2. Vie professionnelle et privée

Notre vie professionnelle et privée ne cesse d’évoluer. En moyenne, le temps de travail s’est ainsi réduit depuis un siècle et on assiste à l’essor de la flexibilité dans le monde professionnel, avec par exemple la généralisation du travail à temps partiel ou du télétravail. Si ces changements offrent de nouvelles possibilités, ils s’accompagnent aussi de risques, comme une plus grande instabilité et précarité de l’emploi. Au-delà même de la sphère professionnelle, les technologies numériques modifient les modalités de notre relation à nous-mêmes et aux autres, nous accompagnant du décompte de nos pas jusqu’à l’organisation de notre vie amoureuse. À bien des égards, les communautés deviennent plus sûres, même si des différences persistent selon les revenus, l’âge et le sexe. Dans la sphère privée, les structures familiales poursuivent quant à elles leur évolution, progressant lentement mais sûrement vers une plus grande égalité des sexes. De l’éducation et l’accueil des jeunes enfants à l’apprentissage tout au long de la vie, l’éducation peut aider chacun à s’épanouir dans une économie et une société en mutation rapide, en promouvant des valeurs de sécurité, de santé et de solidarité, tant sur le plan individuel que collectif.

La pandémie de COVID-19 nous rappelle avec force que, quelle que soit l’ingéniosité que nous déployons pour planifier notre avenir, il se fera toujours un plaisir de nous surprendre. Les tendances peuvent connaître des accélérations, des fléchissements ou des ruptures. Une fois le choc passé, des questions ouvertes et essentielles se posent quant aux effets à long terme de ces changements.

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Même si l’effervescence du monde actuel nous donne l’impression de n’avoir jamais autant travaillé, le temps de travail n’a en réalité cessé de diminuer au cours du siècle passé. En 1870, les travailleurs de la zone OCDE travaillaient ainsi en moyenne plus de 3 000 heures par an, et les week-ends n’ont fait leur apparition qu’au début du XXe siècle. La réduction du temps de travail s’est opérée sous l’effet de divers facteurs, notamment une augmentation spectaculaire de la productivité, des revenus, de la réglementation du travail et des loisirs plus abordables. En a résulté un accroissement significatif du temps libre et des vacances, comme en témoigne l’essor du tourisme au fil du temps. Ces tendances globales masquent toutefois de grandes disparités, tant entre les pays qu’au sein de ceux-ci. Quel est le rôle de l’éducation pour préparer à la vie en dehors du cadre professionnel ? Dans quelle mesure la diminution du temps de travail peut-elle alimenter une hausse de la demande d'apprentissage ?

Au cours de la première moitié du XXe siècle, de nouvelles conventions internationales ont limité la journée et la semaine de travail à 8 et 48 heures, respectivement. En 1971, le nombre annuel d’heures travaillées était tombé à 1 960 heures, pour finalement s’établir à 1 743 heures en 2019. D’importantes disparités persistent toutefois entre les pays, les salariés de Colombie et de Turquie travaillant en moyenne plus de 46 heures par semaine en 2019, contre un peu moins de 30 heures aux Pays-Bas.

D’importantes disparités s’observent également au sein même des pays, par exemple entre hommes et femmes. Parmi les salariés de la zone OCDE, plus de 15 % des hommes travaillent ainsi de très longues heures (50 heures ou plus par semaine), contre environ 6 % des femmes. En outre, d’après des données des États-Unis, le nombre d’heures travaillées par semaine parmi les actifs occupés des 10 % supérieurs de la distribution des revenus a en fait augmenté depuis 1940, tandis qu’il a diminué de 20 % parmi les actifs occupés des 60 % inférieurs de la distribution. Des tendances similaires s’observent également dans d’autres pays à revenu élevé de la zone OCDE.

À l’heure actuelle, un travailleur à temps plein de la zone OCDE consacre en moyenne 63 % (soit 15 heures) de sa journée aux loisirs et aux soins personnels, notamment l’alimentation et le sommeil. L’augmentation du temps libre a pris de l’ampleur dans l’entre-deux-guerres et, en 1993, la Directive européenne sur le temps de travail a fixé un minimum de 20 jours ouvrables de congés payés dans les pays membres de l’UE.

