2. Le rôle des réseaux dans l’innovation, la résilience et la durabilité des PME

Dans un contexte où les entreprises et les régions cherchent à se redresser après la pandémie de COVID19 tout en faisant face à des crises mondiales multiples, il s’avère essentiel de reconstruire les économies en veillant à les rendre plus fortes, plus vertes et plus justes. Il conviendra pour cela d’intensifier l’innovation, pour une résilience et une durabilité renforcées, et par conséquent une croissance accrue de l’économie et de la productivité (OCDE, 2021[1]). Dans la mesure où ils comptent pour 99 % de la population des entreprises, les PME et les entrepreneurs peuvent constituer des moteurs essentiels dans la réalisation de ces objectifs. Ils devront toutefois se transformer et s’adapter aux nouvelles conditions d’activité (chapitre 1).

Les performances des PME et leur capacité de développement et d’adaptation sont étroitement liées à leur aptitude à établir des liens et à étendre leurs réseaux, à tirer parti de réserves externes de ressources et à réaliser des économies d’échelle externes (OCDE, 2019[2] ; 2022[3]). Grâce aux réseaux, les PME peuvent surmonter de nombreux obstacles auxquels elles sont généralement confrontées du fait de leur taille, que ce soit dans l’accès aux ressources (technologies, données ou compétences, par exemple), pour trouver de nouveaux partenaires, de nouveaux marchés ou des sources de financement plus diversifiées, ou pour exploiter les transferts indirects de connaissances. Parce qu’elles disposent de capacités internes plus limitées, les PME ont tendance à dépendre davantage de sources externes de connaissances. Leur intégration à des réseaux de connaissances et d’innovation locaux, nationaux et internationaux est par conséquent fondamentale à leur transformation et à leur développement. L’accès à des réseaux robustes est également l’un des principaux attributs des écosystèmes entrepreneuriaux performants et s’avère essentiel pour stimuler et développer les jeunes entreprises.

Au cours des dernières années, les réseaux de PME ont connu de fortes perturbations, dont la gravité et la fréquence n’a fait que s’intensifier, suscitant par là même des inquiétudes quant à leur capacité à s’adapter et à soutenir leur croissance future. Plus récemment, certains chocs comme la crise de COVID19 ou la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine ont eu des répercussions en cascade sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Différentes catastrophes naturelles, ainsi que la multiplication des cyberattaques, ont également eu des effets sensibles sur les réseaux de PME. Les systèmes d’innovation sont plus que jamais influencés par les évolutions géopolitiques et les intérêts économiques mondiaux. À travers leurs stratégies d’optimisation et de diligence raisonnable de la chaîne d’approvisionnement, les entreprises multinationales jouent un rôle moteur non seulement dans la réorganisation des systèmes industriels et d’innovation mondiaux, mais aussi dans la transformation des PME.

La préparation et la capacité à constituer des nœuds fiables et résilients dans ces réseaux émergents sont essentielles pour les PME, les réseaux et tous les acteurs concernés. Toutefois, leur aptitude à s’intégrer et à tirer parti de ces connexions reste limitée. La densité et la diversité des liens externes que les PME peuvent créer demeurent inférieures, et leur capacité à influencer les processus d’innovation internes ou à générer des retombées par la participation à des réseaux est plus restreinte dans le cas des grandes entreprises.

De manière générale, les réseaux correspondent à un ensemble de nœuds, de liaisons (ou de connecteurs) et de mécanismes de transfert assurant différents flux, notamment de données et informations codifiées dans le cas des réseaux de technologies de l’information, ou de produits, services et actifs dans le cas des réseaux commerciaux. Les interactions entre les acteurs de ces réseaux peuvent également donner lieu à terme au partage d’informations, de coûts et d’objectifs communs. Les réseaux peuvent être mis en œuvre sous la forme d’infrastructures formalisées par des accords et des contrats, ou demeurer informels (voir l’Annexe 2.B).

Les réseaux de PME peuvent prendre des formes variées et dépasser la simple relation entre acheteurs et fournisseurs, reflétant la grande diversité des liens que les PME développent avec les nombreux acteurs qui peuplent leur écosystème et avec lesquels elles échangent des produits et services, des connaissances et des actifs. Ces réseaux s’appuient en outre sur des accords formels et informels qui permettent l’accès aux ressources (Ahuja, 2000[4]). Dans le présent rapport sont examinés les quatre principaux types de réseaux de PME suivants (graphique 2.1) :

  • Les réseaux logistiques ou de production sont des « ensembles d’opérations, de transactions et de fonctions interconnectées au travers desquelles un produit ou service spécifique est élaboré, distribué et consommé » (Coe, Dicken et Hess, 2008[5]). Ils établissent des liens entre les différents acteurs du monde des affaires impliqués dans les processus de pré-production (recherche-développement, conception, etc.), de production (approvisionnement, assemblage, etc.) et de post-production (commercialisation, distribution, etc.). Les réseaux de production sont établis à des fins d’efficacité en termes de coûts, de simplification en matière de gestion ou pour satisfaire des exigences de production à flux tendus, et ce, en visant tout particulièrement à optimiser les échanges entre les entreprises participantes (Nilsson, Magnusson et Enquist, 2003[6]). Ce rapport s’intéresse spécialement aux réseaux de production générant des transferts indirects de connaissances et d’innovation pour les PME concernées.

