Luxembourg

Les objectifs du Luxembourg de réduction de 55 % de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030 relativement au niveau de 2005 et de réalisation du zéro émission nette d’ici à 2050, tels que définis dans son Plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC), ont été incorporés dans la loi modifiée du 15 décembre 2020 relative au climat.

En outre, dans sa stratégie générale de la coopération de 2018, le Luxembourg s’est engagé à intégrer le principe de durabilité environnementale dans l’ensemble de ses activités. En 2021, une nouvelle stratégie ambitieuse intitulée Environnement et changement climatique a été élaborée afin de renforcer cette intégration.

De plus, le Luxembourg a doublé sa contribution au financement climatique international (FCI) pour la période 2021-25 par rapport à la période précédente (2014-20), afin d’aider les pays en développement dans leur lutte contre le changement climatique. Cette contribution au FCI s’inscrit en supplément de l’aide publique au développement (APD) consacrée par le Luxembourg.

Le Luxembourg affiche également son ferme engagement à l’égard de ces questions, tant au niveau européen (en particulier au sein du Conseil des Affaires étrangères et de celui de l’Environnement), qu’au niveau international, en prônant la prise d’engagements forts et ambitieux dans ce domaine.

Comme indiqué plus haut, le Luxembourg s’est expressément engagé à accroître les co-bénéfices environnementaux et climatiques de son portefeuille d’interventions et à financer un plus grand nombre de projets dédiés.

Une fois quantifiées et précisées à l’aide d’indicateurs SMART (spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes et circonscrits dans le temps), ces cibles seront incorporées dans le plan d’action en cours d’élaboration de mise en œuvre de la nouvelle stratégie Environnement et changement climatique en faveur de la coopération pour le développement. Un processus inclusif et consultatif a été lancé afin d’assurer l’a participation active, ainsi que la sensibilisation et le renforcement des capacités, des agents et des partenaires. Ce plan d’action ne manque pas non plus d’intégrer la problématique hommes-femmes et il s’accompagnera de plusieurs outils pour en permettre la mise en œuvre.

Les cibles liées à l’attribution du FCI sont décrites plus en détail dans la stratégie luxembourgeoise pour le financement climatique international.

Le gouvernement luxembourgeois a adopté en 2021 deux nouvelles stratégies relatives au climat, l’une portant sur les actions de la Coopération luxembourgeoise, l’autre étant spécifiquement consacrée au FCI du Luxembourg, qui relève des attributions du ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable (MECSD).

En 2021, une nouvelle stratégie Environnement et changement climatique a été élaborée pour favoriser la coopération pour le développement, afin de renforcer l’intégration et de garantir l’alignement des engagements internationaux que le Luxembourg a pris dans ce domaine (Accord de Paris, Agenda 2030, etc.). Cette stratégie Environnement et changement climatique de la Coopération luxembourgeoise a été présentée officiellement en mai 2021 comme constituant les nouveaux principes directeurs en faveur de la coopération. Sa présentation s’est faite conjointement avec la nouvelle stratégie Genre, les deux ayant été élaborées en concomitance afin d’assurer le caractère transversal des thèmes abordés dans chacun des documents. Dans la mesure où ces deux thèmes sont en fait étroitement liés et interdépendants à plusieurs égards, c’est ensemble qu’ils ont également été présentés au Parlement et qu’ils sont systématiquement intégrés dans les dialogues politiques, ainsi que de manière accentuée dans chacun des nouveaux programmes et projets de coopération. Le Luxembourg souhaite ainsi marquer son ferme engagement à la rapide accélération de l’intégration de ces problématiques dans des actions concrètes de coopération.

En dépit de la pandémie de coronavirus (COVID-19), il a également été fait en sorte de maintenir le budget consacré à l’APD à 1 % du revenu national brut (RNB). Avec sa nouvelle stratégie Environnement et changement climatique et compte tenu de la concentration géographique et sectorielle des interventions de la Coopération luxembourgeoise, essentiellement dans les pays les moins avancés (PMA), notamment dans des contextes particulièrement fragiles et dans les petits États insulaires en développement (PEID), qui sont déjà affectés par la dégradation de l’environnement et les impacts du changement climatique, la Coopération luxembourgeoise pour le développement entend renforcer l’intégration des enjeux environnementaux et climatiques dans l’ensemble de ses interventions, selon une double approche, à savoir :

  • principalement par l’intégration horizontale transversale systématique dans l’ensemble des projets et programmes et de leurs composants associés de la Coopération luxembourgeoise pour le développement

  • par le financement de projets et de programmes dédiés.