Dans la zone OCDE, des exigences minimales en matière de congés payés annuels ont été établies dans tous les pays, à l’exception des États-Unis. L’augmentation du temps libre contribue à expliquer l’essor continu du tourisme, avec 1.47 milliard d’arrivées de touristes internationaux en 2019. Entre 2009 et 2019, la croissance réelle des recettes du tourisme international (54 %) a dépassé celle du PIB mondial (44 %). La pandémie de COVID-19 est bien sûr venue interrompre cette croissance : 2020 a ainsi vu une chute sans précédent des arrivées de touristes internationaux (- 73 %). Et si une reprise est attendue, de nombreux experts ne prévoient pas de retour aux niveaux de 2019 avant 2024.

Les marchés du travail évoluent avec les modèles d’affaires, les réglementations du travail et les politiques. Les formes d’emploi atypiques, comme le travail temporaire ou à temps partiel, sont en plein essor. Les technologies numériques ont par ailleurs permis l’émergence de formes totalement nouvelles d’emploi atypique, notamment le travail à distance et les plateformes en ligne de mise en relation prestataires-clients. Si ces nouvelles formes de travail peuvent stimuler l’emploi et offrir davantage de flexibilité et d’autonomie, elles peuvent aussi favoriser une certaine imprévisibilité, intensifier les exigences professionnelles et brouiller les frontières entre vie professionnelle et privée. De solides systèmes d’éducation et de formation tout au long de la vie seront à ce titre essentiels pour permettre à chacun l’adaptabilité et la résilience nécessaires pour évoluer dans le monde du travail de demain.

Les formes de travail atypiques concernent désormais plus d’un tiers de la population active dans la plupart des pays de l’OCDE, impactant le plus les jeunes travailleurs. En 2020, l’emploi temporaire représentait ainsi 24 % de l’emploi salarié chez les 15-24 ans, contre 11 % pour l’ensemble de la population active, soit une augmentation de 7 % pour ce groupe d’âge par rapport à 1980. Les contrats à temps partiel se sont également multipliés ces 20 dernières années, en particulier chez les jeunes travailleurs. Le travail atypique peut entraîner une diminution de la qualité des emplois et du bien-être des travailleurs (en particulier de ceux peu ou moyennement qualifiés), en raison d’une plus grande instabilité de l’emploi, d’une rémunération plus faible, et d’un accès plus limité à la protection et à la couverture sociale ainsi qu’aux possibilités de formation et de promotion. Le risque de tomber dans la pauvreté monétaire s’en trouve également aggravé, situation touchant de nos jours de plus en plus les jeunes adultes, qu’on est d’ailleurs venu à surnommer souvent les travailleurs pauvres.

Les technologies numériques sont un puissant moteur de changement. La « gig economy », qui met en relation des travailleurs avec des clients via des sites web et des applications, illustre l’impact du numérique dans l’essor du travail atypique. S’il est difficile d’estimer les chiffres de ce nouveau modèle économique, force est de constater que la demande mondiale de travail indépendant en ligne a presque doublé ces cinq dernières années, affichant une croissance annuelle de 11 % entre 2016 et 2021. Pourtant, malgré une augmentation de l’efficacité, de la productivité et de la flexibilité, la « gig economy » opère également une forme de marchandisation du travail. Pour certains travailleurs, elle pourrait ainsi marquer un retour aux structures de travail informelles et occasionnelles du passé, caractérisées par une faible protection sociale et de l’emploi, et de mauvaises conditions de travail. La demande se fait donc de plus en plus pressante de mieux réguler ce nouveau modèle économique, afin d’en exploiter pleinement le potentiel tout en en atténuant les risques. Les systèmes d’éducation et de formation offrent la possibilité de perfectionner les compétences et d’opérer des reconversions dans un monde du travail en constante évolution, permettant à chacun d’apprendre à tous les âges et dans tous les domaines. Mais dans quelle mesure parviennent-ils à atteindre cet objectif ? L’éducation devrait-elle en faire davantage ?

Productivité, efficacité et développement personnel sont devenus les maîtres-mots de nos vies, jusque dans notre temps libre. Grâce aux wearable tech et à la généralisation de l’Internet des objets, notre existence n’a désormais plus de secret pour nos appareils intelligents. Et les algorithmes sont loin de ne s’intéresser qu’à notre santé : aujourd’hui, même l’amour et les relations en sont de plus en plus souvent le fruit. Autrefois chasse gardée, notre vie privée est de plus en plus quantifiée et marchandisée par ces mêmes entreprises qui tirent profit des données que nous produisons. Dans ce contexte, l’éducation permet aux apprenants de tous âges de développer l’esprit critique nécessaire pour faire des choix éclairés, mais aussi de les soutenir et de leur donner les moyens d’inventer leur propre voie dans une société de plus en plus standardisée.