  • Les réseaux de connaissances ou d’innovation donnent aux entreprises et aux institutions la possibilité d’accéder à des systèmes d’innovation nationaux, régionaux et mondiaux, en transcendant les frontières organisationnelles, géographiques et disciplinaires, afin de développer et partager des connaissances, mutualiser les ressources d’innovation et faciliter le transfert de compétences. Ces réseaux permettent une coopération en matière de R-D, d’applications, de transfert de technologie et de commercialisation (OCDE, 1999[7]).

  • Les partenariats stratégiques correspondent à des accords formels établis entre un groupe d’entreprises, même concurrentes, ou entre des acteurs publics et privés (industries, universités, institutions publiques technologiques ou de recherche, etc.) visant à mettre leurs ressources en commun ou à partager les coûts, avec comme principale motivation l’innovation ou la commercialisation de produits ou services (OCDE, 2023[8] ; 2018[9]). Ces formes de coopération sont particulièrement efficaces pour ouvrir aux PME l’accès à des ressources stratégiques et se distinguent des réseaux de production et d’innovation tout en présentant des caractéristiques similaires. Ils regroupent notamment les contrats de licence, les contrats de franchise, les offres intégrées de produits, les co-entreprises, le partage de capitaux propres, les consortiums de R-D, les centres d’excellence, etc. Dans le cadre d’un partenariat stratégique, une entreprise exerce un certain niveau d’influence sur les activités d’une autre (Andrenelli et al., 2019[10]).

  • Les pôles sont des réseaux d’entreprises interdépendantes, d’organismes de partage des connaissances (établissements d’enseignement supérieur, instituts de recherche et fournisseurs de technologies), permettant d’établir un lien entre les institutions (prestataires de services techniques ou de conseil, bureaux de transfert de technologie, etc.) et les clients d’une même chaîne de production, d’un même secteur de spécialisation ou d’une même zone géographique.

Les services aux entreprises à forte intensité de connaissances (SFIC) constituent un groupe particulier de réseaux au cœur des réseaux d’innovation de PME. Les SFIC regroupent les services professionnels et les services scientifiques et technologiques (S&T), dont les services juridiques, informatiques et de R-D, de gestion et de comptabilité, d’ingénierie, de conception et de publicité, etc. Les SFIC sont de plus en plus utilisés pour pallier des capacités internes insuffisantes dans les PME, développer des compétences liées à l’innovation, externaliser la R-D et acquérir des connaissances, ou encore renforcer les capacités d’universités ou d’établissements publics de recherche (EPR) (Cervantes et Meissner, 2014[13]). Les SFIC peuvent également jouer un rôle de coproducteurs d’innovation par leurs liens privilégiés avec les entreprises clientes (Den Hertog, 2000[14]). Les SFIC relèvent des marchés du savoir, au même titre que les référentiels consultables facilitant le transfert de connaissances existantes, les plateformes d’approvisionnement et de production participative, les marchés de la propriété intellectuelle (courtiers en propriété intellectuelle, communauté de brevets, etc.) ou encore les organismes d’accréditation et de normalisation (Kergroach, 2020[15] ; OCDE, 2013[16]).

Les plateformes numériques et les technologies de l’information et des communications (TIC) jouent un rôle clé dans les réseaux de production et de connaissances, sous la forme de connecteurs assurant des possibilités accrues de transfert et permettant la réalisation d’économies d’échelle externes grâce aux effets de réseau (OCDE, 2019[2] ; 2021[21]). Elles revêtent un intérêt tout particulier pour les petites entreprises. Les TIC ont en effet permis de réduire considérablement le coût de la copie, du stockage et du partage des données, et offrent de nouveaux modèles d’acquisition de connaissances. Les plateformes numériques ont permis une décentralisation des logiciels, technologies et bases de données (notamment grâce à l’infonuagique), des idées et solutions (par exemple, par le biais des plateformes collaboratives ou de production participative pour le développement de solutions logicielles spécialisées), mais aussi des données sur les utilisateurs et les clients (par exemple, à travers les plateformes de commerce en ligne), en donnant aux entreprises un accès étendu à un portefeuille plus important d’actifs d’innovation à coût réduit. Par ailleurs, au-delà des plateformes opérées par les fournisseurs les plus en vue (Apple, Alphabet, Google YouTube, Google Search, Twitter, Meta Facebook, etc.1), d’autres plateformes sont développées par des acteurs de moindre envergure, issus de secteurs comme ceux de l’économie collaborative (Sanasi et al., 2020[22]), des soins de santé (Fürstenau et al., 2018[23]) ou de la mode (Schmidt et al., 2020[24]), ou qui assurent divers services entre entreprises ou liés au secteur agricole (encadré 2.1). Ces plateformes sectorielles reposent de façon importante sur des innovations complémentaires pour mener à bien leurs activités et gèrent ces innovations dans leurs propres écosystèmes articulés autour d’un noyau technologique spécifique (Gawer et Cusumano, 2013[25] ; Thomas et al., 2020[26]).

L’importance des relations nationales et internationales dans les performances des PME a été largement démontrée (voir ci-dessous et (OCDE, 2019[2])). Pour être concurrentielles, les PME doivent en effet avoir accès à des ressources stratégiques (financements, compétences et actifs d’innovation) le plus souvent disponibles auprès de sources externes, dans la mesure où leur taille limite leurs capacités d’internalisation et de mise en commun de telles ressources. L’étendue et la qualité des liens sont également des facteurs importants pour la création d’économies d’échelle externes. Des données récentes montrent ainsi que les PME qui connaissent une forte croissance et conservent leur taille sur la durée (c’est-à-dire qui parviennent à atteindre une échelle supérieure de performance et de productivité de façon pérenne) ont développé des stratégies d’innovation, d’investissement ou de développement de leur réseau, associant souvent ces facteurs de manière différente et à différentes étapes de leur transformation (OCDE, 2022[3]).

