France

Le tourisme occupe une place importante dans l’économie française. Les secteurs touristiques traditionnels, comme l’hébergement et la restauration, représentent environ 6 % du PIB, mais le tourisme joue également un rôle moteur dans la croissance de nombreux autres secteurs. La consommation du tourisme intérieur, qui correspond à la somme des dépenses liées au tourisme effectuées tant par des résidents français que par des non-résidents, représente environ 7 % du PIB, dont deux tiers sont imputables aux résidents français. Le tourisme fournit plus de 2 millions d’emplois directs et indirects, dont 1.4 million d’emplois directs. Il contribue à la balance des paiements, la balance du tourisme représentant généralement entre 14 milliards EUR et 17 milliards EUR chaque année. La part des voyages a représenté 22.2% des exportations totales de services en 2018.

Le nombre d’arrivées de touristes internationaux s’est élevé un peu moins de 90 millions en 2018, soit une augmentation de 3.0 % par rapport à 2017. Grâce au renforcement des mesures de sécurité et au déploiement de nouveaux efforts de commercialisation, le nombre de visiteurs est remonté après avoir diminué en 2016 sous l’effet des attentats terroristes de 2015. En 2018, les recettes touristiques internationales se chiffraient à 57 milliards EUR. Les pays de l’Union européenne (UE) comptent pour 69 % des arrivées internationales, les trois plus grands marchés émetteurs (le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Benelux) totalisant près de 46 %. Quant aux Amériques et à l’Asie, elles sont respectivement à l’origine de 10 % et de 6.8 % des visiteurs.

Le tourisme interne a représenté 897.6 millions de nuitées en 2018, soit une hausse de 0.2 % par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, 268.2 millions de voyages du tourisme interne ont été enregistrés, dont 189.8 millions avec nuitée(s).

Depuis 2014, la politique du tourisme incombe à la fois au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, qui assure la promotion à l’étranger de la France en tant que destination touristique, et au ministère de l’Économie et des Finances, qui est responsable du cadre réglementaire.

Le Comité interministériel du tourisme (CIT), qui se tient deux fois par an sous l’autorité du Premier ministre, a pour mission d’encourager les ministères et les départements travaillant dans les domaines liés au tourisme à faire avancer les projets prioritaires. Son action est soutenue par un comité de pilotage présidé par le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, qui se réunit dans l’intervalle.

La mise en œuvre des politiques fait intervenir deux agences contrôlées par l’État : Atout France et l’Agence nationale pour les chèques-vacances. La première est chargée de promouvoir la destination à l’étranger et prend la forme d’un groupement d’intérêt économique (GIE) pour plus de souplesse dans l’exercice de ses missions et la mobilisation des financements. Son budget est généralement compris entre 70 millions EUR et 75 millions EUR, dont environ la moitié est constituée d’une dotation de l’État. Quant à la seconde, elle a pour mission d’élargir l’accès aux vacances.

La gouvernance publique du tourisme concerne tous les niveaux d’administration territoriale. Chaque région est tenue de créer un comité régional du tourisme et de préparer un schéma régional de développement du tourisme qui fixe des objectifs à moyen terme et détermine les modalités de la mise en œuvre des politiques. Les régions sont également chargées de collecter des données relatives au tourisme et de coordonner les initiatives publiques et privées concernant le développement, la promotion et l’information en matière de tourisme. Les départements définissent des schémas d’aménagement touristique sur la base des orientations énoncées dans les schémas établis par les régions et doivent également mettre en place un comité départemental du tourisme. À l’échelle locale, les communes, qui disposent de compétences dans les domaines liés au tourisme, peuvent créer un office du tourisme. Ce dernier informe les touristes, assure la promotion de l’offre touristique tourisme et peut également commercialiser des services touristiques.

Pour améliorer la coordination du tourisme, un Comité stratégique de filière du tourisme a été institué pour constituer un cadre d’échange d’informations entre les branches professionnelles et une instance de co-construction de la politique touristique (en particulier en ce qui concerne la mobilité des personnes travaillant dans le secteur). Les acteurs de l’ensemble des secteurs en lien avec le tourisme sont invités à participer.

Le tourisme tire également profit, de manière indirecte, des dépenses consacrées par l’État à d’autres domaines d’action, en particulier la culture et le patrimoine, les infrastructures de transport et l’environnement. Les ressources financières totales affectées aux politiques liées au tourisme sont estimées à environ 5 milliards EUR.

La tendance à l’augmentation des flux de touristes constitue un défi majeur sur le plan de la soutenabilité du tourisme et de son acceptation par le public. Une proportion élevée de touristes internationaux ne se rend que dans trois régions françaises : la région du Grand Paris, la Côte d’Azur et les stations de ski de la région Rhône-Alpes. En outre, la majorité des résidents français partent en vacances dans les régions côtières, tandis que les territoires de montagne cherchent de nouveaux axes de développement afin d’atténuer les répercussions du réchauffement climatique sur les activités hivernales. La France doit donc structurer plus efficacement son offre touristique, et faire davantage connaître sa diversité aux marchés cibles.

