Dépenses de soins de longue durée et coûts unitaires

Par comparaison avec d’autres domaines du secteur de la santé, les dépenses consacrées aux soins de longue durée ont connu la plus forte hausse au cours des dernières années (voir l’indicateur « Dépenses de santé par type de service » au chapitre 7). Le vieillissement démographique s’accompagne d’une augmentation du nombre de personnes nécessitant une prise en charge médico-sociale permanente ; la hausse des revenus suscite de fortes attentes en termes de qualité de vie pendant la vieillesse ; l’offre de soins informels risque de diminuer et les gains de productivité sont difficiles à réaliser dans ce secteur à forte intensité de main-d’œuvre. Tous ces facteurs exercent une pression à la hausse sur les coûts, et devraient donner lieu à d’autres augmentations importantes des dépenses consacrées aux soins de longue durée dans les pays de l’OCDE au cours des prochaines années.

En 2019, 1.5 % du produit intérieur brut (PIB) était en moyenne consacré aux soins de longue durée (à la fois le volet santé et le volet aide sociale) dans les pays de l’OCDE (Graphique 10.24). Les Pays-Bas sont le pays qui a consacré le plus de moyens à ce secteur (4.1 % du PIB), devant la Norvège (3.7 %), le Danemark (3.6 %) et la Suède (3.4 %). À l’autre extrémité, le Mexique, le Chili, la Grèce et la Turquie ont consacré entre 0.1 % et 0.2 % de leur PIB à la fourniture de services de soins de longue durée. Cet écart s’explique en partie par des différences de structure démographique, mais surtout par l’état de développement des systèmes formels de prise en charge de la dépendance par opposition à des dispositifs plus informels reposant essentiellement sur la prise en charge assurée par des membres de la famille non rémunérés. Il est possible que ces dépenses soient sous-estimées dans les pays qui sont dans l’incapacité de rapporter les dépenses consacrées au volet social des soins de longue durée. Dans les pays de l’OCDE, quatre dollars dépensés dans les soins de longue durée sur cinq proviennent de sources publiques.

L’organisation des soins de longue durée dans les pays influence la composition des dépenses dans ce domaine, et peut également avoir un impact sur le montant global de ces dépenses. Dans les pays de l’OCDE, plus de la moitié des dépenses consacrées aux soins de longue durée (volet sanitaire et volet social) ont eu lieu dans des établissements médicalisés de long séjour (Graphique 10.25). Dans la plupart de pays de l’OCDE, ces prestataires représentent la majorité des dépenses de soins de longue durée. En moyenne, environ un cinquième du total des dépenses de soins de longue durée était consacré à la fourniture de soins professionnels (médicaux) à domicile. Les autres prestataires sont les hôpitaux, les ménages (lorsqu’il existe une allocation-dépendance qui rémunère les aidants informels), et les prestataires de soins de longue durée à orientation sociale. Chacun représentant en moyenne 9 % du total des dépenses de soins de longue durée. L’importance de ces modes de fourniture varie fortement d’un pays à l’autre, en fonction de l’organisation des soins et des priorités stratégiques.

Les régimes publics contribuent largement à maintenir les coûts des soins aux personnes âgées ayant besoin de soins de longue durée à des niveaux abordables. Sans le soutien financier public, les coûts totaux des soins de longue durée seraient supérieurs aux revenus médians des personnes âgées dans la plupart des pays de l’OCDE et des États membres de l’Union européenne. En moyenne dans les pays de l’OCDE, les soins en établissement des personnes fortement dépendantes coûteraient plus de deux fois le revenu médian des personnes âgées (voir Graphique 10.26). Par rapport aux revenus médians des personnes âgées, les coûts totaux étaient les plus élevés en Finlande et en Suède, et les plus bas en Croatie et en Slovénie, parmi les pays fournissant des données en 2020. Ce n’est que dans ces deux derniers pays qu’une personne âgée très dépendante et avec un revenu médian serait capable de prendre en charge, sur ses seuls revenus, le coût total des soins en établissement. Les systèmes publics de protection sociale viennent en aide aux personnes âgées ayant besoin de soins de longue durée afin qu’elles puissent accéder aux soins. Grâce à l’aide publique, les coûts que doivent supporter les personnes âgées sont bien inférieurs à ce qui est indiqué dans le Graphique 10.26 pour la Finlande et la Suède (Oliveira Hashiguchi et Llena-Nozal, 2020[12]).

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