Les entreprises à la traîne dans leur processus d’innovation peuvent compenser ce retard en développant activement leurs réseaux pour accéder à de nouvelles ressources et capacités (Hilmersson et Hilmersson, 2021[28]), comme cela a par exemple pu être observé dans le cas de la transformation numérique des PME (OCDE, 2021[21]), en particulier pendant la pandémie de COVID19 (OCDE, 2021[1]).

Les réseaux de production se sont progressivement imposés comme un canal important pour l’accès au financement, aux compétences et aux actifs d’innovation. Au sein des réseaux de production et notamment dans le cadre de relations stratégiques (encadré 2.2), les PME peuvent, en tant qu’acheteurs ou fournisseurs, avoir accès à des savoir-faire et à des technologies directement intégrés dans les transactions commerciales, et tirer ainsi parti de divers mécanismes de financement de la chaîne d’approvisionnement (OCDE, 2023[8] ; 2019[2] ; 2008[29]).

L’importance des réseaux en termes d’innovation a été exacerbée par le volume croissant de connaissances spécialisées nécessaires pour rester à la pointe des savoirs. Les entreprises innovent en effet rarement de manière isolée et les réseaux réunissant différents acteurs font davantage figure de règle que d’exception dans la création d’innovations (DeBresson, 1996[30]). Ces réseaux sont par conséquent de plus en plus reconnus comme une véritable ressource d’innovation (Corrado et al., 2005[31] ; OCDE, s.d.[32]).

Les entreprises qui collaborent avec d’autres entreprises ont tendance à être plus innovantes que les entreprises opérant de manière isolée (OCDE, 2004[18] ; Eurostat, 2022[33]). Les données d’enquête sur l’innovation révèlent, parmi les entreprises innovantes, un nombre plus important d’entreprises qui collaborent avec d’autres entreprises ou organisations dans le cadre de leurs activités que parmi les entreprises non innovantes (Graphique 2.2). Bien qu’il puisse exister des différences d’un secteur à l’autre (et ce, compte tenu de l’indisponibilité des données pour certains secteurs), ces observations valent pour toutes les catégories de taille d’entreprise, même dans le cas des petites entreprises innovantes plus actives dans leurs efforts de coopération que les grandes entreprises non innovantes. L’innovation ouverte est de plus en plus considérée comme un moyen efficace d’accélérer l’innovation en interne et la diffusion sur les marchés (Chesbrough, 2003[34]). L’adoption de l’innovation ouverte a sensiblement réduit les investissements nécessaires, au point de faciliter l’intervention des PME dans ce domaine (OCDE, 2010[35] ; 2019[2]).

Les universités et autres établissements de recherche sont des acteurs essentiels des réseaux d’innovation de PME, car ils génèrent des retombées positives pour les entreprises et les travailleurs locaux (Kantor et Whalley, 2014[39]), et contribuent à la co-création de connaissances, autrement dit à la production conjointe d’innovation entre des acteurs du secteur industriel, de la recherche et de la société civile (Kreiling et Paunov, 2021[40]). Les universités et les établissements d’enseignement supérieur (EES) sont des partenaires importants de la coopération en matière de R-D et d’innovation pour les entreprises de toutes les catégories de taille (graphique 2.3). Au-delà des rendements économiques immédiats permis par la recherche universitaire et qui ne sont pas toujours simples à démontrer (OCDE, 2016[41]), les universités jouent également un rôle dans la montée en compétences et la reconversion dans les PME (chapitre 5), dans le développement de solutions appliquées pour répondre à leurs besoins (parfois à travers des projets de recherche en collaboration avec les PME) ou dans la fourniture de services de conseil ou d’accès à des installations avancées. Les jeunes entreprises et les PME sont quant à eux les principaux utilisateurs de la recherche universitaire. Ainsi, dans son rapport de 2021 sur le transfert de technologie universitaire, l’association américaine Association of University Transfer Managers a révélé que 68 % des licences universitaires ont été accordées à des start-ups ou à des petites entreprises, et que deux tiers des nouvelles entreprises issues de la recherche universitaire étaient implantées dans l’État de leur établissement d’origine (AUTM, 2021[42]), contribuant ainsi à la consolidation des réseaux d’universités et de PME.

Pour que les réseaux génèrent pleinement les avantages escomptés, un certain niveau de proximité géographique, sociale et technologique doit exister entre les différents acteurs concernés. Cette proximité facilite non seulement les transferts de connaissances, et notamment de savoirs tacites, elle favorise également la confiance entre les parties prenantes (encadré 2.3). Les structures relationnelles jouent un rôle déterminant dans la formation des structures de réseaux (Camanzi et Giua, 2020[43]). De la même manière, une certaine proximité technologique peut faciliter les échanges de connaissances. Moins les écarts technologiques entre les multinationales et les entreprises nationales sont marqués, plus les transferts de connaissances vers ces entreprises nationales sont importants (OCDE, 2023[8]).

