France

Le tourisme est un secteur d’activité d’importance majeure en France. Comme en témoigne la somme des dépenses liées au tourisme effectuées tant par des résidents français que par des non-résidents, ce secteur représentait environ 7.5 % du PIB en 2019. Il employait directement 1.5 million de personnes, soit 7.5 % de la population active nationale. Sous l’effet de la pandémie de COVID-19, le PIB du tourisme a chuté de 34 % pour s’établir à 114.5 milliards EUR, soit 5.3 % de l’économie en 2020. Même si l’emploi a été moins touché, pas moins de 155 764 emplois ont été perdus dont les trois quarts dans le secteur de l’hébergement et de la restauration.

En 2019, près de 91 millions de touristes étrangers se sont rendus en France et les recettes du tourisme international ont dépassé 56 milliards EUR, soit 21 % des exportations de services de la France. En 2020, la France a enregistré 41.7 millions d’arrivées, soit une chute de 54.2 % de la fréquentation, et une baisse de 49.7 % des recettes tirées des voyages internationaux. Un léger redémarrage a été observé en 2021, avec 48.4 millions de touristes étrangers.

Le marché intérieur a été déterminant pour le tourisme en 2020 puisqu’il n’a reculé que de 26.7 % pour s’établir à 152 millions de touristes. Logiquement, la part du tourisme interne dans les dépenses du tourisme est passée de 59.7 % en 2019 à 66.7 % en 2020. En 2021, le tourisme interne a regagné du terrain pour ressortir à 187.3 millions, soit seulement 9.8 % de moins qu’en 2019.

Si jusqu’en 2022 la politique du tourisme relevait de la responsabilité du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de l’Économie, c’est désormais à ce dernier qu’elle incombe au premier chef. D’autres ministères sont associés au suivi des questions liées au tourisme, dont le ministère des Affaires étrangères, le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le ministère des Sports, le ministère de la Culture et le ministère des Outre-mer.

La gouvernance publique du tourisme fait intervenir toutes les collectivités territoriales. Au niveau de la région, le conseil régional, avec l’appui du comité régional du tourisme, est chargé de coordonner les initiatives publiques et privées dans les domaines du développement, de la promotion et de l’information touristiques, y compris sur les marchés étrangers. Il assure le recueil, le traitement et la diffusion des données relatives à l’activité touristique dans la région. Au niveau du département, le conseil départemental peut créer un comité départemental du tourisme dont la mission consiste à organiser l’offre touristique et à soutenir les acteurs de la filière. Les communes peuvent elles aussi formuler des politiques touristiques au niveau local.

Jusqu’en 2022, un Conseil interministériel du tourisme se réunissait régulièrement sous l’égide du Premier ministre, en présence de ministres concernés, d’élus et de professionnels du secteur afin de présenter la feuille de route du gouvernement en matière de tourisme sur de grands thèmes de discussion. Afin d’améliorer la coordination de la gouvernance publique et privée du tourisme, le Conseil interministériel a créé en 2020 un Comité du tourisme qui favorise la concertation entre acteurs du secteur dans une optique de co-construction des politiques du tourisme entre professionnels (près de 300 membres) et autorités publiques. Pendant la crise liée au COVID-19, ce comité a permis d’attirer l’attention sur les inquiétudes des professionnels et d’améliorer les mesures de soutien en faveur du secteur.

L’effort global de l’État au titre du tourisme est évalué à 7.5 milliards EUR (en comptant les dépenses des différents ministères, y compris le ministère de la Culture). La dotation globale aux comités régionaux du tourisme est supérieure à 120 millions EUR et celle des comités départementaux du tourisme s’élève à 230 millions EUR.

Après la crise liée à la pandémie de COVID-19, la France a renforcé les mesures de soutien à l’ensemble des secteurs d’activité et accordé une attention particulière au tourisme. Le gouvernement a ainsi mis en place un fonds de solidarité, des subventions destinées à couvrir les coûts fixes des entreprises, un dispositif d’activité partielle (une partie du salaire des employés étant prise en charge par l’État), et des prêts garantis par l’État. Ces mesures d’un montant total de 36 milliards EUR ont permis de préserver l’emploi et d’éviter la déperdition des savoirs et d’atouts touristiques reconnus de longue date.

Outre les mesures de soutien adoptées pour faire face à la crise, la France a annoncé un plan de relance du tourisme.

Dans un premier temps, en mai 2020, des mesures de relance destinées à soutenir l’investissement (pour un total de 1.3 milliard EUR) ont été mises en place, l’accent étant mis sur le secteur de l’hôtellerie – restauration, le tourisme d’affaires et l’événementiel (100 millions EUR). Certaines mesures avaient trait à la normalisation, avec, par exemple, la modernisation et le verdissement des classements des hébergements touristiques. Le plan fait une large place aux thématiques de la durabilité et des technologies numériques.

Les principales lignes d’action de la France s’articulent autour de la qualité et de la structuration de l’offre touristique, du soutien de l’État en faveur des investissements, de la formation et de l’emploi, de l’accompagnement dans la transformation numérique et la mutualisation des informations ; il s’agit également de favoriser l’accès aux vacances pour le plus grand nombre.

Dans un deuxième temps, en mai 2021, la France a lancé le plan « Avenir montagnes » qui a pour objectif de faire du tourisme de montagne un tourisme durable et résilient, en agissant sur trois axes prioritaires :

  • Encourager la diversification de l’offre touristique et la conquête de nouvelles clientèles

  • Accélérer la transition écologique des activités touristiques de montagne

  • Redynamiser l’immobilier de loisirs et enrayer la formation de « lits vides ».

Au total, Avenir montagnes représente un engagement de plus de 640 millions EUR de crédits publics, qui vont générer près de 1.8 milliard EUR d’investissement dans ces territoires. La France met en place le fonds Avenir montagnes, qui est doté de 331 millions EUR, dont 300 millions EUR (à parité entre l’État et six régions) pour le volet investissement et 31 millions EUR pour le volet ingénierie.

Enfin, le plan Destination France a été lancé fin 2021 pour redynamiser et transformer le secteur touristique. Ce plan pose les bases de la politique touristique de la France pour les dix prochaines années. Il mobilise près de 2 milliards EUR et se décline autour de plusieurs grands axes :

  • Conquérir et reconquérir les talents (voir encadré) à travers une grande campagne de communication ciblant notamment les jeunes, visant à mettre en évidence la grande diversité des métiers du tourisme.

  • Renforcer la résilience du secteur et soutenir la montée en qualité de l’offre. Le soutien sera orienté vers les grands événements, les foires, salons, congrès à dimension internationale, particulièrement touchés par la crise sanitaire.

  • Valoriser et développer les atouts touristiques français avec la création d’un fonds « Destination France ». Au sein de ce fonds, un volet de 51 millions EUR est consacré au soutien et au développement des atouts touristiques de l’Hexagone et un autre volet, de 55 millions EUR, à la valorisation et au renforcement d’une offre d’ingénierie touristique pour les territoires.

  • Répondre aux enjeux de transformation du secteur en favorisant le tourisme durable, la réduction de l’empreinte écologique, l’investissement dans des infrastructures touristiques durables, la transformation numérique et en soutenant le développement et le rayonnement des start-ups du tourisme.

  • Promouvoir la destination France et consolider ses parts de marché en renforçant les actions de communication auprès des touristes et des investisseurs.

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