Par l’adoption de cette approche, toute nouvelle stratégie ou tout nouveau document de politique générale de la Coopération luxembourgeoise intègre systématiquement les thématiques liées à l’environnement et au changement climatique. C’était déjà le cas pour la nouvelle stratégie Genre et la stratégie Finance inclusive et innovante élaborée en 2020-21, et c’est le cas pour les documents d’orientation du secteur privé et du numérique pour le développement (D4D) dont l’élaboration est toujours en cours. La nouvelle stratégie humanitaire, en cours d’élaboration, prévoit elle aussi une plus grande intégration de ces enjeux et, enfin, des actions de communication sont prévues sur ces questions.

Le renforcement de l’intégration systématique de ces problématiques est également assuré à chaque étape des programmes et projets indicatifs de coopération élaborés et/ou soutenus par la Coopération luxembourgeoise ou dans les nouveaux accords de partenariat conclus au niveau multinational. Une illustration à cela est la création au Laos d’un groupe de travail dédié à l’environnement et au changement climatique, composé de bailleurs de fonds, de partenaires et de spécialistes, chargé d’assurer l’intégration de ces questions dès la phase d’identification du prochain programme. De nouveaux libellés sont également inclus dans les accords de partenariat avec les organismes des Nations Unies (ONU).

Enfin, il est prévu de fournir à la Coopération luxembourgeoise un « Plan vert » destiné à adapter ses travaux au niveau organisationnel et logistique et à minimiser ainsi tout risque d’impact nocif sur l’environnement.

Le Luxembourg a déjà affiché son ferme engagement en 2015 en introduisant un budget FCI, qui est nouveau et supplémentaire à l’APD, à savoir les 1 % du RNB consacrés au développement international.

La stratégie pour « l’attribution des fonds pour le financement international de la lutte contre le changement climatique » a été publiée pour la première fois en mai 2017 et mise à jour en juillet 2021. La stratégie FCI fait fond sur la loi modifiée du 15 décembre 2020 relative au climat, au PNEC 2021-2030 pour le Luxembourg, la stratégie et le Plan d’action pour l’adaptation aux effets du changement climatique au Luxembourg pour 2018-2023 et la feuille de route (2018) et la stratégie (2021) de la finance durable au Luxembourg. Elle partage et complète les objectifs de la nouvelle stratégie en matière d’aide et de développement (« En route pour 2030 ») et de la nouvelle stratégie Environnement et changement climatique (2021) du Luxembourg. Elle vise à s’aligner, dans la mesure du possible, sur le Plan d’action de l’Union européenne pour financer la croissance durable (2018), ainsi que sur la taxinomie de l’UE pour les activités durables d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses effets (acte délégué 2021).

La nouvelle stratégie FCI couvre la période 2021-25 pour laquelle le budget a été porté à 200 millions EUR. Elle tient compte des récents développements survenus au niveau des négociations sur le changement climatique, notamment du règlement de l’Accord de Paris. La stratégie FCI a pour but de parvenir à une répartition équilibrée entre les activités d’adaptation au changement climatique et celles d’atténuation de ses effets et favorisera des actions intégrées en faveur du climat et de la réduction de la pollution dans les pays en développement. Elle prévoit de répartir les projets autour de thèmes prioritaires, comme le capital naturel et la biodiversité, la gestion efficace des ressources, la finance durable et la résilience au niveau des communautés, étant entendu que le thème de la finance durable revêt un caractère général et peut en chevaucher d’autres. La stratégie FCI révisée accorde également plus d’importance aux thèmes du genre et des droits de l’homme, y compris des migrations induites par le changement climatique, pour faire face à la crise climatique. En outre, la stratégie vise particulièrement les pays avec lesquels le Luxembourg a entamé un dialogue sur l’action climatique (les « partenaires du dialogue sur le climat », qui regroupent tous les pays partenaires de la coopération pour le développement).

La coopération luxembourgeoise poursuit le principal objectif de réduire et, à long terme, d’éradiquer la pauvreté extrême à travers le soutien au développement durable. Le principe de « ne laisser personne de côté » s’inscrit au cœur de la stratégie, qui s’articule autour de quatre thèmes prioritaires interconnectés : améliorer l’accès à des services sociaux de base de qualité ; renforcer l’intégration socio-économique des femmes et des jeunes ; promouvoir une croissance durable et inclusive ; promouvoir une gouvernance inclusive. Toutes les interventions se caractérisent par l’intégration systématique de trois priorités transversales : les droits de l’homme, l’égalité hommes-femmes et la durabilité environnementale.

