11. Liens sociaux

Dans les pays de l’OCDE, environ 9 personnes sur 10 indiquent avoir des proches ou des amis sur qui compter en cas de problème. Cette proportion est comprise entre 78 % en Grèce et 98 % en Islande (Graphique 11.2). La moyenne de l’OCDE n’a quasiment pas changé entre 2010-12 et 2016-18. Le pourcentage de personnes qui se sentent soutenues a cependant diminué en Grèce (de près de 6 points de pourcentage), en Pologne (-5) et en Allemagne (-4), tandis qu’au cours de la même période, il a augmenté de plus de 4 points de pourcentage en Italie et en Estonie et d’au moins 5 points au Portugal, au Mexique, en Lettonie, en Lituanie et en Turquie.

Le temps consacré aux interactions sociales est mesuré par le nombre d’heures hebdomadaire pendant lesquelles les interactions avec des proches et des amis constituent la principale activité (les interactions qui se produisent dans le cadre d’autres activités principales, comme le travail, la prise en charge d’un tiers ou les études, ne sont donc pas prises en compte). Dans les pays de l’OCDE, les personnes de 15 ans et plus consacrent en moyenne 6 heures par semaine aux interactions avec leurs proches et leurs amis (Graphique 11.3). Ce chiffre varie de 2 heures par semaine au Japon à environ 4 heures au Luxembourg, en Hongrie et en Estonie et plus de 7 heures en Italie, en Nouvelle-Zélande, en Turquie et aux Pays-Bas et plus de 9 heures en Autriche. L’évolution de l’emploi du temps depuis 2005 ne peut être évaluée que pour sept pays de l’OCDE : la Belgique, le Canada, la Corée, les États-Unis, l’Italie, le Japon et la Turquie. Le temps hebdomadaire consacré aux interactions sociales a diminué d’environ une demi-heure au Canada, aux États-Unis et en Italie, et d’un peu plus de 40 minutes en Belgique.

La satisfaction à l’égard des relations personnelles rend compte de la qualité perçue des relations sociales. Dans les pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, les individus sont en général satisfaits de la qualité de leurs relations personnelles, l’évaluant à 8.1 (sur une échelle graduée de 0 à 10). Ce score varie peu selon les pays, puisqu’il est compris entre un peu plus de 7 en moyenne en Grèce et 8.6 en Suisse, en Irlande, au Mexique, en Autriche et en Slovénie (Graphique 11.4).

La satisfaction à l’égard des relations personnelles a légèrement augmenté depuis 2013, mais cette évolution moyenne masque des différences entre les pays – le score a ainsi gagné 0.3 point ou plus en Espagne, au Mexique, au Portugal, en République slovaque et en Estonie, tandis qu’il a perdu 0.3 point en Lettonie, aux Pays-Bas et au Danemark.

Malgré un score moyen relativement élevé dans les pays de l’OCDE, environ 10 % des personnes invitées à évaluer leur satisfaction à l’égard de leurs relations personnelles indiquent une note inférieure ou égale à 5 (sur une échelle graduée de 0 à 10). Cette proportion est comprise entre environ 5 % en Finlande, en Suisse, aux Pays-Bas et en Irlande et près de 30 % en Grèce, en passant par plus de 15 % en Hongrie, en Lituanie et en Turquie (Graphique 11.5).

Il n’existe pas de différence sensible entre hommes et femmes en matière de soutien social et de satisfaction à l’égard des relations personnelles. Il existe en revanche un écart important s’agissant du temps consacré aux relations sociales (Graphique 11.6). En moyenne dans les pays de l’OCDE, les femmes consacrent chaque semaine 40 minutes de plus que les hommes aux relations sociales (6 heures et 20 minutes contre 5 heures et 40 minutes). Cet écart est particulièrement grand en Norvège (2 heures et 20 minutes par semaine), en Australie, en Irlande, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni (supérieur à une heure dans tous ces pays). À l’inverse, les hommes consacrent plus de temps que les femmes aux relations sociales en Italie (8 heures 20 minutes par semaine contre 6 heures 40 minutes pour les femmes) et, dans une moindre mesure, en Espagne et en Grèce.

