Indicateur B4. Quel est le profil des nouveaux inscrits dans l'enseignement tertiaire ?

Dans les pays de l’OCDE, on estime qu’en moyenne, 51 % des jeunes (hors étudiants en mobilité internationale) entameront une première formation tertiaire avant l’âge de 25 ans si les taux actuels d’accès restent constants. Le taux de premier accès à l’enseignement tertiaire varie toutefois sensiblement entre les pays, selon des éléments spécifiques aux conditions d’accès ou aux flux d’étudiants et la nature et l’importance des formations proposées. Le Chili et la Turquie comptent par exemple parmi les pays où le taux de premier accès à l’enseignement tertiaire est l’un des plus élevés de l’OCDE, essentiellement du fait du taux élevé qui s’observe dans l’enseignement de cycle court et en licence. Le taux de premier accès à l’enseignement tertiaire est par contre le moins élevé de l’OCDE au Luxembourg, ce qui s’explique par le pourcentage très élevé de ressortissants nationaux en formation tertiaire à l’étranger (voir l’indicateur B6).

Dans un peu plus de la moitié des pays membres et partenaires de l’OCDE, les nouveaux inscrits dans l’enseignement tertiaire ont le choix entre trois niveaux : l’enseignement de cycle court, la licence ou le premier master de type long. Dans l’enseignement tertiaire de cycle court (niveau 5 de la CITE), les formations durent en général entre deux et trois ans et visent à inculquer aux étudiants des compétences spécifiques à des professions, le plus souvent pour les préparer à entrer directement sur le marché du travail. La licence, ou formation équivalente (niveau 6 de la CITE), dure entre trois et quatre ans. Le premier master de type long est accessible sans diplôme de licence et se classe au même niveau que le master de deuxième cycle (niveau 7 de la CITE) (OCDE/Eurostat/Institut de statistique de l'UNESCO, 2013[2]).

Le niveau de l’enseignement tertiaire que les nouveaux inscrits choisissent dépend de la nature et de la durée de la formation qu’ils ont suivie dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et détermine jusqu’à un certain point les débouchés qu’ils auront sur le marché du travail une fois diplômés. Dans certains pays, l’enseignement tertiaire est uniquement accessible aux diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale. En moyenne, trois élèves sur dix sont en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et n’auront donc pas directement accès à l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE (OCDE, 2021[3]). La répartition des nouveaux inscrits entre les niveaux de l’enseignement tertiaire dépend de l’existence des cursus, de leur capacité d’accueil et de leurs conditions d’accès dans le système national d’éducation. Moins de 5 % des nouveaux inscrits optent par exemple pour un cursus tertiaire de cycle court dans un tiers environ des pays de l’OCDE, alors que ces formations permettent d’acquérir des compétences professionnelles de pointe. De même, les premiers masters longs ne constituent une part importante de l’enseignement tertiaire que dans une moitié environ des pays de l’OCDE.

En moyenne, plus de trois quarts des nouveaux inscrits (première inscription) dans l’enseignement tertiaire ont entamé une licence, ou formation équivalente, en 2019 dans les pays de l’OCDE. L’importance de la licence varie toutefois fortement entre les pays. Plus de 95 % des nouveaux inscrits dans l’enseignement tertiaire commencent par une licence en Belgique, en Finlande, en Grèce, en Inde et aux Pays-Bas. Dans d’autres pays, les nouveaux inscrits se répartissent de façon plus uniforme entre les différents niveaux de l’enseignement tertiaire. Plus d’un tiers des nouveaux inscrits dans l’enseignement tertiaire choisissent une formation de cycle court en Arabie saoudite, en Autriche, au Canada, au Chili, en Colombie, en Espagne, aux États-Unis, en Fédération de Russie, au Japon, en République populaire de Chine et en Turquie, soit plus du double de la moyenne de l’OCDE (17 %). Les premiers masters de type long sont les moins prisés par les nouveaux inscrits : en moyenne, 6 % des nouveaux inscrits (première inscription) optent pour un tel cursus dans les pays de l’OCDE ; leur pourcentage n’est supérieur à 15 % qu’en Allemagne, en Argentine, en Autriche, en Hongrie et en Suède. En master, les cursus sont hautement spécialisés dans des domaines tels que la médecine et la dentisterie et, dans certains cas, le droit et l’ingénierie (OCDE/Eurostat/Institut de statistique de l'UNESCO, 2016[4]). Dans la plupart des pays, la majorité des nouveaux inscrits en master optent pour un premier master de type long. Au Royaume-Uni, où les premiers masters de type long n’existent pas, la grande majorité des nouveaux inscrits (première inscription) en master sont admis compte tenu de leur expérience professionnelle plutôt que de leur diplôme (voir le Tableau B4.1).