En ce qui concerne l’objectif global de la nouvelle stratégie Environnement et changement climatique, la Coopération luxembourgeoise pour le développement vise à faire en sorte que toutes ses activités viennent en appui de voies de développement durables, inclusives, bas carbone et résilientes aux effets des changements environnementaux et climatiques, conformément aux conventions internationales sur l’environnement, à l’Agenda 2030 et aux objectifs de l’Accord de Paris. D’ici à 2030, la Coopération luxembourgeoise pour le développement s’engage spécifiquement à :

  • d’une part, accroître les co-bénéfices environnementaux et/ou climatiques de son portefeuille d’interventions dans ses secteurs prioritaires

  • d’autre part, financer un plus grand nombre de projets dédiés à la promotion de la résilience des systèmes humains et naturels aux risques climatiques et/ou à la détérioration de l’environnement.

Les principes spécifiques et complémentaires suivants guideront la réponse du Luxembourg face aux interrelations et aux défis complexes à prendre en compte lorsqu’il s’agit d’intégrer la protection de l’environnement et la lutte contre changement climatique dans la coopération pour le développement : l’inclusivité, l’obligation de ne pas nuire, une approche intégrée et exhaustive, spécifique et adaptée au contexte, le partenariat, la flexibilité et un processus itératif.

À la lumière de ces différents éléments, tout en conservant la souplesse nécessaire pour s’adapter aux contextes et aux besoins spécifiques des pays, des populations et des communautés, la Coopération luxembourgeoise donnera la priorité aux domaines d’action suivants dans le soutien qu’elle apporte :

  • l’accès à des services de base durables et résilients face aux risques climatiques

  • le soutien au développement de chaînes de valeur environnementales et vertes

  • la gestion durable des ressources naturelles

  • l’appui à une gouvernance sectorielle et territoriale inclusive, en tenant compte des engagements nationaux de pays partenaires sur les grandes problématiques environnementales et climatiques.

Par son engagement à consacrer sur la période 2021-25 200 millions EUR au FCI (en plus de l’APD), le Luxembourg adopte une double approche en matière d’attribution de ces fonds :  

  • d’une part, le soutien aux activités de programmes et d’initiatives multilatéraux, en particulier le Fonds vert pour le climat, pour lequel une contribution de 40 millions EUR est accordée

  • d’autre part, le financement de projets bilatéraux, avec notamment une enveloppe de 25 millions EUR affectée à des projets d’organisations non gouvernementales (ONG) luxembourgeoises.

La stratégie FCI tient compte des récents développements des négociations portant sur le changement climatique, notamment le règlement de l’Accord de Paris, et s’aligne sur la loi modifiée du 15 décembre 2020 relative au climat. Sa cohérence a été garantie avec la stratégie Environnement et changement climatique de la Coopération luxembourgeoise. Elle complète également les mesures destinées à promouvoir la transition écologique au niveau national, notamment le PNEC pour 2021-30, le 3e Plan national pour un développement durable (PNDD), ainsi que la stratégie nationale de la finance durable adoptée au début de l’année.

Tous les pays en développement admissibles au financement international du climat peuvent recevoir ce type de fonds du Luxembourg. Globalement, le FCI vise à parvenir à une répartition géographique équilibrée des activités qui reçoivent un soutien.

Néanmoins, pour la moitié environ de son volet de soutien bilatéral (qui exclut les fonds versés à des fonds ou organisations internationaux ou multilatéraux), la stratégie FCI renforce l’attention qu’elle porte aux projets de soutien du financement climatique qui visent :

  • Les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID) à faible revenu ainsi que les communautés ou les régions à faible revenu fortement exposées à des risques climatiques dans d’autres pays en développement

  • Les partenaires du dialogue sur le climat, à savoir les pays avec lesquels le Luxembourg a entamé un dialogue sur l’action climatique.