Les avantages que procure l’agglomération sont un moteur important de la formation de pôles et ces pôles doivent pouvoir s’appuyer sur des réseaux d’entreprises efficaces pour être performants. Les facteurs économiques qui sous-tendent la formation de pôles sont notamment la proximité avec les marchés et les fournisseurs, un niveau supérieur de spécialisation, la disponibilité d’actifs et d’infrastructures sectoriels pertinents et un accès simplifié aux informations et connaissances. La fréquence des interactions entre les membres d’un même pôle a également tendance à entraîner une baisse des coûts de transaction, par exemple dans la négociation des contrats et leur mise en œuvre. Les normes sociales qui régissent les interactions au sein des réseaux peuvent quant à elles renforcer la confiance (OCDE, 2004[18]).

Les réseaux sont l’un des piliers des stratégies de résilience adoptées par les PME, et ce, à des fins d’anticipation (de sorte à être préparées pour éviter et affronter les crises ou perturbations potentielles (ex ante)), à des fins d’atténuation (de sorte à être en mesure de réduire les coûts économiques et sociaux des crises et bouleversements) et à des fins d’adaptation (de sorte à être capables de se redresser suite à une perturbation (ex post), puis à innover et se développer) (tableau 2.2).

Les réseaux peuvent être un véritable atout en termes de résilience (tableau 2.2), mais peuvent tout aussi bien constituer une source de vulnérabilité. Dans les environnements stables, les entreprises peuvent se contenter de n’entretenir des relations exclusives qu’avec un nombre restreint de partenaires. Néanmoins, dans les environnements plus dynamiques comme les marchés internationaux ou les systèmes d’innovation, les entreprises doivent en permanence chercher à développer leurs relations et même accepter un certain degré de redondance dans les liens externes, et ce, pour faire face aux incertitudes et à des besoins de connaissances qui évoluent constamment et de manière imprévisible (OCDE, 2004[18]). L’une des principales mesures permettant de renforcer la résilience des entreprises au niveau individuel est la planification de la continuité de l’activité, laquelle s’appuie sur un ensemble de fournisseurs de secours et la mise en place de systèmes redondants dans les chaînes d’approvisionnement (McKinnon, 2014[49]). Les réseaux offrant une certaine souplesse et assurant une réduction des liens d’interdépendance permettent l’émergence d’un éventail plus large de solutions et un partage plus rapide de ces solutions entre leurs membres (Brende et Sternfels, 2022[50]). Les entreprises exportatrices et qui dépendent de la demande en aval ainsi que des conditions de marché et des infrastructures logistiques à l’étranger peuvent renforcer leur résilience par une diversification des clients potentiels et des sites de marché, notamment dans un rayon plus restreint, mais aussi par une diversification de leur offre (p. ex. : produits ou services dans des secteurs ou segments liés). De la même manière, les entreprises importatrices qui ont accès à des marchés à l’étranger peuvent renforcer leur résilience, d’une part, en élargissant leur base de fournisseurs de manière à créer un certain niveau de redondance et, d’autre part, en diversifiant les sites de production et d’approvisionnement (OCDE, 2023[8]) (chapitre 3). D’autres approches stratégiques possibles consistent à élargir l’éventail de produits importés, à raccourcir les chaînes de production, à constituer des stocks de régulation ou à promouvoir une culture de gestion des risques au sein de l’entreprise.

Le respect des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et l’adoption d’une conduite responsable des entreprises (CRE) s’imposent de plus en plus comme des prérequis à l’intégration de réseaux de production et d’innovation, et à la formation de partenariats stratégiques (voir les définitions en 785342288). Pour répondre aux inquiétudes croissantes des consommateurs en matière de durabilité et satisfaire les nouvelles exigences réglementaires associées, les entreprises de toutes tailles ont commencé à adopter des pratiques plus durables dans leurs stratégies de production. Cela passe non seulement par une adaptation de leurs procédés de production, mais exige également de renforcer la durabilité de leurs accords d’approvisionnement et de sous-traitance (Kumar, Prakash et Kumar, 2021[52]). Les entreprises multinationales ont ainsi mis en place des mesures visant à atténuer les risques sociaux et environnementaux inhérents à leurs activités, et ont adopté des principes de diligence raisonnable de manière à s’assurer que leurs chaînes d’approvisionnement respectent les normes de conduite responsable des entreprises et à détecter et traiter les sources de préoccupation (OCDE, 2022[53]).

Leur intégration à des chaînes de valeur mondiales et à des réseaux de production plus durables peut se traduire par des transferts indirects de connaissances pour les PME capables de s’adapter aux nouvelles normes de durabilité (OCDE, 2023[8]). La participation des PME à des chaînes de valeur mondiales plus durables peut également contribuer à une diffusion plus large d’innovations vertes et écotechnologiques (OMC, 2021[54]), lesquelles pourraient générer de nouvelles possibilités commerciales pour les PME et par là même améliorer leur réputation auprès des clients, des investisseurs et des réseaux professionnels. L’adoption de pratiques durables peut également faciliter l’accès des PME au financement, et plus particulièrement au financement vert (OCDE, 2022[3]).

Bien qu’il soit démontré que l’intégration à un réseau peut générer des avantages pour toutes les entreprises participantes, la densité et la diversité des liens externes ont tendance à être plus limitées dans le cas des petites entreprises. Celles-ci comptent en effet un nombre plus restreint de partenaires commerciaux, de fournisseurs et de clients, et sont par ailleurs moins susceptibles de prendre part à des échanges internationaux et à accéder aux marchés mondiaux (OCDE, 2019[2] ; 2023[8]), de coopérer avec des partenaires externes dans le cadre d’activités de R-D et d’innovation, ou encore d’utiliser des outils et des plateformes numériques qui pourraient leur permettre de développer leurs réseaux (OCDE, 2021[21]).