Sous l’angle économique, l’entrée tardive dans l’enseignement tertiaire peut être coûteuse pour les pouvoirs publics si des jeunes reportent leur entrée dans la vie active et, donc, le moment où ils sont en mesure de commencer à contribuer financièrement à la vie de la société. Toutefois, certains étudiants peuvent aussi décider de repousser leur entrée dans l’enseignement tertiaire afin d’acquérir de l’expérience professionnelle, avant de choisir leur domaine d’études ou pour financer le coût de leurs études. En moyenne, les étudiants ont 22 ans lorsqu’ils entament des études tertiaires pour la première fois, et près de quatre nouveaux inscrits sur cinq ont moins de 25 ans dans les pays de l’OCDE. Les nouveaux inscrits ont en moyenne moins de 20 ans en Belgique et au Japon, mais au moins 24 ans au Danemark, en Israël, en Islande, en Suède, en Suisse et en Turquie (voir le Tableau B4.1).

Dans un tiers environ des pays de l’OCDE dont les données sont disponibles, la plupart des étudiants entament une formation tertiaire dans les deux ans suivant l’obtention de leur diplôme de fin d’études secondaires. Les nouveaux inscrits dans l’enseignement tertiaire ont toutefois au moins cinq ans de plus que l’âge moyen d’obtention du diplôme de fin d’études secondaires dans des pays comme Israël, la Suède et la Turquie. L’entrée tardive dans l’enseignement tertiaire peut s’expliquer par des obstacles à l’accès de ce niveau d’enseignement, par exemple des critères sélectifs d’admission ou le numerus clausus (un quota défini de candidats admissibles par établissement d’enseignement). En Finlande et en Suède, l’admission dans de nombreux cursus et domaines d’études est réglementée et plus de 60 % des candidats ne sont pas admis (voir l’indicateur D6 dans OCDE (2019[5]). Cette entrée tardive peut aussi s’expliquer par le service militaire obligatoire. C’est par exemple le cas en Israël, où moins de 25 % des étudiants s’inscrivent en licence dès la fin du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir l’encadré B4.1 dans OCDE (2019[5])). La forte variation de l’âge moyen des nouveaux inscrits dans l’enseignement tertiaire et des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire peut aussi s’expliquer par l’existence de programmes dits de « seconde chance » et de programmes d’apprentissage tout au long de la vie qui sont caractéristiques de systèmes plus souples où il est autorisé de reprendre des études. Le fardeau financier associé aux coûts privés de l’enseignement supérieur peut aussi inciter des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire à différer leurs études tertiaires et à entrer directement dans la vie active.

Dans les pays de l’OCDE, le taux d’accès des étudiants de moins de 25 ans s’établit en moyenne à 45 % en licence, et à 15 % en master et à 1 % seulement en doctorat (hors étudiants en mobilité internationale) pour les étudiants de moins de 30 ans.