La stratégie FCI vise à parvenir à une répartition équilibrée entre les activités d’adaptation au changement climatique et celles d’atténuation de ses effets et favorisera des actions intégrées pour le climat et la réduction de la pollution dans les pays en développement. Les projets seront répartis autour de thèmes prioritaires, notamment :

  • Le capital naturel, la biodiversité, la foresterie et l’utilisation des terres

  • L’air pur et les ressources en eau

  • L’utilisation rationnelle des ressources et la gestion des déchets

  • Des mesures d’adaptation et de résilience à base communautaire

  • L’effet de levier et l’intégration du financement de l’action climatique et de la finance durable

  • Le soutien aux exigences de transparence de l’Accord de Paris (5 % du FCI)

  • Les migrations induites par le changement climatique (2 % du FCI)

L’accent est mis sur la mobilisation de capitaux privés au service de la protection du climat, pour laquelle plusieurs types de financement seront désormais possibles. À cet égard, des instruments publics-privés (« financement mixte ») qui dépassent des subventions directes méritent d’être étudiés, tels que des investissements indirects par des intermédiaires, des investissements directs ou des garanties.

Un plan d’action opérationnel est en cours d’élaboration en vue de définir les grandes actions que la Coopération luxembourgeoise pour le développement doit mener à moyen terme afin d’assurer la mise en œuvre de la stratégie Environnement et changement climatique. Il servira d’outil d’orientation aux instances responsables de la mise en œuvre des programmes et des projets et proposera des moyens d’améliorer les processus et les outils de mise en œuvre existants, voire d’en intégrer de nouveaux, afin d’assurer la mise en œuvre cohérente et opérationnelle de la stratégie, de ses objectifs et de ses thèmes prioritaires. Le plan d’action comprendra un cadre de suivi et d’évaluation pour la mise en œuvre de la stratégie, afin de mesurer régulièrement les performances de la coopération luxembourgeoise pour le développement dans le domaine de la protection de l’environnement et de l’action climatique.

Au cours de la formulation des projets, l’Agence luxembourgeoise pour la coopération au développement (LuxDev) procède à un examen analytique systématique des risques environnementaux et climatiques des nouvelles interventions à l’aide d’un outil standard de liste de points à vérifier. Les risques potentiels relevés sont atténués en modulant la conception du projet chaque fois que nécessaire. Un manuel d’orientation opérationnelle pour « l’intégration des thèmes transversaux » est appliqué de manière systématique. En ce qui concerne la dotation en personnel, des profils pertinents sont exigés pour prouver des connaissances suffisantes dans les domaines de l’environnement et du climat (description de poste standard et termes de référence). S’il y a lieu, un processus d’appel d’offres « vert » est utilisé.

Les outils d’évaluation et le guide opérationnel de l’Agence luxembourgeoise pour la coopération au développement seront mis à jour et adaptés pour permettre aux ONG de s’en servir elles aussi. Des sessions de formation seront organisées au siège et sur le terrain pour renforcer les capacités et les compétences en matière d’intégration de l’environnement et du changement climatique et assurer la cohérence entre les paroles et les actes.

La stratégie FCI fournit des orientations concernant les conditions d’admissibilité (p. 21) pour les candidats :

  • Accent clair et ciblé sur le changement climatique

  • Soutien supplémentaire

  • Alignement sur les stratégies climatiques du pays hôte et les contributions déterminées au niveau national (CDN) 

  • Mesures de protection et genre

  • Exclusions.

Ainsi que des critères de sélection (p. 29) :

  • Impacts climatiques importants

  • Autres avantages propices au développement durable

  • Mobilisation de financement du secteur privé

  • Transformation, innovation et résultats durables

  • Efficience

  • Contribution à l’égalité hommes-femmes.

Une attention particulière est accordée aux problématiques hommes-femmes et aux questions des droits de l’homme. Le document de stratégie donne également des renseignements supplémentaires sur le processus de soumission.

Les projets de coopération pour le développement du Luxembourg visent à renforcer l’alignement d’indicateurs transversaux basés sur des statistiques nationales et des systèmes de données et, le cas échéant, l’harmonisation des indicateurs pertinents visés dans les profils officiels genre/environnement/gouvernance du pays concerné, tout en faisant en sorte qu’ils contribuent au processus de suivi des indicateurs généraux pertinents des Objectifs de développement durable (ODD).

L’environnement et le climat sont intégrés de manière systématique à chaque étape du cycle du projet, y compris pendant le suivi, l’évaluation et la dotation en capital.

Les programmes de coopération pour le développement du Luxembourg consistent principalement en des interventions d’assistance technique et de renforcement des capacités. Le soutien à l’élaboration et à la mise en œuvre de stratégies nationales en fait partie, et les stratégies nationales sont automatiquement analysées et prises en compte lors du choix de programmes et de leur formulation afin de les aligner sur les stratégies, les politiques et les objectifs du pays. L’assistance fournie dépend des besoins du partenaire et des demandes qu’il formule.

