5. Notre nature changeante

À l’heure où nos vies deviennent de plus en plus virtuelles, nous sommes amenés à reconsidérer la relation que nous entretenons avec le monde et notre moi réels. L’impact du changement climatique se fait déjà dangereusement sentir : la Terre se réchauffe, le niveau des mers augmente et les saisons telles que nous les connaissions disparaissent peu à peu. Les canicules et les incendies de forêt rendent les étés totalement invivables dans des régions entières. Notre bien-être est intrinsèquement lié à la protection de notre planète. Et pas seulement à l’échelle globale : dans une société de plus en plus dématérialisée, nous ne pouvons oublier les bienfaits du contact physique et des rencontres en face à face. « Toucher, c’est donner la vie », disait Michel-Ange ; un bel axiome ensuite corroboré par la science : les bébés prématurés prennent du poids lorsqu’on les masse délicatement de la tête aux pieds. L’éducation peut, dans ce contexte, nous aider à nous épanouir dans notre relation à notre propre esprit et notre propre corps, aux autres et au monde naturel.

La pandémie de COVID-19 nous rappelle avec force que, quelle que soit l’ingéniosité que nous déployons pour planifier notre avenir, il se fera toujours un plaisir de nous surprendre. Les tendances peuvent connaître des accélérations, des fléchissements ou des ruptures. Une fois le choc passé, des questions ouvertes et essentielles se posent quant aux effets à long terme de ces changements.

La Terre est, pour le moment du moins, le seul endroit de l’univers connu pour abriter la vie. Les plus anciens fossiles mis au jour ont environ 3.5 milliards d’années, et différentes découvertes suggèrent que la vie sur Terre serait peut-être même apparue encore plus tôt. Mais si Mère Nature est généreuse, elle aussi a ses limites. Notre consommation de ressources naturelles dépasse désormais les capacités de notre planète, nous mettant en situation de « dette écologique ». Et les intérêts que nous payons à ce titre – de l’érosion des sols à l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère – ont un coût énorme, dès à présent mais aussi pour les générations futures. Dans ce contexte, l’éducation peut jouer un rôle essentiel pour développer nos compétences écologiques et nous sensibiliser à l’importance d’agir de toute urgence pour assurer un mode de vie durable sur le long terme.

L’Homme imprime sa présence sur Terre depuis des siècles. En 1970 déjà, notre empreinte écologique dépassait la biocapacité de notre planète, et n’a cessé depuis lors. En 2021, ce dépassement a même franchi la barre des 70 %, ce qui signifie qu’à l’échelon mondial, nous avons vécu comme si nous disposions de 1.7 planète au lieu d’une seule. Les taux de consommation varient toutefois selon les pays : les États-Unis consomment par exemple l’équivalent de cinq Terres ; la France, trois ; et la Colombie, un peu plus d’une. En moyenne, les pays de l’OCDE consomment l’équivalent de plus de trois Terres.

Le Jour du dépassement marque la date à laquelle notre demande en ressources naturelles au cours d’une année donnée dépasse la biocapacité de la Terre pour cette même année. Alors qu’en 1970, ce jour intervenait le 30 décembre, en 2021, il a avancé dès le 29 juillet. Cet écart entre notre consommation et la capacité de la nature à répondre à nos besoins n’est pas viable indéfiniment. Faute de réduire notre empreinte (ou de trouver une autre planète habitable), les réserves naturelles de la Terre finiront par s’épuiser et l’humanité tout entière devra en payer le prix.

