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Résumé

Le rapport « Le financement des PME et des entrepreneurs 2020 : Tableau de bord de l’OCDE » livre des informations sur les tendances et les politiques publiques en matière de financement des PME dans 48 pays sur la période comprise entre 2007 et 2018. Il présente des indicateurs relatifs au financement par l’endettement, par apport de fonds propres, par nantissement d’actifs, et aux conditions-cadres du financement des PME et de l’entrepreneuriat, complétés par des informations sur la demande, ainsi que les récentes initiatives publiques et privées en faveur du financement des PME. L’ensemble de ces indicateurs composent un cadre complet permettant aux décideurs et à d’autres parties prenantes d’évaluer les besoins de financement des PME. Le Tableau de bord constitue également un outil précieux à l’appui de la conception et de l’évaluation des interventions publiques, mais aussi de l’observation des retombées des réformes financières sur l’accès au financement et les conditions de financement des PME.

Selon l’édition 2020, il semble que les tendances macroéconomiques conjuguées au resserrement des conditions de crédit commencent à avoir des retombées négatives sur les prêts aux PME dans certains pays. En outre, au moment où nous écrivons ces lignes, la pandémie de coronavirus (COVID-19) produit des effets immédiats et profonds, qui se ressentiront ultérieurement dans un certain nombre d’indicateurs du financement des PME.

Le recours à toute une palette d’instruments alternatifs de financement des PME, y compris des instruments de financement contre nantissement d’actifs, le financement alternatif en ligne et le capital-risque, n’a cessé de croître en 2018.

  • Les volumes de crédit-bail et d’affacturage étaient en hausse dans la grande majorité des pays, conformément aux tendances de long terme. La croissance de l’affacturage s’est accélérée en 2018.

  • Les activités de financement alternatif en ligne ont connu une croissance médiane de 54 % en 2018 dans les pays participants, sachant qu’elles partaient bien souvent d’un niveau fort bas.

  • L’augmentation médiane des investissements de capital-risque entre 2017 et 2018 était de 20.9 %, contre 0.4 % l’année précédente.

  • En 2018, le nombre d’introductions de PME en bourse ressort en baisse par rapport à 2017, mais l’activité reste soutenue sur le long terme.

Parallèlement, les nouveaux prêts aux PME et l’encours de prêts aux PME ont connu une croissance modérée en 2018, avec un net repli du taux de croissance médian de ces deux indicateurs. En 2018, la part des prêts aux PME a légèrement reculé dans les pays à revenu intermédiaire et les pays à revenu élevé. Ce constat invite à s’interroger sur un éventuel effet de substitution entre les instruments alternatifs et l’endettement classique, ainsi que sur la demande des PME.

Le glissement progressif des prêts aux PME à court terme vers des prêts à long terme s’est poursuivi en 2018, les échéances longues étant désormais plus nombreuses que les courtes dans la plupart des pays. En valeur médiane, plus de la moitié de la totalité des nouveaux prêts aux PME étaient assortis d’une échéance égale ou supérieure à un an en 2018, contre moins d’un sur cinq en 2008.

Ces évolutions s’inscrivent sur fond de conditions de prêts globalement favorables mais changeantes. Les exigences de garanties et les taux de rejet ont diminué dans majorité des pays pour lesquels on dispose de données Les retards de paiement sont restés globalement stables en 2018, et s’inscrivent en deçà des niveaux d’avant la crise. Parallèlement, le nombre de faillites de PME a baissé dans la majorité des pays participants pour la sixième année consécutive, même si certaines données indiquent que cette baisse se stabilise. Les prêts aux PME devenus improductifs ont augmenté en 2018 dans la majorité des pays participants, alors que les prêts improductifs, toutes entreprises confondues, ont très peu évolué, signe d’une divergence croissante entre les PME et les grandes entreprises.

