Résultats scolaires et équité dans l’éducation
Le système éducatif a pour mission de doter les individus de connaissances, compétences et outils dont ils auront besoin pour évoluer tout au long de leur vie. On peut évaluer la qualité de l’enseignement à l’aune de l’efficacité avec laquelle il fournit aux élèves les compétences nécessaires pour réussir dans la société. Les systèmes éducatifs les plus performants parmi les pays de l’OCDE sont ceux qui conjuguent qualité et équité. Dans ce contexte, l’équité implique que les circonstances personnelles ne constituent pas un obstacle à la réalisation du potentiel éducatif, et que chaque individu atteigne un niveau de compétences de base (OCDE, 2012).
En 2018, les élèves des pays de l’OCDE ont atteint un score moyen de 487 points en compréhension de l’écrit ; ce sont les élèves estoniens (523 points), canadiens, finlandais (520 points) et irlandais (518 points) qui ont obtenu les scores les plus élevés, et les élèves colombiens (412 points), mexicains (420 points) et chiliens (452 points) qui ont obtenu les scores les plus faibles (Graphique 14.24). Avec 37 points de plus, ce sont les élèves turcs qui ont le plus amélioré leurs performances par rapport à 2015 (OCDE, 2019).
Toutefois, ces moyennes masquent des inégalités entre élèves. Dans les pays de l’OCDE, en moyenne, 12 % de la variance des performances peut s’expliquer par le statut socio-économique des étudiants. L’influence du milieu socio-économique sur les performances est plus importante en Hongrie (19 %) et au Luxembourg (18 %), et en dehors de l’OCDE en Roumanie (18 %). À l’inverse, en Estonie (6 %) et au Canada (7 %), qui sont les pays les plus performants, ainsi qu’en Islande (7 %), le milieu socio-économique joue un rôle beaucoup moins important (Graphique 14.24).
Dans un contexte de plus en plus complexe, les élèves ont besoin d’acquérir des compétences qui les aideront à s’orienter et à réussir dans un monde interconnecté et en mouvement. L’enquête PISA a évalué les compétences générales des élèves, ce qui englobe leur capacité à examiner les questions locales, mondiales et culturelles pertinentes, à comprendre la vision du monde des autres, à engager des interactions interculturelles ouvertes, ainsi qu’à agir pour le bien-être collectif et le développement durable.
L’adaptabilité cognitive désigne la capacité des élèves à faire face à des situations inédites. Pendant la crise du COVID-19 en particulier, les élèves ont été contraints de passer à l’apprentissage à distance, et beaucoup d’entre eux se sont retrouvés confinés à la maison pendant de longues périodes. En 2018, les élèves espagnols (0.3 écart-type par rapport à la moyenne de l’OCDE), mexicains et turcs (0.2 écart-type) présentaient une plus grande capacité que la moyenne de l’OCDE à faire face aux situations inhabituelles et à surmonter les difficultés, tandis que les élèves italiens, grecs et slovaques (-0.3 écart-type) éprouvaient plus de difficultés à cet égard (Graphique 14.25).
La capacité à comprendre les raisons de certains phénomènes comme le changement climatique, les crises de réfugiés et les pandémies, ainsi qu’à engager un débat productif sur ces questions, est une autre compétence pertinente pour réussir dans un monde complexe. L’indice PISA d’efficacité personnelle face aux enjeux mondiaux évalue la capacité des élèves à effectuer ces tâches. En 2018, les étudiants allemands, coréens et colombiens (0.2 écart-type par rapport à la moyenne de l’OCDE) présentaient l’efficacité personnelle la plus élevée, tandis que ce sont les élèves slovaques (-0.4 écart-type), écossais et italiens (-0.2 écart-type) qui affichaient la plus basse (Graphique 14.27).
Pour tous les graphiques, les données sont tirées du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) 2018, qui évaluait les compétences des élèves de 15 ans en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences dans 79 économies. Généralement, la sélection de l’échantillon s’est déroulée en deux étapes : pour commencer, un échantillon représentatif de 150 établissements d’enseignement a été sélectionné, puis environ 42 élèves ont été choisis au hasard pour passer l’évaluation. Le PISA évalue le milieu socio-économique des élèves en s’appuyant sur trois variables liées au milieu familial : le plus haut niveau d’éducation des parents, leur statut professionnel le plus élevé et les possessions du ménage, des variables qui sont ensuite agrégées dans un indice.
L’indice d’adaptabilité cognitive désigne la capacité des élèves à faire face à des situations inédites. Il a été demandé aux élèves d’évaluer six déclarations, telles que « Je sais faire face à des situations inhabituelles » et « Je suis capable de surmonter mes difficultés en interagissant avec des personnes issues d’autres cultures », sur une échelle de cinq points (de « très semblable à moi » à « pas du tout semblable à moi »). L’indice d’efficacité personnelle face aux enjeux mondiaux permet de savoir si les élèves sont capables d’effectuer par eux-mêmes certaines tâches liées aux compétences globales. Les élèves ont évalué cinq tâches, comme par exemple « Expliquer comment les émissions de dioxyde de carbone impactent le changement climatique mondial » et « Discuter des différentes raisons pour lesquelles les personnes deviennent des réfugiés » sur une échelle de quatre points (de « Il me serait impossible d’accomplir cette tâche » à « Il me serait facile d’accomplir cette tâche »). La moyenne de ces indices est égale à zéro et l’écart-type est de 1 dans les pays de l’OCDE. Les valeurs positives des indices indiquent que les élèves présentent une capacité supérieure à la moyenne des élèves des pays de l’OCDE.
Pour en savoir plus
OCDE (2020), PISA 2018 Results (Volume VI): Are Students Ready to Thrive in an Interconnected World?, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/d5f68679-en.
OCDE (2019), Résultats du PISA 2018 (Volume I) : Savoirs et savoir-faire des élèves, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/ec30bc50-fr.
OCDE (2012), Équité et qualité dans l›éducation : Comment soutenir les élèves et les établissements défavorisés, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264028050-fr.
Notes relatives aux graphiques
14.24. Les données pour l’Espagne ne sont pas disponibles. Les données relatives à la Chine couvrent uniquement Pékin, Shanghaï, le Jiangsu et le Zhejiang.
14.25 et 14.26. Les données sur la Belgique, le Danemark, les États-Unis, la Finlande, le Japon, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la République tchèque et la Suède ne sont pas disponibles.