Omniprésentes, les technologies intelligentes et portables s’immiscent de plus en plus dans nos vies. Des milliers d’applications mHealth (santé mobile) peuvent ainsi se télécharger sur nos smartphones, accessoires portables et autres gadgets technologiques. Et la liste de ce que ces outils peuvent mesurer ne cesse de s’allonger : respiration, rythme cardiaque, saturation en oxygène, heures de sommeil, apport calorique, ou encore activité physique. Le nombre d’utilisateurs actifs de Fitbit est passé de 6.7 millions en 2014 à 31 millions en 2020, une explosion qui illustre parfaitement l’ampleur de ce phénomène d’auto-surveillance (aussi appelé auto-quantification). Point intéressant, cette quête de connaissance de soi n’a rien de nouveau, comme l’illustrent des pratiques ancestrales telles que la tenue d’un journal intime. Cependant, les technologies numériques nous ont ouvert des horizons bien plus vastes : on ne compte plus le nombre d’adeptes de la quantification de leurs moindres faits et gestes, dans une recherche perpétuelle d’optimisation de leurs performances physiques, mentales et émotionnelles.

Dans ce contexte de quantification croissante de nos existences, même l’amour et les relations sont de plus en plus le fruit de simples algorithmes. En témoigne le nombre d’abonnements payants à la plateforme de rencontres Tinder, passé de 304 000 à près de 7 millions en cinq ans. Cette plateforme compterait actuellement plus de 66 millions d’utilisateurs mensuels – un véritable phénomène de masse. Avec ces applications, la rencontre devient un acte mercantile, dans lequel on choisit ses partenaires potentiels comme de simples produits dans un catalogue. Compte tenu de l’infinité des alternatives possibles, les relations amoureuses pourraient ressembler de plus en plus à des marchandises à consommer rapidement et en masse, et les rencontres devenir de simples transactions économiques.

Est-ce vraiment là la « nouvelle norme » ? Une certaine littératie en matière de numérique, de données et de santé est essentielle pour identifier et sensibiliser à la « datafication » croissante de notre quotidien et aux risques qui y sont associés.

Les structures familiales continuent de se modifier dans les pays de l’OCDE. L’institution du mariage évolue, par exemple, avec une baisse des taux de nuptialité et de fécondité, une augmentation des divorces et le report de l’âge moyen du mariage à un âge plus avancé. Mais l’amour n’est pas mort, loin de là : les partenariats à long terme, comme la cohabitation et les unions civiles, sont ainsi devenus plus courants. Ces changements reflètent certes une évolution des valeurs sociétales, mais d’autres facteurs viennent les renforcer, comme la participation croissante des femmes au marché du travail ainsi qu’une plus grande instabilité de l’emploi et insécurité économique. Malgré ces transformations, certains modèles familiaux sont lents à évoluer. Les femmes continuent ainsi d’assumer l’essentiel des tâches liées à la reproduction et à l’éducation des enfants, jonglant au mieux entre leur travail au bureau et à la maison. Les politiques d’éducation peuvent contribuer à bâtir des communautés soucieuses de la prise en charge de chacun de leurs membres et de l’élimination des stéréotypes sexistes.

Les taux de mariages ont diminué dans l’ensemble de la zone OCDE ces 50 dernières années, passant en moyenne d’un peu plus de 8 mariages pour 1 000 personnes en 1970 à moins de 5 pour 1 000 en 2019. On se marie également plus tard : l’âge moyen du mariage a ainsi augmenté de cinq ans pour les femmes comme pour les hommes entre 1990 et 2017, pour atteindre respectivement 30 ans et 33 ans. Parallèlement, les taux de divorces ont augmenté dans tous les pays, à l’exception du Danemark, de l’Estonie, des États-Unis, de la Hongrie et de la Lettonie. La cohabitation est quant à elle devenue plus courante, puisqu’elle concerne désormais en moyenne près de 10 % des habitants de la zone OCDE. Ce mode de vie commune est particulièrement populaire dans les pays nordiques : en Suède, par exemple, 20 % des couples vivent ensemble sans être formellement mariés. Institution en transition, le mariage lui-même a évolué et s’est modernisé, avec la légalisation du mariage entre personnes de même sexe dans 21 pays de l’OCDE depuis 2020. Mais, à la fois, d’autres affaires familiaux sont plus lents à changer.

