Allemagne

En 2018, l’Allemagne a accueilli 631 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit -26.7 % par rapport à 2017. Ce chiffre comprend 60.7 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 10.3 % de travailleurs immigrés, 15.4 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 12.4 % de migrants humanitaires. Environ 48 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 29 000 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 429 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2018, soit une hausse de 0.4 % par rapport à 2017. Ces travailleurs détachés sont généralement titulaires de contrats de courte durée. La Roumanie, la Pologne et la Bulgarie comptent parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2018. Parmi les 15 premiers pays d’origine, la Roumanie a enregistré la plus forte hausse (+21 000) et la Syrie la plus forte baisse (-27 000) en termes de flux d’entrées en Allemagne par rapport à l’année précédente. En 2019, le nombre de personnes ayant déposé une première demande d’asile a diminué de 12 %, pour s’établir à 143 000 environ. La majorité des demandeurs viennent de Syrie (39 000), d’Iraq (14 000) et de Turquie (11 000). La plus forte hausse depuis 2018 concerne les ressortissants de Turquie (+600) et le recul le plus marqué les ressortissants de Syrie (-4 900). Sur les 154 000 décisions prises en 2019, 45.6 % sont positives.

En juin 2019, l’Allemagne a approuvé une série de lois relatives aux migrations. La Loi sur l’immigration des travailleurs qualifiés ouvre le marché du travail aux immigrés qualifiés originaires de pays non membres de l’UE qui ont une formation professionnelle. Les travailleurs immigrés qui possèdent un contrat de travail ou une offre d’embauche n’ont plus besoin d’être soumis à un examen du marché du travail pour exercer des professions en pénurie de main-d’œuvre. Comme c’est déjà le cas pour les diplômés du supérieur, les travailleurs immigrés qualifiés doivent prouver qu’ils possèdent un diplôme professionnel correspondant aux normes allemandes. Dans la pratique, pour les immigrés qualifiés ayant obtenu leurs qualifications à l’étranger, cela signifie l’adoption d’une autre référence, étant donné que le système allemand de formation en alternance est unique. Comme c’est déjà possible pour les diplômés du supérieur, les travailleurs qualifiés possédant des qualifications professionnelles reconnues pourront venir en Allemagne pendant six mois maximum pour chercher un emploi. Ils doivent être en mesure de financer leur séjour et de prouver qu'ils possèdent au moins des compétences intermédiaires en langue allemande. Les nouvelles mesures permettent également aux individus dont les diplômes étrangers ne sont que partiellement reconnus, sous certaines conditions, de venir en Allemagne pour suivre une formation complémentaire. La loi est entrée en vigueur en mars 2020.

Les mesures ont également apporté des changements pour les travailleurs non ressortissants de l’UE qui résident en Allemagne. À compter de janvier 2020, les personnes occupées peuvent bénéficier d’une période de tolérance de 30 mois et de la suspension temporaire de toute mesure d’éloignement si elles sont arrivées en Allemagne avant août 2018. Les individus et leur famille doivent obtenir leurs moyens de subsistance de manière indépendante et avoir accompli avec succès plusieurs étapes d'intégration, notamment en termes de connaissance de la langue allemande orale. Pour favoriser l’intégration rapide sur le marché du travail des individus ayant de bonnes chances de rester en Allemagne, d’autres mesures de la loi relative aux migrations améliorent l’accès à des cours d’intégration et de langue professionnelle ainsi qu’à une aide à la formation. Les nouvelles mesures ont également modifié les prestations versées aux demandeurs d’asile et accéléré les procédures administratives en organisant le partage des responsabilités et l’échange des données entre les autorités compétentes.

Les modifications apportées à la législation sur l’asile et le retour permettent de placer en rétention les demandeurs d’asile déboutés, de faciliter le retour des personnes reconnues coupables d’infractions pénales et de sanctionner celles qui refusent de faciliter leur identification. L’Allemagne a réduit les prestations sociales pour les demandeurs d’asile qui bénéficient d’une protection dans d’autres pays de l’UE et a créé un nouveau statut « de tolérance » pour les personnes dont l’identité reste floue, qui leur interdit de travailler et limite leurs déplacements en Allemagne.

Deux commissions indépendantes composées d’universitaires et de décideurs ont été créées en 2019. En mars 2020, le rapport sur la première des cinq phases du nouveau Plan d’action national pour l’intégration a été présenté. Il examine comment favoriser l’intégration avant l’immigration.

En raison de la propagation de la COVID-19, l’Allemagne a limité les déplacements en provenance de pays situés en dehors de l’espace Schengen et a mis en place des contrôles temporaires à ses frontières intérieures. Les ressortissants allemands, les résidents de longue durée et leur famille immédiate en étaient exemptés. Les autres personnes pouvaient se rendre en Allemagne uniquement pour des raisons urgentes et documentées, y compris à des fins professionnelles, tandis que les personnes jouissant du statut de résident de l’UE étaient autorisées à transiter par l’Allemagne. Les flux temporaires ont été suspendus, mais des exceptions ont permis à 40 000 travailleurs agricoles saisonniers de rejoindre l’Allemagne en avril et de nouveau en mai, afin de répondre à des besoins urgents. L’Allemagne a accepté temporairement les demandes d’asile par écrit pour les individus qui détenaient une preuve d’arrivée. Le pays a temporairement suspendu certains des services de conseil dans le cadre des procédures d’asile, les transferts au titre du règlement de Dublin et les programmes de retour.

Pour de plus amples informations :

www.bmas.de/ / www.bmi.bund.de / www.destatis.de

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