Composante à la croissance la plus rapide, l’empreinte carbone se taille la part du lion (actuellement 60 %) de notre empreinte écologique. Les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie ont ainsi affiché un niveau record de plus de 33 gigatonnes (Gt) en 2019, soit plus de 11 fois leur niveau de 1900. En 2020, les émissions de CO2 ont atteint la concentration annuelle moyenne la plus élevée jamais enregistrée dans l’atmosphère : environ 50 % de plus qu’au début de la révolution industrielle. Le réchauffement de la planète, les grandes sécheresses, l’élévation du niveau des mers, les phénomènes météorologiques extrêmes, la multiplication des incendies de forêt, et les perturbations de l’approvisionnement en nourriture et en eau, n’en sont que quelques conséquences. En cas de maintien des tendances actuelles, cette liste alarmante est vouée à s’allonger. L’éducation joue, à ce titre, un rôle essentiel pour changer de cap, avec des systèmes de R-D œuvrant au développement de solutions technologiques et des enseignants s’attachant à doter les élèves des moyens d’agir dans la lutte mondiale contre le changement climatique.

De l’Antiquité à nos jours, les pouvoirs apaisants et réparateurs de la nature ont été amplement documentés. Pourtant, les espaces naturels se réduisent comme peau de chagrin à mesure que l’urbanisation et la croissance démographique poursuivent leur avancée. La perte de biodiversité s’accélère dangereusement, avec 25 % de toutes les espèces végétales et animales aujourd'hui menacées d’extinction. Dans une ultime tentative de réparer notre lien malmené avec la nature, nous sanctuarisons de plus en plus de zones protégées, tant terrestres que marines. Les villes deviennent par ailleurs peu à peu plus vertes, avec la multiplication d’initiatives telles que les toits végétalisés, ou encore l’apiculture et l’agriculture urbaines, qui contribuent à protéger la biodiversité et à garantir aux citadins des possibilités d’accès à la nature. Quand on sait l’importance du temps passé en plein air au contact de la nature pour notre santé et notre développement, comment l’éducation peut-elle, dès lors, contribuer à favoriser l’exposition des apprenants au monde naturel ?

Le monde est confronté à sa sixième extinction de masse, avec une baisse moyenne de 68 % des populations de mammifères, d’oiseaux, de reptiles, d’amphibiens et de poissons depuis 1970. Un million d’espèces végétales et animales sont ainsi actuellement menacées d’extinction. Ce déclin continu de la biodiversité a de profondes répercussions, compromettant la lutte contre le changement climatique, ainsi que la sécurité alimentaire et hydrique, et aggravant les risques d’apparition de maladies infectieuses. Pour lutter contre ce phénomène, des efforts concertés ont été déployés pour sanctuariser des zones terrestres et marines protégées. Les zones terrestres protégées ont ainsi vu leur superficie multipliée par plus de neuf entre 1950 et 2021, couvrant aujourd’hui en moyenne 16 % de la superficie terrestre des pays de l’OCDE. Vingt-sept d’entre eux atteignent désormais l’objectif 11 d’Aichi de la Convention sur la diversité biologique, appelant à protéger au moins 17 % de leur superficie terrestre. Outre la sauvegarde des espaces naturels terrestres, des progrès ont aussi été réalisés dans la protection des zones marines. Entre 2000 et 2021, les zones marines protégées sont ainsi passées de seulement 3 % à plus de 21 % de la superficie totale. D’importantes variations persistent toutefois entre les pays, tant en termes d’ampleur que d’efficacité de ces initiatives de protection de la nature.

Nous vivons de plus en plus dans les villes, comme en atteste le boom de la population urbaine, passée de 1.5 à plus de 3.5 milliards depuis 1975. Cette croissance devrait se poursuivre, pour atteindre 5 milliards d’ici 2050, alors que dans le même temps, la part de la population des zones semi-denses et rurales devrait continuer à diminuer. Mais l’avenir ne sera pas que bétonné : les initiatives innovantes se multiplient en effet pour intégrer davantage d’espaces verts dans les structures urbaines, avec notamment les toits végétalisés, les forêts verticales, les parcs de poche, ou encore l’apiculture et l’agriculture urbaines. Les espaces verts urbains présentent une multitude d’avantages : ils améliorent la qualité de l’air, protègent la biodiversité et contribuent au rafraîchissement des villes. Ils peuvent également favoriser la dynamisation des centres urbains, en offrant des espaces de jeu et d’interaction sociale, tout en permettant de réduire l’isolement social. En encourageant les élèves à cultiver leur propre nourriture dans les jardins scolaires, et en promouvant la réduction des déchets alimentaires et les activités de compostage à l’école, l’éducation peut contribuer à rétablir le lien entre citadins et monde naturel. L’apprentissage en plein air et l’accès quotidien à la nature sont essentiels pour accompagner les élèves dans leur épanouissement, tout en leur apprenant à valoriser notre monde naturel, pour y grandir en toute harmonie.

