Chapitre 6. Investir dans l’action climatique pour le développement durable en Afrique du Nord

La contribution des investissements à la croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique du Nord a diminué malgré une demande régionale dynamique. La pandémie de COVID-19 a affecté la contribution des investissements publics et privés (formation brute de capital fixe ou FBCF) à la croissance du PIB en Afrique du Nord, qui est passée d’une contribution positive de 1.1 point de pourcentage par an sur la période 2017-19 à une contribution négative de -1 point de pourcentage en 2020-22 (Graphique 6.1). La consommation privée a toutefois continué à contribuer positivement à la croissance, passant de 2.8 points de pourcentage en 2017-19, à 3.1 points de pourcentage en 2020-22. Cette consommation résiliente illustre l’important potentiel de la demande régionale pour les entreprises locales.

Les recettes intérieures se sont contractées en raison de la pandémie de COVID-19, dans un contexte de hausse des niveaux d’endettement. De 2016 à 2019, les gouvernements ont mobilisé des recettes supplémentaires grâce à la reprise des prix du pétrole après la chute de 2015 et à de vastes réformes fiscales. Toutefois, les recettes publiques se sont contractées en 2020 en raison des mesures mises en place pour réduire l’impact économique, sanitaire et social de la pandémie. Les niveaux d’endettement ont augmenté dans la plupart des pays, ce qui a conduit la Mauritanie, par exemple, à participer à l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) du G20 de juin à décembre 2020, et à la restructuration bilatérale de sa dette. Plusieurs agences de notation ont progressivement baissé la note souveraine de la Tunisie de 2020 à 2023 tandis que Moody’s a récemment abaissé la note de l’Égypte en 2023 (BAfD, 2022a ; Moody’s, 2023a, 2023b). Bien que la hausse des cours des matières premières bénéficie aux pays exportateurs de la région, la hausse de l’inflation mondiale et la crise des taux d’intérêt pourraient peser davantage sur le poids de la dette dans la région.

Les entrées financières extérieures ont diminué en 2020, à l’exception des envois de fonds (Graphique 6.1). Les envois de fonds continuent de représenter la plus grande source de flux financiers externes dans la région, dépassant 5 % du PIB au Maroc, en Égypte et en Tunisie en 2020. En revanche, les autres flux financiers demeurent limités et fluctuants. Les flux d’investissements directs étrangers (IDE) en faveur de nouveaux projets ont baissé depuis 2018, ne représentant que 1.3 % du PIB de l’Afrique du Nord en 2020-21 contre plus de 2 % auparavant. D’autre part, les investissements de portefeuille sont restés volatiles, évoluant de 7 % du PIB de la région en 2017 à seulement 1 % en 2020-21, en partie en raison de l’instabilité politique de certains pays, des risques macroéconomiques mondiaux, ainsi que des perturbations de l’offre et des contractions de la demande au niveau mondial.

La répartition géographique des financements privés étrangers est déséquilibrée dans la région. L’Afrique du Nord est le deuxième plus grand bénéficiaire d’IDE en faveur de nouveaux projets du continent africain, derrière l’Afrique australe. Entre 2017 et 2022, l’Égypte a reçu plus de 70 % des flux d’IDE de la région, suivie du Maroc (14 %) et de l’Algérie (12 %) (Graphique 6.2). L’affectation des financements privés mobilisés par les interventions des banques de développement et des institutions financières de développement reflète l’allocation des IDE à travers la région, ciblant majoritairement l’Égypte et le Maroc. Ces financements mixtes ont presque été multipliés par dix sur la période 2012-20 (Graphique 6.3, Panel A). Environ la moitié des financements mixtes a été allouée aux services bancaires et financiers, un secteur prometteur pour la région. Le reste a majoritairement bénéficié à l’industrie et à la production d’énergie renouvelable (Graphique 6.3, Panel B).

Les investissements étrangers vers l’Afrique du Nord donnent des résultats mitigés en matière de création d’emplois. Environ trois quarts (78 %) des IDE en faveur de nouveaux projets reçus entre 2017-22 ont ciblé les secteurs de la construction, de l’électricité et de l’industrie manufacturière (Graphique 6.2). L’industrie manufacturière offre le ratio emplois/dépenses en capital le plus élevé, avec plus de quatre emplois créés par million de dollars investi, contrastant avec les autres secteurs (Graphique 6.4). Des investissements plus importants dans les énergies renouvelables, notamment dans le cadre de la sortie des combustibles fossiles, pourraient également créer plus d’emplois (chapitre 1 ; CUA/OCDE, 2022). En effet, un scénario de réchauffement climatique limité à 1.5°C pourrait générer 3 % d’emplois supplémentaires d’ici 2030 en Afrique du Nord, et ce, malgré les pertes d’emplois dans le secteur des combustibles fossiles, et 1.4 % d’emplois supplémentaires d’ici 2050 par rapport à un scénario de maintien du statu quo (IRENA/BAfD, 2022).