Dans les pays de l’OCDE, les femmes consacrent ainsi toujours deux fois plus de temps que les hommes aux travaux domestiques et de soin non rémunérés – la cuisine, le nettoyage, les soins et les courses leur prenant par exemple en moyenne quatre heures et demie de leur temps chaque jour. Pour y remédier, de nombreux pays ont, ces 30 dernières années, étendu aux pères les congés payés à la naissance, ainsi que les congés parental et de garde d’enfant, empêchant de plus en plus le transfert des droits à congé à la mère. Malgré ces efforts, en 2020, les droits spécifiques aux pères étaient encore bien plus courts que ceux des mères (respectivement 9 semaines contre près de 51, en moyenne, dans la zone OCDE). La Corée et le Japon proposent les dispositifs les plus généreux, les pères y ayant droit à un congé payé pouvant aller jusqu’à un an. Mais le recours des hommes au congé parental et au congé de garde d’enfant reste faible dans l’ensemble de la zone OCDE, ceux-ci ne représentant qu’environ un utilisateur de ce type de prestation sur cinq. L’écart est encore plus marqué en Corée, malgré la générosité de l’allocation, avec un ratio de moins d’un sur dix. La participation des pères à la garde et à l’éducation de leurs enfants peut pourtant avoir un impact positif sur le développement de ces derniers et améliorer leurs résultats scolaires et leurs aspirations professionnelles, en particulier chez les filles. L’éducation peut transmettre et encourager dès le plus jeune âge des attitudes positives à l’égard des soins, chez les filles et les garçons.

Ces dernières décennies, la qualité de vie s’est améliorée sur plusieurs plans. Dans l'ensemble de la zone OCDE, les taux dhomicides et de mortalité routière ont ainsi diminué, et les gens se sentent plus en sécurité lorsquils marchent seuls la nuit dans leur quartier. Les conditions de logement se sont également améliorées, la promiscuité et la proportion de ménages ne disposant pas dinstallations sanitaires de base ayant en moyenne diminué. Néanmoins, de grandes inégalités persistent, voire se creusent. Le sentiment de sécurité personnelle varie considérablement dun pays à lautre et selon le sexe, lâge et le niveau déducation. Et malgré lamélioration des conditions de logement, laccessibilité financière reste un problème majeur en la matière. Comment léducation peut-elle répondre aux besoins de tous les apprenants, y compris de ceux confrontés à des situations plus difficiles ?

La sécurité – ou son absence – a des conséquences considérables sur le bien-être. En moyenne, dans la zone OCDE, le taux d’homicides a diminué de 33 % depuis 2010, et celui de mortalité routière a baissé de plus de 20 %. En 2020, environ 74 % des personnes indiquaient se sentir en sécurité lorsqu’elles marchent seules la nuit dans leur quartier, contre 66 % en 2006. Pourtant, d’importantes disparités s’observent entre les pays et entre les catégories de population. Les personnes âgées de 30 à 49 ans et ayant été à l’université sont, par exemple, plus susceptibles de se sentir en sécurité. En outre, dans tous les pays de l’OCDE, les hommes se sentent plus en sécurité que les femmes lorsqu’ils marchent seuls la nuit. L’écart est particulièrement marqué en Australie et en Nouvelle-Zélande : environ 80 % des hommes s’y sentent en sécurité contre environ 50 % des femmes. Les différences de sentiment de sécurité entre les sexes se sont toutefois légèrement réduites entre 2006-13 et 2014-20 dans plusieurs pays de l’OCDE, notamment en France, en Italie et au Royaume-Uni.

Les ménages consacrent une part de plus en plus importante de leur revenu disponible à leur habitation, en raison notamment de la hausse des prix des logements, surtout pour les locataires. Cette hausse des prix grève les capacités de consommation et d’épargne, rendant les gens plus vulnérables aux chocs économiques. Entre 1980 et 2020, les loyers ont ainsi augmenté en moyenne de plus de 350 % dans les pays de l’OCDE. Depuis 2005, ils ont plus que doublé en Estonie, en Islande, en Lituanie et en Turquie. Ces tendances touchent les pauvres de manière disproportionnée. Près de trois ménages sur dix se situant dans les 20 % inférieurs de la distribution des revenus consacrent ainsi en moyenne plus de 40 % de leur revenu disponible au paiement de leur loyer ou de leur hypothèque. Ils sont également plus susceptibles de vivre dans des logements de piètre qualité et surpeuplés. Cette charge financière peut conduire certains à l’expulsion, voire à une vie de sans-abri : avant la pandémie de COVID-19, plus de 3 millions de procédures officielles d’expulsion avaient ainsi été engagées dans la zone OCDE et le nombre de sans-abri avait augmenté dans un tiers des pays de l’Organisation, touchant plus de 2 millions de personnes. L’éducation, en collaboration avec d’autres services sociaux, doit s’attacher à favoriser le développement sain de tous les élèves, en levant les obstacles à l’apprentissage au sein des établissements et des salles de classe – mais aussi, avec l’essor de l’apprentissage numérique, en dehors du cadre scolaire.