Même si elles semblent adopter des stratégies comparables d’acquisition de connaissances, les PME s’appuient dans l’ensemble moins sur des sources externes que les grandes entreprises. Les plus forts écarts (20 points ou plus en moyenne dans les pays de l’UE en 2018) peuvent en effet être observés dans le recours à des sources hautement techniques ou normalisées, ainsi que dans l’acquisition d’informations auprès d’associations sectorielles ou professionnelles (CE, 2022[55]). Les petites entreprises non innovantes ne tirent en outre parti que de manière relativement limitée des conférences, foires et salons professionnels pour éclairer leurs décisions commerciales.

Les plus faibles écarts entre les petites et les grandes entreprises peuvent être observés dans le recours aux plateformes numériques, comme les réseaux sociaux en ligne et les applications open source ou les plateformes ouvertes d’entreprise à entreprise ou de production participative. Le modèle économique classique des plateformes numériques repose en effet sur leur capacité à attirer le plus d’utilisateurs possible par une réduction des coûts d’entrée (en termes financiers, de temps et de compétences), et ce, afin de permettre les effets de réseau, ce qui les rend particulièrement attrayantes auprès des PME ne disposant que de ressources limitées (Gawer, 2021[56] ; OCDE, 2021[21]).

Un grand nombre de PME ne font partie d’aucun réseau formel et le niveau d’affiliation à des réseaux varie d’un secteur à l’autre. Entre 29 % et 41 % des PME disposant d’une page Facebook indiquent ne faire partie d’aucun réseau. Les PME sont davantage susceptibles d’être affiliées à un réseau professionnel lorsqu’elles opèrent dans le domaine des services d’information et de communication à forte intensité de savoir. Les chambres de commerce semblent par ailleurs jouer un rôle plus important dans la participation des PME à des réseaux dans le secteur du commerce de gros et de détail. Les PME font plus souvent partie de réseaux sectoriels d’entreprises lorsqu’elles opèrent dans le domaine des services de transport et d’entreposage ou dans le secteur de l’agriculture et des industries extractives.

Les PME disposent en outre d’une capacité plus limitée à tirer parti des effets de l’intégration. La taille des entreprises joue sur la possibilité qu’une collaboration ou la participation à un réseau ait une influence sur les processus d’innovation internes, ou que des liens commerciaux puissent générer des retombées pour une entreprise (OCDE, 2004[18]). Alors que dans les grandes entreprises les collaborations se traduisent par une augmentation des dépenses d’innovation, dans le cas des PME innovantes ces collaborations viennent souvent remplacer les dépenses internes plutôt que de stimuler des activités en interne. L’une des principales difficultés pour ces entreprises consiste en réalité à développer les compétences et pratiques de gestion nécessaires aux efforts de coordination et d’intégration des savoirs externes dans les pratiques et processus d’innovation internes (OCDE, 2015[57]).

Les pouvoirs publics mettent en œuvre un grand nombre de mesures (certaines spécifiques aux PME, d’autres plus globales) visant à soutenir le développement des réseaux de PME. Une étude internationale sur les panoplies de mesures d’action publique en vigueur dans les pays de l’OCDE, menée dans le cadre du projet pluriannuel de l’OCDE et de la Commission européenne sur les moyens à mettre en œuvre pour libérer le potentiel de croissance des PME (Unleashing SME potential to Scale up) présente une analyse générale de la nature et de l’intensité des efforts entrepris par les pouvoirs publics. Examinant 601 initiatives identifiées dans l’ensemble des pays de l’OCDE, cette étude met en évidence la priorité donnée au développement des liens entre entreprises par le biais de réseaux commerciaux (éventuellement mondiaux) (voir le graphique 2.6), puisque 52 % des mesures adoptées visent à renforcer l’intégration des PME dans les réseaux logistiques ou de production, et qu’un tiers des efforts déployés par les pouvoirs publics ont pour objectif d’encourager l’établissement de liens au sein des réseaux de connaissances ou d’innovation. Une moindre attention est cependant accordée au développement de partenariats stratégiques et à l’intégration des PME dans des pôles, à hauteur respectivement de seulement 12 % et 3 % de l’ensemble des politiques identifiées.

Le tableau 2.3 ci-dessous propose un aperçu des initiatives prises par les pouvoirs publics pour les quatre principales catégories de réseau examinées dans cette édition des Perspectives. Une analyse plus approfondie est proposée dans les chapitres suivants.

Références

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Le commerce circulaire peut se définir comme toute transaction internationale, qu’elle soit matérielle ou immatérielle, qui contribue aux activités de l’économie circulaire à l’échelle locale, nationale et mondiale. Cela inclut les échanges de biens, de services et de propriété intellectuelle favorisant la circularité, ainsi que de produits en fin de vie (biens d’occasion, reconditionnés ou refabriqués, matières premières de récupération ou encore déchets, rebuts et résidus) (Tamminen et al., 2020[59]). De fait, si les systèmes industriels circulaires visent à créer des « boucles de valeur locales », on observe également une prise de conscience croissante des liens significatifs que ces systèmes de production peuvent avoir dans les échanges internationaux, compte tenu des interconnexions qui caractérisent les chaînes de valeur mondiales (COM/TAD/ENV/JWPTE(2022)1/FINAL) (Yamaguchi, 2018[60]). Il est cependant encore trop tôt pour juger de la capacité des chaînes d’approvisionnement à s’adapter aux principes de l’économie circulaire.

