat le plus mauvais – par exemple, toutes les femmes en âge de procréer mais ne désirant pas avoir d’enfant pour l'instant ont un besoin de planification familiale non satisfait.

  • Sous-variables mesurant le niveau relatif de privation des femmes par rapport aux hommes à l’aide du pourcentage de femmes au sein d’une sous-population donnée : Pour ces sous-variables, le résultat optimal est 50 % – à savoir une égalité entre les femmes et les hommes – alors que le plus mauvais est 100 % – qui signifie que les femmes représentent l’ensemble de la population dont les besoins ne sont pas satisfaits ou qui subit des discriminations. Ces sous-variables sont plafonnées à 50 %, ce qui veut dire que l’on considère qu'il y a discrimination uniquement lorsque la part des femmes est supérieure à 50 %. Aucune pénalité n’est appliquée si les femmes obtiennent de meilleurs résultats que les hommes et si leur proportion est inférieure à 50 %. Des exemples de telles sous-variables sont le pourcentage d'individus déclarant avoir peur la nuit lorsqu’ils se déplacent seuls à pied dans la ville ou le quartier où ils vivent qui sont des femmes, ou le pourcentage d’individus possédant un compte bancaire qui ne sont pas des femmes. Ces sous-variables sont remises à l’échelle à l'aide d'un processus de normalisation min-max afin que les scores soient compris entre 0 et 100, 0 étant le meilleur score pour l'égalité femmes-hommes et 100 le plus mauvais.

  • Sous-variables mesurant le niveau relatif de privation des femmes par rapport aux hommes à l'aide d’un ratio femmes-hommes. Ces sous-variables sont calculées en divisant la valeur obtenue pour les femmes par celle obtenue pour les hommes. Pour ces sous-variables, le meilleur résultat est la valeur 1, qui indique l’égalité entre les femmes et les hommes. Le pire résultat est le ratio maximal obtenu à travers les 14 districts ivoiriens. Le minimum de ces sous-variables est plafonné à 1, ce qui veut dire que l’on considère qu'il y a discrimination lorsque le ratio femmes-hommes est supérieur à 1. Aucune pénalité n’est appliquée si les femmes obtiennent de meilleurs résultats que les hommes et si le ratio est inférieur à 1. Des exemples de telles sous-variables sont le ratio femmes-hommes du temps consacré au travail domestique et de soin non rémunéré au cours d'une période de sept jours, ou le ratio entre le nombre de garçons et le nombre de filles désirés. Ces sous-variables sont remises à l’échelle à l'aide d'un processus de normalisation min-max afin que les scores soient compris entre 0 et 100, 0 étant le meilleur score pour l'égalité femmes-hommes et 100 le plus mauvais.

Les valeurs obtenues pour l'indice, les dimensions, les indicateurs, les variables et les sous-variables du SIGI Côte d’Ivoire ont été calculées au niveau national, pour les zones urbaines et rurales, et pour les 14 districts du pays.

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