L’humanité fait aujourd’hui face à un « triple défi » : assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au niveau mondial, maintenir les moyens de subsistance de millions de personnes impliquées dans la chaîne alimentaire, tout en luttant contre les pressions environnementales résultant de l’agriculture. Or, non contents de dépasser déjà systématiquement la capacité de nos terres, nous consommons aussi davantage d’aliments malsains et ultra-transformés. Le développement de systèmes et technologies innovants, tels que l’agro-écologie et l’agriculture intelligente, vise à renforcer la durabilité des systèmes alimentaires, en contribuant à une utilisation plus efficace des terres, tout en protégeant et en améliorant la base de ressources naturelles. Mais serons-nous capables de renoncer à notre engouement pour les aliments ultra-transformés ? L’éducation joue un rôle essentiel en veillant à l’accès de tous les élèves à un régime alimentaire équilibré sur le plan nutritionnel at à l’apprentissage sur la santé, tout en sensibilisant aux implications sociales et environnementales de la production et de la consommation alimentaires.

Au cours des derniers siècles, le développement et l’utilisation des terres agricoles ont augmenté en même temps que notre population. Mais en plus d’être une ressource limitée, les terres agricoles sont également un facteur majeur de déforestation, de destruction de l’habitat, d’érosion des sols et d’émissions de gaz à effet de serre. Depuis 1960, on assiste à une dissociation croissante de la production alimentaire et de l’utilisation des terres, la production alimentaire ayant plus que triplé tandis que le volume des terres agricoles n’a, lui, augmenté que de 10 à 15 %. Ce phénomène a d’abord été permis par l’utilisation plus intensive d’intrants comme les engrais, les pesticides et l’irrigation. Depuis les années 1990, c’est en revanche de plus en plus l’optimisation de l’efficacité et de la productivité qui porte la croissance de la production alimentaire. Bien qu’on ne puisse pas encore parler de solution miracle, des approches alternatives à l’agriculture intensive, comme l’agriculture de conservation, l’agro-écologie ou l’agriculture de précision, ont fait leur apparition. Elles visent toutes à poursuivre l’augmentation de la capacité de production alimentaire, tout en améliorant sa durabilité environnementale.

L’industrialisation et la mondialisation des systèmes alimentaires ont contribué à la progression des aliments ultra-transformés dans nos régimes alimentaires. Les nouvelles technologies de production et de transformation ont ainsi permis le transport longue distance des aliments, l’allongement de leur durée de conservation et même la création de catégories de produits totalement nouvelles, comme le pop-corn au micro-ondes. Les ventes par habitant d’aliments ultra-transformés augmentent dans le monde entier, l’Australasie, l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest arrivant en tête du classement. Dans les pays à revenu intermédiaire, où la croissance des ventes a été (et devrait rester) plutôt élevée, leur volume absolu est désormais presque équivalent à celui des économies à revenu élevé. Si les aliments transformés peuvent contribuer à une alimentation sûre, abordable et nutritive, la consommation régulière ou excessive d’aliments ultra-transformés – à forte densité énergétique, mais pauvres sur le plan nutritionnel (riches en sucres, sels, huiles et graisses) – est en revanche associée à une augmentation de la prévalence de l’obésité, des cancers et d’autres maladies non transmissibles. L’éducation joue, à ce titre, un rôle essentiel pour sensibiliser les élèves aux bienfaits d’une alimentation saine et favoriser l’équité nutritionnelle.