Jusqu’à présent, les investissements étrangers visent principalement des secteurs ayant des impacts négatifs sur l’environnement. Actuellement, l’Afrique du Nord ne représente que 1.5 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2), avec des niveaux d’émissions par habitant similaires à ceux de l’Afrique australe et de la région Amérique latine et Caraïbes (ALC). Plus de la moitié des émissions totales proviennent de la production d’électricité et du transport, deux secteurs qui attirent d’importants financements privés. Par exemple, plus de la moitié des 14 milliards USD alloués par l’intermédiaire des agences de crédit à l’exportation de l’OCDE sur la période 2012-21 sont allés au secteur de l’énergie, suivi par l’industrie (27 %), puis les transports et le stockage (19 %). Compte tenu des importantes dotations en ressources de l’Algérie, de la Libye et de la Mauritanie, environ trois quarts des IDE dans le secteur de l’énergie ont ciblé des projets autour du charbon, du pétrole et du gaz au cours de la dernière décennie (Graphique 6.5). Toutefois, la plupart des pays de la région ont placé les énergies renouvelables parmi leurs secteurs prioritaires d’investissement et mettent en œuvre des politiques visant à attirer les investissements vers la production d’énergie durable (OCDE, 2021a).

L’aide publique au développement (APD) et la philanthropie visent des secteurs plus durables, mais représentent des sources de financement limitées. En 2020, l’APD destinée à l’Afrique du Nord constituait moins de 1 % du PIB de la région, laquelle est constituée presque uniquement de pays à revenus intermédiaires (qui perçoivent proportionnellement moins d’aide que les économies moins avancées). Cependant, cette même année, le Maroc et l’Égypte ont reçu les montants d’APD les plus élevés, qui ne représentent toutefois que 0.4 % et 1.6 % de leurs PIB respectifs. En revanche, l’APD représentait 7 % du PIB de la Mauritanie en 2020, le seul pays à faible revenu d’Afrique du Nord. Sur la période 2011-20, la majorité de l’APD a ciblé des services socio-économiques tels que l’éducation (18 %), la santé (15 %) et l’énergie (13 %) (OCDE, 2022a). Les flux philanthropiques restent limités, atteignant environ 150 millions USD, principalement orientés vers le gouvernement et la société civile, comme les organisations non gouvernementales (ONG) locales, suivis par la protection de l’environnement (OCDE, 2021b).

Les IDE sortants de l’Afrique du Nord mettent en évidence le potentiel d’une intensification de l’intégration continentale. Les investissements entrants en faveur de nouveaux projets proviennent, pour l’essentiel et par ordre de grandeur, d’Europe, de la République populaire de Chine (ci-après « Chine »), de Russie et du Moyen-Orient, tandis que les IDE intra-africains ne représentent que 1.3 % du total sur la période 2017-22 (Graphique 6.2). En revanche, une majorité des flux liés à de nouveaux projets d’investissements sortants d’Afrique du Nord ont ciblé d’autres pays africains sur la même période (Graphique 6.6). Le Maroc représentait plus de 50 % des investissements sortants et avait la plus grande portée continentale (supérieure à l’Afrique du Sud), ciblant principalement des pays d’Afrique de l’Ouest mais aussi d’Afrique centrale et de l’Est. L’Égypte, deuxième investisseur, ciblait principalement les pays à haut revenu et l’Afrique australe, tandis que la Tunisie investissait surtout dans la région. Les flux d’investissement algériens ciblaient des destinations non africaines, au Moyen-Orient et dans d’autres pays à revenu élevé.

Les principales entreprises régionales pourraient étendre leurs activités dans les secteurs de la fabrication et des services financiers en Afrique. Parmi les 147 entreprises privées nord-africaines cotées en bourse et ayant des filiales en Afrique qui figurent dans la base de données Orbis, 89 sont basées en Égypte, 35 en Tunisie, 22 au Maroc et une en Algérie (Bureau van Dijk, 2022). Plus de la moitié de ces entreprises opèrent dans les secteurs de l’industrie manufacturière (28 %) et des services financiers (26 %), suivis par l’immobilier, les technologies de l’information et de la communication, et le commerce de détail, secteurs représentant un fort potentiel pour le développement des chaînes de valeur régionales. L’Afrique du Nord compte également de nombreuses entreprises d’État. Si la plupart d’entre elles souffrent d’un endettement élevé (FMI, 2021), certaines offrent des sources supplémentaires d’investissements durables dans la région et le continent. Le groupe marocain OCP, par exemple, s’associe aux gouvernements d’Afrique de l’Ouest pour fournir des programmes de renforcement des capacités aux agriculteurs locaux et renforcer la résilience des écosystèmes agricoles (OCP, n.d.).