Le Luxembourg apporte également un soutien spécifique aux pays pour la définition et l’adaptation de leur CDN ou de leur plan national d’adaptation (PNA) par l’entremise du FCI. En fait, la nouvelle stratégie FCI met l’accent sur les activités de renforcement des capacités en vue de répondre aux exigences de transparence de l’Accord de Paris (p. 10). En fonction des besoins des pays ou régions partenaires concernés, les mesures de soutien peuvent varier et comprendre une assistance à la préparation de cadres institutionnels, juridiques et financiers pour permettre la préparation et la mise en œuvre des CDN, de formats de déclaration et des inventaires de gaz à effet de serre (GES), ainsi que le renforcement des capacités techniques pour suivre les progrès réalisés dans la mise en œuvre des CDN.

En outre, « l’alignement sur les stratégies climatiques et les CDN des pays hôtes » est l’une des conditions d’admissibilité du FCI, comme indiqué plus haut (p. 24).

La stratégie FCI du Luxembourg est guidée par les principes et les approches énoncés dans l’Accord de Paris. Elle reconnaît, en particulier, le principe de l’assistance impulsée par les pays. Cela signifie que, à mesure que les pays ciblés font leurs propres choix concernant leurs CDN et déterminent leurs priorités, cibles et trajectoires de mise en œuvre en matière de changement climatique, le Luxembourg cherche à soutenir les interventions qui trouvent leur point d’ancrage dans ces choix nationaux et s’alignent dessus. La CDN d’un pays, ainsi que son PNA, ses stratégies et autres politiques nationales ayant un impact direct sur le changement climatique, revêtent une pertinence spécifique à cet égard.

Bien que l’alignement sur les priorités du pays hôte soit essentiel, il n’en est pas pour autant restrictif : le soutien apporté ne se limitera ni aux seuls éléments explicitement énoncés dans une CDN, ni au seul niveau d’ambition envisagé. Au contraire, la stratégie FCI du Luxembourg encourage les interventions qui ont vocation à pousser encore plus loin les avantages d’atténuation et/ou d’adaptation et qui traduisent généralement une plus grande ambition, dès lors qu’elles s’inscrivent dans le cadre stratégique global d’un pays et ne contrecarrent pas des volets spécifiques de l’action publique et des choix arrêtés.

Concrètement, il sera demandé à tout pays candidat à un soutien FCI de prouver qu’il dispose d’un cadre stratégique favorable (impulsé par le pays), y compris s’il y a lieu en présentant des lettres de soutien pertinentes d’organismes publics concernés.

Le Luxembourg a aidé le Cabo Verde à élaborer sa stratégie en matière d’énergies renouvelables, dans le but d’améliorer l’accès à une énergie propre, fiable, moderne et abordable, et ainsi d’accroître son indépendance énergétique. À la suite de quoi les programmes de coopération bilatéraux avec ce pays partenaire ont été adaptés pour l’aider à mettre en œuvre sa stratégie en matière d’énergies renouvelables.

À ce jour, une approche pays a été mise en place afin d’inclure le MECSD et le ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire du Luxembourg dans le nouveau programme indicatif de coopération 2021-25 intitulé « Développement-climat-énergie ».

Les avantages du soutien apporté par le Luxembourg au Cabo Verde se constatent déjà par la révision de sa CDN et la définition de son PAN. Dans les années à venir, le Luxembourg accompagnera le Cabo Verde dans la mise en œuvre de plusieurs des mesures définies dans ces deux documents.

Sur le plan des infrastructures durables, au moyen de son budget Fast Start Finance, le Luxembourg a également permis la création du Centre pour les énergies renouvelables et la maintenance industrielle (CERMI). Ce bâtiment emblématique réunit en un seul endroit plusieurs ateliers équipés de matériel de pointe destinés à assurer la formation de jeunes dans des métiers liés aux énergies renouvelables (photovoltaïque, énergie éolienne, chaîne du froid). Le Luxembourg et le Cabo Verde ont par la suite décidé de créer un Centre de compétences en énergies renouvelables au Cabo Verde en vue de diversifier l’offre de formations du pays et les services disponibles en matière d’énergies renouvelables.

Le Luxembourg apporte également un soutien à la mise en place de la première usine 100 % solaire de dessalement de l’eau de mer et de ses installations connexes de pompage et de stockage de l’eau.