René Descartes est connu dans le monde entier pour sa célèbre maxime : « Je pense, donc je suis ». Mais que serions-nous sans notre corps ? Des traitements plus efficaces contre le cancer au séquençage complet du génome humain, la médecine nous aide à vivre plus longtemps et en meilleure santé. Et ce n’est là qu’un début : interfaces homme-machine avancées, implants, médicaments et modifications génétiques nous permettent de plus en plus d’améliorer notre condition physique, cognitive et émotionnelle. Un nombre croissant d’entreprises de biotechnologie tentent même de guérir le vieillissement, repoussant toujours les limites de la recherche de l’insaisissable élixir de jouvence. Cependant, tout en offrant de formidables possibilités, l’augmentation de l’humain soulève également d’importants défis éthiques et des questions fondamentales sur la signification de l’humain. L’éducation joue, à ce titre, un rôle essentiel pour accompagner notre réflexion dans ce domaine, dans le souci constant du bien-être, tant individuel que collectif.

Le siècle passé a vu une amélioration significative de l’espérance de vie moyenne dans le monde, même si ces progrès connaissent un certain ralentissement ces dernières années dans de nombreux pays. Point essentiel, les gens vivent désormais plus longtemps, mais aussi majoritairement en bonne santé. Pour les principales causes de mortalité, comme le cancer, le nombre brut de décès a augmenté avec la croissance et le vieillissement de la population. Toutefois, l’amélioration des traitements, de la sensibilisation et de la prévention a joué un rôle déterminant pour réduire la probabilité globale de décès par cancer : après prise en compte du vieillissement de la population, les taux de mortalité ont ainsi diminué de 15 % entre 1990 et 2019. Pourtant, d’importants défis restent à relever pour améliorer la qualité de vie de nos aînés. Malgré les milliards de dollars investis dans les troubles liés à la démence, la médecine peine par exemple toujours à trouver un remède à ces maladies et à d’autres pathologies neurodégénératives, dont la prévalence est vouée à augmenter avec le vieillissement de nos sociétés.

Outre les progrès de la médecine sur les maladies, c’est le processus de vieillissement lui-même qui suscite de plus en plus d’intérêt ces vingt dernières années. On assiste ainsi à un essor des investissements et du marché de la science anti-âge, comme en atteste le nombre d’entreprises de biotechnologie dans ce secteur, passé de seulement deux en 1999 à 161 en 2020. Ces entreprises ont pour objectif d’empêcher le vieillissement en intervenant sur les modifications biologiques à l’origine de ce processus – ce qui, en cas de succès, amène certains futurologues à brandir le graal d’une vie éternelle. Repousser nos limites biologiques, que ce soit grâce à des élixirs de jouvence ou à d’autres technologies d’augmentation de l’humain, pourrait mener à une redéfinition radicale de notions telles que la santé et la maladie, le traitement et l’augmentation, ou encore le normal et l’anormal. Pourrons-nous un jour vaincre le vieillissement, ou est-il inscrit dans nos gènes ? Aura-t-on la possibilité d’opérer des modifications sur nous-mêmes et nos enfants à la manière des super-héros de nos dessins animés préférés ? Quelles en seront les implications pour l’éducation et l’apprentissage tout au long de la vie ?

À l’heure où nos vies deviennent de plus en plus virtuelles, nos modes de communication et d’interaction changent. Des milliards d’émojis sont ainsi envoyés chaque jour pour exprimer tout notre amour, notre gratitude, notre admiration et un éventail presque infini d’émotions ou d’idées. Au cours des dix dernières années, des géants de la technologie comme Facebook, Google et Microsoft ont investi des milliards dans les technologies de réalité augmentée et virtuelle. En faisant entrer le monde numérique dans le monde physique, les technologies immersives peuvent tout transformer, de la manière dont nous nous socialisons à celle dont nous choisissons nos habits, notre ameublement et même notre logement. Pourtant, même si de plus en plus d’activités peuvent s’effectuer en ligne, personne ne vit vraiment dans le cyberespace. L’être humain est par nature une créature sociale qui a besoin de contacts physiques. Alors que la frontière entre réel et virtuel s’estompe, comment l’éducation peut-elle aider chacun à s’épanouir dans un monde de plus en plus hybride ?