La limite de 25 ans pour les inscrits en licence et 30 ans pour les inscrits en master et en doctorat fait référence à l’âge typique d’entrée dans un programme d’enseignement tertiaire observé dans les pays de l’OCDE. Toutefois, la pyramide des âges des nouveaux inscrits à chaque niveau d’enseignement tertiaire peut varier largement entre les pays. Ce pourcentage varie entre les pays : il est supérieur à 96 % en Belgique, en Corée et au Japon, mais est inférieur ou égal à 70 % en Israël, en Suède et en Suisse. La variation du pourcentage de nouveaux inscrits de moins de 25 ans s’explique par la possibilité de reprendre des études à l’âge adulte et les critères d’admission sélectifs en licence. Le pourcentage de nouveaux inscrits avant l’âge typique varie nettement plus en master et en doctorat qu’en licence entre les pays. En moyenne, 74 % des nouveaux inscrits en master ont moins de 30 ans, mais ce pourcentage est inférieur à 50 % au Chili, en Colombie et en Israël et égal ou supérieur à 90 % en Allemagne, en Belgique, en Italie, au Japon, aux Pays-Bas et en République tchèque. De même, le pourcentage de nouveaux inscrits en doctorat à moins de 30 ans s’élève à 22 % en Colombie, mais à plus de 75 % en France, au Luxembourg et en République tchèque (voir le Tableau B4.2). Les différentes façons de considérer l’expérience professionnelle avant d’entamer des études supérieures et la capacité des jeunes de différer leur entrée dans la vie active peuvent expliquer la variation de l’âge moyen de l’effectif de nouveaux inscrits entre les pays.

Le pourcentage d’étudiants en mobilité internationale augmente avec le niveau d’enseignement dans l’ensemble, mais les tendances varient entre les pays. Dans les pays de l’OCDE, le pourcentage d’étudiants en mobilité internationale dans l’effectif de nouveaux inscrits s’établit en moyenne à 9 % en licence, à 21 % en master et à 29 % en doctorat. Les nouveaux inscrits tendent à être plus mobiles en master qu’en licence dans tous les pays, sauf en Grèce et en République slovaque, où le pourcentage d’étudiants en mobilité internationale est légèrement plus élevé en licence qu’en master. L’effectif d’étudiants en mobilité internationale est au moins 40 points de pourcentage plus élevé en master qu’en licence en Australie et au Luxembourg. Les nouveaux inscrits tendent également à être plus mobiles en doctorat qu’en master dans l’ensemble, mais les tendances varient entre les pays. Le pourcentage d’étudiants en mobilité internationale dans l’effectif de nouveaux inscrits est plus de 20 points de pourcentage plus élevé en doctorat qu’en master au Chili, en Islande, en Norvège et en Suisse. À l’inverse, il est moins élevé en doctorat qu’en master en Allemagne, en Australie, en Grèce, en Lettonie, en Lituanie et au Royaume-Uni (voir le Tableau B4.2).

L’égalité des chances entre les sexes à l’admission dans l’enseignement tertiaire peut contribuer à une croissance plus forte et plus inclusive, car elle améliore le niveau global du capital humain et de la productivité des travailleurs (OCDE, 2011[6]). Ces dix dernières années, l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire a sensiblement augmenté, davantage chez les femmes que chez les hommes (voir l’indicateur A1). Selon les chiffres de 2019, les hommes sont sous-représentés dans l’effectif de nouveaux inscrits dans l’enseignement tertiaire dans la quasi-totalité des pays membres et partenaires de l’OCDE. Ils représentent en moyenne 45 % de l’effectif de nouveaux inscrits dans l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE, mais leur pourcentage varie : il est inférieur à 40 % en Argentine et en Islande et n’est égal ou supérieur à 50 % qu’en Allemagne, en Arabie saoudite, en Inde et en Suisse (voir le Tableau B4.1).

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1. Année de référence : 2017.

Les pays sont classes par ordre décroissant de la part d’hommes parmi les nouveaux inscrits de moins de 25 ans dans l’enseignement tertiaire en 2019.

Source : OCDE/ISU/Eurostat (2021). Consulter la section « Source » pour tout complément d’information et l’annexe 3 pour les remarques (https://www.oecd.org/education/education-at-a-glance/EAG2021_Annex3_ChapterB.pdf).