Les pays d’Afrique du Nord sont relativement mieux préparés au changement climatique que le reste du continent, mais demeurent vulnérables. Ces pays peuvent être répartis en trois groupes, selon leur indice de résilience au changement climatique – notamment en fonction de l’intensité des variations de température – et de leur niveau de préparation à ses effets négatifs. Le premier groupe, composé de la Mauritanie, est le plus vulnérable et le moins préparé pour faire face aux conséquences du changement climatique au niveau de la région. Le deuxième groupe, moins vulnérable, est composé de la Libye, de l’Égypte et de l’Algérie. Le dernier groupe, le mieux préparé à faire face au changement climatique, est composé du Maroc et de la Tunisie (Université de Notre Dame, 2020). La majorité des pays d’Afrique du Nord sont classés dans la catégorie « vulnérabilité faible, préparation forte ». La région reste toutefois très vulnérable aux conséquences du changement climatique en raison de sa forte exposition aux hausses de températures, qui entraînent sécheresses, stress hydrique et incendies (BAfD, 2022a ; Cos et al., 2022). Les indicateurs de vulnérabilité physique au changement climatique (PVCCI) mesurant l’exposition des pays aux chocs climatiques confirment cette tendance (Tableau 6.1).

Le changement climatique aura de fortes répercussions socio-économiques en Afrique du Nord. La perte annuelle de croissance du PIB par habitant due au changement climatique est évaluée entre 5 % et 15 % sur la période 1986-2015 (BAfD, 2022a). Le changement climatique affecte les secteurs productifs. Ainsi, en Égypte, où le secteur agroalimentaire représente environ 20 % des exportations et un tiers des emplois, la production pourrait reculer de 5.7 % d’ici 2050 – soit une chute supérieure aux 4.4 % prévus pour le reste du monde. Les populations égyptiennes les plus pauvres risquent d’être les plus touchées, les effets du changement climatique sur l’agriculture et la santé pourraient entraîner une augmentation de 0.8 % de la population vivant sous le seuil de 4 USD par jour d’ici à 2030 (Banque mondiale, 2022b). Les activités liées à la pêche risquent également d’être affectées par le réchauffement climatique, qui modifie la disponibilité en micronutriments et les niveaux d’oxygène dans l’eau, impactant les moyens de subsistance d’environ 300 000 personnes en Mauritanie (ITA, 2022), tandis que les sécheresses pourraient entraîner le déplacement d’environ 2 millions d’habitants des zones rurales – également les plus pauvres – d’ici à 2050 au Maroc (Banque mondiale, 2022b, c, d).

La transition vers la neutralité carbone en Afrique du Nord pourrait contribuer à la relance économique post-COVID-19 et renforcer la résilience de la région face aux crises. En 2022, les conflits mondiaux et les épisodes de sécheresse ont exacerbé la situation économique déjà fragile de l’Afrique du Nord, mettant en péril la sécurité alimentaire de la région. Cette situation a révélé la dépendance de certains pays aux chaînes d’approvisionnements alimentaires mondiales. L’Égypte, par exemple, dépendait à plus de 80 % de l’Ukraine et de la Russie pour ses importations de blé (PNUD, 2022). Renforcer la résilience des pays de la région aux chocs climatiques et extérieurs offre néanmoins des opportunités. Au Maroc, les restrictions aux exportations d’engrais implémentées au niveau international ont stimulé les profits liés à la vente de fertilisant du groupe OCP de 83 % entre 2021 et 2022 (atteignant 3.6 milliards USD), et incité les investissements, notamment dans la production d’engrais verts (Les inspirations Éco, 2023 ; Mousjid, 2022). En outre, des investissements dans les énergies renouvelables pourraient contribuer à pallier la crise énergétique qui affecte notamment les pays européens (El-Katiri, 2023).

La plupart des pays d’Afrique du Nord ont présenté leurs CDN dans le cadre de l’Accord de Paris. Ces contributions comprennent des mesures d’adaptation destinées à réduire l’impact du changement climatique et des mesures d’atténuation pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), avec l’objectif de limiter le réchauffement mondial à un niveau inférieur à 1.5°C. À ce jour, tous les pays d’Afrique du Nord, à l’exception de la Libye, ont soumis leurs CDN. Ils évaluent leurs besoins de financement à 389 milliards USD pour leur mise en œuvre sur la période 2020-30. La réalisation de ces engagements reste majoritairement conditionnelle au soutien financier de la communauté internationale dans la plupart des pays de la région (Tableau 6.2).