Le Luxembourg aide ainsi le Cabo Verde à progresser dans sa transition énergétique et à concrétiser son ambition de passer à 50 % d’énergies renouvelables d’ici à 2030 en tirant parti de ses abondantes ressources en énergies renouvelables. À cet égard, le Luxembourg facilite également la réalisation d’une étude relative à la faisabilité technique et économique de la production d’hydrogène renouvelable au niveau industriel au Cabo Verde.

La nouvelle stratégie Environnement et changement climatique de la Coopération luxembourgeoise énonce les quatre thèmes prioritaires autour desquels s’articule le soutien à cet égard.

Ainsi, le Luxembourg renforcera les contributions qu’il apporte à la création de systèmes durables d’approvisionnement en énergies, en nourriture et en eau, résilients face aux risques climatiques, afin d’assurer la fourniture de services de base durables, fiables, accessibles et abordables à tous les groupes de la population, y compris les plus vulnérables.

Le Luxembourg consolidera sa contribution au développement ou au renforcement de chaînes de valeur vertes dans les secteurs prometteurs en fonction du potentiel et des besoins des pays bénéficiaires. Dans le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle, le Luxembourg favorisera ainsi l’intégration de programmes d’études techniques qui encouragent la transition écologique dans des secteurs fondamentaux, tels que ceux de la gestion des déchets et de l’économie circulaire, des énergies renouvelables, de la construction et du bâtiment, sans oublier celui du tourisme.

Le Luxembourg veillera à l’intégration des filles dans des domaines d’études souvent plus accessibles aux garçons. Afin de garantir l’employabilité des jeunes dans ces domaines, le Luxembourg apportera également son soutien à l’entrepreneuriat, surtout chez les femmes, et au secteur de la production locale (en particulier les micro, petites et moyennes entreprises, MPME) en vue d’investir dans des solutions innovantes et durables, au moyen d’un soutien technique et d’outils de financement adaptés.

Le Luxembourg renforcera considérablement son action dans le domaine de la gestion durable des ressources naturelles, notamment par son soutien à la mise en place de systèmes de production durables et agro-écologiques au profit des petits exploitants agricoles, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire de la population locale. Il encouragera également la valorisation des ressources naturelles par l’établissement de chaînes de valeur écologiques et génératrices de revenus, qui pourraient particulièrement cibler les femmes et contribuer à leur autonomisation. Le Luxembourg pourrait également jouer un rôle actif dans la mise en place de mécanismes de gouvernance et de gestion inclusive des ressources naturelles, qui revêtent une importance de premier plan dans ses pays d’intervention (en particulier les questions relatives aux terres agricoles et pastorales, au régime foncier et à l’eau), afin d’en garantir l’accès par les communautés locales et de soutenir leurs moyens de subsistance, en ciblant plus particulièrement les groupes vulnérables et les populations autochtones.

Enfin, en engageant un dialogue politique et par des activités de renforcement des capacités institutionnelles, la Coopération pour le développement du Luxembourg apportera son soutien à des autorités nationales et locales partenaires à l’élaboration de stratégies ou de plans de développement sectoriel et local durables, qui tiennent compte des vulnérabilités environnementales et climatiques des secteurs et territoires, dans une démarche tournée vers l’avenir.

Par souci de cohérence avec la stratégie générale de coopération et le FCI supplémentaire, la Coopération luxembourgeoise a inclus ces thèmes dans un document stratégique unique, à savoir sa récente stratégie Environnement et changement climatique.

Les dimensions de la durabilité (économique, environnementale et sociale) et de la résilience aux risques sont prises en compte à toutes les étapes de tous les projets, y compris les projets d’infrastructure.

La majorité des interventions de la Coopération luxembourgeoise pour le développement porte sur l’assistance technique et le renforcement des capacités, qui s’accompagne d’investissements dans le soutien des infrastructures chaque fois que nécessaire. Il n’existe (quasiment) aucun projet « d’infrastructure » isolé, de sorte que les divers critères de qualité, notamment les co-bénéfices environnementaux et sociaux, sont pris en compte à chacune des étapes de l’élaboration des projets, y compris les sous-composantes infrastructure des projets.

La stratégie FCI prévoit que les fonds attribués devraient chercher à renforcer la lutte contre le changement climatique, tout en offrant dans le même temps des avantages de développement durable conformes aux ODD, y compris des infrastructures résilientes.

Dans le cadre du thème de financement « capital naturel, biodiversité, foresterie et utilisation des terres », la stratégie vise des initiatives de politiques publiques, de technologies et de projets qui créent des avantages en matière d’atténuation du changement climatique ou d’adaptation à ses effets, par des efforts de renforcement de la résilience qui reposent sur des solutions fondées sur la nature dans les domaines de la planification, de la conception et de la mise en œuvre des infrastructures. Dans le cadre du thème de financement « Air pur et ressources en eau », les infrastructures consacrées au vélo répondent aux conditions d’admissibilité.