La réalité augmentée et virtuelle (RA/RV) transforme la façon dont nous appréhendons le monde, en modifiant ce que nous pouvons voir, entendre et ressentir. Les jeux vidéo font un usage important de ces technologies, comme en témoigne l’explosion du nombre de nouveaux brevets liés à la RA/RV au niveau mondial entre 2010 et 2020. En superposant images virtuelles et environnement réel, la réalité augmentée peut rendre l’expérience des gamers plus stimulante, comme dans le jeu Pokémon Go de Niantic, qui en est une parfaite illustration. Cette technologie fait désormais partie intégrante de milliers d’applications pour smartphones, permettant aux consommateurs d’avoir un aperçu de tout avant leur achat, du rendu d’un meuble dans leur chambre à l’effet d’un produit de maquillage. Sans compter les millions de personnes utilisant à chaque instant la RA lorsqu’elles appliquent des filtres à leurs stories Snapchat ou Instagram. La réalité virtuelle crée, quant à elle, un environnement totalement nouveau et artificiel. Bientôt, des outils de RV comme l’Oculus de Facebook pourraient même nous permettre de participer à des réunions dans des bureaux virtuels. Mais les interactions sociales n’en demeurent pas moins fondamentales, même dans le contexte d’une réalité augmentée ou virtuelle. Des efforts sont ainsi en cours pour inclure davantage de composantes sociales au sein de ces technologies.

En 2015, pour la première fois dans l’histoire, un non-mot a été élu « mot de l'année ». Il s’agissait de l’émoji picture, qui, selon le dictionnaire d’Oxford, reflétait le mieux l’état d’esprit et les préoccupations de cette année-là. Cette consécration est emblématique de la place croissante que les émojis occupent dans nos interactions sociales. Leur nombre explose, avec 3 616 émojis officiellement reconnus en 2021, soit une hausse de plus de 200 % depuis 2010. Ils deviennent en outre plus inclusifs, couvrant désormais tout un éventail de couleurs de peau, de structures familiales et d’identités de genre. Alors qu’une part croissante de nos communications quotidiennes s’effectue désormais dans des environnements numériques, les émojis nous aident à traduire notre réalité physique – de notre langage corporel à nos émotions – en mode virtuel. Pourtant, même s’ils peuvent contribuer à créer du lien, nul ne contestera qu’un smiley câlin ne vaudra jamais la chaleur d’une véritable étreinte. Les environnements d’apprentissage physiques et les interactions en face à face restent ainsi essentiels pour aider les élèves de tous âges à apprendre à apprendre, jouer et travailler ensemble.

Les tendances nous permettent d’envisager les implications des dynamiques actuelles pour demain. Mais qu’en est-il des évolutions, chocs et surprises susceptibles d’apparaître dans les 15-20 prochaines années ?

S’appuyant sur les scénarios de l’OCDE sur l’école de demain, cette section invite le lecteur à réfléchir aux modalités d’interaction entre notre nature changeante et l’éducation, et aux différentes évolutions qui pourraient en découler. Deux vignettes présentent des scénarios possibles : le lecteur est invité à les adapter et à en créer de nouveaux à sa guise. La page suivante expose quelques questions clés pour l’éducation, ainsi qu’une série de chocs et surprises potentiels susceptibles d’avoir un impact inattendu sur l’éducation et l’apprentissage. La description de chaque scénario figure dans l’introduction de ce volume.