Les pays de la région ont également mis en place des stratégies nationales et sectorielles pour réaliser ces objectifs.

  • L’Algérie a élaboré un Plan national climat (PNC) 2020-30 portant sur 155 projets, en complément d’autres plans tels que le Plan national d’actions pour l’environnement et le développement durable (PNAEDD), la Stratégie et le Plan d’action nationale pour la biodiversité (SPANB), et la Stratégie nationale de gestion intégrée des déchets (SNGID) à l’horizon 2035 (République algérienne démocratique et populaire, 2015 et 2019).

  • L’Égypte a adopté en 2022 la Stratégie nationale sur le changement climatique à horizon 2050, qui vise notamment à : 1) améliorer la gouvernance et la gestion des projets d’atténuation et d’adaptation au changement climatique ; 2) améliorer le cadre réglementaire des financements verts par la promotion de banques vertes nationales et les lignes de crédit vertes en donnant la priorité aux mesures d’adaptation ; 3) promouvoir la recherche scientifique, le transfert de technologie, la gestion des connaissances et la sensibilisation pour lutter contre le changement climatique ; et 4) faciliter la diffusion d’informations parmi les institutions gouvernementales et les citoyens (République arabe d’Égypte, 2022).

  • Le Maroc a élaboré son Plan climat national 2020-30 (PCN) et ses déclinaisons au niveau territorial, les Plans climats régionaux (PCR). Il a élaboré un cadre stratégique constitué, entre autres, de la Charte nationale de l’environnement et du développement durable ; de la Stratégie nationale de développement durable ; et du Plan national de l’eau. En 2021, le Maroc a publié sa Stratégie de développement bas carbone à l’horizon 2050 destinée à parvenir à une vision intégrée et partagée, établissant ainsi les principales orientations de l’économie et de la société marocaines entre 2020 et 2050, et envisageant des transformations économiques et sociales profondes dans un monde neutre en carbone (Royaume du Maroc, 2021a et b).

  • La Mauritanie a établi en 2020 son Programme national d’adaptation (PNA), qui couvre la protection et la conservation des écosystèmes ; la gestion durable des parcours ; la conservation de la biodiversité ; la pêche et l’aquaculture ; l’habitat et l’urbanisme ; l’agriculture et la sécurité alimentaire (y compris : amélioration génétique, santé, eau, gestion du littoral, prévention des événements climatiques extrêmes, infrastructures et éducation) (République islamique de Mauritanie, 2021).

  • La Tunisie a publié en 2022 sa Stratégie de développement neutre en carbone et résilient aux changements climatiques à l’horizon 2050, qui comprend principalement la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et la Stratégie nationale de résilience aux changements climatiques (SNRCC). La SNRCC englobe tous les secteurs et domaines d’interventions avec une attention particulière portée à l’eau, l’agriculture, les écosystèmes et les ressources naturelles, l’aménagement du littoral, la santé, le tourisme, l’aménagement du territoire et les villes, ainsi que les problématiques de genre (République tunisienne, 2021a, b et 2022).

Les pays d’Afrique du Nord orientent principalement leurs stratégies d’atténuation vers le secteur des énergies renouvelables (CUA/OCDE, 2022). L’Algérie a pour objectif d’atteindre une part de 27 % d’énergies renouvelables dans la production nationale d’électricité d’ici 2030, le Maroc vise 52 %, et l’Égypte 42 % (à l’horizon 2035 pour cette dernière). Grâce à leur position géographique stratégique et à leurs environnements propices au énergies solaires et éoliennes, les pays de l’Afrique du Nord pourraient fournir aux pays développés des solutions d’atténuation des changements climatiques. En 2021, les recettes d’exportations marocaines en électricité vers ces pays ont augmenté de près de 700 % en un an, soit environ 565 millions MAD (dirhams marocains). En considérant un indice d’occupation des terres de 1 % en faveur des énergies renouvelables, l’Afrique du Nord affiche un potentiel de production d’électricité de 2 792 gigawatts (GW) pour le solaire et 223 GW pour l’éolien, soit plus de 12 fois la capacité de production d’électricité installée en Afrique et environ 3 fois la capacité totale de l’Europe en 2021 (IRENA/BAfD, 2022). D’autres opportunités pourraient renforcer leurs offres exportables d’énergies renouvelables, notamment celles liés à l’hydrogène vert (UA/ASI/BEI, 2022). Toutefois, de telles stratégies requièrent une évaluation minutieuse, tenant compte des besoins énergétiques locaux et des dépendances technologiques qu’elles pourraient engendrer (CEO/TNI, 2022).