Les hommes sont sous-représentés, mais presque aussi susceptibles que les femmes d’entamer des études tertiaires avant l’âge de 25 ans dans la plupart des pays. La différence de pourcentage de femmes et d’hommes dans l’effectif de nouveaux inscrits avant l’âge de 25 ans est de l’ordre de 3 points de pourcentage dans deux tiers environ des pays dont les données sont disponibles. Cette différence est supérieure à 3 points de pourcentage en faveur des hommes au Chili, en Estonie et en République tchèque et est la plus élevée, 6 points de pourcentage, au Royaume-Uni. À l’inverse, le pourcentage de nouveaux inscrits de moins de 25 ans est au moins 3 points de pourcentage plus élevé chez les femmes que chez les hommes en Allemagne, en Autriche, au Danemark, en Norvège, au Portugal, en Suède et en Suisse. C’est en Israël que la différence est la plus importante : l’effectif de nouveaux inscrits de moins de 25 ans est constitué de 79 % de femmes et de 61 % d’hommes (voir le Graphique B4.2).

Dans les pays de l’OCDE, on estime qu’en moyenne, 57 % des femmes, contre 45 % des hommes, entameront une première formation tertiaire avant l’âge de 25 ans si les taux actuels d’accès restent constants. Le taux d’accès est plus élevé chez les femmes que chez les hommes dans tous les pays de l’OCDE, mais l’écart favorable aux femmes varie : il est égal à 3 points de pourcentage en Colombie et au Luxembourg, mais égal ou supérieur à 18 points de pourcentage au Danemark, en Islande, en Norvège et en Nouvelle-Zélande (voir le Tableau B4.1).

La différence de taux d’accès entre les femmes et les hommes se comble aux niveaux d’enseignement supérieurs. En moyenne, 18 % des femmes devraient entamer un premier master (ou formation équivalente) avant l’âge de 30 ans, contre 12 % d’hommes dans les pays de l’OCDE (abstraction faite des étudiants en mobilité internationale). Cette différence est pratiquement nulle en doctorat, où le taux d’accès avant l’âge de 30 ans est pratiquement équivalent chez les hommes et chez les femmes (0.9 % dans les deux cas) (voir le Tableau B4.2).

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Les pays sont classés par ordre descendant des nouvelles inscrites dans l'enseignement tertiaire dans un domaine d'études en rapport avec les STIM en 2019. 1.Année de référence : 2017.

Source : OCDE/ISU/Eurostat (2021), base de données de Regards sur l'éducation. Consulter la section « Source » pour tout complément d’information et l’annexe 3 pour les remarques (https://www.oecd.org/education/education-at-a-glance/EAG2021_Annex3_ChapterB.pdf).

Les différences de filière et de résultats scolaires entre les sexes dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire risquent de réduire le taux d’accès des hommes à l’enseignement tertiaire. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les garçons sont en effet plus susceptibles que les filles de suivre la filière professionnelle, qui ne donne pas directement accès à l’enseignement tertiaire dans certains pays. Par comparaison avec les filles, ils sont aussi moins susceptibles de terminer leurs études secondaires et ont dans l’ensemble de moins bons résultats scolaires. Enfin, les hommes n’ont pas autant à gagner sur le marché du travail que les femmes après des études tertiaires tant sur le plan de l’emploi que de la rémunération, surtout parce qu’ils ont de meilleurs débouchés qu’elles s’ils sont au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (OCDE, 2021[3]).

En dépit des taux d’accès en hausse dans l’enseignement tertiaire, les domaines d’études restent fortement sexotypés. Les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM) revêtent une importance particulière pour l’action publique étant donné que les pays cherchent à améliorer les compétences au service de l’innovation technologique. Les taux d’accès restent toutefois relativement peu élevés dans ces disciplines. En 2019, 24 % des nouveaux inscrits dans l’enseignement tertiaire ont choisi le commerce, l’administration et le droit ; 6 %, les sciences naturelles, les mathématiques et les statistiques ; 6 % les technologies de l’information et de la communication (TIC) ; et 15 %, l’ingénierie, les industries de transformation et la construction (voir le Tableau B4.3).