Quelle que soit l’ingéniosité que nous déployons pour planifier notre avenir, il se fera toujours un plaisir de nous surprendre. Si ces chocs étaient amenés à se concrétiser, quelles seraient leurs implications pour l’éducation et l’apprentissage ? Voyez-vous des signes d’autres perturbations potentielles se profiler ?

  • Agriculture de conservation : Système agricole préconisant une perturbation minimale du sol (c’est-à-dire sans labour), le maintien d’une couverture végétale permanente et la diversification des espèces végétales. Ce faisant, la biodiversité et les processus biologiques naturels se trouvent renforcés, tant à la surface du sol qu’en deçà.

  • Agriculture de précision : Technique de pointe fournissant aux agriculteurs une analyse en quasi-temps réel des données clés concernant leurs terres. Ouvrant la voie à l’automatisation complète des exploitations agricoles, cette technique fait appel à l’analyse des big data pour réaliser des gains de productivité grâce à une utilisation optimisée des ressources agricoles, notamment des économies sur les semences, les engrais, l’irrigation et même le temps des agriculteurs.

  • Agriculture intelligente : Application des technologies de l’information et des données dans le but d’optimiser les systèmes agricoles complexes. L’accent est mis sur l’accès aux données et la manière dont les agriculteurs peuvent utiliser intelligemment les informations collectées, dans le but de produire des aliments en plus grande quantité et de meilleure qualité, avec moins d’investissements et la même quantité de terres.

  • Agro-écologie : Approche holistique et intégrée appliquant simultanément des principes écologiques et sociaux à la conception et à la gestion de systèmes agricoles et alimentaires durables. Elle cherche à optimiser les interactions entre les plantes, les animaux, les humains et l’environnement, tout en permettant à chacun d’exercer un choix sur son alimentation, et sur les modalités et le lieu de sa production.

  • Aliments ultra-transformés : Produits contenant des additifs et des ingrédients transformés industriellement qui ont été décomposés et modifiés technologiquement. Il s’agit par exemple de boissons sucrées, de confiseries, de snacks salés, de produits de boulangerie raffinés, de yaourts sucrés, de biscuits et de nombreuses variétés de fast-foods et de produits prêts à réchauffer.

  • Apiculture urbaine : Pratique de l’élevage de colonies d’abeilles en milieu urbain.

  • Biocapacité de la Terre : Capacité de la Terre à produire des ressources biologiques utilisées par l’Homme et à absorber les déchets qu’il produit, dans le cadre des systèmes de gestion et des technologies d’extraction actuels.

  • Biodiversité : Variété globale des espèces et des écosystèmes, et processus écologiques dont ils font partie, couvrant trois composantes : la diversité génétique, des espèces et des écosystèmes.

  • Convention sur la diversité biologique – Objectifs d’Aichi : La Convention sur la diversité biologique est un traité international pour la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques. Elle a été ratifiée par 196 nations lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992. L’objectif 11 de cette convention stipule que d’ici à 2020, au moins 17 % des zones terrestres et d’eaux intérieures, et 10 % des zones côtières et marines, seront conservées.

  • Émissions de CO2 liées à l’énergie : Émissions liées à la combustion de combustibles fossiles (combustibles liquides, gaz naturel et charbon) et émissions associées aux matières premières pétrolières.

  • Émojis : Pictogrammes numériques (symboles picturaux) généralement présentés sous une forme colorée. Ils représentent typiquement des visages, la météo, des véhicules, des bâtiments, des aliments, des boissons, des animaux, des plantes, ou des icônes représentant des émotions, des sentiments ou des activités.

  • Empreinte carbone : Mesure des émissions de CO2 associées à l’utilisation de combustibles fossiles. Dans les bilans de l’empreinte écologique, ces quantités sont converties en surfaces biologiquement productives nécessaires pour absorber le CO2. Ce dernier fait partie de l’empreinte écologique car il s’agit d'une utilisation concurrente de l’espace bio-productif : la hausse des concentrations de CO2 dans l'atmosphère représente alors une augmentation de la dette écologique.