La conduite responsable des entreprises est l’un des piliers du développement économique durable, en vertu duquel une entreprise assume la responsabilité de sa chaîne de valeur en consultation avec les parties prenantes et œuvre à réduire les incidences négatives de ses activités et de ses relations d’affaires (fournisseurs, franchisés, détenteurs de licence, co-entreprises, investisseurs, clients, sous-traitants, clients, consultants, conseillers, etc., ou tout autre acteur public ou non lié à ses activités commerciales, produits ou services) (OCDE, 2021[61]). La conduite responsable des entreprises couvre notamment des questions comme les atteintes aux droits de l’homme, les délits financiers, la corruption ou encore la dégradation de l’environnement.

La croissance des PME se mesure de différentes manières et les études s’appuient à ces fins sur des critères variés. Elle demeure toutefois le plus souvent évaluée en termes d’effectif (nombre d’employés) ou de chiffre d’affaires (ventes) (Coad et al., 2014[62]). De ces deux indicateurs, le niveau d’effectif reste le plus couramment utilisé dans la mesure où le nombre d’employés est plus souvent disponible dans les ensembles de données administratives sur les entreprises. Les mesures de croissance (absolue ou relative), la période couverte pour l’analyse de la croissance et le processus de croissance (organique interne ou acquis externe) peuvent varier (Monteiro, 2019[63] ; Schreyer, 2000[64] ; Delmar et Davidsson, 2020[65] ; OCDE, 2021[66]).

Les entreprises en hypercroissance sont définies dans le manuel Eurostat/OCDE sur les statistiques démographiques des entreprises (Eurostat-OECD Manual on Business Demography Statistics) comme les entreprises comptant au moins dix employés au début d’une période de trois ans et dont la croissance annuelle moyenne est supérieure à 10 % (ou 20 %) en termes d’effectif ou de chiffre d’affaires (OCDE, 2007, p. 61[67]). Des travaux récents de l’OCDE font état de l’hétérogénéité de ces entreprises en hypercroissance et de la grande diversité de leurs trajectoires de croissance. Ces travaux préconisent l’adoption de mesures et notions plus larges en termes de changement d’échelle, et ce, afin de prendre en compte les avantages sociaux et environnementaux que peuvent générer un ensemble plus important d’entreprises rarement couvertes par les indicateurs de performance économique et de forte croissance (OCDE, 2021[66] ; 2022[3]).

La durabilité désigne à la fois l’exploitation de la biosphère par la génération actuelle de sorte à maintenir son rendement potentiel pour les générations à venir, et les tendances non baissières de croissance et de développement économique susceptibles d’être affectées par l’épuisement des ressources naturelles et par la dégradation de l’environnement (OCDE, 2022[68]). Les Objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD) constituent un cadre pour le suivi des actions publiques en faveur d’un avenir meilleur et plus durable pour toutes les populations, et de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 (ONU, 2015[69]). Les ODD reconnaissent que l’éradication de la pauvreté et des privations doit aller de pair avec des stratégies visant à améliorer la santé et l’éduction, à réduire les inégalités et à stimuler la croissance économique, et ce, tout en luttant contre le changement climatique et en œuvrant à la présentation des océans et des forêts.

L’économie circulaire s’articule autour de trois principes : 1) la réduction des déchets et de la pollution ; 2) l’optimisation de la productivité et de l’exploitation des ressources, associée à la réduction de la consommation de nouvelles matières premières ; et 3) l’amélioration de la préservation de ressources naturelles et de leur régénération (Ellen MacArthur Foundation, 2023[70] ; OCDE, 2019[2]). Dans une économie où les maîtres mots sont « prélever, fabriquer et jeter », la majeure partie de la valeur créée est « perdue » dans des décharges, et les produits, les composants et les matériaux sont sous-utilisés. Outre qu’il entraîne une productivité des facteurs sub-optimale, ce système linéaire accroît l’exposition des entreprises aux risques, résultant en particulier du prix plus élevé et moins prévisible des ressources ainsi que des perturbations de l’approvisionnement. L’économie circulaire, dans laquelle la valeur des produits, des matériaux et des ressources est conservée dans l’économie le plus longtemps possible, parallèlement à une production de déchets réduite à son minimum, est apparue comme un nouveau paradigme permettant de découpler plus avant la croissance économique de la consommation de ressources.

Le Manuel d’Oslo publié conjointement par l’OCDE et Eurostat définit une innovation comme étant « un produit ou un processus (ou une combinaison des deux) nouveau ou amélioré qui diffère sensiblement des produits ou processus précédents d’une unité et a été mis à la disposition d’utilisateurs potentiels (produit) ou mis en œuvre par l’unité (processus) » (OCDE/Eurostat, 2005[71]). Le terme « innovation » se rapporte aussi bien à une activité qu’au résultat (positif) de cette activité. Il s’agit d’un concept général couvrant un large éventail d’activités. La R-D, par exemple, est l’une des activités susceptibles de produire des innovations ou par lesquelles des savoirs utiles à l’innovation peuvent être acquis ou créés. La diffusion de nouvelles technologies constitue également une composante essentielle du processus d’innovation, et de la diffusion de l’innovation. Elle est par conséquent à la fois un moyen d’améliorer les performances des PME et de mesurer ces performances (OCDE, 2022[3]). Associée à des investissements adéquats et au développement des réseaux, l’innovation peut encourager un changement d’échelle des PME (forte croissance) et faciliter leur transformation dans la durée.