Si les taux d’intérêt ont baissé dans la plupart des pays à revenu intermédiaire, leur valeur médiane a très légèrement progressé dans les pays à revenu élevé, marquant une rupture par rapport aux années précédentes. Ce constat concorde avec les récentes données d’enquête qui montrent un léger renchérissement du coût du crédit dans certains pays. Les écarts de taux entre les prêts aux grandes entreprises et les prêts aux PME se sont quelque peu resserrés en 2018.

Le chapitre thématique de cette publication propose un gros plan sur l’évolution de l’action publique visant à faciliter l’accès des PME au financement depuis la crise financière. Immédiatement après la crise, les décideurs du monde entier ont renforcé les initiatives destinées à ouvrir plus largement l’accès aux instruments de la dette. Par la suite, l’accent s’est reporté sur le soutien à des sous–groupes précis de la population des PME rencontrant chacun des difficultés spécifiques pour obtenir un financement — l’idée étant d’améliorer la mise en œuvre des mesures en place, de faire évoluer les critères d’admissibilité et de soutenir les marchés du capital-investissement. Un autre changement de cap important a été observé dans le domaine de la réglementation puisque l’encadrement des technologies financières (fintech) a pris le pas sur la volonté de garantir la stabilité financière. On trouvera ci-après un récapitulatif des évolutions récentes.

  • Les garanties de crédit restent l’instrument le plus couramment utilisé par les pouvoirs publics et les organismes privés de développement des PME pour contrer les défaillances du marché en matière de financement des PME ; le volume des garanties de crédit a continué d’augmenter en 2018.

  • Le soutien aux instruments de capitaux propres s’est développé à travers divers canaux, et les décideurs cherchent à améliorer l’accès des PME aux marchés financiers. Il apparaît en outre que les pays sont de plus en plus nombreux à adopter des réglementations visant à encadrer l’innovation financière tout en la stimulant.

  • Parmi les évolutions récentes figure la mise en place de protocoles d’ouverture des données bancaires dans plusieurs pays. Ces protocoles obligent les banques à permettre à leurs clients d’ouvrir à des prestataires tiers autorisés l’accès aux informations financières les concernant, réduisant ainsi la mainmise des établissements bancaires sur les données de leurs clients.

  • Des mesures de soutien financier destinées à aider les PME à exercer sur les marchés étrangers ont été mises en place ou renforcées ces dernières années. L’idée était en particulier de mieux faire connaître les instruments publics de financement et d’assurance des exportations en vue d’en développer l’usage.

  • Les responsables publics sont de plus en plus nombreux à étudier l’usage qui peut être fait des outils en ligne, comme l’intelligence artificielle, pour informer les entrepreneurs et les chefs de petites entreprises sur les dispositifs de soutien publics adaptés aux besoins de leur entreprise.

Au moment où nous écrivons ces lignes, les décideurs partout dans le monde prennent des mesures visant à atténuer les effets de la pandémie d nouveau coronavirus sur les PME. Ces mesures s’inscrivent dans un contexte financier qui était globalement favorable aux PME avant la pandémie, mais pas suffisamment pour leur permettre de faire face à l’ampleur des chocs à l’œuvre sans intervention de la puissance publique. Les mesures prises ont principalement pour objet d’aider les entreprises viables à faire face aux problèmes de liquidité, temporaires mais graves, provoqués par l’épidémie et par les mesures de confinement mises en place pour la contenir. Ces mesures prévoient des reports d’échéances (impôts, charges sociales, loyers, factures de gaz, eau, électricité, et emprunts), l’accélération du paiement des prestations dans le cadre des contrats de la commande publique, ainsi que des garanties de crédit, des prêts directs aux PME, des subventions et d’autres aides financières directes.

Face à des perspectives macroéconomiques de plus en plus sombres, une extrême vigilance reste de mise. L’OCDE continuera de suivre de près les effets à court terme de la pandémie de coronavirus sur la disponibilité du financement, de même que l’efficacité des mesures prises. Elle s’attachera également à en évaluer les implications à long terme afin d’aider les pays à prendre les bonnes mesures pour leurs PME.

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