Les sciences naturelles, les mathématiques et les statistiques sont les seules des disciplines regroupées dans les STIM où la parité hommes-femmes règne, même si les femmes y sont fortement surreprésentées dans certains pays. Dans les pays de l’OCDE, les femmes représentent en moyenne 52 % de l’effectif de nouveaux inscrits dans ces disciplines, mais leur pourcentage varie entre 27 % au Japon et 65 % en République slovaque. En revanche, l’ingénierie et les TIC manquent toujours d’attrait pour les femmes. Ces deux domaines sont à forte dominante masculine dans tous les pays de l’OCDE : le pourcentage d’hommes dans l’effectif de nouveaux inscrits s’élève à 70 % dans les TIC et à 61 % dans l’ingénierie, les industries de transformation et la construction (voir le Graphique B4.1).

Le pourcentage de femmes en formation en STIM n’a pas fortement évolué entre 2013 et 2019 dans les pays dont les données sont disponibles, mais des différences importantes s’observent dans certains pays. Dans un peu plus de la moitié des pays de l’OCDE dont les données sont disponibles, le pourcentage de femmes a augmenté dans l’effectif de nouveaux inscrits en STIM dans l’enseignement tertiaire. Il a augmenté de moins de 1 point de pourcentage au Chili, en Finlande, en Islande, en Hongrie et en Norvège, de 3 points de pourcentage en Nouvelle-Zélande et aux Pays-Bas et de 7 points de pourcentage au Luxembourg. Il a en revanche diminué de plus de 3 points de pourcentage en Slovénie et en Turquie durant cette période (voir le Graphique B4.3).

Une propension moindre à envisager une carrière scientifique peut remonter à l’enseignement secondaire. Parmi les adolescents très performants aux épreuves du Programme pour le suivi des acquis des élèves (PISA), c’est en très grande majorité les garçons qui espèrent exercer une profession en rapport avec les sciences ou l’ingénierie (Mann et al., 2020[7]). La demande sur le marché du travail influe aussi sur le choix du domaine d’études au moment d’entrer dans l’enseignement tertiaire. La demande de compétences en STIM reste hétérogène : en moyenne, 84 % des individus dans la tranche 25-64 ans qui sont diplômés en sciences naturelles, en mathématiques et en statistiques travaillent dans les pays de l’OCDE selon les chiffres de 2020, mais la demande de diplômés en ingénierie ou en TIC est forte ainsi que le montre leur taux d’emploi proche de 90 %. Il reste que dans ces domaines très demandés, les marchés du travail ne sont pas aussi favorables aux femmes qu’aux hommes, même à niveau de formation égal. Dans les pays de l’OCDE, les différences de taux d’emploi entre les hommes et les femmes sont en moyenne les plus élevés de tous les domaines d’études dans l’ingénierie, les industries de transformation et la construction et les TIC selon les chiffres de 2020. Le pourcentage d’actifs occupés dans l’effectif diplômé en TIC s’établit à 93 % chez les hommes, mais à 81 % seulement chez les femmes. Il en va de même dans l’ingénierie, les industries de transformation et la construction : le pourcentage d’actifs occupés dans l’effectif diplômé s’élève à 91 % chez les hommes, contre 81 % chez les femmes. Ces différences entre hommes et femmes n’ont pas sensiblement évolué depuis 2019 et le début de la pandémie de COVID-19.

Par contre, le défaut de parité s’inverse chez les candidats enseignants et infirmiers. En 2019, les femmes étaient toujours largement surreprésentées dans l’effectif de nouveaux inscrits dans le domaine de l’éducation et de la santé et de la protection sociale : elles en constituaient plus de 75 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. Dans certains pays, plus de quatre nouveaux inscrits sur cinq sont des femmes dans ces domaines. Le pourcentage de femmes dans l’effectif de nouveaux inscrits est par exemple égal ou supérieur à 90 % dans le domaine de l’éducation en Italie et en Lettonie et à 83 % dans le domaine de la santé et de la protection sociale en Estonie, en Finlande, en Islande, en Lettonie et en Lituanie. Ces professions sont toutes menacées par des pénuries à l’avenir. Dans de nombreux pays, le nombre d’enseignants atteignant l’âge de le retraite est en augmentation. De plus, l’attrition des enseignants est particulièrement élevée avant l’âge de 24 ans (voir l’indicateur D6). La pandémie de COVID-19 a aggravé les pénuries d’infirmiers qui sévissaient déjà, y compris parce que de nombreux infirmiers ont été contaminés (OCDE/Union européenne, 2020[8]). En finir avec les stéréotypes sexistes et adopter des politiques visant à rendre ces professions plus attractives aux yeux des hommes pourrait contribuer à remédier aux pénuries actuelles et à accroître les taux de rétention.