L’innovation ouverte désigne les flux de connaissances liées à l’innovation par-delà les frontières des organisations (OCDE/Eurostat, 2019[72]). La constitution de réseaux avec d’autres entreprises, installations de R-D, instituts de recherche publics, universités et fournisseurs externes, les interactions avec des start-ups, et le partage et l’accès à des informations et technologies externes sont des éléments fondamentaux de cette approche. Il convient de noter que la notion d’« ouverture » n’implique pas nécessairement que les connaissances soient mises à disposition gratuitement ou exemptes de restrictions quant à leur utilisation. L’accès aux connaissances est au contraire souvent soumis à une tarification et des restrictions d’utilisation (OCDE/Eurostat, 2018). Bien que la notion d’« open source » concerne les technologies libres de droit, l’innovation ouverte se rapporte quant à elle au travail collaboratif en réseau. Elle peut par conséquent induire le paiement de droits de licence (conséquents) au titre de la propriété intellectuelle.

Les principales composantes de l’innovation ouverte sont : i) la constitution de réseaux, l’établissement de contacts, la rencontre d’homologues, la création d’opportunités ; ii) la collaboration, le travail en coopération avec des partenaires ; iii) l’entrepreneuriat, la créativité dans la recherche de solutions ; iv) la gestion de la propriété intellectuelle, l’optimisation de la valeur ; v) une vision mondiale et une prise de conscience que la planète est le marché XXIe siècle ; vi) la connaissance en tant que ressource essentielle de l’économie mondiale fondée sur le savoir ; vii) l’accès au financement, la nécessité d’apprendre à devenir un pôle d’attraction pour les investisseurs ; et viii) l’accès aux informations en tant que principal moteur d’innovation (Kowalski, s.d.[73]).

Les critères ESG sont principalement axés sur l’évaluation des performances des entreprises et sont utilisés pour éclairer l’adoption de stratégies d’investissement durables et responsables ou à impact social (Boffo et Patalano, 2020[74]). L’investissement ESG répond à la demande croissante des investisseurs individuels et institutionnels, mais aussi de différentes autorités du secteur public, d’intégrer les risques financiers à long terme dans les processus décisionnels et d’améliorer la gestion des risques tout en optimisant le rendement de leurs portefeuilles (Boffo et Patalano, 2020[74]). Il reflète également la prise de conscience croissante des entreprises concernant la capacité des stratégies ESG à augmenter les bénéfices et à renforcer la productivité grâce aux gains d’efficience.

La Recommandation de l’OCDE sur la gouvernance des risques majeurs définit la résilience comme l’« aptitude à résister, à absorber le choc, à retrouver un fonctionnement normal ou à s’adapter avec succès, face à un phénomène adverse ou à un changement de situation » (OCDE, 2014[75]), permettant ainsi à un système d’absorber les dérèglements et à se réorganiser, de sorte à conserver, pour l’essentiel, la même fonction, la même structure, la même identité et les mêmes résultats qu’avant le choc (OCDE, 2014[51]). Alors qu’il était généralement utilisé dans le contexte des technologies de l’information (désignant la capacité à veiller à ce que les applications et les données restent disponibles et protégées lors d’un événement déstabilisant comme une cyberattaque), ce terme est de plus en plus appliqué à la capacité d’une entreprise à adapter ses activités et à continuer de se développer. Cette notion a plus récemment été élargie aux améliorations sociales et environnementales visant à accroître le bien-être des populations (OCDE, 2020[76]).

On observe une tendance générale dans les entreprises en faveur d’une reconnaissance de la nécessité d’un engagement auprès de la société civile et d’une meilleure sensibilisation aux préoccupations sociales, sociétales et environnementales. Cette sensibilisation pourrait être intégrée au processus de prise de décision d’une entreprise et s’inscrire au cœur de ses objectifs, de ses activités et de son modèle de gouvernement, et constituer ainsi sa « vocation sociale », et ce, quelle que soit sa taille ou sa forme juridique. La performance des entreprises est ainsi de plus en plus analysée en application du critère de durabilité, que ce soit pour l’évaluation des actions, à des fins commerciales, d’investissement ou de certification, dans le cadre de partenariats, etc.

Par rapport aux grandes entreprises, les PME peuvent toutefois être moins à même d’opérer les modifications nécessaires en termes d’organisation, de suivi et de responsabilité, ou de se conformer aux normes, aux obligations de publication et à la demande législative croissance de mesures de circularité cohérentes et fiables (Barrie et al., 2022[77]).

La RSE correspond à des concepts différents selon les groupes concernés, mais il est généralement admis que dans une économie mondiale les entreprises jouent souvent un rôle plus significatif qui ne se limite pas à la création d’emplois et de richesses (OCDE, 2001[78]). Par conséquent, le comportement des entreprises ne doit pas uniquement permettre de produire un rendement pour les actionnaires, des salaires pour les employés et des produits et services pour les consommateurs, il doit également prendre en compte un certain nombre de valeurs et préoccupations sociétales et environnementales. La Commission européenne a défini la RSE comme étant « un concept qui désigne l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes ». Les expressions « responsabilité sociale des entreprises » et « conduite responsable des entreprises » sont souvent utilisées indifféremment (CE, 2022[79]).