Les besoins en financement pour les projets d’adaptation au changement climatique sont toutefois susceptibles d’être sous-estimés. Malgré leur vulnérabilité aux conséquences du changement climatique, les pays d’Afrique du Nord estiment que 73 % des besoins de financements proviennent des projets d’atténuation et ne réservent que 27 % des financements à l’investissement dans les actions d’adaptation (Tableau 6.2). Au-delà des enjeux humains et de productivité, la prise en compte des besoins d’adaptation au changement climatique sera également cruciale pour assurer la stabilité financière de ces pays. Au Maroc, par exemple, l’exposition directe et indirecte des banques aux risques liés aux sécheresses et inondations est estimée à 35 % du total des actifs, majoritairement dans les secteurs agricoles, touristiques et immobiliers (Banque mondiale, 2022c).

Les pays d’Afrique du Nord font face à un déficit de financements climatiques important. Sur la période 2019-20, ils ont reçu une moyenne de 5.8 milliards USD de financements climatiques par an, soit un montant largement inférieur aux plus de 39 milliards USD annuels nécessaires d’ici à 2030 d’après leurs CDN, et équivalent à 19 % des financements mobilisés par le continent africain, et seulement 1 % des financement mondiaux (CPI, 2022). L’Égypte, le Maroc et la Tunisie ont reçu la majorité des financements de projets climatiques en Afrique du Nord. Les autres pays de la région ont reçu moins de 2 % chacun (Graphique 6.7, Panel A). Le secteur énergétique a capté 36 % du total, contre 19 % pour le transport, 11 % pour les déchets, 7 % pour le bâtiment et les infrastructures et 6 % pour l’agriculture, les forêts et la pêche (Graphique 6.7, Panel B). Les financements ont majoritairement bénéficié aux mesures d’atténuation (Graphique 6.7, Panel C).

Diversifier les sources de financements en faveur de la lutte contre le changement climatique reste crucial compte tenu du déficit de financement. Environ 85 % des financements climatiques reçus en 2019-20 proviennent du secteur public, notamment des institutions financières de développement bilatérales et multilatérales, ainsi que des fonds climatiques multilatéraux (Graphique 6.7, Panel D). La région bénéficie de larges programmes d’investissements, tels que l’initiative de la Grande muraille verte incluant la Mauritanie qui prévoit le reverdissement de 100 millions d’hectares au Sahel et sud du Sahara pour lutter contre la désertification. Ce projet, lancé en 2007 et bénéficiant de l’appui de nombreux bailleurs de fonds, a toutefois rencontré des difficultés d’implémentation en raison du manque de pilotage et de financement. En 2021, la communauté internationale s’est engagée à relancer le projet en investissant 12 milliards USD sur les cinq prochaines années (One Planet Summit, 2021). La réalisation des engagements de la communauté internationale, notamment ceux pris au cours des conférence des Nations Unies sur les changements climatiques ([COP] Encadré 6.1), sera cruciale pour soutenir l’action contre le changement climatique.

La mobilisation de financements durables peut se faire à travers de multiples mécanismes financiers. La finance durable regroupe l’ensemble des processus, modes de gestion et réglementations financières liant les intérêts économiques, sociaux et environnementaux de la collectivité à moyen et long terme. Elle vise ainsi à réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) à travers différents mécanismes financiers (Tableau 6.3). La finance verte désigne l’ensemble des activités et des opérations financières orientées vers les investissements intégrant un objectif explicite de préservation de l’environnement en œuvrant en faveur de la transition énergétique et de la lutte contre le réchauffement climatique.

Certains pays d’Afrique du Nord participent depuis peu au marché des obligations vertes. Depuis 2014, le marché international des obligations vertes a connu une forte croissance, passant d’un montant cumulé de 37 milliards USD à 1 745 milliards USD en 2022. Par région, l’Europe se positionne en premier émetteur avec une part d’environ 50 % du volume cumulé sur la période 2014-22, suivie de l’Asie-Pacifique et de l’Amérique du Nord avec des parts respectives de 26 % et 21 %. Bien que la part de l’Afrique reste marginale (0.3 % du total émis sur le marché international), l’Afrique du Nord se détache avec l’émission d’obligations vertes à hauteur de 1.1 milliard USD, soit 25 % du montant cumulé du continent sur la même période (Graphique 6.8).