Une feuille de route en matière touristique a été établie au cours de la réunion du Comité interministériel du tourisme (CIT) qui s’est tenue en 2017 et le gouvernement a convenu de centrer son action sur six domaines clés :

  • Accueil et sécurité — les normes de services ont été renforcées en particulier grâce à la réduction des délais pour obtenir un visa et du temps de passage aux frontières dans les aéroports, tandis que les efforts menés pour améliorer la qualité se sont concentrés sur la modernisation et la promotion de la marque Qualité Tourisme™.

  • Dispersion — l’objectif est d’attirer des touristes internationaux et d’encourager leur dispersion géographique partout en France, y compris dans les territoires d’outre-mer. Parmi les éléments essentiels figure la politique des « contrats de destination » qui réunissent tous les acteurs participant à une offre touristique locale.

  • Soutien de l’État sous forme d’investissements — il s’agit de l’un des grands piliers de la stratégie du gouvernement pour améliorer la qualité de l’offre touristique et encourager une meilleure accessibilité, ce qui passe par le déploiement du fonds « France développement tourisme ».

  • Formation et emploi — ces facteurs sont fondamentaux sur le plan de la qualité de l’offre de services et sont très importants pour la lutte contre le chômage, compte tenu du nombre d’emplois créés par le secteur du tourisme.

  • Soutien au développement du numérique et à l’information — le but précis est d’accroître la compétitivité mondiale du secteur du tourisme français. Jouent notamment un rôle clé à cet égard la plateforme DATAtourisme, le portail de la transformation numérique des entreprises France NUM (encadré 2.8), le réseau d’incubateurs France Tourisme Lab et l’observatoire économique Veille Info Tourisme.

  • Renforcement de l’accès aux vacances — en particulier pour les personnes en situation de handicap, cet aspect représente un objectif social et un facteur d’amélioration de la compétitivité des destinations.

Les réunions du Comité interministériel du tourisme (CIT) qui ont suivi ont été axées sur ces domaines prioritaires. Lors de sa réunion de janvier 2018, qui portait sur des sujets liés à la promotion et à l’investissement, le Comité a approuvé une augmentation des financements accordés, au secteur du tourisme, par la Caisse des dépôts, l’institution publique intervenant en qualité de garant pour les entreprises, et BpiFrance, la banque publique d’investissement, et a adopté une nouvelle formule d’allocation d’une partie des recettes tirées de la délivrance de visas à Atout France pour financer des activités de promotion ciblant les marchés internationaux. Lors de sa réunion de juillet 2018, le Comité a pris acte des progrès réalisés dans le secteur numérique et a examiné les propositions visant à renforcer les synergies entre le sport et le tourisme. Quant à la réunion tenue en mai 2019, elle a été en grande partie consacrée à l’emploi, à la formation et aux questions de gouvernance qui leur sont liées. Le Comité a abordé des initiatives visant à aider les autorités locales : notamment, un soutien organisationnel au développement d’activités économiques liées au tourisme sur les sites patrimoniaux, un dispositif de remboursement de la TVA et un nouveau projet de simplification du cadre normatif du tourisme. La réunion prévue fin décembre 2019 sera centrée sur l’élargissement de l’accès aux vacances et sur le tourisme durable.

Afin de faciliter la coordination de l’action au niveau local, la France a créé des contrats de destinations, conçus pour favoriser les partenariats public-privé autour de thèmes précis, dans le but de créer et de promouvoir une offre attrayante et lisible pour des publics nationaux et internationaux. Chaque contrat de destination définit l’engagement de toutes les parties intéressées vis-à-vis d’une stratégie touristique commune, par des actions centrées sur l’attractivité de l’offre et l’amélioration de la qualité de service. Les contrats de destination sont un moyen de pallier les inconvénients résultant de la multiplicité des acteurs publics et privés dans le secteur du tourisme et d’unifier les stratégies touristiques locales et nationales. L’investissement d’argent public est modeste, mais ces contrats ont un effet de levier considérable. Entre 2015 et 2018, 23 contrats de destination ont été signés et huit autres ont été renouvelés en 2018.

La France a pris des mesures face à l’essor des plateformes numériques, qui sont particulièrement adaptées dans le cas de l’hébergement touristique. L’hébergement chez des particuliers constitue désormais une part très importante de l’offre nationale, en particulier dans les villes, mais ne concorde pas toujours avec les objectifs de la politique du logement. Afin de ne pas gêner le développement d’une nouvelle économie dynamique des locations touristiques meublées, tout en préservant l’équilibre du marché du logement, la France a opté pour une approche réglementaire, en particulier par l’adoption, en 2018, de la Loi portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique, ou loi ÉLAN. En vertu de celle-ci, les communes des zones qui connaissent une forte hausse des prix du logement peuvent imposer des restrictions à la location des résidences secondaires et limiter la durée maximale de location des résidences principales à 120 jours par an (cette limite s’applique également aux plateformes).

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