Les tendances nous permettent d’envisager les implications des dynamiques actuelles pour demain. Mais qu’en est-il des évolutions, chocs et surprises susceptibles d’apparaître dans les 15-20 prochaines années ?

S’appuyant sur les scénarios de l’OCDE sur l’école de demain, cette section invite le lecteur à réfléchir aux modalités d’interaction entre notre vie professionnelle et privée et l’éducation, et aux différentes évolutions qui pourraient en découler. Deux vignettes présentent des scénarios possibles : le lecteur est invité à les adapter et à en créer de nouveaux à sa guise. La page suivante expose quelques questions clés pour l’éducation, ainsi qu’une série de chocs et surprises potentiels susceptibles d’avoir un impact inattendu sur l’éducation et l’apprentissage. La description de chaque scénario figure dans l’introduction de ce volume.

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Quelle que soit l’ingéniosité que nous déployons pour planifier notre avenir, il se fera toujours un plaisir de nous surprendre. Si ces chocs étaient amenés à se concrétiser, quelles seraient leurs implications pour l’éducation et l’apprentissage ? Voyez-vous des signes d’autres perturbations potentielles se profiler ?

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  • Cohabitation : Personnes qui vivent avec un partenaire dans le cadre d’une union consensuelle, mais qui ne sont pas légalement mariées audit partenaire et n’ont pas contracté d’union civile avec lui.

  • Congé annuel payé : Nombre de jours payés par an pendant lesquels un employé est autorisé à s’absenter du travail. Le congé annuel peut généralement être pris au choix de l’employé (bien que le moment exact en soit souvent fixé en accord avec l’employeur).

  • Congé de paternité rémunéré : Congé avec protection de l’emploi pour les pères salariés au moment de la naissance d’un enfant ou dans les premiers mois suivant celle-ci ou, dans certains pays, au moment d’une adoption.

  • Congé parental rémunéré : Congé avec protection de l’emploi pour les parents salariés, qui complète souvent le congé de maternité/paternité et suit fréquemment, mais pas dans tous les pays, la période du congé de maternité/paternité. Les droits au congé parental proprement dit sont souvent individuels (c’est-à-dire que chaque parent peut les faire valoir).

  • Congé payé pour raisons familiales : Congé avec protection de l’emploi suivant parfois le congé parental et permettant généralement à au moins un parent de rester à la maison pour s’occuper de l’enfant jusqu’à ses deux ou trois ans. Ce type de congé n’est généralement rémunéré qu’à un faible taux forfaitaire. Il est également appelé congé de garde d’enfant ou congé parental d’éducation.

  • Emploi salarié atypique : Désigne les travailleurs salariés travaillant à temps partiel ou dans un cadre instable (c'est-à-dire avec des transitions fréquentes entre emploi salarié et chômage pendant plusieurs années).

  • Emploi salarié : Emploi rémunéré par un salaire ou un traitement.

  • Expulsion : Processus d’expulsion involontaire de personnes de logements locatifs, impliquant une procédure judiciaire auprès des tribunaux ou d’autres organismes de règlement de contentieux, tels que les commissions de propriétaires et de locataires, ou les tribunaux du logement locatif. Les expulsions peuvent également concerner les ménages propriétaires, notamment ceux en retard dans leurs paiements hypothécaires.

  • Gig economy (ou économie des petits boulots) : Modèle de travail basé sur des emplois temporaires ou la réalisation de tâches distinctes, chacune payée séparément, par opposition au travail salarié pour un employeur. Dans ce modèle, les travailleurs indépendants (ou travailleurs de plateforme) utilisent une application (comme Uber) ou un site web (comme Amazon Turk) pour se mettre en relation avec des clients, afin de leur fournir un service contre de l’argent. Ils offrent toute une gamme de services, notamment de transport, de codage et de rédaction de descriptions de produits.