Les réformes initiées lors de la COP 22 ont permis au Maroc d’ouvrir la voie avec l’émission de deux obligations vertes (Encadré 6.1). La première émission a été réalisée en 2016 par l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) auprès de parties prenantes nationales (notamment la Caisse marocaine des retraites et la Société centrale de réassurance) et de banques commerciales (Al Barid Bank et Attijariwafa Bank) pour cofinancer le projet solaire photovoltaïque Noor à hauteur de 1.15 milliard MAD. La même année, la Banque marocaine du commerce extérieur (actuelle Bank of Africa) a émis des obligations vertes pour des projets de production d’énergie renouvelable à hauteur de 500 millions MAD (50 millions USD). En 2017, la Banque centrale populaire, soutenue par la Société financière internationale et Proparco, a émis la première obligation verte du pays en devises étrangères (135 millions EUR) destinée à refinancer des investissements dans l’efficacité énergétique. Depuis 2018, cinq obligations vertes ont été émises par des entreprises publiques (Office national des chemins de fer), du secteur privé (Al Ormane, Casablanca Finance City Authority) et des acteurs municipaux (ville d’Agadir) pour financer des projets tels que l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et les transports et bâtiments durables.

En 2020, l’Égypte a émis la première obligation verte souveraine libellée en devises étrangères de la région. L’approbation du cadre juridique pour l’émission d’obligations vertes par l’autorité de régulation financière égyptienne en 2018 a permis au gouvernement de développer sa première obligation souveraine en 2020, avec l’appui de la Banque mondiale. Cette émission à hauteur de 750 millions USD vise à financer des projets dans les secteurs des transports (46 % des fonds mobilisés) et de la gestion durable de l’eau et des eaux usées (54 %) (Ministère des Finances de la République arabe d’Égypte, 2021). En 2021, la Commercial international Bank a lancé, également avec le soutien de la Société financière internationale, la première émission d’obligations vertes du secteur privé d’un montant de 100 millions USD pour développer des projets de transformation industrielle à haut rendement énergétique (SFI/HSBC, 2022). Les obligations vertes émises par des sociétés privées sont plus susceptibles de fournir un financement privé supplémentaire pour l’investissement (PNUE, 2022). En 2022, le groupe norvégien Scatec Solar, en partenariat avec Africa50, s’est d’ailleurs engagé à refinancer six centrales solaires égyptiennes à travers l’émission d’une obligation verte d’un montant de 334.5 millions USD.

La mobilisation de financements durables se heurte toutefois à des obstacles dans le reste de la région. Le manque d’informations et de données sur les opportunités d’investissement et les risques climatiques reste un frein majeur à l’investissement dans la région, en particulier pour les projets d’adaptation au changement climatique (BAfD, 2022a). La mise en place d’un cadre institutionnel et réglementaire clair, comme établi en Égypte et au Maroc, pourrait permettre aux autres pays de la région de tirer parti de mécanismes financiers innovants pour attirer davantage d’investissements durables. Une gestion adéquate des finances publiques et l’appui de la communauté internationale seront également indispensables pour assurer la mise en place de mécanismes de financement mixtes dans les pays les plus vulnérables, tels que la Mauritanie.

Une transition verte requiert une meilleure coordination institutionnelle afin d’évaluer les besoins de financement et d’établir les priorités d’allocation. De nombreux pays ont adopté une approche sectorielle dans leurs stratégies d’action face au changement climatique, rendant difficiles l’identification des priorités et l’allocation efficace des financements. Au Maroc par exemple, le Plan national de l’eau ne tient pas compte des besoins en eau du Plan national de déploiement de l’hydrogène vert. De même, le développement de solutions de dessalement de l’eau devrait être accordé au déploiement des énergies renouvelables, en tenant compte de la demande émanant des autres secteurs (comme les transports et l’industrie) (Banque mondiale, 2022c).

Réformer la gestion des finances publiques et assurer le suivi de la mise en œuvre des stratégies nationales permettra de renforcer leur crédibilité et d’améliorer l’allocation des financements. La majorité des gouvernements de la région n’ont pas instauré d’obligations légales ou réglementaires d’intégrer la lutte contre le changement climatique dans les instruments de gestion des finances publiques. Aussi est-il difficile d’évaluer dans quelle mesure les engagements inconditionnels pris dans le cadre des CDN sont également pris en compte dans les budgets nationaux. Une taxonomie verte permettrait aux pouvoirs publics de clarifier le caractère durable des activités économiques et de limiter le risque d’écoblanchiment à travers l’attribution des labels verts. Ceci permettrait d’affecter en priorité les ressources publiques vers des interventions intégrant une dimension climatique, de façon à envoyer aux acteurs du marché un signal fort et crédible sur la volonté des autorités de faire avancer cette transition verte.

Des réformes fiscales et la création de marchés volontaires du carbone constitueraient également des sources de financement pour l’adaptation au changement climatique.