La manière dont sont organisés les réseaux dépend de plusieurs facteurs, que ce soit leurs nœuds (entreprises, institutions ou individus au sein d’un même territoire ou secteur d’activité ou dans plusieurs territoires ou secteurs, etc.), le type de lien qui les unit (formel ou informel, vertical ou horizontal, et la fréquence de ces liens) ou la nature des avantages rendus possibles par ces réseaux (produits, services, savoirs, technologies, transferts, etc.). Les réseaux sont par conséquent des structures dynamiques susceptibles de se transformer et se développer au fil du temps, à mesure de l’évolution des intérêts et stratégies de leurs membres, par un processus d’extension, de contraction, d’expansion ou de consolidation (Leminen, Nyström et Westerlund, 2020[80]).

Le Tableau d’annexe 2.B.1 ci-dessous présente de manière schématisée une classification des approches et spécificités structurelles qui peuvent caractériser les réseaux de PME et d’entrepreneuriat. Les réseaux horizontaux se rapportent aux réseaux d’entreprises d’un même marché qui partagent leurs capacités afin de développer de nouveaux marchés, améliorer leurs produits et présenter des innovations conjointement (ou dans le cadre d’un consortium). Les réseaux verticaux se rapportent quant à eux à des entreprises qui coopèrent tout au long de la chaîne logistique et incluent également leurs fournisseurs (en amont) et/ou leurs clients et autres acteurs du marché (en aval).

La plupart du temps, les systèmes de réseau regroupant des PME ont toutefois tendance à être multidirectionnels, comme l’a montré une récente étude sur les résultats à l’exportation du secteur du vin en Espagne. Cette étude examine la façon dont des établissements vinicoles concurrents de petite et moyenne tailles situés dans la même région collaborent au sein d’un réseau horizontal à des fins commerciales, et ce, tout en faisant ensemble partie d’un réseau vertical au travers duquel ils fournissent du vin à de grandes entreprises exportatrices. Elle met ainsi en évidence la manière dont les entreprises peuvent tirer parti non seulement des effets positifs d’une collaboration horizontale avec des entreprises concurrentes, mais aussi des avantages des réseaux verticaux de commercialisation en aval (Ferrer, Abella-Garcés et Serrano, 2021[81]).

Des économies d’agglomération se dégagent lorsque la proximité géographique des entreprises, des travailleurs et des clients permet de réduire les coûts de production grâce à la combinaison des économies d’échelle externes et des effets de réseau. La proximité géographique des entreprises d’un même réseau ou d’un même secteur peut entraîner une augmentation des loyers et de la productivité dans les industries urbaines (Arzaghi et Henderson, 2008[44]).

La capacité des filiales de multinationales ou de leurs sociétés affiliées à contribuer à la diffusion de l’innovation dépend de la mesure dans laquelle ces activités étrangères sont intégrée dans l’environnement local (OCDE, à paraître[87] ; Crescenzi et Harman, 2022[88]). Les entreprises nationales implantées à proximité d’entreprises étrangères dans une même région sont davantage susceptibles de tirer parti de transferts indirects de connaissances que les autres entreprises. Il a été observé que les transferts indirects de connaissances depuis des entreprises multinationales sont les plus forts dans un rayon de 10 km du chef de file et diminuent progressivement dans un rayon de 10 à 50 km, ce qui reflète en partie les liens au niveau de la production, mais aussi d’autres canaux tels que la mobilité des cadres dirigeants.

Les SFIC sont concentrés de façon disproportionnée dans les grandes villes, où un plus vaste vivier de clients potentiels rend possible une offre de services de plus en plus spécialisés (OCDE, à paraître[46]).

Une proximité géographique avec des EES peut favoriser les transferts de connaissances vers le secteur marchand, non seulement grâce aux liens et aux efforts de coopération entre les universités et l’industrie mais aussi par la contribution importante de ces établissements d’enseignement supérieur au développement du capital humain, de la créativité et des compétences de leurs écosystèmes. Une augmentation de 10 % de la distance entre une université et une entreprise entraîne une baisse de 1.4 % de la part de R-D totale versée à l’université dans le cas des entreprises qui ne font état d’aucun transfert de connaissances codifié, contre une baisse moitié moins importante dans le cas des entreprises ayant établi des flux de savoir codifié (Rosa et Mohnen, 2007[47]).

Le facteur de proximité peut avoir une influence sur les capacités de financement des PME. La British Business Bank a déterminé que dans 82 % des prises de participations en fonds propres, les investisseurs disposaient d’un bureau à moins de deux heures de distance de l’entreprise bénéficiaire. Dans 61 % des cas, cette proximité étaient encore plus forte (une heure ou moins de distance) (British Business Bank, 2021[48]).

Note

← 1. Il est intéressant de souligner que la Législation sur les services numériques de l’Union européenne exige des entreprises qu’elles déclarent leur nombre moyen d’utilisateurs par mois avant le 17 février. L’objectif est de distinguer les entreprises comptant un nombre d’utilisateurs supérieur ou inférieur à 45 millions. Seul les pays européens sont concernés.

Estimations générales  : plus de 45 millions pour Apple Store (nombre exact inconnu), source : https://www.apple.com/befr/legal/more-ressources/dsa/befr/ ; 100.9 millions d’utilisateurs en moyenne par mois dans l’Union européenne pour Twitter ; 332 millions pour Google Search ; 74.9 millions pour Google Shopping ; 401.7 millions pour Google YouTube ; et 255 millions d’utilisateurs actifs en moyenne par mois pour Meta Platforms (Facebook et Instagram), source : https://edition.cnn.com/2023/02/17/tech/tiktok-data-centers-europe/index.html#:~:text=Twitter%20said%20Thursday%20that%20it,of%20the%20last%2045%20days.

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