Dans la plupart des pays de l’OCDE, le soutien social perçu diminue avec l’âge. En Corée, en Grèce, au Chili, en Lettonie et au Portugal, la pente de la variation du soutien social en fonction de l’âge est particulièrement abrupte (Graphique 11.7). Ainsi, en Corée, 93 % des personnes âgées de 15 à 29 ans indiquent avoir des proches ou amis sur qui compter en cas de problème, contre seulement 63 % des personnes de 50 ans ou plus. En revanche, en France, en Islande, en Irlande, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni, les écarts entre groupes d’âge sont faibles.

Dans les 14 pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, les jeunes (15-29 ans) consacrent en moyenne chaque semaine près de 2 heures 20 minutes de plus aux relations sociales que les personnes d’âge moyen (30-49 ans) (Graphique 11.8). Cet écart est faible en Norvège et en Turquie, mais plus grand en Italie, en Irlande et en Espagne, où il est compris entre 3 heures 50 minutes et 5 heures 20 minutes. En moyenne, dans les pays pour lesquels il existe des données, les personnes d’âge moyen (30-49 ans) et les seniors (50 ans et plus) consacrent globalement le même temps aux relations sociales, même si les tendances diffèrent d’un pays à l’autre. Ainsi, en Finlande, en Italie et en Norvège, les personnes de 30 à 49 ans consacrent plus de temps aux relations sociales que celles âgées de 50 ans et plus. À l’inverse, en Irlande, les seniors consacrent chaque semaine pratiquement une heure et 40 minutes de plus à leur vie sociale que les personnes âgées de 30 à 49 ans ; cet écart atteint 2 heures 20 minutes en Turquie.

Alors qu’il existe d’importantes différences selon l’âge sur le plan du soutien social et du temps consacré aux relations sociales, les écarts sont relativement faibles pour ce qui est de la satisfaction à l’égard des relations sociales. Dans le pays moyen de l’OCDE, cette satisfaction est de 8.3 pour les personnes âgées de 16 à 29 ans (elle est comprise entre 7.4 en Grèce et 8.9 en Slovénie), de 8 pour les personnes de 30 à 49 ans (elle varie de 7.1 en Grèce à 8.5 en Autriche et en Slovénie) et de 8 pour les personnes de 50 ans ou plus (elle varie de 7 en Grèce à 8.8 en Suède).

Dans le pays moyen de l’OCDE, la proportion de personnes déclarant avoir quelqu’un sur qui compter en cas de problème est inférieure de 9 points parmi les personnes qui n’ont suivi qu’une scolarité primaire à cette même proportion parmi les personnes qui ont suivi des études supérieures (Graphique 11.9). L’écart est inférieur à 2 points de pourcentage en Suisse, en Nouvelle-Zélande et en Islande, mais supérieur à 15 points de pourcentage en Corée, en Grèce, en Turquie et au Chili.

De même, dans le pays moyen de l’OCDE, les personnes qui n’ont suivi qu’une scolarité primaire sont généralement moins satisfaites de leurs relations personnelles que celles qui ont un niveau d’études plus élevé (Graphique 11.10). En moyenne, l’écart entre ces deux groupes est de 0.5 point (sur une échelle graduée de 0 à 10), et cet écart est plus grand dans les pays où la satisfaction à l’égard des relations personnelles est faible (comme la Lituanie, la Hongrie et l’Italie). Au contraire, en Norvège, en Suède et en Suisse, où la population est globalement satisfaite de ses relations personnelles, les écarts selon le niveau d’études sont faibles.

Références

[2] CEE-ONU (2013), Guidelines for Harmonizing Time-Use Surveys, Commission économique des Nations Unies pour l’Europe, Genève, http://unece.org/index.php?id=34496.

[1] Fleischer, L., C. Smith et C. Viac (2016), « A Review of General Social Surveys », OECD Statistics Working Papers, n° 2016/9, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/bb54d16f-en.

[4] OCDE (2019), How’s Life in the Digital Age?: Opportunities and Risks of the Digital Transformation for People’s Well-being, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264311800-en.

[3] UNSD (2005), Guide to Producing Statistics on Time Use: Measuring Paid and Unpaid Work, Division de statistique des Nations Unies, New York, http://unstats.un.org/unsd/pubs/gesgrid.asp?id=347 (consulté le 12 décembre 2019).

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