Le thème de financement « Finance durable », quant à lui, met davantage l’accent sur des organismes de placement collectif et des structures financières d’atténuation des risques qui favorisent des infrastructures à faible émission de carbone et résilientes pour des villes durables, la production et la consommation rationnelle d’énergies propres, ainsi que sur des mesures plus larges visant à concrétiser les engagements pris dans le cadre des CDN.

  • Burkina Faso : le 3e programme indicatif de coopération (2017-21) se concentre sur quatre secteurs :

    • la gestion durable des ressources naturelles

    • l’éducation, l’enseignement et la formation technique et professionnelle

    • la finance inclusive

    • les technologies de l’information et des communications (TIC).

  • Amérique centrale : lancé en 2017 au Luxembourg par un partenariat public-privé, le Fonds pour la sylviculture et le changement climatique (Forestry and Climate Change Fund ou FCCF) est un fonds d’impact pionnier visant à démontrer que la gestion forestière durable de forêts tropicales secondaires et dégradées qui représentent environ 70 % des forêts dans le monde, peut générer une valeur économique, écologique et sociale et contribue à la revitalisation des paysages, au développement économique local et à la lutte contre le changement climatique. Le FCCF cherche à inaugurer un modèle économique pour la production de bois d’œuvre au sein de forêts secondaires et dégradées. Des projets inédits, tels que le FCCF, ont un potentiel d’impact élevé mais sont naturellement risqués. Par conséquent, le FCCF a mis au point un régime de financement destiné à réduire le risque pour les investisseurs privés. Des investisseurs publics (MECSD et ministère des Finances) assurent la tranche des premières pertes (jusqu’à 50 % de la taille cible du Fonds), ce qui procure aux investisseurs privés un instrument solide d’atténuation des risques. Autrement dit, les investisseurs bénéficient d’un tampon de risque qui se déclenche en cas d’échec des investissements. Il s’agit là d’un moyen de repousser les limites des modèles conventionnels.

  • Prix européen de la microfinance 2019 : créé en 2005 par la Coopération luxembourgeoise, le Prix européen de la microfinance est décerné chaque année par un jury d’experts à une institution de pays en développement qui a démontré, par son action, une approche du secteur de la finance inclusive d’un caractère innovant qui change la donne. En 2019, ce prix reconnaissait les efforts extraordinaires déployés en faveur du « renforcement de la résilience climatique ».

  • Bangladesh - Mangrove plantation for Environmental Sustainability (Friendship) : l’ONG Friendship prône des actions au service des populations pauvres et marginalisées du Bangladesh qui sont particulièrement vulnérables et exposées aux inondations, aux tempêtes et à d’autres événements extrêmes causés par le changement climatique. Avec la participation de ces populations, et en visant en particulier les femmes et les plus pauvres, les forêts de mangrove de la région côtière sont en train d’être reboisées afin de protéger les digues et donc les habitats. En outre, les communautés locales reçoivent une formation pour leur permettre d’une part de maintenir et de préserver les forêts, et d’autre part améliorer leurs revenus par une production agricole adaptée ou de substitution.

La stratégie générale de la Coopération luxembourgeoise précise dans ses critères d’identification des pays que la priorité est accordée d’une part aux PMA, pour lesquels le Luxembourg continuera de dépasser l’engagement qu’il a pris dans le cadre du Programme d’action d’Istanbul en leur consacrant plus de 0.2 % de son PNB. D’autre part, le Luxembourg cible son aide vers les PEID et les pays dans des situations fragiles.

Pour s’aligner sur la stratégie générale de la coopération luxembourgeoise, la stratégie Environnement et changement climatique du Luxembourg prévoit de donner la priorité aux personnes vivant dans la pauvreté, privées d’accès aux services de base essentiels tels que l’eau, l’énergie, la santé, l’éducation. En effet, ce sont elles les plus exposées et les plus vulnérables au changement climatique, en particulier les populations des PMA et des PEID. Ces personnes sont fortement tributaires des ressources naturelles, agricoles et côtières pour leur subsistance, ce qui entraîne des phénomènes de désertification, de déforestation, de perte de biodiversité, de pollution et de risques climatiques accrus, qui ont des effets directs et conséquents sur la sécurité alimentaire et la production de revenus. L’insécurité des droits fonciers ainsi que le manque d’accès à l’information sur l’environnement et sur la variabilité climatique sont d’autres facteurs aggravants à être pris en compte.