  • Internet des objets : Désigne tous les appareils et objets dont l’état peut être modifié via Internet, avec ou sans la participation active d’individus. Il comprend toutes sortes d’objets et de capteurs disséminés dans l’espace public, nos lieux de travail et nos foyers, qui recueillent des données afin de les échanger entre eux et avec les humains.

  • Logements surpeuplés : Conditions de vie où moins d’une pièce est disponible dans un logement : pour chaque couple du ménage ; pour chaque personne célibataire âgée de 18 ans ou plus ; pour chaque paire de personnes du même sexe âgées de 12 à 17 ans ; pour chaque personne célibataire âgée de 12 à 17 ans non incluse dans la catégorie précédente ; et pour chaque paire d’enfants de moins de 12 ans.

  • Loisirs : Large éventail d’activités d’intérieur et d’extérieur, telles que les sports, les divertissements et les rencontres avec les amis et la famille. Les loisirs excluent le travail rémunéré et non rémunéré, ainsi que les activités de soins personnels, comme manger et dormir.

  • mHealth (santé mobile) : Applications utilisées sur des appareils mobiles et portables pour surveiller la santé, traiter les maladies et améliorer la santé humaine.

  • Pauvreté de revenu (ou pauvreté monétaire) : Situation dans laquelle le niveau de revenu d’un individu ou d'un ménage est si faible que les besoins humains fondamentaux ne peuvent être satisfaits.

  • Soins personnels : Englobent le temps consacré aux activités requises par tout individu pour ses besoins biologiques (dormir, manger, se reposer, etc.) ; la réalisation de soins de santé personnels ou du ménage, ou la réception de ce type de soins ; les déplacements en lien avec les soins spirituels/religieux ; ne rien faire, se reposer, se détendre ; méditer, réfléchir, planifier.

  • Taux bruts de mariages (et de divorces) : Correspond au nombre de mariages (et de divorces) au cours de l’année pour 1 000 personnes.

  • Tinder : L’une des applications de rencontre en ligne les plus célèbres, qui permet aux utilisateurs de faire défiler et de sélectionner anonymement les profils publiés par d’autres utilisateurs (comprenant généralement leur photo, une courte présentation et une liste de leurs intérêts personnels). Une fois que deux utilisateurs ont « matché », ils peuvent échanger des messages.

  • Travail à distance : Effectuer un travail en restant physiquement à son domicile – ou dans un autre lieu – et en n’étant pas présent dans les locaux de l’entreprise ou du client pendant les heures normales de travail, que ce soit sur une base occasionnelle ou régulière.

  • Travail atypique : Toute modalité de travail temporaire, à temps partiel ou indépendant, c’est-à-dire s’écartant de la « norme » de l’emploi à temps plein et à durée indéterminée auprès d’un seul employeur. Le télétravail ne s’effectuant pas dans les locaux de l’employeur, mais au domicile du travailleur ou dans un autre endroit de son choix, il relève également de cette catégorie.

  • Travail indépendant en ligne : Désigne toute personne trouvant un emploi en ligne et travaillant via Internet. Les missions obtenues en ligne et effectuées localement, comme les livraisons et le covoiturage, ne relèvent pas de cette catégorie.

  • Travaux domestiques et de soin non rémunérés : Comprend le temps consacré aux travaux ménagers courants, aux courses, aux soins aux membres du ménage, aux soins aux enfants, aux soins aux adultes, aux soins aux personnes extérieures au ménage, au bénévolat, aux déplacements liés aux activités du ménage et aux autres activités non rémunérées. Les travaux de soin font référence à la fourniture de soins personnels, mais aussi à la supervision et à l’éducation des enfants, notamment la lecture et la conversation avec eux, ainsi que leur transport.

  • Unions civiles : Reconnaissance légale de l’engagement contracté entre deux personnes. En règle générale, l’enregistrement civil de leur engagement offre au couple des avantages juridiques proches ou équivalents à ceux du mariage.

  • Wearable Tech : Catégorie de dispositifs électroniques pouvant être portés comme des accessoires, intégrés dans des vêtements, implantés dans le corps de l’utilisateur ou même tatoués sur la peau. Ces dispositifs sont des gadgets mains libres à usage pratique, alimentés par des microprocesseurs et dotés de la capacité d’envoyer et de recevoir des données via Internet.

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