  • Une fiscalité environnementale permettrait de mobiliser des revenus supplémentaires pour financer la transition verte et l’adaptation des pays de la région au changement climatique, tout en décourageant les comportements polluants. L’Égypte, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie par exemple, ont introduit des taxes environnementales ces dernières années, principalement dans le secteur de l’énergie et des transports. Toutefois, les recettes mobilisées ne dépassaient pas 1.5 % de leur PIB en 2020 et pourraient être étendues à d’autres secteurs (OCDE/ATAF/CUA, 2022).

  • L’établissement d’une taxe carbone ou d’un marché de crédits carbone pourrait également être envisagé. Réformer l’utilisation des subventions aux combustibles fossiles et introduire une taxe carbone sur les combustibles fossiles équivalant à 30 EUR par tonne de CO2 (estimation basse des dommages climatiques causés par une tonne de CO2 émise actuellement) pourrait générer des recettes supplémentaires estimées à 4.6 % du PIB en Égypte et 1.7 % au Maroc (OCDE, 2021c). Les gouvernements d’Afrique du Nord pourraient s’appuyer sur l’Initiative pour les marchés du carbone en Afrique (ACMI) établie dans le cadre de la COP 27 pour créer un système de certification de crédits carbone crédible à l’échelle continentale (ACMI, 2022).

Une transition énergétique juste doit être séquencée stratégiquement de façon à en limiter les effets négatifs sur les économies locales. La mise en œuvre de réformes des taxes et des subventions sur l’énergie doit être conçue et séquencée avec soin afin d’éviter des effets secondaires involontaires – par exemple, les problèmes d’accessibilité financière des énergies ou les pertes d’emplois dans le secteur des combustibles fossiles. À ce titre, le Cadre et financement équitables pour la transition des pays reposant sur les industries extractives (EFFECT) propose une boîte à outils aux décideurs politiques des pays producteurs de combustibles fossiles et des pays en développement riches en ressources minérales afin de tracer des voies de transition vers une économie à faible émission de carbone, conformément à leurs priorités nationales de développement. EFFECT identifie des moyens d’atténuer les impacts de la transition sur les industries des combustibles fossiles, les travailleurs et les ménages pauvres, et de prévenir les risques de verrouillage carbone et d’actifs échoués. Cette initiative s’organise autour de trois piliers interconnectés incluant : i) la décarbonisation des industries extractives et la gestion des incertitudes, ii) la planification de sortie durable de l’énergie fossile et iii) le changement systémique et la décarbonisation de l’ensemble de l’économie (OCDE, à paraître).

Tirer partir des institutions locales pour le changement climatique améliorera l’adéquation entre les financements reçus et les besoins nationaux. Les institutions locales sont idéalement placées pour acheminer les financements vers les projets ayant les plus grands besoins, tout en proposant des mécanismes de minimisation des risques ainsi que des services (informations sur les conditions du marché local, etc.). La Tunisie pourrait, par exemple, élargir le mandat de son Fonds pour la transition énergétique (FTE), pour le moment limité à l’octroi de subventions (BAfD, 2021). Les institutions locales peuvent bénéficier d’initiatives telles que le programme de préparation du Fonds vert pour le climat (GCF), qui fournit des subventions et une assistance technique afin de développer des stratégies et recevoir les accréditations nécessaires pour obtenir des financements internationaux. La Mauritanie, par exemple, a bénéficié de l’appui du GCF pour la formulation de son Plan national d’adaptation en 2018 (GCF, 2018).

Les partenaires régionaux et internationaux peuvent soutenir le développement de projets bancables afin d’attirer davantage d’investissements dans la région. Par exemple, le Plan solaire méditerranéen proposait un mécanisme d’assistance technique à tous les pays de la région (à l’exception de la Mauritanie) visant à soutenir la préparation de projets dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, et à mobiliser les financements d’institutions européennes (BEI, 2015). En 2023, la Banque africaine de développement (BAfD) prévoit également de lancer le Fonds africain pour la facilité de financement vert (AG3F) doté de 1.5 milliard USD, qui fournira des subventions d’assistance technique pour aider les gouvernements locaux et les institutions financières à concevoir des facilités de financement vert et à développer des portefeuilles de projets durables en adéquation avec l’Accord de Paris (BAfD, 2022b).