  • Empreinte écologique : Mesure de la surface de terre et d’eau biologiquement productive dont un individu, une population ou une activité a besoin pour produire toutes les ressources qu’il consomme et absorber les déchets qu’il produit, en utilisant les technologies et les pratiques de gestion des ressources en vigueur.

  • Équité nutritionnelle : Principe selon lequel chacun doit avoir les mêmes possibilités d’accès à une alimentation adéquate, saine, nutritive, abordable et culturellement appropriée, indépendamment de sa race, son sexe, son origine ethnique ou son lieu de résidence.

  • Espérance de vie : Mesure de la durée moyenne de vie qu’une personne d’un âge donné peut espérer vivre, en cas de maintien des taux de mortalité existants.

  • Hectare global (gha) : Hectare dont la productivité biologique correspond à la moyenne mondiale pour une année donnée. Il permet aux chercheurs de rendre compte à la fois de la biocapacité de la Terre ou d’une région, et des besoins en biocapacité (empreinte écologique).

  • Interfaces homme-machine : Interface utilisateur ou tableau de bord reliant une personne à une machine, un système ou un dispositif. Les écrans tactiles et les claviers en sont des exemples courants.

  • Parcs de poche : Petits espaces urbains ouverts ne dépassant généralement pas 1 000 mètres carrés, offrant un environnement sûr et accueillant aux membres de la communauté environnante. Ils remplissent diverses fonctions, notamment celles d’espaces pour de petits événements, d’aires de jeu pour les enfants, et d’espaces de détente ou de rencontre entre amis. Ils sont également connus sous le nom de mini-parcs.

  • Réalité augmentée et virtuelle (RA/RV) : La réalité augmentée est une expérience interactive d’un environnement du monde réel où les objets qui se trouvent dans le monde réel sont améliorés par des informations perceptives générées par ordinateur. La réalité virtuelle est, quant à elle, une expérience simulée qui peut être similaire au monde réel ou complètement différente.

  • Séquençage du génome humain : Le génome humain est le manuel d’utilisation contenant toutes les instructions permettant à une cellule unique de se développer en un être humain. Il guide la croissance humaine, aide les organes à fonctionner et se répare lui-même lorsqu’il est endommagé. Il s’agit d’un ensemble de longs polymères d’ADN, une molécule extrêmement grande ressemblant à une longue échelle torsadée. Le séquençage du génome humain consiste à déterminer l’ordre des quatre éléments chimiques – appelés bases – qui composent la molécule d’ADN.

  • Sixième extinction de masse : Extinction en cours d’espèces pendant l’époque actuelle de l’Holocène (la période plus récente étant parfois appelée Anthropocène) du fait de l’activité humaine. On l’appelle également l’extinction de l’Holocène.

  • Taux de mortalité par cancer standardisé selon l’âge : Moyenne pondérée des taux de mortalité par cancer par âge pour 100 000 personnes, où les pondérations sont les proportions de personnes dans les groupes d’âge correspondants de la population standard de l’OMS. Il s'agit d’un indicateur synthétique du taux de mortalité qu’une population présenterait si elle avait une structure d’âge standard.

  • Zone protégée : Espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés.

Mentions légales et droits

Ce document, ainsi que les données et cartes qu’il peut comprendre, sont sans préjudice du statut de tout territoire, de la souveraineté s’exerçant sur ce dernier, du tracé des frontières et limites internationales, et du nom de tout territoire, ville ou région. Des extraits de publications sont susceptibles de faire l'objet d'avertissements supplémentaires, qui sont inclus dans la version complète de la publication, disponible sous le lien fourni à cet effet.

© OCDE 2022

L’utilisation de ce contenu, qu’il soit numérique ou imprimé, est régie par les conditions d’utilisation suivantes : https://www.oecd.org/fr/conditionsdutilisation.