Le taux d’accès correspond à la somme des taux d’accès par âge jusqu’à un certain âge. Les taux d’accès par âge sont calculés comme suit : le nombre de nouveaux inscrits au niveau d’enseignement considéré avant un certain âge est divisé par l’effectif total de la population de cet âge. Le taux d’accès peut être calculé compte tenu et abstraction faite des étudiants en mobilité internationale dans le numérateur du taux d’accès par âge.

Le taux de premier accès à l’enseignement tertiaire est une estimation de la probabilité qu’ont les jeunes d’entamer une première formation tertiaire avant un certain âge si les taux actuels d’accès se maintiennent à l’avenir. Il peut être calculé compte tenu et abstraction faite des étudiants en mobilité internationale dans le numérateur du taux d’accès par âge.

Le taux d’accès à l’enseignement tertiaire en licence, en master et en doctorat est une estimation de la probabilité qu’ont les jeunes d’entamer une formation tertiaire de ce niveau durant leur vie. Il peut être calculé compte tenu et abstraction faite des étudiants en mobilité internationale dans le numérateur du taux d’accès par âge.

Par nouveaux inscrits (première inscription) dans l’enseignement tertiaire, on entend les étudiants qui s’inscrivent pour la première fois dans l’enseignement tertiaire, sans avoir suivi de formation à tout autre niveau de l’enseignement tertiaire auparavant. Ces nouveaux inscrits peuvent entamer leurs études à différents niveaux de l’enseignement tertiaire : en formation de cycle court (niveau 5 de la CITE), en licence (niveau 6 de la CITE) ou en master (niveau 7 de la CITE). Les nouveaux inscrits en master sont pour la plupart ceux qui s’inscrivent en premier master de type long et, dans certains cas, ceux qui s’inscrivent dans un cursus du niveau 7 de la CITE insuffisant pour être sanctionné par un diplôme certifiant la réussite totale ou partielle de ce niveau et les candidats admis en master après validation de leur expérience.

Les étudiants en mobilité internationale sont ceux qui ont quitté leur pays d’origine pour se rendre dans un autre pays dans l’intention d’y suivre des études.

Les premiers masters de type long sont les cursus du niveau 7 de la CITE d’une durée de cinq à sept ans sanctionnés par un premier diplôme, dont le contenu des cours est d’une complexité équivalente aux autres masters. Ils concernent des domaines hautement spécialisés, tels que la médecine et la dentisterie et, dans certains cas, le droit et l’ingénierie.

Par nouveaux inscrits dans un autre niveau de l’enseignement tertiaire, on entend les étudiants qui s’inscrivent pour la première fois dans un niveau de l’enseignement tertiaire, mais qui peuvent avoir réussi une formation d’un autre niveau de l’enseignement tertiaire auparavant.

Sauf mention contraire, les taux d’accès sont nets (ils correspondent à la somme des taux d’accès par âge) jusqu’à un certain âge. Le taux net d’accès à un âge donné est calculé comme suit : le nombre de nouveaux inscrits (première inscription) de cet âge à chaque niveau de l’enseignement tertiaire est divisé par l’effectif total de la population du même âge. La somme des taux nets d’accès correspond à la somme des taux d’accès à chaque âge, jusqu’à un certain âge. Le taux d’accès est une estimation de la probabilité d’entamer des études tertiaires pour la première fois avant un certain âge si les tendances actuelles se maintiennent. Cet âge correspond à l’âge maximum de l’accès à l’enseignement tertiaire. L’âge de 25 ans est considéré comme l’âge maximum d’accès à l’enseignement tertiaire de cycle court, à une licence ou à une première formation tertiaire quelle qu’elle soit. En master et en doctorat, l’âge de 30 ans est considéré comme l’âge maximum d’accès. Le taux d’obtention d’un diplôme avant l’âge typique est calculé uniquement si la part des diplômés dont l’âge est inconnu se trouve sous le seuil qualitatif de 10 %. Les diplômés d’âge inconnu sont exclus du calcul de ces indicateurs ce qui peut induire une légère sous-estimation de ce taux, en particulier lorsque cette part est proche du seuil.