Les banques centrales et les autorités de régulation financière peuvent coordonner l’établissement d’un cadre réglementaire pour intégrer le changement climatique au système financier national. Les expériences du Maroc et de l’Égypte peuvent constituer un exemple. La publication de feuilles de route nationales a notamment permis l’émission d’obligations vertes dans ces deux pays. Ces réformes se sont notamment appuyées sur des processus consultatifs inclusifs (PNUE, 2021). Au Maroc par exemple, la banque centrale a mobilisé l’association des banques et cinq autres régulateurs financiers nationaux pour rédiger sa Feuille de route pour l’alignement du secteur financier marocain sur le développement durable (Banque Al-Maghrib et al., 2016). Par ailleurs, en 2022, le Conseil des marchés financiers de la Tunisie s’est associé à la Société internationale de finance (SIF) de la Banque mondiale afin d’établir son Guide d’émission d’obligations vertes, socialement responsables et durables en Tunisie (CMF/SFI, 2022) garantissant ainsi un cadre d’évaluation et de financement des projets.

Les régulateurs financiers pourraient également imposer la publication de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). La bourse égyptienne est devenue la deuxième bourse au monde à adopter, dès 2010, un indice de durabilité ESG. Dès 2012, elle a été l’une des quatre bourses à mettre en place l’initiative de la Bourse durable des Nations Unies destinée à améliorer la transparence et l’engagement des entreprises cotées sur les questions ESG (PNUE, 2021). Depuis 2022, l’autorité de régulation exige par ailleurs que les entreprises cotées à la bourse égyptienne et celles opérant dans les activités financières non-bancaires fournissent des informations ESG sur une base trimestrielle dans leurs rapports de conformité (Ashraf Atef, 2022). Au Maroc, la banque centrale a mis en place en 2021 des exigences de publication des informations ESG et climatiques, qui obligent les banques à estimer leur exposition aux risques climatiques physiques et de transition (liés à l’impact direct du changement climatique et aux implications économiques de la transition vers un modèle bas carbone) selon différents scénarios de changement climatique (PNUE, 2021).

Renforcer l’inclusion financière permettrait d’élargir l’accès aux financements durables aux populations les plus pauvres. Les populations les plus exposées aux risques climatiques, notamment en zones rurales, sont également les plus éloignées de l’accès aux financements. Selon le Global Findex, environ 70 % des populations les plus pauvres d’Afrique du Nord ne disposaient pas de compte bancaire en 2021 (Banque mondiale, 2021). Adapter les politiques d’inclusion financière à ces populations sera donc crucial pour assurer l’efficacité des stratégies d’adaptation au changement climatique. Au Maroc par exemple, la Stratégie nationale d’inclusion financière vise notamment à améliorer l’accès au financement, en particulier des jeunes, des femmes, et au sein de la population rurale, tout en favorisant les solutions de financement vertes. Elle vise également le développement de mécanismes de financement alternatifs tels que le paiement mobile, la microfinance et l’assurance inclusive (PNUE, 2021). De plus, les solutions de microfinance digitale des start-ups locales pourraient contribuer à réduire l’exclusion financière de ces populations. Les bacs à sable réglementaires (ou cadres réglementaires d’expérimentation) permettent de tester de nouvelles solutions digitales pour faciliter l’accès aux financements, comme cela a été fait en Tunisie par exemple (CUA/OCDE, 2021).

La coopération régionale peut soutenir le renforcement des capacités des régulateurs et des prestataires de services financiers. En 2021, l’Égypte a lancé le Centre régional pour la finance durable (RCSF) destiné à renforcer les capacités et sensibiliser les institutions financières de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à la finance durable. Cela passe notamment par la fourniture d’assistance technique sur des sujets liés à l’intégration des normes ESG, l’application des recommandations du Groupe de travail sur la publication d’informations financières relatives au climat du G20 (TFCD), et la prise en compte des risques climatiques. Le RCSF encourage également à réorienter les flux de capitaux privés vers le financement des ODD (Ashraf Atef, 2022). Au niveau international, le Maroc, la Tunisie, l’Égypte et la Mauritanie participent au Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS), une plateforme permettant le partage des bonnes pratiques de gestion des risques climatiques et la mise en œuvre d’un cadre réglementaire favorable à la finance verte.

L’intégration des marchés financiers pourrait également permettre le développement de la finance durable dans d’autres pays de la région. L’intégration des marchés financiers dans le cadre plus large de l’intégration continentale (Jedlane et Saidane, 2012) permettrait de compenser le faible développement des systèmes financiers dans certains pays de la région. Par exemple, l’interconnexion des bourses nationales permettrait de diversifier les instruments financiers disponibles, tout en réduisant les coûts des investissements transfrontaliers. En 2022, les bourses de l’Égypte et du Maroc ont notamment rejoint le projet d’interconnexion des bourses africaines lancé par l’Association des bourses de valeurs africaines et la BAfD, visant à faciliter les échanges transfrontaliers entre les bourses africaines et certaines sociétés de courtage (BAfD, 2022c).

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