Dans le cadre de la stratégie FCI, une attention particulière sera accordée aux PMA, aux PEID et à d’autres pays vulnérables. Le FCI vise à parvenir à une répartition géographique équilibrée des activités qui reçoivent un soutien. Pour la moitié environ de son volet de soutien bilatéral (qui exclut les fonds versés à des fonds ou organisations internationaux ou multilatéraux), la stratégie FCI prête une attention accrue aux projets de soutien du financement climatique qui visent :

  • Les PMA et les PEID à faible revenu, ainsi que les communautés ou les régions à faible revenu fortement exposées à des risques climatiques dans d’autres pays en développement

  • Les partenaires du dialogue sur le climat, à savoir les pays avec lesquels le Luxembourg a entamé un dialogue sur l’action climatique.

Le Luxembourg a apporté son soutien à plusieurs PEID à travers des projets dans divers domaines. En voici quelques illustrations :

  • Vanuatu - Renforcement de la résilience au changement climatique par un système de distribution de l’eau alimenté par l’énergie solaire, dans les zones rurales des îles extérieures (Global Green Growth Institute, GGGI) : ce projet vise à accroître la résilience des communautés rurales du Vanuatu pour faire face aux conséquences du changement climatique, comme les périodes de sécheresse et le passage de cyclones tropicaux, par la mise en œuvre de systèmes de pompage d’eau à énergie solaire. Un autre aspect concerne le renforcement du cadre institutionnel en faveur de la gestion et de l’entretien des systèmes de production d’au à énergie solaire (solar-powered water systems ou « SPWS »). La phase II (2021-24) consolidera l’environnement habilitant pour soutenir l’adoption du SPWS au Vanuatu. De plus, la mise en œuvre du mécanisme financier (défini au cours de la phase I) soutiendra les investissements consacrés au SPWS, ce qui aura pour effet d’assurer la viabilité du projet et, par conséquent, d’augmenter le nombre de personnes dotées d’un accès adéquat à de l’eau salubre et propre. Au cours de la phase I, 22 SPWS et 4 unités d’osmose inverse ont été installés dans 21 communautés. En plus de cela, trois pompes manuelles ont été réparées et cinq ont été révisées et remises en état (9 478 bénéficiaires). La phase II vise l’installation de 30 SPWS dans 26 communautés, pour atteindre 10 000 bénéficiaires directs.

  • Fidji - Drua Incubator (Programme des Nations Unies pour le développement [PNUD]) : le principal objectif du projet Drua Incubator est de promouvoir et de faciliter des échanges constructifs entre les différents secteurs concernés, de manière que les participants du secteur privé puissent concevoir, élaborer et mettre en œuvre des initiatives de financement et d’assurance climatiques qui visent spécifiquement l’atténuation du changement climatique, ainsi que l’adaptation et la résilience à celui-ci. Les ressources de Drua Incubator aideront les parties prenantes et les initiatives concernées et contribueront à accroître le soutien politique et pratique nécessaire pour transposer à plus grande échelle des initiatives et des produits méritoires. Les fonds versés par le Luxembourg serviront à la mise en œuvre du projet Drua Incubator en visant plus particulièrement les produits d’assurance et les infrastructures résilientes.

Au Cabo Verde, la Coopération luxembourgeoise offre spécifiquement des formations à des acteurs du secteur financier par l’intermédiaire du centre d’excellence House of Training-ATTF qui opère à partir du Luxembourg. L’objectif visé au Cabo Verde est de fournir au secteur financier une aide à la formation afin d’assurer la mise à niveau des professionnels aux bonnes pratiques internationales hautement prioritaires. Le Luxembourg s’efforcera de donner des moyens d’agir aux professionnels du secteur bancaire pour qu’ils soient des acteurs du développement de leur économie.

En termes d’inclusion financière, le Luxembourg soutient le secteur de la microfinance au Cabo Verde, en particulier en donnant les moyens aux jeunes et aux femmes d’avoir accès à des services financiers de qualité, notamment pour financer les petites et moyennes entreprises et accéder aux énergies renouvelables.

Enfin et surtout, le Luxembourg soutient ANAS, l’agence nationale de l’eau et de l’assainissement, dans l’élaboration de son programme d’appui à la préparation et aux activités préparatoires (« Programme de readiness ») du Fonds vert pour le climat (FVC).

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