Les taux bruts d’accès sont utilisés en l’absence de données par groupe d’âge et dans l’hypothèse où l’âge moyen d’accès est très inférieur à l’âge maximum retenu dans cet indicateur. Dans ce cas, le nombre de nouveaux inscrits dont l’âge est inconnu est divisé par la population ayant l’âge typique d’accès (voir l’annexe 1).

L’âge moyen des étudiants est calculé à la date du 1er janvier dans les pays où l’année académique débute au deuxième semestre de l’année civile et à la date du 1er juillet dans ceux où elle débute au premier semestre. Par voie de conséquence, l’âge moyen peut être biaisé de six mois maximum, à la hausse chez les nouveaux inscrits et à la baisse chez les diplômés (premier diplôme).

Les taux d’accès sont sensibles aux changements intervenus dans le système d’éducation, par exemple l’introduction de nouvelles formations ou l’afflux d’étudiants en mobilité internationale. Les taux d’accès peuvent être très élevés en cas d’afflux imprévus d’inscrits. Cet indicateur rend également compte du pourcentage de nouveaux inscrits sous l’âge maximum afin de fournir des informations contextuelles sur la pertinence de l’âge maximum dans chaque pays.

Les étudiants en mobilité internationale constituent une part importante de l’effectif total d’étudiants dans certains pays ; ils peuvent gonfler artificiellement le pourcentage de jeunes susceptibles d’entamer une formation tertiaire. Les estimations des pourcentages de nouveaux inscrits dans l’enseignement tertiaire varient parfois fortement après prise en compte des étudiants en mobilité internationale.

Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2019[9]) pour de plus amples informations. Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://www.oecd.org/education/education-at-a-glance/EAG2021_Annex3_ChapterB.pdf).

Les données se rapportent à l’année académique 2018/19 et proviennent de l’exercice UNESCO-ISU/OCDE/Eurostat de collecte de données statistiques sur l’éducation réalisé par l’OCDE en 2020. Les données de certains pays portent sur une autre année académique. Consulter l’annexe 3 (https://www.oecd.org/education/education-at-a-glance/EAG2021_Annex3_ChapterB.pdf) pour plus de détails.

References

[7] Mann, A. et al. (2020), Dream Jobs? Teenagers’ Career Aspirations and the Future of Work, OCDE, Paris, https://www.oecd.org/berlin/publikationen/Dream-Jobs.pdf (consulté le 4 juin 2021).

[1] OCDE (2021), The State of Global Education: 18 Months into the Pandemic, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/1a23bb23-en.

[3] OCDE (2021), « Why do more young women than men go on to tertiary education? », Education Indicators in Focus, n° 79, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/6f7209d1-en.

[9] OCDE (2019), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264305380-fr.

[5] OCDE (2019), Regards sur l’éducation 2019 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/6bcf6dc9-fr.

[6] OCDE (2011), Report on the Gender Initiative: Gender Equality in Education, Employment and Entrepreneurship, OCDE, Paris, https://www.oecd.org/education/48111145.pdf.

[4] OCDE/Eurostat/Institut de statistique de l’UNESCO (2016), Guide opérationnel CITE 2011 : Directives pour la classification des programmes éducatifs nationaux et des certifications correspondantes, Institut de statistique de l’UNESCO, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264248823-fr.

[2] OCDE/Eurostat/Institut de statistique de l’UNESCO (2013), Classification Internationale Type de l’Éducation, CITE 2011, Institut de statistique de l’UNESCO, Montréal, http://uis.unesco.org/sites/default/files/documents/international-standard-classification-of-education-isced-2011-fr.pdf.

[8] OCDE/Union européenne (2020), Health at a Glance: Europe 2020 : State of Health in the EU Cycle, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/82129230-en.

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